avenir d'une offensive

Dossier Egypte 8

2011-02-05 - Fin de Moubarak

11-02-05 - Libération -- La place Tahrir, «cité» de la liberté assiégée

La place Tahrir, «cité» de la liberté assiégée

Luc PEILLON Envoyé spécial 5 février 2011 à 00:00

REPORTAGE

Les contestataires organisent la défense de l’esplanade et préparent une occupation durable des lieux.

Juché sur la première des barricades érigées près du musée égyptien, il attend la mort. Les bras ouverts, les mains tendues et le sourire naïf : c’est le martyr de Tahrir. Enfin, le futur. Car en ce milieu d’après-midi, vendredi, l’ennemi reste caché. Et l’homme s’impatiente. Seule une centaine de beltaguis - les nervis du pouvoir - se montrent. Ils sont loin, retenus par une dizaine de militaires. Pas de quoi inquiéter les dizaines de milliers d’opposants réunis pour le «jour du départ» du Président, fermement installés sur la place.

Deux heures plus tard, une centaine de jeunes pro-Moubarak tentent de récupérer à coups de pierre et de cocktails Molotov la place Talaat-Harb, perdue la veille, et qui constitue l’une des portes d’entrée importante de la place Tahrir. Ils sont repoussés dans les rues du centre, perdant au passage quelques-uns des leurs, dont l’un sera évacué inanimé et ensanglanté.

Depuis des jours, les opposants n’ont plus peur. Mercredi, ils ont défendu leur territoire des heures durant contre des pro-Moubarak venus en nombre, certains à cheval ou à dos de chameau. Et ils savent - tout comme le sait le pouvoir - que seule l’armée pourrait les déloger. Au prix de nombreux morts. Bref, à moins d’une intervention militaire, les anti-Moubarak garderont la place qu’ils occupent depuis une semaine et qui est devenue, au fil des jours, une véritable forteresse, une ville dans la ville.

Barbelés. Chaque entrée de l’esplanade est désormais obstruée, et protégée par deux ou trois rangées de barricades de plus en plus sophistiquées, doublées, depuis vendredi soir, d’une ligne de barbelés. Pour entrer, il faut se soumettre à trois fouilles et autant de contrôles d’identité. «C’est pour éviter les infiltrations des supporteurs de Moubarak», s’excuse à chaque fois le préposé aux palpations. Sur le front principal, près du musée égyptien, plusieurs camions confortent le dispositif, que complète une catapulte de fortune.

Des guetteurs surveillent en permanence les barricades. Ils frappent sur des bidons en fer pour signaler l’arrivée d’assaillants. «C’est notre cloche, notre système de ralliement !» rigole un des insurgés. A ce signal, des dizaines de défenseurs, certains coiffés d’un casque de chantier, surgissent pour tenir la position. Pas ou peu de bâtons parmi les émeutiers, tout se fait à coups de pierres.

Répartis sur l’ensemble de la place, six hôpitaux de campagne accueillent les gueules cassées. Ce vendredi, les équipes médicales rendent visite aux blessés de la veille. On ne compte plus les nombreuses blessures à la tête, à l’œil, aux bras et aux jambes. De plus en plus d’éclopés sillonnent ainsi la place, souriant et fiers de leurs blessures. La nourriture et des bouteilles d’eau sont distribuées - gratuitement - tout au long de la journée, par des volontaires, souvent des filles.

Une ligne électrique de fortune a été tirée à partir de la boutique Egypt Air. Elle permet de recharger des dizaines de téléphones portables. Un bureau des objets trouvés a été installé au fond de la place, sur lequel trônent des dizaines de trousseaux de clés, de téléphones, de papiers d’identité, de lunettes ou encore de corans perdus lors des combats.

Une semaine après l’occupation de la place, le lieu est aussi devenu incontournable pour tout prétendant à la succession de Moubarak. Après la visite dimanche de l’opposant Mohamed el-Baradei, c’était vendredi au tour de l’ancien ministre des Affaires étrangères, et actuel secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, de s’y montrer.

«Seconde chance». Reste que si la mobilisation de vendredi a été un succès, elle a quand même été un peu moins importante que celle de mardi, alors que les organisateurs s’attendaient à un déferlement. «Les gens ont été effrayés par les images de violences diffusées à la télé ces deux derniers jours», tentait d’expliquer Oussam, 27 ans, qui dort ici depuis le début. Pour Hamed, un an de plus, c’est aussi «le discours, mardi, de Moubarak, qui, en jouant le registre émotionnel, a pu créer la confusion chez certaines personnes. Ses déclarations sur la "terre d’Egypte" ont pu en faire douter certains, qui sont prêts, du coup, à lui accorder une seconde chance». Vendredi soir, les insurgés se préparaient pour une nouvelle et septième nuit d’incertitude dans la «cité» Tahrir.

Luc PEILLON Envoyé spécial


11-02-05 - Libération blog -- Forte mobilisation et poudre aux yeux

Un Cairote raconte la crise de régime

« Egypte: Retour sur l'attaque du Musée du Caire. Vandalisme d'état et machination médiatique. | Accueil | Egypte: Ahmed Mohamed Mahmoud, journaliste, assassiné. »

05/02/2011

Egypte: Forte mobilisation et poudre aux yeux

Le Caire, 5 février 2011. La journée de vendredi (hier) fut celle d'une forte mobilisation au Caire et dans d'autres grandes villes. Toute la journée durant, des dizaines de milliers d'Egyptiens se sont rendus place Tahrir ou régnait un esprit de fête. Chansons, poèmes, slogans, débats, échanges d'idées. Place Tahrir, nouvelle agora.

Les quelques milliers de manifestants qui assurent la garde permanente de la place Tahrir se tiennent en alerte et sécurisent les issues. L'armée, vendredi, a multiplié sa présence par 4 ou 5. Des fils barbelés protègent les entrées. Les comités de sécurité populaires vérifient les pièces d'identité et fouillent les manifestants 7 ou 8 fois avant de les laisser entrer place Tahrir. La visite à ses troupes du Général Tantawi, ministre de la défense, explique aussi l'augmentation des effectifs et les précautions de l'armée.

Toute la journée, des petits groupes de quelques centaines d'hommes de main tournent autour de la place Tahrir. Un millier d'entre eux sont réunis près de la Mosquée Mostafa Mahmoud à Mohandessin. Un autre millier d'entre eux est vu Midan el Arbeein, à Suez. Au Caire, place Talaat Harb, jets de pierres et de cocktails Molotov. Où qu'ils se trouvent, ils sont en sous nombre comparés à la marée humaine de la place Tahrir, mais ils sont toujours là. Ce sont, comme avant, des individus payés par le ministère de l'intérieur, le Parti National Démocratique (parti du président Moubarak) ou — nouvelle thèse — des hommes payés par certains hommes d'affaires proche du régime, soucieux de voir leurs affaires reprendre au plus vite.

Chacun l'a lu dans la presse étrangère: le "vendredi du départ" fut un jour de négociation entre Washington et le gouvernement égyptien, en particulier Omar Suleiman, nommé vice-président le 29 janvier 2011. On rapporte que les deux bords étudient les scénarios de transition avec ou sans Moubarak qui, visiblement, ne veut résolument pas quitter le pouvoir.

Dans le courant de la journée Omar Suleiman multiplie les garanties à la population: l'armée ne tirera pas sur les manifestants. Ahmed Shafik, le nouveau premier ministre, assure de son côtés que la police à l'ordre de ne pas troubler les manifestations.

Habib el Adly, ministre de l'intérieur du gouvernement précédent est, selon le gouvernement, arrêté. Un nouveau ministre de l'intérieur est nommé, Mahmoud Wagdi.

Lors d'une conférence de presse, le 3 février 2011, le nouveau premier ministre Ahmed Shafik dit "s'excuser" pour les 10 morts et les 2000 blessés de la nuit du 2 au 3 février (chiffres mis à jour hier soir par le ministère de la santé).

Toutes ces bonnes intentions ont été contredites dans ces 48 dernières heures. Eclairage.


Poudre aux yeux et contradictions.

Il semble que le gouvernement égyptien tente de manipuler l'opinion internationale tout comme il désinforme et manipule la population égyptienne qu'il tente de diviser. Le nouveau gouvernement tient un discours rassérénant et pacificateur, mais poursuit la même politique que le gouvernement précédent, avec le concours de la police militaire.

1. Le 3 février 2011, alors même qu'il est en train de faire son mea culpa télévisé, le nouveau gouvernement lance une campagne totale d'arrestation, d'intimidation et de violences à l'encontre des avocats, activistes et journalistes de toutes nationalités. Les arrestations se sont poursuivies hier et se poursuivent encore aujourd'hui. Des journalistes du monde entier ont été battus, arrêtés, emmenés de force dans des lieux non-identifiés. Les locaux d'Al Jazeera au Caire ont été attaqués et brûlés.

2. Le 3 février, la police militaire fait plusieurs raids et arrête, notamment, les activistes d'un centre pour la protection des droits de l'homme, le centre Hisham Moubarak (aucun lien avec le président). Parmi les activistes, un français affilié à Amnesty International. 

3. Tandis que le ministère de l'intérieur à l'ordre de ne pas intervenir, des policiers en civils et des hommes de main poursuivent leurs attaques sur les manifestants pendant la journée du 4 février baptisée "vendredi du départ". Hier encore, ceux d'entres eux qui sont arrêtés par les manifestants portent sur eux leurs cartes professionnelles et leurs carte d'identité qui indiquent bien que ce sont des policiers.

Question: qui contrôle la police

On semble avoir "coupé la tête" de Habib el Adly, ancien ministre de l'intérieur, pourtant les mêmes méthodes d'intimidation se poursuivent. Question: y a-t-il des courants indépendants au sein du système policier ? Si oui, qui donne les ordres ?

Question: comment peut-on avoir confiance dans le nouveau gouvernement, ce même gouvernement avec lequel Washington négocie?

Les événements de ces 2 derniers jours, en particulier la campagne de terreur menée à l'encontre des journalistes, ne donnent aucune garantie de bonne foi. L'implication de la police militaire est en particulier alarmante.

Place Tahrir, personne n'est dupe

Place Tahrir, légitimement, nul n'a confiance dans le nouveau gouvernement. Pour les manifestants, c'est dans son intégralité que ce système doit être démantelé, puis jugé par des tribunaux compétents. La place Tahrir, semble-t-il, ne désemplira pas avant que ces demandes soit satisfaites.

Comme nous l'avons écrit dans un poste précédent, les manifestants n'auront aucune garantie de ne pas être harcelés, torturés et peut-être tués, après avoir accepté de "négocier" avec ce "gouvernement de transition" aux mains d'anciens dignitaires du régime. 

Des manifestants par dizaines sont déjà arrêtés, en douce, dès qu'ils quittent la place Tahrir. La liste des "disparus" ne cesse de s'allonger.

 NB: Le passage grisé indique une mise à jour par l'auteur, à 12h52, le 5 février 2011.

 

 

Rédigé à 09:10 dans Actualité | Lien permanent

11-02-05 - The New York Times -- Stability of Egypt Hinges on a Divided Military

Egypt Stability Hinges on a Divided Military

By ELISABETH BUMILLERFEB. 5, 2011

WASHINGTON — A classified cable sent to Washington from the United States Embassy in Cairo in 2008 reported that a disgruntled midlevel Egyptian officer corps referred to the country’s powerful defense minister, Field Marshal Mohamed Tantawi, as “Mubarak’s poodle” — incompetent and archaic but intensely loyal to his now-besieged president.

Another of the secret embassy cables obtained by WikiLeaks leveled even harsher criticism at Field Marshal Tantawi, telling Gen. David H. Petraeus, then the head of United States Central Command, that under the field marshal’s leadership, “The tactical and operational readiness of the Egyptian Armed Forces has decayed.” Nonetheless, the December 2008 cable concluded, he “retains Mubarak’s support, and could easily remain in place for years to come.”

As a 12-day-old revolution rocks the foundations of Egypt, the Obama administration is now embracing a transition process backed by Field Marshal Tantawi and other top military leaders that would ease their longtime benefactor, President Hosni Mubarak, from power. But whoever becomes the new president after elections in September, American officials say that the rich and secretive Egyptian military holds the key to the governing of Egypt, the country’s future and by extension to the stability of the Arab world.

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Field Marshal Mohamed Tantawi met with anti-government protesters in Cairo’s Tahrir Square on Friday. Secret embassy cables obtained by WikiLeaks leveled harsh criticism at Egypt’s top military leadership. Credit Khaled Desouki/Agence France-Presse — Getty Images

Administration officials nonetheless concede there is much they do not know about an institution that is hardly a monolith and that operates as a parallel economy, a kind of “Military Inc.,” involved in the production of electronics, household appliances, clothing and food.

Room for Debate: Is Caution the Right U.S. Strategy?



Although the Pentagon has long promoted its close ties to the Egyptian military, which receives $1.3 billion annually in United States aid, top officials concede that neither Defense Secretary Robert M. Gates nor Adm. Mike Mullen, the chairman of the Joint Chiefs of Staff, have especially deep relationships with their Egyptian counterparts.

In an effort to ensure that the military kept enough peace on the streets so that talks with opposition leaders could begin, Mr. Gates made four calls to Field Marshal Tantawi in the past week; Admiral Mullen made two to the chief of staff of the Egyptian Army, Lt. Gen. Sami Hafez Enan. “But this is not a situation where you have, ‘Hey, Hamid, it’s Bob,’ ” said one official familiar with the situation. American officials are also unsure about the thinking of the midlevel military leadership, which is considered sympathetic to the protesters, and whether it could split with the generals tied to Mr. Mubarak. Specialists think that for now, the chances of a split are slim.

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But a September 2008 cable from the United States Embassy in Cairo to officials at the White House, the State Department and the Pentagon recounts a midlevel officer corps disaffected by what it considered an encrusted military leadership. The cable reports on conversations with Egyptian academics and civilian analysts who describe midlevel officers as “harshly critical of a defense minister they perceive as incompetent and valuing loyalty above skill in his subordinates.”

Although the Egyptian military has been widely described in news media reports this past week as commanding the respect of the population, the cable says that among the elite its influence has ebbed.

“Recently, academics and civilian analysts painted a portrait of an Egyptian military in intellectual and social decline, whose officers have largely fallen out of society’s elite ranks,” the cable reports.

The cable quotes a retired general who says that military salaries have fallen far below those in the private sector and that “a military career is no longer an attractive option for ambitious young people who aspire to join the new business elite instead.”

The cable says that the military nonetheless remains powerful through its wide commercial network, and that military-owned companies, often run by retired generals, are active in the water, olive oil, cement, construction, hotel and gasoline industries. The military also produces televisions — and milk and bread. In a move that made the military ever more popular, during food shortages in 2008, Mr. Mubarak called on the army to use its bakeries to bake bread for the civilian population.

Robert Springborg, a professor at the Naval Postgraduate School in Monterey, Calif., and an expert on the Egyptian military, said that the army had continued to cultivate its image as protector of the nation since the protests began in Egypt, as it held back from cracking down on hundreds of thousands of demonstrators in Tahrir Square in Cairo who called for Mr. Mubarak’s ouster. But Mr. Springborg said that he believed that the military’s leadership was orchestrating events, and had been involved in allowing attacks against the protesters by pro-Mubarak forces on horseback and camels — but not by the army, so as not to taint it in the public eye.

“Behind the scenes, the military is making possible the various forms of assault on the protesters,” Mr. Springborg said. “It’s trying to secure a transition for itself. There’s lots of evidence that the military is complicit, but for the most part Egyptians don’t even want to admit that to themselves.”

Western reporters on the ground in Tahrir Square say that it is hard to be so certain about the military leadership’s actions and motives, but that over all, the army rank-and-file has shown sympathy with the protesters and the leadership has been either unwilling or unable to order its troops to fire on the demonstrators.

As of this weekend, it appeared clear that Field Marshal Tantawi and the small circle of military men had weighed their personal loyalty to Mr. Mubarak against the threat to the military from the crisis — and chosen their own survival. The Egyptian government announced that the most important member of the circle, Omar Suleiman, the new vice president and a former military officer, would lead the military-backed transition to the elections in September. Political analysts on Friday said that he already appeared to be governing in Mr. Mubarak’s place.

Ragui Assaad, an Egyptian and a professor at the University of Minnesota, had predicted Friday that the military would make a cold-blooded decision about Mr. Mubarak. “They are a rational, calculating institution,” he said. “The moment they see it is not in their interest to retain him, they will usher him out.”

But Gen. Anthony C. Zinni, a retired head of Central Command, which oversees American military operations in the Middle East, said that the senior military leadership would treat Mr. Mubarak, who once led the air force, with more respect.

“I think they want him to go with dignity,” he said. “There’s a realization this isn’t going to work. As that becomes more evident, they’re going to insist that it be done in a dignified way.”

Reporting was contributed by Scott Shane, Eric Schmitt and Thom Shanker from Washington, and Andrew W. Lehren from New York.

A version of this article appears in print on February 6, 2011, on page A1 of the New York edition with the headline: West Backs Gradual Egyptian Transition: Ally’s Stability Hinges on a Secretive Military.

11-02-05 - Libération -- Moubarak, dégage !

«Moubarak, dégage !»

5 février 2011 à 09:34 (Mis à jour : 5 février 2011 à 21:24) Des manifestants égyptiens empêchent l'armée de quitter la place Tahrir, le 5 février 2011. (© AFP Patrick Baz)

LE RÉCIT DE LA JOURNÉE DE SAMEDI

L'ESSENTIEL - L'ambiance est encore tendue, cet après-midi, sur la place Tahrir du Caire, occupée depuis une semaine par les opposants au président égyptien Hosni Moubarak, nous indique Luc Peillon, l'un de nos envoyés spéciaux en Egypte.



17h42. Plusieurs milliers de personnes scandant "Moubarak, dégage !" ont participé samedi à Paris à une marche de solidarité avec le peuple égyptien pour exiger le départ du président Hosni Moubarak. Le cortège qui s'est ébranlé de la place de la République vers la Madeleine n'a pas été autorisé à se rendre devant l'ambassade d'Egypte dans le XVIe arrondissement.

17h36. Un témoin constate des mouvements de chars, dont un de type chasse-neige, vers le musée egyptien, sur la "ligne de front" de la place Tahrir.



16h50. Le bureau exécutif du parti au pouvoir en Egypte, le Parti national démocrate (PND) du président Hosni Moubarak, a démissionné samedi, a annoncé la télévision d'Etat égyptienne. "Les membres du comité exécutif ont démissionné de leurs postes. Il a été décidé de nommer Hossam Badrawi secrétaire général du parti", a annoncé la chaîne. Connu pour avoir de bons rapports avec l'opposition égyptienne, Badrawi a également été nommé président du comité politique du PND, un poste jusqu'ici occupé par Gamal Moubarak, le fils du président Hosni Moubarak.

15h37. Au lendemain du «jour du départ [du chef de l'Etat]», qui a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes, ils sont encore quelques milliers à arpenter la place Tahrir, prêts, à la moindre alerte, à défendre les lieux face aux supporters du régime. Il n'y eu cependant, et jusqu'en milieu d'après-midi, que de fausses alertes, selon notre envoyé spécial.



Plusieurs incidents, par contre, se sont produit avec les militaires, amenant ces derniers à se couvrir de casques anti-émeutes, et à former un cordon au niveau du musée égyptien, principal front des combats. «L'armée est censée nous protéger, mais en fait, elle est avec les pro-Moubarak, glisse un égyptien âgé. Tous les prisonniers que nous lui avions remis ont été libérés».



Quelques photographes ont également été pris à partie, ce matin, par les soldats, qui ont tenté d'effacer les clichés des appareils. Autre facteur de nervosité: l'«interpellation» extrêmement violente, par la foule, de quelques présumés pro-Moubarak infiltrés, et qui ont donné lieu, à chaque fois, à des scènes de quasi lynchage.La tension est aussi sensible place Talaat Harb, sur le premier des check point permettant d'accéder à Tahrir, et où quelques dizaines de supporters du pouvoir entretiennent un climat de défiance.

15h15. A voir, sur la page Flickr de 3arabawy, une galerie de photos, prises pour la plupart à Tahrir. Elles témoignent de l'euphorie vécue là pendant quatre jours, puis de la mobilisation pour défendre la révolution, violemment attaquée par des partisans de Moubarak depuis mercredi. 3arabawy, de son vrai nom Hossam el-Hamalawy, est journaliste égyptien au Caire. Lire aussi son blog, arabawy.org.



12h28. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton estime que la marche vers la démocratie au Moyen-Orient, qu’elle a soutenue, présente néanmoins des «risques de chaos», jugeant que la conjoncture y était «parfaite» pour une «tempête». «Bien sûr, il y a des risques, des risques occasionnés par cette transition vers la démocratie, assure la secrétaire d’Etat américaine. Cela peut engendrer le chaos, et une instabilité à court terme, voire pire, et, nous avons observé cela dans le passé, la transition peut amener une régression vers un autre régime aussi autoritaire».

12 heures. La pression internationale sur Hosni Moubarak s'accroît. D'après le New York Times, Washington discute avec des responsables égyptiens des modalités d'un départ immédiat du président Hosni Moubarak et du transfert du pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par M. Souleimane. Vendredi, le président américain Barack Obama, dont le pays est un allié clé de l'Egypte, a déclaré vendredi que "des discussions" s'étaient engagées sur la transition politique en Egypte.

11h40. Le ministère français des Affaires étrangères a demandé à des chercheurs français en Egypte de ne plus s'exprimer dans les médias sur ce pays, au nom de l'obligation de réserve des fonctionnaires et pour des raisons de sécurité, révèle le site Mediapart. Par ailleurs, la France a suspendu à partir du 25 janvier les ventes d'armes et de matériels de maintien de l'ordre à l'Egypte, a indiqué samedi Matignon, confirmant une information du monde.fr.

11h30. La situation se tend sur la place Tahrir, nous rapporte l'un de nos envoyés spéciaux, Luc Peillon. Des dizaines de forces anti-émeutes de l'armée font face aux manifestants devant le musée égyptien.

11 heures. Le président Moubarak réunit des ministres du nouveau gouvernement, selon l'agence officielle Mena.Il s'agit de la première réunion du président avec les ministres depuis le limogeage de l'ancien gouvernement la semaine dernière.

9h30. La place Tahrir, haut lieu de la contestation du régime d'Hosni Moubarak, est calme en ce samedi matin, indique l'un de nos envoyés spéciaux en Egypte, Luc Peillon. Des manifestant se sont assis autour des chars qui ont allumé leur moteur, semble-t-il pour quitter la place. Les manifestants appellent l’armée à rester sur place.

Des coups de feu nourris ont été entendus dans la nuit sur la place, semant pendant quelques minutes la panique, selon un correspondant de l’AFP. Mais il s’agissait de coups de semonce de l’armée qui n’ont pas fait de blessé.

Vendredi, des centaines de milliers de personnes ont manifesté à travers le pays et place Tahrir pour réclamer le départ du président Moubarak, alors que les dirigeants du nouveau gouvernement multiplient les interventions pour tenter d’apaiser la révolte. Sur une banderole géante, les manifestants affichaient leurs revendications: départ du président Moubarak, dissolution du Parlement et mise en place d’un gouvernement de transition. Certains chantaient, d’autres scandaient «Va-t-en, va-t-en» à l’adresse de M. Moubarak.

--> à voir, une galerie photo sur la manifestation place Tahrir hier.

9 heures. Des inconnus ont fait exploser un gazoduc approvisionnant Israël près de la bande de Gaza. Les assaillants ont attaqué à l'aide d'explosifs le gazoduc dans la localité de Lehfen, dans la région de Cheikh Zouwayed dans le Sinaï, non loin de la frontière avec la bande de Gaza.

8 heures. La chaîne de télévision satellitaire qatarie Al-Jazira annonce que le directeur de son bureau au Caire et l'un de ses journalistes ont été arrêtés, au lendemain de la mise à sac du bureau. Les autorités égyptiennes ont déjà interdit depuis le 30 janvier à la chaîne, qui couvre largement le soulèvement contre le président Hosni Moubarak, de travailler en Egypte. Al-Jazira a toujours eu des relations tendues avec le gouvernement égyptien.

11-02-06 - Libération -- Obama, le mauvais tempo

Obama, le mauvais tempo

Lorraine MILLOT Washington, de notre correspondante 5 février 2011 à 00:00 (Mis à jour : 6 février 2011 à 10:18)

Barack Obama fait une déclaration à la Maison Blanche sur la situation en Egypte, le 1er février 2011. (© AFP Tim Sloan)

Ménageant un camp puis l’autre, la Maison Blanche semble naviguer à vue.

En deux semaines de crise égyptienne, l’administration Obama a réussi à irriter toutes les forces en présence, et tous ses alliés. Les manifestants de la place Tahrir ont, les premiers, dénoncé «l’hypocrisie» de Washington qui tardait à les soutenir. Puis, Hosni Moubarak a fait savoir qu’il n’avait pas du tout apprécié le coup de fil de Barack Obama mardi soir, lui demandant d’engager «maintenant» la transition. Israël s’inquiète de voir les Américains «jeter aux chiens» leur allié. Et dernièrement, les dirigeants saoudiens, comme ceux d’autres régimes autoritaires de la région, s’indignent que les Etats-Unis «humilient» le raïs…

Contretemps. Depuis le début de cette crise, l’administration Obama semble jouer toujours à contretemps : elle a tardé à soutenir les manifestants égyptiens qui aspiraient à la démocratie, assurant d’abord que le régime Moubarak était «stable». Puis elle a appelé, de plus en plus ouvertement, au départ de Moubarak… au moment où le régime tentait de reprendre la main. «Il aurait certainement été utile que le message américain soit plus puissant, au début des événements, note Michael Wahid Hanna, chercheur à la Century Foundation. Même s’il est vrai aussi que les Américains ne peuvent contrôler les événements. Si Moubarak s’obstine, ils ne peuvent pas faire grand-chose.»

Tout en assurant qu’ils ne «décident de rien» en Egypte, les Etats-Unis continuent bien sûr à s’activer en coulisses. L’une de leurs «propositions» serait que Moubarak démissionne pour laisser son bras droit, Omar Souleiman, gérer la «transition», rapportait vendredi le New York Times. Depuis plusieurs jours, il est clair que cet officier, apprécié non seulement aux Etats-Unis mais aussi en Israël, pourrait très bien convenir à Washington. Même si on peut douter de ses qualités de démocrate : «Miser sur lui serait une grave erreur, prévient Michael Wahid Hanna. Souleiman fait partie du problème, il est l’homme de confiance de Moubarak, on ne peut pas lui demander de diriger la transition.»

Malgré toutes ses bévues en Egypte, la Maison Blanche peut tout de même faire valoir qu’elle a jusqu’à présent «évité le pire» : un «scénario à la Tiananmen». Tous les coups de fil passés ces derniers jours par les dirigeants américains aux militaires égyptiens ont avant tout servi à exhorter à la «retenue», c’est-à-dire à ne pas ouvrir le feu sur les manifestants. «L’armée a un rôle crucial et indispensable à jouer, souligne Martin Indyk, de la Brookings Foundation. Sera-t-elle l’accoucheuse d’une Egypte démocratique ou la colonne vertébrale des efforts de l’ancien régime pour conserver le pouvoir ? Nous ne le savons pas. Peut-être l’armée ne le sait-elle pas elle-même. Mais les Etats-Unis ont une certaine influence sur elle, et ils feront de leur mieux pour l’encourager à prendre le chemin éclairé.»

Aide. L’armée égyptienne dépend en grande partie de l’aide des Etats-Unis, qui s’élève à 1,3 milliard de dollars par an (960 millions d’euros), sur un budget de 5,8 milliards de dollars (en 2009). Depuis le début de la crise, les dirigeants américains menacent, mais sans trop insister, de «revoir» cette aide à l’aune des événements. Vendredi, l’amiral Mike Mullen, chef d’état-major des armées, appelait toutefois à ne pas précipiter cette décision : «Attendons de vraiment comprendre ce qui se passe.»


11-02-06 - Cris d'Egypte -- Pipeline explosé, pouvoir divisé

Un Cairote raconte la crise de régime

« Egypte: Idées pour sauver l'honneur d'un assassin | Accueil | Egypte: Vidéo. Le charme discret de la barbarie »

06/02/2011

Egypte: Pipeline explosé, pouvoir divisé

Le Caire, 6 février 2011. Hier, un pipeline alimentant la Jordanie explose dans le Sinaï. L'information est annoncée en premier par la télévision égyptienne d'état qui accuse des éléments étrangers.

Le canal d'information utilisé est le même que celui de toutes les manipulations médiatiques que l'opinion subit depuis 12 jours. Elles sont outrancières et caricaturales. Le langage pour dénoncer les attaques est le même que celui qui vise à discréditer le mouvement populaire: "des éléments étrangers sont responsables de cet acte". 


Des événements comme ceux-ci, d'une portée internationale, conduisent à penser que seul Moubarak serait capable de garantir la stabilité de la région. 


Analyse


Ces derniers jours, on constate plusieurs signes de divisions à l'intérieur du gouvernement et à l'intérieur de l'armée.
 

Divisions au sein de l'armée

Les élites de l'armée, dont les intérêts financiers sont importants (industries alimentaire, hôtelières, fabrication du pain, industries lourdes), sont proches de Moubarak. Les militaires de "rang moyen" sont favorables aux manifestants anti-Moubarak, les moins gradés sont carrément favorables à la manifestation.


Courants indépendants au sein de la police

On constate aussi des signes de division au sein du gouvernement. Le ministère de l'intérieur est un organe majeur et central du régime et des hommes d'affaires proches de Moubarak, non pas parce qu'ils le soutiennent idéologiquement, mais parce qu'il sert leurs intérêts. Officiellement, le nouveau premier ministre demande aux forces de police de ne pas intervenir et de ne pas bloquer les manifestants. Cependant plusieurs, et même quand ils ont été privés de leur ministre, Habib el Adly, des membres de la police mènent sans arrêt des campagnes de terreur et d'intimidation: policiers en civils, casseurs du mouvement populaires, etc. Il semble qu'il y ait des courants indépendants au sein même de la police, avec des motivations différentes, mais qui vont toutes "dans le sens du Führer". Plusieurs éléments indiquent que ces courants indépendants sont activés par des hommes d'affaires, par des ministres ou des membres du parlement.

Complaisance entre la police et l'armée
On pense aussi que certaines élites de l'armée soit complaisantes, ce qui expliquent que, tantôt l'armée laisse entrer les hommes de main "pro-Moubarak" place Tahrir, tantôt elle les en empêche; qu'elle participe, avec le concours de la police et d'hommes de main, à l'arrestation musclée d'activistes dont deux membres d'Amnesty International dont les témoignages ont été publiés.


A noter

Il est important de noter que, depuis le début de ce mouvement, les actes destructeurs perpétrés par manifestants ont visé des symboles du régime et non les forces vives du pays: les sièges du Parti National Démocratique, les cars de police, les postes de police. Dans les manifestations, dès que les troubles ou que les affrontements commencent, deux messages circulent avec vigueur : "Ne détruisez rien" et "Pacifiques".


Conclusions

Ces éléments réunis me portent à croire que l'explosion de ce pipeline n'est ni l'œuvre des manifestants, ni celle de groupe islamistes, ni celle de bédouins qui disposent en effet d'armes et de lance-roquettes, mais l'œuvre d'un des courants officiels cités plus haut: élite militaire, police, police commanditée par les hommes d'affaires, des membres du parlement ou par des dignitaires du régime.


Il n'est pas à exclure qu'il y ait des complicités entre deux ou plusieurs "entités", par exemple entre les élites militaires et les hommes d'affaires ou les élites militaires et la police. Les intérêts financiers, les scandales étouffés et les privilèges communs sont nombreux. Maintenir Moubarak mettrait, en effet, tout le monde à l'abri.


Je souhaite conclure sur un point très bien décrit dans cet article du New York Times par Elisabeth Bumiller. La journaliste y décrit un changement radical au sein des élites de l'armée. Ce changement, à l'œuvre depuis plus 30 ans, trouve son origine dans la libéralisation de l'économie égyptienne lancée par Anouar el Sadate en 1975. De décennie en décennie, l'esprit des élites de l'armée se voit modifié. Le rapport des élites avec le pouvoir politique civil change également de nature. Depuis la libéralisation de l'économie, l'armée s'est "affairisée", partageant les mêmes aspirations et les intérêts financiers que ceux des hommes d'affaires civils. Ces hommes d'affaires ne sont autres que leurs enfants, leurs proches ou leurs cercles d'amis.

Que les élites de l'armée soutiennent Moubarak et l'aide à se maintenir au pouvoir servirait la continuité de leurs intérêts et de leurs privilèges. Il ne paraît donc pas absurde que cette armée divisée protège les manifestants, négocie avec Washington tout en prêtant main forte aux pro-Moubarak, aux hommes de main et aux policiers en civils.

Rédigé à 10:53 dans Actualité | Lien permanent

11-02-06 - Le Figaro -- La fortune des Moubarak dépasserait les 40 milliards

La fortune des Moubarak dépasserait les 40 milliards

 Mis à jour le 06/02/2011 à 16:33

 Publié le 06/02/2011 à 16:32

Selon des experts cités par le journal britannique The Guardian, la fortune de la famille Moubarak pourrait même atteindre 70 milliards de dollars à la suite de partenariats d'affaires avec des entreprises étrangères.

Le peuple égyptien réclame ostensiblement son départ, mais Hosni Moubarak s'accroche. Alors qu'environ 40% de la population (l'Egypte compte 80 millions d'habitants) vivrait avec moins de trois dollars par jour, le journal britannique The Guardian rapporte ce dimanche que selon des experts du Moyen-Orient la fortune de la famille du président égyptien serait comprise entre 40 et 70 milliards de dollars. Elle serait répartie comme tel : 15 milliards de dollars pour Hosni Moubarak, un milliard pour son épouse Suzanne, huit milliards pour son fils aîné, Alaa et 17 milliards pour son second fils Gamal. Par comparaison, celle du couple Ben Ali est estimée à cinq milliards de dollars, selon le classement du magazine américain Forbes. Et celle de l'homme le plus riche des Etats-Unis, Bill Gates, à 54 milliards.

Selon le journal algérien Al Khabar, une bonne partie de la fortune des Moubarak serait déposée dans des banques ou investie dans de l'immobilier. La famille Moubarak possèderait ainsi, en dehors de l'Égypte, des propriétés aux États-Unis, en Grande-Bretagne (dont les fils et la mère détiennent la nationalité), en France, en Suisse, en Allemagne, en Espagne et à Dubaï. Enfin, ses deux fils, Gamal et Alaa ont créé et pris des participations dans de nombreuses sociétés en Europe et aux États-Unis. A en croire la chaîne de télévision australienne ABC News, le premier aurait commencé son business dans les années 80 en spéculant sur la dette de son pays sur le marché financier international. Avec les bénéfices réalisés, il acquérait des terrains militaires à des prix défiant toute concurrence qu'il revendait à des investisseurs. Le produit était directement versé dans des comptes en banques en Europe.

Régime corrompu

Cet enrichissement fulgurant ne surprend pas les experts. Selon Christopher Davidson, professeur de politique au Moyen-Orient à l'Université de Durham, Moubarak, son épouse et ses deux fils «ont été en mesure d'accumuler ces richesses dans le cadre d'un certain nombre de partenariats d'affaires avec des entreprises et des investisseurs étrangers, à l'époque où il était général dans l'armée et en position de bénéficier de la corruption dans les entreprises». Il ajoute : «Presque tous les projets ont besoin d'un parrain et Moubarak était bien placé pour profiter de toutes les offres proposées. Il y avait beaucoup de corruption dans ce régime et un étouffement des ressources publiques à des fins personnelles».

La plupart des Etats du Golfe exigent des entreprises étrangères de donner à un partenaire local 51% de parts dans de nouvelles start-up. «En Egypte, le chiffre est généralement plus proche de 20% mais cela permet toujours aux politiciens et à leurs proches alliés dans l'armée d'avoir accès à d'énormes profits sans mise de fonds initiale et avec peu de risques», poursuit le professeur de Princeton. C'est pour cette raison que McDonald's aurait refusé de s'implanter en Tunisie.

Ces pratiques seraient comparables à celles d'autres dirigeants régionaux, à en croire Amaney Jamal, professeur de sciences politiques à l'Université de Princeton.«C'est le modèle appliqué par d'autres dictateurs du Moyen-Orient afin que leur richesse ne soit pas saisie au cours d'un changement de pouvoir. Ces dirigeants prévoient ce cas», affirme-t-il.


11-02-06 - Libération -- les anti-Moubarak s'unissent dans une coalition

Egypte: les anti-Moubarak s'unissent dans une coalition

568 réactions

Par LIBÉRATION.FR

Ce dimanche, les manifestants anti-Moubarak, place Tahrir, au Caire. (REUTERS)

L'ESSENTIEL - La place Tharir au Caire est toujours occupée par les opposants au président égyptien Hosni Moubarak. Les discussions entre pouvoir et opposition font craindre aux plus fervents anti-Moubarak un essoufflement du mouvement de protestation.

18 heures. Les groupes de jeunes qui sont à l'origine du soulèvement anti-Moubarak ont formé une coalition, assurant qu'ils n'allaient pas lever leur occupation de la place Tahrir au Caire tant que le président égyptien n'aurait pas démissionné. Dans un communiqué, «la Direction unifié des jeunes révolutionnaires en colère» a promis de ne pas quitter les lieux. Le communiqué a été lu par Ziad al-Oulaimi lors d'une conférence de presse. Il est l'un des six dirigeants de la coalition, constituée le 24 janvier, la veille des premières manifestations, mais annoncée ce dimanche.

La coalition regroupe des représentants du Mouvement du 6 avril, du Groupe pour la justice et la liberté, de la «Campagne du porte-à-porte», de la «Campagne populaire de soutien à ElBaradei», des Frères musulmans et du Front démocratique. Elle réclame aussi la levée immédiate de l'état d'urgence, la dissolution du Parlement, la formation d'un gouvernement d'union nationale pour assurer une transition pacifique du pouvoir et organiser une réforme constitutionnelle.

Dans l'après-midi. Entre 150 personnes selon la police et 400-500 selon les organisateurs ont participé à Marseille à une marche de «solidarité» avec le peuple égyptien pour exiger le départ du président Moubarak toujours au pouvoir après treize jours de manifestations contre son régime.

17h00. La chaîne de télévision satellitaire qatarie Al-Jazira annonce qu'un nouveau journaliste de son équipe avait été arrêté au Caire, où un de ses collègues est toujours retenu. Dans un communiqué, la chaîne, dont les activités sont interdites en Egypte depuis le 30 janvier, a précisé qu'Ayman Mohyeldin, un correspondant d'Al-Jazira english, avait «été arrêté par les militaires égyptiens» près de la place Tahrir.

16h30. Les réformes proposées par le régime du président égyptien Hosni Moubarak afin de sortir de la crise politique qui secoue le pays sont «insuffisantes», jugent les Frères musulmans.

Par ailleurs, l'opposant égyptien Mohamed El-Baradei assure ne pas avoir été invité au dialogue initié par le pouvoir, qualifiant ces discussions d'«opaques».

16h00. Place Tahrir, Mohamed, un entrepreneur égyptien joint par téléphone par liberation.fr témoigne: «Le moral est toujours bon. Nous avons confiance, nous voyons que la pression que nous mettons commence à produire des effets. Mais les concessions du pouvoir n’ont rien à voir avec ce pour quoi nous sommes descendus dans la rue, alors nous continuons. On pensait qu’aujourd’hui il y aurait moins de monde qu’hier, mais non, il y a encore plus de monde. Les gens continuent de chanter, de réclamer le départ de Moubarak.»

Place Tharir, ce dimanche après-midi (photo Reuters)

 

14h35. Le vice-président égyptien Omar Souleimane rejette un appel de l'opposition à assumer les pouvoirs du président Hosni Moubarak, affirme un opposant ayant participé au dialogue entre le pouvoir et l'opposition. «Nous lui avons demandé que le président délègue ses pouvoirs au vice-président, conformément aux prérogatives que lui donne l'article 139 (de la Constitution) mais il a refusé», a déclaré à l'AFP ce responsable d'un parti d'opposition qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat.

13h15. Des représentants de l'opposition et des personnalités indépendantes conviennet avec le vice-président égyptien Omar Souleimane de créer un comité pour préparer des amendements à la Constitution d'ici la première semaine de mars, selon le porte-parole du gouvernement.

11h50. Les discussions entre pouvoir et Frères musulmans ont commencé dans le cadre du dialogue national initié par le vice-président Omar Souleimane auquel ont été invitées toutes les forces politiques. Ces discussions réunissent des représentants des Frères musulmans, du parti Wafd (libéral) et du Tagammou (gauche), des membres d'un comité choisi par les groupes pro-démocratie ayant lancé le mouvement de contestation qui réclame depuis le 25 janvier le départ du président Hosni Moubarak, ainsi que des figures politiques indépendantes et des hommes d'affaires.

A lire aussi:

--> La montée en puissance des Frères musulmans décryptée par notre envoyé spécial Christophe Ayad et notre correspondante au Caire, Claude Guibal

--> L'éclairage sur l'opposition égyptienne de notre blogueur au Caire

 

11h35. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan appelle à une «transition démocratique le plus tôt possible». «Mais le terrain doit être préparé pour cela... Un gouvernement bénéficiant de la confiance favorise une telle occasion de préparer le terrain, et cela pourrait être un gouvernement intérimaire», a-t-il ajouté à la télévision turque.

11h30. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton exprime son soutien au dialogue engagé par le pouvoir égyptien avec le puissant mouvement politique des Frères musulmans, attendant de juger sur pièces le résultat.

«Nous avons appris aujourd’hui que les Frères musulmans avaient décidé de participer, ce qui sous-entend qu’ils sont au moins impliqués dans le dialogue que nous avons encouragé», a-t-elle déclaré.

--> Lire aussi: la volte-face de la diplomatie américaine.

10h25. L'armée renforce sa présence place Tahrir, épicentre du mouvement de contestation anti-Moubarak, alors que la vie semblait doucement reprendre au Caire où de nombreux commerces ont rouvert ainsi que des routes et des ponts, au 13e jour de la révolte.

Selon un des envoyés spéciaux de Libération en Egypte, Luc Peillon, plus de cent tanks et autres blindés sont stationnés à l'extérieur du centre. Les soldats ont pris position sur le pont du 6-Octobre, près de Tahrir, qui a servi aux partisans du président Hosni Moubarak pour attaquer les manifestants rassemblés sur la place le 2 février. Les violences ont fait au moins 11 morts selon un dernier bilan officiel. Selon des manifestants, une messe est prévue en début d'après-midi.

9 heures. Des responsables des Frères musulmans, la principale force d'opposition en Egypte, vont participer ce dimanche au dialogue national. «Nous y allons principalement pour discuter de la transition, de l'élection d'un nouveau président et d'un nouveau Parlement qui représente le peuple», a expliqué un responsable, Essam al-Aryane.

1 heure. Les Frères musulmans, l’une des principales composantes de l’opposition égyptienne, annonce dans un communiqué avoir décidé d’«entamer un dialogue» avec les responsables du pouvoir «pour savoir à quel point ils sont prêts à accepter les demandes du peuple». Une «réunion est prévue entre des responsables des Frères musulmans et le vice-président Omar Souleimane». C’est la première fois que le régime égyptien appelle les Frères, sa bête noire, au dialogue afin de trouver une issue à la contestation populaire.

Samedi 23h30. Le président américain Barack Obama s’est entretenu avec plusieurs dirigeants étrangers de la situation en Egypte, soulignant la nécessité d’une «transition ordonnée, pacifique, qui commence maintenant», a indiqué la Maison Blanche. Le président américain s’est entretenu avec le prince héritier d’Abou Dhabi, cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, président des Emirats arabes unis, avec le Premier ministre britannique David Cameron, et avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Samedi 21h00. Un chef militaire du Hamas, Ayman Noufel, évadé de prison en Egypte à la faveur de la révolte dans ce pays, a regagné samedi soir la bande de Gaza, selon le Hamas.

Samedi 19h50. La démission du bureau exécutif du parti au pouvoir est une «une étape positive vers un changement politique nécessaire», estime Tommy Vietor, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.

Samedi 16h50. Le bureau exécutif du parti au pouvoir en Egypte, le Parti national démocrate (PND) du président Hosni Moubarak, a démissionné samedi, a annoncé la télévision d'Etat égyptienne. «Les membres du comité exécutif ont démissionné de leurs postes. Il a été décidé de nommer Hossam Badrawi secrétaire général du parti», a annoncé la chaîne. Connu pour avoir de bons rapports avec l'opposition égyptienne, Badrawi a également été nommé président du comité politique du PND, un poste jusqu'ici occupé par Gamal Moubarak, le fils du président Hosni Moubarak.

11-02-06 - Al Jazeera Blogs -- Live blog Feb 6 - Egypt protests

Live blog Feb 6 - Egypt protests

From our Doha headquarters, we keep you constantly updated on Egypt, with reporting from Al Jazeera staff.

Last modified: 5 Feb 2011 23:52

[Photo by GALLO/GETTY]

From our headquarters in Doha, we keep you updated on all things Egypt, with reporting from Al Jazeera staff in Cairo and Alexandria.  Live Blog: Jan28 - Jan29 - Jan30 - Jan31 - Feb1 - Feb2 - Feb3 - Feb4 - Feb5

The Battle for Egypt - AJE Live Stream - Timeline - Photo Gallery - AJE Tweets - AJE Audio Blogs 

(All times are local in Egypt, GMT+2)

11:45pm The US state department has said that Hillary Clinton, the US secretary of state, spoke last night with Ahmed Shafik, the Egyptian prime minister. Clinton emphasized the need to ensure that the legitimate aspirations of the Egyptian people are met, and that a broad cross-section of political actors and civil society have to be a part of the Egyptian-led process. 

She also stressed that incidents of harassment and detention of activists, journalists and other elements of civil society must stop.



10:30pm Ayman Mohyeldin, an Al Jazeera correspondent who was detained while covering the unrest in Egypt, has been released.

He was seized by the Egyptian military near Tahrir Square in Cairo on Sunday, but was freed seven hours later following a concerted appeal by the network and supporters of Mohyeldin.

There had been many calls on Twitter for the release of Mohyeldin, who has more than 20,000 followers on his page.




10:23pm People continue to defy the curfew and rally in Tahrir Square, they say that they would rather sleep under a tank than allow anyone to evict them.



9:50pm According to Reuters leaked diplomatic cables suggest Omar Suleiman, the Egyptian vice president, has long sought to demonize the opposition Muslim Brotherhood in his contacts with skeptical US officials.
 
This has raised questions whether he can act as an honest broker in the country's political crisis.

9:36pm People from all walks of life have been participating in the protests, a video from the first of February shows a young girl leading the protests.




9:26pm  In a new travel advisory, the state department recommends that US citizens avoid travel to Egypt at this time.


On February 1, the Department of State ordered the departure of all non-emergency U.S. government personnel and family members from Egypt.  US citizens should consider leaving Egypt as soon as they can safely do so, due to ongoing political and social unrest.

US citizens who wish to depart Egypt should proceed to the airport and secure commercial passage out of the country.  Cairo airport is open and operating, and commercial airlines are reporting flight availability from Cairo.  Commercial flights are also operating from Luxor, Alexandria, and Aswan airports...

8:52pm Reports of human chains created to block the army tanks from entering the Tahrir Square.

7:50pm Reports of gunshots fired by army into the air near the cordon they set up inside the barricades, near Egyptian museum.

Protesters clashed with army as they try to confine space available to protesters with barbed wire.

7:43pm Hundreds of people including politicians have gathered in the Swedish capital Stockholm in solidarity with the Egyptian pro-solidarity protests.

7:19pm The office of Vice President Omar Suleiman released a statement earlier today detailing the results of the session that brought together leaders from many of the factions involved in the protest movement:

All participants of the dialogue arrived at a consensus to express their appreciation and respect for the 25 January movement and on the need to deal seriously, expeditiously and honestly with the current crisis that the nation is facing, the legitimate demands of the youth of 25 January and society’s political forces, with full consideration and a commitment to constitutional legitimacy in confronting the challenges and dangers faced by Egypt ...

The statement includes several notable concessions by the Mubarak government. The second measure described by the release: "The Government announces the establishment of a bureau to receive complaints regarding, and commits to immediately release, prisoners of conscience of all persuasions".

And the fifth measure: "The state of emergency will be lifted based on the security situation and an end to the threats to the security of society". 

6:47pm A video by Al Jazeera's Alan Fisher depicts strong images showing scenes of the intense fighting in Cairo and Alexandria from Wednesday:



6:29pm The Emmy-nominated Al Jazeera English correspondent Ayman Mohyeldin has been detained by the Egyptian military. Al Jazeera are calling for his immediate release after being taken near Tahrir Square. Mohyeldin was Al Jazeera English’s correspondent in Cairo even before the recent uprising.

6:05pm Amnesty International has warned that a Google employee arrested in Cairo during recent unrest faces significant risk of abuse by Egyptian police.

Hassiba Hadj Sahraoui, Deputy Director of Middle and North Africa at Amnesty International, said:

The Egyptian authorities must immediately disclose where Wael Ghuneim is and release him or charge him with a recognizable criminal offence... He must be given access to a doctor and a lawyer of his choice and not be subjected to torture or other ill-treatment. His case is just one of many that highlight the continued crackdown by the Egyptian authorities on those exercising their right to protest peacefully.

5:58pm One of our correspondents in Cairo just tweeted: Dear @PJCrowley from @StateDept Please pls pls demand Egyptian govt free US citizen @AymanM from military custody NOW #freeayman PLEASE RT!

5:27pm For Twitter: #aje correspondent @AymanM now held by #Egypt army #Freeayman. Please retweet urgently to help secure the release of Ayman Mohyeldin!

4:44pm As opposition leader Ayman Noor of the Ghad party says that protesters will not leave until Mubarak steps down, a young couple named Ahmad and Mona are married in the middle of Tahrir Square:

4:28pm Al Jazeera's Ayman Mohyeldin has been detained by the Egyptian military in Tahrir Square.

4:24pm A cross-section of Egyptian society met earlier with the government. As shown by state TV, representatives from the Muslim Brotherhood, as well as members of the "group of wise men", participated in the meeting.

3:50pm Pro-democracy demonstrations are ongoing in cities across Egypt. Meanwhile, Vice President Omar Suleiman has said that he will not merely assume the powers of the president.

3:28pm Several thousand anti-government protesters continue calling for the Egyptian president's resignation in Mansoura. Demonstrations across the country are anticipating a press conference later today during which Issam Al-Arian, a leading member of the Muslim Brotherhood, is expected to announce the results of talks with Vice President Omar Suleiman.

3:20pm Abdul Monim Abo al-Fotoh, a member of the Muslim Brotherhood, reiterates to Al Jazeera his group's stance on the resignation of Egyptian President Hosni Mubarak:

We cannot call talks or negotiations. We went in with a key condition that will not be abandoned, which was that [Mubarak] needs to step down in order to usher in a democratic phase.

 

2:33pm Participants in talks between the Egyptian government and opposition groups, including the Muslim Brotherhood, have agreed to form a constitutional reform committee, AFP quotes a government official as saying.

2:26pm US Secretary of State Hillary Clinton has cautiously welcomed the Muslim Brotherhood's involvement in political dialogue in Egypt, telling National Public Radio that Washington would "wait and see" how talks develop.

Today we learned the Muslim Brotherhood decided to participate, which suggests they at least are now involved in the dialogue that we have encouraged ... We're going to wait and see how this develops, but we've been very clear about what we expect."

1:59pm Britain ramps up pressure on Egypt to resolve its crisis and introduce "real, visible and comprehensive change" and transition of power. Pressed on the details of the transition, William Hague, the foreign secretary, told BBC television it might entail "some mixture of a more broadly based government that includes people from outside the ruling elite of recent years."

We have to keep up the pressure for that orderly transition we have called for to visibly take place"

1:48pm The Egyptian stock exchange will remain closed for an eighth day on Tuesday, a stock exchange official tells Reuters. The exchange will announce the new reopening date 48 hours in advance.

1:33pm A Muslim Brotherhood leader tells Al Jazeera there will be a second round of talks involving the officially banned group and the government.

1:26pm monasosh has posted this picture on Flickr. The sign says "Thank you Al Jazeera Channel".

 

1:11pm MENA news agency reports that talks today between Vice-President Omar Suleiman and opposition groups include members of the Muslim Brotherhood, the liberal Wafd party, the left-leaning Tagammu, and members of a committee picked by the pro-democracy youth groups which launched the mass protests.

Business tycoon Naguib Sawiris and a representative of opposition figure Mohamed ElBaradei are also attending, MENA says.

12:58am Our correspondent in Cairo says there's a "renewed energy" among the crowds in Tahrir Square, with a heavy flow of people making their way into the square. Music is played and the crowds are chanting "Irhul, irhul", meaning "leave, leave".

12:52pm Mohammed Soudan, a Muslim Brotherhood leader, tells Al Jazeera that his group is ready to discuss with Vice-president Suleiman how a democratic solution for Egypt can be found. He says the brotherhood is not looking for a position in government.

12:37pm A couple of thousands of protesters have gathered outside a mosque in the commercial centre of Alexandria.

12:13pm Thousands getting ready as the Muslim call for prayer is heard over Tahrir Square. Tune in to our live broadcast.

12:05pm There will be a concert in Tahrir Square later today with Egyptian artists. Coptic Christians will hold a prayer for the "martyrs" after the Muslims hold their noon prayers.

12:00pm Customers are queuing at banks to access their accounts as banks are open for 3.5 hours today after a week-long closure.

11:50am Recep Tayyip Erdogan, the Turkish prime minister, has called for a "democratic transition" in Egypt "in the shortest possible time," suggesting an interim government.

A democratic transition should be ensured in the shortest possible time... If this is achieved, I believe the people will definitely accept such an outcome"

11:19am In a sign of unity, crowds in Tahrir Square are chanting "We are one, we are one" ahead of the prayers to be held at noon for those killed over the past 13 days of protest. "Muslims and Copts hand in hand for a new dawn to rise" is another chant and NadiaE wrote on Twitter: "Off to Tahrir to attend Christian mass. My father - a 73-yr-old ill, bearded conservative Muslim - is with me."

10:31am Our correspondent in Cairo has posted this picture from Tahrir Square this morning.

10:06am: Protesters are trying to convince civil servants who're going back to work in the big government building at Tahrir Square to "take a week off" and join the demonstrations, our correspondent reports.

Don't forget that you can follow the live stream of our TV broadcast on our website.

9:45am Our reporter says the streets of Cairo seem to be slowly getting back to normal, with traffic police back out in force. Banks are to officially re-open in just 15 minutes.

9:28am One of our correspondents just shared this thought: "Ironic how government now warns of constitutional vacuum if Mubarak steps down but never seemed to care to implement it properly for past 30 years"

9:08am Our correspondent in Cairo says that the Christian Coptic prayers, to be held later in the day, is a way for the Copts to counter claims by state television that most of the protesters are members of the Muslim Brotherhood. She says the Christians want to show they are part of the popular uprising and have the same grievances and demands as the rest of the people.

8:50am In a column in The Independent today, Robert Fisk draws parallels to Gabriel Garcia Marquez's novel outlining the behaviour of a dictator:

In his glory days, the autocrat believes he is a national hero. Faced with rebellion, he blames "foreign hands" and "hidden agendas" for this inexplicable revolt against his benevolent but absolute rule. Those fomenting the insurrection are "used and manipulated by foreign powers who hate our country". Then ... "the dictator tries to test the limits of the engine, by doing everything except what he should do. He becomes dangerous. After that, he agrees to do anything they want him to do. Then he goes away".

Hosni Mubarak of Egypt appears to be on the cusp of stage four – the final departure. For 30 years he was the "national hero" – participant in the 1973 war, former head of the Egyptian air force, natural successor to Gamal Abdel Nasser as well as Anwar Sadat – and then, faced with his people's increasing fury at his dictatorial rule, his police state and his torturers and the corruption of his regime, he blamed the dark shadow of the country's fictional enemies (al-Qa'ida, the Muslim Brotherhood, al-Jazeera, CNN, America). We may just have passed the dangerous phase."

8:33 The website Egypt remembers is gathering names and information about those killed since the start of the uprising. Many more people are expected to be added to the list as the United Nations says hundreds could have been killed across the country.

8:14am Thanks to Jon Pajuh who sent us this picture from a solidarity demonstration in Vancouver, Canada

8:12am Our correspondent in Alexandria, one of the Muslim Brotherhood's strongholds, says many people are surprised by the group's decision to enter talks with the government. He says it's a major concession that might be seen as a "weakness" that the Brotherhood didn't hold on to it's previous statement that it wouldn't join negotiations until President Mubarak resigns.

8:03am The Muslim Brotherhood says in a statement that it "has decided to participate in a dialogue round in order to understand how serious the officials are in dealing with the demands of the people."

It also says the participation is driven by the Brotherhood's interests in "protecting the interests of the nation and its institutions. It is also driven by interest in "protecting the independence of Egypt and their rejection of any international or regional intervention." 

7:47am Stay tuned - we continue to bring you the latest from Cairo, Alexandria and other cities as the situation develops. Follow us on Tumblr at aljazeera.tumblr.com

6:05am Still dark in Tahrir Square. Our corresponent says it's quiet on the ground and significantly less military presence than in recent days. Copts say they'll be holding prayers in the square later in the day. 

5:43am In a New York Times column, Nicholas Kristof says the West shouldn't worry too much that democracy in Egypt could give "greater voice to Islamic fundamentalism".

I constantly asked women and Coptic Christians whether a democratic Egypt might end up a more oppressive country. They invariably said no — and looked so reproachfully at me for doubting democracy that I sometimes retreated in embarrassment.

"If there is a democracy, we will not allow our rights to be taken away from us," Sherine, a university professor, told me ... Like many, she said that Americans were too obsessed with the possibility of the fundamentalist Muslim Brotherhood gaining power in elections.

"We do not worry about the Muslim Brotherhood," Sherine said. "They might win 25 percent of the votes, but if they do not perform then they will not get votes the next time."

4:37am Talk about a wedding anniversary that will be hard to forget. Here's a young couple who will spend their honeymoon in Tahrir Square.

4:27am When the uprising there began nearly two weeks ago, there was a near-total internet blackout. But exactly how was access cut off?

An American advocacy group called Free Press says it's uncovered a link to a California-based technology company which allegedly sold the Egyptian government equipment allowing it to track online activity.

Rob Reynolds reports.

4:00am:Egypt's outlawed opposition party, the Muslim Brotherhood, says it is joining the dialogue with the government. The group confirmed to Al Jazeera that is is joining talks with vice-president Omar Suleiman.

However, Cherif Bassiouni, president of the Egyptian American Society and a former UN human rights expert,  told Al Jazeera that the Muslim Brotherhood has already proven itself to be a responsible participant in Egypt's legislative process.

"They participated in the 2005 legislative elections. They elected 88 members to the parliament. So they've had a role in the secular parliament."

3:00am Check out a shot of a solidarity protest in Seattle (right in the heart of the city's downtown shopping area), just posted by one of our viewers/readers on our yourmedia site:

2:47am With the protests against Hosni Mubarak, Egyptian president, showing no sign of abating, many observers are looking to the United Nations to step in. But at the UN Security Council, the issue is not even up for discussion. So what to make of the fact that the world body doesn't seem inclined to address the historic and urgent events unfolding in Egypt?

Here's Scott Heidler's report from New York: 

1:35am Edward Peck, a former US diplomat who has served in Egypt - among other places - tells Al Jazeera that the US message on Eygpt reveals an interesting chasm between the Obama administration, the Egyptian government, and Frank Wisner, Obama's former envoy.

Whereas the White House is calling for an "orderly transition" between Mubarak's government and a new Egyptian government, Wisner said that Mubarak "must stay in office to steer" a process of gathering "national consensus around the preconditions" for the way forward.

What they (the Obama administration) have always said, in a much more diplomatic phrase, is that the transition has to transition ... and this would imply that they believe that Mr. Mubarak is viewed as an obstacle by too many people in Egypt to what they want, and in order to keep the stability that Frank Wisner referred to, Mr. Mubarak has to leave. A resignation of some of his cabinet members and party leaders does not indicate a change if the man at the wheel remains the same person. So, I think Wisner is probably way out of line here in terms of representing the views of his government.

12:06am: After a day of tension with the military trying to remove barricades set up by the protesters, one Al Jazeera correspondent says that things are relatively calm - more so than last night - as the crowd hunkers down in the rainy night in the Egyptian capital, Cairo.

11-02-07 - L'Obs -- Plusieurs dizaines d'Egyptiens bloquent un bâtiment du gouvernement

Plusieurs dizaines d'Egyptiens bloquent un bâtiment du gouvernement

Publié le 07-02-2011 à 19h11

Les manifestants ont maintenu la pression au 14e jour de la révolte populaire, jugeant insuffisantes les offres de réformes présentées à l'issue du dialogue engagé dimanche entre pouvoir et opposition.

Place Tahrir, dans le centre du Caire le 7 février 2010. (AFP)

Au 14ème jour d'une contestation populaire qui faiblit à peine, plusieurs dizaines de personnes ont bloqué, lundi 7 février, l'accès à un important édifice gouvernemental donnant sur la place Tahrir, devenue un symbole de la contestation au Caire. Ils ont empêché des fonctionnaires d'accéder à la "Mugama", un imposant édifice gouvernemental à l'architecture d'inspiration soviétique, symbole de l'Etat et de sa lourdeur bureaucratique.
Fermé depuis le 25 janvier, le bâtiment, qui héberge des milliers de fonctionnaires, avait partiellement rouvert dimanche. Mais lundi, des manifestants étaient postés aux entrées, empêchant l'accès aux employés et aux personnes venues effectuer des démarches administratives, selon un journaliste de l'AFP.
Des protestataires ont affirmé avoir arrêté un homme voulant mettre le feu au bâtiment afin d'imputer l'acte aux manifestants et discréditer le soulèvement populaire. L'homme a été remis à l'armée.

 

Des offres insuffisantes

 

Jugeant insuffisantes les offres de réformes présentées à l'issue du dialogue engagé dimanche entre pouvoir et opposition, des milliers d'Egyptiens ont encore passé la nuit de dimanche à lundi sur la place Tahrir.

Des hommes inconnus ont par ailleurs tiré lundi matin quatre roquettes sur une caserne de police dans la ville égyptienne de Rafah, située à la frontière de Gaza, faisant un blessé, a indiqué une source sécuritaire. Il n'était pas possible de savoir dans l'immédiat qui avait commis cette attaque ou si elle était liée au mouvement de contestation sans précédent contre le président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans.

Dimanche, les groupes de jeunes à l'origine de la contestation ont annoncé la formation d'une coalition et assuré qu'ils ne quitteraient pas la place Tahrir, symbole de la révolte au Caire, tant que le président n'aurait pas démissionné.

 

Premières discussions publiques

 

Dans la mégalopole de 20 millions d'habitants, la vie reprenait doucement son cours, de nombreux commerces et banques ouvrant à nouveau leurs portes, et la circulation sur les routes et ponts étant rétablie.

Certains des protestataires ont dormi sous des bâches autour de chars de l'armée qui bloquent des accès de la place Tahrir, afin d'empêcher les militaires de manoeuvrer, de peur que ce soit pour laisser l'accès aux partisans du président Moubarak ou pour faire partir les manifestants.

L'occupation se poursuivait alors que les Freres musulmans, première force d'opposition mais bête noire du régime, se sont joints la veille à un dialogue politique national, avec d'autres groupes d'opposition, pour chercher une issue à la crise provoquée par les manifestations incessantes depuis le 25 janvier. C'était la première fois en un demi-siècle que le pouvoir et les Frères musulmans discutaient publiquement.

 

"Consensus"

 

Les participants à ce "dialogue national" se sont mis d'accord sur "une transition pacifique du pouvoir basée sur la Constitution", a annoncé le porte-parole du gouvernement, Magdi Radi. Mais les Frères musulmans ont aussitôt dénoncé l'insuffisance des réformes proposées. "Ce communiqué est insuffisant", a déclaré Mohamed Mursi, haut responsable des Frères musulmans.

Il y a eu "consensus" sur "la formation d'un comité qui comptera le pouvoir judiciaire et un certain nombre de personnalités politiques, pour étudier et proposer des amendements constitutionnels (...) avant la première semaine de mars", a expliqué Magdi Radi, ajoutant que le texte appelait aussi à la levée de l'état d'urgence en vigueur en Egypte depuis 1981.

Ces décisions ont été prises au cours de discussions réunissant le régime, les Frères musulmans, le parti Wafd (libéral), le Tagammou (gauche), des groupes de jeunes pro-démocratie ayant lancé le mouvement de contestation ainsi que des figures politiques indépendantes et des hommes d'affaires, selon l'agence officielle Mena.

 

"Diktats" de l'étranger

 

L'un des opposants égyptiens les plus en vue, le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, a assuré ne pas avoir été invité, et qualifié ces discussions d'"opaques", sur la chaîne américaine NBC.

Le président américain, Barack Obama, a réitéré dimanche son souhait de voir engager "immédiatement" une transition "ordonnée" et "significative" qui mène à l'avènement d'un "gouvernement représentatif" en Egypte, une pression relayée par de nombreuses capitales.

Dimanche, le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, a répondu que son pays refusait les "diktats" de l'étranger. Dans un communiqué, son ministère a de plus accusé, sans les nommer, des diplomates étrangers d'avoir "tenté de faire entrer des armes et des appareils de télécommunications dans des valises diplomatiques".

Depuis le 3 février, les manifestations se déroulent le plus souvent dans le calme. Des heurts entre policiers et manifestants durant les premiers jours de la contestation, puis entre militants pro et anti-Moubarak le 2 février, ont fait au moins 300 morts, selon un bilan non confirmé de l'ONU, et des milliers de blessés, selon des sources officielles et médicales.

 

(Nouvelobs.com avec AFP)


11-02-07 - Le Nouvel Observateur -- [HEURE PAR HEURE] Les manifestations en Egypte voir l’article aussi pour les jours d’avant

HEURE PAR HEURE] Les manifestations en Egypte

Publié le 07-02-2011 à 17h09

A+A-

Inspirés par la révolte tunisienne, les Egyptiens contestent à leur tour le régime de leur président, Hosni Moubarak, arrivé au pouvoir il y a 30 ans.La place Tahrir est toujours occupée par des milliers de personnes, selon Al-Jazeera. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a rejoint les manifestants sur la place pour la première fois (AFP)

 

À lire aussi

Lundi 7 février

17h05 - Le Caire Le ministre des finances annonce que le nouveau gouvernement égyptien a approuvé une hausse de 15% des salaires des fonctionnaires ainsi que des retraites des militaires et des civils. Le gouvernement a approuvé également la création d'un fonds à hauteur de cinq milliards de livres (840 millions de dollars) pour compenser les propriétaires de commerces, d'usines et de voitures victimes de vol, de pillage et de vandalisme au cours des manifestations réclamant la chute du président Hosni Moubarak.

16h35 -Le Caire La sécurité égyptienne annonce que le cadre de Google arrêté pendant les manifestations a été relâché.

15h25 - Le Caire  Les autorités égyptiennes ont de nouveau réduit la durée du couvre-feu en vigueur dans trois grandes villes du pays dont Le Caire, accordant une heure supplémentaire de liberté de mouvement à leurs habitants, a annoncé lundi la télévision d'Etat. Le couvre-feu sera désormais en vigueur de 20h à 6h, contre 19h auparavant, a précisé la télévision.

15h00 - Le Caire Le président Hosni Moubarak a reçu le vice-président Omar Souleimane, le président du Parlement, Fathi Surur, et le président de la Cour d'appel Sari Siyam, selon l'agence officielle Mena.

11h30 - Le Caire On apprend que des manifestants ont empêché  ce lundi matin des fonctionnaires d'accéder à la "Mugama", un imposant édifice gouvernemental, symbole de l'Etat donnant sur la place Tahrir, en se postant aux entrées du bâtiment.

10h40 - Jérusalem  Israël s'irrite de la position des Etats-Unis sur l'Egypte :"S'il est vrai qu'au cours des derniers jours, la position américaine est devenue plus nuancée, elle n'en revient pas moins à un lâchage. Ce qui est très inquiétant" a déclaré à l'AFP un haut responsable israélien, qui a requis l'anonymat.

9h15 - Rafah  Des hommes armés inconnus ont tiré  quatre roquettes sur une caserne de police dans la ville égyptienne de Rafah, située à la frontière de Gaza, faisant un blessé, apprend-t-on de source sécuritaire.

8h20 - Le Caire On apprend que la place Tahrir dans le centre du Caire est toujours occupée par des milliers de manifestants qui ont passé la nuit sur place pour réclamer le départ de Moubarak.

4h35 - Tokyo Le constructeur automobile japonais Suzuki annonce avoir redémarré sa production en Egypte, une semaine après l'avoir suspendue à cause des manifestations anti Moubarak, mais les autres manufacturiers nippons continuaient d'y geler leurs activités.

 

Dimanche 6 février:

23h45 - Ottawa Le ministre des Affaires étrangères canadien Lawrence Cannon annonce dans une communiqué de presse que "le Canada appuie le peuple égyptien au moment où il cherche à opérer une transition pacifique et démocratique."

23h35 - Washington Le président américain Barack Obama a réitéré dimanche son souhait de voir émerger une transition "ordonnée" et "significative" qui mène à l'avènement d'un "gouvernement représentatif" en Egypte, lors d'un entretien accordé à la chaîne américaine Fox.

23h02 - Doha La chaîne de télévision satellitaire qatarie Al-Jazira annonce que le journaliste de la chaîne qui avait été arrêté dans la matinée a été libéré au terme de neuf heures de détention.

22h35 - Washington La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton explique au Premier ministre égyptien Ahmed Shafik que le harcèlement et les arrestations de journalistes "doivent cesser", lors d'une conversation téléphonique rapportée par le département d'Etat.

21h30 - Le Caire Le ministère égyptien des Affaires étrangères accuse, sans les nommer, des diplomates étrangers d'avoir tenté de faire entrer des armes dans le pays.

21h10- Le Caire L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International s'inquiète des tortures que pourrait subir un cadre égyptien de Google arrêté durant les manifestations antigouvernementales.

21h10 - Damas On apprend que le président syrien Bachar al-Assad et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan espèrent "la réalisation des aspirations du peuple en Egypte" secoué par un mouvement de révolte qui réclame le départ du président Hosni Moubarak, selon l'agence officielle syrienne Sana.

20h30 - Le Caire On apprend que les groupes de jeunes qui sont à l'origine du soulèvement anti-Moubarak ont formé une coalition et assuré qu'ils n'allaient pas lever leur occupation de la place Tahrir au Caire tant que le président égyptien n'aurait pas démissionné.

20h05- Dakar Le président bolivien Evo Morales, invité à l'ouverture du Forum social mondial (FSM) à Dakar, affirme que le capitalisme est "à l'agonie" et que les peuples du Maghreb étaient actuellement en train de "se rebeller contre l'impérialisme nord-américain".

19h30 - Le Caire Les réformes proposées par le régime de président Moubarak afin de sortir de la crise politique qui secoue le pays sont insuffisantes, jugent les Frères musulmans, première force d'opposition en Egypte.

17h55- Marseille On apprend qu'entre 150 personnes selon la police et 400-500 selon les organisateurs ont participé à Marseille à une marche de "solidarité" avec le peuple égyptien pour exiger le départ du président Moubarak.

17h30 - Washington On apprend que le sénateur démocrate américain John Kerry a qualifié de "tout à fait extraordinaires" les discussions en cours entre l'opposition et le pouvoir égyptiens tout en appelant Hosni Moubarak à donner "une feuille de route" à son peuple.

16h45 - Egypte La fortune des Moubarak pourrait atteindre les 70 milliards de dolars selon Le Figaro.fr.

16h30 - Washington Dick Cheney, l'ancien vice-président américain salue en Hosni Moubarak un "bon ami" des Etats-Unis, tout en lui suggérant de "raccrocher".

16h25 - Washington Mohamed ElBaradei, rentré en Egypte, assure ne pas avoir été invité au dialogue entre les Frères musulmans et le pouvoir, qualifiant ces discussions d'"opaques".

16h25 - Washington L'opposant Mohamed ElBaradei critique "la grande confusion" créée par les propos de l'émissaire de Barack Obama en Egypte Frank Wisner.

16h20 - Le Caire Les Frères musulmans jugent les réformes proposées par le pouvoir afin de sortir de la crise politique "insuffisantes".

15h35 - Londres La Grande-Bretagne insiste sur la nécessité d'un "changement réel, visible et complet" en Egypte.

14h40 - Le Caire Omar Souleimane refuse un appel de l'opposition à assumer les pouvoirs du président Hosni Moubarak, affirme un participant au dialogue.

13h30 - Le Caire Les frères musulmans ont convenu Omar Souleimane de créer un comité pour préparer des amendements à la Constitution d'ici la première semaine de mars.

12h50 - Madrid Les autorités égyptiennes devraient "faire un geste" en avançant au mois de juin l'élection présidentielle prévue pour septembre, estime la ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez.

12h - Le Caire Les discussions entre le pouvoir et les Frères musulmans commencent dans le cadre du dialogue national.

11h55 - Munich Hillary Clinton exprime son soutien au dialogue engagé par le pouvoir égyptien avec les Frères musulmans, attendant de juger sur pièces le résultat.

11h50 - Munich Ban Ki-Moon estime qu'une transition "ordonnée" en Egypte est essentielle pour le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens.

11h30 - Istanbul Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre turc appelle à une "transition démocratique" en Egypte dans "les plus bref délais" laissant entendre qu'il était partisan d'un "gouvernement intermédiaire".

10h55 - Munich Ban Ki-moon estime que les contestations en Egypte et en Tunisie doivent servir de "leçon" aux régimes autoritaires des autres pays.

9h10 - Le Caire Omar Souleimane convie les responsables des Frères Musulmans à participer au dialogue national.

1h - Le Caire Les Frères musulmans annoncent avoir "entamé un dialogue" avec les responsables égyptiens "pour savoir à quel point ils sont prêts à accepter les demandes du peuple".

0h15 - Washington Joe Biden, le vice-président américain déclare à son homologue égyptien que des "mesures immédiates" de réformes démocratiques sont nécessaires afin de répondre à la révolte croissante en Egypte.

Samedi 5 février : 

23h30 - Washington Barack Obama s'entretient avec plusieurs dirigeants étrangers sur la situation en Egypte, soulignant la nécessité d'une "transition ordonnée, pacifique, qui commence maintenant".

21h - Washington L'administration de Barack Obama prend ses distances avec les propos de l'émissaire personnel du président américain, Frank Wisner, répétant que ses déclarations sur le président égyptien n'"engagent que lui et non le gouvernement américain".

20h40 - Gaza Un chef militaire du Hamas, évadé de prison en Egypte à la faveur de la révolte dans ce pays, regagne la bande de Gaza, a-t-on appris auprès du mouvement islamiste qui contrôle le territoire.

20h30 - Munich L'émissaire personnel du président Barack Obama envoyé au Caire, Frank Wisner, tiens des propos qui n'engagent que lui sur le rôle incombant à Hosni Moubarak, selon un responsable américain.

19h30 - Paris "Peu de rédactions ont été épargnées. Chaque journaliste sur place semble avoir été victime d'un incident", rapporte l'association Reporters sans frontières qui publie un "bilan des violences contre les journalistes" en Egypte depuis le 2 février.

18h50 - Munich Le président égyptien Hosni Moubarak doit rester en place pour assurer la transition politique vers la démocratie, estime un émissaire du président Barack Obama pour l'Egypte, Frank Wisner.

18h45 - Washington La démission du bureau exécutif du parti au pouvoir est une "étape positive", estime Tommy Vietor, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.

18h30 - Doha Al-Jazira annonce que le directeur de son bureau du Caire, Abdel Fattah Fayed, et l'un de ses journalistes, Mohammed Fawi, ont été libérés.

17h45 - Paris Environ 2.000 personnes selon la police ont participé à Paris à une marche de solidarité avec le peuple égyptien,  pour exiger le départ du président Hosni Moubarak qui semble s'accrocher au pouvoir après douze jours de manifestations contre son régime.

17h00 - Le Caire La télévision égyptienne rapporte que Hosni Moubarak  a démissionné de la tête de son parti au pouvoir, le PND

16h45 - Le Caire Le rédacteur en chef de la chaîne Al-Jazeera, Oussama Abd Elaziz, a été remis en liberté en Egypte.

16h35 - Le Caire Démission des membres du bureau exécutif du parti d'Hosni Moubarak (PND), y compris son fils Gamal Moubarak,  selon Al Jazeera. Le nouveau secrétaire général du parti est Hossam Badrawi, de la mouvance libérale du PND.

16h10 - Munich Le Quartette pour le Proche-Orient (ONU, USA, UE et Russie), réuni ce jour à Munich,  juge "impérative" une reprise des pourparlers israélo-palestiniens en vue d'un accord de paix global entre Israël et les pays arabes, au vu du contexte de crise en Egypte et dans la région.

16h00 - Le Caire Le chef du commandement central de l'armée, le général Hassan El-Rawani, parle aux manifestants de la place Tahrir, les exhortant à quitter la place. Ils lui répondent en chantant  "Nous ne partons pas, il [Moubarak] part".

15h40 - Ryad Le grand mufti d'Arabie saoudite (autorité religieuse), cheikh Abdel Aziz al-Cheikh, condamne les soulèvements dans les pays arabes, les qualifiant "d'actes chaotiques" menés par des "ennemis de l'islam", visant à "diviser" le monde musulman, selon des propos rapportés par la presse locale.

15h30 - Moscou L'Agence fédérale russe pour le tourisme (Rostourism) appelle les 28.000 touristes russes en vacances en Egypte à rentrer au pays, en raison des risques liés à la revolte populaire contre le président Hosni Moubarak.

14h50 - Le Caire Face à la situation instable, la Bourse du Caire, fermée depuis le 30 janvier, ne rouvrira pas lundi comme prévu (agence Mena).

14h35 - Amman L'arrêt de l'approvisionnement de gaz d'Egypte coûtera à la Jordanie des pertes de 3,5 millions de dollars par jour, a déclaré à l'AFP un responsable jordanien. Après l'attaque à l'explosif d'un gazoduc en Egypte, les autorités égyptiennes ont coupé l'approvisionnement sur deux conduites , l'une livrant du gaz à la Jordanie et l'autre à Israël. 

14h35 - Nazareth Quelque deux cents Arabes israéliens défilent à Nazareth, en Galilée, pour exprimer leur solidarité avec le mouvement de contestation en Egypte contre le régime du président Hosni Moubarak, selon les médias israéliens.

14h00 - Munich Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergeï Lavrov,  se prononce pour "un dialogue" entre les différentes parties pour sortir de l'impasse en Egypte. 

13h20 - Paris La chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie, se félicite dans un communiqué de la libération de plusieurs journalistes et d'un chercheur français déclarés disparus vendredi 4 février et pour lesquels elle est intervenue auprès de son homologue égyptien.

13h00 - Le Caire Le nouveau vice-président égyptien Omar Souleiman et les chefs de l'armée égyptienne examinent diverses hypothèses visant à limiter l'autorité du président Hosni Moubarak et à son éloignement du palais présidentiel, selon le quotidien américain New York Times.

12h45 - Munich La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton salue la "retenue" des autorités égyptiennes durant les manifestations de vendredi contre le régime du président Hosni Moubarak, après les violences des jours précédents.

12h30 - Le Caire Une tentative d'assassinat contre le vice-président égyptien, Omar Souleiman, il y a quelque jours, aurait causé la mort de deux de ses gardes du corps, selon la chaîne d'information américaine Foxnews

12h00 - Jérusalem  Israël a décidé d'interrompre provisoirement ses importations de gaz naturel égyptien, après des consultations entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre des Infrastructures Ouzi Landau, selon la radio israélienne. Cette décision fait suite à l'attaque à l'explosif par des inconnus contre un gazoduc en Egypte approvisionnant la Jordanie et Israël.

11h45 - Munich La secrétaire d'Etat des Etats-Unis, Hillary Clinton appelle à des gouvernements "responsables" au Moyen Orient et s'inquiète des risques de "chaos" dans la marche vers la démocratie qu'elle soutient. Au Moyen-Orient, la conjoncture est "parfaite" pour une "tempête" et ""sans progrès vers des systèmes ouverts et responsables, le fossé entre les peuples et leurs gouvernements va s'accroître et l'instabilité s'aggraver"estime-t-elle.

11h40 - Paris Le ministère français des Affaires étrangères a demandé à des chercheurs français en Egypte de ne plus s'exprimer dans les médias sur ce pays. Interrogé par l'AFP sur cette information révélée par le site Mediapart, le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, a précisé que cette recommandation concernait des chercheurs français fonctionnaires, au nom de "l'obligation de réserve" et "pour des raisons de sécurité".

11h40 - Paris Le Parti socialiste dénonce dans un communiqué la "répression brutale" ces derniers jours par les autorités égyptiennes des manifestations anti-Moubarak, visant notamment les journalistes et "tous ceux qui font vivre la liberté d'expression".

11h35 - Le Caire Les Frères musulmans ne veulent pas "que la révolution (en Egypte) soit présentée comme une révolution des Frères musulmans, une révolution islamique", explique leur porte-parole Rashad Al-Bayoumi, dans un entretien à paraître lundi dans l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.

11h25 - Munich La chancelière allemande Angela Merkel invite les Egyptiens à faire preuve de patience, et souligne que le changement dans le pays "doit être organisé", "pacifique", à la lumière de sa propre expérience de la réunification allemande

11h00 - Londres Le premier ministre de Grande-Bretagne, David Cameron déclare : "Il n’y a pas de stabilité en Egypte, nous avons besoin de changements, de réformes et d’une transition pour obtenir la stabilité."

10h50 - Munich  A la réunion du Quartette pour le Proche-Orient, le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, évoque la crise égyptienne et souligne que "l'ONU a toujours exigé le changement" vers plus de démocratie depuis 2002, "notamment dans les pays arabes".

10h45 - Munich  Le Quartette pour le Proche-Orient se réunit en Allemagne pour montrer qu'en dépit du blocage des négociations israélo-palestiniennes et des aléas de la crise égyptienne, la reprise du processus de paix reste à l'ordre du jour. Ces discussions en marge de la 47è Conférence sur la sécurité à Munich réunissent le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et les chefs de la diplomatie des Etats-Unis (Hillary Clinton), de la Russie (Sergueï Lavrov) et de l'Union européenne (Catherine Ashton).

10h45 -  Le Caire L'opposant égyptien et Prix Nobel de la Paix, Mohamed ElBaradei a annoncé qu'il souhaitait discuter "de préférence bientôt" avec l'état-major de l'armée égyptienne, afin d'organiser "une transition sans effusion de sang", dans un entretien au Spiegel de lundi.

10h25 - Paris Le cabinet de François Fillon affirme que les ventes d'armes françaises à l'Egypte sont suspendues depuis le 27 janvier, d'après lemonde.fr

10h00 - Le Caire Hosni Moubarak a reçu ce matin les principaux ministres chargés des questions économiques au sein du nouveau gouvernement. Le premier ministre Ahmed Chafik, le ministre des Finances, celui du Pétrole et celui du Commerce et de l'Industrie, ainsi que le gouverneur de la banque centrale étaient présents.

9h45 - Jérusalem La radio publique israélienne annonce que l'attaque contre un terminal gazier approvisionnant Israël près de la bande de Gaza a fait des dégâts mineurs et que l'incendie a été contenu. 

9h00- Le Caire Des dizaines de manifestants tentent d'empêcher les chars de l'armée déployés sur la place Tahrir, au Caire, de quitter ce lieu symbole du mouvement de contestation contre le régime d'Hosni Moubarak, de crainte de violences, selon des journalistes de l'AFP.

8h25 - Le Caire Des inconnus ont fait exploser  un terminal gazier approvisionnant Israël et la Jordanie.

8h20 - Doha La chaîne de télévision satellitaire qatarie Al-Jazeera annonce que le directeur de son bureau au Caire et l'un de ses journalistes ont été arrêtés, au lendemain de la mise à sac du bureau.

8h00 - Washington Le président américain, Barack Obama appelle son homologue égyptien, Hosni Moubarak, à prendre la "bonne décision" et à "écouter" les manifestants qui réclament qu'il quitte le pouvoir immédiatement, lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre canadien, Stephen Harper. 

4h20 -  Washington Le nouveau ministre égyptien des Finances Samir Radwan présente ses excuses pour tous les cas de "mauvais traitements" infligés aux journalistes et manifestants par les forces de l'ordre égyptiennes, dans une interview à la chaîne américaine CNN.

11-02-07 - Al Jazeera Blogs -- Live blog Feb 7 - Egypt protests

Live blog Feb 7 - Egypt protests

From our Doha headquarters, we keep you constantly updated on Egypt, with reporting from Al Jazeera staff.

Last modified: 7 Feb 2011 01:04 Photo: Reuters

From our headquarters in Doha, we keep you updated on all things Egypt, with reporting from Al Jazeera staff in Cairo and Alexandria.  Live Blog: Jan28 - Jan29 - Jan30 - Jan31 - Feb1 - Feb2 - Feb3 - Feb4 - Feb5 - Feb6The Battle for Egypt - AJE Live Stream - Timeline - Photo Gallery - AJE Tweets - AJE Audio Blogs

(All times are local in Egypt, GMT+2)

10:07pm  Wael Ghonim, head of Google's Middle East operations, has been released by Egyptian security forces. He spoke to Egyptian On TV about his ordeal.

First of all my sincere condolences for all the Egyptians that lost their lives. I am really sorry for their loss, none of us wanted this. We were not destroying things.

We all wanted peaceful protests, and our slogan was 'no to vandalism'.

Please don't turn me into a hero' I am not a hero, I am someone that was asleep for 12 days.

The real heroes are the ones that took to the streets, please focus your cameras on the right people.

I am ok. God willing we will change our country, and all the filth that was taking place in the country has to stop. Together we will clean this country," he said.



9:33pm Al Jazeera's Gregg Carlstrom reports on how the people of Egypt found community amid Egypt's chaos.
United against their president, demonstrators in Tahrir Square have managed to bridge the country's political divides.
 
Despite the difficult conditions, protesters find ways to express themselves, a protestor holds a sign that reads: "leave already [Mubarak], I just got married and i miss my wife!"



 

8:44pm Ahmad Nagib, one of the organisers of the protests in Tahrir Square told Al Jazeera: "We are not scared of being martyred, but we don't want to be shot at the back by state security."

We will continue to protest in Tahrir Square until he [Mubarak] steps down. It is safer for us to camp out here in the open, some of our friends that left the Square were kidnapped and tortured inside the museum by state security.

We are still resilient and we will carry on, real democracy can only be achieved by involving all of us in any talks, but any talks will happen after Mubarak leaves. Our voices have not been represented, and we call for the Egyptian state TV to be prosecuted for playing an instrumental part in inciting hatred towards us and encouraging the 'baltageya' thugs to attack us.

[Gallo/Getty]
7:44pm Thousands are camping out in Cairo's Tahrir Square, refusing to budge until their demands for president Hosni Mubarak to stand down are met. Some set camps by the military tanks.



7:38pm Many members of the Egyptian diaspora continue to rally in solidarity with the country's uprising. This is a clip shot a few days ago in Ottawa, Canada.


Al Jazeera cannot verify the authenticity of any videos.



6:57pm Ayman Mohyeldin, Al Jazeera's correspondent in Cairo who was held by the military outside Tahrir Square on Monday has now been released, and has spoken to Al Jazeera about his experiences.

Ayman describes how he was taken to a separate holding area, where he was handcuffed with plastic strips, had his equipment taken off him and was interrogated. At least two other journalists were already present at the holding area.



6:33pm Hassan Nasrallah, the Hezbollah leader, has said on Monday Egyptian protesters demanding the resignation of president Hosni Mubarak were changing the Middle East with their battle for "Arab dignity".

Your movement will entirely change the face of our region for the interest of its own people.

6:12pm Egypt's government has approved a 15 per cent raise in salaries and pensions in a bid to appease the angry masses.

5:24pm Wael Ghonim, a Google executive and political activist, arrested on 25 January by Egyptian authorities has been released.



4:00pm While banks have reopened, schools and the stock exhange remain closed, the Egyptian Stock exchange will resume next Sunday

3:30pm Al Jazeera's online producer speaks to young protesters occupying an apartment building near the site of fierce battles between pro- and anti-government crowds, they  discuss their motivations, the events of the past two weeks, and the diverse make-up of Egypt's democracy movement. You can watch the interviews here: Part 1 and Part 2.

2:05pm Zahi Hawass, Egypt's minister of antiquities, announces that artifacts damaged by looters would be restored over the next five days. He also says that steps were being taken to reopen Egypt's famed archaeological sites, which have been closed since pro-democracy protests started two weeks ago.

Among the objects damaged was a statue of King Tutankhamun standing on a panther and a wooden sarcophagus from the New Kingdom period, dating back roughly 3,500 years ago. On January 28, looters broke into the museum and damaged a number of items, including two mummified skulls from the Late Period.

The museum, which is right next to the massive anti-government protests in downtown Cairo, is now being guarded by the army.

1:12pm Symbolic funeral procession for Ahmed Mahmoud now underway in Tahrir Square. He was shot as he filmed the clashes between protesters and riot police from his Cairo office. Protesters are demanding an investigation into the cause of his death. Full story here: http://aje.me/hqTHAH

12:56pm An Egyptian pro-democracy demonstrator sleeps on the wheels of a military vehicle at Cairo's Tahrir square on February 6, 2011 on the 13th day of protests calling for the ouster of President Hosni Mubarak. (AFP)

11:26pm Al Jazeera's Folly Bah Thibault interviews Maged Reda Boutros, a member of ruling NDP on January 29. Boutros keeps referring to the protestors as "mobs of looters" and "setting fire to our beloved Cairo", despite pictures on the screen that showed peaceful protesters.

10:48pm Al-Masry al-Youm, the largest independent newspaper, released information from Egyptian authorities investigating the former ministers, businessmen, and officials who were banned from travelling and whose assets were frozen. It shows that: 

The wealth of Ahmed Ezz, the former NDP Organisation Secretary, is estimated to be 18 billion Egyptian pounds; 

The wealth of former Housing Minister Ahmed al-Maghraby is estimated to be more than 11 billion Egyptian pounds; 

The wealth of former Minister of Tourism Zuhair Garrana is estimated to be 13 billion Egyptian pounds; 

The wealth of former Minister of Trade and Industry, Rashid Mohamed Rashid, is estimated to be 12 billion Egyptian pounds;

The wealth of former Interior Minister Habib al-Adly is estimated to be 8 billion Egyptian pounds. 

Sources at Cairo Airport said 3 of former ministers asked for a permission to travel yesterday and the day before yesterday, but they were denied such permission.

9:34pm Protesters set set up smoking and non-smoking areas in Tahrir Square - proof that they are a real community and that they don't plan on leaving anytime soon.

8:15pm Blogger Aaron Bady has put together a collection of cables from WikiLeaks that sheds some light into the personality of Omar Suleiman - State Department cable 07CAIRO1417, "Presidential Succession in Egypt," from 2007:

Egyptian intelligence chief and Mubarak consigliere, in past years Soliman was often cited as likely to be named to the long-vacant vice-presidential post. In the past two years, Soliman has stepped out of the shadows, and allowed himself to be photographed, and his meetings with foreign leaders reported. Many of our contacts believe that Soliman, because of his military background, would at the least have to figure in any succession scenario for Gamal, possibly as a transitional figure.

7:45pm Sign up for the Al Jazeera Newsletter here: 

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7:30pm Wael Ghonim, head of Google's Middle East operations, is due to be released by Egyptian security forces, the Wall Street Journal reports. 

More than a week after his mysterious disappearance in Egypt, Ghonim will be released from government detention on Monday say his family.

Ghonim emerged as a central symbol of the anti-government protests, and protesters in Tahrir Square adopted him as a symbolic leader. Marchers carried homemade signs emblazoned with his name.

His brother, Hazem Ghonim, said that Egyptian authorities told the family he will be released on Monday: 

"They told us they'll probably bring him to us, and that he will likely be escorted by security."

7:21pm Barack Obama says Egypt has changed forever and calls for a "representative government" - however he stopped short of calling on Mubarak, an old US ally, to quit immediately.

Only he knows what he's going to do. Here's what we know is that Egypt is not going to go back to what it was ... 

... He's not running for re-election. His term is up this year.

6:14pm Once again we show you this video with some shocking footage from last week. The images show a man being shot at at a close range by what appears to be police; it is not known if the man survived.

The Egyptian authorities say 11 people have been killed in the unrest across the country. The United Nations says it is more than 300.

4:58am Protesters have started using the massive piles of garbage that have accumulated in and around Tahrir Square to make anti-Mubarak themed pieces.

4:00am: USA Today reports on how audiences are flocking to the Al Jazeera English website, "which some people consider to be one of the most dependable news sources about the situation in Egypt".

3:20am Al Jazeera speaks to Ramy - a protester who has been camping out in Tahrir, or Liberation, Square for most nights.

3:08am Leaked US cables raise questions over whether Omar Suleiman, Egypt's vice-president, can be an honest broker during talks with the Muslim Brotherhood. Read more about the revelations here.

2:00am Thousands are camping out in Cairo's Tahrir Square, refusing to budge until their demands for president Hosni Mubarak to stand down are met.
 

1:27am US President Barack Obama, speaking on Fox television, said Egypt is not going to go back to the way it was before pro-democracy protests roiled the country, and played down prospects that the Muslim Brotherhood would take a major role in a new government. 

"I think that the Muslim Brotherhood is one faction in Egypt," Obama said.
"They don't have majority support."

12:40am Al Jazeera's Paul Brennan reports on the Mubarak empire and how it shows no sign of dwindling.

12:20am Al Jazeera's online producer meets the vanguards of the pro-democracy protests that have flooded Cairo's Tahrir Square for 12 days.

"Everyone suffers, there isn't one person who doesn't suffer. Everyone down there is suffering, everyone at home is suffering, even the people who come to oppose us, those who support the president, they suffer as well, but they've been paid."

12:00am We continue our live blogging for February 7 here, as protests enter the 14th day in Egypt.


11-02-07 - NYT -- Amid Egypt Turmoil, More Clashes in Sinai

February 7, 2011

Amid Egypt Turmoil, More Clashes in Sinai

By ISABEL KERSHNER

JERUSALEM — Attacks in recent days suggest that provocateurs are trying to take advantage of the political turmoil in Cairo to spread unrest in Sinai, the desert peninsula that lies between Israel and the main territory of Egypt and near Saudi Arabia and Jordan.

On Monday, local news reports described a two-hour battle in the Egyptian half of the divided city of Rafah, at the border with Gaza. The reports said that Egyptian security forces, with the help of local tribesmen, repelled attackers wielding rocket-propelled grenades. Two people were reported injured.

The attackers were identified as members of an Islamic group called Takfir wal-Hijra.

That attack came as an Egyptian investigator announced that a blast on Saturday at a north Sinai gas terminal was not caused by a gas leak, as some Egyptian officials had suggested, but was a bombing carried out by four armed men. The explosion temporarily halted gas exports to Israel and Jordan.

The investigator, Judge Abdel Nasser el-Tayeb, said the terminal’s guards had testified that the men had stormed the terminal in two cars, briefly restrained the guards and then set off the explosives by remote control, according to The Associated Press.

Bedouin tribes, who have long complained of discrimination by the Egyptian authorities, have clashed with the security services in recent weeks, as the mass protests spread in Cairo and other Egyptian cities. Residents of the Palestinian half of Rafah reported hearing gunfire from the Egyptian side late last month in what they said were clashes between Bedouin and Egyptian forces.

Egypt closed Rafah’s Gaza crossing point, but several members of the Islamist group Hamas who escaped from Egyptian prisons during the tumult returned to Hamas-run Gaza via smuggling tunnels that connect the two sides of Rafah.

Egypt deployed two battalions to Sinai after securing the agreement of Israel. Limits were placed on the number and type of Egyptian security forces allowed into Sinai under the terms of the 1979 Israel-Egypt peace treaty.

In recent years, Israel has warned its citizens to avoid the Sinai Desert because of the threat of attacks or kidnapping by Islamic militants. Militants hostile to Israel and to the Egyptian and Jordanian authorities and the West have bombed resorts in southern Sinai.

In August, a rocket fired from Sinai hit the Jordanian resort of Aqaba, killing a taxi driver. Remains of another rocket were found at the time just north of the adjacent Israeli resort of Eilat.

In November, a Palestinian member of the Army of Islam, a group inspired by Al Qaeda, was killed by an Israeli airstrike in Gaza. The Israeli military said at the time that the man had been involved in directing an attack against American and Israeli targets in the Sinai Peninsula, in cooperation with elements from Hamas.

Fares Akram contributed reporting from Gaza.

11-02-08 - Le Figaro -- La révolte du Caire lasse les classes moyennes

La révolte du Caire lasse les classes moyennes

Un fonctionnaire empêché de rejoindre l'immeuble gouvernemental du Mogama, lundi, près de la place Tahrir. Crédits photo : Emilio Morenatti/AP

Dans le quartier cossu de Maadi, l'heure est au retour à la normale. 

Maadi respire de nouveau. Dix jours après l'introduction du couvre-feu, les habitants de ce quartier cossu et cosmopolite situé dans la banlieue sud du Caire ont accueilli avec soulagement un retour à la normale très attendu. Dès dimanche, les crèches et la plupart des magasins ont rouvert leurs portes tandis que de longues files d'attente se dessinaient devant les distributeurs de billets. Dans les rues aux larges trottoirs plantés de sycomores et d'acacias, beaucoup semblent vouloir tourner la page d'une révolte dont ils ont encore du mal à cerner les implications.

Vendredi 28 janvier, alors que de violents affrontements opposaient manifestants et forces de l'ordre tout autour de la place Tahrir, Maadi a soudain plongé dans l'inconnu lorsque la télévision gouvernementale a annoncé le retrait de la police. Dans la soirée, un journaliste d'al-Jezira affirme que des hommes armés circulent dans le quartier. «Sur le moment, nous avons eu si peur que nous avons décidé de nous enfermer à la maison», raconte Emmanuelle, une universitaire française.

Retour au club de sport 

À l'instar de Kamel Saber, propriétaire d'une enseigne qui vend du matériel informatique, la plupart des commerçants de Maadi décident alors de baisser leur rideau. «Pendant plusieurs jours, nous avons vécu dans une sorte de psychose, raconte M. Saber, qui n'a rouvert son magasin que dimanche. Chaque soir ou presque, on entendait des tirs et la radio répétait que des détenus libérés de la prison voisine1 de Tora rôdaient dans le quartier. J'ai passé mes journées à la maison armé d'un sabre et d'un pistolet pour protéger ma mère et ma sœur…» Plus que l'inconfort lié au couvre-feu ou la perte de chiffre d'affaires enregistrée par de nombreux commerçants, c'est l'issue incertaine du processus en cours qui semble avoir pesé sur les nerfs des habitants de Maadi, et ce quelles que soient leurs convictions. « Mercredi dernier, lorsque les pro-Moubarak ont lancé leur assaut à dos de chameau2, j'étais tellement inquiet pour les jeunes manifestants que je n'ai pu ni manger, ni dormir », confie Mahmoud, un pédiatre de 54 ans.

Khaled Bader, qui ne dissimule guère sa sympathie pour le président égyptien, raconte pour sa part : «Le fait de ne pas savoir ce qui était en train de se passer était très anxiogène. On sentait bien que des groupes radicaux étaient en train de déstabiliser le pays, mais on n'avait aucune idée de la façon dont ça allait se terminer.»

Le quartier de Maadi, s'il abrite de superbes villas aux façades blanchies à la chaux ainsi que certains des plus prestigieux établissements scolaires du Caire - notamment le lycée français, le collège américain et le collège Victoria -, semble n'avoir été touché qu'à la marge par les pillages et les dégradations. Cependant, de nombreux habitants ont choisi de se calfeutrer chez eux en attendant d'y voir plus clair. «Nous ne commençons à revivre normalement que depuis dimanche», témoigne Mandoha Salama, professeur de psychologie à l'université Helwan et membre du Club sportif de Maadi.

Lieu de rencontre et de détente destiné aux classes moyenne et supérieure du Caire, cet établissement mythique fondé il y a près d'un siècle semblait lundi revivre après une semaine de grand calme. Dans les deux piscines, sur les terrains de football ou les courts de tennis, des nuées d'adolescents se dépensaient sous le regard de leurs parents attablés non loin, en bordure du terrain de croquet. «Ici, je peux me changer les idées», soupirait Mandoha Salama, qui assure s'être fait «beaucoup de souci pour tous les jeunes qui défendent leur liberté». «Ici, on vient pour se détendre et on ne parle pas de politique », tranche sèchement un responsable de l'établissement.

Assis sur le capot d'une vieille Chevrolet à l'entrée du Club, Ahmed Hamdi et Tariq Mohamed ne mâchent cependant pas leurs convictions. Scolarisés en classe de terminale, ces adolescents branchés, jeans moulant, mocassins de cuir et blousons ajustés, désapprouvent sans réserve l'«obstination» des manifestants de la place Tahrir. «Ils doivent rentrer chez eux et Moubarak doit rester jusqu'en septembre car c'est un grand homme», proteste l'un. L'autre assure : «Il est pour moi comme un parrain. Les problèmes viennent du gouvernement, pas de Moubarak.»

À Maadi comme ailleurs, le soutien aux manifestants n'est pas incompatible avec l'expression d'une certaine affection pour le raïs. «C'était un homme bien», estime ainsi Mandoho Salama. «Il a apporté beaucoup à l'Égypte et ne doit pas être humilié», juge pour sa part Ali El Daly, ancien ambassadeur d'Égypte au Kenya, qui dit néanmoins admirer le «courage» et l'«absence de violence des manifestants».

11-02-08 - Libération -- Les Frères musulmans ne savent plus à quel saint se vouer

08/02/2011 à 00h00

Les Frères musulmans ne savent plus à quel saint se vouer

Reportage

La confrérie islamiste, dépassée par la contestation, hésite sur la stratégie à adopter à l’égard du pouvoir égyptien.

Par CHRISTOPHE AYAD, CLAUDE GUIBAL Au Caire

Sur le rideau métallique contre lequel il a passé la nuit, allongé dans un sac de couchage, un seul mot, graffité à la bombe : Facebook. Il rigole. Avec sa barbe drue et grise, sa zebiba, le cal noirâtre marquant le front des hommes très pieux, Ahmed n’a pas le profil du jeune manifestant branché sur Internet. C’est un Frère musulman, section de Menoufeya, un gouvernorat du delta du Nil, d’où est originaire le président Moubarak. Six jours déjà qu’il campe là. Invisibles aux premières heures du soulèvement, les islamistes ont progressivement grossi les rangs des manifestants.

Les Frères musulmans ont amené leur nombre, mais aussi leur discipline et un sens poussé de l’organisation. La place Tahrir peut compter sur leur service d’ordre et leur capacité logistique à ravitailler les manifestants qui y campent la nuit. Cinq fois par jour, quand retentit l’adhan, l’appel à la prière, une partie de la foule se met en rang pour se prosterner dans la direction de La Mecque. Mais les prieurs sont loin de représenter la majorité des présents. Les autres continuent de déambuler, faisant juste un détour, par respect.

Peurs et fantasmes. Mouvement islamiste mais non violent, censé compter des millions de sympathisants dévoués, les Frères musulmans alimentent peurs et fantasmes. On craint que ces principaux rivaux du pouvoir depuis les années 50 profitent de la crise pour tenter de prendre le pouvoir. «Le régime veut faire croire que les islamistes mènent le jeu, mais c’est une manipulation», explique une femme maquillée, la tête ornée d’un voile. Même indignation chez les jeunes, qui ont sonné la révolte le 25 janvier : «Lorsque nous avons appelé à manifester, les Frères n’ont pas bougé, s’insurge Walid Rached. Maintenant, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Ils sont une partie de la population égyptienne comme les autres, ni plus ni moins.» Jamais la confrérie n’a osé sortir son drapeau dans les manifestations. Ni entonner son célèbre slogan : «Dieu est notre but, le prophète notre chef, le coran notre constitution, le jihad notre voie, le martyre notre plus grande espérance.»

En agitant l’épouvantail des Frères musulmans, le pouvoir a fait coup double : il a effrayé une partie de la société égyptienne, les chrétiens, mais aussi l’élite, ainsi que la communauté internationale. Hier, Barack Obama a dû rassurer les Américains en parlant d’une confrérie «bien organisée mais pas majoritaire».

Tout en les dénonçant, le pouvoir a, pour la première fois en trente ans, reconnu les Frères comme un interlocuteur. Omar Souleiman, le vice-président et l’homme qui a dirigé leur répression ces deux dernières décennies à la tête des services secrets, les a invités à venir négocier vendredi. En apparence, cette reconnaissance est un acquis important pour la confrérie. En réalité, c’est un cadeau empoisonné : «Soit les Frères y vont, et ils apparaissent comme des opportunistes, estime Khalil Enani, analyste politique sur le Proche-Orient à l’université de Durham au Royaume-Uni. Soit ils refusent et le pouvoir leur fera payer cher. En outre, ils n’ont pas de garantie : Nasser a négocié avec les Frères avant de les réprimer, Sadate aussi.» Et maintenant ils risquent de se faire avoir par Moubarak.

Samedi, deux délégués de la confrérie, Mohamed Morsi et Mohamed Saad, ont rencontré Omar Souleiman avec d’autres forces politiques (les libéraux du Wafd, les ex-communistes du Tagammu et des représentants de la jeunesse protestataire). Malaise : «Où est le problème de négocier ? On nous propose de parler, nous représentons une part de la population, nous avons les mêmes demandes démocratiques», martèle Ahmed, le campeur de la place Tahrir. L’instauration d’un Etat islamique ? Il s’agace : «Vous croyez que nous voulons le pouvoir ? Ce qu’on veut, c’est la démocratie.» Et le traité de paix avec Israël ? «Nous sommes contre la politique d’Israël, corrige Ahmed Diab, professeur de chinois et ex-député des Frères. Nous n’avons jamais dit que nous étions pour la guerre.»

Au siège de l’organisation, sur l’île de Roda, Rached al-Bayoumi, l’adjoint au Guide suprême, recadre les choses : «Nous ne sommes pas allés négocier, mais seulement faire connaître nos demandes.» Il les énumère : démission de Hosni Moubarak, levée de l’état d’urgence, formation d’un gouvernement d’union nationale, dissolution des assemblées et organisation d’élections libres et transparentes, liberté de création de partis politiques, d’expression et de réunion, libération des prisonniers politiques, commissions d’enquête sur la corruption et la répression des dernières semaines… Il conclut : «Le pouvoir n’a pas donné de réponse satisfaisante, nous ne retournerons pas négocier pour l’instant.»

Bayoumi appartient à la «vieille garde», des septuagénaires qui contrôlent la confrérie, marqués par les années de bagne sous Nasser. Ces hommes-là se méfient de la politique. Ce qui compte pour eux, c’est la survie de l’organisation et la dawa, l’action de prédication via les mosquées, les dispensaires de santé, les organisations de charité, les écoles, etc. Le mouvement lancé le 25 janvier a mis à nu leur conservatisme et leur frilosité : «Ceux qui bougent, la jeunesse branchée sur Internet, ont tourné la page de l’islamisme, prédit Khalil Enani. Tout comme le régime, les Frères vont être affectés par cette révolution. Pour l’instant, ils ont prospéré grâce à la persécution du régime. S’ils ne sont plus des martyrs, ils seront moins attractifs.» En cas d’élections libres, il ne les voit pas tout rafler : «Regardez en Jordanie, en Algérie, au Koweït, ils n’ont jamais eu la majorité.»

Cols blancs. Pour l’heure, pas question pour les Frères de participer à un gouvernement d’union, ni de présenter un candidat à la présidentielle, précise Rached al-Bayoumi. Ni même de fonder un parti. C’est le principal point de désaccord entre vieille et jeune garde. Cette dernière est formée de brillants quinquagénaires, comme Essam al-Eryan ou Mohamed Aboul Fouttouh, qui ont fait leurs armes dans les organisations professionnelles de cols blancs (médecins, pharmaciens, ingénieurs, etc.) où les Frères se sont imposés aux élections syndicales, découvrant ainsi la démocratie et le pluralisme. «Eux savent que la société est compliquée et que le monde extérieur existe. Ils ne vivent pas enfermés dans une mosquée.» L’homme qui parle, Aboul-Ela Madi, 52 ans, a été l’un des cadres les plus brillants de la confrérie, qu’il a quittée en 1996, pour fonder un parti «libéral islamique» intitulé Al-Wasat («le Centre»), «sur le modèle des islamistes turcs ou des partis sociaux-chrétiens européens, précise-t-il. Si les Frères veulent participer à la vie politique, ils doivent respecter les règles du jeu, ne pas mélanger politique et religion, et accepter que tous les citoyens soient égaux, quel que soit leur sexe ou leur religion. Ce n’est pas encore le cas.» Jamais le pouvoir n’a donné d’agrément à Al-Wasat. Il préfère le vieil épouvantail.

11-02-08 - Libération -- Mobilisation sans précédent en Egypte

08/02/2011 à 10h08

Mobilisation sans précédent en Egypte

au fil de la journée

LIBERATION.FR, AFP

Place Tahrir, au Caire. (Yannis Behrakis / Reuters)

L'ESSENTIEL - La contestation du régime de Moubarak entame sa troisième semaine, ce mardi. Et semble même connaître un regain: ils sont des dizaines de milliers au Caire. Sur la place Tahrir, poumon de la révolte, mais aussi devant le parlement ou le ministère de l'Intérieur.

Moubarak a formé une commission pour amender la Constitution, en vue d'élections plus ouvertes en septembre. Wael Ghonim, cadre égyptien de Google, a été relâché hier soir, après douze jours de détention.

Les syndicats de plusieurs pays appellent à manifester devant les ambassades égyptiennes. A Paris, rendez-vous est donné à 17h30.

François Fillon, le Premier ministre français, confirme que ses vacances en Egypte, à Noël, ont été partiellement payées par le gouvernement égyptien.

Les manifestations les plus importantes depuis le début du mouvement. D'après des photographes de l'AFP au Caire place Tahrir, épicentre du mouvement au Caire, le nombre de manifestants a dépassé celui des rassemblements précédents, au moment où le mouvement entre dans sa troisième semaine.

D'après des témoins à Alexandrie, il en était de même dans la grande ville du nord de l'Egypte.

Wael Ghonim, le cadre de Google libéré hier, accueilli en héros place Tahrir. Ce cybermilitant égyptien, emprisonné douze jours et libéré hier,a pris la parole place Tahrir, cet après-midi. «Je ne suis pas un héros, vous êtes les héros, c'est vous qui êtes restés ici sur la place», a-t-il lancé à la foule, galvanisée par sa présence.

Dylan Martinez / Reuters

«Il faut que vous insistiez pour que nos revendications soient satisfaites. Pour nos martyrs, il faut que nous insistions», a-t-il ajouté.

Le jeune cadre de Google a suscité l'émotion lundi soir, lors de l'interview accordée à la chaîne privée Dream 2. Il y a également confirmé être l'administrateur de la page Facebook «Nous sommes tous Khaled Said», qui a relayé l'appel à manifester le 25 janvier, et ainsi participé au lancement du mouvement. (lire davantage ici)

Wael Ghonim avec la mère de Khaled Saïd, sur la place Tahrir le 8 février 2011 (AFP Khaled Desouki)

La France veut une émergence de la démocratie "sans violence", les Etats-Unis souhaitent une transition "en bon ordre". La France appelle à "l'émergence des forces démocratiques" en Egypte au cours d'une transition qui doit se dérouler "sans violence et aussi rapidement que possible", a déclaré mardi le ministre français de la Défense Alain Juppé lors d'un déplacement à Washington.

De leur côté, les Etats-Unis jugent "crucial" que l'Egypte progresse vers une transition démocratique "en bon ordre", a déclaré mardi le secrétaire à la Défense américain Robert Gates, se félicitant que la "retenue" de l'armée égyptienne y contribue.

La place Tahrir à nouveau noire de monde. Au 15e jour de la contestation contre le régime Moubarak, des dizaines de milliers de manifestants sont de nouveau rassemblés sur cette "place de la Libération", pour marquer la troisième semaine du mouvement de contestation.

Asmaa Waguih / Reuters

Dylan Martinez / Reuters

Dylan Martinez / Reuters

3arabawy, journaliste et blogueur, twitte la contestation. De son vrai nom Hossam el-Hamalawy, il filme également en direct les manifs, comme sur cette vidéo, où une manif de professeurs rejoint une place Tahrir déjà bien remplie, en fin de matinée:

 

Source: Bambuser/3arabawy

A en croire les twitts de plusieurs cyberactivistes, il n'y a pas que place Tahrir qu'on manifeste, au Caire. C'est ce que dit le militant des droits de l'homme Ramy Raoof:

"Direction le centre-ville. Manifestations à la télé égyptienne, au Parlement, place Tahrir et dans d'autres endroits".

Ailleurs dans le pays, près de 20.000 personnes ont également manifesté contre le régime, notamment 5.000 à Alexandrie (nord) et 5.000 Minya, mais également à Sohag et Assiout (sud du Caire).

 

--> A voir: sur fédéphoto, le travail jour par jour, place Tahrir, du photographe Corentin Fohlen.

 

Fillon s'est partiellement fait payer ses vacances de Noël par le gouvernement égyptien. Avion, bateau sur le Nil, logement: le Premier ministre français, quelques heures avant la parution d'un article du Canard enchaîné, reconnaît que ses vacances ont été partiellemement financées par le régime égyptien.  (en savoir plus ici)

AFP Carl de Souza

 

"La crise coûte au moins 310 millions de dollars par jour à l'économie égyptienne". C'est ce qu'estime, dans une récente note, le Credit Agricole, qui a abaissé sa prévision de croissance du PIB égyptien pour 2011 à 3,7%, contre 5,3% précédemment.

Banques et entreprises ont suspendu leur activité pendant une dizaine de jours. Les exportations égyptiennes ont baissé de 6% en janvier, selon le ministère de l'Industrie.

Des dizaines de milliers de vacanciers ont quitté le pays en pleine haute saison. Le tourisme représente 6% du PIB du pays, qui accueille 15 millions de touristes chaque année.

Rassemblements de soutien des syndicats dans le monde entier. La confédération syndicale internationale appelle à une Journée d'action pour la démocratie en Egypte, aujourd'hui. Des manifestations sont prévues devant les ambassades égyptiennes. A Paris, rendez-vous est donné devant l'ambassade d'Egypte, 56 avenue d'Iéna, à 17h30. La CFDT, la CFTC, la CGT et FO sont mobilisées pour ce rassemblement, qui vise à "protester contre les atteintes à la liberté d'expression en Egypte" et à "demander au gouvernement égyptien de faire respecter les libertés fondamentales" (plus de détails ici).

Formation d'une commission pour amender la constitution. Moubarak a formé une commission en vue d'amender la Constitution, a annoncé le vice-président Omar Souleimane (photo ci-contre, AFP).

Un dialogue national a été lancé dimanche entre le pouvoir et les différentes forces de l'opposition, dont pour la première fois les Frères musulmans.

Les amendements qui font l'objet de ce dialogue sont liés au nombre de candidatures à la présidentielle ainsi qu'au mandat présidentiel, alors que l'élection est prévue en septembre prochain.

 

--> A voir: galerie de photos du photographe italien Eduardo Castaldo. Prises les 3 et 4 février.

 

Plusieurs milliers de personnes place Tahrir. Plusieurs milliers de personnes sont toujours présentes ce mardi matin sur la grande place Tahrir, au Caire, pour réclamer le départ du président égyptien Hosni Moubarak, au quinzième jour du mouvement.

Les manifestants ont dormi sous des tentes ou enroulés dans des couvertures, nombre d'entre eux campant au pied des chars de l'armée déployés sur plusieurs accès à la place.

"Cela fait cinq jours que je suis là", lance fièrement Mohammed Ali, ingénieur originaire de Fayoum, au sud du Caire. "Nous resterons jusqu'à ce que Moubarak parte".

Un manifestant place Tahrir le 8 février 2011 au Caire (AFP Mohammed Abed)

"Il n'y a pas eu de personnes blessées ces deux derniers jours", souligne Mohammed Imed, 24 ans. "Mais il y a de diarrhées, des grippes, des rhumes, il fait froid et les conditions sanitaires son très mauvaises", dit-il alors que les files d'attente se forment devant les toilettes publiques des alentours.

Le mouvement de protestation a commencé le 25 janvier dernier par des manifestations à travers le pays. L'occupation de la place Tahrir, devenue le symbole de la révolte anti-Moubarak, a commencé quelques jours plus tard.

De nouvelles manifestations sont prévues ce mardi pour marquer le début de la troisième semaine de cette révolte.

Moubarak donné pour partant vers l'Allemagne, pour raisons médicales. Le site internet allemand d'information Spiegel Online écrit que Moubarak pourrait venir effectuer "un bilan médical prolongé" en Allemagne, évoquant des réflexions "concrètes" en faveur d'une telle solution.

Mais le gouvernement allemand assure qu'il n'y a eu "ni demande officielle, ni officieuse concernant un tel séjour".

Photo AFP Amr Ahmad

Une figure de la mobilisation relâchée après douze jours de détention.

Devenu une figure de la mobilisation, Wael Ghonim, un cadre égyptien du géant américain de l'internet Google, a été relâché lundi.

Wael Ghonim, chef du marketing de Google au Moyen-Orient et en Afrique, n'avait plus donné de nouvelles depuis le 28 janvier, après une manifestation géante au Caire. Selon l'ONG Amnesty International, qui citait des témoins oculaires, il avait été arrêté par des personnes en civil, probablement membres des services de sécurité égyptiens.

Juste après sa libération, il a donné une interview à une chaîne de télévision privée égyptienne, demandant à ce qu'on ne fasse pas de lui un "héros". "Au contraire, je suis quelqu'un qui a dormi pendant douze jours", lance-t-il dans cette interview à visualiser ci-dessous (cliquer sur le bouton CC du lecteur YouTube pour avoir les sous-titres en anglais).

Source: YouTube/ONTveg

La vie reprend son cours peu à peu. De nouveaux magasins et restaurants rouvraient, et de nombreux Cairotes reprennent le chemin du travail. La durée du couvre-feu a été réduite dans la capitale, à Alexandrie (nord) et Suez (est) - désormais en vigueur de 20H00 (18H00 GMT) à 06H00 (04H00 GMT). Cependant la Bourse du Caire, fermée depuis le 30 janvier, ne rouvrira que le 13 février.

A lire aussi: les événements de la journée de lundi: la hausse de 15% du salaire des fonctionnaires, l'occupation de la place Tahrir qui se poursuit (à découvrir aussi en images), la fortune du clan Moubarak estimée à plus de 40 milliards de dollars.

11-02-09 - Cris d'Egypte -- Egypte Omar Suleiman menace_ Pure folie_

09/02/2011

Egypte: Omar Suleiman menace. Pure folie.

Le Caire, 9 février 2011. Avec la massification du mouvement populaire constatée hier et les déclarations de bonne volonté du nouveau gouvernement (qui n'ont aucune réalité sur le terrain), l'Egypte se trouve aujourd'hui dans une situation très dangereuse.

Omar Suleiman, vice-président a déclaré ce matin: "Nous ne pourrons pas maintenir cette situation très longtemps. Il est impératif que cette crise s'achève dans les plus brefs délais. L'alternative au dialogue sera un renversement. Nous voulons éviter à tout prix ce renversement dont nul ne peut prévoir les conséquences. Ces conséquences échapperont à la raison. Nous ne voulons pas atteindre ce stade afin de préserver l'Egypte, et de ne pas mettre à mal les concessions obtenues par le peuple."

C'est une menace. Il y a une ambiguité sur l'utilisation du terme "renversement', en arabe inqilab. Habituellement, inqilab est utilisé pour désigner un "coup". Dans le contexte de la phrase, la probabilité que Suleiman évoque coup d'état militaire est très mince! Mais sait on jamais. Il nous semble plus juste de penser qu'il désignait un "renversement" du mouvement populaire.

Cette déclaration était prévisible. Tous les signes sont là. En province, à l'abri des caméras de télévision, une violence policière bat son plein. Alexandrie, Suez, Tanta, Mahalla, Assouan, Assiout…

La police, sous le regard passif de l'armée, tire à l'arme automatique. Des centaines de blessés dans toute la nation. Des dizaines de morts. Au Caire, malgré l'engagement public pris par Omar Suleiman et Ahmed Shafik, les journalistes et les bloggeurs sont arrêtées par dizaines. Avant hier, hier, aujourd'hui.

Le 8 février, les manifestants jadis cantonnés à la place Tahrir se sont maintenant étalés comme une tache d'huile. Assemblée du peuple, Conseil d'Etat, Ministère de l'intérieur…

D'autres points stratégiques sont maintenant la cible des manifestants, en particulier le bâtiment de la Radio-Télévision et, bien évidemment le palais présidentiel.

Le régime ne se laissera pas faire. La déclaration de Suleiman et les événements en province le prouvent. L'armée se trouve ainsi au pied du mur: elle doit choisir son camp, protéger le régime ou protéger le peuple.

La déclaration de Omar Suleiman, issu des élites de l'armée, semble indiquer que l'armée a fait le choix de protéger le régime.

Cinq conséquences possibles:

1. L'armée tire sur la population pour l'empêcher de poursuivre sa progression et les marches annoncée sur le palais présidentiel ou le bâtiment de la Radio-Télévision.

2. L'armée, comme elle l'a fait hier à Mahalla, laisse la police faire le sale boulot. "Neutralité" et présence passive, donc.

3. Division au sein de l'armée entre les élites  et les militaires de grades moyens. Désordre et coup d'état militaire au sein même des rangs de l'armée qui ne tolèrent pas que le peuple soit ainsi trahi.

4. Abandonnée par son armée passive et "neutre", la population s'élève contre les militaires. En légitime défense, l'armée réplique et tire sur la population. Pire des scénarios.

5. Les élites de l'armée, conscientes des risques qu'elles prennent, demande la destitution immédiate du président.

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11-02-09 - Cris d'Egypte -- Egypte Vidéo_ Extrême violence en province

09/02/2011

Egypte: Vidéo. Extrême violence en province.

A lire aussi: Omar Suleiman menace. Pure folie. (post du 9 février 13h30)

Le Caire, 9 février 2011. Tous les yeux sont rivés sur le Caire, vitrine de la toute nouvelle "tolérance démocratique" du nouveau gouvernement de Omar Suleiman et de son premier ministre Ahmed Chafik. Loin des caméras de télévision et de l'attention internationale, la province, elle, connaît depuis deux jours une escalade de la barbarie.

Les "garanties" et la "bonne volonté" affichée du nouveau gouvernement n'ont aucune réalité.

Les forces de police, quasiment absentes du Caire, sont déployées en province à grande échelle, notamment à Mahallah — ville ouvrière, capitale de l'industrie textile.

Les baltageyyas (policiers en civils et hommes de main armés) sont à nouveau lancés contre la population dans plusieurs villes: Suez, Wadi el Guedid, Tanta…  

Le CHU d'Assiout (Haute Egypte) rapporte que 61 personnes ont été blessées hier soir à l'arme automatique. 8 morts. Alexandrie connaît des affrontements et des violences du même ordre.

Ce qui frappe à Mahallah, c'est de voir réapparaître sur la scène les camions anti-émeute de la police, et que ceux-ci cohabitent avec les chars d'une armée passive.

Laissez-faire, donc, de la part de l'armée.

L'armée ne peut pas se permettre de tirer sur les manifestants. C'est tout simplement inconcevable. Elle peut en revanche se retirer de la partie ou ne pas prendre part aux confrontations sanglantes. C'est ce que l'on voit dans la vidéo fournie ci-dessous où un fourgon de la police fonce dans les manifestants en fauchant ceux qui se trouvent sur son passage. Par dizaines, des manifestants encerclent le fourgon et le renversent.

Il semblerait que tout soit fait pour que la population se retourne contre son armée et que, "légitimement", celle-ci réplique. C'est grave.

A lire aussi: Omar Suleiman menace. Pure folie. (post du 9 février 13h30).

Titre de la vidéo: 8 février 2011. un fourgon de la police écrase des citoyens à Mahallah

11-02-09 - Jura Libertaire -- La place Tahrir toujours occupée au Caire - 9 février

Mercredi 9 février 2011

La place Tahrir toujours occupée au Caire - 9 février

Un point de vue intéressant sur l’Égypte dans leur presse

 

Hey,

 

Il y a quelques jours, le New York Times a laissé passer une description enthousiaste de ce qui se passe Place Tahrir. Nous en avons fait une traduction en français, ci-dessous.

 

Au même moment, de l’autre côté de l’Atlantique, un journaleux du Figa-rot éprouvait quelques difficultés à contenir son admiration pour ce qu’il qualifiait de «république autonome» de la Place Tahrir. Doit-on en conclure que de fourbes anarcho-autonomes ont infiltré les rangs de l’honorable presse policière bourgeoise ?! ^^

 

Salutations révolutionnaires,

 

Mercredi 9 février 2011.

 

 

«Le peuple exige la fin du régime»

Devant le Parlement, le 9 février



 

Nous sommes tous des Égyptiens

 

Place Tahrir, jeudi, j’ai rencontré un charpentier nommé Mahmoud dont le bras gauche était en écharpe, dont la jambe était dans le plâtre et qui était en train de se faire mettre un bandage dans un petit hôpital de campagne installé par le mouvement pro-démocratie. C'était la septième fois en 24 heures qu’il avait besoin d’être soigné pour des blessures infligées par les hommes de main du gouvernement. Mais dès que Mahmoud a fini d’être bandé, il a boitillé de nouveau vers la ligne de front.

 

«Je combattrais aussi longtemps que je pourrais», m’a-t-il dit. J’étais impressionné. Cela semblait être un exemple de détermination qui ne pourrait jamais être dépassé mais, alors que je prenais Mahmoud en photo, je me suis cogné au fauteuil roulant de Amr. Il s’est avéré que Amr avait perdu ses jambes il y a de nombreuses années dans un accident de train, mais il est venu Place Tahrir pour montrer son soutien à la démocratie, renvoyant les pierres sur les voyous que le président Hosni Moubarak a apparemment envoyés pour assiéger la place.

 

 

 

Amr (je n’utilise pas certains noms de famille pour diminuer les risques pour les gens que je cite) était soigné pour une blessure suite à un jet de pierre. Je lui ai demandé le plus poliment possible qu’est-ce qu’un double amputé dans un fauteuil roulant faisait dans une bataille rangée avec cocktails Molotov, matraques, machettes, briques et lames de rasoir.

 

«J’ai toujours mes mains», dit-il fermement. «Si Dieu veut, je continuerais à me battre.»

 

C’était la Place Tahrir ce jeudi : une pure détermination, un cran stupéfiant et, parfois, une souffrance poignante.

 

M. Moubarak a déshonoré les dernières années de sa présidence. Son gouvernement a lâché la bride à une brutale répression — chassant les défenseurs des droits de l’Homme, les journalistes et, bien sûr, les manifestants eux-mêmes, tout en essayant d’empêcher les citoyens d’accéder à la Place Tahrir. Alors que j’arrivais près de la place dans la matinée, j’ai rencontré une ligne de voyous à la solde de Moubarak portant des bâtons en bois garnis de clous. Ça ne semblait pas l’endroit idéal pour descendre du taxi, j’ai donc trouvé une autre entrée.

 

Beaucoup, beaucoup d’autres, en ont fait autant. Dans l’hôpital de campagne de la Place Tahrir (une mosquée en temps normal), 150 docteurs se sont portés volontaires en dépit des risques pour eux. Majid, un docteur de 64 ans qui marche avec une canne, m’a dit qu’il n’avait jamais été impliqué auparavant dans les manifestations, mais qu’il a eu un déclic quand il a entendu parler de l’attaque du gouvernement sur de pacifiques manifestants pro-démocratie.

 

Tôt ce matin, il a écrit son testament et il a conduit 125 miles jusqu’à la Place Tahrir pour soigner bénévolement les blessés. «Peu m’importe si je ne reviens pas», m’a-t-il dit. «J’ai décidé que je devais en être.»

 

«Si je meurs, a-t-il ajouté, c’est pour mon pays.»

 

Au centre de la Place Tahrir, également nommée Place de la Libération, je suis tombé nez à nez avec unes de mes héroïnes, Docteur Nawal El Saadawi, une des leaders du mouvement féministe arabe qui combat les mutilations sexuelles féminines depuis des décennies. Docteur Saadawi, 80 ans cette année, est fragile, a les cheveux blancs et est pleine d’une passion ardente.

 

 

 

«C’est comme si je renaissais», m’a-t-elle dit, ajoutant qu’elle comptait dormir avec les contestataires sur la Place Tahrir. Elle a aussi suggéré qu’au lieu d’être envoyé dans un exil confortable, M. Moubarak devrait être jugé comme un criminel ; c’est une idée que j’ai entendu de plus en plus souvent parmi les manifestants pro-démocratie.

 

Il y a une petite prison Place Tahrir pour les pro-Moubarak qui sont capturés, et leurs cartes d’identité indiquent que la plupart travaillent pour la police ou pour le parti au pouvoir. M. Moubarak peut prétendre qu’il n’est pas heureux des violences au Caire, c’est lui qui les a causées — et le seul moyen de restaurer l’ordre en Égypte et de faire repartir l’économie est qu’il se retire immédiatement. Je suis conforté d’apprendre que, selon certaines sources, l’administration Obama discute avec des officiels égyptiens des moyens d’atteindre ce résultat.

 

 

 

Un nombre incalculable d’Égyptiens ici m’ont dit qu’ils étaient prêts à sacrifier leur vie pour la démocratie. Ils sont sérieux. Mais j’ai entendu la même chose dans de nombreux autres pays aux prises avec des mouvements de démocratisation. Malheureusement, ce qui détermine habituellement l’issue de tels mouvements n’est pas le courage des militants pro-démocratie, mais la volonté du gouvernement de massacrer ses citoyens. Dans ce cas, couramment, les survivants battent en retraite dans un silence maussade, et le mouvement est fini pour un temps.

 

Quoi que Moubarak prépare, c’est comme si quelque chose avait changé, comme si le peuple égyptien s’était réveillé. Quand j’ai eu besoin de quitter la Place Tahrir aujourd’hui, plusieurs Égyptiens m’ont guidé pendant presque une heure à travers une route spéciale de façon à ce que je ne sois pas arrêté ou agressé — malgré les risques considérables pour eux. Un de mes guides était une jeune femme, Leila, qui m’a dit : «Nous avons tous peur au fond de nous. Mais maintenant, nous nous sommes libérés de cette peur.»

 

Les valeureux Égyptiens que j’ai rencontrés sur la Place Tahrir risquent leurs vies pour défendre la démocratie et la liberté, et ils méritent notre plus fort soutien — et, franchement, nous devrions nous inspirer d’eux. Une brève leçon d’arabe dialectal égyptien : Innaharda, ehna kullina Misryeen ! Aujourd’hui, nous sommes tous des Égyptiens !

 

Traduit de l’anglais (Nicholas D. Kristof,
The New York Times), 3 février 2011.

 

 

 

 

Avec les manifestants de la place Tahrir

 

Une sorte de «république autonome» a vu le jour, retranchée derrière les barricades, au centre du Caire.

 

Une petite entité autonome défie le gouvernement égyptien depuis le centre du Caire. Entourés par les chars de l'armée, assiégés par des contre-manifestants, les protestataires anti-Moubarak se sont installés sur la place de la Libération dans une atmosphère de camp retranché qui tourne parfois à la fête foraine. Cette minuscule république autonome n'a ni chefs reconnus ni réelle structure mais n'en est pas moins étonnamment bien organisée.

 

La défense notamment. Après les batailles rangées de la veille, où ils ont repoussé à coups de pierres jusqu'à la nuit les assauts des partisans de Moubarak, les protestataires ont fortifié les neuf accès de la place. Des barricades ont été édifiées avec tout ce qui leur tombait sous la main, carcasses de voitures, barrières de chantier d'un hôtel en construction et toutes sortes de matériaux. En avant de ces remparts, des tas d'ordures ont été alignés en travers de la chaussée et aspergés d'essence, prêts à être enflammés. Plusieurs lignes de défense ont été aménagées. Derrière ces remparts, des jeunes gens montent la garde, prêts à repousser de nou­velles attaques, avec des empilements de pierres comme réserves de munitions. À la moindre alerte, on tape furieusement sur les barrières métalliques et des panneaux pour battre le rappel des renforts. Des femmes ont confectionné de curieux casques en carton et les terre-pleins de la place ont été transformés en carrières d'où l'on extrait des gravats qui serviront de projectiles.

 

Un service médical d'urgence s'est mis en place. Une petite mosquée coincée dans une allée qui mène à la place sert d'hôpital principal. Des antennes médicales avancées sont installées près des lignes de défense, quelques chaises et des bâches sur lesquels on allonge les blessés. Les médecins et les infirmiers sont des bénévoles, souvent des étudiants en médecine, en même temps que des militants.

 

Dans le petit poste de secours improvisé du côté du Musée égyptien, où ont eu lieu les affrontements les plus violents, le Dr Sherif Omar a les yeux cernés, mais les jeunes infirmières le couvent du regard. Sa blouse est maculée de sang et de teinture d'iode, après qu'il a traité des centaines de blessés pendant les combats de la veille, qui se sont poursuivis tard dans la nuit. «Nous occupons cette place pacifiquement depuis maintenant six jours. Et soudain, nous avons été attaqués par des hooligans prétendant manifester pour la stabilité», explique le jeune médecin. «Si Moubarak ne s'en va pas, il y aura de nouveaux heurts. Les médias d'État nous décrivent comme de dangereux émeutiers qui menacent la stabilité du pays. Alors que les casseurs et les fauteurs de troubles sont ceux qui nous ont attaqués avec des cocktails Molotov. La plupart sont des policiers en civil qui se font passer pour des manifestants», dit le Dr Omar.

 

Chasse aux policiers en civil

 

La chasse aux policiers en civil infiltrés est générale. Des groupes passent en entraînant avec eux des agents provocateurs démasqués. On les interroge dans une agence de voyages de la place. La veille, trop nombreux, ils ont été regroupés dans une des entrées de la station de métro Sadate, transformée en centre de détention improvisé. Une petite exposition a été installée sur le trottoir, montrant les cartes d'identité des policiers, un cocktail Molotov, des couteaux, des coups-depoing américains et des étuis de car­touches de tous calibres saisis un peu partout, avec une pancarte au stylo indiquant qu'ils avaient été saisis sur des policiers.

 

Loin d'avoir découragé les protesta­taires, l'attaque des partisans de Moubarak semble avoir plutôt développé leur détermination. «Le dernier discours de Moubarak m'avait convaincue, dit Hanna Mohammed, une toute petite dame au visage entouré d'un foulard rouge. Je me disais qu'après tout, on pouvait bien attendre six mois avant qu'il ne s'en aille, au bout de trente ans ce n'est pas grand-chose. Mais en envoyant hier des Égyptiens contre d'autres Égyptiens, il a commis quelque chose de terrible. Ce qui s'est passé ici mercredi m'a fait revenir sur la place de la Libération, et je vais y rester.»

 

Les haut-parleurs hurlent jour et nuit. D'un côté, les Frères musulmans scandent des «Allah est grand» toutes les trois phrases. De l'autre, le guitariste Romi Essam fait cracher à ses amplis un rock humoristique sur Moubarak, guitare à la hanche, un bandage sous sa cas­quette.

 

Sur le terre-plein central, des gens dorment pêle-mêle à même le sol, enroulés dans des couvertures. Un groupe de jeunes filles a monté une tente baptisée «Hôtel de la Liberté». «Moubarak en a fait hésiter certains en annonçant qu'il ne se représenterait pas, mais l'attaque de ses supporteurs les a remobilisés», dit Noura al-Gazzar, une jeune étudiante de 24 ans. Elle et ses amis appartiennent à la génération Twitter, ils ont été les premiers à déclencher la fronde, prenant tout le monde de court, le régime comme les partis d'opposition. «Cette génération est meilleure que la nôtre, nous avions peur, et eux pas», dit Yasser Ghanim, un biochimiste égyptien revenu en hâte du Qatar pour participer à cet «événement historique». «Ils nous ont rendu notre dignité, nous ne sommes plus du bétail mais de nouveau des êtres humains.»

 

«Ils sont formidables, les plus vieux ont à peine 28 ans et je me mets à leur ser­vice !», dit le Dr Mahmoud Hamza, un ­riche industriel. «J'avais participé à des manifestations dans les années 1968, mais ça n'a rien à voir. Aujourd'hui nous avons une révolution, comme vous en France !»

 

Les barbus sont aussi présents sur la place. Longtemps réprimés, les Frères musulmans ont parfaitement saisi l'occasion qui se présentait et participent activement à la défense de la place de la Libération, sans pour autant diriger l'ensemble d'un mouvement sans tête. «Nous sommes ici jusqu'au départ de Moubarak», dit le Dr Mohammed al-Beltagy, ancien parlementaire et porte-parole des Frères musulmans. «Nous croyons en la démocratie et dans le droit de chacun d'exercer sa religion. Le régime n'a pas encore compris qu'il s'agissait d'une révolution.»

 

Leur presse (Adrien Jaulmes,
Le Figaro), 4 février.

 

 

Égypte : nouvelle nuit sur la place Tahrir pour les anti-Moubarak

 

Au 16e jour de la révolte pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak, la contestation ne faiblit pas en Égypte. Des milliers de personnes se sont réveillées mercredi place Tahrir, dans le centre du Caire, après une nouvelle nuit passée sur ce grand rond-point.

 

De nombreuses personnes ont dormi comme les nuits précédentes autour des chars qui bloquent les accès à la place. Les militants redoutent que leur départ ne se traduise par de nouvelles attaques de partisans de M. Moubarak, ou qu'il ne manœuvrent pour faire évacuer la place par la force.

 

Deux enfants de sept ou huit ans se promenaient mercredi au milieu des manifestants avec des pancartes sur la poitrine sur lesquelles on pouvait lire «Moubarak tue les gens».

 

La contestation contre le président égyptien Hosni Moubarak s'est intensifiée mardi avec des centaines de milliers de personnes défilant au Caire et en province, les manifestations les plus importantes depuis le début du mouvement le 25 janvier.

 

 

Geste de Moubarak

 

La foule a réservé un accueil triomphal au cybermilitant et cadre de Google Wael Ghonim, libéré lundi après 12 jours aux mains des services de sécurité. Devenu un symbole de la contestation, il a confirmé être l'administrateur de la page Facebook «Nous sommes tous Khaled Saïd», du nom d'un jeune homme battu à mort par la police, un mouvement qui a joué un rôle clé dans le lancement du mouvement.

 

Dans une tentative d'apaisement, M. Moubarak, 82 ans et presque 30 ans à la tête de l'État, a annoncé mardi la création d'une commission pour amender la constitution, dans le cadre du «dialogue national» entamé dimanche entre le pouvoir et l'opposition dont, pour la première fois, les Frères musulmans, jusqu'ici bête noire du régime.

 

Leur presse (ats), 9 février.

Place Tahrir, les manifestants redoutent des représailles

 

Le Premier ministre égyptien a promis qu'il n'y aura pas de poursuites contre les contestataires. Mais ces derniers se méfient.

 

Les manifestants de la place Tahrir au Caire, haut lieu de la contestation contre le régime de Hosni Moubarak, s'inquiétaient lundi de possibles représailles des forces de sécurité égyptienne.

 

«S'il n'y aura pas de représailles de la part des forces de l'ordre, alors pourquoi n'y a-t-il pas la fin de l'état d'urgence ? Ils promettent des choses mais il n'y a rien de concret», s'alarme Ehad al-Hinaway, un pharmacien âgé de 46 ans originaire de Zagazig, au nord-est du Caire.

 

Le Premier ministre Ahmed Chafik a promis jeudi qu'il n'y aurait pas de poursuites contre les milliers de manifestants qui réclament le départ du président Hosni Moubarak depuis le 25 janvier.

 

Les autorités, qui garantissent en théorie la liberté de manifester, une des «victoires» de la révolte, ont demandé aux protestataires de quitter la place Tahrir, au cœur d'une des mégalopoles les plus encombrées de la planète.

 

Les protestataires ont érigé des barricades et des points de contrôle tout autour de la place pour se prémunir des attaques des partisans du raïs mais ils sont persuadés que des agents en civil les traquent ou les pistent juste en dehors.

 

«Les agents de la sécurité intérieure nous fichent aux points de contrôle, nous regardant d'une certaine manière. Rien qu'à les regarder, on ressent la peur», explique Saad Chibahi, chauffeur de taxi âgé de 27 ans venu d'Alexandrie.

 

Depuis 1981 et l'assassinat de Sadate, l'Égypte est placée en état d'urgence. Et, si l'on comptabilise les fonctionnaires, les informateurs et autres membres des services de sécurité redoutés par la population, un million de personnes travailleraient pour le compte du ministère de l'Intérieur.

 

Selon les manifestants, les cas de harcèlement policier se sont multipliés ces derniers jours.

 

L'un d'eux, se faisant appeler Karim, confie qu'après avoir quitté la place Tahrir, jeudi dernier, il a été détenu pendant la nuit aux côtés d'une vingtaine d'autres personnes et interrogé par des agents des services de renseignement. Il a été arrêté pour ne pas avoir respecté le couvre-feu et pour avoir pris des photographies des manifestations sur son téléphone.

 

Il se dit cependant persuadé que sa détention aurait été bien plus dure avant le soulèvement.

 

Une autre manifestante, Isra, a déclaré lors d'une émission de télévision réunissant de jeunes militants appelant à la démocratisation qu'elle n'avait aucune confiance dans les promesses gouvernementales tant que Moubarak et ses partisans resteraient au pouvoir.

 

«Ni le Premier ministre, ni le président ou le vice-président n'ont eu la décence d'appeler à un deuil national pour les morts» regrette-t-elle.

 

«Personne ne peut être sûr que si les manifestants rentrent chez eux, leurs revendications seront prises en compte, c'est pour cela qu'ils continuent d'occuper la place Tahrir.»

 

Leur presse (L’Express), 8 janvier.

 

 

Égypte : les gueules cassées de la place Tahrir

 

Les centaines de blessés suscitent un élan de compassion et de fierté parmi la foule des manifestants.

 

Tête bandée, bras plâtré ou lèvres commotionnées, ils sont les héros en guenilles de la révolte égyptienne. Depuis la terrible bataille qui les a opposés mercredi aux nervis de Hosni Moubarak, les centaines de gueules cassées qui peuplent la place Tahrir éveillent parmi la foule des manifestants un élan de compassion et de fierté. On se presse autour d'eux pour leur donner l'accolade ou les prendre en photo. Certains, envahis par l'émotion, vont jusqu'à leur baiser les mains. «Ce sont eux qui ont sauvé notre révolution», s'exclame Sami Jamin, un journaliste venu leur porter des sandwichs fourrés à la purée de pois chiches.

 

 

 

Malgré les conditions de vie précaires qui y règnent désormais, un grand nombre de ces blessés ont choisi de camper place Tahrir jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. «Ma femme m'a demandé de rentrer à la maison mais il n'en est pas question», témoigne Ahmed Ayad, dont le pied et le mollet gauches sont recouverts d'un plâtre. Mercredi, cet adjudant-chef de l'armée de terre, qui a déserté il y a treize jours pour rejoindre les manifestants, a été blessé par balle alors qu'il affrontait les combattants pro-Moubarak. «Le tireur, caché sur un pont, m'a touché pendant que je lui tournais le dos, raconte-t-il. Deux camarades m'ont porté jusqu'à l'infirmerie de la place. On m'a proposé de m'emmener à l'hôpital mais j'ai refusé car je voulais retourner au combat. Les médecins m'ont retiré la balle sur place, sans anesthésie.»

 

Adossé à une balustrade à deux pas du Musée du Caire, Mohammed Saïd affronte fièrement les regards mi-horrifiés, mi-admiratifs qui sans cesse se posent sur lui. À 29 ans, ce garçon plutôt chétif fait songer à un adolescent. Il a le crâne bandé, deux doigts de la main droite plâtrés et la poitrine recouverte d'un large pansement. «Il était quinze heures lorsque des cavaliers sont arrivés sur la place, se souvient-il. J'ai essayé de désarçonner l'un d'eux, mais il a réussi à me frapper à plusieurs reprises avec son sabre. Comme je saignais beaucoup, je suis allé me faire soigner. Une heure plus tard, brûlant de me venger, j'étais de nouveau en train de me battre. C'est alors que j'ai été blessé au torse par une balle en caoutchouc.» Depuis, Mohammed a préféré ne pas donner de nouvelles à ses proches. «Je ne veux pas qu'ils se fassent du souci», dit-il.

 

Les morts au paradis

 

«Ces enfants sont des héros», répète un quinquagénaire en complet bleu nuit venu immortaliser l'instant avec son téléphone portable. «Ils sont propres, honnêtes, poursuit-il. Ces jeunes, les meilleurs que nous ayons eus depuis au moins un siècle, nous rendent notre honneur.» Assis dans l'herbe ou allongés sous des tentes de fortune, les gueules cassées de la place Tahrir savourent le vent de l'histoire et veulent croire que leurs sacrifices ne seront pas vains. Aux yeux de tous, ici, ils font déjà partie du panthéon révolutionnaire égyptien. Tout comme le jeune Mustapha Samir al-Saaoui, mort ces derniers jours, dont le visage doux et souriant orne une grande banderole sur laquelle on peut lire : «Martyre de la liberté, ami du Coran.»

 

«Nos morts, inch' Allah, sont au paradis», sourit le docteur Abdallah Mohsen, chirurgien-dentiste et pilier du petit hôpital de campagne installé à l'abri d'une bâche blanche, sur un trottoir de la place. Mercredi, lorsque les partisans de Moubarak ont sonné la charge, plusieurs médecins et infirmiers se sont organisés dans l'urgence pour accueillir les blessés, qui se sont bientôt comptés par centaines. «Nous avons traité beaucoup de blessures par jets de pierre et de brûlures provoquées par des cocktails Molotov, explique M. Mohsen. Mercredi et jeudi, nous avons aussi dénombré 20 morts par balle. La quasi-totalité d'entre eux ont manifestement été exécutés par des gens qui leur ont tiré dans la tête, dans le cou ou dans le cœur.» Théâtre d'une solidarité saisissante, la place Tahrir reçoit un afflux ininterrompu de vivres et de médicaments pour les blessés. «J'ai apporté des bandages et de l'éosine», raconte un docteur en biochimie. «Les deux premières fois, je suis tombé sur des militants pro-Moubarak qui rodaient aux abords de la place et m'ont forcé à rebrousser chemin», précise-t-il.

 

 

Bras dessus, bras dessous, Ali et Imad savourent joyeusement leur nouveau statut de héros. «Nous nous sommes rencontrés et sommes devenus amis mercredi dans la bataille», expliquent ces éclopés de 25 et 27 ans, dont un homme vient respectueusement serrer la main. Souriant à l'appareil photo, ils assurent en montrant leurs bandages : «Le monde entier a été choqué qu'on puisse nous faire une chose pareille.» Quant à rentrer chez eux, ils n'y songent guère. «Nous préférons mourir libres sur cette place, rigolent-ils, que vivre bâillonnés à l'extérieur.»

 

Leur presse (Cyrille Louis,
Le Figaro), 7 février.


11-02-09 - Archives du Jura Libertaire -- Les grèves se multiplient en Égypte _ Extrême violence en province

Les grèves se multiplient en Égypte / Extrême violence en province

Publié le 9 février 2011 par la Rédaction

Grèves et nouvel appel à une manifestation monstre en Égypte

 

Les anti-Moubarak ont appelé leurs sympathisants à amplifier le mouvement mercredi, en réaction à l'impatience exprimée par le vice-président envers les manifestants qui réclament le départ immédiat du président depuis plus de deux semaines. Des milliers de fonctionnaires ont entamé des grèves dans tout le pays.

 

Leaders of the independent Union of Real Estate Tax Authority Employees, march from Galaa Street to join the Tahrir Square occupation, in solidarity with the revolution.

 

Les efforts du vice-président pour ouvrir le dialogue avec les manifestants au sujet des réformes se heurtent depuis le week-end aux réticences des jeunes meneurs du mouvement, qui soupçonnent Omar Souleimane de vouloir limiter le changement. Ils exigent la démission préalable d'Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans.

 

M. Souleimane a fait craindre un retour de la répression en déclarant mardi qu'il existait une menace de «coup d'État» de l'armée, de la police, du renseignement, des Frères musulmans ou même des contestataires si les manifestants refusaient de négocier. «Nous ne pouvons pas supporter cela plus longtemps (…) Cette crise doit prendre fin le plus tôt possible», a-t-il dit.

 

Il a encore alimenté le scepticisme des activistes en estimant que «la culture de la démocratie est encore très éloignée» de celle de l'Égypte et en annonçant qu'un collège de juges désignés par le gouvernement et dominé par des pro-Moubarak proposerait des amendements constitutionnels à soumettre à un référendum. Il a toutefois accepté l'idée d'une supervision internationale des élections prévues pour septembre.

 

«Il menace de décréter la loi martiale, ce qui veut dire que tout le monde va être écrasé sur la place» Tahrir, a réagi Abdul-Rahman Samir, un porte-parole de la coalition regroupant les cinq principaux mouvements de jeunesse à l'origine des manifestations dans le centre de la capitale. «Mais qu'est-ce qu'il fera avec le reste des 70 millions d'Égyptiens qui nous suivront après ? (…) Nous faisons la grève, manifesterons et nous ne négocierons pas jusqu'à ce que Moubarak démissionne», a-t-il lancé.

 

Près de 10.000 personnes étaient massées sur la place Tahrir mercredi, au 16e jour de cette contestation sans précédent. À quelques rues de là, 2.000 autres bloquaient le Parlement et exigeaient sa dissolution. L'armée s'est déployée sur place. Sur la place, des manifestants ont une nouvelle fois dormi sous les chars qui les encerclent pour prévenir tout mouvement des véhicules.

 

Et pour la première fois, les militants ont appelé à des grèves, défiant le vice-président qui a jugé les appels à la désobéissance civile «très dangereux pour la société». «Nous ne pouvons pas accepter cela du tout», a-t-il prévenu.

 

Les grévistes des télécommunications, rassemblés à Ramsès, dénoncent leur hiérarchie : «Voleurs ! Voleurs ! Voleurs !»

 

Des grèves généralement suivies par quelques centaines de personnes à chaque fois ont éclaté à travers le pays, notamment parmi des fermiers, des employés de musée et de l'électricité au Caire, qui exigent du pain, des augmentations de salaire ou un changement de direction. De nombreuses entreprises avaient fermé leurs portes ces derniers jours à cause du couvre-feu. La plupart de ces débrayages ne semblent pas directement liés aux appels des manifestants de Tahrir mais certains grévistes ont menacé de rejoindre le mouvement, notamment quelque 8.000 manifestants qui ont jeté des pierres au gouverneur à Assiout, dans le centre-est du pays.

 

À Port Saïd, sur le Canal de Suez, environ 300 habitants d'un bidonville ont violemment protesté contre l'absence de logement décent. Ils ont monté des tentes sur la place des Martyrs, dans le centre-ville.

 

À Kharga, au sud-ouest du Caire, deux personnes qui manifestaient avec quelques centaines d'autres pour le limogeage d'un responsable policier accusé d'abus de pouvoir ont été tuées par la police mardi.

 

À Suez, c'était déjà le deuxième jour de grève. Environ 5.000 employés de diverses entreprises d'État ont manifesté sur leurs lieux de travail respectifs.

 

De leur côté, les meneurs de Tahrir ont appelé à une nouvelle «manifestation de millions» d'Égyptiens pour vendredi, mais ils prévoient cette fois plusieurs rassemblements dans différents quartiers du Caire, a précisé l'un des organisateurs, Khaled Abdel-Hamid. La manifestation monstre de la semaine dernière a réuni au moins 250.000 personnes sur la place.

 

À peu près autant d'Égyptiens s'y sont rassemblés de nouveau mardi pour accueillir leur héros, l'un des organisateurs de la mobilisation sur Internet, Wael Ghonim, 30 ans, un responsable local de Google récemment relâché après 12 jours de détention.

 

Les Frères musulmans ont quant à eux durci le ton mercredi. L'un de leurs chefs, Muhammed Mursi, a accusé l'armée d'avoir arrêté jusqu'à une centaine de «frères» et de les avoir torturés, pratiques qui ressemblent plus à la police. «Le président doit (…) partir», a-t-il dit, car «la transition n'a pas lieu».

 

Malgré l'agitation et le départ de dizaines de milliers d'étrangers, le plus célèbre site touristique d'Égypte, les pyramides de Gizeh, a rouvert mercredi.

 

Leur presse (AP), 9 février 2011.

 

 

Protest in Egypt Takes a Turn as Workers Go on Strike

 

Protesters demanding the overthrow of President Hosni Mubarak appeared on Wednesday to have recaptured the initiative in their battle with his government, demonstrating a new ability to mobilize thousands to take over Cairo’s streets beyond Tahrir Square and to spark labor unrest.

 

Striking museum workers outside the Supreme Council

of Antiquities in Cairo on Wednesday.

 

As reports filtered in of strikes and unrest spreading to other parts of the city and the country, the government seemed to dig in deeper. Mr. Mubarak’s handpicked successor, Vice President Omar Suleiman, warned Tuesday that the only alternative to constitutional talks was a “coup” and added: “We don’t want to deal with Egyptian society with police tools.”

 

But the pressure on Mr. Mubarak’s government was intensifying, a day after the largest crowd of protesters in two weeks flooded Cairo’s streets and the United States delivered its most specific demands yet, urging swift steps toward democracy. Some of the protesters drew new inspiration from the emotional interview on Egypt’s most popular talk show with Wael Ghonim, the online political organizer who was detained for two weeks.

 

At dawn on Wednesday, the 16th day of the uprising, hundreds of pro-democracy demonstrators remained camped out at Parliament, where they had marched for the first time on Tuesday. There were reports of thousands demonstrating in several other cities around the country while protesters began to gather again in Tahrir Square, a few blocks from Parliament.

 

 

 

 

By midday, hundreds of workers from the Health Ministry, adjacent to Parliament and a few hundred yards from Tahrir Square, also took to the streets in a protest whose exact focus was not immediately clear, Interior Ministry officials said.

 

Violent clashes between opponents and supporters of Mr. Mubarak led to more than 70 injuries in recent days, according to a report by Al Ahram — the flagship government newspaper and a cornerstone of the Egyptian establishment — while government officials said the protests had spread to the previously quiet southern region of Upper Egypt.

 

In Port Said, a city of 600,000 at the mouth of the Suez Canal, protesters set fire to a government building and occupied the city’s central square. There were unconfirmed reports that police fired live rounds on protesters on Tuesday in El Kharga, 375 miles south of Cairo, resulting in several deaths. Protesters responded by burning police stations and other government buildings on Wednesday, according to wire reports.

 

 

 

On Tuesday, the officials said, thousands protested in the province of Wadi El Jedid. One person died and 61 were injured, including seven from gunfire by the authorities, the officials said. Television images also showed crowds gathering in Alexandria, Egypt’s second-largest city.

 

Before the reports of those clashes, Human Rights Watch reported that more than 300 people have been killed since Jan. 25.

 

Increasingly, the political clamor for Mr. Mubarak’s ouster seemed to be complemented by strikes in Cairo and elsewhere.

 

In the most potentially significant action, about 6,000 workers at five service companies owned by the Suez Canal Authority — a major component of the Egyptian economy — began a sit-in on Tuesday night. There was no immediate suggestion of disruptions to shipping in the canal, a vital international waterway leading from the Mediterranean to the Red Sea. But Egyptian officials said that total traffic declined by 1.6 percent in January, though it was up significantly from last year. 

 

More than 2,000 textile workers and others in Suez demonstrated as well, Al Ahram reported, while in Luxor thousands hurt by the collapse of the tourist industry marched to demand government benefits. There was no immediate independent corroboration of the reports.

 

At one factory in the textile town of Mahalla, more than striking 1,500 workers blocked roads, continuing a long-running dispute with the owner. And more than 2,000 workers from the Sigma pharmaceutical company in the city of Quesna went on strike while some 5,000 unemployed youth stormed a government building in Aswan, demanding the dismissal of the governor.

 

For many foreign visitors to Egypt, Aswan is known as a starting point or destination for luxury cruises to and from Luxor on the Nile River. The government’s Ministry of Civil Aviation reported on Wednesday that flights to Egypt had dropped by 70 percent since the protests began.

 

In Cairo, sanitation workers demonstrated around their headquarters in Dokki.

 

While state television has focused its coverage on episodes of violence that could spread fear among the wider Egyptian public and prompt calls for the restoration, Al Ahram’s coverage was a departure from its usual practice of avoiding reporting that might embarrass the government.

 

In the lobby of the newspaper, journalists on Wednesday were in open revolt against the newspaper’s management and editorial policies.

 

Some called their protest a microcosm of the Egyptian uprising, with young journalists leading demands for better working conditions and less biased coverage. “We want a voice,” said Sara Ramadan, 23, a sports reporter.

 

The turmoil at the newspaper has already changed editorial content, with the English-language online edition openly criticizing what it called “the warped and falsified coverage by state media” of the protests in Tahrir Square and elsewhere.

 

The paper described how “more than 500 media figures” issued a statement declaring “their rejection of official media coverage of the January 25 uprising and demanded that Minister of Information Anas El-Fikki step down.”

 

Members of the Journalists Syndicate moved toward a no-confidence vote against their leader, Makram Mohamed Ahmed, a former Mubarak speech writer, the daily Al Masry Al Youm reported on its English-language Web site.

 

Several of the dozens of protesters occupying the lobby on Wednesday said the editor of the English-language division heads to the square to join the protests every night, joined by many of the staff.

 

The scattered protests and labor unrest seemed symptomatic of an emerging trend for some Egyptians to air an array of grievances, some related to the protests and some of an older origin.

 

The government’s bid to project its willingness to make concessions has had limited success. On Tuesday, Vice President Suleiman announced the creation of a committee of judges and legal scholars to propose constitutional amendments.

 

But all the members are considered Mubarak loyalists.

 

The Obama administration was continuing its efforts to influence a transition. Vice President Joseph R. Biden Jr. called Mr. Suleiman on Tuesday to ask him to lift the 30-year emergency law that the government has used to suppress and imprison opposition leaders, to stop imprisoning protesters and journalists, and to invite demonstrators to help develop a specific timetable for opening up the political process. He also asked Mr. Suleiman to open talks on Egypt’s political future to a wider range of opposition members.

 

Mr. Suleiman has said only that Egypt will remove the emergency law when the situation justifies its repeal, and the harassment and arrest of journalists and human rights activists has continued even in the last few days.

 

And while he raised the prospect of a coup, he also said, “we want to avoid that — meaning uncalculated and hasty steps that produce more irrationality.”

 

“There will be no ending of the regime, nor a coup, because that means chaos,” Mr. Suleiman said. And he warned the protesters not to attempt more civil disobedience, calling it “extremely dangerous.” He added, “We absolutely do not tolerate it.”

 

On Tuesday, young organizers guiding the movement from a tent city inside Tahrir Square, or Liberation Square, showed the discipline and stamina that they say will help them outlast Mr. Mubarak and Mr. Suleiman, even if their revolt devolves into a war of attrition.

 

Many in the crowd, for example, said they had turned out because organizers had spread the word over loudspeakers and online media for demonstrators to concentrate their efforts on just Tuesdays and Fridays, enabling their supporters to rest in between. And while Mr. Mubarak remains in office, they say, there is no turning back.

 

Many in the crowd said discussed the inspiration they drew from the interview with the freed organizer, Mr. Ghonim. A Google executive, he had been the anonymous administrator of a Facebook group that enlisted tens of thousands to oppose the Mubarak government by publicizing a young Egyptian’s beating death at the hands of its reviled police force.

 

In the tearful conversation on Egypt’s Dream TV, Mr. Ghonim told the story of his “kidnapping,” secret imprisonment in blindfolded isolation for 12 days and determination to overturn Egypt’s authoritarian government. Both Mr. Ghonim and his interviewer, Mona el-Shazly, appeared in Tahrir Square Tuesday to cheer on the revolt.

 

Some protesters said they saw the broadcast as a potential turning point in a propaganda war that has so far gone badly against them, with the state-run television network and newspapers portraying the crowds in Tahrir Square as a dwindling band of obstructionists doing the bidding of foreign interests.

 

Organizers had hinted in recent days that they intended to expand out of the square to keep the pressure on the government. Then, around 3 p.m., a bearded man with a bullhorn led a procession around the tanks guarding the square and down several blocks to the Parliament. Many of the protesters still wore bandages on their heads from a 12-hour war of rocks and stones against Mubarak loyalists a few days before.

 

“Parliament is a great pressure point,” said Ahmed el-Droubi, a biologist. “What we need to do is unite this protest and Tahrir, and that is just the first step. Then we will expand further until Mr. Mubarak gets the point.”

 

Back in Tahrir Square, more members of the Egyptian elite continued to turn up in support of the protestors, including the pop star Shireen Abdel Wahab and the soccer goalkeeper Nader al-Sayed. Brigades of university employees and telephone company employees joined the protests, as did a column of legal scholars in formal black robes.

 

Many at the protests buttonholed Americans to express deep disappointment with President Obama, shaking their heads at his ambiguous messages about an orderly transition. They warned that the country risked incurring a resentment from the Egyptian people that could last long after Mr. Mubarak is gone. 

 

Leur presse (David D. Kirkpatrick,
New York Times), 9 février.

 

 

Extrême violence en province

 

Le Caire, 9 février 2011. Tous les yeux sont rivés sur le Caire, vitrine de la toute nouvelle «tolérance démocratique» du nouveau gouvernement de Omar Suleiman et de son premier ministre Ahmed Chafik. Loin des caméras de télévision et de l'attention internationale, la province, elle, connaît depuis deux jours une escalade de la barbarie.

 

Les «garanties» et la «bonne volonté» affichée du nouveau gouvernement n'ont aucune réalité.

 

Les forces de police, quasiment absentes du Caire, sont déployées en province à grande échelle, notamment à Mahallah — ville ouvrière, capitale de l'industrie textile.

 

Les baltageyyas (policiers en civils et hommes de main armés) sont à nouveau lancés contre la population dans plusieurs villes : Suez, Wadi el Guedid, Tanta

 

al-Wadi al-Jadid

 

Le CHU d'Assiout (Haute Égypte) rapporte que 61 personnes ont été blessées hier soir à l'arme automatique. 8 morts. Alexandrie connaît des affrontements et des violences du même ordre.

 

Ce qui frappe à Mahallah, c'est de voir réapparaître sur la scène les camions anti-émeute de la police, et que ceux-ci cohabitent avec les chars d'une armée passive.

 

Laissez-faire, donc, de la part de l'armée.

 

L'armée ne peut pas se permettre de tirer sur les manifestants. C'est tout simplement inconcevable. Elle peut en revanche se retirer de la partie ou ne pas prendre part aux confrontations sanglantes. C'est ce que l'on voit dans la vidéo fournie ci-dessous où un fourgon de la police fonce dans les manifestants en fauchant ceux qui se trouvent sur son passage. Par dizaines, des manifestants encerclent le fourgon et le renversent.

 

Il semblerait que tout soit fait pour que la population se retourne contre son armée et que, «légitimement», celle-ci réplique. C'est grave.

 

 

Cris d’Égypte, 9 février.

 

 

Grève des métalos et des dockers du canal à Suez

Steel and Canal shipyard workers strike in Suez continues

 

Wednesday was another day of industrial action in Suez.

 

 

In an escalation of industrial action in Suez, workers at the national and Egyptian Steel companies and the Suez Canal Port Authority shipyard were among those staging strikes and sit-ins for being deprived their material rights.

 

Aly Hussein, a shipyard worker, confirmed that the sit-in was in protest at the management's insistent refusal to support chronically ill workers, despite their poor health being on account of their work. 1500 workers took part in the sit-in.

 

In National Steel's plant, the 500 striking workers accused the head of the management of denying them their rights. “Here we have been under conditions for six years and we won't be silent,” said Mohammed Sayed, a worker.

 

Egyptian Steel workers, for their part, staged a sit-in after blocking the road. Workers stated that they receive the lowest wages despite the pollution they endure. 

 

Said Abdel Naby - Ahram Online, 9 février.

 

 

Grève dans cinq entreprises du canal de Suez

Five Suez Canal companies workers go on strike, no major disruptions witnessed yet

 

Workers from 5 service companies owned by Suez Canal Authority in the cities of Suez, Port-Said and Ismailia began an open-ended sit in today.

 

Over 6000 protesters have agreed that they will not go home today once their shift is over and will continue their sit-in in front of the company's headquarters until their demands are met. They are protesting against poor wages and deteriorating health and working conditions and demanded that their salaries and benefits meet the standard of those working for the Suez Canal Authority.

 

A senior official from the Suez Canal Authority told Ahram online that the Suez Canal didn't witness any disruptions today, and that disruptions are not expected in the days to come.

 

“The strike will not affect the operation of the Suez Canal and movement of ships. These companies work in areas far from the canal zone and movement of ships,”  a senior official told Reuters.

 

46 ships crossed the Canal today. 

 

Ahram Online, 8 février. 

 

 

 Égypte : le pouvoir brandit la menace de l'armée, la révolte s'étend

 

Le pouvoir contesté du président Hosni Moubarak a averti mercredi que l'armée pourrait intervenir en cas de «chaos» en Égypte, au 16e jour d'une mobilisation populaire tenace marqué par des manifestations hostiles au Parlement et au gouvernement.

 

La révolte a touché une ville à 400 km au sud du Caire, El Kharga, où cinq personnes blessées dans des heurts entre manifestants et policiers qui ont fait usage de balles réelles ont succombé, selon des sources médicales. Une centaine d'autres ont été blessées.

 

 

 

À la contestation politique se sont ajoutés plusieurs mouvements sociaux portant sur les salaires ou les conditions de travail, dans les arsenaux de Port-Saïd (nord-est), dans plusieurs sociétés privées travaillant sur le canal de Suez (est) ou encore à l'aéroport du Caire.

 

Maintenant la pression, la Maison Blanche a estimé que la poursuite de la mobilisation populaire en Égypte montrait que les réformes politiques n'étaient encore pas suffisantes, alors que le département d'État a encouragé l'armée égyptienne à continuer à faire preuve de modération.

 

Durcissant le ton à l'égard des manifestants qui ont rejeté toutes les mesures d'apaisement du régime, le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit a prévenu que «l'armée interviendrait en cas de chaos pour reprendre les choses en main».

 

«Si cela arrive (…), les forces armées se verront obligées de défendre la Constitution et la sécurité nationale de l'Égypte. Nous serons dans une situation très dangereuse», a-t-il dit, selon l'agence officielle Mena qui reprenait une interview accordée par le ministre à la chaîne Al-Arabiya.

 

Déjà mardi, le vice-président Omar Souleimane avait averti qu'une fin immédiate du régime «signifierait le chaos».

 

Mais les manifestants semblaient refuser de lâcher prise, exigeant rien de moins que le départ immédiat de M. Moubarak, 82 ans, qui a promis de s'effacer à la fin de son mandat en septembre et formé une commission pour amender des articles de la Constitution contestés par l'opposition et liés à la présidentielle.

 

Sur la place Tahrir, rond-point du Caire devenu symbole du mouvement déclenché le 25 janvier, des dizaines de milliers de manifestants ont encore réclamé le départ du chef de l'État, qui a gouverné l'Égypte d'une main de fer pendant près de 30 ans.

 

«Je n'ai pas peur, j'ai déjà vu la mort», a assuré Ahmad Talal, un étudiant de 25 ans, parmi une foule dense agitant des drapeaux égyptiens. «Je ne crains pas les paroles ou les menaces d'Omar Souleimane et de son gouvernement, parce que nous sommes là pour gagner notre liberté et celle de notre pays.»

 

Les propos de M. Souleimane ont été dénoncés par l'opposition, dont les Frères musulmans, bête noire du régime. «Il s'agit d'une menace inacceptable aux yeux du peuple égyptien», a affirmé Mohamed Moursi, un responsable de la confrérie. «Tout le monde est d'accord pour continuer (à manifester) quelles que soient les menaces.»

 

 

Près de la place Tahrir, des centaines de personnes ont encerclé le Parlement et le siège du gouvernement, situés l'un en face de l'autre. Les deux bâtiments étaient protégés par des blindés et le Conseil des ministres a dû se tenir dans un autre lieu.

 

Les manifestants anti-gouvernementaux ont été galvanisés par la foule monstre rassemblée la veille place Tahrir, où, selon des photographes de l'AFP, le nombre des protestataires a été le plus important depuis le début de la contestation.

 

La révolte a aussi touché la ville d'Assiout, au sud du Caire, où des manifestants anti-Moubarak ont bloqué une voie de chemin de fer et coupé une autoroute reliant le nord et le sud du pays à l'aide de pneus brûlés.

 

Des manifestants ont également saccagé un bâtiment officiel dans la ville de Port Saïd (nord-est), à l'entrée méditerranéenne du canal de Suez, et incendié la voiture du gouverneur.

 

Parallèlement, la vie reprenait au Caire son cours dans la journée, la plupart des commerces ayant rouvert dans la capitale. Mais en soirée le couvre-feu reste en vigueur au Caire, à Alexandrie (nord) et Suez (est) de 20H00 (18H00 GMT) à 06H00 (04H00 GMT).

 

Entretemps, les Frères musulmans ont réaffirmé qu'ils ne recherchaient pas le pouvoir, alors que beaucoup, en particulier en Occident, redoutent l'émergence d'une Égypte islamiste.

 

Depuis le 3 février, les manifestations se déroulent le plus souvent dans le calme et l'armée n'est intervenue contre les protestataires. Des heurts entre policiers et manifestants les premiers jours, puis entre pro et anti Moubarak le 2 février, ont cependant fait près de 300 morts, selon l'ONU et Human Rights Watch, ainsi que des milliers de blessés.

 

Leur presse (Agence Faut Payer), 9 février.

 

 

 

Déferlante de grèves

Egypt: A new wave of workers strikes and sit-ins

 

Mass protests demanding change have triggered a fresh wave of mass strikes and workers’ sit-ins across the country Wednesday, spotlighting long-ignored economic demands.

 

Following the “Million Man” demonstrations and mass strikes that escalated across Egypt on Tuesday, a new wave of mass strikes and workers' sit-ins also spread on Wednesday.

 

 

Ahram Online has been receiving continuous reports of strikes breaking out in both public and private companies across the country, many of which are still being confirmed. At the time of publishing, the Center for Trade Union and Workers Services (CTUWS) had confirmed the following:

 

More than 2000 workers started a strike in Helwan’s silk factories and circulated the office of the company’s chairman demanding his exclusion.

 

Thousands of workers have started a strike in Helwan’s coke factories demanding higher wages and full-time contracts.

 

In Mahala's Spinning and Weaving factory, hundreds started a sit-in in front of the administration building.

 

In Kafr El-Zaiat hospital, 1500 nurses started a sit-in demanding their late wages.

 

Four hundred workers in Suez’s Egypt National Steel Factory started an open strike demanding higher wages.

 

In Menoufeia, more than 750 of Schweppes factory workers started a sit-in demanding higher wages.

 

More than 800 of the spinning and weaving workers in Menoufeia started a sit-in demanding higher wages.

 

In Cairo, 200 workers from the General Committee for Drug Supervision started a sit-in demanding full time contracts and higher wages.

 

Apart from the demands calling for democratic reforms that have triggered Egypt’s mass protests, social and economic needs have been at the core of the country’s political unrest in recent years.

 

Although a 2010 court ruling demanded that a new minimum wage be set, the government promised to set a minimum of only LE400 per month (about $70), allowing tensions to soar. 

 

Ahram Online, 9 février.

La Haute Égypte rejoint la révolution

Upper Egypt joins the revolution

 

Local and foreign press coverage of Egypt’s pro-democracy protests has mainly focused on Tahrir Square at the heart of Egypt’s capital in Cairo. Little attention has been paid to Upper Egypt, however, where renewed protests and violence has unfolded over the past two days. Relatively calm since the beginning of the protests on 25 January, the Upper Egyptian region has now fully entered the nationwide protest movement.

 

 

Violent clashes erupted Tuesday between policemen and demonstrators in al-Kharga, a city in the governorate of Wadi al-Gedid, 275km from Assiut.

 

A police officer cursed protesters standing by a local coffee shop, who replied by throwing stones at a police vehicle. The situation quickly degenerated when policemen opened fire with live ammunition at protesters, who replied by throwing Molotov cocktails at the police station. Protesters set fire to the nearby courthouse, the Traffic Regulation Authority building and the ruling National Democratic Party headquarters as violent clashes resulted in 69 injured and 3 deaths. Some victims were transported to the University Hospital in Assiut, which received orders not to disclose any information to journalists. Throughout the day, the police sent reinforcements and the clashes remained ongoing.

 

In Assiut, a small scale youth demonstration of 300 participants began on 25 January, and all of the demonstrators were immediately arrested by security forces. They were beaten by the police and detained for two days, despite a prosecutor’s order for their release. Since that time, protesters there have continued to organized city-wide demonstrations.

 

Samir Khachaba, former secretary of the Lawyers’ Syndicate, said that over 15,000 protesters demonstrated on Tuesday in downtown Assiut. They called for Egyptian President Hosni Mubarak to step down.

 

Khachaba, who was involved in securing the release of jailed demonstrators during the past two weeks, explained that “people have been afraid for a very long time.” “The latest parliamentary elections have been particularly violent with state-hired thugs intimidating people,” he said. “But today, people have overcome their fear partly thanks to the inspiring demonstrations happening in Tahrir.”

 

Traditionally a rather depoliticized region, Upper Egypt’s protests are motivated by social and economic factors, according to Amr Choubaki, a researcher at Al-Ahram Center for Political and Strategic Studies. “The demonstrators in Upper Egypt are not activists. But the frustration caused by their economic and social situation is increasing, coupled with the feeling of being completely marginalized from the decision-making process,” he said.

 

Diaa Rachwane, an analyst from the Al-Ahram Center who originally hails from Upper Egypt, explained that people from this region, under the constant threat of repression, have rarely rebelled against the state. “Since the time of the pharaohs, the State has always maintained a strong presence in Upper Egypt, instilling both fear and respect among the population. Rachwane explained that escalating protests in Upper Egypt were spurred by economic problems such as a recent bread and flour shortage in local bakeries.

 

In the Beni Shouqeir village in the Manfalout district of Assiut, around 8000 people blocked roads on Wednesday with burning tree trunks. They attacked cars that attempt to pass, according to witnesses.

 

“What’s happening now is a spontaneous outburst,” said Rachwane. “People had a limited experience in conducting demonstrations; even those in Tahrir square required time to acquire it.”

 

The people in Assiut direct their anger at governmental buildings like the regional museum because “these buildings seem to represent local symbols of government injustice,” he added. In Luxor, the government appropriated farmers’ land belonging to farmers. Farmers now camp in these lands with the intention of staying.

 

Rachwane believes that the unrest will continue as long as the regime makes no real concessions. 

 

Mai El-Wakil, Louise Sarant, 
Al-Masry Al-Youm, 9 février.

 

 

Grève des chemins de fer, traffic interrompu

Trains disrupted as 1000s of railway employees strike

 

Some 3000 Egyptian National Railways (ENR) employees went on strike demanding that Transport Minister Atef Abdel Hamid reconsider their incentives. The protesters sat on railway lines, disrupting train services, and threatened not to move until their demands are met.

 

 

Egyptian Railway Authority (ERA) head Mustafa Qenawi along with a number of ERA management held talks with the protesters in an attempt to break the strike and restore train services.

 

An official source at the Transport Ministry told Al-Masry Al-Youm that the ENR had received instructions to respond to all of the demands and to resolve the strike peacefully.

 

Meanwhile, Public Transport Authority (PTA) drivers and employees said they will begin a strike on Thursday to demand that their incentives be reconsidered. One driver told Al-Masry Al-Youm that the strike will begin at the PTA’s Nasr City main branch and that bus services will be suspended until their demands are achieved.

 

Khair Ragheb - Al-Masry Al-Youm, 9 février.

 

 


11-02-09 - Libération -- Egypte le gouvernement évoque une intervention de l'armée en cas de chaos

09/02/2011 à 11h47

Egypte: le gouvernement évoque une intervention de l'armée en cas de chaos

Le récit de la journée de mercredi

LIBERATION.FR (avec AFP)

Les manifestants se rassemblent sur la place Tahrir au Caire, le 9 février 2011. (AFP Patrick Baz)

L'ESSENTIEL - Au 16e jour consécutif de protestation, la mobilisation des Egyptiens contre le régime de Moubarak ne faiblit pas. Bien au contraire: hier, les manifestations ont été les plus importantes depuis le début du mouvement, le 25 janvier (lire le récit de la journée de mercredi).

Aujourd'hui, des manifestants ont bloqué l'accès au Parlement. Dans le Sud, des affrontements entre police et manifestants ont fait au moins trois morts et plus de cent blessés.

Le gouvernement tente de hausser le ton: l'armée pourrait intervenir en cas de chaos, a fait savoir le ministre des Affaires étrangères.

La Maison blanche juge ce soir que la poursuite de la mobilisation montre que les réformes engagées ne suffisent pas.

Amr Moussa, homme politique égyptien populaire, y compris parmi les manifestants, affirme que le risque d'une Egypte islamiste "n'existe pas". Les Frères musulmans répètent qu'ils ne "recherchent pas le pouvoir".

Opposant sur la place Tahrir, le 9 février (Suhaib Salem / Reuters)

Les Etats-Unis jugent les réformes insuffisantes

La Maison Blanche a estimé mercredi que la poursuite de la mobilisation populaire en Egypte montrait que les réformes politiques n'avaient jusqu'ici pas été suffisantes.

Le porte-parole du président Obama, Robert Gibbs, a aussi réitéré l'appel des autorités américaines à des "mesures claires et concrètes", ainsi qu'à des "changements irréversibles" dans le fonctionnement du gouvernement égyptien.

Selon le chef de la diplomatie, l'armée pourrait intervenir en cas de chaos

L'armée pourrait intervenir en cas de chaos en Egypte. C'est ce qu'a affirmé mercredi le ministre des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit cité par l'agence officielle Mena.

"Lorsque nous nous engageons dans un processus constitutionnel, nous protégeons le pays des tentatives de certains aventuriers qui veulent prendre le pouvoir et superviser la période de transition", a déclaré M. Aboul Gheit, selon la Mena, qui reprend une interview accordée par le ministre à la chaîne Al-Arabiya.

"Si cela arrive (...), les forces armées se verront obligées de défendre la Constitution et la sécurité nationale de l'Egypte. Nous serons dans une situation très dangereuse", a-t-il ajouté.

Cette déclaration a été dénoncée par l'opposition et notamment par les Frères musulmans. "Les manifestants ont imposé une nouvelle légitimité et cette légitimité doit être respectée et ne peut être menacée", a affirmé Mohamed Moursi, un responsable de la confrérie. "Tout le monde est d'accord pour continuer (à manifester) quelles que soient les menaces", a-t-il poursuivi.

 

--> A lire: "J'ai découvert une Egypte magnifique ici", le reportage de notre envoyé spécial au Caire, Christophe Ayad. Place Tahrir, et dans les différents endroits de la ville où la contestation s'est étendue ces derniers jours, il flotte une atmosphère de fin de règne.

Place Tahrir, le 9 février (Dylan Martinez / Reuters)

Trois morts et une centaine de blessés dans une ville du Sud

Au moins cinq personnes ont été tuées et une centaine blessées lors d'affrontements entre la police et des manifestants dans le sud de l'Egypte, indiquent des sources médicales.

 

Les manifestations ont commencé lundi dans la ville d'El Kharga, à plus de 400 kilomètres au sud du Caire, et ont dégénéré mardi après qu'un policier eut insulté les protestataires, a expliqué un responsable de la sécurité sous le couvert de l'anonymat.

El-Khargo, au sud de l'Egypte (Capture d'écran Google maps)

La police a alors tiré à balles réelles contre des manifestants, faisant une centaine de blessés. Trois des blessés ont succombé mercredi, selon ce responsable, tandis que des sources médicales ont fait état de cinq décès.

A l'annonce des décès, la foule en colère a réagi en mettant le feu à sept bâtiments officiels, dont deux commissariats, un tribunal et le siège local du parti du président Hosni Moubarak, le Parti national démocrate (PND).

--> A lire aussi: "Egypte, extrême violence en province", sur notre blog "Cris d'Egypte", tenu par Aalam Wassef.

"En province, à l'abri des caméras de télévision, une violence policière bat son plein", alerte le blogueur, qui interpelle aussi sur le positionnement ambigu de l'armée.

Capture d'écran

Blocage du Parlement

Plusieurs centaines de manifestants tentaient mercredi de bloquer l'accès au Parlement égyptien au Caire, dans le cadre d'une vaste campagne destinée à faire tomber le régime du président Hosni Moubarak.

Le Parlement, dominé par le Parti national démocrate (PND) de M. Moubarak, était protégé par des militaires et des blindés, mais aucune violence n'avait éclaté mercredi matin.

Les protestataires étaient assis devant le bâtiment pour en bloquer l'entrée, non loin de la place Tahrir, au centre de la capitale, occupée depuis près de deux semaines par les manifestants.

Des manifestants campent devant le Parlement égyptien, au Caire, le 9 février 2011 (AFP Mohammed Abed).

"Nous sommes venus pour empêcher les membres du PND d'entrer. Nous resterons jusqu'à ce que nos demandes soient satisfaites ou nous mourrons ici", a déclaré à l'AFP Mohammed Abdallah, 25 ans, tandis que la foule entonnait des slogans anti-Moubarak et agitait des drapeaux égyptiens.

"Le peuple n'a pas élu ce parlement", a affirmé Mohammed Sobhi, un étudiant de 19 ans.

Dans une tentative d'apaisement, le gouvernement a annoncé des réformes constitutionnelles et M. Moubarak, 82 ans et presque 30 ans à la tête de l'Etat, a promis de ne pas briguer un nouveau mandat en septembre, mais ces promesses ne semblent pas avoir convaincu les opposants qui réclament toujours sa démission immédiate.

Les Frères musulmans disent ne pas "rechercher le pouvoir"

Les Frères musulmans, principale force d'opposition en Egypte, ont assuré mercredi ne pas "rechercher le pouvoir" malgré leurs appels nourris au départ immédiat du président Moubarak.

"Ce n'est pas une personne, un parti ou un groupe qui mène les manifestations. Personne ne peut prétendre qu'il mène la foule", a affirmé Mohamed Moursi, un haut responsable du mouvement, officiellement interdit par les autorités égyptiennes depuis plus d'un demi-siècle.

Il a rappelé que la confrérie ne souhaitait pas présenter de candidat à la prochaine élection présidentielle.

Les Frères musulmans participent aux côtés d'autres forces de l'opposition à un dialogue avec le régime, initié par le vice-président Omar Souleimane, mais selon M. Moursi, ce dialogue entamé dimanche semble manquer de "sérieux".

"Certains semblent croire qu'il s'agit d'un monologue. Nous voulons un dialogue", a-t-il expliqué.

Pour Amr Moussa, le risque d'une Egypte islamiste "n'existe pas"

Le risque, craint par l'Occident de l'émergence d'une Egypte islamiste, n'existe pas, selon le secrétaire général de la Ligue arabe, l'Egyptien Amr Moussa, pour qui la "révolution" dans son pays ne va pas faiblir.

Amr Moussa, le 15 janvier 2011 (Asmaa Waguih / Reuters)

"Ce risque n'existe pas. Je suis bien conscient de ce dilemme occidental. Il agite les Occidentaux au point que certains de leurs intellectuels et responsables politiques sont prêts à sacrifier la démocratie au nom de leur peur de la religion" mais "leur analyse est fausse et c'est une mauvaise politique", souligne Amr Moussa dans un entretien publié mercredi par le journal Le Monde (lire une partie ici).

"Les Frères musulmans n'ont pas été les meneurs et ne sont toujours pas aujourd'hui les meneurs de la révolution égyptienne. Ils y participent, c'est tout", ajoute-t-il.

"Cette révolution est avant tout celle de la jeunesse et des classes moyennes et, si elle aboutit, le message envoyé aux pays arabes et au reste du monde sera très fort, justement parce qu'elle n'est en aucun cas liée à la religion ou à un groupe religieux. Regardez la composition des manifestants: il y a des chrétiens et des musulmans", relève aussi Amr Moussa.

Pour ce responsable, le rassemblement quotidien des manifestants "n'a rien à voir avec une faction, que ce soit celle de Frères musulmans ou une autre".

"Autre exemple, alors que les forces de sécurité ont déserté les rues, la synagogue du centre-ville, non protégée, est restée indemne. Elle n'a pas reçu un jet de pierre ou un graffiti. Pas un seul incident ne s'est produit", relève-t-il.

Selon lui, le mouvement de contestation ne va pas faiblir. Sur la place Tahrir, "arrivent chaque jour différentes catégories de personnes réclamant le changement", note le secrétaire général dont les bureaux donnent sur cette place du Caire.

La semaine dernière, Amr Moussa n'avait pas exclu d'être candidat à une élection présidentielle en Egypte.

Et aussi...

Le satellite Nilesat relevant du gouvernement égyptien a rétabli la diffusion d'Al-Jazira après une suspension de onze jours.

Plusieurs mouvements sociaux portant sur les salaires ou les conditions de travail sont apparus dans les arsenaux de Port-Saïd (nord-est), dans plusieurs sociétés privées travaillant sur le canal de Suez (est) et à l'aéroport du Caire (sources syndicales et presse).

Les Palestiniens sont interdits d'entrée en Egypte. Les services d'immigration égyptiens ont reçu la consigne de ne pas laisser entrer les Palestiniens dans le pays, a indiqué mercredi à l'AFP un de leurs responsables, en précisant que douze Palestiniens avaient été renvoyés après avoir atterri à l'aéroport du Caire.

Le ministre de la Culture démissionne. Le nouveau ministre égyptien de la Culture, Gaber Asfour, a annoncé mercredi à l'AFP qu'il avait démissionné, quelques jours après sa nomination lors d'un remaniement ministériel effectué sous la pression des manifestations contre le régime.

M. Asfour, professeur d'université et critique littéraire, a invoqué des "raisons médicales" pour expliquer sa décision. Son entrée au gouvernement avait été critiquée par des intellectuels.


11-02-09 - Le Monde -- En Egypte, la pression de la rue est toujours vive

En Egypte, la pression de la rue est toujours vive

LEMONDE.FR avec AFP | 09.02.11 | 13h36  •  Mis à jour le 09.02.11 | 19h45

Manifestation d'opposants au régime de Hosni Moubarak, devant le Parlement égyptien, mercredi 9 février.AFP/MOHAMMED ABED

La tension ne faiblit pas en Egypte. Au Caire, plusieurs centaines de manifestants, toujours très mobilisés pour faire tomber le régime de Hosni Moubarak, tentaient, mercredi 9 février, de bloquer l'accès au Parlement, dominé par le Parti national démocrate (PND) du président égyptien, et au siège du gouvernement. Des militaires et des blindés protégeaient les bâtiments, mais aucune violence n'a été signalée.

"Nous sommes venus pour empêcher les membres du PND d'entrer. Nous resterons jusqu'à ce que nos demandes soient satisfaites ou nous mourrons ici", a déclaré Mohammed Abdallah, 25 ans, tandis que la foule entonnait des slogans anti-Moubarak et agitait des drapeaux égyptiens.

LE GOUVERNEMENT MENACE DE FAIRE INTERVENIR L'ARMÉE

En réaction, le ministre des affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a assuré que l'armée pourrait intervenir en cas de chaos "pour reprendre les choses en main". "M. Aboul Gheit a appelé à la préservation de la Constitution en vue d'empêcher le pays de sombrer dans le chaos", relate une interview accordée par le ministre à la chaîne Al-Arabiya.

Cette déclaration fait suite aux mises en garde d'Omar Souleiman. Mardi soir, le vice-président avait prévenu que si les manifestants ne s'asseyaient pas à la table des négociations, le pays pourrait être à la merci d'un coup d'Etat, engendrant le chaos.

MOBILISATION TOUJOURS TRÈS FORTE

Place Tahrir, au Caire, les manifestants ne semblaient toutefois pas vouloir lâcher prise mercredi, au seizième jour de révolte et au lendemain d'une nouvelle mobilisation monstre contre Hosni Moubarak. Sur ce rond-point devenu symbole du mouvement de contestation, les milliers de protestataires présents en permanence promettent de ne pas céder. Les organisateurs de la mobilisation ont fait part de leur projet de marcher vendredi, après la grande prière hebdomadaire, sur l'immeuble de la radio et télévision d'Etat, porte-voix du régime.

Les manifestants réclament, outre le départ immédiat de M. Moubarak, une nouvelle Constitution. Selon l'agence de presse officielle MENA, un comité nommé par le chef de l'Etat pour la remanier est tombé d'accord pour en changer six articles et envisage d'autres modifications.

La place Tahrir au Caire, mercredi 9 février.AFP/PATRICK BAZ

MOUVEMENTS SOCIAUX

Plusieurs mouvements sociaux portant sur les conditions de travail et les salaires ont par ailleurs fait leur apparition dans le pays. Des manifestations ont eu lieu mardi et mercredi dans les arsenaux de Port-Saïd, à l'entrée nord du canal de Suez, ainsi que chez plusieurs sociétés privées travaillant sur cet axe stratégique du commerce mondial.

A l'aéroport du Caire, des grèves ont affecté des sociétés de services ou de sécurité. Des fonctionnaires du département des statistiques gouvernementales ont également manifesté dans la capitale. Des grèves ont également été signalées dans des usines textiles de Mahallah, dans le delta du Nil, ou encore dans une société gazière du Fayyoum.

Des responsables égyptiens faisaient état d'un bilan d'au moins trois morts et une centaine de blessés ces deux derniers jours au cours d'affrontements entre police et manifestants à El Khargo, à 400 kilomètres au sud du Caire. Après que la police eut tiré à balles réelles contre des manifestants, la foule en colère a réagi en mettant le feu à sept bâtiments officiels, dont deux commissariats, un tribunal et le siège local du parti du PND.

Al-Jazira de nouveau diffusée sur Nilesat

Onze jours après avoir vu sa diffusion suspendue par le satellite Nilesat, relevant du gouvernement égyptien, Al-Jazira est de nouveau accessible en Egypte. "La diffusion sur Nilesat a été rétablie normalement", a déclaré mercredi un porte-parole de la chaîne.

Le ministre égyptien sortant de l'information, Anas el-Fekki, avait ordonné le 30 janvier l'interdiction d'Al-Jazira, une décision qui, pour la chaîne qatarie, visait à "faire taire le peuple égyptien".

La chaîne a toujours eu des relations tendues avec le gouvernement égyptien.
L'ensemble des journalistes d'Al-Jazira s'étaient vu révoquer leur accréditation en Egypte et, au total, depuis le début de la contestation en Egypte, treize membres de son équipe ont été arrêtés, le plus souvent brièvement.

>> Lire notre article sur la couverture de la révolte égyptienne par Al-Jazira.

11-02-09 - Libération -- «J'ai découvert une Egypte magnifique ici»

09/02/2011 à 17h40

«J'ai découvert une Egypte magnifique ici»

De notre envoyé spécial

Par CHRISTOPHE AYAD Envoyé spécial au Caire

Place Tahrir, au Caire, le 8 février. (Dylan Martinez / Reuters)

Quelque chose a basculé, mardi, en Egypte. C'est devenu évident la nuit dernière, devant le bâtiment de l'Assemblée du peuple, où plusieurs centaines de manifestants s'étaient installés pour dormir là, sur des nattes, enroulés dans des couvertures. C'est une rue assez courte, à 200 mètres de la place Tahrir, mais s'y trouvent l'équivalent de l'Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que le siège du Premier ministre. Elle est désormais fermée par une barricade improvisée, avec des barrières métalliques et de la tôle ondulée.

A une cinquantaine de mètres, l'armée a posté des blindés légers. Les bidasses s'excusent presque de contrôler l'identité de ceux qui viennent là et semblent avoir pour consigne de laisser passer tout le monde. Ils échangent des cigarettes et des blagues avec les manifestants, dont certains grimpent de temps à autre sur un char ou s'allongent dans le creux des chenilles. Un régime qui ne protège plus ses institutions, même fantoches, a perdu la partie...

Tout est stupéfiant dans cette révolution, à commencer par son calme, son civisme, le respect qui règne entre chaque individu. Wafaa, une jolie médecin légèrement voilée de 32 ans, passe la nuit là, sur le trottoir, emmitouflée dans une parka. Elle est venue avec sa soeur depuis Zagazig, dans le delta du Nil. Les deux jeunes femmes dorment à tour de rôle, au milieu de dizaines d'hommes qu'elles ne connaissent pas. C'est impensable en Egypte: «On n'a pas réfléchi, rigole la pédiatre, comme si elle venait de réaliser son audace. On peut pas rester comme ça devant la télé. Nos parents nous ont dit: "allez-y pour nous!" On a pris le bus et on est arrivées dans la journée. Des gens nous amènent du pain et du fromage, des commerçants viennent prêter des couvertures. Je ne me suis jamais sentie autant en sécurité de ma vie.»

Des manifestants dorment sur la place Tahrir, près d'un char de l'armée, le 8 février (AFP Patrick Baz)

«Je m'en fiche si je finis ruiné, au moins on sera libres»

Tout est nimbé dans le doux halo des réverbères. Ce qui frappe aussi, c'est le besoin insatiable de chacun de s'exprimer et d'être traité comme un individu à part entière, «pas comme une masse ou un troupeau, mais comme des êtres dignes de respect. C'est ça qu'on demande, le respect, la dignité.» Mohamed est plombier, il est venu d'Alexandrie: «Je paye de ma poche, c'est mon argent mais je m'en fiche si je finis ruiné, au moins on sera libres.» Il partage une natte avec Ahmed et Mohamed, qu'il vient de rencontrer le jour même.

Ils plaisantent: «Moubarak, démissionne, ma femme me manque et je veux rentrer à la maison», chantonne Amr. Mais entre deux blagues et trois cigarettes, il racontent une vie foulée aux pieds. Mohamed par exemple: «Je n'ai pas vu mon père avant l'âge de cinq ans. Il était emprisonné pour islamisme, c'est tout. Il n'a jamais été jugé, un jour ils l'ont relâché, c'est tout. On vit à dix dans trois pièces.»Un manifestant, place Tahrir (Suhaib Salem / Reuters)

Mohamed, 22 ans, se fiche de la religion, il pratique à peine. «Tout ce que je veux, c'est trouver un travail comme comptable, je suis diplômé depuis deux ans mais il n'y a rien. Rien. Le système ne marche pas, il faut tout changer. Ce régime nous a tous transformés en mendiants. On n'aurait pas besoin de l'aide américaine s'il n'y avait pas autant de corruption.» Il a vu circuler les chiffres faramineux -et non vérifiés- sur la fortune supposée des Moubarak: 40 à 79 milliards de dollars. Ça l'a révolté.

«J'ai le sang du type mort à côté de moi sur le coeur»

Ahmed, lui, ne veut plus quitter les manifs: «J'ai découvert une Egypte magnifique ici. Les gens s'aiment, se respectent, ils s'écoutent. On s'étonne nous-mêmes, on se découvre. Regardez comment ça se passe quand la police n'est pas là. On était traités comme des serfs dans ce pays. Mais depuis le vendredi 28 janvier, quand la police nous a tiré dessus alors qu'on voulait se rendre, je ne leur pardonnerai jamais. J'ai le sang du type mort à côté de moi sur le coeur.»

Mardi, les manifestations ont peut-être connu leur plus grosse affluence depuis le début de la révolte, le 25 janvier. Beaucoup de nouveaux venus, émus par le témoignage du cyberactiviste Wael Ghoneim, tout juste sorti de douze jours au secret, émus aussi par la publication des photos des «martyrs» dans la presse: des jeunes gens aux visages sympathiques, fauchés en pleine grâce. Beaucoup de fonctionnaires, qui ont repris le travail, viennent sur la place Tahrir après leurs heures de bureau. A partir d'aujourd'hui, ceux qui sont solidaires des manifestations, mais ne peuvent s'y rendre, sont invités à porter un vêtement ou un brassard rouge.

La présence de Wael Ghoneim a galvanisé la foule, place Tahrir, mardi. Ce cadre de Google a créé une page Facebook en hommage à Khaled Said, torturé à mort par la police égyptienne, en juin 2010. Il pose ici avec la mère du jeune homme.

Autre changement notable depuis hier: désormais l'on voit sur la place Tahrir d'anciens partisans de Moubarak, voire certains de ses propagandistes. C'est l'heure des opportunistes et des retournements de vestes. Le journaliste de télévision nationale, Amr Adib, s'est même vu refuser l'accès de la place: «Faut pas exagérer quand même», plaisante Ahmed. Le rédacteur en chef d'Al-Ahram, le principal quotidien gouvernemental, une quasi-institution d'Etat, a appelé à la démission de Moubarak lors d'une interview sur la BBC en arabe. Les ouvriers du goupe de presse pro-gouvernement Rose al-Youssef menacent de cesser le travail si la ligne éditoriale ne changeait pas.

L'heure des retournements de veste

Les manifestants évoquent l'idée d'aller investir la radio-télévision d'Etat, qui passe son temps à manipuler l'opinion, allant jusqu'à dire que cette contestation était fomentée et payée par des puissances étrangères. Mais là aussi, le ton commence à changer: le régime, qui a désespérément besoin de légitimité, cherche à récupérer l'élan du «25 janvier» et rend hommage aux jeunes...

Tout le pays ressemble à un glacier qui craque doucement avant l'avalanche. Avec une partie de la bourgeoisie, les corps constitués de l'Etat basculent aussi dans la contestation. Hier donc, le président de la Cour constitutionnelle, en grande tenue de magistrat suprême, a proclamé devant la foule que la seule souveraineté qui vaille était celle du peuple. Il répondait aux arguties du pouvoir sur la nécessité de maintenir Moubarak pour procéder aux nécessaires réformes de la Constitution d'ici à la présidentielle de septembre prochain, à laquelle le raïs chancelant a promis de ne pas se représenter.

Plus inquiétant encore que ce désaveu du plus haut juge du pays, des grèves commencent à gagner différents secteurs. On parle désormais d'un début de grève des employés du canal de Suez, ce qui porterait un coup fatal à l'économie du pays, déjà affectée par le crash de la saison touristique (1 million de touristes sont rentrés ces 3 dernières semaines) . «Vendredi, jure Mohamed, nous marcherons sur le palais présidentiel Ce sera le "jour de l'offensive". Il n'en a plus pour longtemps.» En fait, ce n'est plus seulement de Moubarak dont il est question maintenant, mais de tout le régime égyptien.

11-02-09 - The New York Times -- Labor Actions in Egypt Boost Protests

Labor Actions in Egypt Boost Protests

By KAREEM FAHIM and DAVID D. KIRKPATRICKFEB. 9, 2011

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A protester consoled a crying woman in front of the Egyptian Parliament building in Cairo on Wednesday. Credit Moises Saman for The New York Times

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CAIRO — Labor strikes and worker protests that flared across Egypt on Wednesday affected post offices, textile factories and even the government’s flagship newspaper, providing a burst of momentum to protesters demanding the resignation of President Hosni Mubarak, even as his government pushed back with greater force against the opponents’ demands.

The protests at the newspaper, Al Ahram, by freelance reporters demanding better wages and more independence from the government, snarled one of the state’s most powerful propaganda tools and seemed to change its tone: On Wednesday, the front page, which had sought for days to play down the protests, called recent attacks by pro-Mubarak protesters on Tahrir Square an “offense to the whole nation.”

In the face of the unrest, the country’s foreign minister delivered stern warnings that seemed to reflect the government’s growing impatience with the protests.



Foreign Minister Ahmed Aboul Gheit dismissed calls by Egyptian protesters and Vice President Joseph R. Biden Jr. to scrap the country’s emergency laws, which allow the authorities to detain people without charge.

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Striking museum workers outside the Supreme Council of Antiquities in Cairo on Wednesday. Credit Ben Curtis/Associated Press

“We have 17,000 prisoners loose in the streets out of jails that have been destroyed,” Mr. Aboul Gheit said during an interview with the NewsHour on PBS. “How can you ask me to sort of disband that emergency law while I’m in difficulty?”

The remarks about Mr. Biden reflected the complicated relationship between Mr. Mubarak’s government and the Obama administration, which had urged swift steps toward a political transition, then endorsed Mr. Mubarak’s remaining until the end of his term later this year. Since then, Mr. Biden has suggested that the United States still expects some immediate changes to be made.

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In Cairo, Abdel Azim Darwish, center, a top editor of Al Ahram, tried Wednesday to calm protesters in the newspaper’s lobby. Credit Scott Nelson for The New York Times

On Wednesday, the White House press secretary, Robert Gibbs, responded to the Egyptian government’s claims that such changes were premature, saying, “What you see happening on the streets of Cairo is not all that surprising when you see the lack of steps that their government has taken to meet their concerns.”

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That attempt to put some distance between the United States and Mr. Mubarak, though, was unlikely to impress the protesters, who say that the Obama administration, by continuing to back the president, also ignores their concerns.

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Credit The New York Times

By nightfall on Wednesday, more than 1,000 protesters prepared to sleep outside the Parliament building for a second night, a symbolic move that showed the opposition’s growing confidence as the protesters expanded the scope of their activism beyond Tahrir Square.



Reports from around the country of vigorous and sometimes violent protests also suggested a movement regaining steam.

Security officials said that 5 people died and more than 100 were injured during protests on Tuesday in El Kharga, 375 miles south of Cairo. Protesters responded Wednesday by burning police stations and other government buildings. In Asyut, protesters blocked a railway line. Television images showed crowds gathering again in Alexandria, Egypt’s second-largest city.

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Even protests that were not directly against Mr. Mubarak centered on the types of government neglect that have driven the call for him to leave power.

Protesters in Port Said, a city of 600,000 at the mouth of the Suez Canal, set fire to a government building, saying local officials had ignored their requests for better housing. And in one of the most potentially significant labor actions, thousands of workers for the Suez Canal Authority continued a sit-in on Wednesday, though there were no immediate suggestions of disruptions of shipping in the canal, a vital international waterway.

The deaths of protesters in El Kharga were a reminder of Egypt’s unsettled security picture.

And the recently appointed culture minister, Gaber Asfour, a literary critic, resigned Wednesday after pressure from his colleagues, according to Al Ahram.

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Outside groups, meanwhile, continued to try to take advantage of the Egyptian uprising. In an online forum, a group in Iraq affiliated with Al Qaeda called on Egyptians to “wage violent jihad to topple the regime in Egypt," according to Khaled Hamza, the editor of the Web site of the Muslim Brotherhood, Egypt’s largest opposition movement.

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The main area of the antigovernment protests, outlined above, expanded beyond Tahrir Square over the last two days and now stretches to the Parliament. Credit The New York Times; Satellite Image by Geoeye

He bristled at the comments, saying the revolt in Egypt was nonviolent and included “all sects, trends and religions.”

“Egyptians are capable of solving their problem without intrusion, meddling and prying from foreign groups such as Al Qaeda and similar groups advocating the use of violence,” he said.

Increasingly, the political clamor for Mr. Mubarak’s ouster seemed to be complemented by strikes nationwide. While many strikes seemed to focus on specific grievances related to working conditions, labor leaders suggested they were energized by protests against Mr. Mubarak.

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Rahma Refaat, a lawyer at the Center for Trade Union and Worker Services, said, “Most of those on strike say that we have discovered that the resources of our country have been stolen by the regime.”

The protest against the Suez Canal Authority began Tuesday night and was staged by about 6,000 workers. In Helwan, 6,000 workers at the Misr Helwan Spinning and Weaving Company went on strike, Ms. Refaat said.

More than 2,000 workers from the Sigma pharmaceutical company in Quesna began a strike while about 5,000 unemployed youths stormed a government building in Aswan, demanding the dismissal of the governor.

Postal workers protested in shifts, Ms. Refaat said. In Cairo, sanitation workers demonstrated outside their headquarters.

In Al Ahram’s lobby, journalists called their protest a microcosm of the Egyptian uprising, with young journalists leading demands for better working conditions and less biased coverage.

“Egypt before the 25th is different from Egypt after the 25th,” said Essam Saad, who does work for the newspaper, referring to Jan. 25, the first day of antigovernment protests. “What is happening now is going to clean up Al Ahram. This newspaper is supposed to be the newspaper of the people, not the newspaper of the regime and the government.”


11-02-09 - The Guardian -- Egypt's army 'involved in detentions and torture'

Egypt's army 'involved in detentions and torture'

Military accused by human rights campaigners of targeting hundreds of anti-government protesters

Army officers escort a prisoner away from Tahrir Square in Cairo, Egypt. The military – accused of involvement in torture – has always claimed to be a neutral force in the conflict. Photograph: Sean Smith for the Guardian

Chris McGreal in Cairo

Wednesday 9 February 2011 23.46 GMT Last modified on Tuesday 20 May 2014 07.41 BST

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The Egyptian military has secretly detained hundreds and possibly thousands of suspected government opponents since mass protests against President Hosni Mubarak began, and at least some of these detainees have been tortured, according to testimony gathered by the Guardian.

The military has claimed to be neutral, merely keeping anti-Mubarak protesters and loyalists apart. But human rights campaigners say this is clearly no longer the case, accusing the army of involvement in both disappearances and torture – abuses Egyptians have for years associated with the notorious state security intelligence (SSI) but not the army.

The Guardian has spoken to detainees who say they have suffered extensive beatings and other abuses at the hands of the military in what appears to be an organised campaign of intimidation. Human rights groups have documented the use of electric shocks on some of those held by the army.

Egyptian human rights groups say families are desperately searching for missing relatives who have disappeared into army custody. Some of the detainees have been held inside the renowned Museum of Egyptian Antiquities on the edge of Tahrir Square. Those released have given graphic accounts of physical abuse by soldiers who accused them of acting for foreign powers, including Hamas and Israel.

Among those detained have been human rights activists, lawyers and journalists, but most have been released. However, Hossam Bahgat, director of the Egyptian Initiative for Personal Rights in Cairo, said hundreds, and possibly thousands, of ordinary people had "disappeared" into military custody across the country for no more than carrying a political flyer, attending the demonstrations or even the way they look. Many were still missing.

"Their range is very wide, from people who were at the protests or detained for breaking curfew to those who talked back at an army officer or were handed over to the army for looking suspicious or for looking like foreigners even if they were not," he said. "It's unusual and to the best of our knowledge it's also unprecedented for the army to be doing this."

One of those detained by the army was a 23-year-old man who would only give his first name, Ashraf, for fear of again being arrested. He was detained last Friday on the edge of Tahrir Square carrying a box of medical supplies intended for one of the makeshift clinics treating protesters attacked by pro-Mubarak forces.

"I was on a sidestreet and a soldier stopped me and asked me where I was going. I told him and he accused me of working for foreign enemies and other soldiers rushed over and they all started hitting me with their guns," he said.

Ashraf was hauled off to a makeshift army post where his hands were bound behind his back and he was beaten some more before being moved to an area under military control at the back of the museum.

"They put me in a room. An officer came and asked me who was paying me to be against the government. When I said I wanted a better government he hit me across the head and I fell to the floor. Then soldiers started kicking me. One of them kept kicking me between my legs," he said.

"They got a bayonet and threatened to rape me with it. Then they waved it between my legs. They said I could die there or I could disappear into prison and no one would ever know. The torture was painful but the idea of disappearing in a military prison was really frightening."

Ashraf said the beatings continued on and off for several hours until he was put in a room with about a dozen other men, all of whom had been severely tortured. He was let go after about 18 hours with a warning not to return to Tahrir Square.

Others have not been so lucky. Heba Morayef, a Human Rights Watch researcher in Cairo, said: "A lot of families are calling us and saying: 'I can't find my son, he's disappeared.' I think what's happening is that they're being arrested by the military."

Among those missing is Kareem Amer, a prominent government critic and blogger only recently released after serving a four-year prison sentence for criticising the regime. He was picked up on Monday evening at a military checkpoint late at night as he was leaving Tahrir Square.

Bahgat said the pattern of accounts from those released showed the military had been conducting a campaign to break the protests. "Some people, especially the activists, say they were interrogated about any possible links to political organisations or any outside forces. For the ordinary protesters, they get slapped around and asked: 'Why are you in Tahrir?' It seems to serve as an interrogation operation and an intimidation and deterrence."

The military has claimed to be neutral in the political standoff and both Mubarak and his prime minister, Ahmed Shafiq, have said there will be no "security pursuit" of anti-government activists. But Morayef says this is clearly not the case.

"I think it's become pretty obvious by now that the military is not a neutral party. The military doesn't want and doesn't believe in the protests and this is even at the lower level, based on the interrogations," she said.

Human Rights Watch says it has documented 119 arrests of civilians by the military but believes there are many more. Bahgat said it was impossible to know how many people had been detained because the army is not acknowledging the arrests. But he believes that the pattern of disappearances seen in Cairo is replicated across the country.

"Detentions either go completely unreported or they are unable to inform their family members or any lawyer of their detention so they are much more difficult to assist or look for," he said. "Those held by the military police are not receiving any due process either because they are unaccounted for and they are unable to inform anyone of their detention."

Human Rights Watch has also documented detentions including an unnamed democracy activist who described being stopped by a soldier who insisted on searching his bag, where he found a pro-democracy flyer.

"They started beating me up in the street their rubber batons and an electric Taser gun, shocking me," the activist said.

"Then they took me to Abdin police station. By the time I arrived, the soldiers and officers there had been informed that a 'spy' was coming, and so when I arrived they gave me a 'welcome beating' that lasted some 30 minutes."

While pro-government protesters have also been detained by the army during clashes in Tahrir Square, it is believed that they have been handed on to police and then released, rather than being held and tortured.

The detainee was held in a cell until an interrogator arrived, ordered him to undress and attached cables from an "electric shock machine".

"He shocked me all over my body, leaving no place untouched. It wasn't a real interrogation; he didn't ask that many questions. He tortured me twice like this on Friday, and one more time on Saturday," he said.


11-02-10 - San Francisco Sentinel -- Egypt’s Army signals transfer of power

Egypt’s Army signals transfer of power


Hassan al-Roweny, an Egyptian army commander, addressed protesters in Tahrir Square on Thursday
Photo By Suhaib Salem



By David D. Kirkpatrick, Anthony Shadid, and Alan Cowell
The New York Times

CAIRO — Egypt’s armed forces on Thursday announced that they had begun to take “necessary measures to protect the nation and support the legitimate demands of the people,” a step that suggested the military intends to take a commanding role in administering the strife-torn nation.

The announcement of an enhanced role for the military came as officials in President Hosni Mubarak’s government suggested a momentous shift in power was underway, including a possible transfer of power from Mr. Mubarak to his Vice President Omar Suleiman.

Hossan Badrawi, secretary general of the National Democratic Party (NDP), told Egyptian state news outlets and the BBC that Mr. Mubarak would “most probably” speak to the nation soon, and that he would likely step down from his post.

In testimony before the House Intelligence Committee, C.I.A. Director Leon E. Panetta said that there was a “strong likelihood” that Mr. Mubarak would step down by the end of the day.

Although the shape of a new Egyptian government remained unclear, television images on Al Jazeera showed the masses in Tahrir Square cheering the news of an impending shake-up, waving flags and chanting: “The Army and the people in one hand.”

Vice President Omar Suleiman, named by Mr. Mubarak to undertake a dialogue with opposition groups, had warned Tuesday night that if the process he was supervising did not produce results, the military would step in to take administrative control in what he called a “coup.” He did not say what role he would play in a military government.

The announcement came as Egypt’s uprising entered its 17th day on Thursday, bolstered by strikes and protests among professional groups in Cairo and workers across the country. A senior official in Mr. Mubarak’s embattled government was quoted as saying the army would “intervene to control the country” if it continued to devolve into chaos.

As tension built ahead of Friday’s planned mass protests, thousands of chanting lawyers in black robes and physicians in white laboratory coats marched into Tahrir Square — the epicenter of the uprising — to join the clamor for Mr. Mubarak’s ouster.

Engineers and journalists also headed for the square on Thursday as the numbers there began to swell once again into the thousands, with demonstrators mingling among the tents and graffiti-sprayed army tanks that have taken on an air of semipermanence.

Officials in Mr. Mubarak’s government have been warning for several days that protesters faced a choice between negotiating in earnest with the government on Constitutional changes or having the military step in to guard against a descend into political chaos. Foreign Minister Ahmed Aboul Gheit seemed to add a further ominous tone to those comments today, telling Al Arabiya television,

“If chaos occurs, the armed forces will intervene to control the country, a step which would lead to a very dangerous situation.”

Mr. Aboul Gheit made the comments a day after he dismissed calls by Egyptian protesters and Vice President Joseph R. Biden Jr. to scrap the country’s emergency laws, which allow the authorities to detain people without charge.

Up until now, the military has pledged not to use force against the protesters who have occupied Cairo’s central Tahrir Square and whose tactics have broadened to the establishment of a fresh encampment outside the Egyptian Parliament. But a report released Thursday by Human Rights Watch cast doubt on the military’s impartiality.

“Since Jan. 31, Human Rights Watch has documented the arbitrary arrest by military police of at least 20 protesters who were leaving or heading to Tahrir Square,” the group said in a statement. “Most of these arrests occurred in the vicinity of the square or in other parts of Cairo from where protesters were taking supplies to the square.”

The group said it had also documented at least five cases of the torture of detainees at the hands of the military. A spokesman for the military denied the accusations.

The army has also deployed tanks and reinforcements across the city, setting up a narrow access point to the square that forces would-be protesters into single file after they stand in long lines to enter.

The apparently hardening official line — and the stubborn resistance of the protesters — coincided with a surge of strikes and worker protests affecting post offices, textile factories and even Al Ahram, the government’s flagship newspaper.

While the government turned up pressure on the opposition, there were continued signs of turmoil within its own ranks. State TV reported that the state prosecutor had opened a formal investigation of Ahmed Ezz, a widely hated former senior member of the ruling National Democratic Party and a confidant of the president’s son Gamal Mubarak, and two other former ministers.

Another N.D.P. official, Mamdouh Hosny, director of the Industry and Energy Committee in Parliament, announced he was resigning from the party, the Egyptian daily, Al Masry Al Youm, reported.

The presence of lawyers and other professionals joining the demonstrations seemed to broaden the participation in the uprising, reflecting the influence of the Muslim Brotherhood, which has strong support among Egyptian lawyers and other professions..

Some of the protesters say they have been inspired by Wael Ghonim, a Google executive who has emerged as a prominent voice in a revolt galvanized in part by social networking sites. On Thursday, a Twitter feed in his name in English declared: “I promise every Egyptian that I will go back to my normal life & not be involved in any politics once Egyptians fulfill their dreams.”

But, in an interview on CNN, he was also quoted as saying he was “ready to die” for the opposition’s cause. “And I’m telling this to Omar Suleiman,” he said. “He’s going to watch this. You’re not going to stop us. Kidnap me, kidnap all my colleagues. Put us in jail. Kill us. Do whatever you want to do. We are getting back our country. You guys have been ruining this country for 30 years.”

The protests at Al Ahram by freelance reporters demanding better wages and more independence from the government snarled one of the state’s most powerful propaganda tools and seemed to change its tone: On Wednesday, the front page, which had sought for days to play down the protests, called recent attacks by pro-Mubarak protesters on Tahrir Square an “offense to the whole nation.”

And on Thursday, the newspaper’s online edition in English broke news of hotel closures in Sharm El-Sheikh, the heart of Egypt’s Red Sea tourism industry, which was badly hit when many visitors fled the country as the uprising broke out.

Outside Cairo’s main post office, about 100 people gathered to demand higher wages and more jobs as a series of stoppages percolated through the capital. “Everyone has begun demanding their rights,” said Ahmed Suleiman, 29, a part-time postal worker. “And it’s time for the government to meet them.” He spoke under a banner proclaiming: “Egyptian post office in solidarity with the youth of Tahrir Square.”

As the city braced for bigger protests that organizers are trying to muster for Friday — the Muslim holy day and the beginning of the weekend — the authorities appeared to have strung more razor wire around the state radio and television building towering over the Nile. The move seemed to reflect concern that protesters may try to move to new locations, expanding their presence.

On the diplomatic front, Mr. Aboul Gheit’s retort to Mr. Biden played into the complicated relationship between Mr. Mubarak’s government and the Obama administration, which had urged swift steps toward a political transition, then endorsed Mr. Mubarak’s remaining until the end of his term later this year. Since then, Mr. Biden has suggested that the United States still expects some immediate changes to be made.

On Wednesday, the White House press secretary, Robert Gibbs, responded to the Egyptian government’s claims that such changes were premature, saying, “What you see happening on the streets of Cairo is not all that surprising when you see the lack of steps that their government has taken to meet their concerns.”

That attempt to put some distance between the United States and Mr. Mubarak, though, was unlikely to impress the protesters, who say that the Obama administration, by continuing to back the president, also ignores their concerns.

By nightfall on Wednesday, more than 1,000 protesters prepared to sleep outside the Parliament building for a second night, a symbolic move that showed the opposition’s growing confidence as the protesters expanded the scope of their activism beyond Tahrir Square.

Reports from around the country of vigorous and sometimes violent protests also suggested a movement regaining steam.

Security officials said that five people died and more than 100 were injured during protests on Tuesday in El Kharga, 375 miles south of Cairo. Protesters responded Wednesday by burning police stations and other government buildings. In Asyut, protesters blocked a railway line. Television images showed crowds gathering again in Alexandria, Egypt’s second-largest city.

Even protests that were not directly against Mr. Mubarak centered on the types of government neglect that have driven the call for him to leave power.

Protesters in Port Said, a city of 600,000 at the mouth of the Suez Canal, set fire to a government building, saying local officials had ignored their requests for better housing. And in one of the most potentially significant labor actions, thousands of workers for the Suez Canal Authority continued a sit-in on Wednesday, though there were no immediate suggestions of disruptions of shipping in the canal, a vital international waterway.

On Wednesday, Human Rights Watch reported that since Jan. 28, when troops took up positions in Egyptian cities, army officers and the military police had arbitrarily detained at least 119 people. In at least five cases, the group said, detainees said they had been tortured.

There were signs that the police, under the jurisdiction of the hated Interior Ministry, were trying to remake their image. The authorities have announced in recent days that prosecutors are weighing charges against Habib el-Adly, recently removed as interior minister. The charges, including murder, are related to the killing of protesters by security officers during the unrest.

On Wednesday, some cellphone customers in Egypt received the equivalent of marketing messages from the new minister, Mahmoud Wagdy. One read, “From the Ministry of Interior: The police will do nothing but serve and protect the people.” Another said, “Starting today, we will only deal through truthfulness, honesty and rule of law.”

As Mr. Mubarak held on to power, influential groups and people seemed determined to distance themselves from his government’s legacy. Members of a prominent journalists’ association moved toward a no-confidence vote against their leader, Makram Mohamed Ahmed, a former Mubarak speechwriter, the daily Al Masry Al Youm reported on its English-language Web site.

And the recently appointed culture minister, Gaber Asfour, a literary critic, resigned Wednesday after pressure from his colleagues, according to Al Ahram.

Outside groups, meanwhile, continued to try to take advantage of the Egyptian uprising. In an online forum, a group in Iraq affiliated with Al Qaeda called on Egyptians to “wage violent jihad to topple the regime in Egypt,” according to Khaled Hamza, the editor of the Web site of the Muslim Brotherhood, Egypt’s largest opposition movement.

He bristled at the comments, saying the revolt in Egypt was nonviolent and included “all sects, trends and religions.”

“Egyptians are capable of solving their problem without intrusion, meddling and prying from foreign groups such as Al Qaeda and similar groups advocating the use of violence,” he said.

Increasingly, the political clamor for Mr. Mubarak’s ouster seemed to be complemented by strikes nationwide. While many strikes seemed to focus on specific grievances related to working conditions, labor leaders suggested they were energized by protests against Mr. Mubarak.

The protest against the Suez Canal Authority began Tuesday night and was staged by about 6,000 workers. In Helwan, 6,000 workers at the Misr Helwan Spinning and Weaving Company went on strike, Ms. Refaat said.

More than 2,000 workers from the Sigma pharmaceutical company in Quesna began a strike while about 5,000 unemployed youths stormed a government building in Aswan, demanding the dismissal of the governor.

In Cairo, sanitation workers demonstrated outside their headquarters.

David D. Kirkpatrick and Anthony Shadid reported from Cairo, and Alan Cowell from Paris. Kareem Fahim, Liam Stack, Mona El-Naggar and Thanassis Cambanis contributed reporting from Cairo, and Helene Cooper from Washington.

11-02-10 - Ahram Online -- Egyptian workers join the revolution

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Egyptian workers join the revolution

Ahram Online, Thursday 10 Feb 2011

As hundreds of thousands continue to occupy downtown Cairo, a new front is being opened in Egypt's battle for democracy as industrial action erupts all over the country


Thousands of workers of the Mahalla Textile Company held a strike today demanding better wages.

According to the Center for Trade Union & Workers’ Services (CTUWS), 24,000 workers took part in the protest. The workers from the morning shift had joined their colleagues from the night shift and gathered this morning in front of the company’s headquarters, where they announced their strike.

The workers chanted against the increasing prices, says the CTUWS. They also announced their solidarity with the pro-democracy protesters who have been camping in Tahrir Square.

The company management had locked the gates of the factory to stop the employees from either entering or leaving the grounds.

The strike was one of many held throughout Egypt today with employees in different sectors demanding rights encompassing better wages, bonuses, health insurance, equality at work and proper contracts.

Clashes erupted between workers at the Military Production factories 45 and 54 and the police after they announced that they will hold a strike this morning. When the minister of military production responded by declaring the day an official holiday, angry workers went into the street where they clashed with riot police. Yesterday, factories 36 and 63 went on strike as workers demanded proper contracts, bonuses and other professional considerations.

The Public Transport Authority headquarters witnessed a strike by its drivers. The strike, against low wages and the authority’s refusal to dispense bonuses, began early today. The drivers announced that they were protesting in solidarity with the Egyptian revolt, and that they have been denied their rights for the past 30 years.

In Giza, hundreds of young women and men held a protest in front of the Giza governorate’s office, asking for housing units. The governorate had previously announced the allocation of housing units for the area’s youth, but many of those who applied found that none were available. During today's protest, some protesters climbed over the wall of the governorate to obtain applications for the units.

In Assiut 7,000 Assiut University employees protested, expressing their anger at not working under proper contracts, and their meagre wages. The protesters demanded that they be given the same rights as the permanent employees. Some of the hospitals workers complained that they earned as little as LE170, even after working there for 15 years, rejecting claims by the head of the hospital that employees earn no less than LE800.

Staying in Assiut, 200 employees of the Assiut Petrol Company continued their protest from yesterday in front of the company’s headquarters, where the employees spent the night. The protesters have insisted that they won’t move until they are given proper contracts.

In Ismailia, employees of the Suez Canal University, Petrotrade and the general hospitals demanded better work conditions and proper contracts.

In the south of Egypt, Aswan saw a high security presence as 300 employees of the Development and Agricultural Credit Bank protested against corruption. The employees demanded the same terms as those who work in the bank's other branches.

Back in Cairo, 700 Mukattam Hospital employees, including doctors and nurses, held a protest demanding better wages and proper job contracts.

In the governorate of Qena, 200 employees of Siyanco went on strike for the day, demanding that financial guidelines be implemented, equality for all who work in the petrol sector and that the company affiliates itself with the Petrol Syndicate.

Later today, several of Egypt’s actors are expected to hold a protest in their syndicate at 5:30 pm to demand the ouster of its head, Ashraf Zaki and that the general prosecutor launches an investigation on his conduct. The protest, announced on the group’s Facebook page, is calling for an investigation into the money donated by businessmen and leaders of several Arab countries to the victims of the Beni Soueif theatre fire in 2007. The actors organizing the protest claim that the money disappeared, never to reach its intended recipients.

The group also plans to express their anger at Zaki's negative about towards the revolt and the youth who planned it. They want him to provide them with documents detailing his financial situation before becoming attaining his syndicate position.

In Ain Shams hospital, 1000 employees also protested demanding better wages and proper contracts and health insurance for hospital staff.

Back in Tahrir Square, a group of lawyers marched from Abdeen Square in downtown Cairo to join the protesters in Tahrir. Earlier in the day, 5000 doctors, hospital staff and medical students held a march from the Qasr El-Aini Hospital to Tahrir Square.

EgyptTelecom, one of the country’s largest telecommunications companies also saw widespread protests in front of its various headquarters throughout the country for the last two days. Today the protests dwindled, but continue in front of the Ramses headquarters. The number of protesters has shrunk from 3,500 yesterday to 350. The workers are calling for proper contracts and better wages.

Wednesday had seen a spate of strikes in Kafr El-Zaiat, Menoufeia and the Suez Canal zone

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11-02-10 - Cris d'Egypte -- Egypte le double visage de l'armée égyptienne

« Egypte: A mes frères et sœurs d'Israël | Accueil | Egypte: Instantané du Caire »

10/02/2011

Egypte: le double visage de l'armée égyptienne

Le Caire 10 février 2011. Hier, le quotidien britannique Guardian a publié un rapport qui accable l'armée égyptienne, cette armée qu'on avait jusque là saluée pour sa loyauté envers le peuple même si, depuis quinze jours, bien des signes sont alarmants.

Oui, l'armée a arrêté, injurié, électrocuté, torturé des centaines, sinon des milliers de manifestants. Elle est également responsable de l'arrestation et de la torture d'activistes, de militants et de défenseurs des droits de l'homme, égyptiens et étrangers.

Nous avons recueilli le récit complet de l'une de ces personnes arrêtées. Celle-ci n'a pas souhaité garder l'anonymat, mais nous avons décidé de ne pas publier son nom.

Ce récit décrit les dessous de "l'enlèvement", le 3 février 2011, d'une douzaine d'activistes et et de deux employés d'Amnesty International, enlèvement dont nous avons parlé dans ce post.

Le 3 février, la police militaire, les services secrets de la police, des hommes de main en civils et des membres de la sécurité d'Etat (Amn el Dawla) orchestrent un raid spectaculaire dans le centre Hisham Moubarak (aucun lien avec le président), centre pour la défense des Droits de l'homme.

A leur tête, et supervisant le bon déroulement des opérations, un général de l'armée.

Des hommes de mains commencent d'abord par encercler le bâtiment pour en condamner les issues. Entrent ensuite les hommes de main et les policiers en uniformes. Ils donnent l'ordre à tous les activistes de se mettre ventre à terre, tandis que d'autres hommes saccagent les locaux, confisquent des documents et des ordinateurs.

Le tout se déroule, sous le regard tranquille du général

Ventre à terre, les égyptiens et les occidentaux subissent un torrent d'injures et d'humiliations. Aux égyptiens: «Alors! Con de ta mère! C'est ça que tu fais à ton pays, fils de pute?!». Aux occidentaux: «Enculés d'agents! Vous travaillez pour qui?!». On les prive de tout ce qu'ils ont sur eux: téléphones, portefeuilles, passeports.

Le tout se déroule, sous le regard tranquille du général. On fait lever les activistes. Sans leur faire violence, des soldats de l'armée militaire leur menottent les mains, leur bandent les yeux et les conduisent à la sortie où les attend une foule compacte d'hommes de mains et de curieux qui se sont attroupés. Dehors, le général s'addresse aux activistes: «On pourrait très bien vous livrer à cette foule pour qu'elle vous tue!».

Malgré ses yeux bandés, celui qui nous livre ce récit reconnaît que les véhicules dans lesquels on les engouffre sont des camionnettes rouges, semblables à celles des pompiers.

Le cortège se dirige alors vers une destination inconnue. Plus tard, on saura qu'il s'agissait du sinistre Camp 75, un camp militaire dans le quartier de Mansheyet el Bakry, dans la périphérie du Caire.

Notre témoin a eu de la chance. Ni torture, ni violence corporelle, mais terreur psychologique intensive. Le traitement durera 36 heures avant que le groupe d'occidentaux ne soit relâché. Dans les cellules voisines, les cris des autres détenus sont insoutenables. Durant toute la durée de leur séjour, les nouveaux détenus affluent par dizaines, sans arrêt. Le groupe est nourri de maigres rations d'eau, de pain et de miel.

36 heures plus tard, on leur annonce qu'ils sont libres. On leur retourne leurs effets personnels. Un minibus banalisé les conduit à l'extérieur, s'engage sur la route qui mène à l'aéroport du Caire puis les relâche à proximité de l'hôtel Sonesta. Le petit groupe, épuisé et sous le choc, se voit refuser l'entrée par la direction de l'hôtel.

Le groupe arrête alors un taxi et, quelques 500 mètres plus loin, se fait arrêter de nouveau par un check point des services secrets militaires. Le groupe est à nouveau interrogé, il est 2 heures du matin. L'interrogatoire dure 30 minutes et le groupe est enfin relâché.

Par téléphone, leurs collègues et amis s'arrangent pour le que le groupe puisse être reçu et logé à l'Hotel Fairmont, à proximité de l'aéroport international du Caire.

Fin du cauchemar. On peut maintenant se réveiller.

Après l'armée qui torture, celle qui compatit

Il y a deux armées. Celle qui torture et qui arrête et celle qui pleure la misère de ses frères et de ses enfants.

La photo ci-dessus témoigne d'un moment dont je voulais vous parler depuis longtemps. Une scène déchirante à laquelle j'ai assisté, et que j'ai pu filmer d'une fenêtre donnant sur la place Tahrir.

Récit.

Place Tahrir, le 2 février, les affrontements entre les policiers en civils, les hommes de main "pro-moubarak" et les manifestants sont meurtriers. La nuit du 2 au 3 février restera gravée dans toutes les mémoires. La lutte pour défendre la place Tahrir durera 16 heures et s'achèvera vers 4 heures du matin. Cette nuit, il y a plus de 2000 blessés et 10 morts. Plus tôt dans la journée, nous avions failli tout perdre, mais un simple soldat, tout seul, et en son âme et conscience, prit la décision de nous défendre. 

Retour sur les faits: dans l'après-midi du 2 février, des centaines d'hommes de mains et de policiers en civils se battent contre les manifestants rue Talaat Harb, 2 heures durant. Cocktails molotov, pierres. Pris de court, les manifestants perdent leur position et se ruent alors sur eux près de deux cents assassins qui crient victoire. La scène se passe rue Talaat Harb, une des artères principales qui conduisent à la place Tahrir.

Du côté de l'armée, et pour défendre l'accès de Talaat Harb, il n'y a qu'un seul tank et qu'un seul soldat visible.

Voyant arriver cette marée d'assassins, le soldat, sans son arme, descend de son tank, s'avance vers les hommes de mains qui arrivent en courant. Les bras levés et les mains vers le ciel, il leur fait signe de s'arrêter, mais rien ne les arrête. Il remonte alors sur son char. Il est debout, il prend son arme de poing et la pointe sur sa tempe. Il veut se suicider. Des manifestants se jettent sur lui et l'en empêchent. Cris, hurlements. Un manifestant se jette au sol et lui baise les pieds. En égyptien, ça veut dire: «Je t'en supplie, ne fais pas ça». Tout cela dure l'espace de secondes interminables.

Les hommes de mains ne sont plus qu'à 30 mètres de la place Tahrir. Une boucherie est annoncée. Le soldat, l'homme providentiel sans lequel nous ne serions peut-être plus place Tahrir aujourd'hui, saisit son fusil d'assaut et tire 6 ou 7 fois en l'air. Le bruit des tirs est assourdissant et résonne dans la place tout entière. Effrayés, les hommes de main prennent la fuite. La place est sauve.

Ce qui se produit ensuite me donne encore la chair de poule. Les manifestants témoins de la scène et tous ceux postés aux fenêtres se déchirent la voix pour acclamer leur sauveur. On l'embrasse. Il est en larmes. La place crie: »L'armée, le peuple, une seule main«.

C'était le titre de ce post, qui relatait les événements de ce jour et de cette nuit inoubliables.

Si je reviens sur ces deux récits, c'est parce qu'ils témoignent de la division profonde de l'armée, décryptée dans ce post. Pour le dire vite, les élites aux commandes ont des intérêts et des aspirations que les militaires de rang moyen n'ont pas et que les simples soldats n'ont vraiment pas du tout.

Dans une situation qui s'enlise pour le gouvernement, les élites de l'armée, ces derniers jours, durcissent le ton. Le 9 février Omar Suleiman n'y va pas par quatre chemins, il menace que l'armée sera contrainte d'utiliser la force pour mettre fin au "chaos".

Depuis 3 jours, nous craignons le pire, c'est à dire une dégradation de la relation entre l'armée et le peuple et une confrontation sanglante entre l'une et l'autres des parties.

Pour ma part, et avec optimisme, j'imagine qu'un putsch se prépare au sein de l'armée, mené par les militaires de rang moyen avec l'appui, sans réserve, des simples soldats.



Crédit photo: un immense merci à Ahmed Imam pour l'image reproduite dans ce post. La photo a été prise quelque secondes après que les hommes de main aient battu en retraite.

Rédigé à 08:13 dans Actualité | Lien permanent

11-02-10 - Egypt protests -- Thursday 10 February

Egypt protests - Thursday 10 February

Updated 20 May 2014

Protesters wave flags in Tahrir Square. Photograph: Pedro Ugarte/AFP/Getty Images

Paul Owen and Richard Adams

Thursday 10 February 2011 09.56 GMT Last modified on Tuesday 20 May 2014 07.50 BST



9.53am: Good morning. Protests against the government in Egypt are entering their 17th day today. Protesters remain camped out in Cairo's Tahrir Square and outside the People's Assembly, calling for Hosni Mubarak, the president, to leave office immediately.

The US and Egypt have got into a row over Washington's call for rapid change in Cairo. Ahmed Aboul Gheit, Egypt's foreign minister, has rejected a demand from the US that Cairo speed up the pace of reform. The US should not impose its will on a "great country", Aboul Gheit said.

An Egyptian man jumps over an anti-government protester sleeping in front of the door of his residence at Cairo's Tahrir Square this morning. Photograph: Pedro Ugarte/AFP/Getty Images

But the White House said Egypt's plans for change did not amount to enough to satisfy protesters. Robert Gibbs, the White House press secretary, said:

I think it is clear that what the government has thus far put forward has yet to meet a minimum threshold for the people of Egypt.

PJ Crowley, a spokesman for the US state department, said:

If there's some notion on the government side that you can put the genie back in this bottle, I think that's gone a long time ago.

Aboul Gheit also responded to calls by Joe Biden, the US vice-president, for Egypt's emergency law to be lifted, saying that the escape of 17,000 prisoners meant this was impossible.

Gibbs has previously hinted that Cairo's behaviour may affect US aid to Egypt.

But according to the Times today Saudi Arabia has said it would prop up Mubarak if the White House tried to force a change of regime, and would step in with financial aid if the US withdrew its assistance, which the paper says amounts to $1.5bn a year.

Egypt is the fourth-highest recipient of American aid after Afghanistan, Pakistan and Israel, with most of the money going to the Armed Forces. Slashing this was seen as a key weapon in Washington's armoury should it wish to force Mr Mubarak from office, but Riyadh's intervention seriously undermines America's leverage.

The White House declined to comment yesterday, saying that the Administration did not divulge what other leaders said to Mr [Barack] Obama.

Some protesters slept in front of Egyptian army tanks last night in order to serve as human barricades to prevent the tanks from driving into the square.

The BBC has a good map of the area.

The government refuses to give ground on the demonstrators' main demand, although Omar Suleiman, the vice-president, has promised there will be no reprisals against the protesters for their campaign to remove Mubarak. Mubarak has promised to stand down when his term expires in September, but the demonstrators want him gone now.

Demonstrators are accusing the government of playing for time and say they will not give up until the "half revolution" has been completed.

But the protesters are now in danger of losing momentum. Tomorrow's demonstration will be the biggest test, as protesters try to bring as many people out on to the streets as they could last Friday and this Tuesday. Tuesday's was the biggest demonstration yet, while yesterday protests spread to the parliament building.

Meanwhile in China, Ma Zhaoxu, a spokesman for the foreign ministry, has expressed support for Egypt's efforts to maintain stability and rejected the idea that foreigners should interfere with the country's government. He said:

China understands and supports the efforts made by the Egyptian side to protect social stability and return to normal law and order. We maintain that Egypt's affairs should be decided by Egypt alone, and should not receive interference from outside.

In the Guardian today:

Chris McGreal reveals allegations of detention and torture made against the Egyptian army.

The Egyptian military has secretly detained hundreds and possibly thousands of suspected government opponents since mass protests against President Hosni Mubarak began, and at least some of these detainees have been tortured, according to testimony gathered by the Guardian.

The military has claimed to be neutral, merely keeping anti-Mubarak protesters and loyalists apart. But human rights campaigners say this is clearly no longer the case, accusing the army of involvement in both disappearances and torture – abuses Egyptians have for years associated with the notorious state security intelligence (SSI) but not the army.

Robert Tait tells of his experiences being tied up and blindfolded by the Egyptian security services as his fellow detainees were electrocuted and beaten.

I had been handed over to the security services after being stopped at a police checkpoint near central Cairo last Friday. I had flown there, along with an Iraqi-born British colleague, Abdelilah Nuaimi, to cover Egypt's unfolding crisis for RFE/RL, an American radio station based in Prague.

We knew beforehand that foreign journalists had been targeted by security services as they scrambled to contain a revolt against Mubarak's regime, so our incarceration was not unique.

Yet it was different. My experience, while highly personal, wasn't really about me or the foreign media. It was about gaining an insight – if that is possible behind a blindfold – into the inner workings of the Mubarak regime. It told me all I needed to know about why it had become hated, feared and loathed by the mass of ordinary Egyptians.

Ian Black analyses the Egyptian regime's intentions and the role of Suleiman.

The first talks on Sunday were inconclusive. The impression is strengthening, say analysts in Egypt and abroad, that Suleiman is not serious about a constitutional review, a timetable for change, protecting freedom of expression, allowing peaceful protest, and ending the state of emergency. His remarks on Tuesday, rejecting an immediate departure by Mubarak or any "end to the regime", did not sit well with his wish to resolve the crisis through dialogue. His warning of a possible "coup" sounded like a threat of more overt military intervention than has been seen so far.

Jack Shenker and Chris McGreal report from Cairo on the talks between the opposition and the government, the spreading of unrest, and the involvement of striking workers.

Timothy Garton Ash says ecstatic crowds in Cairo prove there is no clash of civilisations – everyone wants freedom. The question is, how to get it?

Ahmed Salah, a co-founder of the 6the April Youth Movement and the Egyptian Movement for Change, argues that the west has a duty to help end Mubarak's rule.

And the Guardian's leader column looks at the two faces of Egypt.

10.16am: I have just been speaking to the Guardian's Chris McGreal in Cairo. He told me that although today would probably not be a make-or-break day for the protesters in Tahrir Square, tomorrow would be much more important, as the last two Fridays have been, in determining exactly how strong opposition to the government has become.

Chris also explained a bit about the background to the diplomatic row between the US and Egypt's foreign minister Ahmed Aboul Gheit (see 9.53am).

Turn off auto-refresh above for full version Guardian

I've spoken to western diplomats who said to me that they are to some degree feeling that they've thrown their weight behind [vice-president Omar] Suleiman ... but they're not getting any results, and they feel that with the protests spreading, with strikes also now coming into play, that the situation could be even more destabilising.

____

10.20am: Chris McGreal mentioned (see 10.16am) the involvement of strikes in the protests, something that has been seen in some quarters as a significant addition to the composition of the demonstrators. The Associated Press news agency reports on today's strike by bus drivers and public transport workers across Egypt:

Ali Fatouh, a bus driver in Cairo says buses were locked in the garages and won't be moved "until we achieve our demands," which include salary increases. He says organisers are calling on all 62,000 transportation employees to participate.

Some buses were still seen on the streets early Thursday and it's not immediately clear how widespread the strike is.

But the effort comes as an uprising that began on 25 January has unleashed public rage over widespread poverty and low wages amid reports that Mubarak's family has amassed vast wealth.

10.29am: My colleague Haroon Siddique sends this report on the April 6 youth movement.

The April 6 youth movement seems to have stepped up its online activities in the past couple of days, perhaps concerned about the degree of focus on the Muslim Brotherhood and its negotiations with the Mubarak regime. The April 6 youth movement is refusing to take part in the discussions with the government. In a couple of interesting messages sent to members of its Facebook page, it has respectively condemned the Brotherhood and Mohamed ElBaradei as "bourgeois" and warned of an impending attack by the army.

Quoting from an article entitled "The Arab revolution in danger" – and presumably therefore endorsing it, the youth movement posted this:

The US imperialism wants to make small changes in order to get the regime stronger in order to keep its essential aspects: The Army and Egypt's role as the main imperialist ally in the Arab world. Particularly, the US wants to preserve the political agreements between Egypt and Israel.

Obama and Hillary Clinton also criticised the attacks conducted by pro-Mubarak militia against protesters and journalists. They fear that these attacks will lead to a radicalisation on the revolutionary process, strengthening the self-defense groups and ruptures in the Army.

Vice-president Omar Suleiman, an ally of the American imperialism, hold a meeting with the bourgeois opposition parties to set the directives of the democratic transition. The main proposal is to set up a council to reform the constitution, so as to limit or abolish the emergency laws, and make easier the recognition of political parties, which today need to be endorsed by the regime to take part in the elections. Not a word about the immediate removal of Hosni Mubarak, the much hated Egyptian dictator, as well as nothing about the other popular demands.

Amidst the bargaining, the government announced 15% increase in the wages of all public employees, starting in April.

Mohamed ElBaradei and the Muslim Brotherhood did not accept the proposal but are really committed to the negotiation with the regime. They try to preserve themselves as bourgeois alternatives in case the regime is not able to stop the revolutionary process.

On the threat posed by the army, the 6 April youth movement writes:

There [is] news about Omar Suleiman's intention to attack the protesters in Tahrir Square, and this is right after he announced that he will not tolerate the protests any more and that Egyptians are not ready for democracy now, and after clashes between him and Samy Anan, the general military officer, after Anan refused to use violence against protesters.

The movement claims Suleiman's plan is to surround the square with soldiers disguised as normal civilians, attack them and then "free the place from the protesters".

Youth April 6 appeals to all human rights organisations and all people defending democracy to interfere immediately to stop this criminal plan to end our peaceful demonstrations.

Photograph: Emilio Morenatti/AP

10.32am: My colleague Harriet Sherwood, the Guardian's Jerusalem correspondent, reports on a Facebook page urging people in the Gaza Strip to take to the streets tomorrow after Friday prayers, following a rally by several hundred students yesterday in solidarity with Egyptian protesters.

Graeme Robertson/Graeme Robertson

The Facebook page is advocating the overthrow of the Islamist Hamas regime in Gaza, according to DPA, the German press agency. "The young people of the beloved Gaza Strip will carry out a grand act that will change the face of history," the page says. "We derived our inspiration from the revolutions in green Tunisia and Egypt of the Pharoahs, which joined the struggle for freedom."

More than 2,300 had joined the page, called Honour Revolution (Thauret al-Karama), which is in Arabic only, by yesterday afternoon.

It urges an end to the split between Gaza, which is ruled by Hamas, and the West Bank, where Fatah dominates the governing authority. "We will go out to end the split and gain back our national unity in a peaceful way," it says.

The protest would unite Gazans, it said. "It is the revolution of the mosques, the churches, the factories, the universities, the unemployed and the Internet cafes."

According to the Palestinian news agency, Maan, several hundred students shouting "Gaza salutes the Egyptians" took to the streets of central Gaza yesterday.

10.47am: Here is a picture of demonstrators doing their morning exercises at the protests in Tahrir Square today.

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11.09am: Al Jazeera is reporting that the Egyptian army has entered the grounds of parliament for the first time.

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Photograph: Al Jazeera

11.07am: Al Jazeera is now reporting live from Tahrir Square, where a great number of protesters can be seen, many of them sheltering under makeshift tents. They are chanting "Leave, leave". I should be hearing from Chris McGreal again as soon as he gets down there.

The Associated Press news agency reports:

Organisers planned another swelling of protesters on Friday, hoping to repeat a showing on Tuesday that drew about a quarter of a million people and helped revitalise the movement.

Khaled Abdel-Hamid, speaking for a coalition of groups behind the protests, said they wanted Egyptians to show up at six separate rallies on main squares in Cairo from which they would all march to Tahrir Square, which has been the focal point of the demonstrations.

Protests calling for Mubarak's ouster have been spreading since Tuesday outside of Cairo's Tahrir Square. Strikes also have erupted in a breadth of sectors among railway and bus workers, state electricity staff and service technicians at the Suez Canal, in factories manufacturing textiles, steel and beverages and hospitals.

Egyptians are very dependent on public transport, AP reports.

Mustafa Mohammed, a bus driver since 1997 who earns about 550 Egyptian pounds (about $93), said Egyptians deserve a better life.

"We are immersed in debts," the 43-year-old driver said as he joined a crowd outside the administration building on the outskirts of Cairo. "We are staying until our demands are met. If our demands are not met, we will join Tahrir, and camp there."

He said the administration sent a senior employee to "throw us a bone" with a holiday bonus but that wasn't enough.

Egyptians have been infuriated by newspaper reports that the Mubarak family has amassed billions, and perhaps tens of billions of dollars in wealth while, according to the World Bank, about 40 percent of the country's 80 million people live below or near the poverty line of $2 a day. The family's true net worth is not known.

11.24am: Chris McGreal has filed a story from Cairo on the Egyptian foreign minister's rejection of US pressure on the government.

Guardian

[Ahmed] Aboul Gheit said that the US should accept the extended timetable for political change outlined by the Egyptian leadership which centres on Mubarak resigning at elections in September.

"So for Americans to come and say 'Change is now', but already we are changing! Or 'You start now', we started last week. So better understand the Egyptian sensitivities and better encourage the Egyptians to move forward and to do what is required. That is my advice to you," he said.

11.26am: Jack Shenker, who is also in Cairo, sends me the following on what he calls "the rapidly-collapsing facade of Omar Suleiman's 'peace talks'". These talks, says Jack, have exposed the Egyptian regime's lack of genuine interest in a transition to democracy. The Guardian's stories on both this and the allegations of torture regarding the army (see 9.53am) are causing a stir in Egypt, he reports.

Guardian

What's been really interesting this morning though is the news filtering in about small-scale strikes and demonstrations breaking out in all manner of nooks and crannies across the country. When corruption and the primacy of wasta (connections or influence) is as institutionalised as it has been in Egypt over the past few decades, it affects everyone at every level – from the presidency down to the local cigarette kiosk at the end of the street. And when the anchors of that system appear to be crumbling at the top, as Ashraf Khalil persuasively argued in a piece for Foreign Policy yesterday, a sense that it is now possible to fight back quickly percolates down as well.

Hence entities that you would never normally associate with political activism are suddenly rising up in protest – from the Supreme Council of Antiquities to the Animal Research Centre, where staff claim their director has been siphoning off money destined for avian influenza programmes to buy personal villas in Alexandria.

Not all of these micro-dramas are explicitly political, and few of them will make headlines on their own. But they all add up to a growing sense that something fundamental is shifting in Egypt: people are no longer willing to accept the status quo power dynamics between themselves and their overlords, be they in the presidential palace or in the boss's office next door.

11.29am: Ian Black, the Guardian's Middle East editor, discusses comparisons between the Iranian revolution of 1979 and the current Egyptian uprising made in a joint interactive programme involving the BBC Arabic and Persian services yesterday.

Guardian

An Iranian caller warned Egyptians to take steps not to allow an Islamic government to take over. "Do you intend to let the Qur'an influence the new constitution after your regime changes?" he asked.

The caller from Cairo replied: "Absolutely not. We have no such intentions, as the leaders of the Muslim Brotherhood have already assured. This is not an Islamic uprising. We intend to bring about a united revolution and are aiming for democracy and a secular and transparent government. This will not be a move toward Islamisation of our nation. We want to be a modern secular society like the western world. You don't hear any talk of an Islamic current being discussed among the protesters."


Another Cairene rejected the claim of an Iranian from Mashhad that the Iranian revolution of 1979 and the uprising in Egypt had "haunting similarities".

"This is not correct," the Egyptian replied. "There are many differences between what is happening in Egypt and 1979 [in Iran]. The leadership is different. Our movement calls for democracy and freedom. It is a popular movement without a particular ideology. Our demands are obvious and simple. This is a popular movement. It is not possible to describe is as an Islamic movement, because it is a revolution of all people."

Iranian and Arab callers both emphasised the importance of social media and Facebook.

Many compared the Egyptian protests to Iran's Green Movement and the post-election demonstrations in June 2009. They urged the Iranian opposition to learn lessons from Tunisia and Egypt. "They should not to go home when it gets dark in the evening this time," said one caller. People in Iran should "stay out until they prevail".

Protests are scheduled in Iran on Monday to mark the anniversary of the revolution.

BBC callers also discussed differences between the way plainclothes police, riot police, and the army treated demonstrators in each country. One viewer emailed to say: "The Tunisian military joined the people, the Egyptian army stood aside, and their police did not dare get very violent. But the Iranian armed forces decided to obey the rulers and turned their backs on their own people."

An Egyptian said: "These events are like a tsunami that will take down all dictatorships and will soon topple all despots in the region."

11.56am: The Egyptian protests have clearly increased the power and influence of the Arabic language news broadcaster al-Jazeera and its English language sister channel. As my colleagues John Plunkett and Josh Halliday reported earlier this week, "the Qatar-based channel's acclaimed coverage of the Egyptian crisis has been referred to as the broadcaster's 'CNN moment', doing for al-Jazeera English what the first Gulf war did for CNN, pushing it to the forefront of the public's consciousness. Put simply, must-see TV."

The Associated Press reports this morning that the Egyptian government clearly ascribes significant influence to the channel – which you can watch online here – making it clear that, in the news agency's words, "it believes [the channel is] a chief culprit stoking the anti-government protests roiling the country".

AP points out that security forces have detained, and later released, at least nine al-Jazeera correspondents since the protests erupted last month. In addition, authorities have banned its Arabic and English language channels from broadcasting and revoked the press credentials of all of its journalists. The channel has continued to report despite the restrictions, disguising the identities of its correspondents on the ground. Reporters say they have removed their al-Jazeera logos from their equipment. One reporter, who did not wish to be named, said:

I am being mobbed by people on the street. They are watching state TV and think we're the enemy.

AP goes on: "Pro-government thugs set the Qatar-based network's Cairo offices ablaze, along with the equipment inside, as part of a broad pattern of attacks on journalists covering the unrest."

Omar Suleiman, the Egyptian vice-president, told Egyptian newspaper editors on Tuesday that "certain satellite channels" were provoking the protesters and insulting Egypt. A week earlier, he said: "I blame some friendly countries who own unfriendly channels that have fueled the youth against the country by lying and showing the situation as worse than it is."

AP analyses his comments thus:

While he hasn't named al-Jazeera outright, it is clear to Egyptians whom Suleiman has in mind, and such comments have served as a clear signal to the regime and its supporters to hit back at the network. And they have.

Besides the attack on its Cairo bureau and the detention of its reporters, al-Jazeera said its website was hacked. A banner advertisement on its Arabic-language site was taken down for more than two hours and replaced with a slogan reading "Together for the collapse of Egypt." The slogan provided a link to a page criticizing the broadcaster.

The network has even had trouble staying on the air because of high levels of interference in its broadcast signal. Al-Jazeera said the government shut off the channel's signal from an Egyptian satellite. Egyptians with satellite dishes could adjust them to point to other satellites beaming the al-Jazeera signal, but that is not easy to do. Since the cutoff, the channel has provided viewers the coordinates to make the change.

12.32pm: Jack Shenker has sent me this video of the Egyptian protests so far, which he says is currently doing the rounds. As one commenter points out, "Disturbing to see how many people have been run over by security forces in vans."

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12.14pm: On Twitter there are several reports of the Egyptian army "raising yellow flags near tanks" and many are asking what this means. In the comments, SanFranDouglas points to a tweet from Sandmonkey offering his explanation.

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A friend says that the army raising yellow flags means they are preparing to use teargas. Good luck with that in this rain. #jan25

We can't confirm that.

Brian Whitaker, the Guardian's former Middle East editor, has also posted an email from the Egyptian embassy's press office in London. It reads:

Due to the unfolding events in Egypt, and in order to facilitate the work of foreign correspondents in Egypt, the State Information Service will issue a temporary identification card for all foreign correspondents in Egypt who have not officially registered their activities. I do hope for your kind cooperation with my colleagues in Cairo to offer your correspondents all necessary steps for facilitating their mission in an orderly manner and within the rules regulating their activities in Egypt.

Brian writes:

guardian.co.uk

Presumably the important bits in this are "in an orderly manner" and "within the rules regulating their activities" – ie if they don't like what journalists are doing they will concoct some rule to stop it.

12.44pm: Reuters is reporting that one of the Egyptian opposition parties has pulled out of the talks on reform with the government, saying Hosni Mubarak's administration has not responded to "the minimum level of popular demands". The Tagammu party is the first group to withdraw from the dialogue, which Omar Suleiman, the vice-president, began on Sunday in a response to the protests.

Demonstrators have dismissed the talks as irrelevant. The Muslim Brotherhood, a leading and formerly banned Islamist opposition group, said yesterday that the talks had not yet tackled the issues that triggered the demonstrations. But it has continued to take part.

Mohamed ElBaradei, the leading opposition figure who many see as a potential next president, was not invited to the talks and has said they lack credibility.

So far there has only been one dialogue session and no date has been set for another one, Reuters reports. Legal opposition parties such as Tagammu and Wafd had taken part, along with independent figures such as business tycoon Naguib Sawiris.

Explaining why it was pulling out of the talks, Tagammu criticised the government's handling of the dialogue, saying official announcements on what had been agreed were inaccurate. "Unacceptable statements" by officials had put participants "in confrontation with the popular revolution", it said.

Reuters reports:

After the first session, some of the opposition parties said the atmosphere had been positive, though the administration had not made any concessions that would satisfy the protesters.

Two opposition groups said participants had not signed a statement released after the meeting, which said they had agreed on measures including the establishment of a committee to study constitutional reform.

Mubarak, in a statement read by Suleiman on Tuesday, welcomed what he has called "the national dialogue".

12.50pm: Reuters is also suggesting that strikes in textiles, steel and telecommunications industries in Egypt suggest "a spirit of civil disobedience is spreading" in the country.

It is still unclear whether Egypt's unions, fractured and dispersed, can gain momentum and act in unison as happened in Tunisia, where an uprising unseated the president last month.

But the acceleration of the strike movement could push the country's army, now limited mostly to guarding streets and state buildings, to step in to avert economic paralysis, analysts say. It will also add to price pressures …

"Strikes have broken out everywhere, but there remains no structure in the form of unions to organise the strikes into one movement," said Hossam Hamalawy, an activist familiar with Egyptian labour movements …

If the strikes spread across the country, and paralyse key sectors, it could push Egypt's army to take sides, after trying to maintain an appearance of neutrality. "Labour strikes of that scale would provide pressure to bring a speedy end to the crisis," said Safwat Zayaat, a Cairo-based military analyst.

"The army would certainly not use tanks and force against striking workers," he said. "The army would likely stage a coup and announce a limited period of control."

1.02pm: Associated Press sends an interesting report on a number of aspects of today's protests.

The government has threatened the army could crack down on the protests by imposing martial law. Ahmed Aboul Gheit, the foreign minister, told al-Arabiya that "adventurers" take over the process of reform the military "will be compelled to defend the constitution and national security ... and we'll find ourselves in a very grave situation." This followed his comments to PBS last night that there would be chaos of Hosni Mubarak stepped down immediately. "Do we want the armed forces to assume the responsibility of stabilizing the nation through imposing martial law, and army in the streets?" As AP notes, it was the second coup warning this week, with Omar Suleiman making similar threats on Tuesday.

In the Suez Canal city of Port Said crowds have rioted over lack of housing for a second day, setting fire to the local headquarters of state security, the main post office and the governor's office, which had already been partially burned the day before. Police and soldiers did not seem to be intervening.

AP also has more details on Tagammu, the opposition party which today pulled out of talks with government on reform (see 12.44pm). The news agenyc describes the party as leftwing and says: "Tagammu is one of the official, government-sanctioned opposition parties that have little public support and no role in the protests, and are seen by protesters as little more than extensions of the regime."

Youth activists plan to "up the ante" with tomorrow's protests, calling for an expanded rally in Cairo, hoping to repeat Tuesday's success.

Khaled Abdel-Hamid, speaking for a coalition of groups behind the protests, said they wanted Egyptians to show up at six separate rallies on main squares in Cairo from which they would all march to Tahrir Square, which has been the focal point of the demonstrations. Thousands were packing the square on Thursday, vowing not to give up until the longtime leader steps down despite a host of sweeping government concessions. At the same time, protest organisers have made a concerted effort to bring labor movements into the protests …

On Thursday, hundreds of doctors in white coats marched down a street from the Qasr el-Aini state hospital to Tahrir, chanting "Join us, O Egyptian," witnesses said.

From another direction, crowds of lawyers in black robes marched from their union to the square, waving Egyptian flags and chanting "Mubarak, you pilot, how did you get $70bn?" a referring to the president's past as the air force commander.

Egyptians have been infuriated by newspaper reports that the Mubarak family has amassed billions, and perhaps tens of billions, of dollars in wealth while, according to the World Bank, about 40% of the country's 80 million people live below or near the poverty line of $2 a day. The family's true net worth is not known.

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1.18pm: Here is a lunchtime summary:

In Cairo, thousands of protesters are again demonstrating in Tahrir Square, where protests against Hosni Mubarak have taken place since 28 January. Meanwhile workers and union members are staging strikes and sit-ins at a series of firms and government agencies. Youth activists are hoping to make tomorrow's protests as big as those seen this Tuesday and last Friday (see 1.02pm).

The government has threatened that the army could crack down by imposing martial law (see 1.02pm).

A state-sanctioned opposition party, Tagammu, has pulled out of talks with the government on reform, saying Mubarak's administration has not responded to "the minimum level of popular demands" (see 12.44pm).

Ahmed Aboul Gheit, the Egyptian foreign minister, has responded angrily to American suggestions that Cairo should pick up the pace of change (see 11.24am).

In Port Said, hundreds of protesters demanding cheaper housing have torched a police station and at least 10 security cars (see 1.02pm).

In Alexandria and the southern cities of Sohag and Assiut strikes and sit-ins have also taken place, according to reports.

2.30pm: Maplecroft, a company that analyses global risk, has sent me the following prediction of how events in Egypt could now pan out:

Events since protests were first launched on 25 January have mobilised the population in a hitherto unseen way. Whilst the current political stalemate has demonstrated that Egypt is not Tunisia, it has also shown the depth of public antipathy towards Mubarak and the speed with which people can mobilise. Overt opposition has forced the authorities to take a more responsive approach to public sentiment and criticism. In the long run, a drive against corruption and improved democracy will benefit Egyptian citizens and reduce the risks to businesses looking to operate in Egypt.

Nevertheless, the risks remain tangible and a relapse possible. It is incumbent on the government to match its promises of political reform with concrete actions or face continued protests. The economic risks to Egypt (food price inflation, unemployment, widespread poverty) still remain significant and a trigger for further unrest. The risk of a further spike in violence and instability will increase should Mubarak manage to cling onto power as the September 2011 presidential election date draws closer.

Investor confidence may take another blow and political instability will likely worsen should Mubarak be forced out of office before an interim government is put in place. Suleiman's veiled threat on 9 February to impose martial law (should the Tahrir square protests continue) has hardly calmed investor concerns. Such a move would likely catalyse widespread violence and disruption.

2.41pm: Blogger Sandmonkey has just tweeted that Mubarak is to appear on TV tonight.

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This might end tonite, hussam badrawy just said mubarak is coming on TV tonite to answer the people's demands. Fingers crossed. #jan25

2.53pm: Some updates courtesty of Reuters:

The business community is concerned about the economic impact of the ongoing protests and strikes.

Reuters says the army has been "praised" by demonstrators in Cairo, where it "continues to stand by, overseeing" the protests. "Pro-democracy protesters consolidated a new encampment around Cairo's parliament building and the main focus of the opposition, Tahrir, or Liberation, Square remained crowded. Organisers were looking forward to another major push on the streets on Friday when protesters said they plan to move on to the state radio and television building."

Yet the news agency also reports US human rights group and Egyptian activists' claims that the Egyptian army has detained dozens of protesters and "abused" some of them in custody, as the Guardian revealed today.

Reuters carries this denial from the army:

The armed forces denies any abuse of protesters. The armed forces sticks to the principle of protecting peaceful protesters and it has never, nor will it ever, fire at protesters.

Hossam Bahgat, executive director of the Egyptian Initiative for Personal Rights, said:

It is a major step backwards with regard to respect for human rights for the army to be part of the apparatus of abuse. They are not neutral and they are new to this.

Bahgat said the number of people detained could be higher since families may not have been informed.

Some readers have asked about Kareem Amer, the blogger who served a four-year term for insulting Murbarak before being released and detained again on 6 February. According to the Reuters report, he is still in detention.

2.57pm: On the righthand side of this blog, my colleague Brian Whitaker, the Guardian's former Middle East editor, picks out the best blogposts and links on the region. He has linked to this Foreign Policy piece on the rise of al-Jazeera (see 11.56am). The article says "undemocratic regimes across the region are now looking over their shoulder at al-Jazeera" and ask: could al-Jazeera threaten Saudi Arabia?

The situation is delicate in Saudi Arabia, where the regime is wobbling on the cusp of change. The kingdom either directly or indirectly controls most of the Arab media, including al-Jazeera's principal rival al-Arabiya, but it remains highly vulnerable to the kind of palpitations al-Jazeera could easily provoke.

Bilateral relations between tiny Qatar and its overbearing neighbor Saudi Arabia have always been sensitive. Since 1996, when al-Jazeera first challenged Saudi hegemony in the region, the channel has been a constant point of tension between the two. For years, the Saudis dominated the Arabian Peninsula and often meddled in Qatari politics. On several occasions in the 1990s, the Saudis simply invaded Qatar to remind it who was boss and, following Sheikh Khalifa's deposal, Riyadh tried to manipulate his return by organizing a countercoup.

But despite all the problems the Qataris have had with the Saudis, they are fully aware that if they upset the kingdom it is at their peril. As a result, coverage of Saudi affairs on Al Jazeera has not been as bold as coverage of Egypt and Tunisia.

The channel was finally allowed to open an office in Saudi about two weeks ago, Foreign Policy reports. The article goes on:

It's an issue of proximity and power. Despite the channel's exceptional job in covering the turmoil in Tunisia and Egypt, the complex relationship with Saudi Arabia is a reminder that even for al-Jazeera, in the Persian Gulf free press has its limits. History will record the channel's crucial galvanizing role in the extraordinary events that are now unfolding in Egypt and Tunisia. But whether the al-Jazeera effect will continue to ripple across the Middle East or the heavy hand of state pressure will attempt to shut Pandora's box again – however temporarily – is yet too close to call.

3.08pm: Lindsey Hilsum of Channel 4 News is reporting that Hosni Mubarak is going to transfer his powers to Omar Suleiman, his vice-president, tonight. More as soon as I get it.

Hilsum reports that Hossam Badrawi, the secretary general of Mubarak's NDP party, has told her in that over three meetings yesterday and a phone call today he convinced Mubarak to stand down and hand his powers to Suleiman. He will do this in a broadcast tonight, she says.

I am also hearing conflicting rumours that Mubarak will use a speech on TV tonight to hand his powers to the army. It is unclear if this will mean martial law to clear the protests, or a permanent exit for the president. Badrawi has told BBC Arabic that Mubarak will "answer the people's demands" in the coming hours. My colleague Jack Shenker told me: "Protesters aren't certain whether they should be preparing themselves for a celebration party or a massacre."

3.15pm: The BBC is reporting that Mubarak "may be stepping down". It reports:


A senior member of Egypt's ruling party has told the BBC he is "hoping" that President Hosni Mubarak will transfer power to Vice-President Omar Suleiman.

Hossan Badrawi, the secretary general of the National Democratic Party (NDP), said Mr Mubarak would "probably" speak to the nation tonight.

His comments came after Prime Minister Ahmed Shafiq told BBC Arabic that the scenario of President Mubarak stepping down was being discussed.

3.17pm: Al-Jazeera is reporting that the "supreme council" of the Egyptian armed forces are meeting to discuss the situation and an army source has said that "all the protesters' demands will be met". Of course, one of their key demands is that Hosni Mubarak resign as president. According to the TV channel the army is expected to make a statement today. Euphoria has gripped the crowd in Cairo's Tahrir Square, al-Jazeera's correspondent says.

3.19pm: Here is what the Associated Press has been hearing:

CAIRO (AP) A senior army commander has told Egypt protesters that all their demands will be met.

CAIRO (AP) Security official says Egypt's supreme military council has been meeting all day.

CAIRO (AP) Military officials say army will issue communique shortly that will meet protesters' demands.

3.21pm: My colleague Jack Shenker in Cairo says he has been told by one protester that if Omar Suleiman takes over from Mubarak, "all that will happen is that everyone in Tahrir will rewrite their signs, and then carry on demonstrating".

3.30pm: Egyptian state TV has just been playing a statement from the supreme council of the armed forces. The army says it is going to convene regularly to safeguard the interests of the people.

3.31pm: Mubarak is not present at the military supreme council meeting, according to footage the military has released – something al-Jazeera claims is significant.

3.32pm: The crowd in Tahrir Square has been chanting "the army and the people stand together, the army and the people stand united".

3.34pm: The crowd in Cairo's Tahrir Square is now cheering loudly, and is now calling again for the fall of the Mubarak regime. The crowd are heading towards a giant screen in the square.

3.40pm: AFP is reporting an army source as saying: "We are awaiting orders that will make the people happy."

3.45pm: To sum up: Hosni Mubarak will meet the demands of protesters, officials from the military and the ruling NDP party have told various news organisations. The protesters' key demand is that Mubarak stand down as president.

The military's supreme council has been meeting today, without Mubarak, who is the commander in chief, and announced on state TV its "support of the legitimate demands of the people".

A spokesman said the council was in permanent session "to explore what measures and arrangements could be made to safeguard the nation, its achievements and the ambitions of its great people".

General Hassan al-Roueini, the military commander for the Cairo area, told thousands of protesters in central Tahrir Square: "All your demands will be met today."

3.52pm: Here is a translation of the main question in the BBC's interview with Ahmed Shafiq, the Egyptian prime minister:

Interviewer: "Wasn't the protesters' message clear for President Mubarak to step down and pass his responsibilities to vice-president Omar Suleiman?"

Shafiq: "What you say is being discussed now. Whether it is positive or negative, this will be clarified soon."

3.59pm: I have just been speaking to my colleague Chris McGreal, who confirms there has been a sudden change in the atmosphere since the news from the military in the last half an hour. The feeling now in Cairo is "Boom: this changes everything", he said.

4.01pm: Reuters is reporting a CIA official as saying that Mubarak is strongly likely to step down tonight.

An Egyptian official has told the news agency Mubarak's fate will be decided in a matter of hours and "most probably" he will step down.

Here is Reuters's translation of the state news agency Mena's statement on the army council meeting:

The Higher Army Council held a meeting today under Hussein Tantawi the head of the armed forces and minister of defence to discuss the necessary measures and preparations to protect the nation, its gains and the aspirations of the people. The council decided to remain in continuous session to discuss measures that can be taken in this regard.

4.09pm: Blogger Sandmonkey has been sending some vivid tweets on the situation:

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I am going to tahrir. It started there and will end there tonite. #jan25

Thousands are headin to tahrir carrying flags. :) #jan25

Thousand chanting that mubarak should wake up coz tonte is the last night. #jan25

4.10pm: Some contradiction of these reports from Egypt's information minister, Anas el-Fekky, according to Reuters. He said:

The president is still in power and he is not stepping down. The president is not stepping down and everything you heard in the media is a rumour.

4.12pm: More unverified accounts of what is happening in Egypt. Mubarak is still in negotiations over whether to hand power to Suleiman, according to Reuters. An Egyptian official told the news agency: "It is not decided yet ... It is still in negotiation."

4.13pm: This is the quote from Leon Panetta, the head of the CIA:

There's a strong likelihood that Mubarak may step down this evening, which would be significant in terms of where the, hopefully, orderly transition in Egypt takes place.

4.14pm: The Associated Press notes that the army council's statement was labeled "communique number one", which the news agency says is "a phrasing that suggests a military coup".

4.15pm: Omar Suleiman, the vice-president, was not at the army council meeting either, the Associated Press reports.

4.20pm: Hossam Badrawi, the secretary general of Mubarak's NDP party, has reiterated to the BBC that he wants the president to step down, and said that is the position of the whole of the NDP. Badrawi told the BBC what he wanted Mubarak to say to Egypt:

That he has fulfilled his promises to the people, he respects the requests of the young people in the street, and he is doing the right step to keep the country intact and hand the power to the vice-president.

4.22pm: My colleague Alexandra Topping has filed a story on the resignation rumours.

4.24pm: Al-Arabiya television is reporting that Mubarak has travelled to the Red Sea resort of Sharm el-Sheikh with his army chief of staff.

4.25pm: The prime minister, Ahmed Shafiq, says Mubarak is still in power and no decisions have been taken that would change that. Shafiq said:

He is in his position. No decisions have been passed on from the president. Everything is normal. Everything is still in the hands of the president. The supreme leader [Mubarak] is informed of everything going on inside the Higher Military Council.

4.31pm: From my colleague Peter Beaumont:

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4.29pm: The White House has said the situation in Egypt is "fluid" and they do not know anything about Mubarak's plans.

4.34pm: Al-Jazeera is reporting that the NDP chief reportedly stopped Mubarak making a speech handing power to Suleiman.

4.36pm: Egyptian state TV says Hosni Mubarak will speak to the nation from his palace in Cairo this evening.

There are rumours state TV employees are leaving the building for fear of a coming backlash.

4.53pm: We've embedded a live stream of Reuters pictures from Tahrir square at the top of this page. You'll need to manually refresh the page to see it.

4.53pm: There are reports that Mubarak left Egypt yesterday after recording a statement to be broadcast today – obviously unconfirmed.

5.00pm: My colleague Brian Whitaker, the Guardian's former Middle East editor, sends this analysis:

guardian.co.uk

It now seems clear that Mubarak is about to go (especially since the information minister is denying it) and the army is about to come to the fore.

Beyond that, the picture is still unclear. Does it mean vice-president Suleiman will also be going, or not? The army and Suleiman running Egypt together is not a prospect that would please many Egyptians, despite their relief at Mubarak's departure.

Another option would be a military takeover, probably with a new military-led government (but including a substantial proportion of civilians) and a promise of new elections within a year or so. From the demonstrators' point of view that's not very attractive either, though it might offer better prospects for dismantling the Mubarak regime ahead of elections. The US seems to have a fair amount of leverage over the military and would probably try to ensure that military rule did not last too long.

At this stage, though, we can't be sure of anything and there could be more surprises in store.

5.21pm: I've just been on the phone to Jack Shenker in Tahrir Square, Cairo. He said that in contrast to previous days when people have ebbed away from the square in the evening, tonight people are "streaming in". There is triumph and celebration, but also uncertainty as rumours swirl around the square. But if Mubarak stands down, there will be the "greatest street party in Africa and the Middle East" in Cairo tomorrow.

With Jack was Nour, an Egyptian activist who was arrested along with Jack a couple of weeks ago, who gave me a picture of the mood among protesters in the square. He said he had been dreaming about this moment since he was a child, but "it's only been dreams until very recently".

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5.01pm: Sky is reporting that Mubarak will speak within two hours.

5.30pm: Egyptian state TV is changing its tune, according to my colleague Martin Chulov:

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5.27pm: A senior member of the Muslim Brotherhood, Egypt's biggest opposition group, said on Thursday he feared the Egyptian army was staging a military coup.

"It looks like a military coup ... I feel worry and anxiety. The problem is not with the president it is with the regime," Essam al-Erian told Reuters.

6.54pm:Barack Obama has been speaking. "We want all Egyptians to know America will continue to do every thing that we can to support an orderly and genuine transition to democracy in Egypt," he said. "We are witnessing history unfolding," he said.

5.43pm: On Sky News, the Egyptian finance minister, Samir Radwan, was asked if this was a momentous day for Egypt. He said:

Absolutely. I've always said that these young people, men and women, have blown the whistle ... We've ignored them for too long. It's about time we took them seriously, got them to participate.

But he said the opposition parties were currently too weak with "no base" and the next task was to strengthen them.

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Protesters in Cairo's Tahrir Square this evening. Photograph: Patrick Baz/AFP/Getty Images

5.36pm: The Egyptian finance minister, Samir Radwan, has just told Sky News that Suleiman has been running Egypt for the last week.

In the US, James Steinberg, the deputy secretary of state, said Washington was committed to ensuring that political changes in the Middle East did not threaten Israel and that any Egyptian government honours the treaty with Tel Aviv.

7.01pm: We are ending this live blog here and continuing our coverage of events in Egypt, where president Hosni Mubarak is reported to be about to stand aside, on this new blog.

5.49pm: I'm handing over to my colleague Richard Adams now. Thanks for all your comments and input.

7.03pm: We are ending this live blog here. Our coverage of events in Egypt, where president Hosni Mubarak is reported to be about to resign tonight, continues on this new live blog.

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5.55pm GMT: "The revolution will not be televised" according to Gil Scott Heron – turns out he was wrong, at least in Egypt at this point.

Hello from Washington DC, where the US cable TV networks are all focused intently on Egypt, as hopes grow that Mubarak will be gone tonight.

According to CNN – which is doing a fine job today – its sources are saying that the military will take control at some point, with a particularly droll quote from a "senior Egyptian official":

"It's not a coup, it's a consensus."

This blog has now ended. Coverage continues here

6.03pm GMT: 6pm ET: Egyptian state television is running some sort of strange patriotic promo for Mubarak's appearance tonight, scheduled for 8pm GMT, with people shaking hands with the military and waving flags.

It is remarkably reminiscent of the BBC satire The Day Today's "It's alright," a film held in reserve for times of crisis.

6.10pm GMT: Now the Egyptian information ministry is saying that Mubarak is not going to stand down, according to state television.

More when we get it.

6.15pm GMT: The Associated Press has just run a flash: "CAIRO (AP) — State TV: Egypt's information minister denies that Mubarak will step down."

At this point it's hard to know what to believe.

This blog has now ended. Coverage continues here


11-02-11 - Libération -- La gronde sociale accélère le mouvement

11/02/2011 à 00h00

La gronde sociale accélère le mouvement

Aux revendications de démocratie s’est ajoutée la colère des ouvriers et des ruraux.

Par CLAUDE GUIBAL Le Caire, de notre correspondante

Sur les rails graisseux, dans le ballast noirâtre, ils se sont assis, refusant de bouger, empêchant les trains d’arriver sur les quais de la Gare centrale du Caire. Plus de 2 000 cheminots en colère, protestant contre leurs salaires, la pénibilité de leurs conditions de travail, et contre cette inflation, vertigineuse, ces 10% qui plombent les prix, rendant le kilo de viande inaccessible, et tout si cher. Ils sont restés immobiles, jusqu’à ce qu’arrive le patron des Chemins de fer promettant d’écouter les demandes.

De l’autre côté du Nil, sous les tamaris de Zamalek, des employés du service des antiquités ont à leur tour manifesté. Comme d’autres mécontents à l’aéroport du Caire. Puis plus de 1000 ouvriers des aciéries de Port-Saïd. Et encore 3000 travailleurs chargés de la maintenance du Canal de Suez. Çà et là, quelques milliers d’employés du secteur pétrolier ont ajouté leur grogne aux chauffeurs de bus des transports publics du Caire qui ont refusé de mettre en route leurs moteurs. Plus les 5 000 employés du secteur médical, médecins, aides-soignants ou étudiants de l’hôpital Kasr-el-Eini qui ont hier marché épaule contre épaule jusqu’à la place Tahrir. La liste, interminable, n’a cessé hier de s’allonger. Et toute la journée, les yeux se sont rivés vers Mahallah el-Kubra, dans le delta du Nil, terre des usines textiles dont la fureur des dizaines de milliers d’ouvriers, en mars 2008, a marqué les esprits, qui menaçait hier de se soulever à nouveau.

Balles réelles. A la veille de ce vendredi, baptisé «Jour décisif» par les protestataires, l’Egypte s’est donc mise à gronder. La colère sociale, que l’on sentait monter, s’est accélérée, se mélangeant aux revendications démocratiques. Depuis quelques jours, le pays, lentement, a semblé commencer à se fissurer. Premier craquement sinistre à Kharga, oasis posée dans les sables de la Nouvelle Vallée, en Haute-Egypte, où au moins trois personnes sont mortes, après que la police a tiré à balles réelles sur les manifestants. Le commissariat, le bureau du procureur, et les locaux du Parti national démocratique n’y sont plus que des cendres.

Comme à Port-Saïd où selon l’AFP, le siège de la police a été saccagé, hier, par près de 3 000 habitants des ashwayet, ces «quartiers informels», bidonvilles honteux au point de cacher leur nom. Le peuple des ashwayet comme le peuple du Saïd (la Haute-Egypte) partagent le même désabusement devant la politique. Marginalisés, ces oubliés d’un système ultra-centralisé et dominé par le clientélisme et le wasta, le piston, ont vu croître leur frustration ces dernières années. Alors que les indicateurs économiques, au beau fixe, se gobergeaient d’une croissance dynamique de plus de 6% malgré la crise, eux, forment la masse lourde de ces 40% d’Egyptiens qui ne vivent qu’avec 1,50 euro par jour environ, selon la Banque mondiale. Et ces derniers mois, quelques jours de pénurie de pain et de farine dans la région n’ont fait que tendre les esprits. Depuis deux jours, les ondes de colère de Tahrir ont atteint ces provinces. Et de Tanta à Assiout, l’Egypte lointaine a commencé à crier, sa voix se répercutant sur la corniche d’Alexandrie où la protestation, elle, n’a jamais cessé depuis deux semaines.

Jeunesse Facebook. Sur la place Tah-rir, quelques heures avant que l’affolement enthousiaste ne gagne la foule à l’annonce d’un départ imminent du président Moubarak, Mohamed a montré son doigt sans alliance : 30 ans, fonctionnaire, il voudrait bien se marier, mais ne le peut pas. Pour cela, il faudrait être capable d’acheter un appartement et de le meubler… Pas avec ce salaire ridicule, ces 50 euros mensuels, quand la bonbonne de gaz en coûte 2 et le kilo de viande, 10. Avec son blouson en skaï, son pantalon en synthétique, ses chaussures aux talons mangés par l’usure, Mohamed affiche la silhouette familière de ces hommes, si nombreux, que l’on a vus sur la place Tahrir, ces deux dernières semaines, fraterniser coude à coude avec la jeunesse Facebook. Une jeunesse branchée, mondialisée, diplômée, mais elle aussi frappée par le chômage, l’ennui et l’ horizon bouché. Ensemble, ils ont commenté dans un même rictus dégoûté les informations, invérifiables, du quotidien britannique The Guardian, prêtant aux Moubarak une fortune de 40 milliards de dollars. «Notre vie pourrie, c’est la faute à Gamal et sa clique», a rajouté Mohamed, dans une allusion au fils du Président, initiateur du virage libéral de l’économie du pays. Et jugé responsable de la montée en puissance des hommes d’affaires, honnis par une population qui les accuse d’avoir détourné les richesses du pays, relégué au 101e rang, sur 169, de l’indicateur du développement humain des Nations Unies.

11-02-11 - Libération -- Moubarak s'agrippe à son trône

11/02/2011 à 00h00

Moubarak s’agrippe à son trône

Le président égyptien est intervenu hier soir à la télé, démentant l’annonce de son départ. Au Caire, le mouvement se durcit.

Par Claude Guibal (au Caire) et Arnaud Vaulerin

«Démission !» 23 h 30. Un même cri de colère déchire la place Tahrir. Tous les yeux sont tournés vers l’écran géant où est affiché le visage du raïs, s’exprimant à la télévision nationale. Le visage fermé, marqué, Hosni Moubarak vient d’annoncer qu’il va transférer ses pouvoirs à son vice-président Omar Souleiman. A aucun moment, il n’est question de démission, une démission exclue fermement par son ministre de l’information Enas el-Fiqqi, quelques minutes avant l’allocution présidentielle.

Amendements. La voix ferme, le président égyptien dit s’adresser «aux manifestants, comme un père à ses enfants. […] Le sang de vos martyrs n’a pas été versé en vain». Il explique qu’il a mis en place une «transition pacifique qui va s’étaler jusqu’au mois de septembre», date prévue de l’élection présidentielle ponctuant la fin de son mandat. Moubarak répète qu’il ne se représentera pas et qu’il s’engage à protéger la Constitution et les intérêts du peuple. «Je n’accepterai jamais les injonctions de l’étranger», tonne le raïs égyptien, répondant indirectement aux appels au changement maintes fois formulés, notamment par l’administration américaine. Il propose une «feuille de route pour sortir de la crise». En refusant de lever l’état d’urgence, tant que la «stabilité n’est pas revenue», il demande l’amendement de cinq articles de la Constitution et l’annulation d’un sixième, notamment pour faciliter une «plus grande transparence et régularité de l’élection présidentielle».

Sur la place, dans les maisons, la plupart des Egyptiens n’en croient pas leurs oreilles : depuis la fin de l’après-midi, des rumeurs donnent le président démissionnaire. Des militaires, des hautes personnalités politiques, des ministres, distillent tous azimuts le même message : vos demandes ont été entendues et seront satisfaites.

Impassible, Hosni Moubarak rappelle qu’il a risqué sa vie pour le bien de la patrie, au champ de bataille, il souligne son sens du sacrifice et dit sa peine que des Egyptiens aient pu mal le juger. Moubarak dit enfin vouloir être enterré en Egypte. Le discours se termine. Sur Tahrir, des manifestants brandissent leurs chaussures, furieux, et une partie tente de se diriger vers le bâtiment tout proche de la radiotélévision dont l’armée barre strictement les abords.

«Ecoutez votre conscience». 23 h 45. Cheveux tirés en arrière, l’air sombre, le nouvel homme fort du pays, le général Omar Souleiman, prend à son tour la parole. Le vice-président, désormais officiellement aux commandes enjoint fermement la jeunesse du pays à rentrer chez elle et à se remettre au travail. Il l’invite à ne plus regarder les chaînes satellitaires, allusion à Al-Jezira, dans le collimateur des autorités égyptiennes qui l’accusent d’avoir excité les manifestants et encouragé la révolte. «Ecoutez votre conscience», conclut le vice-président.

Dans la soirée, le Président s’était réuni avec le vice-président, Omar Souleiman, avant de rencontrer le Premier ministre, Ahmad Chafic, selon la télévision. L’armée annonçait de son côté qu’elle examinait les «mesures nécessaires pour préserver la nation» et «appuyer les demandes légitimes du peuple», faisant vaciller le régime déjà fortement fragilisé de Moubarak, au pouvoir depuis 1981.


11-02-11 - Libération -- Egypte Moubarak délègue ses pouvoirs au vice-président... mais reste

Egypte: Moubarak délègue ses pouvoirs au vice-président... mais reste

LIBERATION 10 février 2011 à 17:47 (Mis à jour : 11 février 2011 à 07:02)

Place Tahrir, après le discours de Moubarak, les manifestants brandissent leurs chaussures. (Dylan Martinez / Reuters)

HEURE PAR HEURE

L'ESSENTIEL - De multiples sources, du Premier ministre égyptien à la CIA américaine, évoquaient le départ imminent du raïs...



Dans un discours à la nation retransmis à la télé, ce soir, Moubarak a réaffirmé qu'il resterait à son poste jusqu'en septembre. Et a annoncé le transfert de ses pouvoirs au vice-président.

Le vice-président Omar Souleiman, qui a pris la parole dans la foulée, demande aux manifestants de rentrer chez eux.

Plus tôt dans la journée, l'armée a officiellement annoncé prendre les mesures pour "préserver la nation" et "soutenir les demandes légitimes du peuple".

Les manifestants, place Tahrir et dans d'autres villes du pays, crient leur colère et leur déception.

Dylan Martinez / Reuters

 

Minuit. Le prix de Nobel de la paix et leader de l'opposition Mohamed ElBaradei poste un court message sur Twitter: "L'Egypte va exploser. L'armée doit maintenant sauver le pays".

23h30. Nous clôturons ce heure par heure. Rendez-vous demain, journée qui promet d'être tendue. Les manifestants ont déjà pris date.

Pour continuer de suivre les événements jusqu'à la reprise de notre couverture, voici la liste Twitter que libé.fr a établie et, toujours, le live d'Al-Jazira en anglais.

23h15. Nicolas Sarkozy, lors de l'émission "Face aux Français": la mise en retrait de Moubarak était "inéluctable". Le Président a souhaité que l'Egypte trouve "le chemin de la démocratie" et non pas "d'une autre forme de dictature", "la dictature religieuse".

22h50. "Les gens se dirigent vers l'immeuble de la télé nationale", twitte @occupiedcairo. Plusieurs fils Twitter et des chaînes d'information relatent la même info. Ils seraient des milliers.

La télé d'Etat, qui a tu les révoltes et porté la voix du pouvoir, est depuis le début du soulèvement dans la ligne de mire des manifestants. Mais l'immeuble est bien gardé, par l'armée.

22h40. Barack Obama va réunir son équipe de sécurité nationale, ce jeudi après le discours de son homologue égyptien.

22h30. Le vice-président Omar Souleiman, à qui Moubarak vient de transférer ses pouvoirs, prend à son tour la parole à la télé.

Il demande aux manifestants de rentrer chez eux.

"J'appelle les jeunes et les héros d'Egypte: retournez à la maison, retournez au travail. Le pays a besoin de vos mains."

Omar Souleiman (Ho New / Reuters)

"J'appelle tous les citoyens à regarder vers le futur", déclare-il.

Accusant, tout comme Moubarak, des interférences étrangères, Souleiman fustige: "N'écoutez pas les télés satellitaires, qui ont pour but d'encourager à la seddition. Ecoutez votre propre conscience." Pour mémoire, la chaîne panarabe Al Jazira a été coupée plusieurs jours, ses journalistes arrêtés et pourchassés, son bureau au Caire saccagé.

22h. Fin du discours de Moubarak.

Clameurs place Tahrir. La foule est furieuse, les gens brandissent leurs chaussures. "Il doit partir", crient-ils.

"Les gens deviennent fous dans les rues. Nous les rejoignons", twitte @Sandmonkey.

Les manifestants ont déjà pris date pour demain vendredi, jour de la grande prière. Ils promettent de revenir en masse réclamer le départ du vieux raïs.

21h45. Moubarak prend la parole... Et assène qu'il restera. Tout en déléguant ses pouvoirs au vice-président.

A suivre en direct ici, sur Al-Jazeera.

"Je vous parle comme un père à ses enfants", lance-t-il au début.

Il a exprimé sa compassion aux familles des quelque 300 "martyrs" de deux semaines et demi de révolution.

"Le sang de vos martyrs pas versé en vain", dit-il aux manifestants.

Il se dit déterminé à rester jusqu'aux législatives de septembre, et à mettre en oeuvre les promesses faites aux manifestants depuis deux semaines.

"On a mis en place un dialogue national très constructif", dit-il encore.

Place Tahrir, les manifestants regardent le discours de Moubarak, projeté sur un tissu tendu (Dylan Martinez / Reuters).

Moubarak demande l'amendement de cinq articles de la Constitution.

Une fois que la stabilité et la sécurité seront restaurés, il promet de lever l'état d'urgence, en vigueur depuis 1981.

"Je suis conscient du danger que représente cette croisée des chemins (...) et cela nous impose de faire passer d'abord les intérêts supérieurs de la nation", a déclaré Moubarak.

"J'ai décidé de déléguer mes pouvoirs au vice-président conformément à ce que dit la Constitution", a-t-il dit.

"La priorité est de restaurer la confiance parmi tous les Egyptiens, dans notre économie et notre réputation internationale".

"L'Egypte traverse des temps difficiles. On ne peut pas tolérer que cette situation continue".

"Je suis sûr que la majorité des gens savent qui est Hosni Moubarak".

Le raïs pointe des "diktats étrangers", auxquels il ne veut pas céder.

"On va prouver qu'on n'est pas un Etat-satellite. On va prendre nos propres décisions".

Il se pose en rassembleur, citant "les musulmans et les chrétiens".

"J'ai vécu pour cette nation", tente-t-il. Comme lors de son dernier discours télévisé, Moubarak répète qu'il mourra et sera enterré sur le sol égyptien.

Retrouvez d'autres extraits du discours de Moubarak sur le fil Twitter de @Jan25voices.

Suhaib Salem / Reuters

21h30. Toujours pas de Moubarak...

Selon Al-Arabiya, Moubarak va transmettre ses pouvoirs au nouveau vice-président, Omar Souleiman.

"L'homme à côté de moi dit que tout son corps est secoué, anticipant la déclaration de Moubarak", écrit sur son fil Twitter Sherine Tadros, journaliste pour Al-Jazeera.

"Rumeurs partout sur la place. Je ne croirai rien tant que je n'aurai pas entendu Moubarak le dire", twitte abuaardvark.

Suivre les événements sur Twitter avec la liste "Egypte" mise au point par libé.fr.

21h15. Lu sur Twitter: "Je suis Egyptien, je suis Egyptien, fier d'être Egyptien, écoute-moi le monde" (@zeinobia)

21h05. Moubarak se fait attendre...

L'opposant égyptien Mohammed ElBaradei propose que Moubarak laisse la place à un conseil de trois personnes et un gouvernement d'union nationale. Ces trois personnes seraient des "experts crédibles" et dirigeraient le pays pendant un an, jusqu'à l'organisation d'élections libres.

 

--> A voir: le live d'Al Jazeera depuis la place Tahrir, sur YouTube.

 

20h55. Moubarak doit prendre la parole dans 5 minutes.

"Tahrir est incroyablement forte. Les esprits sont éveillés. La foule attend des informations exactes. Attend les prochaines étapes", twitte @jan25voices, qui va aussi twitter en direct et en anglais le discours du raïs.

20h50. L'UE se tient prête à aider la démocratie égyptienne, déclare la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

20h45. Place Tahrir, ils sont près de 200.000, selon l'AFP. Les manifestants sont au comble de l'excitation.

"Le peuple a fait tomber le régime!", scandent-ils, au moment où circulaient des rumeurs sur une possible prise du pouvoir par l'armée. Un petit groupe crie toutefois: "Civil, civil, pas militaire", en référence au régime espéré.

La foule continue à affluer. Elle suivra le discours de Moubarak depuis l'écran géant (un drap blanc tendu entre des poteaux) installé il y a plus d'une semaine.

20h30. Aalam Wassef, qui blogue pour libé.fr depuis le Caire ("Cris d'Egypte"), raconte dans une interview audio l'euphorie qui règne ce soir «place de la Libération». Mais les manifestants restent sur leurs gardes et refuseront, dit-il, une prise de pouvoir par Omar Souleiman.

20h20. Moubarak prendra la parole à 21h (heure française), soit 22h en Egypte.

19h50. Barack Obama affirme que les événements en Egypte montrent que «l'histoire est en marche» dans ce pays, au moment où des informations font état d'une démission imminente du président Hosni Moubarak.

19h35. On ignore précisément à quelle heure le raïs va prononcer son discours à la télé égyptienne. Il semble que ce serait aux alentours de 21h. Pour suivre le discours, Jan25voices le twittera en direct, en anglais.

19h30. Barack Obama va s'exprimer sous peu sur la situation en Egypte.

19h15. A l'ambassade d'Egypte, à Paris... Aucun Egyptien en vue pour le moment. Seulement des CRS et des journalistes, rapporte notre reporter sur place.

18h15. Moubarak rencontre en ce moment Omar Souleiman (ci-contre), vice-président nommé en plein soulèvement et donné pour successeur du vieux raïs.

Le Président a également rencontré le Premier ministre Ahmad Chafic.

17h30. La télévision d'Etat annonce que Moubarak s'adressera à la nation ce soir, dans un discours télévisé. Il s'exprimera depuis le palais présidentiel, au Caire.

--> A lire: Moubarak, le crépuscule d'un dictateur, paru dans Libération du 4 février dernier.

17h15. La CIA y va de son analyse: les services de renseignement américains jugent "fort probable" que Moubarak démissionne ce jeudi soir. "Je ne connais pas les détails de la façon dont cela se passerait mais je pense qu'il transmettra la plupart de ses pouvoirs à Souleimane pour qu'il dirige le pays et mène à bien les réformes que nous espérons voir mises en oeuvre", a déclaré Leon Panetta, le directeur de l'agence, lors d'une audition au Congrès.

17h. La place Tahrir s'enflamme. L'ambiance est survoltée, rapporte l'AFP. Les manifestants scandent: "L'armée et le peuple sont unis" ou encore "A bas Moubarak".

Voir cette vidéo en live retransmise par la chaîne américaine NBC News:

Suivre aussi les réactions sur la liste Twitter de blogueurs et citoyens égyptiens, journalistes présents sur place. (Liste établie par libération.fr)

Petit florilège:

"Les rues du centre-ville grouillent de monde qui marchent vers Tahrir. Ce soir, c'est énorme", s'exclame @occupiedcairo.

"Des milliers de gens chantent que Moubarak devrait se réveiller, car cette nuit est la dernière", écrit @sandmonkey.

"Mission accomplie. Merci à tous les braves jeunes Egyptiens", twitte Wael Ghonim, le cadre de Google arrêté puis libéré lundi, devenu l'un des héros de la place Tahrir.

"La mission n'est pas encore accomplie", tempère au contraire @waelabbas.

16h35. L'armée annonce officiellement, dans un communiqué lu à la télé, avoir commencé à prendre les "mesures" nécessaires "pour préserver la nation" et "pour soutenir les demandes légitimes du peuple". Le conseil suprême s'est réuni aujourd'hui "pour examiner les développements de la situation jusqu'à ce jour, et avait décidé de continuer à rester réuni".

Dans la foulée, on apprend sur la BBC que le Premier ministre Ahmed Chafic a dit à la BBC qu'Hosni Moubarak pourrait quitter le pouvoir, et que la situation serait clarifiée bientôt.

"Tout est entre les mains du (président) Moubarak", ajoute-t-il sur la télévision d'Etat.

La chaîne américaine NBC news affirme que le raïs quittera le pouvoir ce soir, citant deux sources de haut niveau. Omar Souleiman, le vice-président, prendrait sa succession.

16h33. Les Etats-Unis, par la voie du numéro deux de la diplomatie égyptienne, soulignent qu'ils feront en sorte que les troubles en Egypte ne créent pas de "nouveau danger pour Israël et la région", dans un discours au Congrès.

16h. Le responsable du parti au pouvoir, Hossam Badrawy, indique sur la BBC que Moubarak pourrait "répondre aux revendications du peuple".

Plus tôt dans la journée. La place Tahrir était toujours occupée par des centaines de milliers de manifestants, pour la 17e journée consécutive. Hier pourtant, le gouvernement a agité la menace d'une intervention de l'armée en cas de "chaos".

Les deux entrées de la route menant au Parlement sont bloquées. Des manifestants ont passé la nuit sur les deux bords de la route, sous des tentes en plastique.

La vague de contestation a gagné le secteur social, avec plusieurs marches ou grèves dans différents secteurs de l'économie. A Port-Saïd (nord-est), des manifestants venus d'un bidonville ont saccagé le siège de la police, après avoir fait de même la veille avec celui du gouvernorat, selon des témoins cités par l'AFP.

Le Tagammou (gauche), parti de l'opposition légale, a annoncé son retrait du dialogue avec le pouvoir.

Le Guardian raconte ce matin l'implication de l'armée dans des tortures et mauvais traitements à l'encontre de manifestants. (lire ici, en anglais)

Sur ce sujet, lire "le double visage de l'armée": Un témoin raconte les violences contre des activistes, sous l'oeil d'un général. D'un autre côté, un soldat a sauvé des manifestants des attaques des pro-Moubarak. Sur notre blog Cris d'Egypte.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, a dénoncé les ingérences de "certains pays" dans les affaires de l'Egypte, se déclarant "choqué" que certains "devancent même les souhaits du peuple égyptien".

11-02-11 - Reuters -- Police and protesters clash in Egypt's Sinai, 5 dead

Police and protesters clash in Egypt's Sinai, 5 dead

ISMAILIA, Egypt

Five people died and 42 were wounded in clashes between Egyptian protesters and police in the north Sinai town of el-Arish on Friday, witnesses said.

Hundreds of people attacked the main police station using petrol bombs in the Mediterranean town near the border with Gaza in an attempt to free prisoners, before it was announced that President Hosni Mubarak had stepped down.

Three of those who died were policemen. Police evacuated the building, which was partly destroyed by fire, and prisoners managed to escape. Five police vehicles were set on fire.


11-02-11 - The Siasat Daily -- Gunmen attack police in Rafah after Mubarak speech

Gunmen attack police in Rafah after Mubarak speech

February 11, 2011 Islamic World 0 Comments

Al-Arish, February 11: Clashes took place between police and unidentified gunmen in Rafah, a town near Egypt’s border with the Gaza Strip, witnesses said Friday, after President Hosni Mubarak refused to step down the day before.

Some people were ready to fire bullets in the air to celebrate Mubarak’s resignation, as was expected late Thursday. Gunmen later attacked the police station after they were angered when he only shifted his powers to his deputy, Omar Suleiman, witnesses added.

The gunmen also fired rocket-propelled grenades in the attack.


11-02-11 - Libération -- Le jour où le peuple a chassé le raïs

11/02/2011 à 10h32

Le jour où le peuple a chassé le raïs

Récit

Explosion de joie dans les rues du Caire, après l'annonce par le vice-président Omar Souleiman de la démission du Président Hosni Moubarak, qui a quitté la capitale. Le pouvoir est remis à l'armée.

Vendredi, sur la place Tahir au Caire. (REUTERS)

L'ESSENTIEL - A 17 heures, le vice-président Omar Souleiman annonce, enfin, ce que les Egyptiens réclamaient depuis 18 jours: Hosni Moubarak quitte le pouvoir, après 30 ans de règne.

Retrouvez en détails, ci-dessous, les événements de la journée, heure par heure.

Et pour suivre les événements et les réactions en direct, voir la liste Twitter que libé.fr a établie et, toujours, le live d'Al-Jazira en anglais.

21 heures Barack Obama: «L'Egypte ne sera plus jamais la même. (...) L'armée devra assurer maintenant une transition crédible aux yeux du peuple (...) et établir un chemin clair vers des élection justes et libres. (...) Les Etats-Unis continueront à être un ami et un partenaire de l'Egypte. (...) Nous avons vu les jeunes Egyptiens dire: "pour la première fois de ma vie, ma voix est entendue". C'est ainsi que fonctionne la véritable démocratie. (...)»

20h08 Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, salue le «changement historique» en Egypte et appelle au «consensus national», après le départ du président Hosni Moubarak, selon l’agence officielle Mena. «Il a appelé à aller de l’avant en vue d’instaurer un (système) sain basé sur le consensus national», a précisé l’agence. Amr Moussa pourrait être un éventuel candidat à la présidence.

19h45 La Suisse décide de geler «avec effet immédiat» les avoirs que pourraient détenir dans la Confédération le président égyptien démissionaire Hosni Moubarak et son entourage.

19h43 L’armée égyptienne assure qu’elle ne souhaite pas se substituer à la «légitimité voulue par le peuple».

(Un porte-parole de l'armée)

18h51 Devant le palais présidentiel au Caire, le ministre égyptien de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui, salue la foule célébrant le départ du président Hosni Moubarak sous la pression de la rue.

18h53 «La vie recommence pour nous», déclare la figure la plus en vue de l’opposition égyptienne, Mohamed ElBaradei, à la télévision Al-Jazira. «Mon message au peuple égyptien est que vous avez gagné la liberté (…) Faisons-en le meilleur usage et que Dieu vous bénisse».

18h43 Les Frères musulmans, principale force de l’opposition en Egypte, saluent «l’armée qui a tenu ses promesses» et le «combat» des Egyptiens.

Voir plus de photos de la place Tahrir en pleine ébullition ici

17h20. Premières réactions sur Twitter en Egypte (lire aussi ici):

«On l'a fait. j'ai envie de pleurer de joie»

«Je suis e larmes. J'aurais voulu que mon père voit ça»

«Les gens crient "Longue vie à la révolution"»

«Il est parti Il est putain de parti»

«Ce putain de lâche ne pouvait pas l'annoncer lui-même?»

«Hosni est parti, on a gagné on a gagné»

«On s'est débarrassé de Moubarak. L'Egypte a gagné»

--> Pour suivres la suite des événements en direct, la liste Twitter que libé.fr a établie et, toujours, le live d'Al-Jazira en anglais.

«Le lion est mort ce soir», écrit joliment notre blogueur depuis le Caire, Aalam Wassef.

17 heures. Hosni Moubarak a quitté ses fonctions et remis le pouvoir à l'armée, annonce le vice-président Omar Souleimane.

«Compte tenu des conditions difficiles que traverse le pays, le président Mohammed Hosni Moubarak a décidé d'abandonner le poste de président de la République et chargé le conseil suprême des forces armées de gérer les affaires du pays», a déclaré Omar Souleimane dans une brève allocution télévisée.

 

Explosion de joie dans les rues du pays, ci-dessous place Tahrir (capture d'écran du live d'Al-Jazeera)

«Le peuple a fait tomber le régime! le peuple a fait tomber le régime!», scande une foule en délire sur cette place devenue symbole du mouvement de contestation déclenché le 25 janvier. Les manifestants hurlaient de joie et agitaient des drapeaux égyptiens. Certaines personnes se sont évanouies sous le coup de l'émotion.

 

16h35. Le fait que Moubarak soit parti à Charm el-Cheikh est «une première étape positive», considère un haut responsable américain, auprès de l'AFP.

16h31. Hossam Badrawy, secrétaire général du PND depuis à peine une semaine, va démissionner, annonce l'un de ses proches.

16h30 Echange de tirs signalés à Al-Arich dans le Sinaï entre manifestants et policiers. Un millier de manifestants ont lancé des bombes incendiaires sur un poste de police et mis le feu à des véhicules. Il y aurait plusieurs blessés.

15h45 La présidence égyptienne va diffuser sous peu un communiqué «important et urgent», annonce la télévision d'Etat.

15h15. Petit intermède musical, avec la chanson de Wyclef Jean pour la liberté en Egypte...

 

15 heures: c'est confirmé, le président Hosni Moubarak est à Charm el-Cheikh, a indiqué à l'AFP le porte-parole du Parti national démocrate (PND, au pouvoir). Moubarak y a une résidence.

 

14h50 L'AFP estime à plus d'un million le nombre de manifestants dans tout le pays.

Au Caire, des milliers de manifestants se dirigent vers le palais présidentiel et le siège de la télévision d'Etat.

Vu sur Tweeter :

(Devant le palais présidentiel, photo postée sur Twitter)

Le député travailliste israélien Binyamin Ben Eliezer affirme qu'Hosni Moubarak lui a dit, au cours d'une conversation téléphonique jeudi soir peu avant son allocution télévisée, qu'il cherchait «une porte de sortie honorable». «Il sait que c'est fini, que c'est la fin de la route. Il ne m'a dit qu'une seule chose peu avant son discours, c'est qu'il cherchait une voie de sortie», a affirmé Ben Eliezer à la radio militaire.

 

Un Egyptien anti-Moubarak le 11 février, place Tahrir (AFP Pedro Ugarte)

14h30. Les manifestants affluent toujours place Tahrir, complètement bondée. Ils sont des centaines de milliers, au 18e jour du soulèvement.

Pendant ce temps-là, devant le palais présidentiel, excentré et bien gardé, @occupiedcairo twitte: «Pacifique au palais. Une raison de plus de respecter la révolution égyptienne et ceux qui y prennent part». Ils sont «peut-être 3000» devant le palais, selon la journaliste Lindsey Hilsum, de Channel 4.

Un groupe de manifestants est aussi rassemblé devant l'immeuble de la télé égyptienne.

A Alexandrie, ils sont quelque 100.000 personnes. Al Jezira rapporte aussi des manifs à Mahala, Tanta, Suez, Ismailia, etc.

Tank devant le palais présidentiel, au Caire, le 11 février (Amr Dalsh / Reuters)

14h20. Info confirmée par une source proche du gouvernement, citée par l'AFP: Moubarak a quitté Le Caire pour une destination inconnue avec sa famille. S'il est parti de la capitale, on ignore s'il est sorti d'Egypte. Il pourrait avoir gagné la station balnéaire de Charm el-Cheikh, dans le Sinaï, où le président a une résidence secondaire.

14h10. Pour le Premier ministre danois, «Moubarak c'est du passé». «Nous avons maintenant un régime fini», juge Lars Loekke Rasmussen.

14h. Même écho sur le fil Twitter de Christiane Amanpour, journaliste américaine de ABC, qui a interviewé Moubarak il y a quelques jours, et qui écrit: «Un haut responsable égyptien m'a dit que Moubarak avait quitté le Caire. Il reste en Egypte comme figure présidentielle. Il est parti la nuit dernière après son discours à la nation».

13h30. Selon Al-Arabia, Moubarak aurait quitté Le Caire. Lui et ses proches seraient partis d'une base aérienne militaire située en périphérie de la capitale. Cette info circule déjà depuis hier soir.

13 heures. Devant le palais présidentiel, très éloigné du centre-ville et très bien gardé, des manifestants ont exprimé leur colère, après la lecture du communiqué de l'armée, rapporte l'AFP. L'un d'eux a arraché le micro des mains de l'officier qui lisait le communiqué, pour protester. «Vous nous avez déçus, on avait mis tous nos espoirs en vous», a-t-il crié. Le colonel s'est défendu: «Non, non, ce n'est pas un coup d'Etat».

Tweet du correspondant de CNN, place Tahrir:

Place Tahrir, les manifestants ont passé la matinée à réclamer le soutien de l'armée à leur cause. Le cheikh dirigeant les prières sur la place s'est évanoui à la fin de son prêche, après avoir appelé l'armée égyptienne à «agir d'une manière qui soit acceptable devant Dieu le jour du Jugement dernier».

Ce matin, trois soldats ont quitté armes et uniformes, pour se joindre aux manifestants, rapporte l'AFP qui cite des témoins. Hier soir, c'est un major de l'armée qui a rallié le soulèvement, comme le rapporte notre blogueur Aalam Wassef, sur «Cris d'Egypte».

Midi. De plus en plus de monde place Tahrir, où c'est l'heure de la prière.

Selon Alarabiya, les manifestants auraient pris le contrôle de plusieur bâtiments gouvernementaux à Suez.

11 heures Le site du NDP, le parti présidentiel, a tout l'air d'avoir été piraté par les détracteurs du président.

http://www.cairondp.org/new/

10 heures Le communiqué annoncé par l'armée est tombé: elle assure qu'elle garantira des «élections libres et honnêtes» tout en mettant «en garde contre toute atteinte à la sécurité de la nation et des citoyens».

Le conseil «souligne la nécessité d'un retour au travail dans les établissements de l'Etat et le retour à la vie normale».

Pas très rassurant, juge notre blogueur Aalam Wassef: «l'armée ne fait rien de plus que se porter garante des promesses formulées par le président: fin de l'état d'urgence, remaniement de la constitution, protection de la population et des intérêts nationaux, organisation d'élections libres, respect "en temps et en heure" des demandes exprimées par le peuple, pas de représailles sécuritaires contre "les dignes manifestants qui se sont élevés contre la corruption. »(lire ici)

9 heures. Des dizaines de milliers de manifestants occupent la place Tahrir et les rues près du Parlement. Des rassemblements se sont également formés devant le palais présidentiel et l'immeuble de la télévision d'Etat. Beaucoup arborent une attitude de défi après la déception de la veille.

7 heures. Le conseil suprême des forces armées égyptiennes annonce qu'il va adresser un «important communiqué au peuple». Sans dire à quelle heure.

Minuit. Le prix de Nobel de la paix et leader de l'opposition Mohamed ElBaradei poste un court message sur Twitter: «L'Egypte va exploser. L'armée doit maintenant sauver le pays.»

21h45 jeudi: discours d'Hosni Moubarak:

L'essentiel: Dans un discours à la nation retransmis à la télé, hier soir, Moubarak a réaffirmé qu'il resterait à son poste jusqu'en septembre. Seule concession: le transfert de ses pouvoirs au vice-président. Les manifestants sont des centaines de milliers place Tahrir. Si vendredi dernier avait été surnommé le «jour du départ», ce vendredi a été baptisé «Le jour de l'adieu».

Moubarak a quitté Le Caire avec sa famille, pour une destination inconnue. On ignore s'il a quitté l'Egypte.

11-02-11 - Libération -- Quelques tuyaux pour suivre la révolution égyptienne en ligne

11/02/2011 à 11h48

Quelques tuyaux pour suivre la révolution égyptienne en ligne

Repères

Facebook, Twitter, blogs, sites d'information: voici nos recommandations pour suivre en direct ce qui se passe en Egypte.

Par LIBÉRATION.FR

Place Tahrir, le 5 février 2011. (Steve Crisp / Reuters)

Comme en Tunisie, la Toile égyptienne, en pleine ébullition, suit de très près le soulèvement qu'elle a en grande partie déclenché. La tâche a été difficile pendant plus de cinq jours, le régime de Moubarak ayant tout simplement coupé l'accès à Internet, du vendredi 28 janvier au mercredi 2 février. Mais c'est reparti.

Voici quelques conseils pour suivre les événements en direct sur Twitter, Facebook et autres sites de cyberactivistes ou d'information indépendants, sur place, qui s'efforcent de relayer en anglais le soulèvement du pays.

Lundi 31 janvier. Au quatrième jour sans Internet, une banderole réclame le retour de la toile. (photo Elodie Auffray)

D'abord, petit tour sur Facebook, là où tout s'est déclenché. Plusieurs groupes ont lancé des appels à manifester le 25 janvier, «journée de la police», jour férié en Egypte. La date fait référence à une attaque de l'armée britannique contre la police égyptienne, en 1952, quelques mois avant la révolution et l'instauration d'une République, sous l'égide de Nasser.

Juin 2010, 6 avril 2008: deux dates de référence pour la cybercontestation

Quelque 60 ans plus tard, les Egyptiens honnissent leur police, qui, au titre de l'état d'urgence toujours en vigueur, peut procéder à des détentions arbitraires. En juin 2010, Khaled Saïd en a fait les frais. Il aurait été battu à mort par deux policiers, alors qu'il sortait d'un cybercafé à Alexandrie.

Un groupe Facebook a été créé en hommage au jeune homme de 28 ans: «We are all Khaled Saïd». Il a participé à mobiliser les foules, pour le 25 janvier. Depuis, le groupe lance des mots d'ordre , diffuse des infos, des vidéos amateurs, et surtout un large choix d'articles anglophones relayant la contestation.

Autre référence indispensable sur Facebook: le mouvement du 6 avril, qui a également lancé un appel à manifester le 25 janvier dernier. Le 6 avril fait référence à une grève générale tuée dans l'oeuf, en 2008. Initiée par les ouvriers du textile à Mahalla, l'appel a été relayé sur Facebook, et y a connu un certain succès.

Voir aussi le site du mouvement et son fil Twitter. Beaucoup de choses en arabe, mais quelques éléments en anglais, et des liens vers des vidéos ou des photos.

Twitter, Bambuser, etc.

Sur Twitter, le hashtag (mot-clé) à utiliser dans vos recherches, c'est d'abord #jan25. Vous pouvez aussi essayer #Egypt, ou encore #Tahrir, du nom de la place devenue le poumon de la mobilisation. Voici une liste conçue par libération.fr. De quoi follower des citoyens, des activistes, des journalistes qui suivent de près les événements, sur place. Autre liste bien faite ici.

Beaucoup de ces militants égyptiens sur Twitter tiennent aussi un blog. Nous vous recommandons particulièrement celui de l'Egyptien Hossam el-Hamalawy, «journaliste socialiste», ainsi qu'il se définir lui-même. Des vidéos, de belles photos, le tout posté avec une grande réactivité.

On peut également suivre son travail sur Twitter et sur Bambuser, un site qui permet de diffuser des vidéos en direct depuis son téléphone mobile. Il dédie d'ailleurs une page aux événements en Egypte.

Il y a aussi RamyRaoof, défenseur des droits de l'homme, qui poste aussi sur Bambuser, sur Twitter, et sur son blog.

«Cris d'Egypte»

Sur Twitter, le collectif @Jan25voices fait un gros travail, à base, notamment, de coups de téléphone à des Egyptiens présents dans les événements.

On citera encore Wael Abbas, blogueur et journaliste (aussi sur Twitter et Bambuser), Zeinobia, «simplement jeune égyptienne (...) qui espère un meilleur futur pour son pays».

Bon blog également, arabist.net existe depuis sept ans et est tenu par des journalistes indépendants.

Et bien sûr, il faut également suivre Aalam Wassef, qui tient le blog «Cris d'Egypte» sur libération.fr.

Quant aux sites d'information, la chaîne d'Al-Jezira sur YouTube permet de suivre les événements en direct. Toujours en anglais. La caméra est le plus souvent braquée sur la place Tahrir, cœur de la révolte.

Deux quotidiens égyptiens anglophones à signaler: Al-Masry Al-Youm (pour les infos chaudes, et encore plus chaudes sur leur page Facebook) ainsi que The Daily News Egypt (infos plus froides).

Le New York Times, enfin, met à jour une carte du Caire, qui permet de visualiser l'évolution des événements.

Et puis, pour ceux qui n'ont décidément pas peur de l'anglais, le Guardian tient un excellent live-blogging.

 

11-02-11 - The Street -- Egyptian President Mubarak Resigns

Egyptian President Mubarak Resigns

Theresa McCabe

02/11/11 - 12:31 PM EST

Updated from 12:31 p.m. EST

NEW YORK (TheStreet) -- Egyptian President Hosni Mubarak has resigned after nearly three weeks of riots and anti-government protests rocked the nation.

Egypt Uprising: Mubarak's Downfall in Pictures

Vice President Omar Suleiman appeared in a televised address to the nation to announce that after 30 years in power, Mubarak has stepped down.

"President Hosni Mubarak has decided to step down from the office of president of the republic and has charged the high council of the armed forces to administer the affairs of the country," Suleiman said in his address.

Mubarak appointed the Higher Military Council head of the nation's affairs before stepping down.

U.S. President Barack Obama says that the U.S. will continue to be a friend and an allied partner to Egypt, and it is ready to provide assistance for Egypt's transition to a democracy.

"The people of Egypt have spoken, their voices have been heard, and Egypt will never be the same," Obama said.

He also said that now the Egyptian military has a responsibility to the people of their nation to ensure a peaceful transition of power, and that Mubarak's resignation is only the beginning of Egypt's transformation.

"By stepping down, President Mubarak responded to the Egyptian people's hunger for change," Obama said. "But this is not the end of the Egypt's transition. It is a beginning. I am sure there will be difficult days ahead and many questions remain unanswered. But I am confident that the people of Egypt can find the answers and do so peacefully, constructively, and in the spirit of unity that have defined these past few weeks."

He called on the military to lift the state of emergency in the nation and begin preparing the upcoming free and fair elections.

Prior to the announcement of Mubarak's departure, the military council pledged to carry out the demands of the people by overseeing constitutional reforms, but did not say it would move toward democracy. The army didn't make it clear whether Suleiman would hold any power under the council.

Nearly two weeks ago, Mubarak announced that neither he nor his son, Gamal, would seek the presidency in the fall, but the protesters continued to demand his instant ouster.

On Thursday night, Mubarak remained defiant of demands that he step down, reiterating in a televised speech that he would remain in the office until his term ended in September to ensure a peaceful transition of power.

Last week, the regime offered concessions in efforts to resolve the upheaval, such as freedom of the press, the release of those detained and the removal of the country's widely contested emergency laws, but it seemed that protesters wouldn't be satisfied until Mubarak resigns.

"People still want the president to step down," protest organizer Mostafa al-Naggar was quoted by The Associated Press as saying this week. "The protest continues because there are no guarantees and not all demands have been met."

Rallies continued to break out across the nation, calling for a revolution, despite warnings from the government that calls for civil disobedience would be "very dangerous for society."

Now the massive crowds of demonstrators outside of the presidential palace and in Cairo's Tahrir Square on Friday are shouting out in celebration of the news.

"The announcement took everyone by surprise and caused immediate and riotous celebration in Tahrir Square," the BBC's Jon Leyne reported from Cairo.

Leading opposition figure, Nobel laureate Mohamed ElBaradei, expressed his excitement over the news.

"This is the greatest day of my life," he told The Associated Press. He says Egypt has been "liberated after decades of repression" and that he expects a "beautiful" transition of power.

"It's a joy, exhilaration, total emancipation for 85 million people," he was quoted by AP as saying. "For the first time Egypt has been liberated and has put its feet on the right track towards a country of democracy and social justice."

--Written by Theresa McCabe in Boston.

11-02-12 - Huffington Post -- Egyptian PM firts priority

CAIRO (Reuters) - Egypt's government's top priorities are restoring security and returning life to normal, the prime minister said Saturday after meeting the head of the military council now running the country.

"The first priority, no question about it, is security. An equally important priority is to provide the elements needed for the daily life of citizens," Prime Minister Ahmed Shafiq told Egyptian state television. "The government and the citizen must unite in the coming period."

Former president Hosni Mubarak turned power over to a military council when he resigned Friday. The council's head, Mohamed Hussein Tantawi, met a number of ministers Saturday, including Shafiq and Interior Minister Mahmoud Wagdy.

State media said Tantawi and Wagdy discussed the quick return to duty of the police, who left the streets in the early days of the popular uprising against Mubarak.

Wagdy said Saturday that 13,000 prisoners who walked out of prison in the uprising's early days were still on the run.

Tantawi also met the head of the constitutional court and the justice minister, state media said.