avenir d'une offensive

Dossier Egypte 7

11-02-02 - Bataille Tahrir

11-02-02 - Cris d'Egypte -- Nous sommes en enfer

Un Cairote raconte la crise de régime

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02/02/2011

Egypte : Nous sommes en enfer

Le Caire, 2 février 2011. Il est 23h00 environ quand le président Hosni Moubarak prononce les dernières paroles d’une allocution télévisée dont les conséquences seront tragiques. Il annonce que la situation est grave, qu’il a entendu et compris les demandes du peuple, qu’il restera au pouvoir jusqu’à la fin de son mandat (septembre 2011), qu’il ne se représentera pas et qu’il mourra en terre d’Egypte.

Jusqu’à 23h00, le 1er février fut le plus beau jour de nos vies. Trois mots pour décrire le sentiment qui habite le cœur de tous les manifestants: liberté, égalité, fraternité.

Nous sommes privés d’Aljazeera en arabe depuis le 1er février et ce sont des appels de l’étranger qui nous préviennent du retour de la terreur à Alexandrie, au Caire et à Port Saïd. Des hommes de main du gouvernement, munis d’armes à feu, de bâtons et d’armes blanches se sont infiltrés dans les manifestations. A Alexandrie, l’armée présente sur les lieux pour assurer la protection des manifestants tente de s’interposer sans succès. Les coups de feu dissuasifs de l’armée n’ont aucun effet. L’armée se retire de la scène. Les hommes de main tirent sur les manifestants. Il y a des blessés, des morts, mais leur nombre reste encore inconnu.

Au même moment, dans les quartiers du Caire, les hommes et les adolescents qui assurent la sécurité et la propreté des quartiers sont ramassés de force par des hommes de main à bord de minibus banalisés.

Des coups de fils nous proviennent de toutes parts de nos amis qui habitent dans des zones isolées. Le compound de Wadi El Nakhil est attaqué à l’arme automatique par des hommes à bord d’une ambulance.

Vers 0h00, 1000 à 2000 hommes de main quittent Madinet Nasr, dans la périphérie du Caire, en direction de la place Tahrir. En chemin, des heurts violents avec les comités de sécurité populaires.

La télévision d’état poursuit une campagne  de désinformation massive sans précédent. Des manifestations pro-Moubarak sont mises en scène. Les slogans révolutionnaires sont détournés un à un à la faveur du président. La dernière allocution du président Obama demandant à Moubarak de quitter le pouvoir sur le champ est diffusée et traduite sur la BBC en arabe. La télévision égyptienne d’état dit tout simplement : La traduction que vous avez entendue était fausse et mensongère. Obama n’a nullement demandé le départ immédiat du président Moubarak.

Les manipulations et la cruauté sans borne de ce régime sont, semble t-il, comprises du monde entier. La BBC a annoncé hier soir la mort de 300 égyptiens depuis mardi 25 janvier. Pour nous qui sommes sur place ce chiffre est très clairement sous-estimé et grimpe, heure après heure, en toute discrétion.

Le retour des forces de l’ordre et la propagation d’hommes de main armés dans toute la nation nous font craindre un bain de sang. Il a débuté hier soir.

Les manifestants ont confiance en l’armée et souhaitent que celle-ci se déploie et augmente substantiellement ses effectifs pour les protéger de la barbarie et de la folie sanguinaire de ce régime.  

Propos recueillis par téléphone par Aya Wassef.

Rédigé à 10:28 | Lien permanent


11-02-02 - Libération -- Au moins un mort et cinq cents blessés dans les affrontements au Caire

02/02/2011 à 06h44

Au moins un mort et cinq cents blessés dans les affrontements au Caire

Récit de la journée de mercredi

Elodie Auffray et Luc Peillon, envoyés spéciaux au Caire, et Libération.fr

Place Tahrir. (REUTERS)

L'ESSENTIEL - La situation est extrêmement tendue ce mercredi soir. Des partisans de Moubarak ont déboulé en masse dans les rues menant à la place Tahrir et s'en sont pris violemment aux opposants du gouvernement, à coups de batons et de jets de pierre. En fin de journée, plusieurs centaines de personnes (femmes et enfants compris) étaient toujours bloquées place Tahrir, encerclées par les pro-Moubarak. Premier bilan des affrontements: 500 blessés et d'un mort.

--> Diaporama. Les photos de la bataille de la place Tahrir.

19h40. «Les Etats-Unis déplorent et condamnent la violence qui a lieu en Egypte, et nous sommes profondément inquiets au sujet des attaques contre les médias et les manifestants pacifiques. Nous renouvelons notre appel à la retenue», a précisé le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, dans un court communiqué.

19h36. Michèle Alliot-Marie, ministre des affaires étrangères, invitée de Canal+: «Il faut arrêter la violence, qu’il n’y ait pas de morts.» «L’usage de la violence doit être banni de part et d’autre.» Interrogée pour savoir si la France plaide pour un départ immédiat de Moubarak, elle a répondu: «Ce n’est pas à nous de le décider», jugeant que ce que pouvait faire la France aujourd’hui, c’était «appeler à la retenue».

18h30 La télévision d'Etat fait état d'au moins un mort, un militaire. «Il y a eu un décès, celui d'un conscrit des forces armées», a indiqué le porte-parole du ministre de la Santé, Abderrahmane Chahine, à la télévision. Selon lui, 403 personnes ont été blessées, mais des sources médicales ont fait état à l'AFP d'au moins 500 blessés.

La nuit tombe au Caire, les affrontements se poursuivent selon les tweets de plusieurs jounalistes coincés sur la place.

(Ivan Watson, de CNN: «La nuit tombe. La bataille sanglante continue ici place Tahrir. Nous sommes piégés à l'intérieur avec l'oposition, qui dit vouloir se battre jusqu'à la mort.»)

(Lara Setrakian, ABC News: «Il y a encore des femmes et des enfants place Tahir. Nouveaux coups de feu.»)

18 heures. Sur cette photo impressionnante prise par l'agence Reuters: des supporters de Moubarak arrêtés par des opposants au gouvernement et rendus à l'armée.

17h50 Au moins 500 blessés dans le secteur de la place Tahrir, selon un médecin dans une mosquée transformée en hôpital de campagne tout près de la place.

16h40 Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon «condamne fermement» des attaques «inaceptables» contre «des manifestants pacifiques».

Deux cocktails Molotov ont atterri dans la cour du Musée égyptien, qui abrite des trésors inestimables de l'Antiquité pharaonique, tout près de la place Tahrir.

--> A lire, le récit de Aalam Wassef, notre blogueur en direct du Caire, ici.

16h30 On compte des centaines de blessés parmi les manifestants place Tahrir, selon des journalistes de l'AFP. Des partisans de Moubarak jettent maintenant des blocs de pierre sur les manifestants depuis les toits d'immeubles surplombant la place.

(Goran Tomasevic / Reuters)

16h20. Les partisans de Moubarak sont pour beaucoup des policiers en civils, probablement envoyés par le pouvoir, et des Egyptiens pauvres payés pour venir se battre. Aux dires de témoins cairotes, ils sont arrivés par bus entiers ce matin. Sur les images, (voir ci-dessous), certains sont venus à cheval et même à dos de dromadaire place Tahrir. Armés de bâtons, ils jettent des pierres dans la foule, qui comprend des femmes et des enfants. Notre envoyé spécial, Luc Peillon, témoigne de scènes d'extrêmes violences. Notamment envers les photographes et les journalistes, visés par les pro-Moubarak. Certains sont tabassés, d'autres arrêtés.

Vu sur Twitter, envoyé par Nicholas Kristof, journaliste au New York Times:

Des coups de feu, sans doute de semonce, retentissent.

16h15. On apprend que deux journalistes suédois du quotidien Aftonbladet ont été pris à partie ce mercredi par la foule au cours d'un reportage dans un quartier pauvre du Caire, avant d'être arrêtés, puis relâchés quelques heures plus tard par un militaire venu sur place.

16h10. Des images spectaculaires de l'attaque, à cheval et à dos de dromadaire, des partisans de Moubarak:

16 heures. Le journaliste belge Serge Dumont a été «molesté», «tabassé», puis «emmené par des personnes non identifiées en civil» alors qu’il couvrait une manifestation pro-Moubarak au Caire,  annonce la rédaction du quotidien belge Le Soir, pour lequel il travaille.

15h30. Tirs de semonce de l'armée dans le centre du Caire, sans doute pour disperser la foule, selon des témoignages. L'armée n'intervient pas, elle semble seulement s'interposer dans certains cas entre partisans et adversaires de Moubarak. Les tirs de semonce ont été acclamés par les anti-Moubarak, qui y voient une volonté de l'armée d'empêcher les pro-Moubarak de continuer leurs provocations.

15h15. La violence redouble place Taalat Harb, près de la place Tahrir, au Caire. Des centaines de partisans de Moubarak sont armés de bâtons et s'en prennent aux manifestants qui réclament le départ du président. Certains sont juchés sur des chevaux ou des chameaux. Dans un hôtel proche de la place, un photographe a été recueilli, sérieusement amoché. L'objectif de son appareil photo a été arraché, il a reçu des coups de la part de manifestants pro-Moubarak soucieux qu'aucune photo ne soit prise de ces affrontements.

15 heures. Des coups de feu sont échangés place Tahrir selon l'envoyé spécial de la chaîne d'infos en continu, LCI.

 

14h49. Les Frères musulmans refusent que Moubarak reste jusqu'en septembre (communiqué)

14h30. Des affrontements violents continuent de se produire entre anti- et pro-Moubarak sur la place Tahrir. Les pro-Moubarak, qui sont plusieurs centaines, peut-être plus d'un millier, tentent de prendre le contrôle de la place, que les anti veulent conserver. C'est un combat pour garder cette grande place au centre de la capitale égyptienne, rapporte notre envoyé spécial Luc Peillon. Il y a des dizaines de blessés. «Où est l'armée ? Que fait l'armée ?» demandent les anti-Moubarak. Un pro-Moubarak sur lequel les manifestants ont semble-t-il trouvé une carte de police est en train de se faire lyncher. Les manifestants y voient la preuve que les pro-Moubarak sont des policiers en civil ou des membres des services secrets.

13h15. Trois mouvements de la coalition anti-Moubarak ont affirmé dans un communiqué que des policiers en civil sont entrés en force place Tahrir au centre du Caire, où campent depuis neuf jours des milliers de manifestants réclamant le départ du président Hosni Moubarak.

13 heures. Situation tendue place Tahrir, au Caire. «Des supporters pro-Moubarak ont réussi à rejoindre la place, forçant les barrages», raconte Luc Peillon, l'un de nos envoyés spéciaux au Caire. «La situation est tendue. Des bagarres éclatent.» Les pro-Moubarak et les anti-Moubarak s'affrontent à coup de grosses pierres. L'armée semble avoir déserté la place. Les anti-Moubarak restent majoritaires, ils sont plusieurs milliers contre quelques centaines de supporters du président contesté.

(2 février, des pro-Moubarak sur la place Tahrir au Caire, Reuters)

«Hit the road, Hosni»

La plupart des pancartes sont en arabe (classique le plus souvent, dialectal parfois) et de plus en plus en anglais. Principal message: «get out Moubarak». Décliné en «dégage», «leave», «ça suffit», «enough». Il y a aussi l'impatient: «leave now better tomorrow». Le poli: «please leave». Le poétique: «Pars et laisse-nous voir la lumière». Le clin d'œil: «Hit the road, Hosni».

--> A voir et à lire: florilège des pancartes et slogans, vus et entendus place Tahrir au Caire.

12h20. Un appel à une manifestation antigouvernementale massive vendredi est maintenu malgré l'ordre de l'armée intimant aux manifestants de rentrer chez eux.

Midi. L'opposition se divise déjà sur l'après-Moubarak. La suite ici.

--> A lire: L'analyse de Christophe Ayad sur les bouleversements géopolitiques au Proche-Orient.

11h45. Le Parlement égyptien a suspendu ses séances jusqu’à la révision des résultats des dernières élections législatives, entachées par des accusations de fraude et de violences.

11h25. Nouvelle annonce à la télévision d’Etat: le couvre-feu en vigueur depuis vendredi au Caire, à Alexandrie et à Suez a été allégé.

11h20. L'accès à internet est en partie rétabli en Egypte, après plus de cinq jours de coupure.

11h10. «Il est 23h00 environ quand le président Hosni Moubarak prononce les dernières paroles d’une allocution télévisée dont les conséquences seront tragiques.»
--> A lire,
nouveau post sur le blog «Cris d'Egypte».

11h07. L'armée égyptienne a appelé les manifestants à rentrer chez eux pour permettre le retour de la sécurité et de la stabilité, dans un communiqué lu à la télévision d'Etat.

--> L'interview de deux politologues français d'origine égyptienne sur les mouvements à l'oeuvre dans le monde arabe

11 heures. Contre-manifs. Sur la place Taalat Hard, au Caire, ils sont une petite centaine d'hommes venus manifester... leur soutien au président Moubarak. Ils ont déboulé avec des chauffeurs de taxis, raconte notre envoyée spéciale, Elodie Auffray. Concert de klaxons et slogans sur le mode: «Hosni ne part pas», «On aime Hosni». Ce n'est pas la première fois que ces partisans de Moubarak descendent dans la rue, ils étaient quelques centaines hier et quelques poignées devant le siège de la télévision d'Etat. «Pour la plupart, ce sont des policiers en civil, envoyés là par Moubarak», dénoncent certains Cairotes.

10h30. Communiqué de Nicolas Sarkozy: «A la suite du discours du président Moubarak, le président de la République réitère son souhait qu’un processus de transition concret s’engage sans tarder et permette de répondre au désir de changement et de renouvellement exprimé avec force par la population.»

--> A lire, dans Libé du jour, 9 pages de reportages et d'analyses. Accessible ici (en zone abonnés)

9 heures. Plusieurs milliers de manifestants ont passé la nuit de mardi à mercredi dans le centre du Caire.

«Le président est très têtu, mais nous sommes plus têtus que lui. Nous ne quitterons pas la place Tahrir», a déclaré un leader de la contestation dans un haut-parleur. Lire le reportage de notre envoyé spécial.

(Le 1er février, place Tahrir / Reuters)

Deux grandes banderoles sont toujours déployées sur la place, l’une en anglais avec «People demand removal of the regime» (le peuple veut la chute du régime NDLR) et l’autre en arabe, adressé au président Hosni Moubarak: «dégage!».

5 heures. Le cours du brut continuent de progresser le Brent frôlant ce matin les 102 dollars le baril, dans un marché toujours inquiet des troubles en Egypte et des risques de contagion à d'autres pays producteur de pétrole.

1h38. Le président américain Barack Obama a appelé Moubarak à entamer immédiatement une transition pacifique, s’abstenant toutefois de lui demander d’écouter les appels exigeant son départ immédiat.

Barack Obama, dans une courte allocution, a félicité  l'armée égyptienne d'avoir permis que des manifestations pacifiques aient lieu, et s'est adressé aux jeunes Egyptiens en leur disant «nous entendons votre voix».

--> Plus d'infos sur le blog «Great America» de nos correspondants à Washington.

Mardi soir. Le président Moubarak a annoncé qu’il resterait au pouvoir jusqu’à la présidentielle de septembre, malgré une manifestation de plus de deux millions de personnes réclamant son départ sans délai.


11-02-02 - Al Jazeera Blogs -- Live blog Feb 2 - Egypt protests

Live blog Feb 2 - Egypt protests

From our headquarters in Doha, we keep you updated on all things Egypt, with reporting from Al Jazeera staff in Cairo, Alexandria, and Suez.

Last modified: 2 Feb 2011 00:31

From our headquarters in Doha, we keep you updated on all things Egypt, with reporting from Al Jazeera staff in Cairo, Alexandria, and Suez.  Live Blog: Jan28 - Jan29 - Jan30 - Jan31 - Feb1 - Feb2 - Feb3

The Battle for Egypt - AJE Live Stream - Timeline - Photo Gallery - AJE Tweets - AJE Audio Blogs 

(All times are local in Egypt, GMT+2)

11:59pm The Live blog will now continue in a new post for February 3 - click here.

11:55 pm John McCain, US senator from Arizona, has posted a Tweet urging Mubarak to "step down and relinquish power".

11:26 pm Clashes have erupted between anti-Mubarak protesters and Mubarak supporters at Abdul Menim Riad Square, near Tahrir Square, in Cairo.

11:11pm Egypt back online - a Global Voices Author shares his story here.

11:06pm Pro-democracy protesters beating on metal barricades in unison, in celebration after driving pro-Mubarak groups back.

10:55pm Latest from Al Jazeera Web Producer in Cairo's Tahrir Square:

The pro-Mubarak crowd suddenly retreated, and the pro-democracy protesters advanced a moveable wall of metal shields to a new front line much further up.

A side battle erupted down a street behind the pro-Mubarak lines, with rock throwing and molotov cocktails.

An armored personnel carrier opened fire into the air, shooting red tracers up over Cairo, in an apparent effort to disperse/frighten the pro-Mubarak crowd, who contracted again.

The pro-democracy protesters are now advancing their line of staggered metal shields farther and farther and seem to have gained decisive momentum.

10:45pm Clashes in Tahrir Square being described as medieval. Anti-government supporters are moving makeshift metal barricades slowly forward, one by one.

10:37pm Anti-Mubarak protesters still in Tahrir Square where they are being attacked by groups believed to be supporters of Mubarak. Al Jazeera showing them holding up a sign "World says time to go Mubarak".

10:27pm Nouraddin Adbulsamad, Egyptian Minister of Antiquities, is live on Al Jazeera. He has called for Mubarak to step down, accusing him of wanting to "burn down all of Egypt".

10:18pm Breaking news on Al Jazeera now: gunshots being heard in downtown Cairo, near Tahrir Square where tens of thousands of anti-government protesters are camping out.

10:13pm Philip J. Crowley, US Assistant Secretary, denounces the violent attacks on peaceful demonstrators and journalists.

After days of peaceful protests in Cairo and other cities in Egypt, today we see violent attacks on peaceful demonstrators and journalists. The United States denounces these attacks and calls on all engaged in demonstrations currently taking place in Egypt to do so peacefully.

These attacks are not only dangerous to Egypt; they are a direct threat to the aspirations of the Egyptian people. The use of violence to intimidate the Egyptian people must stop. We strongly call for restraint.

10:01pm Black smoke billowing up from somewhere very close to the eastern wall of the Egyptian Museum, among pro-Mubarak crowd.

9:40pm Al Jazeera's web producer sent through this video that he took earlier in the day, when the pro-Mubarak groups first attacked the anti-government protesters that were demonstrating in Tahrir Square.

9:31pm A moment ago, Al Jazeera's web producer heard several bursts of automatic gunfire from just west of Tahrir Square.

9:26pm Robert Gibbs, president Obama's spokesman, was asked specifically about the aid policy for Egypt, around $1.3bn a year:

The money isn't guaranteed, and is constantly under review.  

9:19pm Neon Tommy, a web-only, Los Angeles-based news source, has interesting piece titled "Egypt's pain has been Al Jazeera's gain"

While CNN, BBC, and other networks scrambled to mobilize crews to the scene, Al Jazeera English rose above the fray and provided live, around-the-clock coverage.

9:01pm Homemade bombs are reportedly being dropped into Tahrir Square from surrounding buildings. Tens of of thousands anti-Mubarak protesters still downtown and many are scared to leave the relative safety of the big crowd. Until being attacked by pro-Mubarak groups this afternoon, the week-long protests have been largely peaceful.

8:47pm Ambulances finally moving into Tahrir Square from the north and from Qasr al-Nile bridge. Hundreds are said to be injured there after being attacked by pro-Mubarak groups armed with sticks, knives and rocks. Al Jazeera showing live video here: http://aje.me/ajelive

8:32pm Marc Ginsberg, a former U-S presidential adviser on Middle East policy, and the ex-ambassador to Morocco, live on Al Jazeera from Washington DC.

8:29pm Steve Coll (President, New America Foundation) and Amjad Atallah (Director, Middle East Task Force, New America Foundation) discuss the ongoing developments in Egypt, including what the opposition is demanding from the Mubarak regime, with Mustafa el-Gindy, a former independent member of the Egyptian parliament and current member of the opposition. (source)

8:20pm White House press secretary Robert Gibbs speaking live on Al Jazeera now - answering barrage of questions from journalists. To watch live click here :http://aje.me/ajelive

7:59pm Picture of camel charging at the anti-government protesters, taken earlier in the day. (See below around 4pm)



7:54pm Ambulances have not been able to reach the wounded anti-government protesters in Tahrir Square and there are possibly hundreds of people there with serious injuries.

7:41pm Al Jazeera web producer at Tahrir Square says that a crowd of about 500 pro-Mubarak people started throwing rocks over tanks near Qasr al-Nil bridge.

7:36pm Martin Indyk, a former US Ambassador to Israel, who's also worked as the assistant secretary of state for near eastern affairs and for Aipac, America's pro-Israel lobby live on Al Jazeera from New York - watch live here: http://aje.me/ajelive

7:21pm An anti-government protester tells Al Jazeera, "It's a siege mentality. The image that comes to mind is Tiananmen Square."  Seconds later, Egyptian TV begins making an announcement repeatedly: 

You have to evacuate Tahrir Square immediately. We've got confirmed information that violent groups are heading toward Tahrir Square carrying firebombs and seeking to burn the Square.

7:14pm Anti-Mubarak protesters continue to accuse the ruling NDP of sending thugs to break up peaceful rallies. Pro-government demonstrators have reportedly been cursing Al Jazeera throughout the clashes, during which the AFP news agency has said some 500 people were injured.

7:05pm An Al Jazeera correspondent is hearing scattered shots being fired on side streets near Tahrir Square and says "it's a very dangerous and difficult night here as people try to protect their neighborhoods and their families".

6:58pm Ambulances are heading to Tahrir Square, as tension seems to have subsided slightly in the past few minutes.

6:50pm Egypt continues to rejected international calls for an immediate transfer of power, as pro- and anti-government supporters clash in the streets of Cairo. In addition to organising louder and bolder rallies in favor of Mubarak, pro-government demonstrators have been seen dropping stones and firebombs from buildings onto people below.

6:41pm A former general in the Egyptian intelligence services tells Al Jazeera, "I expect the army will act to remove Mubarak from power ... Mubarak is ready to burn the country".

6:37pm Cairo resident tells Al Jazeera that he witnessed police officers trying to bribe porters and security guards in his apartment building. They were asked to go and beat up anti-government protesters in Tahrir Square.

6:20pm White House issues official statement on the violence in Egypt.

The United States deplores and condemns the violence that is taking place in Egypt, and we are deeply concerned about attacks on the media and peaceful demonstrators. We repeat our strong call for restraint.

6:17pm Al Jazeera's producer in Cairo is reporting that the Hilton Hotel staff are checking all the rooms for cameras and then the security is confiscating them.

6:12pm Al Jazeera reporting that the Egyptian museum was fire bombed and the army is now trying to put out the fire. 

6:10pm Catherine Ashton, the European Union's High representative for Foreign Affairs, speaks on Al Jazeera live from Brussels. 

6:07pm Egyptian TV says that the military is calling for citizens to arrest those who stole military cloth and hand them over.

5:47pm PJ Crowley, US Assistant Secretary of State, tweets about violence

We reiterate our call for all sides in #Egypt to show restraint and avoid violence. Egypt's path to democratic change must be peaceful.

5:34pm Al Jazeera receiving photos and videos from people in Egypt. see yourmedia.aljazeera.net



5:30pm Google launches a "Crisis Response" project and have a team updating it with information from the protests in Egypt. Tools, information, resources and more available.

5:26pm David Cameron, the British prime minister, says that it would be unacceptable for the Egyptian government to be supporting violence in any way.

5:23pm Al Jazeera showing pictures of people standing on roofs of buildings and throwing stones and other large items on the anti-government protesters below.

5:15pm Mohamed ElBaradei, an Egyptian opposition figure, calls on the the army to intervene as pro-Mubarak group continues attack on group that has been protesting in Tahrir Square.

Mubarak has to step down ... no one wants him in Egypt. Egyptian people regained their dignity and will not turn back.

5:11pm Female anti-government protester telling Al Jazeera that they cannot leave the square even if she wanted to - she is crying on air and sounds very scared and emotional. 

5:07pm Al Jazeera's web producer in Cairo says that a number of people are being hit by rocks and anti-government demonstrators are also being targeted from buildings above.

They are throwing Molotov cocktails at the anti-Mubarak protesters. The army has backed off from the Corniche - they used to have a few tanks on the beachfront road, but they have pulled out now.

4:51pm Gunshots heard live on Al Jazeera and reports of pro-Mubarak groups taking over three army vehicles.

4:36pm Ali Jomaa, the Grand Mufti of Egypt, tells all Egyptians to go home. 

I greet President Mubarak who offered dialogue and responded to the demands of the people. Going against legitimacy is forbidding (Haram).

This is an invitation for chaos. We support stability. What we have now is a blind chaos leading to a civil war. I call on all parents to ask their children to stay home.

4:21pm Female anti-government protester telling Al Jazeera that they cannot leave the square even if she wanted to - she is crying on air and sounds very scared and emotional. Telling Al Jazeera not to refer to the pro-government group as "demonstrators" because they are actually "violent thugs".

4:14pm Al Jazeera's web producer sends through a picture of the camel that was brought in by pro-government supporters and used to charge at the anti-government demonstrators.



4:00pm Picture being uploaded onto twitter, showing people wounded by pro-government supporters.



3:56pm Graph depicting levels of Egyptian internet traffic after the week long outage.

3:53pm The EU announces that they urge Mubarak to speed the process of government transition asap. Meanwhile the Muslim Brotherhood announces that they want Mubarak to step down now rather than September.

3:48pm Pictures of the horses being posted by journalists on twitter. (source: http://twitpic.com/3vr613)



3:27pm Al Jazeera reporting that more than 100 people have been injured in the past hour after suspected government supporters, including plain clothed policemen, entered Tahrir Square and attacked anti-Mubarak demonstrators.

3:22pm Protesters in Tahrir Square shows the Al Jazeera camera the ID cards of accused plain clothed security (police ID) who came in earlier to create chaos.



3:20pm Al Jazeera web producer in Tahrir Square says at least two camera crews (neither from Al Jazeera) being chased by mobs yelling "Al Jazeera, Al Jazeera!"

3:17pm Al Jazeera correspondents in Tahrir Square says that the pro-government mob is chanting slogans against Al Jazeera and apparently trying to find them. Reports of at least one Al-Arabiya correspondent being stabbed.

3:13pm Ahmed Moor, a demonstrator talking to Al Jazeera from the square, says:

Pro-government supporters on horses and one camel entered the square and charged the anti-Mubarak protesters. Some of them were pulled off the horses, and the pro-government supporters exchanged rock throwing with the demonstrators.

2:59pm Men on horseback and camels have entered Tahrir Square - not sure who they are. The army and soldiers are not intervening as of yet. 

2:49pm Reports of anti-government supporters calling on the military to intervene. Al Jazeera's correspondent says that at least 15 people have been injured, but numbers expected to be much higher. 



2:41pm Jane Dutton, Al Jazeera's reporter in Cairo, said that the clashes are continuing:

Hundreds of anti-government supporters were running from the square, including many women and children.

2:38pm Al Jazeera correspondent saying that many people injured in stampede that started when clashes began between pro and anti-government demonstrators.

It's a very tense stand-off here - it is far from over! 

2:30pm Al Jazeera showing live pictures of clashes in Tahrir Square between pro and anti-government demonstrators. Watch live here - http://aje.me/ajelive

2:10pm Some 10,000 pro-Mubarak demonstrators gathered in central Cairo, one of our web producers reports.

2:05pm The latest audio update from one of our web producers in Cairo:




 2:00pm An open letter from 18 faculty members at Northwestern University in Qatar appealed to "Arab governments to remove barriers to free expression".

Over the last few weeks throughout the Arab World, hundreds of thousands of people of all social backgrounds have felt a surge of freedom to express themselves to one another out in the open, a fundamental human impulse. They are neighbors gathering in cities, bloggers and tweeters getting word to one another, and journalists covering what matters ...

We at Northwestern University in Qatar are a small part of the whole world that is watching, and we appeal to Arab governments to remove barriers to free expression. Let your people speak.

13:14pm Swedish Foreign Minister Carl Bildt welcomed Egyptian President Mubarak's pledge late Tuesday to stand down in September, calling for "free and fair elections". "The Mubarak era in Egyptian politics is over," Bildt wrote in a statement.

12:55pm  The latest audio update from one of our web producers in Cairo:



12: 33pm Abdel Monem Abu El Fatouh, a senior leader of the Muslim Brotherhood talking to Al Jazeera:

We support the continuation of protest until Mubarak steps down. No talks with vice president Suleiman until Mubarak steps down.

12:20pm Egyptian state TV: curfew hours are shortened. Will now start at 5pm until 7am. 

12:10pm It seems Internet is coming back in Egypt but social media sites are still blocked.

12:05pm Time: Top 10 Autocrats in Trouble 

11:55am Egypt's army says Egyptians have delivered their message, their demands have been heard and it is time for them to help Egypt return to normal life. 

The army forces are calling on you ... You began by going out to express your demands and you are the ones capable of restoring normal life.

The army has previously issued statements saying it would not use violence against protesters and saying it understood the "legitimate demands" of the people.

11:40am The latest audio update from one of our web producers in Cairo:

 

11:13am Although SMS messaging is still patchy, mass circulation messages are getting through.  

10:20am The Egyptian finance minister, Samir Radwan; says the government is "open to discussion with all shades of political opinions" (via BBC Radio).

That much I can assure you, and the vice president said to all shades of political opinion, and he didn't say parties or legitimate parties, he said all shades of political opinion.

10:01am The uprisings in Tunisia and Egypt seem to ripple through the region, as Yemen's president Ali Abdullah Saleh, facing demands that he resign, says he will freeze constitutional amendments that could see him re-elected for another term. He also vows not to pass his office over to his son.

9:41am Andrew Lee Butters (Time) - Egypt's Crisis: What the US Can Learn About People Power

9:25am Turkey's prime minister Tayyip Erdogan says Egyptian president Hosni Mubarak should take a different step, a day after the Egyptian leader announced he would surrender power in September.

Erdogan, whose country has seen its influence rise in recent years in the Middle East, was speaking during a visit to Kyrgyzstan. Yestrday he told Mubarak to heed his people's desire for change in the face of massive protests against his 30-year rule.

8:50am Robert Fisk: Secular and devout. Rich and poor. They marched together with one goal.

It was a victory parade – without the victory.

8:15am As the sun rises over Cairo protesters in Tahrir Square begin preparations for another day of demonstrations against President Mubarak's regime. The army with tanks and APCs, are still deployed throughout different positions in and around the square.

President Hosni Mubarak announced last night that he would not run for a new term in September elections but rejected the protester's demands that he step down immediately and leave the country.

8:00am A crowd of thousands on Tahrir square rushed to speakers and projection television screens last night to listen to their president address the unrest that has swept over the nation in the past eight days. They weren't happy with what they heard and told an Al Jazeera web producer they would remain in the square until Mubarak leaves.

 

 

7:45am Powerful footage of the uprising:

 

 

7:35am Google improves its speak2tweet technology for the people in Egypt.7:24am According to Trendsmap.com, #Egypt was one of the most popular worldwide search terms on Twitter yesterday.

 

7:15am Shots were heard and the military moved in, as clashes broke out in Egypt's second city of Alexandria last night:

 



6:31am Tweet by Jeremy Scahill, the author Blackwater: The Rise of the World's Most Powerful Mercenary Army:

Private Security Firms are in Egypt evacuating businessmen. Among them: Control Risks, International SOS & Diligence

6:20am Abdelhalim Kandil, leader of Egypt's Kifaya (Enough) opposition movement, says that President Mubarak's offer not to serve a sixth term as Head of State was not enough.

"Mubarak today was encouraged by meeting US envoy Frank Wisner because the Americans want him to stay on for this length of time so he can arrange things before he leaves.

5:25am A demonstrator holds a placard depicting Mubarak as Hitler at the protests at Tharir Square in Cairo. 

 



 

4:25am They say pictures are worth a thousand words. Here is why. Check out this sensational photo gallery of the protests across Egypt in the New York Times


3:15am  Reports filter in that pro-Mubarak protests were broadcast over Egyptian state television over night. The protesters described the Egyptian president as a hero and accused those expressing anti-government views as irresponsible. 

3:10am A blog post circulating on twitter, and the blogosphere titled: "A Guide: How not to say stupid stuff about Egypt" attempts to demystify some of the stereotypes about Egypt as protests continue to make international headlines. One of the more vociferous arguments in the text is outright rejection that the ongoing protests may be dubbed "The Twitter revolution".  

No, this is the Revolution of the Egyptian people. Egyptians resisted for decades. They were tortured, jailed and repressed by the Mubarak and Sadat regimes. Twitter and Facebook are tools.

2:30am Al Jazeera correspondent sends in a video showing scenes from Tahrir Square following Mubarak's address on State Television.

1:45am US President Barack Obama in a speech at the White House praised the Egyptian military for their patriotism and for allowing peaceful demonstrations. He said that only the Egyptian people can determine their leaders.

1:32am The Los Angeles Times reports that the Boston entrepreneur Hadid Habbab has called for volunteers to help find his missing friend, Google executive Wael Ghonim, who went missing during the protests of the past week. It is understood that Ghonim was in Cairo for a conference, and inspired by the events around him, took part in the protests, until he disappeared on Thursday.

We are asking for people to take the old-school approach and walk around and ask about him.

12:35am Al Jazeera's Marwan Bishara comments on the mass public revolt in Egypt. Bishara says that only a miracle could save Mubarak.

Important is WHAT replaces Mubarak the regime, not WHO will replace Mubarak the person. Replacing Mubarak the person but maintaining Mubarak's regime would be meaningless,  as any new figure-leader will continue to answer to the same bankrupt power structure, not to the people.

12:23am Clashes between anti-government and pro-Mubarak protesters in Alexandria. Shots are fired in the air. 

 

12:15am Al Jazeera correspondent in the midst of Tahrir Square in Cairo, says that protesters are furious after Mubarak's "audacious" speech. He adds that the protesters are insisting that the army remove Mubarak from power. 

Where is the Egyptian army? Where is the Egyptian army?

11-02-07 - Le Nouvel Observateur -- [HEURE PAR HEURE] Les manifestations en Egypte

Mercredi 2 février 

22h50 - Paris Trois journalistes de France 24 ont été interpellés en fin de journée au Caire et sont détenus par les renseignements militaires, indique à l'AFP un porte-parole de la chaîne à Paris.

22h45 - Le Caire Trois personnes ont été tuées et 639 blessées place Tahrir, dans le centre du Caire, lors des violents affrontements qui ont opposé des partisans et des adversaires du président Hosni Moubarak,  annonce le ministre de la Santé sur la télévision publique.

22h20 - Washington Le sénateur américain John McCain appelle le président égyptien Hosni Moubarak à démissionner, peu après avoir été reçu par le président Barack Obama à la Maison Blanche.

22h00 - Washington La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, réclame au vice-président égyptien Omar Souleimane une enquête sur les violences survenues dans les manifestations au Caire.

21h45 - Paris Une petite centaine de personnes manifestent devant l'ambassade d'Egypte pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak et dénoncer les violences contre les manifestants en Egypte.

21h30 - Washington L'ambassade des Etats-Unis au Caire a été en contact avec un grand nombre de membres de l'opposition égyptienne depuis le début des protestations, mais pas avec les Frères musulmans, révèle à l'AFP un haut responsable américain.

21h10 - Paris Reporters sans frontières "condamne sans appel" les violences commises par les partisans du président Moubarak, auxquels se seraient mêlés des policiers en civil, contre plusieurs journalistes de la BBC, d'Al-Jazeera, de CNN, d'Alarabiya et d'ABC News.

20h45 - Le Caire Le vice-président égyptien, Omar Souleimane, appelle les manifestants à respecter l'appel des forces armées au respect du couvre-feu et à rentrer chez eux.

20h00 - Jérusalem Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a met en garde contre le risque que la révolte populaire en Egypte ne débouche sur une période "d'instabilité et d'incertitude pendant de nombreuses années" dans la région.

19h30 - Téhéran L'Iran accuse les Etats-Unis de faire obstacle à la révolte en Egypte et averti que la tactique des responsables américains aviverait selon lui la haine du monde musulman contre Washington.

19h30 - Le Caire 600 blessés lors des affrontements de la place Tahrir selon un nouveau bilan du ministre de la Santé, cité par France 24.

19h25 - Paris Michèle Alliot-Marie appelle à l'arrêt de la violence en Egypte.

19h10 - Le Caire Selon Al-Jazeera qui cite des sources médicales, il y aurait eu plus de 750 blessés place Tahrir, ce mercredi, rapporte @jan25live.

19H05 - Le Caire Un nouveau bilan du ministre de la Santé fait état de 403 personnes blessées et toujours un militaire décédé.

18h50 - Le Caire La place Tahrir, "ce n'est pas la place Tienanmen, ca ne deviendra pas la place Tienanmen", a lancé un porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, rapporte 20 minutes.

18h50 - Le Caire L'homme tué dans les affrontements violents est un militaire, selon la télévision d'Etat.

18h50 - Le Caire "Des cocktails Molotov sont lancés depuis le toit du Musée national" en direction des manifestants anti-Moubarak, raconte l'envoyé spécial de France 24, Marc Daou.

18h50 - Le Caire "Les affrontements continuent au Caire. Nous voyons beaucoup d'ambulances. Des cocktails Molotov continuent de voler", raconte l'envoyé spécial de CNN, Frédérik Pleitgen.

18h45 - Le Caire Des coups de feu d'armes automatiques retentissent sur la place Tahrir, rapporte CNN.

18h40 - Le Caire L'armée n'intervient pas délibérément, car il lui a été ordonné de ne blesser personne, explique le ministre égyptien des Finances, cité par CNN.

18h35 - Le Caire "Les affrontements se radicalisent : de plus en plus de cocktails Molotov sont lancés", souligne l'envoyé spécial de France 24, Karim Hakiki.

18h35 - Le Caire Une explosion aurait eu lieu près du musée égyptien, suivie d'un important mouvement de foule, rapportent les envoyés spéciaux de France 24.

18h35 – Le Caire 350 personnes blessées et un mort dans les heurts selon un bilan officiel du ministère égyptien de la santé, relate France 24. L'homme décédé était un "appelé", selon les termes du communiqué du ministère, qui ne précise pas s'il oeuvrait au sein de la police ou de l'armée.

18h30 - Jérusalem Trois journalistes israéliens interpellés en Egypte alors qu'ils couvraient le soulèvement populaire contre le régime du président Hosni Moubarak libérés et vont rentrer en Israël.

18h30 - Suez Le scénario à suez est "le même qu'au Caire, mais avec une intensité et une violence beaucoup moins fortes", rapporte l'envoyé spécial du Monde. "L'armée tient jusqu'à présent la situation. Tout a été fait par les militaires pour éviter toute confrontation entre les militants des deux bords. Pour l'instant, l'ordre public est maintenu, mais c'est un ordre très fragile, très précaire", souligne le journaliste.

18h25 - Paris Le Parti communiste français dénonce "les attaques des nervis du système Moubarak" contre les manifestants et demande à l'exécutif français de réagir.

18h20 - Le Caire Les manifestants pro-Moubarak à dos de chameaux arrêtés auraient des cartes d'identification du ministère de l'Intérieur, selon les chaînes Al-Jazeera et Al-Arabiya, rapportent le chroniqueur Sultan Al-Qassemi et la journaliste d'Al-Jazeera Dima Khatib.

18h15 - Le Caire "Il reste désormais seulement quelques irréductibles sur la place Tahrir. Sous la statue, des tentes ont été dressées : certains comptent y passer la nuit", raconte l'envoyé spécial de France 24, Karim Hakiki.

18h15 - Le Caire Une vingtaine d’ambulances sont postées devant les avenues et les ponts menant à la place Tahrir, rapporte l'envoyé spécial de France 24, Marc Daou.

18h10 - Washington Le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, affirme avoir "confiance" dans l'armée égyptienne pour assurer la sécurité du pays et du canal de Suez au cours d'un entretien téléphonique avec son homologue, le général Sami Anan.

18h00 - Le Caire Des manifestants rapportent au New York Times qu'ils ont été approchés pour défiler avec des pancartes pro-Moubarak contre 50 livres égyptiennes, soit 8,50 dollars. 

18h00 - Le Caire Il y aurait des corps sans vie sur la place Tahrir, rapporte la chaîne Al-Arabiya qui a interrogé un médecin présent, pointe le chroniqueur Sultan Al-Qassemi.

17h55 - Le Caire Le journal suédois Aftonbladet rapporte que deux de ses envoyés spéciaux ont été arrêtés par des manifestants pro-Moubarak, avant de les amener à des soldats, les accusant d'être des agents du Mossad.

17h50 - Le Caire Selon Al-Jazeera, les ambulances se dirigent vers la place Tahrir. Les manifestants implorent les résidents proches de la place de fournir du matériel de premiers soins aux blessés, rapporte le chroniqueur Sultan Al-Qassemi.

17h50 - Le Caire Des hélicoptères survolent la place Tahrir, rapporte la journaliste de la BBC Lara Setrakian.

17h50 -Paris Costa Croisières, leader européen du secteur, annonce l'annulation des escales prévues en Egypte et en Tunisie en raison des troubles dans les deux pays, et avoir modifié en conséquence les itinéraires de ses navires.

17h45 - Le Caire Selon l'envoyé spécial de France 24 sur place des manifestants et journalistes étrangers ont été particulièrement pris pour cible par les partisans de Moubarak.

17h40 - Le Caire Les cocktails Molotov volent à travers la place Tahrir, touchant "manifestants et tanks. Les lumières sont éteintes sur la place", rapporte la journaliste d'Al-Jazeera Dima Khatib.

17h35 - Le Caire Les manifestants anti-Moubarak mettent en place des barricades de fortunes pour "défendre la place Tahrir" des pro-Moubarak, rapporte CNN.

17h35 - Le Caire "La nuit tombe. Une bataille sanglante continue de faire rage ici, place Tahrir. Nous sommes coincés avec l'opposition, qui se dit prêt à combattre jusqu'à la mort", raconte le journaliste de CNN Ivan Watson.

17h30 – Le Caire Des gaz lacrymogènes tirés contre les manifestants anti-Moubarak à la nuit tombée près de la place Tahrir, selon l'AFP sur place. 

17h30 – Le Caire Le bilan d'au moins 500 personnes blessées lors de violents heurts entre pro et anti Moubarak, avancé par Al-Jazeera, confirmé par l'AFP.

17h20 - Le Caire Selon la chaîne Al-Arabiya, quatre journalistes israéliens auraient été arrêtés, rapporte @Jan25voices.

17h10– Le Caire Des cocktails Molotov atterrissent dans la cour du Musée égyptien. Les cocktails auraient été lancés depuis des bâtiments voisins, selon @Jan25live. Des tanks de l'armée tentent de protéger le musée, poursuit @Jan25liv. L'armée semble sur le point d'intervenir avec des canons à eau pour éteindre l'incendie, rapporte la journaliste d'Al-Jazeera Dima Khatib.

17h10 - Le Caire L'armée tire en l'air pour essayer de calmer la situation, selon Al-Jazeera, rapporte @janv25live.

17h – Jérusalem Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu met en garde contre le risque que le soulèvement populaire en Egypte ne débouche sur une période "d'instabilité et d'incertitude pendant de nombreuses années" dans la région.

16h55 – Washington Les Etats-Unis "déplorent et condamnent" la violence contre les "manifestants pacifiques" en Egypte, selon la Maison Blanche qui se dit aussi "inquiète" des attaques contre les médias sur le terrain.

16h50 - Le Caire Al-Jazeera avance le chiffre "d'au moins 500 blessés place Tahrir aujourd'hui [mercredi]", rapporte le chroniqueur Sultan Al-Qassemi.

16h50 - Londres Le secrétaire général de l'ONU et le Premier ministre britannique jugent "inacceptables" les attaques contre des manifestants en Egypte et ont appelé à une transition politique rapide.

16h45 - Le Caire Des pro-Moubarak jettent des blocs de pierre sur les manifestants de l'opposition des toits d'immeubles surplombant la place Tahrir, selon l'AFP. 

16h45 - Le Caire Selon l'envoyé spécial de Nouvelobs.com, Jean-Paul Mari, des mauvais garçons rappelant le phénomène des Baltagueyya, jeunes gens recrutés comme homme de main pour faire peur, se trouvent parmi les manifestants pro-Moubarak.

16h45 – Bruxelles L'Otan invite toutes les parties égyptiennes au dialogue en vue de faciliter une transition pacifique vers la démocratie.

16h40 - Le Caire L'AFP annonce des centaines de blessés lors des manifestations place Tahrir, dans le centre du Caire.

16h35 - Le Caire Selon un témoignage direct recueilli par l'envoyé spécial de Nouvelobs.com, Jean-Paul Mari, des policiers en civil se mêleraient aux manifestants pro-Moubarak au Caire. En effet, un homme interrogé, il y a quelques années dans le cadre d'une enquête sur l'assassinat dans le quartier de Garden city d'un de ses amis expatriés à l'étranger, a reconnu en civil dans ces groupes deux ou trois des policiers qui l'ont interrogé à l'époque.

16h30 - Le Caire Selon Al-Jazeera et l'envoyé spécial de Nouvelobs.com, des rumeurs se répandent dans la foule place Tahrir affirmant que des cartes de police auraient été saisies sur certains des manifestants anti-Moubarak.

16h25 – Le Caire Selon l'envoyé spécial de Nouvelobs.com au Caire, Jean-Paul Mari, on a vu des gens remonter les berges du Nil à cheval ou à dos de chameaux pour charger la foule des manifestants en arrivant sur la place Tahrir.

15h40 - Le Caire L'armée intervient avec des tirs de semonce pour tenter de mettre fin à de violents heurts entre manifestants pro et anti Moubarak.

15h15 – Le Caire L'Egypte refuse les appels à une transition immédiate du pouvoir, indiqué le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Hossam Zaki, après des appels répétés en ce sens au sein de la communauté internationale.

15h40 – Bruxelles Le journaliste belge Serge Dumont, correspondant au Moyen-Orient pour la Voix du Nord, a été "molesté", "tabassé", puis "emmené par des personnes non identifiées en civil" alors qu'il couvrait une manifestation pro-Moubarak au Caire, annonce la rédaction du quotidien belge Le Soir, pour lequel il travaille.

15h15 - Berlin Le gouvernement allemand appelle à "une nouvelle ère de démocratie" en Egypte et s'est félicité que Hosni Moubarak "veuille ouvrir la voie à un renouveau politique".

15h10 – Sofia Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov déclare craindre un afflux d'immigrants "cherchant à se rendre dans la riche Europe" suite aux troubles en Egypte et en Tunisie.

14h45 – Le Caire Les Frères musulmans, principale force d'opposition en Egypte, annoncent dans un communiqué qu'ils refusent que le président Hosni Moubarak reste à la tête de l'Etat jusqu'à la fin de son mandat en septembre.   

14h40- Athènes Le ministre australien des Affaires étrangères Kevin Rudd appelle "les forces de sécurité et de l'armée en Egypte à faire preuve de retenue" et souligne la nécessité de "réformes politiques fondamentales" dans ce pays.

14h25 – Alger Le ministre des Affaires étrangères algérien Mourad Medelci déclare que son pays "respecte" les peuples et les gouvernements qui en sont l'émanation, dans une première réaction aux révoltes en Tunisie et Egypte.

14h20- Bruxelles La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton appelle le président Moubarak à agir "le plus vite possible" pour réaliser la "transition" politique demandée par les manifestants.

14h00 - Le Caire On apprend que des pro-Moubarak ont chargé les manifestants à dos de cheval ou de chameau, avant d'être encerclés et désarçonnés. 

13h45 - Le Caire Plusieurs personnes ont été blessées dans les heurts entre manifestants pro et anti-Moubarak place Tahrir au centre du Caire.

13h40 – Le Caire On apprend que de violents accrochages ont éclaté au Caire entre des milliers de partisans du président Hosni Moubarak et de manifestants réclamant son départ sans que l'armée présente sur place n'intervienne, ont constaté des journalistes de l'AFP.

13h30 - Le Caire Trois mouvements de la coalition anti-Moubarak affirment dans un communiqué que des policiers en civil sont entrés en force place Tahrir au centre du Caire, où campent depuis neuf jours des milliers de manifestants.

13h10 - Le Caire On apprend que des heurts ont éclaté dans l'après-midi entre partisans du président Moubarak et manifestants qui réclament son départ, sur la place Tahrir au Caire, selon un journaliste de l'AFP sur place.

13h10 – Londres Le Premier ministre britannique David Cameron estime devant le parlement que "la transition (en Egypte) doit être rapide, crédible, et démarrer maintenant".

13h – Bruxelles La Commission européenne se dit prête "à renforcer son assistance" à l'Egypte pour aider ce pays à effectuer une transition politique, au lendemain du discours Moubarak annonçant qu'il resterait au pouvoir jusqu'à la présidentielle de septembre.

12h55 - Stockholm Le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, appelle à la tenue d'"élections libres et équitables" en Egypte et ajoute que "l'ère Moubarak est révolue".

12h50 - Le Caire On apprend qu'un appel à une manifestation antigouvernementale massive vendredi est maintenu malgré l'ordre de l'armée intimant aux manifestants de rentrer chez eux, append-t-on auprès du mouvement de contestation du président Moubarak.

12h30 - Le Caire L'appel à une manifestation antigouvernementale massive est maintenu malgré l'ordre de l'armée intimant aux manifestants de rentrer chez eux.

12h25 - Le Caire Des journalistes ont constaté que l'accès à internet est au moins en partie rétabli au Caire.

11h35 – Le Caire Le couvre-feu en vigueur depuis vendredi dans la capitale égyptienne ainsi qu'à Alexandrie (nord) et à Suez (est), sera allégé à partir de mercredi, annoncent les médias officiels.

11h35 – Le Caire On apprend que le Parlement égyptien a suspendu ses séances jusqu'à la révision des résultats des dernières élections législatives, entachées par des accusations de fraude et de violences, rapporte l'agence de presse officielle Mena.

11h20 – Le Caire On apprend que l'accès à internet est au moins en partie rétabli au Caire, après plus de cinq jours de coupure.

11h – Le Caire L'armée égyptienne appelle les manifestants à rentrer chez eux, dans un communiqué lu à la télévision d'Etat.

11h – Paris La première secrétaire du PS Martine Aubry juge "souhaitable" que le président Moubarak quitte le pouvoir, soulignant que "c'est à l'évidence ce que le peuple lui demande".

10h55 – Paris Nicolas Sarkozy souhaite dans un communiqué que la transition politique s'engage "sans tarder" et "sans violence" en Egypte.

10h – Berlin Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle se félicite que Hosni Moubarak "veuille ouvrir la voie à un renouveau politique", au lendemain d'un discours du président égyptien.

9h50 – Le Caire On apprend qu'environ 500 partisans du président égyptien se sont rassemblés dans le centre du Caire pour clamer leur allégeance à Hosni Moubarak.

8h40 – Doha La principale chaîne d'informations en continu arabe, Al-Jazeera, affirme que ses émissions, dont la diffusion est interrompue sur un satellite relevant du gouvernement égyptien, subissent des brouillages sur d'autres satellites diffusant dans tout le monde arabe.

8h10 - Ankara Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, estime insuffisante l'annonce du président Hosni Moubarak de rester au pouvoir jusqu'à la présidentielle de septembre, affirmant qu'un départ immédiat serait la seule option pour satisfaire les revendications de son peuple.

02h20 – Londres La Grande-Bretagne réitère son appel aux autorités égyptiennes à procéder à un "changement réel, visible et complet".

01h – Washington Barack Obama indique avoir dit à Hosni Moubarak qu'une transition politique pacifique et calme devait débuter "maintenant" en Egypte, s'abstenant de lui demander d'écouter les appels exigeant son départ immédiat. Il a félicité l'armée égyptienne d'avoir permis que des manifestations pacifiques aient lieu, et s'est adressé aux jeunes Egyptiens en leur disant "nous entendons votre voix".

00h20 – Washington On apprend que Barack Obama s'est entretenu au téléphone pendant 30 minutes avec Hosni Moubarak, indiqué un responsable américain.

11-02-03 - Libération -- Au Caire, le pouvoir joue le chaos

03/02/2011 à 00h00

Au Caire, le pouvoir joue le chaos

Reportage

Toute la journée d’hier, les partisans du raïs ont attaqué la place Tahrir, épicentre de la révolte, pour déloger les manifestants, faisant plusieurs centaines de blessés.

Par Claude Guibal et Luc Peillon au Caire

Ils se battent avec des pierres, des bâtons, des barres de fer, parfois au couteau. Ils arrachent les pavés, cassent les dalles des trottoirs qu’ils entassent sur des banderoles pour amener les projectiles à ceux de la première ligne. Hier soir, des milliers d’opposants anti-Moubarak défendaient encore la place Tahrir, immense esplanade au centre de la capitale égyptienne devenue, depuis neuf jours, le lieu symbolique de la contestation contre le régime. Les partisans du Président, parmi lesquels des policiers en civil, harcelaient les opposants à coups de cocktail Molotov et de pavés dans de véritables scènes de guérilla urbaine. L’armée, qui était restée particulièrement discrète toute la journée, a fini par tirer de courtes rafales en l’air pour disperser les assaillants massés autour du musée du Caire. Elle a ensuite disposé ses chars autour de la place pour créer un périmètre de sécurité entre les deux camps, desserrant l’étau des pro-Moubarak.

Les affrontements entre opposants et partisans du Raïs, soutenus par des policiers en civil ont fait au moins 600 blessés et 1 mort, un soldat. L’opposition a appelé à de nouvelles manifestations massives, vendredi, pour exiger le départ immédiat de Hosni Moubarak.

«Lâchés». Les échauffourées ont commencé en début d’après-midi, lorsqu’une centaine de partisans de Moubarak ont pénétré sur la partie ouest de la place. Jusque-là animée mais non violente, la confrontation a dégénéré après des tirs de pierres de part et d’autre. Chacun gagne, puis perd du terrain, dans un combat acharné face au Musée égyptien. A plusieurs reprises, les attaques des affidés de Moubarak provoquent des mouvements de panique parmi la foule. Les «pro» sont vite accusés d’être à la solde du pouvoir. Une carte de police retrouvée sur l’un des partisans du Président est brandie dans la foule. D’autres accusent les «baltagueyas», les hommes de main chargés des basses œuvres du régime. «Les bus qui les ont amenés sont ceux du gouvernement, ils sont à la solde du pouvoir», explique un manifestant.

Rapidement, d’autres entrées de l’esplanade sont elles aussi attaquées. Les opposants doivent désormais tenir plusieurs fronts face aux supporters du pouvoir qui attaquent à cheval ou à dos de dromadaire. Les blessés sont ramenés sur le terre-plein central. Un photographe français, blessé à la mâchoire, est évacué vers un hôpital par l’une des rares rues encore dégagées.«Mais où est l’armée ? Elle nous a lâchés, c’est dégueulasse, elle laisse les gens se faire massacrer», hurle un homme. A côté de lui, un autre éclate en sanglots : «Moubarak, va-t’en, va-t’en, laisse-nous enfin en paix.» Un troisième, les larmes aux yeux, s’inquiète pour sa mère et sa sœur, à ses côtés. Puis, brandissant sa carte d’identité, il se met à hurler : «Ils disent que nous ne sommes pas égyptiens, que nous voulons détruire le pays. Mais ce sont eux les criminels, ce sont les gangs de Moubarak.» A cet instant, l’une des dernières issues de la place, par la rue Talaat Harb, est attaquée. L’armée reste toujours impassible.

Émus. Dès le milieu de la matinée, des milliers de partisans du chef de l’Etat avaient commencé à converger vers la place dont les abords étaient gardés par des chars. La place Moustapha-Mahmoud est noire de monde, des milliers de supporters venus en bus affrétés par le Parti national démocratique, au pouvoir. «C’est de la propagande, ils ont été payés, ces gens ont besoin de manger», assure un chauffeur de taxi, effaré de voir à travers le Caire des véhicules circuler, drapeau au vent, passagers aux portières chantant les louanges de Moubarak. «Hier, toute l’Egypte voulait son départ, aujourd’hui, c’est l’inverse», ajoute-t-il avec un rictus. La veille au soir, le discours du raïs a divisé le pays. Il a exaspéré ses opposants mais le héros de guerre, commandant des forces aériennes lors de la guerre de 1973, a aussi réveillé la fibre nationaliste de nombreux autres. «Malgré ses défauts, il ne mérite pas de partir dans le déshonneur», plaide un homme. Devant sa télévision, la masse silencieuse des Egyptiens est touchée. Beaucoup estiment que la contestation doit s’arrêter là : avec le renoncement du raïs à briguer un nouveau mandat, c’est la fin d’un règne long de trente ans, et la certitude que le scénario tant redouté d’un transfert du pouvoir à son fils cadet, Gamal, est définitivement enterré.

Épuisés. Certains rappellent que trente ans de Moubarak, c’est aussi trente années sans guerre sur le sol national, dans une région en permanente éruption. Et dans ce pays au nationalisme flamboyant, les condamnations virulentes de la communauté internationale, la prise de distance des Etats-Unis, appelant à une «transition immédiate», de la France, de l’Union européenne, sont perçues comme des ingérences intolérables.

Pour nombre d’Egyptiens, épuisés nerveusement et physiquement par neuf jours d’affrontements, de tirs, d’angoisse alimentée par la peur des pillages et le bruit incessant des hélicoptères, la poursuite de la contestation semble désormais exagérée, le but étant pour eux atteint : le départ du raïs, les révisions constitutionnelles, la mise en place de réformes. Le retour inespéré d’Internet, la reprise des livraisons dans les magasins, l’annonce de l’allégement du couvre-feu ont, dans la matinée, suscité un soupir de soulagement, étouffé dès l’après-midi par la reprise du soulèvement, plus violent que jamais.

11-02-03 - Parisien -- Au Caire, le pouvoir joue le chaos

Au centre du Caire, l’effroyable corps à corps

Ava Djamshidi | Publié le 03.02.2011, 07h00


Place tahrir, le caire (égypte), Mercredi. Arrivés à dos de chameau, à cheval ou à pied, les manifestants pro-Moubarak, armés de bouts de bois et de machettes, s’en sont violemment pris aux opposants au régime. | (ap/Ben Curtis.)

Son regard brûle, terrifiant. Derrière une barrière métallique, un Egyptien agite le poing. « On aime notre raïs (NDLR : chef). Il a fait beaucoup pour notre pays. Les manifestants sont tous des traîtres ! Arrêtez de dire le contraire », fulmine-t-il aux côtés d’autres partisans du président Hosni Moubarak. Hors d’eux, ces hommes sont retenus à l’un des barrages qui permet d’accéder à la place Tahrir, au centre de la capitale égyptienne. « Moubarak ! Moubarak ! » s’époumonent-ils en cette fin de matinée.

« Que se passe-t-il ? Qu’est-ce qu’ils font tous là ? » s’affole Nermine, 34 ans. Hier, au centre du Caire, la violence suinte dans les rues. Et les manifestants qui réclament sans violence depuis une semaine un changement politique se crispent. Des vagues d’hommes se déversent vers la place centrale. Mais sur leurs drapeaux, plus d’appels à la liberté et à une transition démocratique. C’est le portrait de Moubarak qu’ils brandissent. « A bas les infidèles ! Il faut frapper les traîtres et les étrangers qui font offense à Moubarak. Le président doit être défendu, c’est un grand homme », scande un passant. Derrière lui, des coups de poing fusent. Des cris s’échappent de la foule électrique. Un manifestant anti-Moubarak est passé à tabac sous le regard placide des militaires, tandis qu’un photographe échappe de peu au lynchage, grâce à l’aide de passants.

Tendus, les soldats continuent de vérifier le contenu des sacs des Egyptiens qui affluent vers la place Tahrir, mais les défenseurs de Moubarak sont trop nombreux. Armés de bouts de bois, de machettes, à pied, parfois à cheval ou même à dos de chameau, ils parviennent à se faufiler au milieu de la place. « Ils ont été payés par le gouvernement ou alors ce sont des policiers. Ils ne savent même pas pourquoi ils sont là », se fige Shérif, hypnotisé par les scènes d’émeutes qui éclatent autour de lui. Son épouse se glace : « Je ne comprends pas. On n’a pas entendu d’appel à un quelconque rassemblement de pro-Moubarak à la télé. »

Les accrochages se multiplient et basculent irrésistiblement dans une guérilla urbaine. Après les poings, les gourdins et les cailloux. Des corps s’écroulent, des visages saignent. Au milieu de ces heurts terribles, l’appel à la prière retentit sur la place. Malgré les mouvements de foule, des hommes s’agenouillent en direction de La Mecque pour entamer leur litanie : « Allah akbar ! (NDLR : Dieu est grand). » Une pluie de coups de bâtons s’abat autour d’eux, tandis que des jeunes cassent le muret du terre-plein central pour se munir de pierres. Partout, des cris, des courses paniquées. Le chaos.

Nerveux, le doigt posé sur la gâchette de son kalachnikov, un militaire observe, désemparé. « On est tous Egyptiens », clame le jeune homme avant de rentrer dans son char. Sous les yeux des militaires, imperturbables, des hurlements et du sang. Par dizaines — les heurts ont fait trois morts et 639 blessés, selon un bilan officiel —, des victimes sont escortées à l’extérieur de la place. « Ils nous ont volé notre révolution », gémit Aisha, 32 ans, en courant sur le pont Qasr al-Nil. Du sang coule sur le front de son mari. « Une pierre, souffle-t-il, le teint pâle. Ce sont des baltaga, des gens des bidonvilles payés pour casser. Nous, on a toujours protesté pacifiquement. »

Lorsque la nuit tombe, une pluie de cocktails Molotov illumine la place Tahrir, toujours transformée en un vaste champ de bataille où se déchirent encore des cohortes de manifestants derrière des barricades. Sous le bourdonnement des hélicoptères, les sirènes des ambulances. Les chars des militaires ne bougent pas.


11-02-03 - Le Monde -- AU COEUR DE LA BATAILLE - Paroles de la place Tahrir

03 février 2011


AU COEUR DE LA BATAILLE - Paroles de la place Tahrir


Des milliers de pierres qui tombent du ciel. Une bataille rangée entre partisans et opposants du régime. Des scène de chaos comme l’Egypte en avait rarement vuesŒŒ dans le centre-ville de la capitale. Les affrontement autour de la place Tahrir ont fait au moins 7 morts et plus de 800 blessés depuis mercredi. Avec le retour partiel d’Internet, les témoignages de personnes présentes sur place affluent.

Traveller Within, un blogueur égyptien qui met également en ligne des photos, décrit en détail les scènes de violence qui se sont succédé, mercredi.

Ils poussaient. Nous poussions. C’était non violent jusqu’ici. (…) Puis, une deuxième vague de partisans de Moubarak déferle sur Talaat Harb, lançant des pierres. Et pas des petites. Elles font la taille d’un poing. Les premières personnes sont évacuées. Des pierres. Une impasse. Nous battons en retraite. Nous repartons de l’avant. Certains paniquent, et ils ont raison de le faire. (…) Je vois des couteaux de cuisine. Et des épées. Des gens sont attaqués aveuglement. (…) Et des chevaux ? Des putain de chevaux ? C’est quoi ça ? Et les bandits qui les chevauchent sont armés de fouets.

17h-18h

Le chaos. Une bataille rangée et des pierres partout sur le pont Qasr-El-Nil. Les pierres rebondissent sur les tanks de l’armée. Je ne sais pas où sont les soldats. Probablement en train de se mettre à l’abri. Peut-être dans leurs tanks. Les batailles virent à la folie. La place est totalement désordonnée. Un des tanks a été incendié, mais le feu a été éteint assez vite. (…)

19 heures

Je vois un groupe de bandits pro-Moubarak jetant des cocktails Molotov sur les manifestants. Ils ont forcé l’entrée dans un magasin pour les fabriquer, avant d’en sortir pour les jeter. (…) Le pire des combats ont lieu autour du Musée égyptien. J’ai appelé un docteur qui s’occuprait des blessés, et il avait un seul mot pour décrire la scène : un carnage.

Jeudi matin, revenu sur la place Tahrir, il s’alarme du manque de médicament de première nécessité et diffuse une liste des élements plus urgents à faire parvenir aux médecins installés sur place.

Sur cette vidéo d’Associated Press, on voit bien des cavaliers arriver à toute allure sur des chevaux et des chameaux, renversant des gens dans la panique la plus totale.

Khalid Abdalla, un acteur anglo-égyptien qui se trouvait sur place jeudi matin, confirme la pénurie de matériel médical à la BBC, précisant que l’armée empêche l’entrée de vivres sur la place.

Nous avons subi des attaques physiques et psychologiques toute la nuit. J’ai vu des gens blessés par balles. J’ai vu un homme touché à la tête, son cerveau coulait de son front. Cela a été une nuit très, très sombre et l’atmosphère ici est tendue. Les gens sont épuisés. Les blessés sont absolument partout. Nous avons subi un siège toute la nuit. Ils en ont profité pour bloquer les rues autour de la place Tahrir pour empêcher d’autres personnes de nous rejoindre, pour empêcher l’entrée de vivres et nous avons des informations selon lesquelles les gens qui tentent de partir sont également arrêtés.

Beaucoup de journalistes ont également été témoins du chaos qui a embrasé Le Caire. Certains ont arpenté les rues de la capitale, entre manifestants et contre-manifestants, d’autres ont suivi les affrontements depuis les balcons des immeubles avoisinants.

Cécile Hénnion, envoyée spéciale du Monde, était sur la place Tahrir au moment des faits. Elle parle “d’affrontements à jets de pierres, à jets de bouteilles, à coups de couteaux parfois”.
Anderson Cooper, le reporter star de la chaîne américaine CNN, a été agressé, mercredi, comme beaucoup de journalistes internationaux. Il a laissé tourner la caméra pendant que les manifestants pro-Moubarak le frappaient.

Nicholas Krystof du New York Times comprend rapidement que la foule pro-Moubarak est très organisée.

Dans mon secteur de Tahrir, les bandits était armés de machettes, de lames de rasoir, de bâtons et de pierres. Et ils chantaient tous les mêmes slogans, ils avaient la même hostilité envers les journalistes. Ils avaient clairement été organisés et brieffés. Alors l’idée selon laquelle ce serait une sorte de manifestations pro-Moubarak spontanée, au Caire ou à Alexandrie, est grotesque.

Mustafa Khalili, un journaliste multimédia du Guardian, faisait partie des blessés.

Je saignais beaucoup. Des gens m’ont emmené dans un hôpital de fortune où des infirmière, qui venaient visiblement d’arriver d’un vrai hôpital, m’ont fait des pansements au crâne. Ils m’ont dit que j’avais besoin de points de suture, mais il y avait tellement de gens blessés…Il devait y avoir au moins 50 blessés, certaines blessures étaient vraiment horribles. J’ai vu un homme dont l’oeil saignait, des hommes avec des bras cassés, des dents cassées après avoir reçu une pierre sur le visage. Il n’y avait pas de police, pas de forces de sécurité. L’armée était là, mais elle n’est pas intervenue. Les deux camps ont été laissés libres pour sa battre.

D’autres journalistes, comme Lara Setrakian de la chaîne ABC, pouvaient suivre les évènements d’un endroit plus calme. En lisant ses messages sur Twitter, nous imaginons la situation évoluer, y compris pendant la nuit.



Enfin, d’autres personnes sur place ont profité du service mis en place par Google et Twitter permettant de tweeter par téléphone. Un Egyptien anonyme a ainsi laissé ce message sonore.

Je demande à tous les manifestants qui étaient à Tahrir de revenir. C’est une obligation nationale et légale. Tous les êtres humains devraient être sur la place Tahrir pour casser le siège. Je demande aussi à Al-Jazira et à toute chaîne de TV d’interroger les gens interpellées

11-02-03 - Al Jazeera -- Violence flares in Cairo square

Violence flares in Cairo square


Toll mounts as pro-democracy supporters apparently come under attack from Mubarak loyalists in the Egyptian capital.

Last Modified: 03 Feb 2011 03:32 GMT


Heavy gunfire is being heard in Cairo's Tahrir (Liberation) Square as pro-democracy demonstrators continue to defy curfew in the Egyptian capital.

Ambulances were seen heading to the area on Thursday morning and at least two fatalities were reported.

Protesters from the pro-democracy and pro-government camps fought pitched battles on Wednesday in Tahrir Square, the epicentre of demonstrations against Hosni Mubarak for the past nine days.

At least three people were reported to have died and more than 1,500 others injured in those clashes, according to officials and doctors quoted by the Reuters news agency.

An Al Jazeera correspondent, reporting from just outside Tahrir Square late on Wednesday night, said dozens of pro-Mubarak supporters erected barricades on either side of a road, trapping the pro-democracy supporters. They were gathering stones, breaking streetlights and using balaclavas to cover their faces, apparently in preparation for a fresh standoff with the pro-democracy crowd.

Our correspondent said local residents thought the men preparing for the standoff were police officers but the claim could not be independently confirmed.

Just hours earlier, an Al Jazeera online producer reporting from near Tahrir Square said: "Someone - a few people actually - were dropping homemade bombs into the square from the buildings surrounding it."

Gunshots were also regularly ringing out of the square.

Army standing by

Witnesses said the military allowed thousands of pro-Mubarak supporters, armed with sticks and knives, to enter the square. Opposition groups said Mubarak had sent in thugs to suppress anti-government protests.

One of our correspondents said the army seemed to be standing by and facilitating the clashes.

Though initially put on the backfoot by the sudden attack, determined anti-government protesters looked to be winning the battle against Mubarak supporters.

Al Jazeera's special coverage on Egypt

Witnesses also said that pro-Mubarak supporters were dragging away protesters they had managed to grab and handing them over to security forces.

Salma Eltarzi, an anti-government protester, told Al Jazeera there were hundreds of wounded people. "There are no ambulances in sight, and all we are using is Dettol," she said. "We are all so scared."

Aisha Hussein, a nurse, said dozens of people were being treated at a makeshift clinic in a mosque near the square.

She described a scene of "absolute mayhem", as protesters first began to flood into the clinic.

"People are coming in with multiple wounds. All kinds of contusions. We had one guy who needed stitches in two places on his face. Some have broken bones."

Mustafa Hussein, a physician who was treating the injured at a makeshift hospital near Tahrir Square, told Al Jazeera that most of the injured protesters "coming in today are suffering from head injuries resulting from rocks being thrown at them". 
 
Meanwhile, another Al Jazeera correspondent said men on horseback and camels ploughed into the crowds as army personnel stood by.

At least six riders were dragged from their beasts, beaten with sticks by the protesters and taken away with blood streaming down their faces.

One of them was dragged away unconscious, with large blood stains on the ground at the site of the clash.

The worst of the fighting was just outside the world famous Egyptian Museum, which was targeted by looters last week.

Concrete blocks

Al Jazeera's correspondent said a group of pro-government protesters took over army vehicles. They also took control of a nearby building and used the rooftop to throw concrete blocks, stones, and other objects.

Soldiers surrounding the square took cover from flying stones, and the windows of at least one army vehicle were broken. Some troops stood on tanks and appealed for calm but did not otherwise intervene.

Many of the pro-Mubarak supporters raised slogans like "Thirty Years of Stability, Nine Days of Anarchy".

Al Jazeera's Jane Dutton, also in Cairo, said that security guards have also been seen amongst the pro-Mubarak supporters, and it may be a precursor to the feared riot police arriving on the scene.

Dutton added that a journalist with the Al-Arabiya channel was stabbed during the clashes.

Several cars went up in flames near Liberation Square as riots raged deep into the night [AJ online producer]

Fighting took place around army tanks deployed around the square, with stones bouncing off the armoured vehicles.

Several groups were involved in fist fights, and some were using clubs.  The opposition also said many among the pro-Mubarak crowd were policemen in plain clothes.

"Members of security forces dressed in plain clothes and a number of thugs have stormed Tahrir Square," three opposition groups said in a statement.

Mohamed ElBaradei, a prominent opposition figure, accused Mubarak of resorting to scare tactics. Opposition groups have reportedly also seized police identification cards amongst the pro-Mubarak demonstrators.

"I'm extremely concerned, I mean this is yet another symptom, or another indication, of a criminal regime using criminal acts," ElBaradei said.

"My fear is that it will turn into a bloodbath," he added, calling the pro-Mubarak supporters a "bunch of thugs".

ElBaradei has also urged the army to intervene.

"I ask the army to intervene to protect Egyptian lives," he told Al Jazeera, adding he said it should intervene "today" and not remain neutral.

Determined protesters

Despite the clashes, anti-government protesters seeking Mubarak's immediate resignation said they would not give up until Mubarak steps down.

Khalil, in his 60s and holding a stick, blamed Mubarak supporters and undercover security for the clashes.   

"But we will not leave," he told Reuters. "Everybody stay put."

Pro-Mubarak supporters on camels and horses charged at protesters [AJ online producer]

Mohammed el-Belgaty, a member of the Muslim Brotherhood, told Al Jazeera the "peaceful demonstrations in Tahrir Square have been turned into chaos".

"The speech delivered by President Mubarak was very provocative as he used very sentimental words.

"Since morning, hundreds of these paid thugs started to demonstrate pretending to be supporting the President. Now they came to charge inside Tahrir Square armed with batons, sticks and some knives.

"Mubarak is asking the people to choose between him or chaos."

Ahead of Wednesday's clashes, supporters of the president staged a number of rallies around Cairo, saying Mubarak represented stability amid growing insecurity, and calling those who want his departure "traitors."

"Yes to Mubarak, to protect stability," read one banner in a crowd of 500 gathered near state television headquarters, about 1km from Tahrir Square.

A witness said organisers were paying people $17, to take part in the pro-Mubarak rally, a claim that could not be confirmed.

Other pro-Mubarak demonstrations occurred in the Mohandeseen district, as well as near Ramses Square.

 

11-02-03 - L'humanité -- le point sur les événements de jeudi

Monde - le 3 Février 2011

Egypte: le point sur les événements de jeudi

Après une nuit très agitée, les violences se poursuivent ce jeudi en Egypte, notamment sur la place Tahrir au Caire où se font face les pro et anti-Moubarak. Quatre personnes auraient déjà été tuées ce matin.

 

20h20- Le porte-parole des Frères musulmans, l'une des principales forces d'opposition , déclare que la confrérie refuse de dialoguer avec le régime, selon son site internet, après que le vice-président Omar Souleimane l'eut invitée au dialogue.

18h45- Les violences entre manifestants favorables et hostiles au président égyptien Hosni Moubarak sont le résultat "d'un complot" fomenté par des gens en Egypte  même ou à l'étranger, a déclaré jeudi le vice-président Omar Souleimane à la télévision nationale. "Il est possible qu'il y ait plusieurs desseins étrangers, ou des Frères musulmans (...) ou de certains partis ou d'hommes d'affaires. La plupart de ceux qui sont toujours à la place Tahrir ont des desseins spécifiques", a ajouté M. Souleiman, nommé samedi dernier vice-président. Qui ajoute: l'appel au départ du président Moubarak est un "appel au chaos",

 

17h30- Des heurts ont de nouveau opposé les deux camps sur la place Tahrir, sous l'oeil de l'armée qui n'est intervenue que rarement pour disperser les protagonistes. Une trentaine de partisans du régime sont réapparus sur le pont 6 octobre d'où ils peuvent lancer des pierres et des bouteilles incendiaires sur les protestataires anti-Moubarak. Les soldats, certains à bord de chars, ont mis en place un cordon entre les deux camps. Mais les pro-Moubarak maintenus à la périphérie de la place, l'ont franchi brièvement, obligeant l'armée à intervenir pour les stopper. Des partisans du régime jetaient des cocktail molotov alors que des coups de feu sporadiques étaient entendus. Quelque 150 jeunes hommes ramassaient des pierres sur un terrain vague pour les amener sur les lieux des heurts, et des blessés étaient transportés vers des hôpitaux de campagne. Les pro-Moubarak ont bloqué des citoyens venant ravitailler les manifestants. Une trentaine d'anti-Moubarak sont sortis de la place avec des bâtons et leur ont frayé un chemin. "On fait ce qu'on peut pour soutenir les manifestants, ils sont piégés et les gens viennent de toutes parts pour les aider", a expliqué un jeune médecin. Des pavés et des bordures en pierre ont été utilisés comme projectiles et des barricades ont été érigées. Des milliers de roches concassées, munitions en devenir, jonchent le sol. "Ce qu'on voit devant nous n'est jamais arrivé auparavant. Des accrochages entre Egyptiens, c'est la guerre civile", a déploré un manifestant, Mohamed Sayed Mostafa, 26 ans. Dans une banlieue du Caire, un hypermarché Hyper One était en feu et les clients ont cassé les fenêtres pour s'échapper, selon les témoins.

17h00- Un étranger a été battu à mort jeudi place Tahrir, dans le centre du Caire, épicentre de la contestation contre le régime de Hosni Moubarak et théâtre de violences meurtrières, ont indiqué à l'AFP un témoin et les services de secours. L'identité et la nationalité de la victime n'étaient pas connues dans l'immédiat. Des milliers de manifestants hostiles au président Moubarak se trouvent toujours jeudi place Tahrir où des heurts sanglants avec des partisans du régime ont fait jusque-là cinq morts et plus de 830 blessés, selon le ministère de la Santé.

16h00- Lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision nationale, le Premier ministre égyptien Ahmed Chafic a présenté ses eexcuses pour les affrontements meurtriers aux cours des dernières heures entre partisans et opposants du président égyptien Hosni Moubarak sur la place Tahrir, dans le centre du Caire. "Je n'ai pas assez de policiers. Lorsque l'armée est arrivée, beaucoup de policiers anti-émeutes sont rentrés dans leurs villages, ils sont partis et nous n'arrivons pas à les faire revenir", a déclaré le chef du gouvernement nommé le 29 janvier dernier. Il a par ailleurs annoncé que l'ancien ministre de l'Intérieur égyptien, Habib el-Adli, dont le départ avait été réclamé avec insistance par les manifestants, allait faire l'objet d'une enquête. Le parquet général a affirmé que d'anciens ministres et responsables égyptiens, dont Habib el-Adli et le magnat de l'acier Ahmad Ezz, ont été interdits de sortir du pays et leurs comptes ont été gelés. Le vice-président Omar Souleimane, cité par la télévision d'Etat, a pour sa part appelé à "la libération immédiate de jeunes détenus n'ayant pas commis d'actes criminels". Il a répété que ni le président Hosni Moubarak, ni son fils ne seront candidats à l'élection présidentielle prévue en septembre.

15h10. Pas de dialogue avant le départ de Moubarak. Les groupes de jeunes militants pro-démocratie qui ont lancé le mouvement de contestation en Egypte ont rejeté jeudi l'offre de dialogue du Premier ministre, exigeant au préalable le départ du président Hosni Moubarak

14h20. Le Premier ministre égyptien Ahmad Chafic se dit prêt à se rendre place Tahrir, épicentre de la contestation du régime, pour discuter avec les manifestants. Il s'est par ailleurs excusé des violences comises et demande l'ouverture d'une enquête.

13h00. Des chars font reculer les partisans de Moubarak. Des chars de l'armée ont fait mouvement jeudi pour empêcher que des partisans du président Hosni Moubarak parviennent à la place Tahrir. Les chars cherchaient à empêcher que les pro-Moubarak arrivant dans le secteur depuis le pont du 6-Octobre s'approchent de la place Tahrir au centre du Caire où sont réunis par milliers des manifestants.

11h10. La Coalition nationale pour le changement refuse de négocier avec le pouvoir avant le départ du président égyptien Hosni Moubarak.

10h45. L'armée s'interpose entre pro at anti-Moubarak. Des militaires égyptiens se sont interposés jeudi entre partisans et adversaires du président Hosni Moubarak dans le centre du Caire, où l'infanterie a crée des zones tampon. Les deux camps sont désormais séparés de 80 mètres, selon un correspondant de Reuters.

10h30. Des journalistes arrêtés hier soir, dont l'envoyé spécial de l'Humanité, libérés ce matin.

7h45. Paris appelle les Français à quitter l'Egypte. Le porte-parole du gouvernement François Baroin a déclaré jeudi sur France Info que les Français n'ayant "pas d'urgence ou d'ardente obligation à rester sur le territoire égyptien" devaient revenir "dans les meilleurs délais".

6h55. Quatre morts dans les heurts. Au moins quatre personnes ont été tuées jeudi à l'aube par des tirs visant des manifestants hostiles au président, a indiqué à l'AFP le docteur Mohamed Ismaïl, depuis un hôpital de campagne monté sur une place adjacente à la place Tahrir, théâtre de la contestation depuis dix jours.

6h00. L'armée procède à des arrestations place Tahrir. L'armée égyptienne est intervenue jeudi matin pour procéder à des arrestations après les violences provoquées par des partisans d'Hosni Moubarak sur la place Tahrir, indique la chaîne Al Arabia.

5h30. Des manifestants tués au Caire. Deux personnes ont été tuées tôt jeudi matin par des coups de feu tirés contre des manifestants hostiles au régime sur la place Tahrir du Caire, selon l'AFP. Des tirs en provenance du pont d'Octobre, où sont positionnés les partisans du président Hosni Moubarak, ont par ailleurs fait de nombreux blessés.

5h00. Des véhicules militaires ont été déployés jeudi parmi les manifestants se trouvant sur la place Tahrir après que ces derniers ont été pris pour cible par des coups de feu tirés par des partisans d'Hosni Moubarak, rapporte la chaîne Al Arabia.

11-02-03 - Libération -- Moubarak aimerait démissionner, mais a peur du «chaos»

Moubarak aimerait démissionner, mais a peur du «chaos»

Luc PEILLON, Elodie AUFFRAY et LIBERATION 3 février 2011 à 06:51 (Mis à jour : 4 février 2011 à 00:02)

LE RÉCIT DE LA JOURNÉE

L'ESSENTIEL - La situation reste extrêmement tendue ce jeudi.Les violents affrontements d'hier et de la nuit place Tahrir se sont poursuivis. Il y aurait au moins cinq morts et des centaines de blessés. Les journalistes occidentaux sont pris en chasse par les pro-Moubarak, certains ont été passés à tabac, d'autres arrêtés. Un étranger aurait été battu à mort.

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Moubarak aimerait démissionner, mais a peur du «chaos»

Par Luc Peillon, Elodie Auffray

Le vice-président Omar Souleimane exhorte les manifestants à quitter la place Tahrir et déclare que l'exigence d'un départ sans délai de Moubarak était «un appel au chaos».

Face à la situation alarmante, la communauté internationale, qui ne cesse d'appeler à l'arrêt des violences et à une transition immédiate et en douceur du pouvoir, continue d'aider ses ressortissants à quitter le pays.

 

20h35. Le président égyptien Hosni Moubarak a assuré à la chaîne de télévision américaine ABC qu’il aimerait quitter le pouvoir mais qu’il ne peut le faire par crainte du chaos qui s’installerait alors dans son pays, selon la journaliste Christiane Amanpour. Moubarak a dit qu’il «en avait assez d’être président et qu’il aimerait abandonner le pouvoir maintenant, mais qu’il ne peut le faire de peur que le pays ne sombre dans le chaos», a déclaré la journaliste d’ABC.Moubarak a ajouté qu’il ne voulait pas voir «les Egyptiens se battre entre eux», selon des propos directement rapportés par Mme Amanpour.«J’ai été très mécontent de ce qui s’est passé hier», a encore déclaré M. Moubarak, tout en mettant les violences sur la place Tahrir du Caire sur le compte du mouvement islamiste des Frères musulmans.



Moubarak a révélé qu’il avait déclaré à son homologue américain Barack Obama: «Vous ne comprenez pas la culture égyptienne ni ce qui se passerait si je devais démissionner». A propos de sa décision de ne pas se présenter à la présidentielle de septembre, il a déclaré qu’il n’avait «jamais eu l’intention de se représenter». Il a également assuré devant son fils Gamal, présent lors de l’entretien, qu’il n’avait jamais eu l’intention que ce dernier lui succède.

--> A voir, un diapo photo des événements place Tahrir depuis hier matin.

--> A écouter, le récit de l'envoyée spéciale du Monde, Cécile Hennion, qui se trouve sur la place Tahrir. Elle décrit un véritable camp retranché.

18h30. On apprend qu'une équipe de TF1 a été arrêtée au Caire par des civils armés et conduite vers un lieu indéterminé. Les journalistes continuent à être véritablement pris en chasse dans la capitale. Arte est aussi sans nouvelles de l'un de ses journalistes, envoyé spécial au Caire, arrêté un peu plus tôt par l'armée égyptienne, tout comme le quotidien belge Le Soir.

Une équipe du journaliste vedette de la chaîne américaine CNN, Anderson Cooper, a été molestée par des partisans du président Moubarak sans que des soldats, postés à proximité, n'interviennent.

Les journalistes se voient pour certains reprocher d'être des espions à la solde d'Israël, et dépouiller de leur matériel, ainsi que le raconte ici notre envoyée spéciale, Elodie Auffray, qui en a fait l'expérience ce matin.

 

18 heures.Le vice-président Souleimane s'exprime à la télévision d'Etat. A suivre en direct sur France 24 (entre autres). Les violences sont le résultat d'«un complot», fomenté par des gens en Egypte même ou à l'étranger, dit-il. «Il est possible qu'il y ait plusieurs desseins étrangers, ou des Frères musulmans (...) ou de certains partis ou d'hommes d'affaires. La plupart de ceux qui sont toujours à la place Tahrir ont des desseins spécifiques.»«L'État travaille sérieusement pour répondre aux revendications des jeunes.» Appeler Moubarak au départ est un «appel au chaos».

16h30.Des témoins et des sources médicales font état d'«un étranger battu à mort place Tahrir». La télévision d'Etat anonce une «déclaration importante» sous peu du vice-président Omar Souleimane. Place Tahrir, la guérilla urbaine se poursuit. Sur les photos Reuters ci-dessous, des pro-Moubarak perdent la partie, acculés à se rendre.

Al-Jazera diffuse les images d'un camion de police heurtant à toute allure des gens dans une rue du quartier de El Mouhandissine.



16 heures.Les opposants auraient repris la place Talaat Harb, place stratégique à 300 mètres de la place Tarhir et que les pro-Moubarak tenaient depuis le matin, selon notre envoyé spécial Luc Peillon. Sur l'un des ponts proches du musée egyptien, des pro-Moubarak tirent à balles réelles, relate-t-il aussi.

Les pro-Moubarak continuent à harceler les journalistes et encerclent le Ramses Hilton, où logent une partie des journalistes occidentaux au Caire. Selon plusieurs sources, ils ont fait irruption dans l'hôtel.



Enfin, Amnesty annonce l'arrestation d'un de ses employés français au Caire.

15h50.Ni Hosni Moubarak, ni son fils ne seront candidats à l'élection présidentielle prévue en septembre, précise le vice-président Omar Souleimane, cité par la télévision d'Etat.

15h30. Selon les envoyés spéciaux de France 24, «les camps rivaux se livrent une guerre de pierres par ponts interposés derrière le musée du Caire». La liste des médias ayant des reporters battus ou interpellés comprend notamment Al-Jazira, Al-Arabiya, ABC news, CNN, France 2, France 24, Radio-Canada et elle continue à s'allonger. On est sans nouvelles de Serge Dumont, le correspondant du quotidien belge Le Soir. Le journaliste a été molesté et arrêté par des inconnus hier alors qu'il couvrait une manifestation dans la capitale égyptienne. Selon les bribes d'information qu'il a pu transmettre hier midi à l'ambassade, il était alor retenu par des services militaires, peut-être la garde présidentielle, qu'il comme «des gens de Moubarak».

15h12. Le Premier ministre égyptien Ahmad Chafic a affirmé lors d’une conférence de presse «ne pas avoir assez de policiers» pour assurer la sécurité dans le pays.

14h35. Le Premier ministre égyptien Ahmed Shafik s'excuse des violences commises sur la place Tahrir et demande l'ouverture d'une enquête.

--> Blog Cris d'Egypte«Ahmed Shafik pense pouvoir se laver les mains du meurtre des 5 morts de cette nuit, des 300 morts des jours précédents et des milliers de morts de ces trente dernières années» commente notre blogueur égyptien qui poste depuis Le Caire (lire ici).

14h07. Le Premier ministre égyptien Ahmad Chafic se dit prêt à se rendre place Tahrir, épicentre de la contestation du régime, pour discuter avec les manifestants.

14 heures.L'un de nos envoyés spéciaux au Caire, Luc Peillon, qui se trouve à 200 mètres de la place Tahrir, confirme les tirs nourris signalés par l'AFP: «J'entends des tirs en rafale d'armes automatiques dans le quartier où je me trouve. Impossible de savoir avec certitude qui est en train de tirer, mais le fait qu'il s'agit d'armes automatiques me fait penser que c'est l'armée. Il y a un peu plus de militaires aujourd'hui dans la rue, et j'ai l'impression qu'ils interviennent un peu plus qu'hier pour séparer les deux camps, voire pour faire reculer les pro-Moubarak. Les partisans du régime me semblent aussi un peu moins nombreux et davantage sur la défensive. Ils se retranchent, ils ne sont pas à l'offensive comme hier.»

13h40.Des tirs nourrissont entendus aux abords de la place Tahrir, dans le centre du Caire, théâtre d'accrochages entre partisans et opposants au président égyptien.

A voir, des images du climat sur la place à la mi-journée (vidéo amateur):



13h30. Les groupes français de bâtiment et travaux publics, Vinci et Bouygues, associés dans la construction de la ligne 3 du métro du Caire ont décider d'organiser le retour de la quasi-totalité de leur quelque 180 expatriés et leurs familles en Egypte.

12h36. Des chars de l'armée font mouvement pour empêcher que des partisans du président Hosni Moubarak parviennent à la place Tahrir, selon une journaliste de l'AFP sur place. Les chars cherchent à empêcher que les pro-Moubarak arrivant dans le secteur depuis le pont du 6-Octobre s'approchent de la place Tahrir au centre du Caire où sont réunis par milliers des manifestants qui réclament le départ du président Moubarak.

12h08.La France ne prévoit «pas d'évacuation» pour le moment pour les Français résidant en Egypte, déclare la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, à l'AFP.  «Nous n'envisageons pas d'évacuation à cette heure. Ce que nous avons dit c'est que tous ceux qui veulent partir peuvent naturellement le faire» et «on les invite à rentrer provisoirement s'ils le veulent». Il y aurait quelque 10.000 Français en Egypte.

12h05.«Dans le quartier où je me trouve, à 200 m de la place Tahrir, rapporte notre envoyé spécial Luc Peillon,un groupe de 200 à 300 manifestants pro-Moubarak arrête tous les étrangers. Ils les bousculent, les molestent et les mettent dans des taxis qui les emmènent on ne sait où. Ils arrêtent également les Egyptiens qui portent des sacs. Un occidental est en train de se faire molester sous mes yeux, un autre a pris un coup de boule il y a quelques minutes».Selon des informations recueillies par Luc Peillon, des groupes pro-Moubarak ont lancé une chasse aux journalistes. Un photographe de l'AFP se serait fait voler ses appareils.

Au sujet des journalistes étrangers pris pour cible par les pro-Moubarak, lire ici.

11h40. La Coalition nationale pour le changement (opposition) refuse de négocier avec le pouvoir avant le départ du président Moubarak, déclare un porte-parole à l'AFP, après une annonce officielle sur une prétendue amorce de dialogue avec l'opposition.

11h30. Bien que les Etats-Unis aient demandé à leurs ressortissants de quitter l'Egypte, l'aéroport du Caire n'est pas pris d'assaut par les Occidentaux, nous indique notre envoyée spéciale Elodie Auffray. La plupart des départs ont déjà eu lieu dans les jours précédents, selon un représentant d'Alitalia. Des représentants des ambassades des Etats-Unis, du Canada et de Grande-Bretagne sont présents sur place.

11 heures. Des pro-Moubarak franchissent le cordon formé par l'armée pour séparer opposants et partisans du régime, près de la place Tahrir.

10h30. Selon l'OCDE, la coupure d'Internet pendant cinq jours par le gouvernement égyptien devrait avoir coûté à l'Egypte 90 millions de dollars (65 millions d'euros).

Le groupe Anonymous aurait bloqué un certain nombre de sites du gouvernement, rapporte le New York Times.

10 heures. Le vice-président égyptien Omar Souleimane a commencé le «dialogue» avec «les partis politiques et les forces nationales», annonce la télévision publique.

9 heures. Le porte-parole du gouvernement François Baroin appelle les Français n'ayant «pas d'urgence ou d'ardente obligation à rester sur le territoire égyptien» à revenir «dans les meilleurs délais».



(France info)


--> A voir, les événements d'hier place Tahrir en images. Diapo ici. Et sur Big Pictures, des photos grand format du soulèvement égyptien depuis une semaine. Diapo là.

--> «Des médecins volontaires recousent des oreilles déchirées, des crânes ouverts, des cuisses déchiquetées. Ils sont sur place, par terre ou dans les quelques rares ambulances dépêchées sur place. Ils opèrent sous les pierres,  les cocktails molotov et les tirs à balles réelles du gouvernement Moubarak.»

A lire, le récit et l'analyse d'Alaam Wassef, notre bogueur cairote, qui se trouvait cette nuit tout près de la place Tahrir. Ce matin, il les dernières heures et s'inquiète du sort des manifestants s'ils perdent la bataille.C'est ici.

Voir aussi les images d'Al-Jezira montrant les affrontements de la nuit:

Et toujours, les images live de la chaîne place Tahrir, .

8h30.Le porte-parole du gouvernement François Baroin déclare sur France Info que les Français n'ayant «pas d'urgence ou d'ardente obligation à rester sur le territoire égyptien» doivent revenir «dans les meilleurs délais».

--> A voir sur le New York Times, une carte du secteur de la place Tahrir et des positions de force.



7h30.Un des envoyés spéciaux de Libération, Luc Peillon, a été arrêté par les militaires au centre-ville du Caire. Il a été détenu une trentaine de minutes avant d'être relâché.

6h30.Un nouveau bilan fait état de quatre personnes tuées jeudi matin par des tirs visant des manifestants hostiles au président Hosni Moubarak sur la place Tahrir, au centre du Caire, portant à sept le nombre de morts au cours de ces dernières vingt-quatre heures. «Trois personnes ont été tuées par des tirs au cours des trois dernières heures», a déclaré à l'AFP le Dr. Amr Bahaa, depuis un hôpital de fortune installé dans une mosquée près de la place. «La plupart des victimes sont arrivées ces trois dernières heures, beaucoup avec des blessures par balles», a ajouté le médecin.

(Amr Dalsh / Reuters)

5 heures. Place Tahrir, des journalistes continuent à tweeter, faisant état des tirs et des blessés.

Lara Strakian, ABC News:



Ivan Watson, CNN



Des images montrent aussi les tirs de cocktails molotov:

4h30.Le Département d'Etat américain a pressé mercredi soir les citoyens américains d'éviter l'Egypte et ceux d'entre eux qui souhaitent quitter ce pays de se rendre «immédiatement» à l'aéroport.

4h00.Deux personnes ont été tuées tôt jeudi matin par des coups de feu tirés contre des manifestants hostiles au régime sur la place Tahrir du Caire, rapporte des témoins.

3h50.La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton condamne une violence «choquante» en Egypte auprès d'Omar Souleiman.

Mercredi 23h00.Trois journalistes de France 24 sont interpellés et détenus par «les renseignements militaires». «Deux d'entre eux ont été interpellés pendant la manifestation» qui se déroulait dans la capitale, a déclaré à l'AFP Nathalie Lenfant, porte-parole de France 24. Un troisième, légèrement blessé par un manifestant, a été emmené sur un scooter, mais a été «arrêté à un barrage». La chaîne ignorait mercredi soir les motivations de ces interpellations.

Mercredi 22h00.Les accrochages se poursuivent place Tahrir où des coups de feu sont entendus. Un jeune homme est atteint à la poitrine et a été évacué, selon un journaliste de l'AFP. Un nouveau bilan officiel fait état de 3 morts et 639 blessés dans les heurts place Tahrir.

Mercredi 21h59. L'armée égyptienne est intervenue place Tahrir au Caire, cœur de la contestation, pour exfiltrer de la foule en colère un caméraman de la télévision publique Radio-Canada, sans quoi toute l'équipe «aurait été battue à mort», raconte l'un des journalistes.

Mercredi 21h45. Une petite centaine de personnes manifestent devant l'ambassade d'Egypte à Paris pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak et dénoncer les violences contre les manifestants en Egypte.

Mercredi 20h45. Le vice-président égyptien Omar Souleimane déclare que les manifestations doivent cesser pour que le dialogue avec l'opposition puisse commencer, en appelant les manifestants à rentrer chez eux et à respecter le couvre-feu. Omar Souleimane appelle «tous les citoyens à répondre favorablement à l'appel de nos forces armées à rentrer chez eux et à respecter (...) le couvre-feu, afin de soutenir les efforts de l'Etat en vue d'un retour au calme et à la stabilité».

11-02-03 - Al Jazeera Blogs -- Live blog Feb 3 - Egypt protests

Live blog Feb 3 - Egypt protests

From our headquarters in Doha, we keep you updated on all things Egypt, with reporting from Al Jazeera staff in Cairo, Alexandria, and Suez.

Last modified: 2 Feb 2011 22:58

From our headquarters in Doha, we keep you updated on all things Egypt, with reporting from Al Jazeera staff in Cairo, Alexandria, and Suez.  Live Blog: Jan28 - Jan29 - Jan30 - Jan31 - Feb1 - Feb2 - Feb3

The Battle for Egypt - AJE Live Stream - Timeline - Photo Gallery - AJE Tweets - AJE Audio Blogs 

(All times are local in Egypt, GMT+2)

9:40pm Egypt at the crossroads - an interesting article by Na'eem Jeenah, executive director of the Afro-Middle East Centre, a South African-based think tank.

9:27pm The three Al Jazeera journalists that were arrested have now been released.

9:19pm William Hague, British foreign minister , speaking now on Al Jazeera. Click here to watch live: http://aje.me/ajelive

9:07pm Two Al Jazeera reporters have been attacked by a gang of thugs in Cairo

8:56pm Save the Children, a UK based organisation, issues statement expressing "deep concern" at reports that children in Egypt have been drawn into violent attacks in recent days.

Jane Gibreel, Egypt Country Director for Save the Children, sent this audio update from Cairo.

8:31pm William Hague, British Foreign Secretary, says that interference with the internet and mobile networks and harassment of journalists in Egypt are unacceptable.

The scenes that we have witnessed over the last 24 hours are reprehensible

8:29pm At least ten people have been killed in the clashes say doctors in Tahrir Square, who are running a makeshift hospital with limited resources and supplies. Al Jazeera cannot verify these numbers.

8:14pm Shahira Amin, who resigned from her job at state-run Nile TV tells Al Jazeera:

I quit my job because I don't want to be part of the state propaganda regime, I am with the people. I feel liberated and relieved. I have quit my job and joined the people in Tahrir Square.

8:13pm Suleiman: Mubarak is our father - Vice-president says those calling for President Mubarak to leave are not part of Egypt's culture.

8:04pm Screenshot of Al Jazeera English showing state-run Nile TV with a picture of empty streets, while thousands of protesters are still in Tahrir Square and nearby areas.



7:44pm Call to free Al Jazeera journalists - Three Al Jazeera journalists have been detained by Egyptian security forces and another is reported missing.

7:22pm Vice president Suleiman to Egyptian TV, (not naming Qatar or Al Jazeera):

I blame some sister countries that have unfriendly TV stations, which incite youth against us.

7:00pm Vice president Suleiman speaking on Al Jazeera now - click here to watch live: http://aje.me/ajelive

The military started to separate the two groups when they entered tahrir Square and they are now separating them.

6:53pm Tomorrow's demonstrations against the Israeli Separation Wall in the occupied West Bank villages of Bil'in, Ni'lin, Nabi Saleh and Al-Ma'sara will be in solidarity with the Egyptian people. Those demonstrations usually take place after Friday prayers.

6:50pm Keith Ellison, a US member of Congress, calls Mubarak a dictator in his latest tweet:

Mubarak's repression is revealing true colors of dictatorship. Violence. Abuse. Silencing media. Showing what Egyptians have known for yrs.

6:42pm Picture of the barricades that were set up today by pro-democracy demonstrators in Cairo. (Source)



6:40pm Clashes between Lebanese military and protesters who staged a solidarity protest in Beirut, after they tried to storm the Egyptian embassy while chanting "Mubarak must go".

6:29pm When discussing the Mubarak government's accountability, Human Rights Watch spokesman Joe Stork tells Al Jazeera: "I wouldn't focus so much on the army per se - but on the responsibility of the government...It's not clear that when the military forces fired [earlier today] they were firing at the protesters. They may have been firing to provide cover. The army's role has been very ambiguous and very passive but reflects the criminal negligence of the government." 

6:24pm An Al Jazeera correspondent just Tweeted: Small clash breaking out on 6th of October bridge; a handful of pro-Mubarak thugs are throwing rocks. #jan25 #egypt

6:22pm We're seeing wire reports of significant anti-Mubarak demonstrations at the Egyptian embassy in Beirut late this afternoon. More than 100 protesters clashed with Lebanese police after trying to break through a security cordon and enter the building. No arrests or injuries were reported, but police were using batons and rifle butts to push away the crowds. Army troops were then brought in to reinforce the police lines. Many of the protesters were holding up portraits of the late Egyptian president Gamal Abdel Nasser.

6:16pm One of Al Jazeera's correspondents near Tahrir Square says:

People are hurling petrol bombs down at the crowds below, and you can see small fires breaking out...It's difficult to determine who is who and which supporters belong to which group. We were also hearing a string of gunshots and seeing flares fired into the air - we assume by the military. 

6:11pm Egypt's Health Ministry says that 13 people were killed and 1,200 injured in last night's clashes between pro- and anti-government demonstrators.

6:00pm Video on YouTube that shows a police vehicle running over a group of protesters. Al Jazeera cannot verify the authenticity of the video.

5:56pm A Greek journalist was stabbed while covering the events in Tahrir Square.

5:51pm Hundreds of thousands of pro-democracy protesters continue to defy the curfew in Alexandri and are calling for Mubarak to step down. People are chanting: "Erhal, Erhal" ("Leave, Leave"). There are a mixture of people, men, woman old and young in the crowd.

5:42pm Al Jazeera continues to bring you the latest from Cairo, Alexandria and the rest of Egypt. To watch live, please visit http://aje.me/ajelive



5:38pm Video shot by Al Jazeera online producer when pro-democracy protesters completely broke through the Mubarak loyalists. However, the regime loyalists have now regained their position as night fell.

5:32pm Al Jazeera shows dramatic picture of a police vehicle running over protesters.

5:31pm Omar Suleiman, the Egyptian vice president, has said that president Mubarak and his son Gamal will not run for presidency.

5:30pm Video clip from Al Jazeera English showing the latest violence in the battle for Egypt.

5:24pm Egypt bans ex-ministers from travel - Three former ministers and a prominent businessman also have their bank accounts frozen.

5:19pm Media in the line of fire in Egypt - Al Jazeera's online producer reports on how domestic and foreign journalists have come under siege amid the turmoil in Egypt. 

5:16pm Egypt's Central Bank has imposed restrictions on the amount of cash that people are allowed to withdraw.

5:12pm Three Al Jazeera journalists have been arrested. Many others are in their hotel and say that there is a strong military presence outside.

5:08pm A few pro-democracy protesters have been injured by shooting in Tahrir Square. Still not clear who fired. More updates to follow.

4:57pm Omar Suleiman, the Egyptian vice-president says that they "will release all the detainees that have not committed any act of violence". He also says that "the whole constitution is subject to change".

4:30pm Al Jazeera correspondents report that clashes continue between pro-democracy protesters and the Mubarak loyalists who are reported to have continuously instigated confrontations.



4:15pm Group of 'thugs' just crashed through a phalanx of pro-democracy supporters shielding behind sheet metal on 6th of October bridge - soon after prime ministers promises that violence will not be repeated. No sign of army still.

4:10pm Ahmad Shafiq, the Egyptian prime minister, apologized, and vowed that violence will not be repeated on the streets of Egypt. Says an investigation will be launched into the violence, but calls for Mubarak to step down are "unacceptable".

4:06pm The tanks that were guarding the over-pass are now gone and most of the soldiers have pulled back from the battle lines. Tense stand off now between pro-democracy protesters and the Mubarak loyalists.

3:59pm Pro-democracy protesters have pushed forward their barricades about 20 metres and have taken over the 6th of October bridge and are moving towards Ramsey street.

3:45pm The Arabic Network for Human Rights Information, said that security forces went into two human rights groups, Hisham Mubarak and the Egyptian center for social and economic rights, detained their employees and arrested two employees at the one organisation.

3:38pm Al Jazeera's web producer took this video an hour ago - it shows army firing in the air to prevent pro-democracy protesters from moving forward.

3:27pm Egyptian PM live on Al Jazeera now - visit out Facebook page to watch live stream: http://facebook.com/aljazeera

3:25pm PJ Crowley, US Assistant Secretary of State, tweets that there is a campaign against journalists:

There is a concerted campaign to intimidate international journalists in #Cairo and interfere with their reporting. We condemn such actions.

3:21pm Video taken last night in Tahrir Square by Al Jazeera's web producer:

3:12pm Security forces order all journalist and reporters in and around Tahrir Square, as well as hotels overlooking it, to leave the area now.

3:00pm Man with camera who was wearing a blue "PRESS" vest just being beaten on the street. The army had to step in and fire shots in the air to disperse the crowd, and the man was led away.

2:42pm Two Al Jazeera reporters have just been attacked on their way from airport to central Cairo - more updates soon.

2:38pm Shahira Amin resigned from Nile TV because of their coverage of the protests - she spoke live to Al Jazeera. She was the deputy head of the station.

2:12 pm Some fifty people are wounded in clashes near Tahrir square, our correspondent reports. 

2:04 pm According to an eye witness in Abdelmonaem Ryad square next to Tharir square Mubarak loyalists are preparing firebombs to attack protesters in the area. one of our correspondents saw one person carrying a whole box of them and making his way towards that area. He was apprehended by people and delivered to the army.

1:55 pm The Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) estimates Egypt's internet clampdown cost economy $90 million over five days.

1:44 pm The army has cleared the pro-Mubarak crowd off of the overpass overlooking the pro-democracy barricades.

1:36 pm The Egyptian army has pushed supporters of president Mubarak away from pro-democracy protesters, continuing its drive to separate the opposing camps who have clashed in central Cairo.

1:22 pm Inspired by Egypt and Tunisia, thousands of opponents of Yemen's government and its supporters are demonstrating in the capital and other cities a day after Yemen's president pledged not to seek another term in office.



1:17 pm Supporters and opponents of president Mubarak are pelting each other with rocks near Tahrir square. A witness said the violence, the worst since daybreak, is taking place in a side street leading to the square. 

Members of the pro-democracy protest camp are carrying sacks of rocks to the front line to repel the Mubarak loyalists. The violence erupted when men claiming loyalty to Mubarak marched on the pro-democracy demonstrators in an effort to break up their protest camp.

1:10 pm A massive demonstration in the Egyptian city of Mansoura calls for Mubarak to step down, a Al Jazeera correspondent reports.

 

1:04 pm The latest from one of our web producers at Tahrir square: 

The army has formed a human chain in front of the pro-democracy barricades -- keeping the pro-Mubarak group away. Nobody can leave the square from the south, west or east, because on the other side is the pro-Mubarak group -- many of them carrying weapons -- they occasionally run towards the barricades, obviously trying to threaten the people on the other side.

Aside from the human chain, the army has a slightly more visible presence than it did earlier this morning -- a few soldiers on the streets -- though they're still quite outnumbered.

Still no sign of organized pro-Mubarak gangs heading toward Tahrir, just small groups of young men.

12:29 pm Catherine Ashton, EU foreign policy chief, called on the Egyptian army to protect people, Reuters reported.

I have made clear that it is the responsibility of the army and law enforcement to protect its citizens.

12:22 pm Twenty-two Hezbollah detainees that were convicted of plotting attacks against ships in the Suez Canal and Egyptian tourist sites, were able to escape from their jail in Egypt, Al Rai newspaper reports.

12:05 pm Egypt's finance minister says the loss on Egypt's stock exchange following the crisis now exceeds the one during credit crunch.

12:00 pm Prominent pro-democracy activist Mohamed ElBaradei and the Muslim Brotherhood rejected a call by the prime minister for talks saying president Mubarak must leave office first. Prime minister Ahmed Shafiq invited opposition groups to talks. Some groups have agreed, including the liberal, nationalist Wafd party, which is a legal party. The Brotherhood is banned.

11:39 am Egypt's cabinet denies that it had a role in mobilising Mubarak loyalists against pro-democracy protesters in Cairo's Tahrir Square and said it would investigate those behind violence. Cabinet spokesman Magdy Rady said:

To accuse the government of mobilising this is a real fiction. That would defeat our object of restoring the calm. We were surprised with all these actions.

11:35 am Egyptian soldiers separated pro-democracy supporters and Mubarak loyalists in central Cairo, deploying infantry to create a buffer zone in an attempt to halt violence between them.

A Reuters journalist at the scene says the opposing camps are separated by a distance of some 80 metres. It is the first time the army acts decisively to halt the violence.

11:21 am A first-hand account from the blogger Sandmonkey:

This protest is not one made or sustained by the Muslim Brotherhood; it's one that had people from all social classes and religious background in Egypt. The Muslim Brotherhood only showed up on Tuesday, and even then they were not the majority of people there by a long shot.

11:19 am The latest from one of our web producers on Tahrir square: 

Talked with several soldiers manning barricades around Tahrir Square -- said they have orders not to allow anyone else in, and to separate the pro-Mubarak and pro-democracy groups.

11:05 am In Yemen, tens of thousands of people square off in street protests for and against the government in an opposition-led "Day of Rage". The protests come a day after Yemen's president Ali Abdullah Saleh offered to step down in 2013. By early morning, anti-government activists drew more than 20,000 in Sanaa, the capital. 

10:58 am Egypt's vice president Omar Suleiman held dialogue with the country's political parties and national forces.

10:37 am Comments many thought unthinkable at the time seem to have come true. This is a Amnesty International statement from 19 April 2010:

Amnesty International on Monday condemned comments by an Egyptian MP and member of the ruling party who urged the police to shoot protesters that have been calling for political reform over the last several weeks.

10:30 am Al Jazeera footage from Tahrir square overnight:


10:22 am Reports from doctors on ground in Tahrir square say seven people were killed overnight, our correspondent says.

10:15 am Demonstrators in Tahrir Square in central Cairo are seen beating and scuffling with opposing protesters as clashes between pro- and anti-Mubarak crowds continue into their second day.

10:13 am Robert Fisk: Blood and fear in Cairo's streets as Mubarak's men crack down on protests

10:11 am Sixty-two Egyptian human rights organisations warned against internal violence in Egypt due president Mubarak’s insistence to stay in office.

The organisations said in a statement that they suspected the seriousness of what was announced by Mubarak’s decisions because they coincided with the attack on demonstrators in Tahrir Square. 

9: 44 am No negotiation will be held with any member of Mubarak’s regime unless Mubarak leaves, Egypt's Kifaya (Enough) opposition movement, told Al Jazeera.

9: 43 am Hamdy Kandil, spokesperson for the Egyptian National Association for Change led by ElBaradei, has told Al Jazeera that Mubarak will be personally responsible if another "massacre" takes place in Tahrir Square.

9:36 am Anti-government protesters say they were more determined than ever to topple president Mubarak after supporters loyal to him charged Tahrir Square last night, sparking violence that killed five people.

Hundreds of people have camped in Tahrir Square overnight despite the violence. Many protesters guarded barricades around the square against pro-Mubarak loyalists.

9:33 am The Egyptian Movement for Change calls on the army to protect innocent protesters.

9:06 am Anti-Mubarak crowds have changed their chant, now saying: We want the murderer Mubarak to be hanged or tried.

9:04 am Pro-Mubarak crowds are planning to go back to Tahrir square in larger numbers today, one of our web producers reports from Cairo.

8:55 am Egypt's health minister, Ahmed Samih Farid confirms five people were killed in violence in Cairo's Tahrir Square.

Most of the casualties were the result of stone throwing and attacks with metal rods and sticks. At dawn today there were gunshots. The real casualties taken to hospital were 836, of which 86 are still in hospital and there are five dead



8:42 am Egyptian state TV says five people were killed and more than 800 wounded overnight in Tahrir square.

8:35 am Anti-government activist Alaa Abdel Fattah in Cairo tells Al Jazeera: 

I don't know what comes next, but if we are willing to die for it, I don't think we can be defeated.

8:08 am Anti-government protesters and supporters of president Mubarak continue to throw stones at each other as the sun rises above Cairo.

8:02 am According to Foreign Policy magazine, Al Jazeera "is seizing the message away from the bland propaganda of Arab autocrats".

7:46am The US State Department revised its warning to US nationals in Egypt: 

REVISION: US citizens WISHING to depart Egypt on USG flight should proceed to airport asap AFTER the morning end of curfew.

7:37 am Hundreds of anti-government protesters are making their way  to Tahrir Square for the 10th day of demonstrations against president Mubarak.

7:29 am Egyptian military units are detaining some protestors at Abdel Munim Riyad square in Cairo. Not clear what side the protestors come from.

7:24 am Check this out. Human rights activist Ramy Raoof is providing regular video updates from Cairo with his phone camera via the website Bambuster.com.

7:15 am The US calls on its nationals in Egypt to leave the country. 

6:42 am  The standoff on Tahrir Square continues, as five people are reported dead.

6:05 am Live pictures are coming in on AJE of people hurling Molotov cocktails from a flyover near Tahrir square. 



6:03 am The latest update from one of our web producers at Tahrir Square:

I saw one wounded protester being treated by doctors and then taken away to the ambulances. The doctor who had been working on him told me that the man had been shot in the head but still had a pulse and might survive. There was a puddle of blood on the concrete beneath the man. The doctor said the gunfire came from pro-Mubarak protesters, not from army. I saw second wounded protester also being treated for a gunshot wound, he looked unresponsive. One protester told me six people had died today, however another doctor in the square told me four had died.

5:52 am Phones not working well, internet still down in large parts of Egypt, our correspondent in Tahrir square says. 

5:48 am People are doing fajr prayer in Tahrir square now. 

5:35 am  At least four people have been killed in violence against anti-government protesters, Al Arabiya quoted a medical source at the scene.

5:14 am Ambulances are moving toward the bridge amid gunfire.

5:06 am Our correspondent says that anti-government protesters on the bridge seem to be running from gunfire. The AFP news service reports that a second protester has been shot and killed. 

4:52 am Tanks andarmoured vehicles are pulling out of Tahrir Square, and one of our Web producer reports that two anti-Mubarak protesters are carried away, one shot in the head.

4:48 am  AJE correspondents report that anti-government protesters have chased Mubarak supporters off the October 6 Bridge.  

4:45 am Ramy Raoof, an anti-Mubarak activist at Tahrir Square, tells Al Jazeera that anti-government protesters are guarding all the entrances of the square as they are anticipating another attack from pro-Mubarak forces.

4:23 am Reuters reports that one protester has been killed. Our correspondent reports that the tank on the bridge has positioned itself is in the direction of the gunfire, toward where the anti-government protesters are, at a smaller square near Tahrir Square.

4:20 am Gunfire ricocheting off the October 6 bridge, with a tank moving toward where anti-government protesters are. 

4:16 am AJE Web producer reports that there is automatic heavy caliber gunfire at Tahrir Square, which is probably the army trying to keep people at bay. "So much gunfire," he says. There are reports of seven people being wounded.

4:01 am Mubarak supporters take down a poster of the Egyptian president rather than risk having it burned by anti-government protesters, who were lobbing petrol bombs at it earlier.

3:46 am Skirmishes continue, with rocks and Molotov cocktails being fired off between anti-government protesters and Mubarak's supporters. 

3:15 am Anti-government protesters are collecting rocks at a couple of the entrances to Tahrir Square in preparation to an attack. One of our Web producers reports that almost everyone in the square seems injured, is bandaged and limping. The mood there is "pretty fatalistic" with the anti-government protesters certain that the pro-Mubarak forces are "there to eliminate them".

3:01 am Al Jazeera's correspondent and Web producer report: Heavy police presence at the national museum, with anti-government protesters banging on metal railings and rocks raining down. Pro-Mubarak protesters have an "endless supply of molotov cocktails" that they're tossing at the anti-government demonstrators. 

2:26 am   AJE Web producer reports that tension is rising at Kasr al Nil (bridge) entrance to Tahrir Square, saying "They expect an attack here."

2:03 am The fire at the residential building seems to have subsided.

1:47 am  Al Jazeera correspondent, reporting from just off Tahrir Square reports that dozens of Mubarak supporters have erected a barricades on either side of a road, trapping anti-government protesters. They are also gathering stones, breaking streetlights and putting on  balaclavas, covering their faces, apparently in preparation for a fresh standoff with anti-government protesters. Sources tell our correspondent that the men preparing for the standoff are police officers.

1:35 am Despite fires both at Tahrir Square and at a residential building, an AJE correspondent reports that there is no military intervention and there are no fire trucks on the scene.

1:17 am There are several cars on fire at Tahrir Square

1:01 am Pro-Mubarak supporters retreat to an overpass, where they are tossing petrol bombs at the crowd below. The army is not doing anything to intervene.

12:51 am A standoff is taking place in front of Egypt's national museum, where rocks and petrol bombs are flying.

12:45 am AJE Web producer, reporting from Tahrir Square says large caliber shots are being fired by the Egyptian army. It seems that they're "shooting in the air.'

12:15 am Mustafa Hussein, a physician working in a makeshift hospital set up near Tahrir Square, tells Al Jazeera that the square is "in less chaos" and that the hospital is flooded with calls offering supplies. He also said that many of the injuries he saw today were head injuries as a result of protesters being pelted by rocks.

12:10 am AJE Web producer, reporting from Tahrir Square, reports no police presence at this point, and says that the anti-government protesters outnumbered the pro-Mubarak supporters.

12:00 am Live blogging continues from our headquarters in Doha.


11-02-04 - Libération -- Nouvelle journée de guérilla sur les rives du Nil

04/02/2011 à 00h00

Nouvelle journée de guérilla sur les rives du Nil

Reportage

Anti et pro-Moubarak continuaient de s’affronter aux abords de la place Tahrir.

Envoyé spécial au Caire Luc Peillon

Tenir la place Tahrir. C’était encore l’objectif, hier soir, des opposants au régime du président égyptien, Hosni Moubarak. Occupée depuis samedi par les manifestants hostiles au régime, cette «place de la Libération», située au cœur du Caire, est devenue le lieu de rendez-vous et le symbole de la «révolution». Hier, l’armée s’est interposée en plusieurs endroits entre les anti-Moubarak et les partisans du régime qui avaient essayé la veille de déloger les contestataires, mais elle n’a pas réussi à empêcher la confrontation.

A coups de pierres et de bâtons, les combats se sont déroulés à proximité du musée du Caire. Les anti-Moubarak s’étaient préparés, se protégeant la tête avec des casseroles ou des emballages d’œufs. Ici et là, on pouvait entendre des rafales de tirs. Au niveau du pont du 6-Octobre, plusieurs opposants ont été touchés par balles. Des blessés sont ainsi revenus vers le centre de la place, montrant à des témoins les impacts de balle à l’abdomen ou au torse.

Opération. En fin de journée, néanmoins, les opposants au régime ont repris du terrain en direction du Nil. Ils se sont déployés dans plusieurs artères importantes, reconquérant la place Talaat-Harb, passage obligé pour trois des entrées de la place Tahrir. Ce petit parvis stratégique avait, auparavant, été judicieusement choisi par les partisans du régime dans leur scénario de guérilla urbaine. En fin de matinée, une centaine d’entre eux s’étaient en effet postés sur la place Talaat-Harb, érigeant des barricades. Moins nombreux que la veille, ils ont préféré tenir le lieu plutôt que d’ouvrir un nouveau front, en plus de celui du Musée égyptien, où était concentré l’essentiel de leurs forces.

Armés de bâtons, ils ont empêché pendant plusieurs heures une partie des manifestants de rejoindre la place Tahrir. Particulièrement visés, les Egyptiens munis d’un sac, la totalité des Occidentaux, et tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un journaliste (lire ci-contre). L’opération semblait avoir été préparée en amont. Des taxis étaient stationnés sur les lieux. Les pro-Moubarak forçaient certaines personnes à y monter, après les avoir molestés. Destination inconnue. Fidèles à ce qui semble être leur stratégie de non-intervention, les militaires sont apparus sur la place Talaat-Harb à plusieurs reprises dans la journée, mais sans déranger, visiblement, les occupants.

«Jour du départ». Dans la journée, le Premier ministre, Ahmed Chafik, a redit que le gouvernement n’était en rien responsable des violences. Il a toutefois présenté ses excuses pour les morts de la veille, au nombre de six, selon un dernier bilan qui évoque aussi plus de 800 blessés. Des témoins affirment pourtant avoir reconnu, hier, des policiers en civils marchant, au nord de la place Tahrir, main dans la main avec les pro-Moubarak. «Il y avait bien sûr des membres des forces de l’ordre, mais il y avait aussi des gens normaux», tempérait l’un des témoins.

Vers 20 heures hier, et à la veille d’une journée cruciale, les affrontements avaient diminué d’intensité aux alentours de la place centrale. De nombreux opposants doivent à nouveau se retrouver aujourd’hui dans le centre du Caire, pour ce qu’ils appellent le «jour du départ». Sous entendu, celui du président Moubarak. Une dizaine de jours après le début de la révolte contre le raïs, les opposants au régime sont toujours aussi déterminés à occuper la place Tahrir, que le pouvoir, après de multiples erreurs, n’a toujours pas réussi à reconquérir.

11-02-04 - Libération -- La bataille de la peur contre la dignité

04/02/2011 à 00h00

«La bataille de la peur contre la dignité»

temoignages

Galvanisés, les Cairotes ne veulent pas céder face à la violence.

Par CLAUDE GUIBAL Le Caire, de notre correspondante

Un manifestant anti-Moubarak, place Tahrir, jeudi 3 février. (REUTERS)

Ils ont la vingtaine ou la soixantaine, étaient engagés ou non avant les événements. Tous se rendent désormais place Tahrir.

Amr, 21 ans, sympathisant du Mouvement du 6 avril

«Nous n’avons pas peur»

«Vendredi dernier, j’étais sur le pont qui relie l’opéra du Caire au centre-ville, au niveau de la place Tahrir. La police, qui barrait l’accès à la place, a tiré, j’ai reçu plusieurs impacts dans la jambe, des petits plombs. Nous sommes plusieurs à avoir été blessés et beaucoup de nos amis ont été blessés mercredi soir, place Tahrir, pendant cette nuit terrible. Je ne peux plus marcher, mais je ne veux pas lâcher. Grâce au retour d’Internet, j’essaie de coordonner le mouvement, on communique via les messages privés, par Facebook et sur nos portables. La mobilisation se fait par le bouche-à-oreille. Nous organisons des points de rassemblement à l’écart de la place Tahrir pour venir en nombre demain. Quand les choses ont commencé à mal tourner et que les baltaguis sont arrivés pour casser du manifestant, les images diffusées par les télévisions ont provoqué la fureur de plein de jeunes, qui y sont allés à leur tour. La plupart de mes copains sont déjà sur la place, mais les autres viendront aujourd’hui. Nous n’avons pas peur. C’est le vendredi du départ.»

Fouad el-Sennawy, manager, 30 ans

«Mardi, j’étais fier»

«J’étais mardi sur Tahrir, pour la marche d’un million de personnes avec ma femme et ma fille de 5 ans. Je voulais leur montrer à quoi ressemble une Egypte digne. J’étais fier. Je n’appartiens à aucun parti politique, et je n’avais jamais entendu parler du Mouvement du 6 avril. Je ne crois pas qu’ el-Baradei puisse être un sauveur, il ne représente pas grand-chose. Je n’aime pas les islamistes non plus. Mais j’ai senti pour la première fois qu’une chose nous fédérait, l’envie que notre pays puisse être comme les autres, que nous étions capables de nous diriger, que nous méritions la démocratie. Mardi, les gens manifestaient dans le respect total de leurs différences, nous étions tous rassemblés, sans aucune violence, jeunes ou vieux, riches et pauvres. Je n’aurais jamais cru mes compatriotes capables d’une telle autodiscipline et d’un tel civisme. Les gens souvent reprochent à l’Egypte son côté chaotique, et là, nous avons été formidables. C’est pour cela que les affrontements ont eu lieu, pour casser cette image pacifique que nous portions. Désormais les gens ont peur de descendre dans la rue, et les contestataires sont pris pour des révolutionnaires, des gens qui n’ont aucun respect pour les intérêts du pays. J’ai bien entendu le discours du Président, et moi aussi, j’ai été touché par certaines de ses paroles. Peut-être que j’aurais pu me satisfaire de savoir que c’en était fini du système Moubarak, même si ce n’est dans quelques mois [le président égyptien a annoncé qu’il ne se représenterait pas pour un nouveau mandat lors de la présidentielle de septembre, ndlr], mais j’ai été dégoûté de voir le carnage place Tahrir. C’est pourquoi j’y retourne, seul. Sans ma femme ni ma fille.»

Madiha Doss, professeur d’université, 63 ans

«Maintenir la pression»

«Je vais tous les jours sur Tahrir. Mercredi soir, c’était tellement violent que je ne suis pas rentrée chez moi. Sur la place, on voit une tolérance comme jamais en Egypte. Même les Frères musulmans et les monaqabates [les femmes qui portent le niqab] sont très aimables avec nous, les chrétiens. Je ne m’attendais pas à cette violence de la part du pouvoir, même si elle ne m’étonne pas. C’est un phénomène inquiétant, notamment le côté xénophobe, car c’est quelque chose qui risque d’imprégner durablement la société égyptienne. Il faut maintenir la pression pour que Moubarak s’en aille et pour que le changement soit réel, pas par les moyens que lui a choisis pour maintenir son régime en place. Le slogan, ce n’est pas "à bas Moubarak", c’est "à bas le régime". C’est vrai que son discours a touché les gens, qui ont une réaction un peu infantile et qui se disent : "Le pauvre, il faut le laisser finir son mandat tranquillement." Mais il y a deux éléments qui peuvent jouer en notre faveur. La mobilisation qui continue malgré la répression, et les pressions américaines sur le régime et sur l’armée, car ce sont les Etats-Unis qui payent pour son armement. On est pleins d’espoir, car personne n’aurait pensé qu’on serait aussi nombreux. Le mur de la peur est tombé, c’est un acquis qu’on ne nous enlèvera pas.»

Amr Waked, acteur, 38 ans

«Du côté de la justice»

«Je manifeste tous les jours, et je continuerai aujourd’hui. Je suis du côté de la justice, et ce que demande le peuple est juste. La manifestation de mardi était énorme, pacifique et le régime n’a pas l’habitude de gérer la moindre forme de démocratie, il n’a su répondre que par la violence. Les gens manifestaient pacifiquement depuis dix jours, et ils ont envoyé leurs nervis tabasser les manifestants et bloquer les accès, pour empêcher l’arrivée de nourriture ou de médicaments. Ils multiplient les coups tordus, et ça ne marche pas. Le régime a détruit le pays dans son intégralité, c’est un désastre qui se produit devant les yeux du monde. Les Egyptiens ne demandent rien de mal, et ils ne se laisseront plus diriger par la force. Ce régime n’a jamais su créer de rêve pour les habitants de ce pays. Aujourd’hui, c’est la bataille de la peur contre la dignité, et c’est toujours la dignité qui gagne.»

11-02-04 - Le Monde -- risque de huis clos au Caire

Egypte : risque de huis clos au Caire

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 03.02.11 | 16h35  •  Mis à jour le 04.02.11 | 07h36

Les affrontements continuent sur la place Tahrir, au Caire. Un dernier bilan fait état d'au moins cinq morts en vingt-quatre heures.AFP/MOHAMMED ABED

Selon la télévision publique, à la veille d'une journée de manifestations en Egypte, le premier ministre, Ahmed Chafic, a demandé au ministre de l'intérieur, jeudi 3 février au soir, de ne pas entraver les marches pacifiques de vendredi, que les manifestants ont appelé "journée du départ". Les organisateurs de la manifestation, un groupe du nom de "La Jeunesse de la révolution", espèrent réunir un million de personnes dans les rues du Caire, et demandent aux manifestants de converger vers la place Tahrir, les bâtiments de la télévision officielle et ceux du Parlement dans le centre du Caire.

Cependant, les violences sanglantes qui ont opposé pro et anti-Moubarak depuis mercredi amènent les Egyptiens à s'interroger sur la nécessité de reprendre une vie normale ou de poursuivre la révolte. Des utilisateurs de Facebook ont ainsi créé un groupe appelant les deux camps à rester chez eux vendredi. Un autre groupe, qui a rassemblé plus de 180 000 membres en quelques heures, appelle les Egyptiens "à retrouver leur calme et à essayer de se consacrer à la reconstruction". De nombreux utilisateurs de Facebook appellent les manifestants au compromis, affirmant qu'ils ont déjà accompli beaucoup de choses. "Nous avons un vice-président, on nous a promis une réforme constitutionnelle, et ceux qui sont responsables des troubles de ces derniers jours seront poursuivis par la justice. Je vous en supplie, ne détruisez pas l'Egypte demain", écrit Neveen Morsy. Même parmi les membres qui appelaient au départ à la manifestation la semaine passée, certains commencent à se poser des questions sur l'intérêt de ces actions et sur le risque de vide politique si Moubarak démissionne immédiatement.

Au dixième jour d'une contestation sans précédent de son pouvoir, M. Moubarak a dit qu'il "en avait assez d'être président et qu'il aimerait abandonner le pouvoir maintenant, mais qu'il ne peut le faire de peur que le pays sombre dans le chaos", a déclaré, jeudi 3 février, la journaliste d'ABC Christiane Amanpour après avoir rencontré le président pendant environ trente minutes au Caire.

M. Moubarak a également déclaré qu'il ne voulait pas voir "les Egyptiens se battre entre eux", après les violences qui ont opposé ses partisans aux manifestants réclamant son départ, selon la journaliste. M. Moubarak s'est aussi dit "soulagé" après avoir annoncé, mardi, qu'il ne se représenterait pas à l'élection présidentielle de septembre.

>> "Hosni Moubarak aimerait partir, mais craint le 'chaos'"

Les affrontements se poursuivent. A la veille de manifestations de masse qualifiées de "jour du départ", les violences ont en effet repris à la mi-journée entre partisans et opposants au président égyptien, Hosni Moubarak. En fin d'après-midi et malgré le couvre-feu, quelque 300 partisans du régime armés de matraques, de couteaux et certains de pistolets, interdisaient l'entrée et filtraient les sorties du pont Al-Gala, pour empêcher les opposants retranchés place Tahrir de recevoir renforts ou ravitaillement.

>> Relire les événements de la journée

Plusieurs milliers de manifestants ont rejoint les centaines d'opposants à Moubarak qui avaient réussi à rester là tout au long de la nuit. REUTERS/GORAN TOMASEVIC

Malgré tout, plus de vingt-quatre heures après le début des violences qui ont fait, selon un dernier bilan du ministère de la santé, 13 morts et plus de 1 200 blessés, la place restait entre les mains des opposants à M. Moubarak, présents par milliers. Face à cette situation alarmante, la communauté internationale, qui ne cesse d'appeler à l'arrêt des violences et à une transition immédiate et en douceur du pouvoir, continue d'aider ses ressortissants à quitter le pays.

Jeudi soir, sept jeunes leaders de la contestation ont été arrêtés par les autorités, selon des membres de leurs familles. Amr Salah, Chadi Al-Ghazali, Amr Ezz, Ahmed Douma, Amr Arafat, Moustafa Chaouki et Naser Abdel Hamid, sept jeunes membres de différents groupes d'opposition, avaient appelé à manifester la semaine dernière contre le régime du président Hosni Moubarak. Ils ont été interpellés après avoir rencontré une des figures de proue de l'opposition, Mohamed ElBaradei, à sa résidence de Guizeh, près des pyramides. Les jeunes hommes s'étaient attablés dans un café populaire situé à proximité de la résidence de M. ElBaradei lorsqu'ils ont été arrêtés par la police. Ils ont été emmenés dans un endroit inconnu.

>> "Les violences ont repris place Tahrir entre pro et anti-Moubarak"

Les médias persécutés. Battus, interpellés, intimidés : de nombreux journalistes couvrant les affrontements meurtriers au Caire se sont plaints de violences croissantes contre eux, essentiellement de la part des partisans du président Moubarak, qui les accusent de déstabiliser le régime. Les reporters des médias étrangers ont aussi été victimes de nombreuses arrestations par l'armée ou par des civils armés. Ils ont de plus en plus de mal à faire leur travail et couvrir les affrontements qui se poursuivent sur la place Tahrir, au Caire. Dans la soirée, plus aucune télévision ne diffusait d'images en direct depuis la place.

La Maison Blanche a immédiatement condamné les attaques "systématiques" contre les journalistes, les qualifiant de "totalement inacceptables" et appelant à la libération "immédiate" de ceux qui auraient été arrêtés. La France a, quant à elle, appelé "instamment" les autorités égyptiennes à faire cesser "les agissements inacceptables" dont sont victimes les médias étrangers, en particulier français, et d'"assurer leur sécurité".

Dans la soirée, l'ambassadrice américaine au Caire a fait part de "sa profonde inquiétude" à ce sujet au ministre des affaires étrangères égyptien, et la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a dit qu'elle "condamnait fermement les attaques contre les journalistes". Elle a souligné que le gouvernement et l'armée avaient la responsabilité évidente d'assurer la protection des personnes agressées, journalistes comme manifestants.

>> "Les journalistes étrangers pris pour cible"

Le pouvoir tente de reprendre l'initiative. En dépit de la poursuite des affrontements, le vice-président Omar Souleiman, dont le poste vient d'être sorti des limbes par M. Moubarak, a estimé que l'exigence d'un départ sans délai de Hosni Moubarak était "un appel au chaos". Dans une interview à la télévision nationale, il a aussi exhorté les manifestants à quitter la place Tahrir, et jugé que les violences entre pro et anti-régime étaient le résultat d'un "complot" fomenté en Egypte même ou à l'étranger.

Le vice-président égyptien Omar Souleiman à la télévision nationale, jeudi.AFP/-

Donnant quelques garanties, il a toutefois annoncé qu'il ne serait pas candidat à l'élection présidentielle en septembre et confirmé la promesse de Hosni Moubarak de ne pas se représenter. Enfin, il a affirmé que les Frères musulmans, principale force d'opposition et bête noire du régime, avaient été pour la première fois invités à participer au dialogue entre le pouvoir et l'opposition. Avant lui, le premier ministre Ahmad Chafic a présenté ses excuses pour les violences survenues dans le centre de la capitale. Le gouvernement a démenti avoir joué le moindre rôle dans la mobilisation des partisans de M. Moubarak et indiqué qu'une enquête serait ouverte.

>> "Le vice-président ne sera pas candidat à la présidentielle"


L'armée toujours sur la réserve. Epine dorsale du régime, elle surveille sans intervenir. Elle n'est intervenue que rarement pour disperser les protagonistes ou tenter de sauver les personnes agressées. Depuis mardi soir, lorsque Hosni Moubarak a annoncé qu'il resterait au pouvoir jusqu'en septembre mais ne briguerait pas de nouveau mandat, les militaires se sont abstenus pour l'essentiel de toute intervention.

L'opposition refuse de négocier. Le dialogue entre le pouvoir et les "forces nationales" a commencé et des représentants des manifestants y participent. Les groupes de jeunes militants pro-démocratie qui ont lancé le mouvement et la Coalition nationale pour le changement refusent néanmoins tout dialogue tant que M. Moubarak ne sera pas parti. Les Frères musulmans refusent aussi le dialogue.

11-02-04 - Libération -- La tactique du pourrissement

La tactique du pourrissement

Christophe AYAD et Claude GUIBAL Le Caire, de notre correspondante 4 février 2011 à 00:00 (Mis à jour : 4 février 2011 à 07:57)

Heurts entre opposants et partisans du président Moubarak, le 2 février 2011 place Tahrir, au Caire. (© AFP Marco Longari)

Après une semaine de manifestations demandant son départ, le président égyptien entend reprendre le contrôle du pays en utilisant la fibre nationaliste et l'intimidation pour casser le mouvement.

Quand les magasins ont rouvert leurs portes, mercredi matin, Mona Mokhtar est allée faire ses courses chez l’épicier. Elle a acheté plus que d’habitude, mais sans faire déborder les étagères. La nuit précédente, le discours d’Hosni Moubarak l’a rassurée sur la fin prochaine du chaos qui s’est emparé du Caire depuis le 25 février. Persuadée que l’opposition pourrait se satisfaire d’apprendre que le Président ne briguerait pas un nouveau mandat, elle a été surprise de ressentir un pincement au cœur lorsque le raïs, héros de guerre, a affirmé vouloir mourir sur le sol égyptien. Epuisé par les nuits de veille passées dans les rues au sein des comités d’autodéfense, son mari a poussé un soupir, apprenant le retour d’Internet. «On n’en peut plus. Il faut que le pays se remette en route. Moubarak, c’est bon, il faut rentrer chez soi.» Lui-même, mardi, est allé sur Tahrir, stupéfait de voir la foule. Il a même entonné quelques slogans.

Caïds. Mais la journée de mercredi a eu raison de son soulagement : à 300 mètres de chez lui, la place Tahrir est entrée en éruption. La nuit de trop, pour de nombreux Egyptiens épuisés par dix jours d’affrontements. Pour les commerçants, angoissés par les pillages ; les chefs d’entreprises, atterrés par la dégringolade prévisible de l’économie. Et les employés, dont les salaires ne peuvent être versés par la faute des troubles qui paralysent les banques, a expliqué la télévision. Une grande partie de la population, sympathisante des revendications des manifestants, semble pourtant vaciller. Dans les immeubles du Caire, et au sein des comités d’autodéfense, les clivages ont commencé à fissurer la solidarité des premiers jours. Certains jouent les caïds, d’autres s’inquiètent de ce que des jeunes désœuvrés, peut-être des beltaguis, ont commencé à remplacer les milices citoyennes pour filtrer les voitures aux barrages. La peur des pillages a ressurgi, plus forte que jamais, tout comme à Alexandrie, où les affrontements n’ont pas cessé.

Une guerre psychologique, faite de violence et de pourrissement, destinée à rallier la majorité silencieuse.

Rapportés au reste du pays, les protestataires ne sont pas nombreux, mais attendent l’issue du bras de fer, les yeux sont rivés sur la place Tahrir, devenue le campement permanent de la contestation, en plein centre du Caire. «Nous resterons là jusqu’à ce que Moubarak parte ou qu’on meurt», jure Mohamed Fayed, un ingénieur de 28 ans, qui y campe depuis une semaine. Derrière eux, une kermesse disparate de plusieurs dizaines de milliers de personnes, jeunes occidentalisés et Frères musulmans, salafistes et fonctionnaires, qui cohabitent dans une ambiance survoltée.

Mercredi, le pouvoir a organisé une gigantesque contre-manifestation de l’autre côté du Nil. Des membres du Parti national démocratique (PND), au pouvoir, des clients du système, mais aussi des fonctionnaires amenés par bus et des policiers en civil. Sans compter les beltaguis, payés à la journée pour accomplir de basses besognes. En début d’après-midi, des milliers d’entre eux ont franchi le pont du 6-Octobre pour attaquer la place Tahrir. Ils ont chargé à cheval et à dos de chameau, sous les yeux de l’armée, impassible. Les affrontements se sont poursuivis jusqu’à l’aube, avec des tirs à balles réelles et des cocktails Molotov, certains jetés depuis les toits. Le bilan provisoire s’élevait, hier matin, à 6 morts et 1 500 blessés. Dans la journée, les contestataires ont regagné le terrain perdu et dressé des barricades. Ils procèdent à des fouilles aux huit entrées de la place. Ils sont bien préparés en cas d’assaut. Dans les quartiers alentours, les hommes de main se sont répandus et s’installent aux carrefours stratégiques. Ils sèment la panique et plus personne ne sait qui est qui : comités de défense de quartier, milices pro-Moubarak, voyous cherchant à profiter de l’aubaine ? Par endroits, l’anarchie sociale menace.

Parallèlement, la pénurie d’essence et d’argent apparaît pour certains entretenue à dessein pour retourner ceux désireux de retrouver une vie normale. «Moubarak va partir en septembre. Que veulent-ils de plus ? Cela devient trop politique. Les Frères musulmans utilisent ça», assure Saïd, vendeur de journaux, reprenant les propos du vice-Président, Omar Souleiman, qui, à la télévision hier, a aussi pointé du doigt la chaîne Al-Jezira et les «mains étrangères». De fait, les arrestations de journalistes se sont multipliées hier.

Le pouvoir fait aussi vibrer la fibre nationaliste, dénonçant les ingérences, alors qu’Obama et les Européens pressent Moubarak de passer la main. Les rumeurs les plus folles circulent dans cette société atteinte de conspirationnite aiguë. Des ambulances pleines d’armes circuleraient en ville. Et, grand classique : les manifestations antirégime ont été fomentées et financées par le lobby pro-israélien aux Etats-Unis. «Retournez en Israël», criait hier un contre-manifestant à la foule. Un argument qui porte sur le grand public, matraqué par la propagande de la télévision d’Etat et peu politisé…

Mais si jamais cette stratégie venait à échouer, le régime pourrait sortir fragilisé du chaos qu’il a déclenché. Le Caire a été le théâtre de véritables batailles de rues ces 48 dernières heures. On est passé à deux doigts de scènes de lynchage. Aujourd’hui, chacun craint la bataille rangée. L’armée, que Moubarak a fait descendre dans la rue, est dans une situation de plus en plus intenable. Elle a perdu de son crédit en assistant, passive, aux violences de mercredi. Hier, elle a tenté de s’interposer entre les deux camps.

Calendrier. Le camp du pouvoir, aussi, est fébrile. Le Premier ministre, Ahmed Chafiq, qui a donné hier sa première conférence de presse, a présenté ses «excuses» pour les violences de mercredi et a annoncé une «enquête». Mais qui a initié cette offensive ? Les manifestants accusent les durs du PND ou la police. Omar Souleiman, le vice-Président, s’est exprimé trois heures plus tard : oui à une enquête, mais pas d’excuses. Il a lancé un ultimatum voilé, pressant les manifestants d’accepter les réformes et le calendrier proposés. Tout départ précipité du rais est exclu. Le sommet de l’Etat semble ne plus parler d’une seule voix et certains se demandent si les nuances cachent des divergences. Et une question, lancinante. Qui, parmi les décideurs, tous militaires, de Moubarak à Souleiman, en passant par Ahmed Chafiq ou le ministre de la Défense, Tantaoui et le chef d’état-major, Sami Annan, dirige vraiment l’armée ? La réponse est essentielle alors que la place Tahrir prend de plus en plus des allures de Tienanmen égyptien.

Christophe AYAD et Claude GUIBAL Le Caire, de notre correspondante


11-02-04 - Libération -- Egypte plusieurs opérateurs ont été forcés d'envoyer des SMS pro-Moubarak à leurs clients

Egypte: plusieurs opérateurs ont été forcés d'envoyer des SMS pro-Moubarak à leurs clients

4 février 2011 à 13:02

Mobinil, filiale égyptienne de l’opérateur France Télécom (Orange), a été «contrainte d’envoyer des messages à ses clients», mais l’armée y était «clairement identifiée» comme émetteur, a indiqué vendredi un porte-parole du groupe.

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Les Egyptiens toujours mobilisés malgré les tensions

«Ces messages dans lesquels l’armée égyptienne était clairement identifiée comme l’expéditeur ne concernaient que des questions touchant à la sécurité du pays et des personnes», a-t-on affirmé.

France Télécom indique «désapprouver fermement tout message à contenu politique qui irait à l’encontre des principes de neutralité inscrits dans notre rôle et notre tradition d’opérateur de communications». En Egypte, France Télécom détient 71% de la holding Mobinil, qui elle-même contrôle la marque ECMS à 51%.

Jeudi, le géant britannique de la téléphonie mobile Vodafone avait déploré avoir été obligé de diffuser à ses abonnés en Egypte des messages officiels, sans qu’ils soient clairement attribués au gouvernement, et affirme s’en être plaint aux autorités.

«Les forces armées veillent à votre sécurité»

Selon Vodafone, les autorités égyptiennes font usage, depuis le début des manifestations antigouvernementales, d’une loi contraignant les opérateurs de téléphonie mobile du pays (Vodafone, Mobinil et Etisalat) à relayer des messages officiels à destination de la population, sous forme de textos.

D’après des journalistes de l’AFP en Egypte, un de ces SMS diffusés par les opérateurs à la demande des autorités disait: «Les forces armées veillent à votre sécurité et n’auront pas recours à la violence contre ce grand peuple».

Un autre exhortait «chaque mère, père, soeur et frère, et tout citoyen honorable» à «protéger le pays». «A la jeunesse d’Egypte: méfiez vous des rumeurs, écoutez la voix de la raison, l’Egypte est au-dessus de tout, préservez-là», assurait un troisième.

Les opérateurs mobiles en Egypte, dont Vodafone Egypt, ont également été contraints à plusieurs reprises de suspendre leurs services dans certaines zones à la demande des autorités. Celles-ci ont aussi coupé pendant cinq jours l’accès à internet dans tout le pays, dans l’espoir d’entraver le mouvement de protestation sans précédent contre le président Hosni Moubarak.

(Source AFP)


11-02-04 - Jura Libertaire -- Témoignage d'une française sur l'insurrection égyptienne

Vendredi 4 février 2011 5 04 /02 /Fév /2011 18:46

Témoignage d'une française sur l'insurrection égyptienne

Égypte, un autre regard

 

La situation est tout à fait extraordinaire, aussi me permettrez-vous d’apporter ma modeste contribution pour compléter les informations qui vous parviennent par les médias traditionnels ou non.

 



Samedi 29 janvier

 

J’ai été à la manifestation de vendredi [28 janvier] et toute la journée les policiers ont tenté de repousser les manifestants qui souhaitaient accéder à la place Tahrir. Jamais de ma vie je n’ai vu autant de bombes lacrymo lancées par les forces de l’ordre, l’air était irrespirable par moment. Partout, les gens s’entraidaient — j’ai découvert à cette occasion que pour lutter contre la brûlure des lacrymos, il fallait se rincer le visage au Pepsi Cola ou au Coca, ou encore respirer des oignons et du vinaigre — et distribuer à tour de bras mouchoirs et masques chirurgicaux. J’ai bien retenu la leçon de l’Égyptien qui nous a accompagnés au début de la manif, quand il faut courir, il faut courir, et beaucoup de gens couraient pour éviter les bombes. Pour la première fois, les hommes regardaient les femmes comme des égales, sans arrière-pensée genrée, ce qui reste encore vrai aujourd’hui. Tout le jour, des groupes de 100 ou 200 personnes arrivaient de partout, grossissant les troupes des manifestants se dirigeant vers la place de la Libération (ça veut dire ça Tahrir), sans pour autant parvenir à percer les cordons de police. Il y avait beaucoup de jeunes, habillés à l’occidentale mais pas seulement, des hommes, des femmes, et même des enfants — un peu, et beaucoup moins que les jours suivant. Dans leur voix, il y avait une rage, un souffle, une détermination que je n’avais jamais rencontrés chez personne auparavant. J’ai vu des blessés, des gens qui avaient dû se battre aux premières lignes, le sang qui leur coulait sur le visage, les jambes, ou un œil complètement tuméfié. Il n’y avait pas encore beaucoup de banderoles, mais des slogans chantés par des meneurs sans porte-voix mais assis sur les épaules d’autres manifestants qui reprenaient comme un seul homme des cris comme «Le peuple veut faire chuter du système» ou «C’est incorrect» ou «Descendez, descendez» aux gens qui re-[…].

 

Entre chien et loup, les policiers ont commencé à se retirer, et il a été possible d’avancer sur le pont menant à la place. À ce moment la nuit est tombée, et la terreur a commencé. De nouvelles lacrymo ont été lancées, sauf qu’on ne les voyait plus parce qu’il faisait nuit, et on entendait des coups de feu sans que l’on sache s’il s’agissait de balles réelles, de balles en caoutchouc, ou de bruits liés au lancement des lacrymos. C’était absolument terrifiant. On a essayé de se réfugier dans un des hôtels de luxe près du Nil — toutes les rues autour étaient barrées par les flics — les gens criaient «Asile ! asile ! asile !», mais l’hôtel avait fermé ses portes et ne faisait que distribuer de l’eau pour se donner bonne conscience. Avec le copain avec qui j’étais, on a cherché à quitter les lieux, je ne voulais pas prendre le pont de crainte d’un mouvement de foule. On a fini par trouver une famille égyptienne qui nous a accueillis toute la nuit, nous a nourris et laissés dormir chez eux. Toute la nuit, les gens se sont battus dans la rue, à balles réelles cette fois-ci, j’ai cru que cette apocalypse n’en finirait jamais. Finalement, à 5h40, on n’entendait plus rien.

 

Quand on est sortis le matin, les rues du centre-ville avaient des airs d’après-guerre : voiture et camions de police calcinées, vitrines cassées, immeuble du parti national en feu, gens dormant sur la place. Ils avaient tellement lancé de lacrymo qu’on ne pouvait pas s’empêcher de pleurer, plusieurs heures après la fin des combats. Je crois que l’image la plus forte que je garde de ce jour-là reste le petit groupe de personnes qui à 8 heures s’étaient de nouveau rassemblées sur la place encore fumante et qui criaient de nouveaux slogans. Il y a eu beaucoup de blessés, et des morts aussi. On a su ensuite qu’à la nuit les manifestants avaient réussi à prendre la place, et que de là, les combats avaient commencé, où l’avantage n’était pas toujours du côté de la police, sauf pour les armes à feu. Samedi, on est retourné plus tard sur la place, il y avait beaucoup de monde, et surtout des fraternisations avec les militaires qui se faisaient photographier avec les manifestants main dans la main.

 

Les jours suivants, les manifs ont grossi, tous les jours les gens ont rempli la place tahrir, organisant des sittings la nuit. J’ai eu l’impression qu’ils ont appris à manifester plus systématiquement que ce que j’avais vu auparavant, utilisant force banderoles et panneaux. Beaucoup d’enfants dans les rues, et des scènes très drôles, avec des petites filles sur les épaules de leur père, lançant des slogans que la foule reprend en cœur : «Le peuple veut faire chuter le président». Il y a quelque chose de très beau et de typiquement égyptien, c’est la manière dont les gens inventent et chantent les slogans politiques. En temps normal, les Égyptiens sont des gens qui chantent tout le temps, on peut rencontrer des hommes dans la rue ou sur leur moto qui reprennent des airs populaires et font de la musique avec un rien ou avec leurs mains. Alors là, tous ces gens dans les rues et sur la place ne font que continuer cette habitude et chantent ensemble. Le soir, ça prend des airs de fête, des types avec leur darbouka qui donnent les rythme et les sitters qui frappent des mains. Les rues sont encadrées par les tanks qui de plus en plus font des contrôles d’identité pour sécuriser la place. Un homme à qui on demandait comment c’était la place avant d’y entrer nous a répondu : «C’est une fête de mariage !» Je suis restée un soir avec un de mes profs d’arabe et ses amis, c’était très chouette. En fait, depuis cinq jours, tout le monde parle politique dans la rue, ce qui change énormément d’auparavant où c’était le sujet tabou. On rencontre des gens nombreux qui affirment qu’ils veulent juste que le président s’en aille. Un jeune m’a raconté toute sa résignation, toutes les humiliations et les frustrations qu’il a subies ces dernières années, et se disait prêt à mourir maintenant qu’il avait retrouvé sa dignité. Il m’a dit «Ou il part, ou c’est la mort. Je ne continuerai pas comme auparavant.» Il était très sérieux. Il y a aussi les gens qui soutiennent le gouvernement. L’armée a une réputation du tonnerre, et dès le lendemain de vendredi on entendait des gens crier «Le peuple, l’armée, une seule main». J’ai vu des scènes de charivari avant-hier, avec humiliation symbolique d’une effigie de Moubarak qu’on pendait, ou des tas de poubelles surmontées d’un panneau «Ici, le siège du parti national» (de Moubarak).

 



Place Tahrir, le 1er février

 

Hier, il y a eu un monde fou. Ça ressemblait au Premier Mai à Paris. Il fait très beau en plus ces derniers jours, sauf les nuages hier. Les gens étaient très heureux, et optimistes. Ça a duré toute le journée, on est rentré en milieu d’après-midi. J’ai vu un type qui arborait une pancarte de soutien à Moubarak, il s’est fait prendre à partie par un groupe de personnes qui ont fini par déchirer sa pancarte dans des cris de joie. Il n’a pas plu, certainement que dieu est contre Moubarak et n’a pas voulu que les manifestants se dispersent.

 

Aujourd’hui, tout avait l’air calme et comme d’habitude. Ce matin les gens klaxonnaient dans la rue comme pour une victoire au football, j’ai vu un défilé de taxis en klaxon, et j’ai croisé un groupe qui criait «Nous sommes l’Égypte». Depuis 14 heures cependant, on voit à la télé des combats de rue qui opposent pro- et contre-Moubarak. C’est d’une violence inouïe, il y a même des chevaux, des chameaux et des genres de barricade. Je pense qu’une partie de cette contre-manif est le fait de la police en civil, parce que je ne vois pas d’où sortiraient les chevaux entraînés à la foule autrement. Je ne sais pas comment la situation va évoluer.

 

Le 2 février

 

Les images que vous voyez à la télé, apocalyptiques, doivent être relativisées : les luttes ont lieu dans des endroits très circonscrits de la ville, l’hyper-centre pour l’essentiel. Ailleurs, la vie continue, jusqu’au couvre-feu où des groupes de voisins s’organisent pour faire des cordons de protection et défendre magasins et maisons le soir. En général, tout est plutôt calme et l’ambiance et plutôt bon-enfant, les gens sont pleins d’espoir et s’aident, distribuant des vivres et de l’eau aux manifestants et aux sitters. Très bon-enfant donc, jusqu’à aujourd’hui tout du moins. En général, il ne faut pas s’inquiéter. Avec mes amis, nous descendons régulièrement parce qu’on ne peut pas faire autrement, sauf aujourd’hui où on a vraiment le sentiment que ça chauffe. Je ne pense pas rentrer pour le moment, en tout cas, pas tant que l’ambassade n’a pas demandé aux Français de rentrer en France. Je vais peut-être ouvrir un Facebook.

 

Voilà. Je vous mets quelques photos, sauf celle de vendredi, je n’avais pas mon appareil, je craignais qu’on le confisque. Les photos de foule avec des gens sur les tanks sont de samedi, et une image d’un tag sur la ligne de métro, d’un type qui a remplacé le nom de la station Moubarak par «25 hanvier 2011», le jour de sa chute (in cha’Allah). Suite des photos dans un prochain mail.

 

Je vous embrasse tous et essaie de vous tenir au courant. Merci encore pour vos mails attentionnés. Et ne dites ren à ma famille surtout, pas de gaffe, ils ont déjà assez peur sans savoir que je sors dans les manifs. Joyeux anniversaire Sébastien, je suis sûre que le président a rouvert internet aujourd'hui pour que je puisse te le souhaiter. Excusez les fautes de ce mail aussi, je n’ai pas le temps de bien le relire.

 

J’ai oublié de vous dire : pour ce qui est des images de gens en prière sur la place, il n’y a vraiment pas de quoi être terrifié. Les gens sont très croyants ici, et prier à l’heure de la prière est tout à fait normal, rien de particulier là-dedans. Pour ce qui est des Frères Musulmans, ils étaient totalement absents vendredi, mais semblent profiter de la situation pour réapparaître sur le terrain politique. On les voit sur la place le soir, à faire du sitting, et ils sont plutôt bien organisés : tentes, feu de bois, nourriture… cela ne signifie pas qu’ils représentent une force majoriaire, j’ai discuté avec des tas de gens qui, pour être pratiquants, ne les soutiennent pas pour autant.

 

Les images que je vois à l’instant de la place ressemblent à une guerre civile. De chez moi on n’entend rien, mais ça a l’air très grave. Je connais des gens qui y sont, et j’ai vraiment peur pour eux. Il y a trois jours, on avait entendu des avions de chasse, et je soupçonne fortement le président d’organiser cette anarchie et cette violence. C’est une honte ! Je vous en prie, allez manifester en France, il faut que ça bouge, il y a une jeunesse sacrifiée ici !

 

Voici l’adresse d’un blog avec de magnifiques photos (merci Samir) : blogs.denverpost.com/captured/2011/01/31/captured-protests-in-egypt-continue/2628/

 

Pour répondre aux questions des uns et des autres, les Égyptiens savent ce qu’ils ne veulent surtout pas, en revanche, il n’y a rien de clair qui ressort pour ce qu’ils voudraient. Ils veulent que le président parte, mais je n’entends rien sur un après. À vrai dire, avant il y a une semaine, la plupart des gens que j’avais rencontrés n’avaient pas de discours politique, il parlaient de ce sujet sur le ton de la blague, en parlant de «Monsieur 30», ou en faisant semblant d’adorer leur président tout en se moquant de lui. Aujourd’hui, tout le monde ose parler et même avoir une opinion politique. Au supermarché avant-hier, le caissier me disait que le peuple en avait assez et qu’il fallait que le président parte. De même dans le métro, ou alors lorsque les gens acclament le moindre militaire ou le premier tank qui passe ou huent la police. Je suis rentrée l’autre soir avec mes amis égyptiens, qui dans la nuit chantaient des slogans et étaient accueillis en frères dans la rue. Depuis une semaine, j’ai eu l’impression qu’une opinion publique s’était formée, avec quelque chose d’une certitude d’être dans le vrai qui s’entend dans le regard des gens, dans leur voix. Les gens aspirent vraiment à la liberté, qui est un très beau mot en arabe parce qu’il sonne comme un cri de guerre et de l’âme — «horia» — que les gens entonnaient dans la rue d’ailleurs. Ce sont les jeunes qui ont fait cette révolution, mais pas seulement, j’ai vu des familles, et même des personnes âgées. Il y a un ras le bol généralisé et une aspiration réelle à quelque chose de neuf. Un jeune m’a dit qu’après cela, on respectera de nouveau l’Égypte. C’est comme si les gens avaient retrouvé une dignité. Pour ce qui concerne l’attitude envers les étrangers, la plupart des Égyptiens qu’on a rencontrés nous ont remercié de les soutenir, en nous demandant pourquoi on était là, et ensuite en nous souhaitant la bienvenue en Égypte. Je n’ai rencontré qu’une femme qui s’en prenait aux étrangers en nous disant : «Vous êtes qui pour nous dire ce qu’on a à faire ?»

 

Les Frères Musulmans sont organisés mais se sont fait réprimer. Je crois que les chefs sont encore en prison, mais il y a des militants qui ont saisi l’opportunité au vol.

 

Quant à ce que vous entendez à la radio sur les évènements d’aujourd’hui, je suis restée à la maison, je ne peux pas les confirmer directement, mais Al Jazira nous donne les mêmes infos que vous en ce moment.

 

Je ne sais pas si le président s’en ira, il a l’air très accroché au pouvoir. Ici, la corruption inerve toute la société, de la police, aux hommes d’affaire et aux hommes politiques. Je pense que ses soutiens vont bien au-delà de ses proches, à la différence de Ben Ali en Tunisie qui avait concentré toutes les sources de pouvoir économique et politique entre les mains de sa famille ou de celle de sa femme. Par ailleurs, l’anarchie qui est en train de s’organiser ne joue pas forcément en faveur des manifestants. S’il part, rien ne permet de dire ce qui se passera. Je ne crois pas que les extrémistes arriveront d’emblée au pouvoir, peut-être dans un second temps si le processus échoue parce qu’il est vrai que la société n’est pas du tout laïque, la religion est très prégnante ici, la société conservatrice et que l’Égypte n’est pas la Tunisie. Les marques de la colonisation sont beaucoup moins fortes ici. Par ailleurs, le processus démocratique est beaucoup plus en danger ici, aussi à cause de la violence dans laquelle se passe la révolution, qui est une révolution du peuple, mais où aucun leader crédible ni aucune force politique ne semble sortir du lot.

 

Mais, je ne vous donne là que mon avis, qui ne vaut ni comme prédiction, ni comme analyse historique.

 

Bons baisers à tous.

 

Mailing - Sarah, 3 février 2011.


11-02-04 - Le Figaro -- Avec les manifestants de la place Tahrir

Avec les manifestants de la place Tahrir 

Mots clés : Reportage, Manifestations, ÉGYPTE

Par Adrien Jaulmes
04/02/2011 | Mise à jour : 09:47 Réagir

Une sorte de «république autonome» a vu le jour, retranchée derrière les barricades, au centre du Caire. 

Une petite entité autonome défie le gouvernement égyptien depuis le centre du Caire. Entourés par les chars de l'armée, assiégés par des contre-manifestants, les protestataires anti-Moubarak se sont installés sur la place de la Libération dans une atmosphère de camp retranché qui tourne parfois à la fête foraine. Cette minuscule république autonome n'a ni chefs reconnus ni réelle structure mais n'en est pas moins étonnamment bien organisée.

La défense notamment. Après les batailles rangées de la veille, où ils ont repoussé à coups de pierres jusqu'à la nuit les assauts des partisans de Moubarak, les protestataires ont fortifié les neuf accès de la place. Des barricades ont été édifiées avec tout ce qui leur tombait sous la main, carcasses de voitures, barrières de chantier d'un hôtel en construction et toutes sortes de matériaux. En avant de ces remparts, des tas d'ordures ont été alignés en travers de la chaussée et aspergés d'essence, prêts à être enflammés. Plusieurs lignes de défense ont été aménagées. Derrière ces remparts, des jeunes gens montent la garde, prêts à repousser de nou­velles attaques, avec des empilements de pierres comme réserves de munitions. À la moindre alerte, on tape furieusement sur les barrières métalliques et des panneaux pour battre le rappel des renforts. Des femmes ont confectionné de curieux casques en carton et les terre-pleins de la place ont été transformés en carrières d'où l'on extrait des gravats qui serviront de projectiles.

Un service médical d'urgence s'est mis en place. Une petite mosquée coincée dans une allée qui mène à la place sert d'hôpital principal. Des antennes médicales avancées sont installées près des lignes de défense, quelques chaises et des bâches sur lesquels on allonge les blessés. Les médecins et les infirmiers sont des bénévoles, souvent des étudiants en médecine, en même temps que des militants.

Dans le petit poste de secours improvisé du côté du Musée égyptien, où ont eu lieu les affrontements les plus violents, le Dr Sherif Omar a les yeux cernés, mais les jeunes infirmières le couvent du regard. Sa blouse est maculée de sang et de teinture d'iode, après qu'il a traité des centaines de blessés pendant les combats de la veille, qui se sont poursuivis tard dans la nuit. «Nous occupons cette place pacifiquement depuis maintenant six jours. Et soudain, nous avons été attaqués par des hooligans prétendant manifester pour la stabilité», explique le jeune médecin. «Si Moubarak ne s'en va pas, il y aura de nouveaux heurts. Les médias d'État nous décrivent comme de dangereux émeutiers qui menacent la stabilité du pays. Alors que les casseurs et les fauteurs de troubles sont ceux qui nous ont attaqués avec des cocktails Molotov. La plupart sont des policiers en civil qui se font passer pour des manifestants», dit le Dr Omar.

Chasse aux policiers en civil 

La chasse aux policiers en civil infiltrés est générale. Des groupes passent en entraînant avec eux des agents provocateurs démasqués. On les interroge dans une agence de voyages de la place. La veille, trop nombreux, ils ont été regroupés dans une des entrées de la station de métro Sadate, transformée en centre de détention improvisé. Une petite exposition a été installée sur le trottoir, montrant les cartes d'identité des policiers, un cocktail Molotov, des couteaux, des coups-depoing américains et des étuis de car­touches de tous calibres saisis un peu partout, avec une pancarte au stylo indiquant qu'ils avaient été saisis sur des policiers.

Loin d'avoir découragé les protesta­taires, l'attaque des partisans de Moubarak semble avoir plutôt développé leur détermination. «Le dernier discours de Moubarak m'avait convaincue, dit Hanna Mohammed, une toute petite dame au visage entouré d'un foulard rouge. Je me disais qu'après tout, on pouvait bien attendre six mois avant qu'il ne s'en aille, au bout de trente ans ce n'est pas grand-chose. Mais en envoyant hier des Égyptiens contre d'autres Égyptiens, il a commis quelque chose de terrible. Ce qui s'est passé ici mercredi m'a fait revenir sur la place de la Libération, et je vais y rester.»

Les haut-parleurs hurlent jour et nuit. D'un côté, les Frères musulmans scandent des «Allah est grand» toutes les trois phrases. De l'autre, le guitariste Romi Essam fait cracher à ses amplis un rock humoristique sur Moubarak, guitare à la hanche, un bandage sous sa cas­quette.

Sur le terre-plein central, des gens dorment pêle-mêle à même le sol, enroulés dans des couvertures. Un groupe de jeunes filles a monté une tente baptisée «Hôtel de la Liberté». «Moubarak en a fait hésiter certains en annonçant qu'il ne se représenterait pas, mais l'attaque de ses supporteurs les a remobilisés», dit Noura al-Gazzar, une jeune étudiante de 24 ans. Elle et ses amis appartiennent à la génération Twitter, ils ont été les premiers à déclencher la fronde, prenant tout le monde de court, le régime comme les partis d'opposition. «Cette génération est meilleure que la nôtre, nous avions peur, et eux pas», dit Yasser Ghanim, un biochimiste égyptien revenu en hâte du Qatar pour participer à cet «événement historique». «Ils nous ont rendu notre dignité, nous ne sommes plus du bétail mais de nouveau des êtres humains.»

«Ils sont formidables, les plus vieux ont à peine 28 ans et je me mets à leur ser­vice !», dit le Dr Mahmoud Hamza, un ­riche industriel. «J'avais participé à des manifestations dans les années 1968, mais ça n'a rien à voir. Aujourd'hui nous avons une révolution, comme vous en France!»

Les barbus sont aussi présents sur la place. Longtemps réprimés, les Frères musulmans ont parfaitement saisi l'occasion qui se présentait et participent activement à la défense de la place de la Libération, sans pour autant diriger l'ensemble d'un mouvement sans tête. «Nous sommes ici jusqu'au départ de Moubarak», dit le Dr Mohammed al-Beltagy, ancien parlementaire et porte-parole des Frères musulmans. «Nous croyons en la démocratie et dans le droit de chacun d'exercer sa religion. Le régime n'a pas encore compris qu'il s'agissait d'une révolution.»

11-02-04 - Libération -- Les Egyptiens toujours mobilisés malgré les tensions

Les Egyptiens toujours mobilisés malgré les tensions

Par Luc Peillon, envoyé spécial en Egypte, Libération.fr et AFP 4 février 2011 à 07:27 (Mis à jour : 4 février 2011 à 20:45)

Les Egyptiens toujours mobilisés malgré les tensions

RÉCIT DE LA JOURNÉE DE VENDREDI

L'ESSENTIEL - Des dizaines de milliers d'Egyptiens - près de 100.000 selon notre envoyé spécial Luc Peillon - étaient massés ce vendredi au Caire place Tahrir, symbole de la contestation populaire. La mobilisation était également forte à Alexandrie.

L'atmosphère est restée calme et même festive place Tahrir. Les partisans du président, à l'origine des violents affrontements de mercredi et jeudi ayant fait huit morts et 915 blessés selon le ministère de la Santé, n'étaient pas visibles aux abords de la place, où l'armée avait déployé des dizaines de véhicules pour créer une zone tampon. Mais des affrontements ont éclaté aux alentours, notamment place Talaat harb.

Le harcèlement à l'égard des journalistes se poursuit: Al-Jezira a annoncé que son bureau du Caire a été saccagé par des inconnus et la France est sans nouvelles de trois reporters et d'un chercheur.

18h30. Les violents affrontements entre partisans et opposants de Moubarak, mercredi et jeudi, ont fait huit morts et 915 blessés, selon un nouveau bilan.

Au total, depuis le 25 janvier, 300 morts sont mortes selon un bilan non confirmé cité par l'ONU. Le ministère de la Santé a fait état de 5000 blessés depuis le 28 janvier.

18h10. Le groupe Facebook «We are all Khaled Said» [du nom de ce jeune homme torturé à mort par la police l'an dernier] indique que Wael Abbas, journaliste et blogueur, et Michael Nabil ont été arrêtés. Ils ont été libérés peu après.

La nuit est tombée au Caire, la place Tahrir reste occupée:

(Vidéo envoyée par le blogueur Ramy Raoof)

18 heures. Voici quelques photos prises ce vendredi par notre envoyé spécial, Luc Peillon:





17 heures. Canal+ est sans nouvelles de deux journalistes. Ils ont été arrêtés par des forces de sécurité au Caire et emmenés par des hommes en armes dans un lieu inconnu où ils seraient détenus depuis maintenant plus de 24 heures. Ils ont été arrêtés en compagnie de militants du Mouvement du 6 avril et de défenseurs des Droits de l'Homme. Par ailleurs, la chaîne Arte, dont deux journalistes avaient été arrêtés, a annoncé qu'ils avaient été relachés. Sur les attaques de journalistes, lire aussi ici et ici.

--> A lire. Interview du philosophe Alain Finkielkraut «Y a-til une tradition démocratique en Egypte? Je l'espère»

16h50. Lu sur le fil Twitter de Richard Engel, reporter de la chaîne américaine NBC news:



«Les manifestants embrassent, étreignent les journalistes. Gros contraste avec les pro-Moubarak, qui nous pourchassent».

Richard Engel rapporte également que des manifestants sont en train de quitter Tahrir à pied, et que l'armée est en train de sécuriser la place pour empêcher d'éventuels affrontements.

16h45. «Ça reste très tendu place Talaat Harb. Il n'y a pas de coups de feu pour le moment, les anti-Moubarak se défendent essentiellement en jetant des pierres. Ils pourchassent les hommes de main de Moubarak dans les rues proches de la place Tahrir. Gagnent du terrain à des moments, puis reculent», témoigne Luc Peillon, notre envoyé spécial.

Photo de catapulte, envoyée par Luc Peillon.

16h35.Amr Moussa à la BBC: «Les manifestants ont exprimé clairement et fortement leur demande de changement et de réformes. Il demandent que s'ouvre une nouvelle ère en Egypte, et je partage ces demandes et aspirations. L'Egypte a besoin d'un nouveau départ». Secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa est une personnalité appréciée par une bonne partie des manifestants, et vu comme un possible successeur de Moubarak.

Amr Moussa (Asmaa Waguih / Reuters)

«Sur la place, ça va bien. Autour ça craint», résume le journaliste Nicolas Delesalle, qui tweete depuis la place Tahir.

16h25.Lu sur Twitter:



«Il ne semble pas qu'ils partent marcher sur le palais présidentiel. L'humeur n'est pas prête». Il y a quelques minutes, @Sandmonkey évoquait un éventuel départ vers le palais, déjà envisagé mardi dernier.

16h15.«Violents combats ici place Taalat Harb. Cocktails molotov. Tirs entendus un peu plus loin», nous écrit à l'instant notre envoyé spécial Luc Peillon, qui décrit les heurts dans un son à écouter ici. La place Taalat Harb, stratégique dans les affrontements pro et anti Moubarak, est distante d'environ 250 mètres de la place Tahrir.



 

16 heures. Al-Jezira diffusent des images de la place en liesse. Les manifestants célébreraient l'annonce d'une marche sur le palais présidentiel. Info qui circule aussi sur Twitter:



Les rumeurs semblent circuler dans tous les sens place Tahrir, le départ de Moubarak a été annoncé plusieurs fois...

--> A lire ici dans Libé, des témoignages de Cairotes, galvanisés et refusant de céder face à la violence.

15h05.L'ex-ministre égyptien du Commerce et de l'Industrie Mohamed Rachid Mohamed a été interdit de quitter le pays et ses comptes bancaires ont été gelés, indique l'agence de presse officielle Mena.

15 heures. Le point dans les autres villes: Plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestent à Alexandrie. Ce sont en majorité des partisans des Frères musulmans, selon l'AFP. Des membres des mouvements d'opposition Kefaya, 6 avril et des partisans de Mohamed ElBaradei sont également présents.

Voir une vidéo ici.



Selon le site du quotidien égyptien Al Masry Al Youm (le premier quotidien indépendant), des manifestations ont lieu dans 28 des 29 gouvernorats d'Egypte. C'est notamment le cas dans les villes de Zagazig, Sharqiya, Minoufiya. A Louxor, à 700 km au Sud du Caire, ils seraient 20.000 selon le site.

--> A suivre les images live de la chaîne Al-Jezira place Tahrir, ici.

Posté via Twitter, cette photo d'un manifestant remerciant Facebook



Autres photos sur le même thème ici.

14h20. L'Iran appelle à une révolution islamique en Egypte, estimant que le modèle de la révolution iranienne de 1979 se répand comme un «tremblement de terre» susceptible de balayer l'influence américaine dans le monde arabe.

Vu sur Twitter:



Une immense bannière a aussi fait son apparition place Tahir:

14h17. Des affrontements éclatent place Talaat Harb.

14h08. La chaîne de télévision satellitaire qatarie Al-Jezira a annoncé que son bureau au Caire avait été attaqué par des inconnus qui ont détruit ses équipements. «Des inconnus se sont introduits dans le bureau d’Al-Jazira au Caire et ont détruit ses équipements».

13h44. Vu place Tahrir:

13h31. Les textos de l'armée. Deux opérateurs téléphoniques, Vodafone et la filiale de France Télécom en Egypte, se plaignent d'avoir été forcés d'envoyer des messages pro-Moubarak à leurs clients. Du genre: «Méfiez-vous des rumeurs, écoutez la voix de la raison». Plus d'infos ici.

13h16. Le chef de la Ligue arabe Amr Moussa est sur la place Tahrir.



Invité sur Europe 1 ce matin, Amr Moussa a dit ne pas exclure de briguer la succession du président Moubarak, tout en estimant que ce dernier devrait rester au pouvoir «jusqu’à fin août», fin de son actuel mandat. «Je suis à la disposition de mon pays bien sûr. Mais on va voir les développements politiques. Je suis prêt à servir comme un citoyen qui a le droit d'être candidat».

13h15. La Haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pillay, exhorte les autorités égyptiennes à mener des enquêtes «transparentes et impartiales» sur les récentes violences dans le pays.

Le changement est en «cours en Egypte comme il est venu en Tunisie», a-t-elle estimé. «Les gouvernements doivent écouter leur population et mettre en pratique leurs obligations concernant les droits de l’homme».

«Les régimes qui privent leur population de leurs droits fondamentaux et reposent sur un appareil sécuritaire impitoyable pour imposer leur volonté, sont condamnés à tomber sur le long terme».

13 heures. Le chef du gouvernement italienSilvio Berlusconiqualifie Moubarak d'«homme sage». Il plaide pour une transition démocratique en Egypte «sans rupture».

Vu sur Twitter:

Message posté par Nadia, journaliste au Caire. Traduction: «Foule festive à Tahrir. Je viens de tomber sur des amis qui préparent des sandwiches pour les opposants. Je suis assise avec eux.»

12h30.Place Tahrir. «C'est encore calme pour l'instant, mais les manifestants se préparent à affronter les pro-Moubarak. La place a des allures de camps retranché. Ils ont mis des barbelés pendant la nuit pour renforcer les barricades. Il y a même une catapulte (photo ci-dessous) pour envoyer les pierres au loin! Plusieurs manifestants font le guet, certains sont perchés sur un bus défoncé. Avec pour mission de tambouriner sur des bidons vides si les hommes de main de Moubarak débarquent. Il y a eu plusieurs fausses alertes depuis ce matin, mais rien de sérieux», raconte notre envoyé spécial Luc Peillon.

(Posté sur twitter par ashrafkhalil)

 

Vu sur Twitter:



Message envoyé par Ramy Raouf, militant des droits de l'homme et blogueur actif.

Ramy Raoof poste des vidéos en direct depuis la place Tahrir (à voir ici). Sur celle-ci, on aperçoit les barricades dressées par les manifestants, les zones tampon érigées par l'armée, barbelés à l'appui. Et des manifestants qui convergent par milliers vers la place Tahrir, en provenance du pont Qasr el Neel.

Bambuser/RamyRaoof

Voici aussi le lien vers le blog de Ramy Raoof et vers son fil Twitter.

--> A voir, sur le New York Times, des photos navigables et zoomables de la place Tahrir prises lors des affrontements hier :



--> A voir aussi : une vidéo filmée ce matin place Tahrir.

Vu sur Twitter:



12h15.«La cargaison comprend des kits médicaux de premiers secours permettant de traiter jusqu’à 2.000 blessés et du matériel chirurgical permettant de traiter jusqu’à 100 blessés graves», indique un communiqué du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Midi. Fin de la prière place Tahrir.

(Goran Tomasevic / Reuters)

 

«Nous sommes nés libres et allons vivre libres... Je vous demande de patienter jusqu'à la victoire», a déclaré l'imam identifié comme Khaled al-Marakbi par les fidèles, et qui a pleuré, comme beaucoup d'autres, pendant la prière aux morts. «Nous n'avons pas de parti qui nous représente et exprime nos revendications... Celui qui veut négocier doit venir ici parler.» (Lire plus sur l'édition anglaise en ligne d'Al Masry Al Youm, premier quotidien indépendant égyptien.)

 

 

Vu sur Twitter:



Message posté par Nadia, journaliste egyptienne, au Caire. Traduction: «Les manifestants ont prié le Zuhr et l'Asr. Ils prient maintenant pour l'âme des opposants tués en martyrs.»

11h52.Les dirigeants européens, réunis en sommet à Bruxelles, mettent en garde les autorités égyptiennes contre tout nouveau dérapage à l’occasion de la grande journée de manifestations contre Moubarak. «Nous attendons que les forces de sécurité égyptiennes fassent en sorte qu’en ce vendredi décisif, des manifestations libres et pacifiques puissent se dérouler», a lancé la chancelière allemande Angela Merkel à son arrivée à Bruxelles.

Vu sur Twitter:

Lara Setrakian est journaliste à ABC News. Traduction du tweet: «Les manifestants occupent toute la place Tahrir et les rues alentours. On entend des chants, des haut-parleurs, des hélicoptères.»

(La place Tahrir, le 4 février/Reuters)

11h36. Le guide des Frères musulmans, principale force d’opposition en Egypte, Mohamed Badie, a déclaré à la chaîne Al-Jezira qu’il était prêt au dialogue avec le vice-président Omar Souleimane mais après le départ du président Hosni Moubarak.

11h15. Jérusalem. La police israélienne a limité l’accès à l’esplanade des Mosquées dans la Vieille ville de Jérusalem de crainte de manifestations de soutien au soulèvement en Egypte, a annoncé un porte-parole.



11h30.Scène insolite sur la place Tahrir: un bureau des objets trouvés a été mis en place. Avec un stock impressionnant de téléphones portables, de clefs et de Coran perdus dans la bagarre.

--> A lire: «Nous avons voulu tenir, mais après ce qui s'est passé hier, on rentre».Le reportage de notre envoyée spéciale, Elodie Auffray, à l'aéroport, sur le chemin du retour.

11h22. Le guide iranien Khamenei appelle à un régime islamique en Egypte.

11h20. Début de la grande prière du vendredi place Tahrir.

(4 février, place Tahrir/ Reuters)

11h15. La place Tahrir se remplit de plus en plus. Ils sont entre 5 et 10.000 manifestants anti-Moubarak rassemblés. Ils se préparent pour la prière. «Il y a beaucoup de blessés, souvent à l'oeil ou à la jambe», raconte luc Peillon, notre envoyé spécial. Toujours pas de pro-Moubarak à l'horizon.

(4 février, place Tahrir/ Reuters)

--> Blog cris d'Egypte: Notre blogueur Cairote revient ce matin sur l'attaque du musée du Caire et a manière dont Al Jezira a raconté les faits. A lireici.

--> A voir sur le New York Times, une carte du secteur de la place Tahrir et des positions de force.



11 heures. Une roquette antichar a été tirée sur le siège de la Sécurité de l’Etat dans la ville égyptienne d’El-Arich, près de la frontière de la bande de Gaza.

10h30. Journalistes. Les conditions de travail sont de plus en plus dures dans la capitale égyptienne. Les membres de l’équipe de TF1 arrêtés hier matin au Caire ont été libérés au milieu de la nuit. Ils «vont bien physiquement» après avoir vécu «quinze heures d’interrogatoires», a indiqué Catherine Nayl, directrice de l’information de la chaîne. «On circulait en voiture. Des hommes en civils, armés de longs couteaux et de bombes de gaz lacrymogènes, nous ont arrêtés sans aucune raison particulière. Ils avaient manifestement l'ordre d'arrêter des journalistes», a raconté à l'AFP Pierre Grange, l'un des trois reporters, joint au téléphone au Caire.

--> A écouter, le témoignage audio de notre envoyé spécial, Luc Peillon, arrêté et relâché rapidement.

10h15. Le ministre égyptien de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui s’est rendu place Tahrir. «L’homme (Moubarak, NDLR) vous a dit qu’il n’allait pas se représenter», a lancé le ministre.

10 heures.La place Tahrir se réveille doucement. Les manifestants anti-Moubarak ont passé la nuit ici. «Certains sont allongés sur le sol, épuisés, dans un état comateux. D'autres distribuent du pain ou reconstituent des tas de pierres derrière chaque barricade. Beaucoup portent des casques récupérés dans des chantiers pour se protéger. L'armée est présente, doublant les barrages des manifestants», raconte notre envoyé spécial Luc Peillon. Sur place, les militaires sont de plus en plus critiqués, comme Ahmed qui dit «ne plus avoir confiance en l'armée.» Mohamed, 37 ans, une balle «made in USA» à la main, dénonce: «On se fait tuer par des balles américaines». Aucun n'entend quitter la place, «on ne bougera pas jusqu'à la mort, résume Oussama. De toute façon on n'a plus le choix, on ne peut plsu faire de marche arrière.»

(Photo datée du 3 février/ Reuters)

8h45. Un des envoyés spéciaux de Libération au Caire, Luc Peillon, décrit une place Tahrir calme. «La place se réveille, les manifestants anti-Moubarak qui ont passé la nuit ici ont renforcé les barrages. Ce matin, ils doivent être 3000 ou 4000. Les militaires ont formé une barrière pour fermer le haut de la place. Selon Ashraf Mousa, un des médecins qui s'occupe d'un hôpital de fortune installé sur la place, cette nuit, il y aurait eu cinq blessés par balles — deux à la tête et deux à l'abdomen — dont quatre seraient morts. Pour Hicham, un ingénieur, il n'y pas de doute: "les gens qui ont tiré cette nuit sont des professionnels, ils ont tiré de très loin, ce sont probablement des snipers". Les journalistes présents reçoivent beaucoup d'encouragements et de témoignages d'amitié des manifestants qui savent que les reporters ont été harcelés hier

6h25. Interviewé sur la chaîne ABC News à propos des tirs qui ont visé les manifestants regroupés sur la place Tahrir, au centre du Caire, le vice-président égyptien Omar Souleiman affirme: «Ils se sont bien comportés». «Personne n'a été tué par des tirs d'armes ou des snipers. Impossible», a-t-il ajouté.

6h25. Le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, affirme que les chefs de l'armée égyptienne lui ont «réaffirmé» qu'ils n'ouvriraient pas le feu contre les manifestants.

Dans la nuit. Les Etats-Unis discutent avec des responsables égyptiens des modalités d'un départ immédiat du président Hosni Moubarak et du transfert du pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par le vice-président Omar Souleimane, rapporte leNew York Times. Le quotidien américain cite des responsables de l'administration Obama et des diplomates arabes. Le projet est destiné à recueillir le soutien de l'armée égyptienne. Selon le journal, l'idée serait de former un gouvernement de transition auquel seraient invités à participer des groupes d'opposition, les Frères musulmans compris.

Moubarak dit en avoir «assez d’être président»

2h30. Le Sénat américain adopte à l'unanimité une résolution à la portée symbolique exhortant le président égyptien à former un gouvernement intérimaire, sans toutefois demander la démission d'Hosni Moubarak.

Jeudi 22h30. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon juge «scandaleux et totalement inacceptable» la répression en Egypte contre les médias et les défenseurs des droits de l'Homme, jeudi à Berlin. «Le président (allemand) et moi-même sommes tous deux très inquiets de l'intimidation et des restrictions envers les médias internationaux au Caire. Soyons parfaitement clairs: c'est scandaleux et totalement inacceptable».

Jeudi 22 heures. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé le pouvoir égyptien à entamer «immédiatement» un dialogue avec l'opposition sur l'avenir du pays et condamné les agressions dont ont été victimes des journalistes couvrant les manifestations. Mme Clinton a condamné «dans les termes les plus fermes» les agressions dont ont été victimes au cours des dernières heures des journalistes.

Jeudi 20h35. Le président égyptien Hosni Moubarak a assuré à la chaîne de télévision américaine ABC qu’il aimerait quitter le pouvoir mais qu’il ne peut le faire par crainte du chaos qui s’installerait alors dans son pays, selon la journaliste Christiane Amanpour. Moubarak a dit qu’il «en avait assez d’être président et qu’il aimerait abandonner le pouvoir maintenant, mais qu’il ne peut le faire de peur que le pays ne sombre dans le chaos», a déclaré la journaliste d’ABC.Moubarak a ajouté qu’il ne voulait pas voir «les Egyptiens se battre entre eux», selon des propos directement rapportés par Mme Amanpour.«J’ai été très mécontent de ce qui s’est passé hier», a encore déclaré M. Moubarak, tout en mettant les violences sur la place Tahrir du Caire sur le compte du mouvement islamiste des Frères musulmans.



Moubarak a révélé qu’il avait déclaré à son homologue américain Barack Obama: «Vous ne comprenez pas la culture égyptienne ni ce qui se passerait si je devais démissionner». A propos de sa décision de ne pas se présenter à la présidentielle de septembre, il a déclaré qu’il n’avait «jamais eu l’intention de se représenter». Il a également assuré devant son fils Gamal, présent lors de l’entretien, qu’il n’avait jamais eu l’intention que ce dernier lui succède.

11-02-04 - Al Jazeera Blogs -- Live blog Feb 4 - Egypt protests

Live blog Feb 4 - Egypt protests

From our headquarters in Doha, we keep you updated on all things Egypt, with reporting from Al Jazeera staff in Cairo and Alexandria.

Last modified: 4 Feb 2011 00:56

From our headquarters in Doha, we keep you updated on all things Egypt, with reporting from Al Jazeera staff in Cairo and Alexandria.  Live Blog: Jan28 - Jan29 - Jan30 - Jan31 - Feb1 - Feb2 - Feb3 - Feb4 - Feb5

The Battle for Egypt - AJE Live Stream - Timeline - Photo Gallery - AJE Tweets - AJE Audio Blogs 

(All times are local in Egypt, GMT+2)

 

Follow our live blog for February 5 on this link 

11:36pm Amid cries for Mubarak's immediate departure, demonstators - led by a guitarist off camera - break into song during the "Friday of Departure". Al Jazeera cannot verify the authenticity of any Youtube videos.

 

Translation: Let's make Mubarak hear our voices. We all, one hand, requested one thing, leave leave leave ... Down Down Hosni Mubarak, Down Down Hosni Mubarak ... The people want to dismantle the regime .... He is to go, we are not going ... He is to go, we won't leave ... We all, one hand, ask one thing, leave leave.

11:09pm The US Embassy in Cairo sent this statement to Al Jazeera. The video in question is at the bottom of this page - see 2:49am: 

We have seen a video that alleges a US embassy vehicle was involved in a hit and run incident that injured dozens in Cairo. We are certain that no embassy employees or diplomats were involved in this incident. On January 28, however, a number of our US Embassy vehicles were stolen. Since these vehicles were stolen, we have heard reports of their use in violent and criminal acts. If true, we deplore these acts and the perpetrators.

11:05pm A popular Youtube video that is said to feature Asmaa Mahfouz, a girl credited with helping to start the pro-democracy protests. The video was apparently taken on January 18, but Al Jazeera cannot verify the authenticity of it.

11:02pm Obama condemned the violence in Cairo, saying that time for transition to new rule "is now". He said that the key question Mubarak should be asking himself is how he can leave behind a legacy that allows for an orderly transition for his country.

He also urged Mubarak to heed the call of the Egyptian people for an orderly transition of power, saying the country could not go back to the "old ways."

"Mubarak should listen" to protestors calling for him to quit immediately, Obama said, but he did not explicitly call on him to go now.

 

10:56pm Ahmed Mohammed Mahmoud, 36, an Egyptian reporter shot during clashes earlier this week has died of his wounds. Mahmoud is the first reported journalist death in 11 days of turmoil.

He was taking pictures of clashes on the streets from the balcony of his home, not far from central Tahrir Square when he was "shot by a sniper" four days ago. State-run newspaper Al-Ahram says in a report on its website that he died today in hospital.

10:37pm A collection of Al Jazeera's most powerful images from today's protests against Mubarak:

10:30pm Some key developments in Egypt from today:

Rashid Mohamed Rashid, the former Trade Minister, is being investigated over the alleged theft of public money. He has been banned from leaving the country and his assets have been frozen. 

Samir Radwan, finance minister, says Egypt has suffered huge economic losses since the protests began. So far, one million tourists have left the country.

Mohammed Hussein Tantawi, Egyptian defence minister, visited pro-democracy demonstators in Tahrir Square to try to convince them to end their protest.

 

10:26pm Ahmed, a pro-democracy protester in Cairo's Tahrir Square, speaks to Al Jazeera about the injuries that he has recieved while demonstrating, and who he wants to see in government.

10:24pm President Obama live on Al Jazeera now from Washington DC - click here to watch: http://aje.me/ajelive

10:13pm The Washington Post puts up an interesting article about Al Jazeera's coverage of the developments in Egypt, as well as the newly launched 'Demand Al Jazeera in the USA' campaign.

10:04pm Pictures of protesters sent through to Al Jazeera reflect what some see as the importance of social media for organising the pro-democracy protests.

9:51pm Wael Abbas, a pro-democracy activist and blogger, tells Al Jazeera that the protesters have no need for leadership. He is outside Liberation Square (Tahrir).

There is no need for leadership, people are organising themselves.People already know what there demands are, they don't need someone to tell them what to do.

9:46pm Video clip on Youtube showing protests in the Egyptian city of Mansoura, some 120km from Cairo.  Al Jazeera cannot verify the authenticity of the video.

9:39pm White House says it's working with the US embassy in Cairo on getting American journalists who've been beaten or detained out of Egypt.

9:16pm Robert Gibbs, White House press secretary, speaking live on Al Jazeera now - click here to watch: http://aje.me/ajelive

Our main message, besides restrain and non-violence, is as the president said - the government of Egypt must undertake toward an orderly transition that gets us to free and fair elections...

9:14pm Isolated clashes reported in Cairo away from Liberation Square (Tahrir) - more updates to follow

9:05pm We once again experienced some technical difficulties with our blog, but back up and running now - stay tuned for latest updates from Cairo and Alexandria.

8:05pm Al Jazeera's correspondent reporting from Liberation Square says the protesters morale is not flagging, and that they consider the hardships that they are facing "the price of freedom".

7:58pm Tens of thousands of people are protesting against Mubarak in the Egyptian port city of Alexandria:



7:49pm Over 100 people protested outside the Egyptian Embassy in Tunis today. They were chanting anti-Mubarak slogans. The mood was intensified when Rached Ghannouchi, the Al Nahda leader, made a brief appearance to show his solidarity.

7:27pm Protester in Cairo told Al Jazeera that demonstrators would continue protesting until Mubarak steps down.

It's either death, or freedom

7:18pm Hani Iman, one of the founders of the Kefaya movement and part of the Egyptian Movement for Change, speaking live on Al Jazeera. Click here to watch: http://aje.me/ajelive

7:06pm Dr. Hamdy El Sayeed, head of the Egyptian Physicians Syndicate, complains on Nile TV against the arrest of the Muslim Brotherhood journalists.

He says that the prime minister and vice president have called for dialogue with the Muslim Brotherhood, but arresting their journalists at the same time.

El Sayeed is a said to be a respected personality in Egypt, but is not a member of the Muslim Brotherhood.

6:57pm Picture of a "Pyramid of democracy" that was taken at the solidarity protest at the Egyptian embassy in Pretoria, South Africa. (Source)

6:53pm Al Jazeera's reporter says that pro-democracy protesters have set up several layers of barricades between themselves and the Mubarak-loyalists. 

They are apparently using a code, which involves banging on the metal barricades, when they notice trouble heading their way - others then gather and form a human cordon behind the barricade.

6:32pm Amir Hamzawy, of the Carnegie Middle East Centre, says he met prime minister Ahmed Shafiand and vice president Omar Suleiman. Hamzawy tells Al Jazeera that Mubarak is likely to stay till September as an honory president and based on his conversations with youth, this might be acceptable to protesters. 

6:05pm Al Jazeera continues to bring you the latest from Cairo and Alexandria. Crowds continue to defy the curfew.

6:01pm Media in Montenegro is reporting that Hosni Mubarak may find exile in their country, and that his son and close personal friends are preparing things for him to arrive there. Montenegro is where deposed Thai prime minister, Thaksin Shinawatra, sought refuge.

5:47pm Al Masry Al Youm, the largest independent newspaper in Egypt, says that security forces have broken into the headquarters of the Muslim Brotherhood website and arrested 12 journalists working on the site.

5:38pm Latest audio report from Al Jazeera's web producer in Cairo.

5:31pm Crowds halt the chanting and pray together in Tahrir Square.

5:22pm Video on Youtube showing a young boy in Alexandria leading a large group of pro-democracy protesters. Al Jazeera cannot verify the authenticity of the video.

5:17pm Hundreds of thousands of people still protesting in Cairo and many other cities across the country, all defying the curfew that is still in place.

5:13pm First gunshots for the day just heard and pro-democracy protesters cheer as army arrests suspected Mubarak loyalists near Tahrir Square.

4:37pm Inside Tahrir Square there are tens of thousands of people - same diverse crowd as the Tuesday demonstration, many women and children, old and young, Muslims and Copts. Many more people crossing over via Qasr al-Nile bridge.

4:30pm Al Jazeera reporter in Alexandria says that under-cover police officer was captured after the afternoon prayers - some pro-democracy protesters have made sure that he was not injured by anyone.

4:28pm Robert Fisk's latest 'Mubarak will go tomorrow,' they cried as rocks and firebombs flew".

4:23pm Senior military officer in limosine being driven around military positions near #Tahrir Square, talking to soldiers.

4:10pm Reports that group of Mubarak loyalists has grown to over 500 now. However, the situation remains largely peaceful and somewhat joyous since Friday prayers. A reader sent in this pic:

3:51pm Al Jazeera issues a statement condeming the "gangs of thugs" that stormed their office in Cairo. The office has been burned along with the equipment inside it. 

It appears to be the latest attempt by the Egyptian regime or its supporters to hinder Al Jazeera’s coverage of events in the country...

It appears to be the latest attempt by the Egyptian regime or its supporters to hinder Al Jazeera’s coverage of events in the country.

In the last week its bureau was forcibly closed, all its journalists had press credentials revoked, and nine journalists were detained at various stages. Al Jazeera has also faced unprecedented levels of interference in its broadcast signal as well as persistent and repeated attempts to bring down its websites.

We are grateful for the support we have received from across the world for our coverage in Egypt and can assure everyone that we will continue our work undeterred.

3:45pm International attention remains hooked on the uprisings in Tunisia and now Egypt, but Nic Dawes, Editor of South Africa's Mail & Guardian says there "has been little focus on the African dimension of these uprisings".

There are certainly countries - not least among those close to Egypt - that could do with broad-based civil movements against authoritarianism. Chad is perhaps the most benighted, but the depth of its isolation and tyranny are such that it is difficult to imagine a people-power movement succeeding.

What about Ethiopiaand its increasingly authoritarian president, Meles Zenawi? Or Uganda, where Yoweri Museveni is consolidating his grip on power? Or Angola, where oil revenues fatten the ruling elite and human development stalls? Or Zimbabwe? Or any of the pseudo-democracies that dot the continent"

Elsewhere in the Mail & Guardian, online Editor Chris Roper asks if Twitter will save Africa, while blogger Khadija Patel warns that South Africans are failing "to give voice to that facet of the South African experience that strongly resonates with the Egyptians and Tunisians".

A demonstration was held today at the Egyption embassy in Pretoria. (Source)



3:43pm Al Jazeera reporters say that numbers of Mubarak-loyalists on the 6th of October bridge has increased to over 300 now. An army tank has moved position to confront them.

3:25pm Mondoweiss, a news website focused on American foreign policy in the Middle East, shows this interesting graph comparing Al Jazeera traffic to The New York Times.

3:12pm At least 200 pro-Mubarak loyalists are on the 6th of October bridge just outside Tahrir Square in Cairo.

3:10pm Al Jazeera's reporter in Alexandria sent through this picture from the protests there. Thousands of men and women are still streaming in to join the already large crowds.

2:35pm Reports coming in that Al Jazeera's Arabic office in Cairo has been stormed and thrashed by unknown men. More information to follow.

1.45pm:
Amr Moussa, the Arab league chief, is attending the rally in Tahrir Square.

1:30pm: About 3,000 people demonstrate in support of President Mubarak in the Mohandiseen district in Giza, adjacent to Cairo.

1:14pm: Our correspondent in Cairo says pro-Mubarak gangs are not visible at all in the streets and that the army has taken extensive measures to secure the demonstration. She says imams, speaking in mosques today, have called for calm and praised the role of the army as it is working to prevent violence. 

 We are showing live pictures from both Alexandria and Cairo - click here

12:53pm: Prayers are over and the masses, hundred thousands of people, are chanting "We won't go until he leaves".

Yesterday, NevineZaki posted this picture on Twitter, saying it shows Christians protecting those praying in Tahrir Square amid violence between protesters and Mubarak supporters. She wrote "Bear in mind that this pic was taken a month after z Alexandria bombing where many Christians died in vain. Yet we all stood by each other"


Tahrir Square, Thursday

12:35pm: Our correspondent in Alexandria says tens of thousands of people have gathered in the centre of Alexandria. He says Christians and others not performing Friday prayers have formed a "human chain" around those praying to protect them from any potential disruptions.

12:26pm: Friday prayers at Tahrir Square now. The sermon preceding it called for release of political prisoners and constitutional amendments.

12:22pm: Our correspondent in Cairo says people away from the main protest area are stying inside, fearing violence. She quotes one person as saying "I can't even trust my neighbour anymore, nowadays you never know who is supporting who."

12:08pm: Reports say supporters of President Mubarak are still gathering around Tahrir Square.


Tanks and soldiers guard the entrance to the US embassy near Tahrir Square [EPA]

11:36am: An AFP photographer says Defence Minister Tantawi has addressed the crowd in Tahrir Square, surrounded by soldiers, who called on the protesters to sit down.

"The man [Mubarak] told you he won't stand again," Tantawi said, referring to the president's announcement that he will not seek re-election in polls to be held this autumn. Tantawi also repeated a call from the Egyptian government for the Muslim Brotherhood, the country's biggest opposition group, to join a dialogue with the government.


Photo by AFP

11:28am: Protester Aida El-Kashes, on the phone from Tahrir Square, describes the situation there as calm and safe. She says all entrances to the square except the one near the Egyptian museum are open and people are getting in. The thousands of protesters who have been through the past days violence together now have bounds to each other "as a big family", she says..

11:08am: Our reporter in Tahrir Square says protesters are checking the ID's of people entering the area to make sure no members of the police or other security services are getting in (Egyptian IDs mention the person's profession). She says the protesters are very welcoming to journalists.

11:02am: Our correspondent says tens of thousands of people have gathered in Tahrir Square, and many more are expected after Friday prayers.

10:50am: Egypt's defence minister is visiting Tahrir Square today, a ministry source tells Reuters. "Field Marshal [Mohamed Hussein] Tantawi and leaders of the armed forces are currently in Tahrir Square," the source is quoted as saying.

10:35am: A number of European leaders are meeting at the EU headquarters in Brussels, discussing the situation in Egypt. Al Jazeera's Laurence Lee, covering the summit, says what happens in the EU with regards to Egypt mirrors what happened in the United States: "They were quite lukewarm to begin with ... but now just like the Obama administration, they are saying that there needs to be immediate transition to democracy in Egypt in a smooth manner."

10:09am: Our correspondent at Tahrir Square says soldiers are preventing people from getting into Tahrir Square from at least one of the entry points. 

10:01am: More from our web producer in Cairo: "About 65 soldiers stationed around 6th of October bridge and the museum, wearing riot gear. Limiting access to Corniche, etc."

9:55am: The website World Wide Tahrir calls for sit-ins to be held at Egyptian embassies "from Friday 4th Feb at 20:00 local time in your city(!!!), till Mubarak leaves"

9:50am: Our web producer in Cairo writes on Twitter: "Egyptian state TV reporting that one of its crews was attacked in Tahrir Square. Amusing thought, but is it true? Could be propaganda."

9:45am: The editor-in-chief of Ikhwan online, the official website for the Muslim Brotherhood in Egypt, says police and "thugs" have attacked Cairo International Media Center.

9:03am: One of our correspondent just wrote on Twitter: "Festive and Celebratory atmosphere that marked the days of the protest b4 Pro-mubarak peeps attacked is back in #tahrir"

And, about 20 minutes ago, another of our reporters wrote: "Dozens of police trucks in side streets around Pres Palace.Yes thats right police!Haven't seen them in a while."

8:59am: Mohammed al-Beltagi, a leading member of the Muslim Brotherhood, tells Al Jazeera that his movement has no ambitions to run for the Egyptian presidency.

8:29am: Our correspondent writes on Twitter: "by 7am friday: chants of 'get out' 'invalid' 'leave' resonating louder than ever this time of day"

8:21am: Salma El Tarzi, a protester in Tahrir Square, tells Al Jazeera over the phone that the moral in the square is high and the atmosphere cheerful, "like a festival",  with thousands of people arriving.

8:01am: The curfew has now been lifted and protests are due to start at noon, after Friday prayers.

7:53am: Mona Seif, an Egyptian activist, just posted this picture from Tharir Square this morning.

7:45am: The Guardian has great pictures of protesters putting on makeshift helmets during yesterday's clashes. Cardboard, buckets and plastic soda bottles were used to deflect the stones.

7:03am: Our producer says there appears to be a security build-up at Tahrir Square, with troops in riot gear standing next to tanks at the outskirts of the square.  

6:55am: Watch our video wrapping up yesterday's events

6:15am: Our reporter in Tahrir Square says there is an "easy calm" in Tahrir Square, as protesters prepare for renewed protests on what they call "the day of departure" for President Mubarak.

6.02am: The New York Times reports that the US administration is in talks with Egyptian officials over a proposal for President Hosni Mubarak to resign immediately, turning over power to a transitional government headed by Vice- President Omar Suleiman. The White House has not confirmed the report.

3:23am Anti-Mubarak protester Nadine Shams tells Al Jazeera that protesters are trying to gear up for Friday's protests while securing Tahrir Square and keeping themselves safe. She tells us that protesters fear being attacked by armed men again.

2:49am Here's another video from Egypt's "Day of Rage" on January 28 shows a vehicle ploughing over protesters. The person who posted the cilp claims it is a diplomatic vehicle that "ran over more than 20 people" but we can't verify these details at this time.



2:14am  One of our Web producers notes that loudspeakers inside Tahrir Square are playing loud, old-school patriotic Egyptian songs. People are clapping along.

2:08am Anti-Mubarak activist Mona Souief tells Al Jazeera that people feel that they are "past the worst." and that if protesters could make it past the violence of the past 24 hours, than they could persevere.

2:01am  Egyptian state television claims that some anti-Mubarak protesters are asking to be able to pass the barricades and leave Tahrir Square, and that that the Egyptian army has indicated that it's ready to help protesters leave the square. 

But Al Jazeera Arabic contacted some protesters, who have have denied the reports carried on Egyptian television. 

1:26am Aida Seif El Dowla, founder of the El Nadim Center tells Al Jazeera how a sister organisation, the Hisham Mubarak Law Center, a prominent legal aid group providing help to anti-government protesters , was raided on Thursday, with its staff of five, along with 25 volunteers, being detained.

Since early in the morning, the area ... was full of thugs, who randomly rounded up people from the streets and them people in microbuses and just took them away, God knows where. And then we heard that the army had surrounded the Hisham Mubarak Law Centre, and then we heard that thugs were surrounding the Hisham Mubarak Law Centre, and they're not allowing people to enter or to leave the building. And then we heard that the army - the military police - they went up into the centre, broke into it, took the equpment, took the computers, took some of the files, removed some of the sim cards from the mobile phones ...

When asked if she knew where her colleagues were being kept, al Dowla said,

We don't know. We don't know. The fact that they have been taken by the military police means that probably being kept in some military place, not the normal police stations, depending on where they have been detained from, and so we have no access to those people, we have no knowledge of whether or not they are safe. … we have absolutely no idea where they are.

She said among those detained are representatives of Amnesty International and Human Rights Watch, along with several bloggers.

1:02am AJE correspondent reports that live shots will resume as soon as it is safe to do so, as journalists with cameras are being targeted.

12:20am Charter evacuation flights are landing all around the world as foreigners, fearing for their safety, leave Egypt.

12:16am Our live blog on the Battle for Egypt begins now and will continue for the rest of the day.