avenir d'une offensive

Dossier Egypte 4

2011-01-28 – insurrection généralisée

11-01-28 - Libération -- «30 ans de Moubarak, ça suffit»

«30 ans de Moubarak, ça suffit»

Claude GUIBAL Le Caire, de notre correspondante 28 janvier 2011 à 00:00

Mobilisée mardi et galvanisée par la révolution tunisienne, la classe moyenne égyptienne craint la réaction du régime.

«Dites à vos dirigeants d’arrêter d’aider Hosni Moubarak ! Le peuple est fort, le peuple n’a pas peur, aujourd’hui ou demain, l’Egypte vaincra.» Il a les yeux qui pleurent, la gorge brûlée. Il n’a pas l’habitude, c’est la première fois qu’il manifeste, s’excuse-t-il, penaud de ne pas avoir pensé à prendre un foulard pour se protéger des lacrymogènes. Il s’appelle Atef. Il a 27 ans, un diplôme d’ingénieur en poche, un bout de papier inutile, dit-il, puisque pour gagner sa vie, il répond au téléphone en anglais pour le service après-vente d’une multinationale informatique, depuis un des nombreux call-centers installés aux portes du désert, à la sortie du Caire. 400 euros par mois : «good money», ajoute-t-il, dans ce pays où le revenu moyen par famille tourne entre 120 et 180 euros, mais «job pourri», qui ne laisse à ce jeune homme aucun sentiment de fierté : «De toute façon, nous n’avons pas d’avenir politique, social, économique.»

Alors, quand Atef a entendu que la foule commençait à se rassembler, mardi, sur la place Tahrir, au cœur du Caire, il n’a pas réfléchi. Après avoir regardé, incrédule, la Tunisie s’enflammer pendant deux semaines sur Al-Jezira, il est descendu en ville. Et il ressortira aujourd’hui, après la grande prière, pour répondre au nouvel appel lancé, via Internet, par le «collectif du 6 Avril», à l’origine de la première manifestation. Atef est le premier étonné de son audace : en Egypte, où plus de trente ans de loi d’urgence ont durablement instauré un sentiment de résignation parmi la population, ils ne sont pas nombreux, d’ordinaire, à manifester. Quelques centaines d’activistes, toujours les mêmes, islamistes, gauche altermondialiste, vieux nostalgiques nassériens ou irréductibles militants, caciques de la liberté d’expression. Pourtant, ils étaient presque 20 000 à manifester mardi au Caire, et des milliers d’autres à travers le pays. Comme à Suez où, après la mort de deux manifestants, la ville portuaire a été témoin de scènes de guérilla urbaine, les manifestants prenant d’assaut un bâtiment public qu’ils ont tenté d’incendier, brûlant hier une caserne de pompiers.

«Pas seul». Des images que Amr, Fouad et leurs amis ont vu circuler sur Internet. Dans le quartier cossu de Mohandessine, ils sont assis, calés dans les profondeurs du canapé d’un café Starbucks, et se racontent, les yeux écarquillés, leur première manifestation, leur première «guerre», ne peut-on s’empêcher de penser en les écoutant s’enflammer sur les échauffourées avec la police, les fumigènes, les lacrymogènes, la main greffée à leurs Blackberry, sur lesquels ils pianotent à une vitesse ahurissante. Ils ont reçu l’invitation sur leurs comptes Facebook. «Date : Vendredi. Heure : midi. Evénement : Pot de départ d’Hosni Moubarak.» Ils sont des milliers à avoir déjà coché la case «présent». Bien que théoriquement bloqués, quasi inaccessibles depuis mardi, ces réseaux sociaux continuent à fonctionner, à l’aide de sites miroirs, de passerelles internet. «Et les BBM, Blackberry Messages, fonctionnent encore, et sont intraçables», sourit, malicieux, Fouad, 18 ans, étudiant en sciences politiques. Dans sa famille «bourgeoise», des hauts fonctionnaires, de gros salaires. «Mais trente ans de Moubarak, ça suffit. Tout le monde est fatigué. Sans ce qui s’est passé à Tunis, rien n’aurait bougé ici.» A ses côtés, Amr acquiesce. «Ceux qui restent assis chez eux font partie du problème. Car le régime croit que nous n’existons pas, mais nous sommes en fait nombreux.» Amr a conscience d’être un privilégié : il a un emploi, de l’argent, une voiture. «Mais je ne suis pas seul, et autour de moi les gens n’ont pas accès à leurs droits. Et je n’ai pas choisi Hosni Moubarak. Personne ne l’a choisi, il a été désigné. En plus, je n’étais même pas né.» Comme les deux tiers de la population égyptienne âgée moins de trente ans, il n’a connu d’autre raïs que Hosni Moubarak, qui a pris la succession d’Anouar el-Sadate, assassiné en 1981 par un commando islamiste qui lui reprochait d’avoir signé la paix avec Israël. Certes, il admet que le président égyptien n’est pas à ranger dans la même case qu’un Ben Ali. «Mais il est autoritaire, sourd à ce que demande le peuple. En trente ans, il n’a pas vu que l’Egypte avait changé, que le pays a explosé démographiquement, et que nous avons besoin d’air.»

«Encore peur». Dans la foule présente sur la place Tahrir mardi soir, Madiha Doss, professeur à l’université du Caire et habituée des manifestations, a entendu ce besoin de changement. Ce mouvement populaire - le plus important depuis les émeutes du pain, en 1977 - l’impressionne. Car il y a la aussi des femmes, assez nombreuses, des cadres, des enseignants, la classe moyenne égyptienne. Certes, il y a également quelques islamistes aux barbes longues, mais on n’est loin de la capacité de mobilisation des Frères musulmans, dont le nombre de sympathisants tournerait autour de 5 millions, à en croire le politologue Tewfiq Aclimandos. «Je veux oser espérer. Mais… je n’arrive pas à être totalement persuadée que ça va bouger. Les gens ont encore peur», reprend Madiha.

Le vent a tourné. Car si la manifestation de mardi a été exceptionnellement importante, c’est précisément parce que les autorités ont perçu les conséquences de l’effet ricochet de la révolution tunisienne. Au lieu de réprimer d’emblée le rassemblement, elles l’ont laissé exister, soupape de sécurité, la police canalisant et repoussant les protestataires, dans une relative maîtrise de la situation. Or, depuis, le vent a tourné. Le ministère de l’Intérieur l’a fait comprendre, et nombre d’Egyptiens ont senti qu’il n’en serait pas de même aujourd’hui. Mais pas Fouad, Amr et Atef. Décidés à y retourner, relativement peu conscients des risques : «Si on s’arrête, c’est terminé.»

Par Claude Guibal Correspondante au Caire


11-01-28 - Business Insider -- WikiLeaks Spurs On Protests By Releasing New Egypt Corruption Cables

WikiLeaks Spurs On Protests By Releasing New Egypt Corruption Cables

Gus Lubin | Jan. 28, 2011, 5:15 AM | 5,764 | 20

Now for Julian Assange's contribution to the Egyptian riots.

WikiLeaks declared via twitter it would start releasing cables about Egyptian corruption this morning. Judging by the first tweet (a link to this article), the group is reacting to Egypt's total shutdown of internet activity.

See the latest on the Wikileaks twitter page. Here are some highlights:

A cable on police brutality:

Torture and police brutality in Egypt are endemic and   widespread.  The police use brutal methods mostly against   common criminals to extract confessions, but also against   demonstrators, certain political prisoners and unfortunate  bystanders.

Egypt's abuse of emergency laws:

Egypt's State of Emergency, in effect almost continuously  since 1967, allows for the application of the 1958 Emergency  Law, which grants the GOE broad powers to arrest individuals  without charge and to detain them indefinitely.

Rogue Egyptian priests feed US adoption racket (!):

For the past 16 months, the Fraud Prevention  Unit (FPU) has been investigating cases of illegal adoptions in  Egypt (see ref). Coptic priests, nuns and doctors remain key  players in the illegal adoptions.

Mubarak's meeting with Lieberman:

the  current split within Arab ranks between "moderates" (Egypt   and Saudi Arabia) and "radicals" (Syria and Qatar)... has "paralyzed the peace process."

Mubarak on Bush:

Mubarak viewed  President Bush (43) as naive, controlled by subordinates, and  totally unprepared for dealing with post-Saddam Iraq,  especially the rise of Iran,s regional influence.

11-01-28 - Ecrans -- L'Egypte, un pays entier déconnecté du Net

L’Egypte, un pays entier déconnecté du Net

par Alexandre Hervaud

vendredi 28 janvier 2011

tags : politique, censure, filtrage

En temps normal, 23 millions d’Egyptiens, soit près d’un quart de la population du pays, accèdent plus ou moins régulièrement à Internet d’après les chiffres officiels. Depuis jeudi, le gouvernement de Moubarak a osé faire ce que la Chine ou l’Iran n’ont jamais ne serait-ce que tenté : couper l’accès à Internet d’une nation entière. Du « simple » filtrage de réseaux sociaux utilisés par les manifestants comme Twitter, l’Egypte est passé au niveau supérieur, le blocage total de tous les sites. Seuls la Birmanie et le Népal, où le taux d’équipement est incomparable avec l’Egypte, ont déjà franchi un cap similaire.

Sur son blog, l’entreprise spécialiste en réseaux Renesys évoque la censure du Net imposé à tout poste connecté via les quatre principaux fournisseurs d’accès à Internet (FAI) du pays, à savoir Link Egypt, Vodafone, Telecom Egypt et Etisalat Misr. Les FAI semblent avoir obtempéré aux exigences du gouvernement, filtrant sans distinction les protocoles nécessaires à la navigation web. Mettre en place un tel filtrage ne nécessite pas d’opération de grande ampleur pour les opérateurs, une simple série de commandes renseignées sur un ordinateur dédié suffisant à « débrancher » tout un pays. « En vingt-quatre heures, on a perdu 97% du trafic internet égyptien », déclarait hier à l’AFP Julien Coulon, cofondateur de la société française Cedexis qui régule et oriente à un niveau international les visites d’internautes selon l’état du trafic. Concrètement, l’entreprise Trend Micro, expert en sécurité informatique, évalue que 88% du réseau est indisponible en Egypte, une première dans l’histoire d’Internet.

Conséquences de ces méthodes draconiennes : les sites hébergés en Egypte étaient indisponibles hier, même depuis l’étranger. Le site ZDnet.com a tenté de se connecter aux 25 sites les plus fréquentés du pays : 22 d’entre eux étaient indisponibles, les trois autres étant des sites d’entreprises automobiles redirigeant probablement vers des versions étrangères. Parallèlement au bridage du web, les opérateurs de téléphonie mobile ont reçu l’ordre du gouvernement de suspendre leurs services dans certaines zones, empêchant par exemple l’envoi de SMS.

Des moyens de contourner la censure ont été mis en place, notamment le FAI associatif français FDN, qui permet via son réseau à tout Egyptien disposant d’une ligne téléphonique analogique de se connecter en appelant un numéro en France. Cette solution d’accès par Réseau Téléphonique Commuté (RTC) peut déjouer le filtrage et permettre d’obtenir un débit faible. « Par ce biais, n’importe qui en Egypte disposant d’une ligne téléphonique analogique capable de joindre la France a la possibilité de se connecter au réseau par le n° suivant : +33 1 72 89 01 50. (login : toto password : toto) », explique FDN.

Sur son compte Twitter, l’employé de YouTube Hunter Walk a invité tous les internautes à lui signaler les vidéos de manifestations en Egypte afin de les mettre en avant sur la plateforme vidéo. Diffusant en direct depuis son bureau du Caire malgré l’ambiance explosive sur place, la chaîne Al Jazeera a vu l’audience de son site web décoller à en juger par les nombreux statuts Facebook et autre tweets mentionnant sa couverture live.

Reporters Sans Frontière a rappelé à cette occasion que l’Egypte figure sur sa liste des « Ennemis d’Internet » en raison du traitement réservé aux opposants sur la Toile. Profitant de l’actualité, WikiLeaks a dévoilé hier des câbles diplomatiques de l’ambassade américaine du Caire. L’un d’entre eux daté de mars 2009 estime à 160 000 le nombre de blogueurs égyptiens, tous genres confondus, et fait état d’arrestations de plusieurs d’entre eux accusés d’avoir organisé des manifestations. Pendant ce temps, en Syrie, le gouvernement semble imiter son homologue tunisien, à un degré moindre toutefois.

11-01-28 - Mediarab -- des émeutiers tentent de s’emparer du siège de la Radio-Télévision égyptienne

Egypte : des émeutiers tentent de s’emparer du siège de la Radio-Télévision égyptienne

vendredi 28 janvier 2011 - 19h15

En dépit de l’entrée en vigueur du couvre-feu, depuis plus de deux heures, les émeutes se poursuivent. Des émeutiers tentent, en ce moment, d’investir le siège de la Radio-Télévision, où les blindés de l’armée ont remplacé la police chargée jusque-là de protéger ces bâtiments. Des manifestants se sont en outre rapprochés de l’armée et ont sympathisé avec les militaires. Ils ont pris place sur les chars brandissant des drapeaux égyptiens. D’autres manifestants tentent aussi d’empêcher les émeutiers de détruire et de piller les biens publics.

11-01-28 - NYT -- In Alexandria, Protesters Rout the Police, for Now

January 28, 2011

In Alexandria, Protesters Rout the Police, for Now

By NICHOLAS KULISH and SOUAD MEKHENNET

ALEXANDRIA, Egypt — For one day, in this historic Mediterranean city, the protesters won outright.

Alexandria was the scene of some of the fiercest fighting in the country on Friday as riot police officers fired tear-gas canisters and rubber bullets and protesters hurled paving stones in more than two hours of pitched battle.

In the end, the police capitulated in the face of too many protests around the city with too many determined demonstrators for them to contain. The police retreated, leaving the city in the hands of protesters for several hours, as police cars, the regional party headquarters and the provincial government office burned.

“There is no government in Alexandria now,” said Muhammad Ahmed Ibrahim, 32. “They are all in hiding.”

After darkness fell, soldiers in tanks and armored personnel carriers were welcomed with cheers in downtown Alexandria, perhaps a sign of Alexandrians’ relief that some semblance of order would be retained after the destruction of a day spent venting pent-up anger.

The people set fire to the police station in Sharq,” said Abdullah Hassan al-Banna, 30, one of the demonstrators, referring to part of eastern Alexandria. “The people set tires on fire and threw them into the governorate” — the government building. “We pulled down all the posters of Hosni Mubarak,” Egypt’s president.

Late Friday, downtown Alexandria was choked with smoke that blotted out the sunset. Flames licked the sides of a downtown tram station.

One man stood on a police troop carrier holding up a giant Egyptian flag as police officers inside the vehicle smiled and waved their fingers through the grates.

The people wanted to show their resistance to the regime, but I don’t think they had any idea they would overpower it,” said Peter Bouckaert, emergencies director of Human Rights Watch, who observed the street fighting in Alexandria on Friday.

“For the first time in the history of the Mubarak regime, the capacity of the police was completely exhausted,” Mr. Bouckaert said. “The police state broke down today.”

Such scenes seemed all but impossible when Friday Prayer ended, with police attacking demonstrators as they streamed out of mosques and into the streets intent on marching in protest.

“They attacked us as we came out of the mosque, trying to put our shoes on,” said Salah Muhammad, 25, who had his arm around his 12-year-old brother. He said they had been inside the Sidi Beshr Mosque, at a site where one of many pitched street battles broke out.

At first the police seemed to have the situation under control, pushing hundreds of protesters back with barrage after barrage of tear gas. But thousands more demonstrators approached, and the riot police officers found themselves outnumbered.

Several women dropped bottles and even chairs from the windows of apartment buildings onto the police. Officers were pelted with stones from rooftops and even from the walled graveyard behind the mosque. Tear-gas canisters came flying back, and several police officers vomited as the fumes overwhelmed them.

Demonstrators with raised arms walked up to a green truck where a helmeted officer was firing tear gas canisters not into the air but straight into protesters’ bodies.

During the fighting outside the mosque, the crowd chanted “salmiya, salmiya,” which means “peaceful.” A man in a striped shirt came forward and knelt in front of the truck.

The police massed behind their shields, clutching their batons, but did not strike. “Enough,” police called over their loudspeakers. “Stop young men. Let it be finished.”

In a sign of flagging resolve, the police began to retreat and then stopped fighting entirely. It was unclear whether this was an ordered police retreat or a spontaneous, and disorganized, reaction to the situation.

After the two-hour street battle ended, protesters and police officers shook hands on the same street corner where minutes before they were exchanging volleys of stones, and tear-gas canisters were arcing through the sky.

Riot police officers and kaffiyeh-wearing youths smiled and shared water bottles as piles of tires still burned. Then thousands lined the coastal road, the gentle green waves of the Mediterranean Sea at their backs, as they got on their knees and prayed.

Such were the incongruities on a day that began quietly as always on Friday, the Muslim holy day, but soon gave way to the unrest and tensions gripping much of the country.

“We wanted this to be a peaceful demonstration,” said Ahmed Muhammad Saleh, 26, as he recounted how the police attacked the crowd as it emerged from the mosque. “But we are all Egyptians,” he said of making up with the police.

Mr. Saleh pulled up a pant leg, showing the red welt where a rubber bullet had struck him above his ankle, saying he had been tear-gassed three times. A boy in a yellow shirt pulled a spent canister from his pocket, a huge smile on his face as he held it up as a prize.

After the clash, tens of thousands of protesters from around the city marched along the Corniche, the main boulevard along the Mediterranean, chanting for an end to the government of President Mubarak.

“I am the father of a 1-year-old daughter, and since I was growing up I’ve seen Mubarak,” said Muhammad Abdelmunmin, 30. “I don’t want my daughter to live under the same dictatorship.”

Elsewhere in the city, witnesses said protesters overwhelmed the police, seizing their shields, helmets and batons and burning their trucks. Honking cars weaved through the crowd, as the people inside them waved the captured police equipment as trophies.

Witnesses said angry demonstrators carried the body of a slain protester, and numerous injured civilians and police officers were being treated at the scene, but casualty figures were unclear with phones and the Internet down.

As darkness fell over Alexandria, the streets began to clear with word of a military curfew. A few hundred protesting men marched, chanting, “Enough, enough,” and, “Leave, Hosni.” Still, the celebratory mood had turned ominous, and many were relieved to see the military arrive.

“Someone has to control the situation,” said Amr Muhammad, 42.

But Mr. Ibrahim spoke for many when he expressed concerns about the intentions of the military. “We don’t know if the army is with us or against us, so it’s a bad thing,” he said.

11-01-28 - The Miami Herald -- Suez rioters seize police station amid fear, jubilation

Suez rioters seize police station amid fear, jubilation

By HANNAH ALLAM
McClatchy Newspapers

Thousands of Egyptians stormed a major police station Friday in the port city of Suez - overpowering riot forces, torching armored vans and freeing detainees - in what may be the fiercest of the nationwide protests against the U.S.-allied government.

A peaceful march after Friday's midday prayers turned into an anarchic riot, with throngs of young Egyptians pushing through tear gas and volleys of rubber bullets to breach the District 40 police station's main gate.

Policemen who'd tried to escape out the side of the station were yanked off their motorbikes and beaten bloody. Officers' helmets and batons became trophies for the rioters.

Rioters looted at least six armored personnel carriers for blankets and shields before overturning them and setting them ablaze. Youths stood on top of the vehicles, leading the crowd in calling for the overthrow of President Hosni Mubarak. Soon another chant rose from the street: "Suez! Suez! Suez!"

This coastal city, whose famous canal is of major strategic importance to international trade, is emblematic of Egyptians' malaise. Unemployment is widespread and many educated residents don't dream of earning more than about $100 a month as civil servants. Even low-paying factory jobs go to workers from other provinces, locals complain.

The glory days of Suez, when its residents were heralded as heroes for preventing an Israeli advance during what Egyptians called the 6th of October war of 1973, are long past. The canal itself is one of the world's busiest waterways and one of Egypt's top foreign-currency sources, earning $4.5 billion in its most recent fiscal year.

"It's the one province that made Egypt, and now it's oppressed in every way," said Alaa al-Haddad, 50, who gave two visiting journalists shelter and the vantage point of his balcony overlooking the besieged police station.

Haddad, his wife, Suheid, and their 23-year-old daughter, Pasant, watched the chaos below with increasing trepidation. Initially supportive of the demonstrators, who marched with signs protesting corruption and Egypt's emergency law, the family grew worried as the scene descended into looting, violence and thuggery.

If Suez is a microcosm of the unrest in Egypt, the family wondered, could this happen everywhere if Mubarak's regime were toppled?

"It shouldn't happen like this, not like this," Suheid muttered. "I feel like I'm in a dream."

Protesters overcome with tear gas banged on the family's door, begging for water and onions to draw out the sting. When Suheid opened the door a crack to pass them supplies, the men pushed in a fragile 15-year-old boy, who collapsed in the family hallway.

"You should be in school! Why did you even come out in the first place?" Haddad said as he fanned the boy and stroked his cheek until his eyelids fluttered open.

Haddad left his wife to care for the boy and returned to the balcony, where he filmed with a small camera while dodging errant projectiles from the crowd.

By this time, protesters had captured the police station. Freed prisoners stumbled out in a daze, and the rioters embraced them. Locals used bicycle-drawn wagons to haul the wounded to makeshift aid stations in the alleyways.

Looters ransacked the building, carting off fans, heaters, chairs and computers. A man who emerged with a refrigerator on his back drew laughter and cheers from the crowd. "Thieves!" Haddad said.

A second wave of riot police arrived and briefly beat back the youths, but they, too, were overwhelmed, and by 4 p.m. not a single officer was visible on the street. A group of rioters exited the station with a special prize: a huge portrait of Mubarak. It took just five minutes for them to shred the picture of their president and set it aflame.

"Gamal, tell your dad the Egyptians hate him!" the crowd chanted in a taunt aimed at Mubarak's son and presumed successor.

Suheid and her daughter paced in their purple-trimmed living room. The government had cut Internet and phone service throughout the country, and only the landlines worked. Suheid fielded calls from worried relatives as she watched the Al-Jazeera satellite channel, which reaches millions of viewers in the Middle East, describe the events happening just beyond her doorstep.

"Suez on Al-Jazeera? We weren't even on the map before this!" Suheid exclaimed.

At one point a wail echoed from the halls of the apartment building: "In this whole building no one will open its door for me?"

Haddad peered out his front door and found a riot policeman slumped on the landing. He'd been disarmed by the rioters and was crying, saying that his friend was trapped in one of the burning police vans.

Haddad and his wife, with tears in their eyes, gave the man water but didn't usher him into the safety of their apartment.

An hour later he was gone, and no one could say what had happened to him.

11-01-28 - Libération -- Egypte Moubarak limoge son gouvernement pour calmer la rue

28/01/2011 à 07h25

Egypte: Moubarak limoge son gouvernement pour calmer la rue

Récit de la journée

Par LIBÉRATION.FR

Le président égyptien Hosni Moubarak. (DR)

L'ESSENTIEL — La situation est très tendue en Egypte ce vendredi, au quatrième jour de manifestations contre le régime de Hosni Moubarak. L'accès à Internet a été coupé dans la nuit de jeudi à vendredi, les communications téléphoniques sont difficiles. Les manifestants ont mis le feu, au Caire, au siège du Parti national démocrate. Le couvre-feu décrété n'est absolument pas suivi. Dans les rues de la capitale, certains militaires pactisent avec les manifestants. En fin de soirée, le président Moubarak annonce le limogeage du gouvernement.

00h20. - Le président Barack Obama s'est entretenu avec le président Moubarak pendant trente minute. Il a exhorté son homologue égyptien à prendre des mesures «concrètes» en faveur de réformes politiques et à ne pas avoir recours à la violence contre les manifestants hostiles à son régime.

23h20. - Le président égyptien Hosni Moubarak annonce la démission de son gouvernement, la formation dès samedi d'un nouveau cabinet et des réformes démocratiques dans une allocution télévisée. Le président égyptien, âgé de 82 ans, a aussi plaidé en faveur d'une série de réformes démocratiques.

«Il y aura de nouvelles mesures pour une justice indépendante, la démocratie, pour accorder davantage de liberté aux citoyens, pour combattre le chômage, améliorer le niveau de vie, développer les services et soutenir les pauvres», a ajouté M. Moubarak.

22h31. Des sources médicales à Suez annoncent que les affrontement entre manifestants et forces de l'ordre à Suez ont fait treize morts et 75 blessées dans la ville.

22h06. Les voyagistes français décident de suspendre tous les départs de vacanciers prévus ce week-end à destination de l'Egypte. Pour les clients actuellement au Caire, les tour-opérateurs «élaborent des solutions d’un retour anticipé en France».

21h30. Des sources médicales indiquent qu'au moins cinq personnes ont été tuées et des centaines blessées dans des heurts entre manifestants et policiers vendredi au Caire. «Il y a cinq morts jusqu’à présent et plusieurs centaines de blessés», précise une source médicale, un bilan confirmé par des médecins à l’hôpital Kasr al-Ayni al-Faransi, dans le quartier Garden City du Caire. Une personne a aussi été tuée vendredi à Suez au cours de manifestations antigouvernementales.

21h13. Le chef d'état-major égyptien, Sami Anan, qui conduisait une délégation militaire pour des entretiens au Pentagone prévus jusqu'à mercredi, décide de rentrer en Egypte.

21 heures. Le gouvernement recommande aux tour-opérateurs de suspendre les départs de vacanciers prévus samedi pour l’Egypte, a fait savoir le secrétaire d’Etat au Tourisme, Frédéric Lefebvre.

20h55. Manif de soutien à Paris. Entre 300 et 400 personnes se sont réunies aux Halles, dans le centre de Paris, pour manifester leur soutien au mouvement de contestation. «Moubarak dégage», «A bas Moubarak», «Le peuple veut la dissolution du gouvernement», criaient-ils réunis notamment à l’appel de la Ligue des droits de l’Homme (LDH).Parmi les manifestants se trouvaient de nombreux Egyptiens mais aussi des Tunisiens venus par solidarité.

20h38. Scènes de liesse dans les rues de la capitale. Plus de deux heures après l’imposition d’un couvre-feu, près de la place de l’Opéra, dans le centre-ville du Caire, des militaires faisaient des signes de victoire à la population qui y répondait par des applaudissements. Des manifestants sont même montés sur des chars de l’armée avec des militaires. Des policiers ont aussi serré la main de manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP.

20h35. Confusion sur l'extension du couvre-feu.

«Merci d’annuler l’information intitulée extension du couvre-feu à tous les gouvernorats de la République», demande l’agence de presse officielle Mena dans un message aux abonnés. L’agence de presse officielle a annulé l’annonce de l’extension du cessez-le-feu à tout le pays, alors que la télévision d’Etat a indiqué qu’il avait été décrété dans les trois villes du Caire, d’Alexandrie et de Suez.

20h30. Le Pentagone appelle l'armée à faire preuve de «retenue».

20h16. La diplomate en chef de l'Union européenne, Catherine Ashton, a appelé les autorités égyptiennes à libérer «immédiatement et sans condition» tous les manifestants ayant été arrêtés pendant les mouvements de protestation contre le régime.

19h40. Le gouvernement français, jusque-là muet, se décide enfin à réagir. La ministre des affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie «appelle à la retenue et au dialogue».

A voir: notre diaporama photos dans les rues du Caire.

(Reuters)

D'autres photos, ici

(Reuters)

19h30. En France, plusieurs partis politiques appellent la France à prendre ses responsabilités, «en condamnant fermement les crimes du régime Moubarak.» C'est à lire ici.

A écouter: le témoignage de notre envoyée spéciale au Caire, Elodie Auffray, enregistrée ce vendredi soir.

19h05. Tous les opérateurs de téléphonie mobile présents en Egypte «ont reçu l’ordre de suspendre leurs services dans certaines zones sélectionnées», a affirmé dans un communiqué à Londres le géant britannique des télécommunications Vodafone.

19 heures. Le sénateur américain John Kerry a estimé que l’Egypte devait choisir un nouveau dirigeant en 2011 au cours d’élections «libres, transparentes et démocratiques». «Le président Moubarak a l’occasion de calmer l’agitation en garantissant qu’un processus (électoral) libre, transparent et démocratique sera mis en place lorsque le temps viendra de choisir le nouveau dirigeant du pays plus tard cette année», a-t-il indiqué dans un communiqué.

18h49. Le président Hosni Moubarak étend le couvre-feu à toute l'Egypte, près de deux heures après un premier décret imposant le couvre-feu dans les villes du Caire, Alexandrie et Suez, a indiqué la télévision d'Etat.

18h42. La chancelière allemande Angela Merkel a appelé depuis Davos le président Hosni Moubarak et son gouvernement à «autoriser les manifestations pacifiques». «Nous sommes tous peinés par les images qui nous parviennent d’Egypte et j’appelle tous les participants et d’abord le gouvernement égyptien et le président à faire en sorte que les manifestations pacifiques soient autorisées et que la liberté d’opinion ait une chance», a-t-elle déclaré.

18h27. La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, réclame que le gouvernement égyptien engage «immédiatement» des «réformes économiques, politiques et sociales».

18h20. A voir: le liveblogging sur le site web d'Al Jazeera, une mine d'infos...

Où l'on a pioché ce graphique montrant l'effondrement brutal des communications internet:

Pour aller plus loin, à lire: L'Egypte, un pays entier déconnecté d'Internet. Depuis jeudi, le gouvernement de Moubarak a osé faire ce que la Chine ou l’Iran n’ont jamais ne serait-ce que tenté : couper l’accès à Internet d’une nation entière. C'est à lire sur Ecrans, ici.

17h28. Les manifestants ont mis le feu vendredi au Caire au siège du Parti national démocrate (PND) au pouvoir en Egypte. Le bâtiment, qui donne sur le Nil, est pris par les flammes, selon des images retransmises en direct par la télévision.

Autre vidéo impressionnante, où l'on voit des manifestants se faire tirer dessus, sur un pont, au Caire:

D'autres vidéos à voir ici: Postées sur YouTube avant la coupure d'Internet, des vidéos tournées dans la rue par les manifestants.

17h17. Premières réactions internationales de la journée:

- Les Etats-Unis jugent les événements «profondément inquiétants», appelant à «respecter les droits fondamentaux, éviter la violence, et permettre les communications».
- La Suède recommande d’éviter tout voyage «non absolument nécessaire».

17h11. Les quartiers de garden city (ambassades, sièges sociaux) et du Parlement sont en feu, selon Al Jazeera.

17 heures. A lire, le témoignage de notre journaliste Sibylle Vincendon, à Louxor, en Haute-Egypte.

16h35. Selon Al Jazeera, des unités de l'armée sont aux abords du siège de la radio et de la télé égyptienne.

16h34. Un couvre-feu a été instauré à partir de ce soir 18 heures jusqu'à 7 heures du matin dans les villes de Suez, Alexandrie, Le Caire, selon la télévision d'Etat.

16h25. Incendies. Les manifestants mettent le feu à deux commissariats de police au Caire. Pendant ce temps, à Alexandrie, des manifestants ont incendié le siège du gouvernorat d’Alexandrie, dans le centre de la deuxième ville d’Egypte. Des colonnes de fumée s’élevaient du bâtiment en flammes après des accrochages entre policiers et manifestants, alors que plusieurs manifestants ont forcé l’entrée de l’enceinte d’un commissariat d’un autre quartier du centre-ville.

16h15. Malgré un réseau internet très difficile, des vidéos des manifs, très violentes, circulent sur Dailymotion et YouTube. Comme celle-ci postée ce vendredi et tournée vraisemblablement au Caire:




Postée sur BBC Arabic, ce vendredi:

16 heures. Les manifestants mettent le feu au gouvernorat d'Alexandrie.

15h36. Huit morts au cours des quatre derniers jours. Un manifestant a été tué dans la ville de Suez, à l'est du Caire, lors d'accrochages avec la police, ce qui porte à huit le nombre de décès au cours des quatre jours.

15 h10. Pendant ce temps en Tunisie... Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant l’ambassade d’Egypte à Tunis en signe de solidarité avec les manifestants en Egypte. A coups de: «Moubarak out», «Moubarak dégage», «Liberté».

(Dans les rues de Tunis, ce vendredi/AFP)

«On veut dire que les Tunisiens sont avec les Egyptiens. Ils souffrent comme nous avons souffert, il est temps que ça change», résume une manifestante.

14h40. Les quatre journalistes français interpellés ont été relâchés, annonce le Figaro. «Ils ont été arrêtés dans une rue par des policiers en civil qui les ont relâchés après plus d’une heure de discussions. Ils n’ont pas été conduits dans un commissariat», a précisé Philippe Gelie, rédacteur en chef étranger du Figaro.

«Liberté! liberté! liberté»

14 heures. Les manifestations contre le régime de Moubarak s’étendent à travers tout le Caire. Malgré un déploiement massif des forces de sécurité, les manifestations, marquées par les cris «A bas Hosni Moubarak» et «le peuple veut la chute du régime», se sont étendues à tout le Caire, une métropole de 20 millions d’habitants.

«Moubarak est un dictateur, nous voulons sa chute. Ce n’est plus le temps des réformes. Les gens en ont marre. La situation économique devient intenable», souffle Ahmed, un jeune avocat qui marche avec les manifestants.

La police a fermé la rue qui traverse le coeur de la capitale égyptienne, littéralement prise d’assaut par les manifestants, jeunes et vieux, laïcs et islamistes confondus.

«88% du réseau internet n’est plus disponible»

13h23. Une première dans l’histoire d’internet. La coupure du réseau internet pour contrecarrer les manifestations anti-Moubarak est une première par son ampleur, les précédents exemples en Birmanie ou en Iran n’ayant occasionné que des ruptures partielles. «Selon nos informations, environ 88% du réseau internet n’est plus disponible en Egypte, c’est une première dans l’histoire d’internet», a déclaré à l’AFP Rik Ferguson, expert sécurité pour Trend Micro, troisième éditeur de solutions de sécurité mondial. «Les réseaux les plus importants du pays sont coupés, mais il reste encore quelques réseaux minoritaires qui répondent toujours, comme Noor Data Networks», indique-t-il.

12h50. Arrestation de quatre journalistes au Caire. Michèle Alliot-Marie, la ministre des Affaires étrangères, «a demandé à notre ambassade de s’informer sur la situation de nos compatriotes, d’entrer en contact immédiatement avec les autorités égyptiennes, et si cette information était vérifiée, de demander leur libération immédiate», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Selon une source diplomatique, il s’agit de journalistes travaillant pour le Journal du Dimanche, le quotidien Le Figaro, l’agence photo Sipa et l’hebdomadaire Paris-Match.

Vu sur Twitter:

Une manière de dénoncer la censure en Egypte, alors que depuis cette nuit l'accès Internet a été bloqué par les autorités voulant couper court au mouvement de révolte. Ce modèle de tweet avait été aussi utilisé lors du mouvement populaire en Iran.

12h10. Lacrymogènes et balles caoutchoutées pour disperser la foule à Alexandrie rassemblés après la prière du vendredi dans le centre d’Alexandrie, deuxième ville d’Egypte.

11h30. L’opposant Mohamed ElBaradei participe à la prière hebdomadaire avec 2.000 personnes sur une place publique du centre du Caire.

Analyse: «Un régime à bout de souffle, coincé par les islamistes».

11 heures. Le secrétaire-général des Nations unies, Ban Ki-moon, à Davos: La liberté d'expression doit être «totalement respectée».

10 heures. La police a quadrillé les rues du Caire, postée dans les endroits stratégiques de la capitale. Les forces de sécurité sont mobilisées pour faire face à une quatrième journée de manifestations sans précédent contre le régime de Hosni Moubarak.

De nouveaux appels ont été lancés pour des manifestations vendredi, à l’issue des traditionnelles prières musulmanes qui ont lieu en milieu de journée.
Mais le ministère de l’Intérieur a, dans un communiqué, «renouvelé sa mise en garde» contre de nouvelles manifestations et affirmé que «des mesures décisives seront prises pour y faire face, en conformité avec la loi».

9 heures. Un post de notre blogueur, un Cairote qui raconte la crise de l'intérieur: «Vous lisez ces quelques mots grâce à ma soeur qui vit à l'étranger et à qui j'ai pu les dicter par téléphone. Je vais faire court. Au Caire, nous sommes privés de SMS et d'Internet depuis 1h00 ce matin.» La suite ici.



Interview: La chercheuse Basma Kodmani pointe le verrouillage total du régime: «On est objectivement devant un processus révolutionnaire». A lire, ici.

Pendant la nuit. Au moins vingt membres des Frères musulmans, première force d'opposition en Egypte, ont été arrêtés, selon l'avocat de cette formation, Abdelmoneim Abdel Maqsoud. Les Frères musulmans, qui avaient au départ appuyé du bout des lèvres les manifestations ont annoncé leur participation aux protestations «de la colère» de vendredi.

Mohamed ElBaradei. L’ex-patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), devenu une figure de proue de l’opposition égyptienne est arrivé jeudi soir au Caire pour participer aux manifestations. «C’est un moment critique dans l’histoire de l’Egypte. Je suis venu ici pour participer avec le peuple égyptien» aux manifestations, a -t-il dit.

(Mohamed ElBaradei, à son arrivée au Caire, le 27 janvier/ AFP)

Et aussi: La contestation populaire gagne le Yémen.
Plus de 16.000 personnes ont manifesté hier pour réclamer le départ de l'inusable président Saleh. Article à lire ici.



11-01-28 - JeuneAfrique -- Les événements de la journée du 28 janvier

Les événements de la journée du 28 janvier

28/01/2011 à 12:10 Par Jeune Afrique

Mariam Solayman, membre d'un groupe d'activiste égyptien, manifeste au Caire. © Reuters

Durement réprimées, les manifestations contre le régime d'Hosni Moubarak se sont multipliées en Égypte cette semaine, faisant plusieurs morts. Ce vendredi, après la grande prière, le pays connaît son troisième jour de mobilisation générale. L'exemple de la révolution tunisienne est dans tous les esprits.

Les heures indiquées sont celles du Caire. (-1h pour connaître l'heure de Paris)

01h30 : Obama interpelle Moubarak. Le président américain Barack Obama demande à Hosni Moubarak de prendre des mesures « concrètes » en faveur de réformes politiques et d'arrêter la violence contre les manifestants. « Je veux appeler très clairement les autorités égyptiennes à s'abstenir d'utiliser la violence contre les manifestants pacifiques », a déclaré Obama, après s'être entretenu par téléphone avec Moubarak pendant 30 minutes. « Le peuple égyptien a des droits qui sont universels. Cela inclut le droit de se réunir pacifiquement, le droit à la liberté d'expression et à la possibilité de choisir son propre destin, cela relève des droits de l'homme ».

« Je lui ai dit qu'il avait pour responsabilité de donner un sens à ces mots [l'annonce de réformes démocratiques, la démission du gouvernement et la formation dès samedi d'un nouveau cabinet, NDLR]. Je lui ai dit de prendre des mesures concrètes pour tenir ses promesses », a ajouté Obama.

00h30 : Le gouvernement est limogé, des réformes annoncées. Le président égyptien Hosni Moubarak a indiqué dans la nuit de vendredi à samedi, dans une allocution télévisée, avoir limogé son gouvernement et annoncé la formation d'un nouveau cabinet dès samedi. Il a aussi annoncé de "nouvelles mesures" pour la démocratie. (AFP)

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22h50 : Au moins cinq personnes tuées dans les affrontements au Caire. Au moins cinq personnes ont été tuées et des centaines blessées dans des heurts entre manifestants et policiers au Caire, ont indiqué des sources médicales sous couvert de l'anonymat. Des blessés provenant du centre-ville, théâtre d'affrontements violents, continuaient d'affluer tard vendredi soir au service des urgences de cet hôpital.

Plus tôt en soirée, des manifestants avaient fait part d'un mort devant l'opéra du Caire. La victime aurait été écrasée par un camion de la police, ont indiqué ces sources. Il n'a pas été possible de confirmer si ce décès était inclus dans les cinq morts dont ont fait état les sources hospitalières.

Une personne a aussi été tuée vendredi à Suez lors des manifestations antigouvernementales. (AFP)

22h20 : Les États-Unis pourraient revoir leur aide à l'Égypte. Les États-Unis pourraient revoir l'aide, notamment militaire, qu'ils apportent à l'Égypte en fonction de la réponse des autorités du pays aux manifestations hostiles au régime du président Hosni Moubarak, a indiqué un responsable américain.

Par ailleurs, le chef d'état-major de l'armée égyptienne, Sami Anan, en déplacement à Washington pour des entretiens avec le Pentagone, a écourté son voyage pour rentrer ce soir en Égypte. L'aide américaine à son allié égyptien en matière de sécurité, la formation et la coopération militaire entre les deux pays, étaient au programme des discussions. (AFP)

22h00 : Le couvre-feu n'est plus étendu à tout le pays. L'agence de presse officielle égyptienne a annulé l'annonce de l'extension du couvre-feu à tout le pays. Il reste en vigueur dans les trois villes du Caire, d'Alexandrie et de Suez. (AFP)

20h30 : L'armée n'interviendrait pas contre les manifestants. Selon certains témoignages encore non vérifiés, des membres de l'armée se seraient retournés contre la police au Caire. Des affrontements auraient eu lieu. Appelée par le pouvoir à soutenir l'effort de la police contre les manifestants, l'armée égyptienne n'a semble-t-il pas encore choisi son camp. (Al-Jazira)

20h00 : Les opérateurs mobiles contraints de suspendre leurs services. Dans un communiqué, l’opérateur de télécommunications Vodafone a indiqué avoir été contraint, comme tous les autres opérateurs présents en Égypte, de suspendre son activité « dans certaines zones sélectionnées ». Depuis le début de la journée, les Égyptiens avaient déclaré avoir des difficultés à recevoir un signal sur leur téléphone mobile dans certaines régions. Et dans certaines villes, la réception est totalement coupée. (AFP)

20h00 : Barack Obama convoque une réunion d’urgence. Le président américain Barack Obama a convoqué son équipe dédiée à la sécurité nationale pour faire le point sur les manifestations en Égypte. (Associated Press)

19h50 : Un premier bilan fait état de 410 blessés au Caire. Selon un premier bilan de cette journée d’affrontements entre manifestants et policiers, 410 personnes auraient été blessées rien que dans la ville du Caire, selon des sources médicales sur place. Certains de ces blessés auraient été touchés par des tirs à balles réelles. (Reuters)

Un véhicule est en feu dans les rues du Caire, le 28 janvier.

© Al-Jazira

19h30 : Paris met en garde ses ressortissants en Égypte. Sur la page des conseils aux voyageurs français en Égypte, la diplomatie française a ajouté des recommandations supplémentaires vendredi. « Il est recommandé de limiter ses déplacements à ceux qui sont strictement nécessaires et à se tenir éloigné des attroupements », précise le ministère des Affaires étrangères sur son site internet. C'est pour le moment la seule réaction aux émeutes du gouvernement français, qui ne s'est pas officiellement exprimé par ailleurs.

19h20 : La chancelière allemande réagit depuis Davos. Angela Merkel, la chancelière allemande, s'est exprimée depuis le Forum économique qui se tient actuellement à Davos, en Suisse. Elle a appelé Hosni Moubarak à autoritser les rassemblements pacifiques. (AFP)

19h20 : Le ministère des Affaires étrangères pris d'assaut. Les manifestants ont pris d'assaut le ministère des Affaires étrangères du Caire en tentant de s'introduire dans le bâtiment. (Associated Press)

19h10 : Hillary Clinton appelle l'Égypte à laisser la population manifester. La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a déclaré lors d'une allocution télévisée vendredi soir depuis Washington que les autorités égyptiennes devaient « permettre aux Égyptiens de manifester pacifiquement ». Elle a estimé qu'il était impératif « d'engager des réformes immédiates » pour répondre aux « attentes très fortes de la société égyptienne. « Le gouvernement doit comprendre que la violence ne les fera pas disparaître », a-t-elle insisté.

18h45 : Le siège du PND au Caire incendié. Les locaux du parti au pouvoir (PND) ont été incendiés par les manifestants au Caire. Le bâtiment, qui donne sur le Nil, est pris par les flammes, selon des images retransmises en direct par la télévision d'État. Malgré le couvre-feu, la mobilisation se poursuit dans la capitale égyptienne. Aucune intervention des pompiers n'a eu lieu pour le moment. Le musée national du Caire se trouve juste à côté. (AFP)

Le siège du PND au Caire en flammes, le 28 janvier.

© Al-JAzira

18h40 : Les États-Unis sont très préoccupés. La présidence américaine s'est dite « très préoccupée » par les événements qui se déroulent en Égypte et a appelé le Caire à respecter les droits des Égyptiens et à rétablir l'accès à internet et aux réseaux sociaux. (AFP)

18h30 : Les blindés entrent dans Suez. Des véhicules blindés sont arrivés dans les rues de la ville de Suez. Des dizaines de manifestants sont montés sur les chars, les soldats ont tenté de les repousser. (Reuters)

 

Les manifestants font face à la police sur un pont au Caire.

© Vidéo amateur mise en ligne sur YouTube par Storyful le 28 janvier 2011.

 

18h00 : Le ministère britannique des Affaires étrangères réagit. William Hague, ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, a appelé les autorités égyptiennes à « comprendre les attentes des Égyptiens et à travailler avec eux à y répondre, en engageant les réformes nécessaires ». (BBC)

18h05 : Le président s'apprête à faire une déclaration. Le président Hosni Moubarak, resté muet depuis le début de la contestation en Égypte, devrait s'adresser à la Nation très prochainement. (Al-Jazira)

18h05 : Les États-Unis inquiets. Les événements qui se déroulent en Égypte sont « profondément inquiétants », a jugé sur son fil Twitter Philip Crowley, le porte-parole de la diplomatie américaine, en appelant à « respecter les droits fondamentaux, éviter la violence, et permettre les communications ». « Le gouvernement égyptien doit considérer la population comme un partenaire et non comme une menace », a-t-il encore écrit. (AFP)

En effet, le réseau internet est inaccessible depuis ce matin, et les réseaux sociaux avaient déjà été entravés en début de semaine.

18h00 : L'armée appelée en renfort. Le couvre-feu a officiellement débuté. Selon les médias égyptiens officiels, le pouvoir a demandé à l'armée de prêter main-forte à la police pour circonscrire les émeutes. Jusqu'à présent, l'armée est restée en retrait des manifestations. (Al-Jazira)

17h50 : Les journalistes étrangers pris à partie. La police égyptienne s'en est pris ce vendredi à plusieurs journalistes étrangers. Quatre journalistes français ont été brièvement arrêtés en début d'après-midi. Après une heure d'interrogatoire, « notamment pour récupérer leur matériel. Ils n'ont pas été conduits dans un commissariat », a déclaré le rédacteur en chef du  Figaro, Philippe Gelie, dont l'un des collabiorateurs figurait parmi les quatre journalistes.

Par ailleurs, un journaliste de la BBC a été pris à partie par les forces de l'ordre. « Ils visaient les journalistes de manière délibérée », a témoigné le reporter de la BBC Assad Sawey sur les ondes de son média. « Ils ont pris ma caméra et quand ils m'ont arrêté ils ont commencé à me frapper avec des matraques métalliques »,«  Ils ont utilisé des matraques électriques", a-t-il ajouté. Assad Sawey a indiqué que plusieurs journalistes étrangers couvrant la même manifestation dans le centre du Caire avaient été arrêtés. « Ils ont été chargés dans des camions et emmenés quelque part », a-t-il dit sans pouvoir donner d'autres précisions. (AFP)

Un photographe de l'AFP a pour sa part été aspergé par un canon à eau, puis fermement agrippé par un policier qui lui a confisqué la carte mémoire de son appareil photo. Par ailleurs, la police est entrée dans les bureaux d'Al-Jazira au Caire, qui continue cependat d'émettre en direct.

17h30 : Une trêve pour la prière du soir. Les affrontements entre policiers et manifestants se sont interrompus momentanément, le temps de la prière du soir.

Des contestaires s'agenouillent pour prier dans une rue du Caire, suspendant leur manifestation, le 28 janvier.

© Images Al-Jazira

17h30 : Couvre-feu décrété à partir de 18h. Les autorités égyptiennes viennent de décréter un couvre-feu à partir de 18h et jusqu'à 07h du matin, heure locale, jusqu'à nouvel ordre, selon un décret du président Hosni Moubarak annoncé à la télévision nationale. Le couvre-feu concerne les villes du Caire, d'Alexandrie et de Suez, les principaux lieux de la contestation. (Al-Jazira)

17h25 : Les forces de l'ordre sortent l'artillerie lourde. Selon la chaîne Al-Jazira, les forces de l'ordre ont positionné des véhicules blindés dans le centre-ville du Caire, pour faire face aux manifestants. (Al-Jazira)

17h20 : Incendie au siège du gouvernorat à Alexandrie. Des manifestants ont incendié le siège du gouvernorat d'Alexandrie, dans le centre de la deuxième ville d'Égypte. Des colonnes de fumée s'élevaient du bâtiment en flammes après des accrochages entre policiers et manifestants, alors que plusieurs manifestants ont forcé l'entrée de l'enceinte d'un commissariat d'un autre quartier du centre-ville. (AFP)

Des colonnes de fumée s'élevaient du bâtiment en flammes après des accrochages entre policiers et manifestants, alors que plusieurs manifestants ont forcé l'entrée de l'enceinte d'un commissariat d'un autre quartier du centre-ville.

17h15 : Les manifestants appellent l'armée à les rejoindre. Au Caire, les protestataires ont réclamé le soutien de l'armée. « Où est l'armée ? Venez et voyez ce que nous fait la police. Nous voulons l'armée, nous voulons l'armée [à nos côtés, NDLR] », ont-ils scandé. (Reuters)

16h45 : Mort d'un contestataire à Suez. Un manifestant a été tué dans la ville de Suez, à l'est du Caire, lors d'accrochages avec la police. Ce décès porte à huit le nombre de décès au cours des quatre jours de manifestations en Égypte. Hamada Labib el-Sayed, un chauffeur de 30 ans, a été tué d'une balle dans la tête alors que la police tentait de disperser plusieurs milliers de manifestants qui tentaient de prendre d'assaut le commissariat du quartier d'Arbayine à Suez. Les manifestants ont incendié huit voitures de police et mis le feu au poste de police. En raison de l'incendie, les policiers ont fui le bâtiment où les manifestants ont pénétré, s'emparant des armes qui s'y trouvaient, selon les témoins. (AFP)

16h30 : De violents heurts entre police et manifestants, le siège du PND incendié. À Damiette, dans le delta du Nil, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté à travers la province, certains mettant le feu au siège du Parti national démocrate, selon des témoins. Les forces de sécurité ont tenté de disperser la foule à l'aide de lacrymogènes et de balles caoutchoutées et plusieurs personnes ont été blessées et évacuées vers des hôpitaux.

À Mansoura, également dans la région du delta, des dizaines de milliers de personnes ont aussi manifesté à l'issue de la prière dans la mosquée Al-Salam, dans le centre de la ville, selon des activistes. Les forces de sécurité ont là aussi tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui criait « le peuple veut la chute du régime » et protestait devant le siège du PND. Plusieurs affiches du parti ont été arrachés par les manifestants, qui suspendaient des drapeaux égyptiens. (AFP)

16h30 : Mohamed el-Baradei se joint aux manifestants. Mohamed el-Baradei a été autorisé à quitter la mosquée de Guiza, au Caire, où il s'était réfugié, et a rejoint une marche pacifique de protestataires. (BBC)

15h50 : Les quatre journalsites français libérés. Les quatre journalistes français du Figaro, de Sipa, du Journal du Dimanche et de Paris Match, arrêtés un peu plus tôt dans la journée, ont été libérés par les forces de l'ordre. (AFP)

La police tente de disperser les manifestants avec des pompes à eau, au Caire le 28 janvier.

© AFP

15h40 : Des réformes pour éviter la révolution. Le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée, également membre du Parti national démocrate (PND) au pouvoir, a appelé le président Hosni Moubarak à « des réformes sans précédent » pour éviter une « révolution ». « Nulle part au monde la sécurité n'est capable de mettre fin à la révolution », a dit Mostapha al-Fekki, dans des déclarations à la chaîne Al-Jazira.« L'option sécuritaire seule n'est pas suffisante et le président est le seul à même de faire cesser ces évènements », a-t-il ajouté. (AFP)

14h55 : La mobilisation touche l'ensemble du Caire. Après la grande prière du vendredi, les manifestations contre le régime de Hosni Moubarak s'étendent à tous les quartiers du Caire. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue, scandant « le peuple veut la chute du régime » , alors que la police semblait totalement débordée et tentait de disperser les foules à l'aide de gaz lacrymogènes et de canons à eau. (AFP)

14h30 : Les imams appellent au changement dans leurs prêches. À Mansoura, dans le delta du Nil, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à l'issue de la prière dans la mosquée Al-Salam, dans le centre de la ville. Certains imams de la ville ont appelé dans leurs prêches à « sortir dans la rue et à demander le changement ». (AFP)

Les forces de sécurité, dont le nombre dépassait celui des manifestants, ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui criait également "le peuple veut la chute du régime". Plusieurs affiches du Parti national démocrate (PND) au pouvoir ont été arrachés par les manifestants, qui suspendaient des drapeaux égyptiens.

13h50 : Arrestation de journalistes français. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Bernard Valero a indiqué lors d'un point de presse que quatre journalistes français ont été arrêtés vendredi matin au Caire. La ministre française des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie « a demandé à notre ambassade de s'informer sur la situation de nos compatriotes, d'entrer en contact immédiatement avec les autorités égyptiennes, et si cette information était vérifiée, de demander leur libération immédiate », a-t-il ajouté. (AFP)

Mohamed el-Baradei à son arrivée à l'aéroport du Caire, le 27 janvier.

© AFP

13h30 : Mohamed el-Baradei empêché de circuler librement selon Al-Jazira. La chaîne de télévision qatarie a indiqué que l'opposant Mohamed el-Baradei avait été empêché par la police du Caire de rejoindre un groupe de manifestants au sortir de la prière dans un mosquée de la ville.

13h10 : Dispersion des manifestants à Alexandrie. Des milliers de manifestants ont commencé à se rassembler dans le centre d'Alexandrie, la deuxième ville d'Égypte, peu après la grande prière du vendredi. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles caoutchoutées pour disperser la foule (entre 4 et 5 000 personnes) qui s'était réunie dans une mosquée proche de la gare routière de Raml. Les protestataires ont répondu à la police par des jets de pierres. (AFP)

13h00 : Mohamed el-Baradei assiste à la prière du vendredi. Des accrochages ont éclaté vendredi 28 janvier entre la police et des manifestants devant une mosquée du centre du Caire où l'opposant Mohamed el-Baradei avait participé à la prière hebdomadaire qui a rassemblé 2 000 personnes. La police a tiré en l'air des balles caoutchoutées et fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser cette foule sur la place de Guiza, au début d'une quatrième journée de manifestations contre le régime prévues à travers l'Égypte. Les fidèles scandaient « À bas Hosni Moubarak » dès la fin de la prière, au milieu d'un lourd dispositif de sécurité. (AFP)

11-01-28 - Le Monde diplomatique -- De la Tunisie à l'Egypte, un air de liberté, par Alain Gresh

De la Tunisie à l’Egypte, un air de liberté

par Alain Gresh, vendredi 28 janvier 2011

La tension est à son comble en Egypte, où le président Hosni Moubarak a décrété vendredi soir le couvre-feu. Le président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée, membre du Parti national démocrate (PND) au pouvoir, a appelé le président Moubarak à « des réformes sans précédent » pour éviter une « révolution ». M. Mostapha Al-Fekki, dans des déclarations faites à la chaîne Al-Jazira, le 28 janvier, a ajouté : « L’option sécuritaire seule n’est pas suffisante et le président est le seul à même de faire cesser ces événements. » Des informations font état de fraternisation entre des soldats et des manifestants. Ces premières fissures annoncent-elle des craquements plus importants ? Que fera l’armée, le pilier du pouvoir ?

Il est impossible de répondre alors que ce 28 janvier, pour le quatrième jour consécutif, des dizaines de milliers d’Egyptiens ont manifesté au Caire, à Alexandrie, à Suez et dans les grandes villes du pays. Ils ont affronté partout la police et le pouvoir a pris des mesures exceptionnelles pour couper ce pays de 80 millions d’habitants du reste du monde – la coupure d’Internet est « une première mondiale », titrait une dépêche de l’Agence France Presse (AFP). Pourtant, les images transmises par téléphone portable ou par les chaînes satellitaires empêchent la mise en quarantaine du pays.

Au même moment, en Jordanie et au Yémen, des milliers de personnes descendaient dans la rue et appelaient à suivre l’exemple tunisien. Dans chaque cas, le contexte est particulier : tensions entre le Nord et le Sud au Yémen ; frictions entre Jordaniens « de souche » et Palestiniens ; question copte en Egypte, etc. Mais, dans le même temps, l’explosion est née de la même accumulation de problèmes, de frustrations, d’aspirations communes à l’ensemble de la région.

D’abord, le maintien de régimes autoritaires qui ne rendent jamais de comptes à leurs citoyens. S’il existe (ou plutôt existait) une « exception arabe », c’était bien celle-ci : ces régimes ont connu une longévité sans précédent, et même la grande vague de démocratisation qui a emporté l’Europe de l’Est, l’Afrique, l’Amérique latine s’est brisée sur le mur des dictatures proche-orientales et maghrébines : M. Moubarak est président depuis 1982, M. Ali Abdallah Saleh dirige le Yémen depuis 1978 et, à Amman, Abdallah II a succédé en 1999 à son père, qui lui-même avait accédé au pouvoir en 1952. Pour ne pas parler de la Syrie, où Bachar Al-Assad a remplacé son père qui avait pris le pouvoir en 1970, ou du Maroc où le roi Mohammed VI a remplacé son père en 1999, celui-ci ayant régné à partir de 1961, de la Libye où Kadhafi sévit depuis 1969 et prépare son fils à lui succéder. Quant à M. Ben Ali, il présidait sans partage depuis 1987.

De plus, dans des conditions différentes selon chaque pays, les droits individuels, politiques et d’expression du citoyen sont bafoués. Les moukhabarat, la police secrète, affirment leur toute-puissance et il n’est pas rare, en Egypte et ailleurs, que des personnes arrêtées soient maltraitées, torturées, tuées. La publication par WikiLeaks des télégrammes venus de l’ambassade des Etats-Unis au Caire confirment ce que tout le monde savait (y compris M. Nicolas Sarkozy) — mais qui n’empêchait pas les uns et les autres de saluer cet allié fidèle de l’Occident, tout en dénonçant vigoureusement des comportements similaires en Iran (« Egypte-Iran, deux poids, deux mesures », Nouvelles d’Orient, 27 novembre 2010). Cet arbitraire total, qui se manifeste aussi dans la vie quotidienne et qui met les citoyens à la merci des forces de l’ordre, alimente une révolte exprimant partout une soif de dignité.

Tous ces régimes ont accaparé non seulement le pouvoir politique, mais se sont imposés dans le domaine économique, agissant souvent en vrais prédateurs des richesses nationales, comme en Tunisie. L’Etat né des indépendances, qui avait souvent assuré à ses citoyens un minimum de protection, une certaine couverture sociale, un accès à l’enseignement, s’est délité sous les coups de boutoir de la corruption et de la mondialisation. Même l’accès à l’université, qui, naguère en Egypte, ouvrait l’accès au fonctionnariat, n’offre plus de possibilités pour une jeunesse de plus en plus frustrée qui voit se pavaner les « nouveaux riches ».

Dans les années 1970, le boom pétrolier avait offert une porte de sortie à beaucoup, qui émigrèrent dans le Golfe ; cette région n’est plus capable d’absorber les flux grandissants de chômeurs. Les chiffres de croissance affichés par ces champions du libéralisme économique — l’Egypte, la Tunisie ou la Jordanie faisaient souvent l’objet de rapports élogieux des organisations financières internationales — masquaient mal la pauvreté grandissante. Depuis plusieurs années, des mouvements sociaux s’étaient affirmés en Egypte – grèves ouvrières, luttes paysannes, manifestations dans les quartiers périphériques des grandes villes, etc. – comme en Tunisie (Gafsa), en Jordanie ou au Yémen. Mais jamais encore ne s’était exprimée ouvertement et massivement la volonté de changement politique. L’exemple tunisien a fait sauter un verrou.

On peut noter aussi que la lutte contre Israël, qui offrait souvent aux régimes du Proche-Orient un argument pour maintenir leur emprise – au nom de l’unité contre l’ennemi sioniste –, ne semble plus suffire. L’Egypte et la Jordanie ont signé des accords de paix avec Israël, et l’ensemble du monde arabe semble bien incapable de réagir au lent écrasement des Palestiniens. Que l’on ne s’y trompe pas : un éditorialiste américain, Robert Kaplan, faisait remarquer dans The New York Times (24 janvier) que « ce n’étaient pas les démocrates mais les autocrates comme Sadate ou le roi Hussein qui faisaient la paix avec Israël. Un autocrate solidement en place peut faire des concessions plus facilement qu’un dirigeant faible et élu. (…) » Et, dans un appel aux dirigeants américains à soutenir les « autocrates » arabes, il s’interrogeait : « Voulons-nous réellement que des dirigeants éclairés comme le roi Abdallah de Jordanie voient leur pouvoir miné par d’importantes manifestations de rue ? »

Et maintenant ? Tout pronostic sur l’Egypte est hasardeux, et personne ne peut prévoir la suite des événements. Que feront les Frères Musulmans, très réticents à entrer dans une confrontation avec le pouvoir et qui ont finalement décidé de se rallier au mouvement ? Mohammed El-Baradeï, l’ancien secrétaire général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sera-t-il capable de fédérer les oppositions ? Quoi qu’il en soit, la révolution tunisienne a ouvert une porte et fait souffler, comme le chantait Jean Ferrat, « un air de liberté au-delà des frontières, aux peuples étrangers qui donnait le vertige »…

11-01-28 - CBS -- Egyptian Army Secures National Museum Site

Jan. 28, 2011

Egyptian Army Secures National Museum Site

Museum Containing Relics Situated Next to Ruling Party Headquarters Where Fighting Is Taking Place; Antiquities Safe for Now

(CBS/AP)  CAIRO - Heated clashes between protesters and the military continued Friday in Egypt, but the historic treasures in Cairo's Egyptian Museum are safe for now, after army units secured the site, Reuters reports.

Demonstrations against President Hosni Mubarak's 30-year reign have raged since Tuesday in Cairo, Suez and Alexandria, but the military only became directly involved Friday.

The ruling party headquarters in Cairo was up in flames apparently set by enraged protesters demanding Mubarak's ouster; the museum is situated directly next to the party headquarters, raising concerns that the fire and looting might threaten the home of so many pharaonic antiquities.

"The museum contains a huge quantity of ancient antiquities, including the contents of the tomb of Tutankhamun that was discovered by Howard Carter in 1922. The gold death mask is one of the most spectacular pieces," Reuters reports.

The sustained and intensifying demonstrations raised serious questions about whether Mubarak can keep his grip on power.

In the strongest sign yet that the violent suppression of the largest anti-government protests in decades is costing Egypt the support of its key ally in Washington, the U.S. demanded an end to the crackdown and an administration official said
America will review its stand on providing aid to Egypt based on unfolding events.

In one of many astonishing scenes Friday, thousands of anti-government protesters wielding rocks, glass and sticks chased hundreds of riot police away from the main square in downtown Cairo and several of the policemen stripped off their uniforms and badges and joined the demonstrators.

At least one protestor was killed Friday, bringing the death toll of police and protestors to eight since clashes began throughout the country on Tuesday. There are some reports of additional police and protestors having been killed Friday as well.

Internet and cell phones were blocked throughout the country early in the morning, reports eyewitness Alex Ortiz. As a result, word of mouth has brought people of all ages and walks of life into the streets to protest Mubarak's rule.

Data services were disrupted across Egypt as authorities used extreme measures to try and hamper the protesters from organizing the type of mass rallies that have been seen all week - an unprecedented outpouring of public anger against President Hosni Mubarak, who has led the nation for more than 30 years.

CNET.com reports the Internet-monitoring firm Renesys observed "the virtually simultaneous withdrawal of all routes to Egyptian networks in the Internet's global routing table."

Egypt's Internet Goes Dark During Political Unrest

Egyptians outside the country were posting updates on Twitter after getting information in voice calls from people inside the country. Many urged their friends to keep up the flow of information over the phones.

Real-Time Updates on Twitter: #Egypt

The anger behind this uprising is about many things: abuse, corruption and freedom of expression, but above all, it's about unemployment and the price of food, which has skyrocketed in a country where almost half the population lives on less than $2 a day, CBS News correspondent Elizabeth Palmer
reports from Cairo.

Obama on Egypt: "Violence Is Not the Answer"
Egypt Turmoil Creates U.S. Diplomatic Problem

There were also clashes in several other major Egyptian cities, including the Mediterranean port city of Alexandria, Minya, Suez and Assiut south of Cairo, and al-Arish in the Sinai Peninsula.


11-01-28 - Al Jazeera Blogs -- Live blog 28_1 - Egypt protests

Live blog 28/1 - Egypt protests

From our headquarters in Doha, we'll keep you updated on Egypt's anti-government protests, with reporting from Al Jazeera staff in Cairo, Alexandria, and Suez. Thousands of Egyptians have taken to the streets throughout the country and continue to defy a government curfew, despite the presence of army personnel.

Last modified: 28 Jan 2011 13:07

From our headquarters in Doha, we keep you updated on all things Egypt, with reporting from Al Jazeera staff in Cairo, Alexandria, and Suez.  Live Blog: Jan28 - Jan29 - Jan30 - Jan31 - Feb1 - Feb2 - Feb3

The Battle for Egypt - AJE Live Stream - Timeline - Photo Gallery - AJE Tweets - AJE Audio Blogs 

(All times are local in Egypt, GMT+2)

6:48 am Japan upgraded its security warning for Egypt on Saturday, advising travellers to Egypt to postpone journeys.

6:38 am Internet and mobile phone networks are still down in Egypt.

6:30 am The headquarters of the ruling National Democratic Party in Cairo are still on fire.

6:04 am Al Jazeera's Jane Dutton, reporting from Cairo, says the National Museum in the capital has not been damaged by the fire that destroyed the neighboring office of the National Democratic Party last night.  

5:29 am Associated Press news agency is reporting that China has blocked the word "Egypt" from the country's wildly popular Twitter-like service, while coverage of the political turmoil has been tightly restricted in state media.

5:13 am The Egyptian army secured Cairo's famed antiquities museum early on Saturday, protecting thousands of priceless artifacts, including the gold mask of King Tutankhamun, from looters.

4:17am Al Jazeera's Amyman Mohyeldin says the streets of Cairo are "still abuzz" but peaceful. The curfew, which thousands have defied since it came into effect at 6pm yesterday, is in place until 7am.

3:25am: PJ Crowley, the US state department spokesman, wrote this on Twitter a short while ago:  As President #Obama said, ideas in #Egypt cannot be suppressed. The people want change and the government must respond to that aspiration.

3:06am: A senior Muslim Brotherhood official tells Al Jazeera that Mubarak must resign immediately and that it's time for the army to intervene and "save the country".

3:00am Mubarak's decisioon to sack the government does not seem to be enough to appease protesters. "The problem is he is a corrupt president and had a corrupt government and if he brings a new government is will also be corrupt since the system is all corrupt", a man in Cairo tells Reuters. "It was never the government, by God, it is you that has to go, it is enough what you have done to the people," says another protester.

2:17am Reuters reports that protesters stream back into Cairo's central Tahrir square in their hundreds, despite a heavy military presence. The news agency says a small fire has been set at the Mogama building, housing several government offices in the square.

2:07am US President Barack Obama says: "I want to be very clear in calling upon the Egyptian authorities to refrain from any violence against peaceful protesters ... The people of Egypt have rights that are universal. That includes the right to peaceful assembly and association. The right to free speech and the ability to determine their own destiny. These are human rights."

1:38 am - Obama just spoke briefly and took no questions. He said that the first priority in Egypt was preventing violence and called for restraint on both sides. He said that Mubarak pledged greater democracy for Egyptians, but that he needed to "give meaning" to those words. He also said he spoke to Mubarak by phone and told him this directly.

1:13 am - A senior Muslim Brotherhood leader speaking to Al Jazeera Arabic, our sister station, has said that Mubarak has to step down and the military should intervene.

12:41 am - Egyptian diplomats at the United Nations in New York City, where it's 5:40 pm, have not commented about events in their country to Al Jazeera.

12:27 am - Mubarak announces he is dismissing the government.

12:24 am - This does not sound like a speech in which Mubarak plans on making major concessions, let alone stand down.  

12:21 am - Mubarak: I also similarly adhere to defending Egypt's stability and not to steer it into any threats that jeopardize public order ... My fellow these citizens, these demonstrations came to express lawful aspirations for more democracy.

12:17 am - President Hosni Mubarak is speaking on television right now. He says police took the initiative to defend protesters at the beginning, respecting their right to make peaceful demonstrations. But then, he says, they put the daily lives of Egyptians at risk. 

12:07 am - We're seeing a lot of rumors right now. Some reports have indicated that Egyptian government officials and top business have been taking private planes out of the country, but the Cairo airport has denied this. We've even seen rumors about President Mubarak's whereabouts, that he is in the Sinai Peninsula resort of Sharm el-Sheikh, or possibly that he has left the country. In the absence of a statement from Mubarak himself, nobody knows.

11:43 pm - Latest casualty numbers from Egypt: 1,030 injured countrywide. There  reportedly have been 11 civilians killed in Suez and 170 injured. No deaths reported in Cairo yet.

11:23 pm - Egyptian state television says that an important announcement will be made soon.

10:57 pm -  We're definitely seeing the army presence on the streets of Cairo now. Right outside the Al Jazeera bureau in the center of the capital, a line of tanks and armored personnel carriers is parked, with a crowd of civilians standing around watching.

10:41 pm - Flashback to December: The Wall Street Journal's Charles Levinson handicapped a potential successor to President Hosni Mubarak: Ahmed Shafiq, the minister of civil aviation and the former commander of Egypt's air force.

"Shafiq has a good reputation. He's tough, honest, and low-key," a senior official in Egypt's ruling party told the newspaper. "His name is definitely out there."

10:31 pm - With major Egyptian cities in disarray and the military responding in force, the world's attention now turns to Field Marshal Mohamed Hussein Tantawi Soliman, the minister of defense and commander of Egypt's armed forces. He hasn't been heard from and, as with Mubarak, we haven't heard of his whereabouts.

Lieutenant General Sami Enan, the military's chief of staff, was in Washington DC for high-level talks, but he is reportedly returning to Egypt now.

10:14 pm - Robert Gibbs, the spokesman for US President Barack Obama, says that the situation in Egypt "will be solved by the Egyptian people."

10:10 pm - Gibbs says Obama has not spoken to Egyptian President Hosni Mubarak. He describes events in Egypt as "fluid and dynamic." Obama has heard from his national security advisor and US Ambassador to Egypt Margaret Scobey.

9:51 pm - Nicholas Veliotes, who served as US ambassador to Egypt in the mid-1980s during the first years of President Hosni Mubarak, tells Al Jazeera that Mubarak's government has committed missteps.

"Unfortunately events, including terrorist events, led to an over-eager government reaction and then ... the emergency law has been administered in the last [30] years in a way that bottled up all the frustrations and helped create a sense of hopelessness, and here we are," he said.

9:43 pm - Egypt's unrest is an international affair, and activists inside the country have asked sympathizers elsewhere to protest in solidarity. We saw one protest here in Qatar today - a rare event in this country - and we've received video of a demonstration outside the Egyptian embassy in Dublin:

9:40 pm - His name hasn't been mentioned much today, but opposition figure Mohamed ElBaradei likely remains under some kind of house arrest in Cairo. Al Jazeera spoke with a member of his National Association for Change earlier; she said that organisers were unable to communicate with ElBaradei. He was reportedly sprayed with water - perhaps from a police water cannon - earlier in the day and had been blockaded by police inside the mosque where he observed midday prayers.

9:36 pm - Some European airlines have altered their schedules or cancelled flights to Egypt, due to a curfew that has been imposed countrywide, Reuters reports. British Airways has altered its schedule so that all flights arrive and depart from Cairo in daylight, and Lufthansa has cancelled one flight that was due to leave Cairo for Frankfurt at 4:50 am.

9:20 pm - We've heard from foreign ministers in Europe and US Secretary of State Hillary Clinton, who ratcheted up America's rhetoric on Egypt, but the two people we haven't heard from are the most important: President Hosni Mubarak and President Barack Obama.

9:14 pm - Our footage of Egyptian military personnel, possibly the presidential guard, driving troop carriers through the streets of Cairo:

9:09 pm - The Daily News, one of Egypt's top independent English-language newspapers, has its wrap-up piece posted. I will take some important bits and pieces out soon. 

8:51 pm - Atlantic magazine's Alexis Madrigal has posted what he says is a copy of a manual passed amongst activists to prepare their fellow protesters for Friday's demonstrations. It includes information on how to assemble a crowd strategically, how to combat armored police, and what kind of slogans to shout.

8:44 pm - Time magazine's Karl Vick pulls in the first reaction from Israel that's not a "no comment." A minister in Prime Minister Binyamin Netanyahu's government tells Vick that Israel believes Egypt's security forces will be able to suppress the protesters. "We believe that Egypt is going to overcome the current wave of demonstrations, but we have to look to the future," he said. While it would be better if Egypt were a democracy, since "democracies do not initiate wars," the minister said, "I'm not sure the time is right for the Arab region to go through the democratic process."

8:37 pm - We've seen reports from Al Arabiya television that protesters stormed Egyptian state TV, whose offices are located near our own bureau in Cairo, but they're unconfirmed and the station is still broadcasting. At the same time, we've been told that the armored personnel carriers seen driving through the streets of Cairo were en route to the state TV offices.  

8:31 pm - Our first images of military personnel and vehicles on the streets of Cairo are beginning to roll in:

8:19 pm - You can view a selection of high-quality photographs of the recent protests in Egypt here; please note, some are bloody and show injured protesters. 

8:15 pm - A quick economy angle on the social and political unrest in Egypt, from Reuters:

Brent oil surged toward $100 a barrel on Friday and U.S. crude jumped more that 4 percent in heavy trade as unrest in Egypt rattled markets ... "It's knocking on $100 a barrel. Whenever you have violence in the Middle East, you have (traders) buying on risk. It will come off as quickly as it got there," said analyst Andrey Kryuchenkov at VTB Capital in London.

 8:02 pm - We've got more footage to show you from earlier tonight, and we're working on continually uploading selections from our special coverage. Here, you can see protesters tonight in Cairo defying a curfew and attacking armored trucks - a widely recognized symbol of Egypt's repressive security apparatus:

 

7:46 pm - Internet in Egypt, as far as we can tell, has now been disabled for a full 24 hours. Arbor Networks, which has been monitoring traffic in and out of the country over 80 service providers, has released an updated graphic:

7:40 pm - Egyptian state television has announced that the curfew, which was originally applied to select cities such as Cairo, Alexandria and Suez - is now applied to the entire country. The images from state TV cameras and our cameras in Cairo - which are no more than a few hundred feet apart - tell different stories:

7:31 pm - Here's some footage from earlier today, when our team in Cairo was informed that state security personnel was in the building housing our bureau:

7:27 pm - Imad Hamdi, a member of the Muslim Brotherhood in Beni Suef around 100 kilometers south of Cairo, tells us that demonstrations began in his town immediately after midday prayers today. 

"What was most remarkable and noticeable is these people were not moved by a political party or political society," he says.

According to Hamdi, a crowd of around 50,000 people gathered to demonstrate, marching toward the headquarters of the ruling National Democratic Party (NDP) and demanding the dissolution of the current parliament. Egypt held legislative elections in two rounds in late November and early December; they were roundly criticized as being fatally flawed because of rampant corruption and intimidation and resulted in an overwhelming victory for the NDP.  

7:19 pm - US Senator John Kerry, who chairs the senate's Foreign Relations Committee, has also issued a statement:

I call on the Egyptian government and security forces to exercise restraint in dealing with protesters and to respect the human rights of its citizens to seek greater participation in their own government. The Egyptian government also should immediately restore communications and access to social networking sites. I hope the people of Egypt will continue to remember the lessons and legacy of peaceful protesters from Gandhi to Dr. King and to exercise their right to be heard in that tradition, which will rally peaceful people everywhere in solidarity. 

We know that repression will not remedy the problems that leave people in Egypt and across the Middle East feeling hopeless and frustrated. In the final analysis, it is not with rubber bullets and water cannons that order will be restored.

The time has come for governments in the region to urgently improve governance and transparency, open the field to true opposition and new political identities, create real avenues for listening to and considering the wants and needs of their citizens, and demonstrate to younger generations that they will have better opportunities tomorrow than they do today. In the case of Egypt, President Mubarak has the opportunity to quell the unrest by guaranteeing that a free and open democratic process will be in place when the time comes to choose the country’s next leader later this year. 

7:15 pm - The military has now arrived in Alexandria, though Rawya Rageh reports that they aren't confronting the protesters there with violence. In fact, she says, they are giving them the thumbs up. 

The situation is different in Suez, where Jamal Elshayyal says police are still clashing with protesters.

7:13 pm - Clinton says the United States is "deeply concerned" by the government's use of violence against protesters and "must do everything in its power" to restrain security forces. She also calls on protesters to refrain from violence.

Professor Ibrahim Arafat of Qatar University, in the studio with us, says Clinton's statement was "mild." But Fawaz Gerges, a professor of Middle Eastern politics and international relations at the London School of Economics, says it's the strongest statement yet from the United States. 

7:11 pm - US Secretary of State Hillary Clinton, speaking in Washington DC, says the Egyptian government must "reverse the unprecedented steps it has taken to cut off communication" from within the country and that the United States "strongly believes that the Egyptian government needs to engage immediately with the Egyptian people in implementing needed economic, political and social reforms."

6:51 pm - Professor Fawaz Gerges, speaking to Al Jazeera, mentions the uprising in Tunisia, which of course is on everyone's mind. Protesters explicitly linked their "day of anger" on Tuesday with the unrest there, which unseated longtime president Zine El Abidine Ben Ali. Gerges says that the military played a key role in Tunisia, essentially helping to convince Ben Ali he should leave. We need to watch what the military establishment does in Egypt, and remember that Mubarak is a military man himself. 

6:48 pm - Fire still raging at the compound in Cairo that houses the ruling National Democratic Party. No indication that any fire engines are responding yet. And Ayman Mohyeldin reminds us that Egypt's famous national museum - the home of priceless artifacts dating back to the Pharaonic era country - sits nearby.

From the window of our bureau, his mic continues to pick up the sound of gunfire and explosions on the streets outside.

6:42 pm - Jamal Elshayyal, in Suez, reminds us that five tanks and several armored vehicles carrying military personnel rolled into the city earlier today after violent protests erupted yet again. One protester has died there today; three died over the previous three days of protests. Serious unrest in Suez might be particularly unsettling to the Egyptian government, since the city rests at the critical juncture where the Suez Canal connects to the Red Sea. 

6:40 pm - Police cars have been set on fire in Alexandria, where Al Jazeera's Rawya Rageh says she has witnessed "heartbreaking" scenes of ordinary citizens struggling mightily to return home and avoid running afoul of the security forces while curfew is in effect. They are trying to pile into microbuses and pick-up trucks. 

6:38 pm - It's getting harder and harder to get good pictures out of Cairo - darkness has set in, and smoke from tear gas and fires is clouding the already sooty air of Egypt's vast metropolis.

6:32 pm - Amin Iskander, a founder of the Kifaya protest and opposition movement, speaks to Al Jazeera through translation. The ruling National Democratic Party "wreaked havoc and corruption" on the Egyptian people and had an "iron and firm grip" imposing the state's emergency national security laws for thirty years.

President Hosni Mubarak, in power since the assassination of his predecessor Anwar Sadat in 1981, must promise not to run for another term in presidential elections this year, Iskander says.

6:27 pm - While we watch the stunning images from Cairo - protesters setting fire to the ruling party headquarters, overturning armored police trucks - remember that events in Suez have been as violent, if not worse. Al Jazeera's Jamal Elshayyal has been there all along:

6:21 pm - Al Jazeera's Ayman Mohyeldin, in Cairo, says he can smell smoke from a fire wafting into the bureau. The fire is reportedly occurring at the headquarters of the ruling National Democratic Party. The senior leadership of the party, including president Hosni Mubarak's son, Gamal, was just at the building yesterday for a party gathering. We've been talking a lot about how these protests are "unprecedented," but this is something that has never happened before.

6:18 pm - Al Jazeera's Jamal Elshayyal, reporting from Suez, says he has witnessed five "army tanks" enter the area.

6:10 pm - Egyptian state television reports that president Mubarak has ordered the military to reinforce state security during the curfew tonight. But we still have not heard from Mubarak himself.

6:03 pm - Protesters have begun heading to 6th of October bridge in Cairo, defying a government curfew that went into effect three minutes ago.

5:55 pm - Mubarak has been completely silent since protests began four days ago. Still no word on the police in our building in Cairo.

5:50 pm - Al Jazeera's Ayman Mohyeldin is watching protesters gathered on the street outside our bureau, chanting that they want to live in "dignity and peace." Meanwhile, we hear police are approaching the front door of our office.

5:36 pm - No update on what security forces are doing in the building housing our bureau, but Al Jazeera's Ayman Mohyeldin keeps broadcasting. On the streets, as if on cue, Cairenes are gathering on once-busy thoroughfares for evening prayers.

5:31 pm - Egyptian state security forces have entered the building on Cairo's Gelaa Street where our bureau is located.

5:29 pm - The Egyptian government has announced a curfew set to begin at 6 pm, in half an hour. Al Jazeera's Ayman Mohyeldin, reporting from Cairo, says thousands of protesters remain on the streets. 

5:23 pm - Al Jazeera's cameras captured footage of an armored personnel carrier driving on a street near central Tahrir Square with security forces wearing camoflauge inside. The crowd seemed to welcome them with happiness. Is this Egypt's army?

5:03 pm - Al Jazeera's Rawya Rageh reports some extraordinary events in Alexandria: Protesters, who often outnumber police, have "arrested" police officers and beat some of them with their own batons. Police without their gear are left alone, those in their gear are confronted. Protesters are also setting security vehicles on fire.

4:57 pm - Our crew in the studio shows you where protests are taking place in Cairo:

4:45 pm - Al Jazeera's Hashem Ahelbarra, reporting from Tunisia, says citizens there say that their uprising - which ousted 23-year president Zine El Abidine Ben Ali - has "set an example" for the rest of the Arab world.

4:36 pm - Suez remains the day's biggest flashpoint. Crowds look  enormous there, and at least one person has reportedly died, his body carried through the street by protesters, according to Al Jazeera's Jamal Elshayyal.  

Protesters there also set at least one security vehicle on fire:

4:13 pm - It's incredible to watch the scene being played out in downtown Cairo on television right now. Protesters have gathered in front of the Ramses Hilton hotel, while around a hundred meters away, police continually fire barrages of tear gas at them. The Ramses Hilton is one of the most posh hotels in the entire country, where Egypt's wealthy and foreign tourists sleep, eat, and drink in rooms the average Egyptian citizen could never dream of affording.

4:09 pm - Al Jazeera Arabic reports that around 15,000 people are protesting in Luxor, a major tourist destination in southern Egypt. We're not able to confirm reliable crowd numbers at this point, especially in Cairo, where protesters have been dispersed all over the capital.

4:03 pm - Al Jazeera's Raywa Rageh, in Alexandria, says around 100 protesters are marching along the city's coastal highway chanting "illegitimate!" She has heard of 10 scattered protests around the Mediterranean port.

3:58 pm - Our presenter here in the studio Kamal Santamaria describes the events in Egypt as "absolute chaos." That's not an inaccurate description: Footage from the streets of Cairo shows riot police firing tear gas right next to men in civilian dress throwing rocks at the same group of protesters.

3:50 pm - Our sister station Al Jazeera Arabic has been reporting from throughout Egypt today, they're currently telling us of other large protests in Port Said, which lies at the mouth of the Suez Canal on the Mediterranean Sea, and in Damietta, a town in the Nile Delta. They report tens of thousands of protesters in Port Said and thousands in Damietta, where crowds set fire to the office of the ruling National Democratic Party.

3:46 pm - Just to give you a sense of how fast things are moving in Egypt: On Gelaa Street outside of our bureau in Cairo, where hundreds of protesters were peacefully praying just half an hour ago, police have now cleared everyone out with tear gas. One of the capital's landmarks, the Hilton Ramses hotel, is right next door, and tourists have been driven inside off their balconies by the wafting clouds of gas.

3:42 pm - Rageh, in Alexandria, says protesters set two police trucks on fire, with a civilian car "sandwiched inbetween." Rageh says she's seen protesters carrying wounded police officers, who tell the protesters, "We're all Egyptians, we're with you."  

3:40 pm - Elshayyal, in Suez, says that the seizure of the al-Arbayyin police station in the city is symbolic: Israel used it as a command post during the 1973 war. Protesters now say they're fighting an "identical battle" against the government of president Hosni Mubarak.

3:27 pm - Elshayyal says protesters have taken over the central part of the city, called al-Arbayyin. The momentum seemed to turn in their favor after several fire engines tried to barrel through a crowd, sending people scattering; the crowd subsequently began pelting the trucks with stones.

"It's getting from bad to worse as far as the security services here are concerned," he tells us.

3:18 pm - Senior ruling party member Mustafa al-Fiqi on the phone with Al Jazeera English: President Hosni Mubarak's government should issue a response, this is not a sign of weakness. He is sure Mubarak will "face the people in the the coming days ... otherwise the situation will be escalating and we won't feel the limits to what is going on now."

3:15 pm - The son of prominent opposition politican Ayman Nour tells Al Jazeera's Ayman Mohyeldin in Cairo that Nour was struck in the back of a head by a rock after midday prayers. Nour is now in the hospital.

3:07 pm - Elshayyal, in Suez, says protesters have apparently taken over a police station in the city and set free those who have been arrested in the past 48 hours. 

3:03 pm - Mohyeldin, in Cairo, said he was at the mosque in Giza, on the outskirts on the capital, where Mohamed ElBaradei prayed this morning. Police formed a cordon around the mosque's exits and, as of 90 minutes ago, were keeping ElBaradei and his brother inside. Mohyeldin and our crew managed to get out.

2:55 pm - Our Arabic channel is reporting that 40,000 protesters in Mansoura - a mid-sized, working-class town in the Nile Delta - are attacking the offices of the ruling National Democratic Party. That would be an enormous crowd, and we haven't confirmed the number.

Shadi Hamid, of the Brookings Institution, says from the studio here in Doha that no matter where these protests go, the Egyptian people have made a huge accomplishment.  

2:47 pm - Al Jazeera's Jane Dutton says there was a large protest on Gelaa St., outside Al Jazeera's bureau in Cairo, and that tear gas wafted in through the windows when our team there tried to look outside.

2:38 pm - Latest video from Suez shows a small line of riot police, four men deep, looking swamped by a much larger crowd of protesters.

2:34 pm - Elshayyal, in Suez, reports that several fire trucks sped down a street toward protesters, who had to scatter to avoid being run over and then pelted the trucks with stones. Elshayyal estimates the crowd at 2,000 to 3,000 people, who have lit fires in the street.

Young protesters have told Elshayyal: "We won't live like our parents did."

2:31 pm - Dutton, in Cairo, says protesters have also placed blame on the United States for supporting president Hosni Mubarak's 30-year rule. 

2:25 pm - Dutton reports from Cairo: Thousands of people streamed out of mosques in Ramses Square, near Cairo's main train station, chanting anti-government slogans. They were met immediately by riot police firing tear gas. Al Jazeera footage live from the scene shows a mostly deserted square at the moment.

2:21 pm - You can view the Al Jazeera English livestream here. 

2:18 pm - Protesters in Cairo have reportedly also gathered in front of Mubarak's residence, a site always guarded heavily by security. Vodafone, a major mobile service provider in Egypt, said it had been ordered by the government to suspend services "in selected areas" of the country and that it was "obliged to comply."

1:20 pm - Here's a graph from Arbor Networks showing how Egypt's internet traffic completely flatlined on Thursday night at around 5:45 pm.

12:54 pm - Activists in Egypt have called for people in other countries to show solidarity by protesting, especially at Egyptian embassies and consulates. A small crowd has even gathered to protest in Doha, the capital of Qatar, where political demonstrations are nearly unheard of. 

12:39 pm - WikiLeaks has just released 46 diplomatic cables from Embassy Cairo. They range from unclassified to secret and date to 2009 and 2010; the latest from February of last year. 

12:05 pm - Midday prayers are set to begin shortly throughout Egypt. Protesters are expected to begin their demonstrations when they finish, in roughly an hour. Meanwhile, reports are coming in from multiple sources - including Al Jazeera's own correspondents in Egypt - that mobile phone services and internet access have been hampered and, in some areas, completely blocked.

11-01-28 - Le Parisien -- «Vendredi de la colère» meurtrier en Egypte Moubarak limoge le gouvernement

«Vendredi de la colère» meurtrier en Egypte : Moubarak limoge le gouvernement

Publié le 28.01.2011

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Après quatre jours de manifestations, le président Hosni Moubarak est sorti de son silence vendredi soir pour annoncer la formation, dès ce samedi, d'un nouveau gouvernement. Il a par ailleurs annoncé qu'il prendrait des mesures rapides pour lutter contre la misère et le chômage, et pour la démocratie. L'homme fort de l'Egypte résiste à la forte pression de la rue au soir d'une journée de manifestations et de violents affrontements entre protestataires et force de police qui auront fait au moins 20 morts, dont 13 à Suez, portant à 27 le nombre de victimes depuis mardi.

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Des centaines de blessés sont à déplorer.

Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues du pays pour ce «jour de la colère», à l'appel du Mouvement du 6 avril. Le centre du Caire a été le théâtre de violents heurts. Des bâtiments public, des postes de police, le siège du parti présidentiel au Caire ont été incendiés.  

Alors que le président a fait appel à l'armée en fin de journée et bien que le couvre-feu ait été décrété au Caire, à Alexandrie et à Suez, des milliers de personnes manifestaient toujours dans la soirée. On pouvait voir des soldats faisaient le «V» de la victoire et des policiers serraient la main de manifestants.

Retour sur une journée de très fortes tensions en Egypte.

0h30. Barack Obama et Hosni Moubarak ont discuté par téléphone pendant 30 minutes, indique un responsable américain sous couvert de l'anonymat. Le président américain s'apprête à faire une déclaration sur la situation en Egypte

23h40. Le président refuse de quitter le pouvoir et estime que les manifestations sont possibles «grâce aux libertés qui existent en Egypte». Il annonce prendre «des mesures rapides pour combattre la pauvreté, le chômage et la corruption».

23h36. Selon l'AFP, deux personnes auraient été tuées pendant les manifestation du jour dans la ville de Mansoura, dans le delta du Nil, selon des témoins. Ce qui porterait à 20 le nombre de victimes de ce vendredi «de la colère».

23h35. Au terme d'une allocution d'une dizaine de minutes, le président Hosni Moubarak a indiqué avoir limogé le gouvernement et la formation d'un nouveau samedi matin. Il a par ailleurs annoncé de «nouvelles mesures» pour la démocratie.

23h20. Le président Hosni Moubarak s'adresse actuellement à la télévision égyptienne.

23h14. Hosni Moubarak devrait très vite s'adresser à son peuple à la télévision d'Etat, selon la chaîne, mais aussi Al Jazeera.

22h54. Selon Reuters, repris par le Jerusalem Post, des jets privés auraient quitté le sol égyptien avec à leurs bords des membres du gouvernement et des hommes d'affaires. Une information aussitôt démentie par la télévision d'Etat.

AUDIO. «Les Egyptiens décidés à aller au bout de cette révolte»





22h45. Le président de l'Assemblée du peuple, Fathi Srour, a déclaré qu'une «importante annonce» serait faite sous peu, rapporte la télévision égyptienne.

22h10. Al Jazeera annonçait qu'au moins onze personnes ont été tuées aujourd'hui à Suez, 150 blessées dont 20 seraient dans un état critique. Ce sont en fait 13 personnes qui ont trouvé la mort dans la ville portuaires, selon des sources médicales citées par Reuters, puis par l'AFP. L'agence Reuters annonce également plus d'un millier de blessés au Caire.

21h50. Selon Reuters, le Musée du Caire, où repose le trésor de Toutankhamon, est protégé par l'armée.

21h30. Le numéro un de l'armée égyptienne écourte un déplacement à Washington. Le chef d'état-major égyptien, Sami Anan, qui conduisait une délégation militaire pour des entretiens au Pentagone, est rentré en Egypte vendredi.

21h15. Selon la chaîne d'infos Al Jazeera, une chaîne humaine de civils s'est formée autour du Musée des antiquités du Caire pour empêcher les pillages.

21 heures. L'envoyée spéciale du Parisien au Caire confirme que le couvre-feu n'est pas respecté par les manifestants malgré la présence de l'armée. Ils sont encore des milliers à protester dans les rues de la capitale.

VIDEO. Les manifestants bravent le couvre-feu sous les yeux de l'armée






 
20h43. La France recommande aux tour-opérateurs de suspendre les départs de vacanciers prévus samedi pour l'Egypte. Dans l'après-midi, un vol d'Air France qui devait atterrir au Caire a été dérouté vers Beyrouth, au Liban.

20h27. Des soldats, stationnés à proximité de la télévision d'Etat, tentent de disperser des protestataires qui veulent prendre d'assaut le bâtiment abritant la chaîne, selon Reuters.

20h15. L'armée s'est déployée au Caire. Sur les images transmises par Al Jazeera, des tanks ont été salués par la foule. Les soldats ne semblent pas vouloir engager d'action contre les protestataires présents dans les rues, selon plusieurs médias. On indique également des mouvements de troupes en direction du Musée national, au Caire, du port et des raffineries, à Suez. En revanche, la police aurait quitté les lieux de l'affrontement.

20h12. Un bilan non officiel fait état de cinq morts et de 870 blessés dans la journée dans la capitale égyptienne, d'après des sources médicales.

20h09. L'Union européenne appelle à la libération immédiate des manifestants emprisonnés

20h05. L'agence officielle annule l'extension du couvre-feu.

19h58. Washington appelle les Américains à reporter les voyages en Egypte.

19h55. Al Jazeera diffuse des images de pillage du siège du parti présidentiel, au Caire.

19h47. Le gouvernement italien appelle à la «fin immédiate» des violences.

19h45. Des échanges de tirs «intenses» sont signalés dans le quartier des ministères, au Caire.

19h42. Michèle Alliot-Marie appelle l'Egypte «à la retenue et au dialogue».

19h34. CNN et Al Jazeera montrent des images d'un convoi de tanks accueilli par une foule en liesse dans les rues du Caire. Certains éléments de l'armée se rangeraient ils aux côtés des manifestants.

19h13. Le correspondant de la BBC, Khaled Ezzelarab, indique que des hélicoptères de l'armée tournent dans le ciel du Caire.

18h 54. Les opérateurs téléphoniques ont été obligés de «suspendre leurs services», indique l'opérateur britannique Vodafone.


VIDEO. LES PROTESTATAIRES INCENDIENT UN CAR DE POLICE




18h37. Le couvre-feu est étendu à tout le pays, annonce la télévision publique.

18h32. Inquiétudes quant à une probable propagation de l'incendie du siège du NDP, le parti de Moubarak, au Musée national du Caire où sont exposés plus de 160 000 objets, et notamment le trésor de Toutânkhamon.

18h28. Le Quai d'Orsay appelle les ressortissants français à limiter leurs déplacements en Egypte.

18 h 24. Les manifestants ont pris d'assaut le ministère des Affaires étrangères, annonce Al Jazeera.

VIDEO. VIOLENCES MEURTRIERES AU CAIRE






18h20. L'armée fait mouvement dans les villes d'Alexandrie et de Suez. Au Caire, des feux font rage en différents endroits de la ville.

18h17. La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, appelle le gouvernement égyptien à «faire tout ce qui est en son pouvoir pour réfréner les forces de l'ordre» et dénonce le blocage «sans précédent» des communications dans le pays. Elle réclame par ailleurs «immédiatement» des «réformes économiques, politiques et sociales» de la part du gouvernement.

18h15. La chancelière allemande Angela Merkel appelle Moubarak à autoriser les «manifestations pacifiques».

17h46. Selon la chaîne de télévision Al Jazeera, l'armée aurait ouvert le feu alors que des manifestants tentaient de monter sur des tanks.

17h42. Barack Obama s'est dit «très préoccupée» par les événements qui se déroulent en Egypte et a de nouveau appelé le Caire à respecter les droits des Egyptiens et à rétablir l'accès à internet et aux réseaux sociaux.

17h35. Comme la Suède un peu plus tôt, le Danemark déconseille à ses ressortissants tout voyage non nécessaire en Egypte, à l'exception des destinations touristiques sur les côtes de la mer Rouge.

17h25. Des manifestants mettent le feu au siège du Parti national démocrate au pouvoir au Caire. Le bâtiment, qui donne sur le Nil, est en flammes, selon des images retransmises en direct par la télévision.

17h18. Les manifestants ont des «raisons de mécontentement légitimes», estime le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, qui s'est dit très «inquiet quant aux images provenant d'Egypte», appelant «toutes les parties à la retenue». 

17h07. Selon CNN, le président Hosni Mubarak devrait s'exprimer dans la soirée, rompant le silence qu'il observe depuis le début des manifestations en Egypte mardi.

16h55.«La violence doit être évitée et les droits fondamentaux respectés», estiment les Etats-Unis qui jugent «profondément inquiétants» les événements qui se déroulent en Egypte.

16h49. Hosni Moubarak en appelle à l'armée. Le président égyptien a demandé aux forces armées de prêter main forte à la police pour faire respecter la sécurité et appliquer le couvre-feu décrété au Caire, à Alexandrie et Suez, a annoncé la télévision d'Etat. Selon un journaliste de l'AFP, un char de l'armée est stationné aux abords de l'immeuble de la télévision nationale.

VIDEO. LES AFFRONTEMENTS DANS LES RUES DU CAIRE





16h43. La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay a demandé la levée de l'état d'urgence en vigueur depuis près de 30 ans dans le pays. C'est attendu «depuis longtemps et est à l'origine d'une grande partie de la frustration et de la colère qui déborde actuellement dans les rues», a-t-elle déclaré.


16h37. Le couvre-feu est décrété au Caire, à Alexandrie et à Suez, selon la télévision d'Etat qui annonce l'arrivée de renforts au Caire.

16 h 34. Selon des témoins, les manifestants mettent le feu à deux commissariats au Caire où les affrontements se poursuivent dans les rues.

16h21. Des dizaines de personnes ont été blessées dans le centre-ville du Caire, près de la place de l'Opéra, selon un journaliste de l'AFP. Les ambulanciers évacuaient des manifestants blessés dans ce secteur du centre-ville en fin de journée alors que les rues de la capitale égyptienne ne désemplissaient pas.

16h16. Des journalistes de médias étrangers son pris à partie par la police au Caire. «Ils visaient les journalistes de manière délibérée», a témoigné le reporter de la BBC, Assad Sawey, sur les ondes de son média. «Ils ont pris ma caméra et quand ils m'ont arrêté, ils ont commencé à me frapper avec des matraques métalliques, puis des matraques électriques», continue-t-il, ajoutant que plusieurs journalistes étrangers couvrant la même manifestation dans le centre du Caire avaient été «chargés dans des camions et emmenés quelque part».

16h10. Des manifestants ont mis le feu au siège du gouvernorat d'Alexandrie, dans le centre de la deuxième ville d'Egypte, selon un journaliste de l'AFP. Plusieurs manifestants ont forcé l'entrée de l'enceinte d'un commissariat d'un autre quartier du centre-ville.

15h55. Des témoins rapportent que des manifestants se sont emparés d'armes dans le poste de police du quartier d'Arbayine, à Suez, auquel ils venaient de mettre le feu. Huit voitures de police ont été brûlées.

15h39. Un mort annoncé à Suez. Selon des témoins, cités par l'AFP, un manifestant a été tué à Suez. Il s'agit d'un chauffeur de 30 ans qui a été tué d'une balle dans la tête alors que plusieurs milliers de manifestants tentaient de prendre d'assaut le commissariat de la ville. Ce nouveau décès porterait à 9 le nombre de victimes depuis le début des événements.
15h23. «Il y a beaucoup de monde dans les rues. C'est inouï, les gens veulent renverser Moubarak !» explique au Parisien.fr le réceptionniste d'un hôtel situé dans le quartier populaire Tahrir (liberté), en plein coeur du Caire. «Il y a du monde partout, je les vois de ma fenêtre, la police charge avec des gaz lacrymogènes. Je les vois courir. Il y a beaucoup qui veulent entrer dans l'hôtel pour se mettre à l'abri», continue-t-il. «La situation devient dangereuse pour mon pays. La police charge. Elle charge encore avec des gaz. Ca me fait mal», lance-t-il avant de mettre fin à la conversation, craignant d'être arrêté par la police, omniprésente de le quartier selon lui.

15h10. «Nulle part au monde la sécurité n'est capable de mettre fin à la révolution», déclare Mostapha al-Fekki, le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée et membre du Parti national démocrate au pouvoir. Il appelle Hosni Moubarak à «des réformes sans précédent». 
14h55. Les quatre journalistes français interpelés au Caire par la police ont été libérés, selon l'AFP qui cite Philippe Gelie, un des rédacteurs en chef du Figaro. «Les policiers en civil les ont relâchés après plus d'une heure de discussions», précise-t-il. Les journalistes travaillent pour le Journal du Dimanche, Le Figaro, l'agence photo Sipa et Paris-Match.

14h20. Plusieurs sources évoquent la mort d'un manifestant, une femme d'âge moyen, place Tahrir, au Caire.

14h15. Selon son fils, Ayman Nour, chef du parti centriste, libéral et non-religieux d'opposition Hizb al-Ghad, aurait été blessé à la tête par un jet de pierre et se trouverait à l'hôpital.

14h07. A Suez, des manifestants auraient pénétré de force dans un commissariat et auraient libéré des personnes interpellées ces deux derniers jours lors de manifestations.

13h55. Selon des témoins et des journalistes d'Al Jazeera, il y aurait actuellement 40 000 manifestants à Mansoura.

13h40. Les images des télévisions à Suez montrent un cordon de policiers, peu nombreux, débordés sans difficulté par les manifestants.

13h35. Des manifestants se répandent sur le pont du 6 octobre, le nom donné à la route qui relie Le Caire à l'aéroport.

VIDEO. VIOLENT FACE A FACE SUR LE PONT DU 6 OCTOBRE



13h27. Ahmad Ali, journaliste à Al Masry Al Youm, grand journal d'opposition, estime à 100 000 le nombre de manifestants rassemblés dans les rues d'Alexandrie.

13h15. La police a brisé des caméras de CNN et d'une télévision allemande.

13h10. Le géant des télécommunications Vodafone assure sur son site internet que toutes les sociétés de téléphonie mobile présentes en Egypte ont reçu l'ordre de suspendre leurs services dans certaines zones du pays. 

13 heures. Selon la BBC en arabe, le siège du NDP, le parti d'Hosni Moubarak, à Ismaïlia, a été saccagé. De nombreuses femmes âgées, ainsi que des ouvriers, ont pris part aux cortèges de protestation. 

12h57. ElBaradei ne serait pas arrêté mais empêché de quitter la mosquée, selon Channel 4.

12h54. La foule se presse sur la grand route proche du siège du parti d'Hosni Moubarak, en scandant «la démocratie pour le peuple».

12h50. Quatre journalistes français ont été arrêtés au Caire, selon le ministère Affaires étrangères. Ils travaillent pour le Journal du Dimanche, Le Figaro, l'agence photo Sipa et Paris-Match.

12h45. L'opposant ElBaradei serait aux mains de la police.

12h42. En Jordanie, à Amman, plus de 3 000 personnes défilent contre la vie chère et la politique économique du gouvernement. «O Egypte, déploie tes hommes et débarrasse-nous de Hosni Moubarak», crient les Jordaniens.

12h40. Des milliers de manifestants, selon des témoins cités par Reuters, convergent au centre du Caire, ainsi qu'à Suez, Mansoura et Sharqiya.

12h34. Al Jazeera rapporte que des manifestants s'approchent d'une résidence d'Hosni Moubarak.

12h20. La police utilise des gaz lacrymogènes et des balles caoutchoutées pour disperser une foule d'un millier de personnes à Alexandrie. Selon CNN, des jeunes manifestants ripostent en lançant des pierres.

12 heures. Une marche de protestation a commencé dans la ville de Kafr Al-Dawar, une cité industrielle à une poignée de kilomètres d'Alexandrie.

11h54. Des accrochages éclatent entre police et manifestants en présence d'ElBaradei, devant la mosquée al-Azhar du Caire.

11h50. L'opposant Mohamed ElBaradei, rentré jeudi soir en Egypte, participe à la prière hebdomadaire avec 2 000 personnes sur une place publique du centre du Caire.

11h30. L'ONU s'en mêle. La liberté d'expression doit être «totalement respectée» en Egypte, a demandé Ban Ki-Moon en marge du sommet économique de Davos (Suisse). Le secrétaire général de l'ONU a également invité les autorités politiques de la région à considérer cette situation comme une «opportunité à s'engager sur les moyens de répondre aux aspirations légitimes de leurs peuples».

10h30. La police se déploie en masse dans la capitale, selon CNN.

10 heures. Sur Twitter, les messages se multiplient : les réseaux de téléphonie portable sont coupés, seuls les téléphones filaires fonctionnent.

8 heures. Les communications coupées. Le réseau internet est inaccessible, l'information est confirmée dans tous les grands hôtels cairotes contactés par l'AFP.

7 heures. Les réseaux sociaux et les SMS ne passent plus depuis minuit dans certains quartiers du Caire, la capitale. Les Egyptiens s'attendent à ce que les réseaux de téléphonie soient bientôt coupés, comme mardi lors des premières manifestations. 

3h30. Les autorités se crispent. Une vingtaine de membres des Frères musulmans, première force d'opposition en Egypte, ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi, dont cinq anciens députés. Un peu plus tôt, cette formation qui représente 5 millions de personnes avait appelé à participer aux manifestations de vendredi.

2h54. Human Right Watch dénonce l'usage disproportionné de la force. L'ONG indique par ailleurs avoir de «vraies préoccupations au sujet de possibles mauvais traitements» dont pourraient faire l'objet les personnes arrêtées dans le cadre des manifestations.

1h40. Un comité de solidarité avec la lutte du peuple égyptien appelle à se réunir ce soir, à 18h30, place de la Fontaine des Innocents, derrière les Halles, à Paris.

Vendredi, 0h07. «La violence n'est pas une solution aux problèmes de l'Egypte», assure Barack Obama. Le président américain s'est livré à un discours ménageant la chèvre et le chou, Moubarak et les réformateurs.

Jeudi, 23h50. Le ministère égyptien de l'Intérieur met en garde les manifestants qui comptent protester de nouveau vendredi. «Le ministère de l'Intérieur affirme que des mesures décisives seront prises pour faire face à de telles actions, en conformité avec la loi», indique un communiqué.

Vidéo. Vendredi, le centre de Suez transformé en champ de bataille

11-01-29 - The Guardian -- Protests in Egypt - as they happened

Protests in Egypt - as they happened

President Mubarak will form new government on Saturday
• Officials say US is reviewing $1.5bn aid to Egypt
• Mohamed ElBaradei has been detained
• Teargas and rubber bullets used in crackdown
• Read a full summary of the latest developments

A riot policeman fires tear gas at protesters in front of the l-Istiqama Mosque in Giza, Cairo, today. Photograph: Peter Macdiarmid/Getty Images

7.45am: Egypt's biggest demonstrations yet are planned today following Friday prayers, in the face of an increasing crackdown by the authorities.

Overnight several senior members of the Muslim Brotherhood were arrested after the organisation pledged to take part in the demonstrations for the first time.

To date the demonstrations have been largely secular, as they were in Tunisia. The involvement of the Muslim Brotherhood could change that, according to the New York Times.

The support of the Brotherhood could well change the calculus on the streets, tipping the numbers in favour of the protesters and away from the police, lending new strength to the demonstrations and further imperiling president Hosni Mubarak's reign of nearly three decades.

Last night Mohamed ElBaradei, the former UN nuclear weapons inspector often named as a leading reformist candidate to replace Mubarak, flew into Cairo calling for a new regime in Egypt.

In an interview with CNN before his return, ElBaradei criticised comments by the US secretary of state, Hillary Clinton, who had described the Egyptian government as stable and "looking for ways to respond to the legitimate needs and interests of the Egyptian people".

"I was stunned to hear secretary Clinton saying the Egyptian government is stable. And I ask myself: at what price is stability? Is it on the basis of 29 years of martial law? Is it on the basis of 30 years of [an] ossified regime? Is it on the basis of rigged elections? That's not stability, that's living on borrowed time," said ElBaradei.

The US has continued to send out ambiguous statements about Egypt. Last night Barack Obama urged the government and protesters to show restraint, saying violence was not the answer. "It is very important that people have mechanisms in order to express legitimate grievances," he said.

Internet access has been cut and restricted today. The Washington Post compared the crackdown to one that occurred following the disputed elections in Iran in 2009.

It said:

The Egyptian shutdown, if continued Friday, could be the most drastic move against anti-government activists' use of technology since the Iranian government cracked down on protests in 2009. The US official, who was not authorised to speak on the record, said the actions to shut down the internet and cellphones began after midnight Thursday.

Earlier today the US state department spokesman Philip Crowley expressed concern about the internet restrictions. In a Twitter message he said:

We are concerned that communication services, including the internet, social media and even this #tweet, are being blocked in #Egypt.

Egyptian protesters have been working round the restrictions by distributing leaflets providing practical and tactical advice for mass demonstrations, writes our Middle East editor Ian Black.

Signed "long live Egypt", the slickly produced 26-page document calls on demonstrators to begin with peaceful protests, carrying roses but no banners, and march on official buildings while persuading policemen and soldiers to join their ranks.

7.54am: Peter Beaumont in Cairo describes what's likely to happen today. In an Audioboo interview he says: "Lots of ordinary Cairo residents in good jobs are talking about going to this demonstration today. So it will be interesting to see whether this is a bigger demonstration than happened on Tuesday." He adds that he has been trying to log on to the internet all day without success.

8.08am: Our technology editor Charles Arthur has the details on the internet restrictions in Egypt. He writes:

Egypt appears to have cut off almost all access to the internet from inside and outside the country from late on Thursday night, in a move that has concerned observers of the protests that have been building in strength through the week.

"According to our analysis, 88% of the 'Egyptian internet' has fallen off the internet," said Andree Toonk at BGPmon, a monitoring site that checks connectivity of countries and networks.

"What's different in this case as compared to other 'similar' cases is that all of the major ISPs seem to be almost completely offline. Whereas in other cases, social media sites such as Facebook and Twitter were typically blocked, in this case the government seems to be taking a shotgun approach by ordering ISPs to stop routing all networks."

The cutoff appears to have happened around 10.30pm GMT on Thursday night.

8.23am: Peter Beaumont in Cairo has just witnessed 15 security trucks heading for the centre of the city. "There's obviously going to be a massive police presence today," he told me by phone.

8.40am: Tim Marshall from Sky News seems to have found a way to tweet from Cairo. He confirms what Peter just told me about the security presence in the city.

#Egypt Several hundred riot police and 8 riot trucks just turned up in street next to Tahrir Sq.

8.54am: The US softly-softly approach to Egypt, particularly under Obama, is undermined by private criticism of president Hosni Murbarak in embassy cables released by WikiLeaks.

An article in the New York Times today says that cables on Egypt:


Paint a vivid picture of the delicate dealings between the United States and Egypt, its staunchest Arab ally. They show in detail how diplomats repeatedly raised concerns with Egyptian officials about jailed dissidents and bloggers, and kept tabs on reports of torture by the police.

But they also reveal that relations with Mr. Mubarak warmed up because President Obama played down the public "name and shame" approach of the Bush administration. A cable prepared for a visit by Gen. David H. Petraeus in 2009 said the United States, while blunt in private, now avoided "the public confrontations that had become routine over the past several years."

9.06am: Human Rights Watch, which has several observers in Egypt, has called on the authorities to allow today's protests to go ahead and to stop using violent tactics against those taking part.

Joe Stork, deputy Middle East and North Africa director, said:


"The Egyptian authorities should allow protesters to exercise their right to assemble and protest peacefully. Instead protesters have met with exactly the kind of heavy-handed abuse and repression that people are protesting against.

We have seen wholly unacceptable and disproportionate policing of these protests. Instead of further crackdowns, the authorities should be investigating the widespread reports of excessive use of force by the police and holding those responsible to account."

9.19am: The Egyptian Association for Change claims police are preparing to torch vehicles as a pretext for putting down the demonstration, writes Haroon Siddique.

The report, based on phone calls from activists last night, is by Stephen McInerney, director of advocacy for the Project on Middle East Democracy. In a Facebook post he writes:


Currently, we're being told that large numbers of
plainsclothes police officers and security officers are going through the streets covering parked cars with gasoline. The activists expect that the govt plans to light all the cars on fire, claim that the protesters were burning everything, and use that as a pretext to use severe violence to repress the protests, and eliminating all means for the people to relay the truth out of the country.

They are being told by sources within the regime that very large groups of govt-organized thugs, calling themselves "ikhwan al-Haq" [a group never heard of, roughly translated as "brotherhood of truth"], are going to be in the streets with knives, swords, etc..., attacking and killing protesters in the streets tomorrow [Friday]; they don't know whether this may be deliberately and falsely leaked to discourage demonstrators; but they do see evidence that these groups are being organized. they may also claim that these violent groups are the demonstrators as a pretext to use violence on the real demonstrators.

9.26am: Tony Blair, former prime minister and Middle East peace envoy, has echoed America's ambiguous line on Egypt.

My colleague Andrew Sparrow writes:

In an interview on the Today programme Blair said Egypt should "evolve and modernise", but that change should happen in an ordered way. He said anything could happen if there was a vacuum.

"The challenges have been the same for these countries for a long period of time. The question is how they evolve and modernise, but do so with stability. The danger is if you open up a vacuum anything can happen.

"As Hillary Clinton was saying yesterday, the important thing is to engage in this process of modernisation, and improving systems of government, but do it in a way that keeps the order and stability of the country together."

Asked if Mubarak should stay in power, Blair said: "Well I think the decisions about how this is done is incredibly difficult. President Mubarak has been in power for 30 years. There's obviously in any event going to be an evolution and a change there. The question is how does that happen in the most stable way possible.

"All over that region there is essentially one issue, which is how do they evolve and modernise, both in terms of their economy, their society and their politics. All I'm saying is that in the case of Egypt and in the case in Yemen, because there are other factors in this, not least those who would use any vacuum in order to ferment extremism, that you do this in what I would call a stable and ordered way ....

"This is not limited to one country in the region. It's all over the region. You have got to take account of the fact that when you unleash this process of reform, unless you are going to be very, very careful about how it's done and how it's staged, then you run risks as well."

Blair said the west should engage with countries like Egypt in the process of change "so that you weren't left with what is actually the most dangerous problem in the Middle East, which is that an elite that has an open minded attitude but it's out of touch with popular opinion, and popular opinion that can often - because it has not been given popular expression in its politics - end up frankly with the wrong idea and a closed idea."

9.34am: A protest outside the Egyptian embassy in London is due to take place tomorrow. The demonstration will express support for political reform in Egypt.

9.39am: As the internet is down, getting information out of Egypt is proving much more difficult today. But foreign correspondents are getting around the restrictions.

CNN's Ben Wedeman says he "momentarily" has access to the internet.

He just tweeted:

Just saw blue fiat entering main tv building in Maspiro when guards opened trunk, full of baseball bats. Car allowed in #egypt #jan25

Another tweet says:

Cairo in COMPLETE lockdown. Security everywhere, including special forces. Government once again warning protests BANNED.

9.50am: This graph, by the Arbor Networks, graphically illustrates how internet activity has dropped off a cliff in the last 12 hours. (Thanks to Nighthood, in the comments section, for the tip).

10.04am: Mohamed ElBaradei has given an exclusive interview to the Guardian in which he says Mubarak's regime is on its last legs:

The Egyptian dissident Mohamed ElBaradei warned President Hosni Mubarak today that his regime is on its "last legs", as tens of thousands of people prepared to take to the streets for a fourth day of anti-government protests. The Nobel peace prize winner's comments to the Guardian represented his strongest intervention against the country's authoritarian government since he announced his intention to return to Egypt to join the protests. "I'm sending a message to the Guardian and to the world that Egypt is being isolated by a regime on its last legs," he said. His words marked an escalation with the language he used on arrival in Cairo last night, when he merely urged the Mubarak government to "listen to the people" and not to use violence. He has been criticised by some Egyptians for his late return to his homeland, two days after the protests began - hundreds of people have already been arrested and exposed to the brutal tactics of the security services. But ElBaradei was keen to stress his solidarity with the protesters. "There is of course a risk to my safety today, but it's a risk worth taking when you see your country in such a state you have to take risks," he said. "I will be with the people today."

10.18am: The UN chief Ban Ki-moon has condemned Egypt's decision to cut internet access ahead of planned protests as being against the democratic principles of freedom of expression and association, the Associated Press reports:

Speaking to reporters Friday at the World Economic Forum, Secretary-General Ban Ki-moon said that he has been following closely the protests in Tunisia, Yemen and Egypt and urged leaders to ensure that further violence is avoided. The UN chief said leaders should view the situation as a chance to address what he calls the "legitimate concerns" of their people.

10.23am: Al-Jazeera says rubber bullets were fired in Suez - where there have been three confirmed deaths since the protests began - last night.

Friday prayers have begun in Egypt.

10.26am: WikiLeaks has released a timely new cable on police brutality in Egypt.

Written by the US ambassador to Egypt Margaret Scobey it says:

Torture and police brutality in Egypt are endemic and widespread. The police use brutal methods mostly against common criminals to extract confessions, but also against demonstrators, certain political prisoners and unfortunate bystanders. One human rights lawyer told us there is evidence of torture in Egypt dating back to the times of the Pharaohs.

It's worth reading the whole document.

10.33am: Some more details of what the UN chief Ban said (10.18am):

In that regard ... shutting down all this internet service ... I believe that one of the ground principles of democracy should be to protect the freedom of speech of the people
...All concerned people or leaders should ensure that the situation in that region, and particularly now in Egypt, does not and should not lead to further violence.

10.39am: A comment from below the line from @OneWorldGovernment:

Security forces blocking the road between Ismailia and Suez and the road to the strategic Tahir Square and the local metro stating [station] have been closed for the day. Security has been deployed in the Al Haram neighborhood.

10.47am: The Guardian's Middle East expert Brian Whitaker will be online at 1pm for a live web chat on the unrest in the region. We'll post a link to the chat in the next few minutes.

10.50am: Jack Shenker describes Mohamed ElBaradei's arrival for prayers in Cairo today. ElBaradei was surrounded by a throng of supporters but also riot police.

One supporter, a teacher, told Jack that "hunger and poverty" had bought protesters out on to the streets. "We are not looking for an Islamic revolution" he said, "we want a citizen's government."

Jack says ElBaradei was "basically kettled" by riot police when he appeared.

11.03am: Al-Jazeera reports that teargas has been fired at protesters in Alexandria.

11.12am: Within seconds of Friday prayers finishing teargas, water cannons, and "sound bombs" were used against protesters, Jack Shenker reports from Cairo. He says the city is like a "war zone".

Protesters continued to chant "down down Hosni Mubarak", despite the crackdown, Jack says.

"It was obvious the regime was not going to tolerate any protests today," Jack said. ElBaradei's whereabouts are unknown.

11.20am: The Observer's Peter Beaumont describes the scene before the crackdown. In recording just minutes before the latest violence, he said there were thousands of police on the streets, hundreds on every corner and they have been recruiting young men to help quell protesters.

Authorites have closed the Makram mosque, one of the biggest in Cairo, near Tahrir Square for "urgent building works" but it was open yesterday. The mosques were preaching a message of peaceful protest during Friday prayers.

11.32am: My colleague Simon Jeffery is currently going through the Wikileaks Egypt cables on his Wikileaks blog.

That live Q&A with the Guardian Middle East expert Brian Whitaker will take place here.

11.34am: A witness tells Reuters that Egyptian protesters are gathered near a Cairo residential palace of Hosni Mubarak.

11.38am: Regional Egyptian television stations are reporting clashes between thousands of protesters and police in several major cities outside Cairo, including the Mediterranean port city of Alexandria, Minya and Assiut south of Cairo and al-Arish in the Sinai peninsula.

11.43am: Al Jazeera is now reporting that dissident Mohamed ElBaradei has been detained by the police.

11.51am: Now people at the scene are saying ElBaradei has not been arrested but prevented from going anywhere

@beleidy

I am being told El Baradei is not arrested, just stopped from moving anywhere, not sure about the technicalities

11.53am: An al-Jazeera reporter has been beaten up by plain clothes police officers on the 6 October bridge in Cairo, across which people have been fleeing as officers fired teargas at them

11.56am: The protests have spread to Jordan, the Associated Press reports:

Thousands of Jordanian opposition supporters have taken to the streets in the country's capital demanding the prime minister step down and venting their anger at rising prices, inflation and unemployment. About 3,500 opposition activists from the main Islamist opposition group, trade unions and leftist organizations have gathered in Amman. The crowd is denouncing Prime Minister Samir Rifai's unpopular policies. Many are shouting: "Rifai go away, prices are on fire and so are the Jordanians." Another 2,000 protesters in cities of Irbid and Karak have made similar calls. Friday's rallies mark the third consecutive day of protests in Jordan inspired by Tunisia and Egypt's unrest that has demanding the governments' downfall. King Abdullah II has promised some reforms.

12.03pm: Al-Jazeera is reporting four French journalists arrested, no further details at the moment.

12.07pm: The Egyptian people have been given a vote of support they might not appreciate ... from an Iranian cleric. From the Associated Press:

A change of government in Tunisia and violent protests in Egypt and Yemen are evidence that Iran's revolution is being replayed, a senior Iranian cleric said Friday.
"An Islamic Middle East is taking shape," Ayatollah Ahmad Khatami said in his Friday prayer sermon. "A new Middle East is emerging based on Islam ... based on religious democracy."
Violent protests in Tunisia toppled former Zine al-Abidine Ben Ali and a "Friday of Wrath" has engulfed Egypt, a U.S. ally. Protesters in Yemen also have called for the outser of President Ali Abdullah Saleh, who has ruled for nearly 32 years. Khatami said the deposed Tunisian president copied the policies of the former Iranian shah and met a similar fate.
"This is God's tradition: Those who fight religion are doomed to fail," he said.
Iran's state TV provided extensive coverage of the violent protests that have engulfed Egypt, saying President Hosni Mubarak won't have a fate better than the shah's.

12.09pm: Here's a summary of what has been a very eventful morning.

Mohamed ElBaradei, one of Hosni Mubarak's fiercest critics and a former UN weapons inspector, has been detained after appearing on the streets in Cairo. Before he was detained ElBaradei claimed that Mubarak's regime was on its "last legs".

Riot police fired teargas, water cannon and sound bombs to disperse protesters immediately after Friday prayers in Cairo. Teargas was also used in Alexandria. There are reports that a journalist from al-Jazeera and one from the BBC have been injured in the violence.

The regime has closed down internet access and several mobile phone networks in an apparent attempt to prevent protesters mobilising. The UN general secretary Ban Ki-moon, human rights campaigners have condemned the censorship. WikiLeaks has released a new batch of secret US embassy cables that detail police brutality in Egypt.

• Despite a massive security crackdown protests have continued amid reports that crowds have gathered outside the Mubarak's presidential palace. Several leading members of the banned Muslim Brotherhood were arrested overnight after the organisation said it would take part in the demontrations for the first time.

The United States and Tony Blair have issued ambiguous statements calling for both sides to end violence. Iran provocatively claimed that the demonstrations in Egypt and elsewhere echoed the 1979 Islamic revolution.

12.25pm: While we've summarising lots more has been happening. Here's a round-up:

Some of the latest developments from around Egypt.

Cairo

Reuters is reporting that rubber bullets were fired at protesters. Protesters shouted "Down, Down, Hosni Mubarak" and stamped on posters of the president after Friday prayers, witnesses said. Tanks are moving through the streets. Teargas is being fired constantly.

Ismalia

Reports of thousands of people surrounding the security state building.

Alexandria

Teargas has been fired. People are chanting "God is great" and " We want a regime change". Al Jazeera reports

12.27pm: The Telecoms company Vodafone says the Egyptian government has ordered all mobile telephone operators to suspend services "in selected areas" of the country.

In a statement, the company says that "under Egyptian legislation the authorities have the right to issue such an order and we are obliged to comply with it." British-based Vodafone Group plc said Egyptian authorities "will be clarifying the situation in due course."

12.29pm: Before it all kicked off today Jack Shenker wrotea profile of the protesters.

Here's how it starts:

Middle-class, urban, web-savvy – the archetypal media image of the young protesters who have shaken Egypt's dictatorship this week captures only part of the reality.

This generation of dissidents, most of whom have lived their entire lives under the three-decade rule of President Hosni Mubarak, have rejected the moribund landscape of formal politics that has ensnared many of their liberal elders since Nasser's 1952 revolution.

Not content to feed on the crumbs of free expression thrown by the Egyptian regime, they have carved out an alternative space in which to develop, swap and spread ideas which challenge the status quo.

Until the government cut off internet access this morning, the forums they organised were online, spread through a vibrant network of blogs and social media sites. Despite Egypt's limited internet penetration, Facebook has been "the main actor", says Khalid al Aman a political analyst at Durham university. "The development of these events has transcended classical movements like the Muslim Brotherhood and other political parties."

We have witnessed this before in Iran but he goes on to say:

But despite the talk of a "Twitter revolution" it is worth remembering that the specific events that helped fuel this uprising happened offline. On top of the long-burning grievances of political oppression and economic hardship, it was a 2008 strike by textile workers in the Nile Delta town of Mahalla al-Kubra that fired the imagination of many of those on the streets today. The three people shot dead by security forces during the Mahalla unrest on 16 April inspired an online movement which took its name from the date.

The traditional working class from all corners of the country has continued to provoke and inspire dissident activity ever since, occupying pavements outside parliament for weeks on end to highlight the devastating impact of the neoliberal reforms pursued by the ruling NDP party. Some trade unions – most notably the real estate tax collectors – have gone on to break free from state control.

Away from the economic concerns, anger at police corruption and brutality has been at the heart of the new wave of protest.

12.38pm: BBC Arabic says approximately 4,000 protesters have surrounded the Suez governate building and are chanting "Free Egypt, Mubarak out."

An Al Jazeera reporter in the area said 2 soldiers in Suez had charges issued against them for refusing to fire live ammunition overnight.

12.40pm: This screen grab from Al Jazeera shows tear gas fired at protesters in Cairo.

Screen grab from Al Jazeera

12.46pm: A CNN crew has had its camera smashed by plainclothes police

@bencnn

Plainclothed #Egypt policemen in Tahrir Sq attack #CNN crew, brake and steal camera. Violent suppression of protesters everywhere #Jan25

12.47pm: BBC Arabic is reporting that protesters in Ismailia have taken over the local headquarters of Mubarak's National Democratic Party.

12.53pm: The latest take on the clashes from the Associated Press:

A soaking wet ElBaradei was trapped inside a mosque while hundreds of riot police laid siege to it, firing tear gas in the streets around so no one could leave. The tear gas canisters set several cars ablaze outside the mosque and several people fainted and suffered burns. Large groups of protesters, in the thousands, were gathered at at least six venues in Cairo, a city of about 18 million people, and many of them were on the move marching toward major squares and across Nile bridges.

They are demanding Mubarak's ouster and venting their rage at years of government neglect of rampant poverty, unemployment and rising food prices. There were smaller protests in Assiut south of Cairo and al-Arish in the Sinai peninsula. Regional television stations were reporting clashes between thousands of demonstrators and police in the Mediterranean port city of Alexandria and Minya south of Cairo.

At the upscale Mohandiseen district, at least 10,000 of people were marching toward the city center chanting "down, down with Mubarak." The crowd later swelled to about 20,000 as they made their way through residential areas. Residents looking on from apartment block windows waved and whistled in support. Others waved the red, white and black Egyptian flags. The marchers were halted as they tried to cross a bridge over the Nile, when police fired dozens of tear gas canisters.

At Ramsis square in the heart of the city, thousands clashed with police as they left the al-Nur mosque after prayers. Police used tear gas and rubber bullets and some of the tear gas was fired inside the mosque where women were taking refuge. Hundreds later broke through police cordons to head to the main downtown square, Tahrir. But they were stopped by police firing tear gas.

Near Tahrir, hundreds of riot police clustered together moved in, anticipating the arrival of large crowds of protesters. A short while later, thousands of protesters marched across a bridge over the Nile and moved toward the square, where police began firing tear gas into the crowds. Later, television footage showed protesters throwing rocks down on police from a highway overpass near Tahrir Square, while a police vehicle sped through the crowd spraying tear gas on demonstrators.

12.57pm: People on Twitter are saying the NDP headquarters in Mansoura, 120 miles north-east of Cairo, is being overrun by 40,000 people.

@ShereffAbbas

Mansoura NDP headquarters destroyed by protestors #Jan25 #Egypt

12.59pm: In another extraordinary audio report Jack Shenker in Cairo reports on signs that the police are siding with the protesters. He saw a senior police officer discard a teargas canister to signal to protesters that he was on their side. Will the regime fall he asked a state journalist. "It's already falling, it can't stop," Jack was told.

Jack has seen tens of thousands of protesters on the streets, some chanting "we are change".

1.09pm: Al-Jazeera in Suez says the police station in the port city has been taken over by protesters who have freed detainees. They have also set fire to three armoured cars. The reporter said the police were overpowered within minutes.

1.12pm: An eyewitness account from Peter Bouckaert of Human Rights Watch, who says police immediately set upon peaceful protesters.

We are in East Alexandria. Immediately after prayer, the people came out of mosque with banners and started marching, shouting 'we are peaceful, we are peaceful'. Security arrived and immediately began shooting teargas and rubber bullets at peaceful protesters, about 600. Then one-hour rock throwing clash, but police didn't advance more than one block and kept being pushed back. Then a massive column of protesters came from the other direction and blocked in police, holding up their hands and shouting we are peaceful. Right now police is held up in the yard of mosque and protesters all around, police can't move. They repeatedly ran out of teargas and begged protesters to stop, protesters telling them to join them.

1.14pm: There are reports a woman protester has been killed in Tahrir Square, Cairo's central plaza.

1.21pm: Moving pictures of people praying in the streets in Cairo are currently being broadcast.

"Nour", a young activist who was locked in the back of a police van with Jack Shenker, has told al-Jazeera that his Dad, Ayman Nour, a prominent dissident, is in intensive care after being hit on the back of a head by a rock thrown by government thugs. His father has diabetes and a heart condition. His father challenged Hosni Mubarak for the presidency in 2005 and was thrown in jail for his troubles.

Nour said there were government thugs in Cairo with "steel and sticks. It is very frightening and intimidating."

1.25pm: The online Q&A on Egypt with the Guardian's Middle East expert Brian Whittaker is now taking place.

1.29pm: Peter Bouckaert of Human Rights Watch in Alexandria has just sent an update that the police where he is have given up and are withdrawing.

1.29pm: Senior politician Mustafa al-Fiqi, chairman of the National Security and Foreign Relations committee, insisted the government would not fall.

But speaking to al-Jazeera he admitted that Egypt had to take action against poverty and corruption, and give people more freedom.

"It is very sad to see this confrontation," he said. "Police and the demonstrators both are Egyptians and we feel sad for the victims of both sides," he said.

He insisted that Mubarak would address his people in the next few days.

"People feel they need change," he said. But he claimed the current government would not fall.

1.33pm: More from Peter Bouckaert, from Human Rights Watch, in Alexandria:

The police have now given up fighting the protesters. The police and protesters are now talking, with protesters bringing water and vinegar (for teargas) to the police. Afternoon prayer has just been called and hundreds are praying in front of the mosque in east Alexandria.

Here's a picture he sent us of people praying after the police gave up:

Photograph: Peter Bouckaert, Human Rights Watch

1.42pm: AP has video of a protester being shot in the head yesterday, in Sinai. The Daily Mail has this story on the killing. Be advised: Contains graphic footage.

1.44pm: Peter Beaumont reports on a pitched battle between police and protesters on the Kassr Nile bridge. "It is white with gas, but the protesters are pushing the police back," he says. Like Jack Shenker and Human Rights Watch, Peter has also seen signs of protesters trying persuade police to join them.

1.55pm: AP has raw footage of tens of thousands of protesters clashing with police in central Cairo today.

"We are saying enough of this regime. This is a corrupt regime," one protester shouts in English to the camera.

2.01pm: At least two French journalists have been arrested, according to AP.

The daily newspaper Le Figaro says its reporter Adrien Jaulmes was arrested in Cairo and it has had no contact with him since he was detained.

The photo agency Sipa Press said one of its photographers, Albert Facelly, was also arrested in Cairo today. The agency said it had no details on the circumstances of his arrest and no contact with him yet.

2.08pm: Al-Jazeera is showing extraordinary live footage of a police firing teargas canisters at protesters and protesters throwing them back. Police have cleared one of the main motorway bridges over the Nile.

"The people want to bring down the regime," protesters are chanting, according to a translator.

2.19pm: The protesters are in control of the central square in Suez says al-Jazeera. There is no police presence. Jamal Elshayyal, their reporter in Suez, says:

The police has been quite comprehensively defeated by the power of the people.

2.27pm: "It doesn't show any sign of dying down at the moment," says Peter Beaumont who has been witnessing teargas canisters exchanges on the Kassr Nile bridge. "Having got gassed earlier today, I've got no idea how the protesters are managing to stay in the smoke," he says.

2.29pm: You can watch al-Jazeera's impressive coverage online here.

2.32pm: Peter Bouckaert, emergencies director of Human Rights Watch, gives this detailed account of how protesters overwhelmed police in Alexandria today.

After prayers, the protesters came out of a mosque and started shouting slogans. They were saying "peaceful, peaceful" and raising their hands. They were immediately attacked by police in an armoured car firing teargas. Fierce clashes started then, with exchanges of rock throwing. About 200 police faced about 1,000 protesters. The clashes lasted for nearly two hours. Then a much larger crowd of protesters came from another direction. They were packed in four blocks deep. Police tried to hold them back with teargas and rubber bullets, but they were finally overwhelmed.

Then the police just gave up, at about the time of afternoon prayers. Protesters gave water to police and talked to them. It was was all peaceful. Hundreds of protesters were praying in the street.

Now walking down to downtown Alexandria, the whole road is packed as far as we can see, people shouting slogans against [Hosni] Mubarak and his son Gamal. Asking others to join them. It is a very festive atmosphere. Women in veils, old men, children, I even saw a blind man being led. And there are no police anywhere.

2.37pm: Reuters is reporting the death of protester in Suez:

Egyptians carried the body of a protester through Suez on Friday after clashes with police who withdrew from central areas of the eastern city leaving some main streets to demonstrators, a Reuters witness said. "They have killed my brother," shouted one of the demonstrators.

2.39pm: Egyptian security officials say Nobel Peace laureate Mohamed ElBaradei is under house arrest.

2.48pm: The NDP headquarters in Dumya/Daniette, 131 miles north-east of Cairo, and Al Mansoura, 120km north-east of Cairohave both been destroyed, according to the Egyptian Association for Change.

2.50pm: Rawya Rageh, for al-Jazeera, says she has seen evidence of a protester killed in Alexandria, a bloody body being held aloft through the streets with people chanting "There is no God but God". She adds that police have now been overrun by protesters in the city.

2.53pm: Protesters have named the man killed in Suez (2.37pm) as Hamada Labib, 30, a driver.. They blamed his death on a gunshot, reports Reuters. It adds:

Egyptian police abandoned central areas of the industrial port city after demonstrations in which thousands of protesters overwhelmed security lines and torched a police station, a Reuters witness said. Police had tried to disperse the protesters, who hurled stones and chanted for the end to President Hosni Mubarak's rule. But they were unable to contain them and moved back, abandoning at least eight big police trucks. Protesters smashed the windows and tried to flip one of the trucks over. Hundreds of members of security forces had gathered in a large group around the governor's offence, where there was no sign of protesters.

2.58pm: An incredible picture from Cairo, taken earlier today, of people praying in the streets surrounded by riot police.

Locals pray in the street in front of The l-Istiqama Mosque watched by riot police in Giza on January 28, 2011 in Cairo, Egypt Photograph: Peter Macdiarmid/Getty Images

3.03pm: The International Crisis Group has condemned the detention of Mohamed ElBaradei, who serves on Crisis Group's board of trustees, and the violence against the demonstrators:
Crisis Group President Louise Arbour said:

His detention has no credible basis. It also will not serve Egypt's interests at this critical juncture. In a situation as tense as this, repression and abuse can only further inflame the situation. Rather than resort to repression, the authorities should heed demands of the population for dramatic political, social and economic transformation.

3.05pm: Egyptian protesters in Cairo are calling for the army to side with them against the police, Reuters reports:

Egyptian protesters in Cairo chanted slogans calling for the army to support them, complaining of police violence during clashes on Friday in which security forces fired teargas and rubber bullets. "Where is the army? Come and see what the police is doing to us. We want the army. We want the army," the protesters in one area of central Cairo shouted, shortly before police fired teargas on them.

3.12pm: Following up from the previous update, al-Jazeera just showed pictures of protesters jumping and cheering beside what appeared to be an army armoured vehicle in Cairo with the occupants in the vehicle not responding in any kind of negative fashion. It's too early to get carried away but al-Jazeera was suggesting this could be a sign that the army's allegiance is with the people.
Let's just hope the hopes of the people are not misplaced.

3.17pm: A second police station has been taken over by protesters in Suez, reports al-Jazeera.

3.24pm: A screengrab shows the BBC Arabic journalist Asad Al Sawi after he was attacked by thugs acting for the government.

3.26pm: Protesters are in control of most streets in Alexandria, says al-Jazeera.

3.30pm: Egyptian state media is reporting a curfew starting at 6pm tonight (about 30 minutes away) and running until 7am tomorrow in Cairo, Alexandria and Suez.
The way it's looking on the streets at the moment suggests there is little chance of people obeying the order and what can the police actually do to enforce it.

3.38pm: State security have entered al-Jazeera's building in Cairo, it is reporting. It says they may have been chasing activists.

Outside the news organisation's offices, in remarkable scenes, a momentary truce has been called between police and protesters while protesters pray. Just a few moments ago police were throwing teargas cannisters at them and now this:

Screengrab from al-Jazeera

3.43pm: Egyptian state TV says Mubarak has asked the army to take charge of security alongside the police. Looks like that is how he intends to impose the curfew, due to start in about 15 minutes.

3.48pm: Britain's foreign secretary William Hague called on both sides to "refrain from violence". But he said: "It is is important to recognise that people involved do have legitimate grievances, both economic and political. And it is important for the authorities to respond positively to that, and to be able to hold out the hope and prospect of reform in the future. That is the answer to the situation rather than repression."

Hague repeated western ambiguity towards the regime. "It is not for use to try to choose the rulers of other countries. For the moment we should concentrating on advocating the right response." He called for "evolutionary change".

In a pooled interview Hague said the Foreign Office was reviewing travel advice to Egypt.

Based on a phone call to the British ambassador in Cairo, Hague said the main "problems" were in Cairo, Alexandria, and Suez. "Those are places where there is the greatest risk of violence," Hague said.

He added: "We are not sure of the whereabouts of the Mohamed ElBaradei. There are rumours of restraints on his movements, but we don't have any specific information."

3.51pm: In Alexandria Peter Bouckaert, emergencies director of Human Rights Watch, witnessed four police cars on fire in front of the Siddi Brahim mosque.

3.55pm: Mubarak is due to address the nation in the next few minutes. Al-Jazeera's offices in Cairo are being raided by police. They are being told to stop broadcasting images of the unrest.

3.56pm: Murabak ordered the military onto the streets, according to al-Jazeera, citing state media.

4.00pm: The curfew is in place, but the protests continue. Live footage from Cairo shows protesters trying to push a police van into the Nile.

4.07pm: There are a couple of Guardian stories on the Wikileaks Egypt documents worth reading. One is about the closeness of Egypt's relationship with the US:

Secret US embassy cables sent from Cairo in the past two years reveal that the Obama administration wanted to maintain a close political and military relationship with the Egyptian president, Hosni Mubarak, who is now facing a popular uprising.
A frank briefing note in May 2009 ahead of Mubarak's trip to Washington, leaked by WikiLeaks, reported that the Egyptian president had a dismal opinion of Obama's predecessor, George Bush.

"The Egyptians want the visit to demonstrate that Egypt remains America's 'indispensable Arab ally', and that bilateral tensions have abated. President Mubarak is the proud leader of a proud nation ... Mubarak is 81 years old and in reasonably good health; his most notable problem is a hearing deficit in his left ear. He responds well to respect for Egypt and for his position, but is not swayed by personal flattery," the cable said.

The other is about a document on police brutality in Egypt:

Under Hosni Mubarak's presidency there had been "no serious effort to transform the police from an instrument of regime power into a public service institution", it said. The police's ubiquitous use of force had pervaded Egyptian culture to such an extent that one popular TV soap opera recently featured a police detective hero who beat up suspects to collect evidence.

Some middle-class Egyptians did not report thefts from their apartment blocks because they knew the police would immediately go and torture "all of the doormen", the cable added. It cited one source who said the police would use routinely electric shocks against suspected criminals, and would beat up human rights lawyers who enter police stations to defend their clients. Women detainees allegedly faced sexual abuse. Demoralised officers felt solving crimes justified brutal interrogation methods, with some believing that Islamic law also sanctioned torture, the cable said.

4.11pm: This is the response to the curfew in Cairo. This is the van protesters have been trying to push into the nile (see 4pm).

Screen grab from al Jazeera

4.22pm: Army tanks are rolling into the centre of Cairo and Suez, al-Jazeera reports. Mubarak has supposedly ordered them in to restore order but people have been cheering the army hoping it will side with them against the police.

4.23pm: TV pictures show the headquarters of the ruling NDP in Cairo are on fire.

4.28pm: The US state department has responded to the protests via Twitter, which Egypt has of course tried to prevent its own citizens from using. PJ Crowley (@pjcrowley), US state department spokesman, tweeted:

Events unfolding in #Egypt are of deep concern. Fundamental rights must be respected, violence avoided and open communications allowed.

Reform is vital to #Egypt's long-term well-being. The Egyptian government should view its people as a partner and not as a threat.

4.30pm: We were expecting Hosni Mubarak or his son Gamal to speak (there were mixed reports as to who was going to speak) half an hour ago but we have still not heard anything.

4.37pm: Military vehicles are on the streets, but it's unclear whose side they are on, Peter Beaumont reports from Cairo.

4.40pm: Obama's press secretary Robert Gibbs has expressed concerned about the violence and urged the government to respect the freedom of speech.

Very concerned about violence in Egypt - government must respect the rights of the Egyptian people & turn on social networking and internet

4.43pm: Amin Iskander, an opposition politician from the Nasserist Al-Karama party, just told al-Jazeera what is needed from Mubarak is "a firm promise that this his last term he spends in office" and he must pave the way for democracy. But Iskander does not believe Mubarak will stand down. He said NDP headquarters are being set on fire across the country because the party had "gobbled up the riches" of the country.

4.45pm: A downtown police station in Cairo, police cars and gas tanks outside the police station are on fire, which could account for the number of loud explosions being heard, al-Jazeera reports.

4.49pm: This Guardian video tells the story of how events unfolded and escalated today after Friday prayers:

4.52pm: Once more amazing scenes being broadcast on al-Jazeera, as protesters stop for prayer. There is the sound of explosions and gunshots in the background as about six rows of people form rows and prostrate themselves on the ground.

4.56pm: Here are some of the best bits from the live Q&A on the Middle East protests, which the Guardian website hosted today. Answering the questions was Brian Whitaker, former Middle East editor and current editor with CIF.

Q. A question about an Eqyptian democracy... is there a basis for hope? is there a political culture that can step up to represent the people and what role will youth play in the new landscape?

Brian's Answer: Egypt already has the infrastructure to turn into a working democracy -- elected parliament, long-established political parties, etc. The problem is the the NDP has monopolised this system for a very long time.
So the transition to a working democracy would not be all that difficult, though I would expect it to be a somewhat flawed democracy for some time - maybe like some of the East European or Latin American countries.
One problem is that most of the opposition parties are just as hidebound as the regime. The younger "Facebook generation" doesn't seem to have much interest in them and prefers to do things in its own way. Youth movements are going to become more and more important, and they are a very hopeful sign.

Q. What are the chances that all this could be repeated in Syria?

Brian's answer: I was discussing that with an Arab friend yesterday. We both felt that it would be very difficult at present in Syria to organise the kind of protests seen in Tunisia and Egypt. One thing you need for it to happen is a civil society structure of some kind, whether it's trade unions, opposition parties or NGOs, plus a lot of internet users. I don't think Syria has that. Instead, it as a very proficient secret police.
That said, I would expect the Syrian regime to be very scared. Yemenis have told me of the panic in the Marxist regime in the PDRY following the revolution in Romania in 1989 -- they feared it could happen to them. I would expect similar fears in the Syrian regime.
Who knows? Could they be the ones who decide to reform rather than waiting to be toppled?

Q. How likely do you think it is that these uprisings will drive Egypt & Tunisia towards democracy? Is it likely that these situations will descend into sectarian or ethnic conflict as we seen in Kyrgyzstan last year?

Brian's answer: Adapting to democracy will be a lot easier in Tunisia and Egypt than it was in Iraq. There are no major ethnic issues; Egypt does have something of a sectarian problem but it is not insurmountable.

5.05pm: The Associated Press reports on the scene in Cairo's central plaza:

An Associated Press reporter saw the protesters cheering the police who joined them and hoisting them on their shoulders in one of the many dramatic and chaotic scenes across Egypt on Friday. After chasing the police, thousands of protesters were able to flood into the huge Tahrir Square downtown after being kept out most of the day by a very heavy police presence. Few police could be seen around the square after the confrontation.

An Egyptian anti-government activist kisses a riot police officer following clashes in Cairo. Photograph: Lefteris Pitarakis/AP

5.12pm: Hillary Clinton is speaking. She says the US is "deeply concerned about the use of force" against protesters. She calls on the Egyptian government to restrain security forces but also says protesters should refrain from violence.

These protests underscore that there are deep grievances within Egyptian society and the Egyptian government needs to understand that violence will not make these grievances go away.

5.14pm: Clinton also called Egypt an "important partner" in the region. But she added:

As a partner we strongly believe that the Egyptian government needs to engage immediately with the Egyptian people in implementing political, social and economic reforms.

It won't be strong enough for everyone but in diplomatic terms that was pretty strong stuff from Clinton.

5.19pm: Another quote from Clinton:

We are deeply concerned about the use of violence by Egyptian police and security forces against protestors. We call on the Egyptian government to do everything in its power to restrain security forces. At the same time, protesters should also refrain from violence and express themselves peacefully."

5.23pm: Brian Whittaker, a Middle East expert at the Guardian, has provided this snap analysis of Clinton's words:

It looks to me as if Clinton is angling for a negotiated departure by Mubarak, accompanied by an increase in political freedom. I think the US is aiming to structure the solution in a way that would protect its key interests: the peace treaty with Israel, the Suez canal, and co-operation against terrorism.

5.27pm: The Associated Press says thousands of protesters are trying to storm the foreign ministry and state TV buildings in Cairo.

5.34pm: A member of ElBaradei's group told al-Jazeera there are 80,000 people protesting in Port Said, where she said a 14-year-old had been killed.

5.41pm: The Egyptian government has extended the curfew to the entire country, Egyptian state TV reports.

5.46pm: Al-Jazeera showed incredible footage of a vehicle burning in Cairo burning alongside "live" state TV pictures showing a relatively calm scene:

A screengrab from al-Jazeera showing the difference between its own coverage (l) and that from Egyptian state TV (r) of the protests in Cairo. Photograph: Al-Jazeera

5.47pm: Reuters quotes medical sources saying 10 people have been wounded in Cairo today, some with bullet wounds.

5.49pm: The latest from Alexandria from Peter Bouckaert, of Human Rights Watch:

The army has deployed in Alexandria but atmosphere is calm. Soldiers are talking to protestors. Confirmed that Alexandria governorate and many police stations burned down.

6.05pm: US president Barack Obama has convened his national security team on the growing protests in Egypt, the Associated Press reports:

Obama's 40-minute session on Friday took the place of his daily national security briefing. It included Vice President Joe Biden and his national security adviser, Tom Donilon. Aides said additional briefings are planned during the day.

6.39pm: The army are being cheered as they pass in tanks/armoured cars in Cairo by protesters who are clambering on to the vehicles.

6.42pm: Apparently, bizarrely, it's the president's national guard being cheered through the streets of Cairo as they make their way to the state TV station, which has been taken over by protesters.

The Egyptian museum, full of priceless artefacts, is said to be at risk from the fire at the NDP headquarters.

6.54pm: Rachel Stevenson, who freelances for Guardian films, is in the Egyptian holiday resort of Sharm el-Sheikh. She says they are isolated from what's happening elsewhere, there are no demonstrations and people are ignroing the curfew. But she says people in the tourist industry there support the protests not least because they have the same concerns, being in poorly paid jobs despite many of them being highly educated.

6.59pm: Here's a summary of the day's events so far on a momentous day in Egypt's history:

President Hosni Mubarak has ordered a curfew in three cities (3.30pm), later extended to the entire country, which was supposed to start at 6pm today and last until 7am tomorrow morning but it has been roundly ignored as clashes have continued.

Mubarak has sent in the army to restore order in Cairo, Alexandria and Suez but protesters cheered the army in some areas, calling on them to side with them against the police (3.43 pm). In some areas the army has done so. Soldiers have shaken hands with protesters in Alexandria and in Cairo. Demonstrators have clambered onto tanks in Suez and Cairo. There have also been unconfirmed reports of clashes between the army and police

There have been unconfirmed reports of many protesters killed today, including a woman in Tahrir square in Cairo, two people in Suez, one named as Hamada Labib, 30, a driver., one person in Alexandria and a 14-year-old in Port Said.

In the country's strongest intervention so far, US secretary of state Hillary Clinton said the US is "deeply concerned about the use of violence by Egyptian police and security forces against protestors". (5.12pm)

Some police are reported to have joined the protesters, who welcomed them to their ranks. (5.05pm)

Police immediately attacked protesters after Friday prayers (11.12am) but protesters remained defiant and fought back, overwhelming police and government buildings right across the country. The ruling NDP's party headquarters in Cairo were set on fire (4.23pm).

I'm handing over the blog to my colleague Richard Adams now.

7.04pm GMT: Thanks Haroon, this is Richard Adams in the Guardian's bureau in Washington DC, where there has been an abrupt change in attitudes towards events in Egypt today.

The main US cable news networks had given Egypt minimal coverage so far this week, partly because of the time difference but also because of the president's state of the union address on Tuesday night absorbing so much energy.

That has all changed today, with the the extraordinary scenes from Egypt filling America's TV screens – even if the early morning bulletins were more interested in Charlie Sheen's hernia.

The exception has been Fox News, where coverage has been more muted. "You probably don't give a lot of time thinking about Egypt," a Fox News presenter suggested about an hour ago, before explaining that "groups linked to al-Qaida" were in danger of taking over the government in Cairo.

7.11pm GMT: The US State Department has said that US citizens should postpone non-essential travel to Egypt and urged US citizens in the country to "exercise caution". The State Department also says Americans should not try to go to the US embassy since Egyptian security forces may block off the area around the embassy.

7.15pm GMT: The White House has just announced that it is postponing its planned press conference on the situation in Egypt. There's some speculation that may be because Obama himself wants to make a statement personally, but in any case it has been postponed for the time being.

7.26pm GMT: Reuters is now reporting a witness saying that the army has dispersed the protesters who tried to storm Egypt's state television building in central Cairo.

The Al Arabiya network had earlier reported that demonstrators had forced their way in, but the state television channel was broadcasting throughout.

7.30pm GMT: Time magazine talks to "a minister in the government of Prime Minister Benjamin Netanyahu," and reports that Israel appears to be backing the Mubarak regime:

With a deep investment in the status quo, Israel is watching what a senior official calls "an earthquake in the Middle East" with growing concern. The official says the Jewish state has faith in the security apparatus of its most formidable Arab neighbor, Egypt, to suppress the street demonstrations that threaten the dictatorial rule of President Hosni Mubarak. The harder question is what comes next.

But this was the most eye-catching quote from the unidentified minister:

"I'm not sure the time is right for the Arab region to go through the democratic process."

7.35pm GMT: There is a White House briefing on Egypt promised shortly, but the Associated Press has this bombshell – that the Obama administration is using US aid to Egypt as leverage over the Mubarak regime:

An Obama administration official says the US will review its $1.5bn in aid to Egypt based on events unfolding in the country, where the authoritarian government is struggling to extinguish huge and growing street protests.

The official spoke on condition of anonymity because of the delicacy of the situation. Egypt has been a key US ally in the volatile region. US officials are now increasing calls on President Hosni Mubarak, the target of the protesters, to respond with restraint and reverse steps taken to cut off the protesters' ability to communicate.

The decision to review assistance to Egypt is a significant step as the US seeks to balance the desire to maintain stability in the region with a recognition of the unexpected scope and uncertain outcome of the protests.

7.43pm GMT: Al-Jazeera is showing some great live footage of the looting of the National Democratic Party headquarters – and is reporting that the protesters are forming a "human shield" around the nearby national museum.

Meanwhile, Nile TV, the Egyptian state broadcaster, is now also showing footage of the protests – perhaps a significant event, since it contadicts the broadcaster's earlier footage.

7.49pm GMT: The White House press briefing room is full of journalists awaiting the press conference that is about to be held. It's being said that the US government doesn't want to be pre-empted by a TV appearance by President Mubarak on Egyptian television.

Still in DC, Politico reports on the split within the Republican party about how to deal with Egypt, between the pro-democracy wing and the Islamophobic wing, a split that also explains the dilemma of Fox News.

Demonstrators on an armoured car, cheering members of the army outside Egypt's national TV building in Cairo. Photograph: Khaled Desouki/AFP/Getty Images

7.56pm GMT: CNN's Ben Wedeman – who has been doing an excellent job all day – is asked why things have calmed down in Cairo. "Jim, things have calmed down because there is no government, there's no authority," saying that police and army had disappeared, "there's no one to protest against."

Is something about to happen?

8.09pm GMT: Here we go: Laura Rozen of Politico reports that the Egyptian military's chief of staff, Lt General Sami Enan, is going home early from DC, having been in meetings at the US defence department.

The White House press briefing is starting now.

8.12pm GMT: Robert Gibbs, White House press secretary, is up on stage. He confirms that Obama has not spoken with President Mubarak.

"The legitimate grievances that have festered for quite some time in Egypt have to be addressed by the Egyptian government immediately," says Gibbs.

What can the president do? Gibbs is asked. "First and foremost, this is a situation that will be solved by the people in Egypt," says Gibbs. "We will be reviewing our assistance posture based on events in the coming days" – that's a reference to the US's $1.5bn in aid to Egypt, as mentioned earlier.

Gibbs is also asked if Obama "stands by" Mubarak – and he makes no response.

8.15pm GMT: What's the US doing about aid? "Obviously we will be reviewing our assistance posture based on the outcome of events, now and in the coming days," intones Gibbs.

Who else, what other allies, has Obama talked to about Egypt? "I am unaware of any calls at this point that have been made," says Gibbs.

Why hasn't Obama made personal contact, because of the weight that would have? Gibbs has no substantial answer.

8.21pm GMT: "So the White House has called this press conference to convey with clarity and firmness its mixed feelings and uncertainty," tweets former Bush administration speechwriter Joshua Treviño.

8.24pm GMT: Asked if the US was drawing up plans in the event of Mubarak being overthrown, Gibbs replied: "There are a robust series of meetings being held on a whole host of issues right now," in what is not his finest moment as White House press secretary.

Asked why the briefing was delayed for several hours, Gibbs says: "We were delayed for a whole host of reasons ... we were monitoring any and all actions that were coming out of the country and will continue to do so."

Asked who from the administration has been in touch with the Egyptian regime, Gibbs denies that Biden was one of them.

"The situation should be addressed through concrete reforms, that is what the people of Egypt demand, that's what they deserve," he says.

Asked if the US government had condemned the house arrest of Mohamed ElBaradei, Gibbs will only say: "Obviously, this goes into into our concern about expression, association and assembly."

On the cutting off of communications, Gibbs is asked if there any way to pressure Vodafone to turn its mobile phone service back on. Gibbs is noncommittal.

8.34pm GMT: Is the promised review of US aid to Egypt a warning to the regime? Gibbs won't be drawn.

Later: "We're not in touch with the Muslim Brotherhood," Gibbs confirms.

8.43pm GMT: While Robert Gibbs is saying as little as possible ("this is a fluid situation") in a baroque manner, al-Jazeera reports that "intense gunfire heard near key govt buildings in the Egyptian capital".

Very unusually, Gibbs is taking questions from foreign journalists. That almost never happens at a White House press briefing.

8.47pm GMT: Al-Jazeera's live footage is showing a lot of tanks now on the streets of Cairo – and a lot of civilians milling about them unhindered.

Asked about reports about Vodafone agreeing to Egyptian government demands to block mobile phone service, Gibbs says: "I don't want to speak about the specific company because I want a little more information."

Foreign journalists are being tougher on Gibbs than the White House press corps. "We have reached a point where the grievances have to be addressed with concrete reforms, have to, must," says Gibbs at one point, in annoyance.

Gibbs does go on to describe internet access as a basic right, which is a revelation of sorts.

8.58pm GMT: A new tweet from CNN's Ben Wedeman, on the ground in Cairo:

Saw ruling party headquarters in flames, police huddling in barracks as protesters tried to pursue them. Hearing parliament burning

9pm GMT: Robert Gibbs's White House briefing has wrapped up after an hour.

The most noteworthy points to come out:

• Gibbs pointedly refused to take up an offer to say the administration stood by Mubarak

• Gibbs also repeated that the "people of Egypt" would decide events – suggesting that the White House was prepared to cut the Mubarak regime loose – calling their grievances "legitimate"

• The White House confirmed that it was prepared to withhold aid from Egypt's government

But the tone of the administration suggests the White House has been left stranded by the swift pace of events on the ground.

9.09pm GMT: If you're not following CNN's Ben Wedeman @bencnn on Twitter then you should. Here are three tweets he has posted in the last 10 minutes:

Teenager showed me teargas canister "made in USA". Saw the same thing in Tunisia. Time to reconsider US exports?

One man said he graduated from college 4 years ago, hasn't worked a day since. Has been in streets since Tuesday protesting.

Saw boys with massive seal of the republic looted from State TV. If this isn't the end, it certainly looks and smells like it.

9.19pm GMT: Reuters are reporting that "Egyptian medical sources" estimate there have been 1,030 people wounded today in today's protests.

9.29pm GMT: Al-Jazeera is reporting that Fathi Sorour, the speaker of Egypt's parliament, says an "important announcement due soon".

Meanwhile, tanks and APC continue to pour onto the streets of Cairo.

9.33pm GMT: The speaker of Egypt's People's Assembly has told an Egyptian satellite channel that "an important matter will be announced in a short time". The speaker, Fathi Sorour, was talking to the Mehwar channel and gave no further details, according to Reuters.

The speaker of the assembly is the first in the line of succession to become president of Egypt if the incumbent dies or is incapacitated. The New York Times reported in 2009:

Mr Mubarak has never appointed a vice president. If he dies in office, then the speaker of the Parliament, a veteran party leader, Fathi Sorour, would serve as an interim president until an election could be called.

9.43pm GMT: Salon's Justin Elliott talks to major Israeli political pressure groups in the US and finds they are nervous about what happens in Egypt:

The Israelis are worried about, among other things, the possibility that an Islamic movement could gain power if the Mubarak regime were to fall. So I was interested today to see reaction from pro-Israel groups in the United States – which were favorably disposed to the democratic aspirations of the Green movement in Iran last year – to the Egyptian pro-democracy protests.

9.50pm GMT: My colleague Paul Lewis passes on this graphic representation of Egypt's internet blackout, showing the effect of the government's cutting off national internet access:

The graphic, which was compiled using anonymous traffic engineering statistics, shows traffic to and from Egypt dropping sharply around 5.20pm ET. As of about three hours ago, traffic has not picked back up.

The graphic was created by Craig Labovitz, chief scientist at Arbor Networks.

10pm GMT: If constant Twitter updates aren't enough for you, there's a whole lot of content on events in Egypt over on Tumblr.

10.12pm GMT: This is a puzzle but Reuters is now reporting that Fathi Sorour, the speaker of the Egyptian parliament who was to make a statement this evening, has told the Nile News television channel that Egypt is in the "safe hands" of President Mubarak.

Reuters reports:

"The matters are in safe hands, in the hands of President Hosni Mubarak, and he will act," Speaker Fathi Sorour told Egypt's state-owned Nile News channel after being asked about how the government would deal with the unrest.

He said the parliament, which is overwhelmingly dominated by Mubarak's ruling party, would meet on Sunday, for an ordinary session, and would request Prime Minister Ahmed Nazif attend to assess the situation and issue recommendations. "What more can we do?" Sorour said.

Now Nile TV is saying that Mubarak himself is about to speak on television. It's hard to keep up.

10.17pm GMT: Mubarak now appears on television, with little warning. It's a single camera shot of him standing at a podium, reading from a statement, lit from below in a gloomy room. No indication if this is live or taped. He begins:

"I have been closely following the protests and what they were asking for and calling on. My instructions to the government have stressed providing it with an opportunity to express the opinions and demands of the citizens.... I deeply regret the loss of innocent lives among protesters and police forces...."

10.27pm GMT: Mubarack has now appeared on television, and says the government will resign tomorrow and a new government will be appointed. More details to follow but here's his key statement:

I have asked the government to present its resignation today [Friday] and I will name a new government starting from tomorrow ... to effectively deal with the priorities of this current phase.

10.29pm GMT: Mubarak finally appears on Nile TV. The translation is very halting and difficult to follow, so these notes may not be accurate, and it's much as I could catch:

"I assure you I am working for the people and giving freedom of opinion as long as you are respecting the law. There is a very fine line between freedom and chaos and I lean toward freedom for the people in expressing their opinions as much as I hold on to the need to maintain Egypt's safety and stability....

"We have to be careful of anything that would allow chaos. No democracy would be there if we allow chaos. These demonstrators wanted to speak about their opinion, to give have more job opportunities and lower prices and fight poverty. I know all of these issues that people are asking ... I will always be on the side of the poor...."

CNN is running Mubarak in a split screen, with the president on one side and the fires and wreakage in the streets around Cairo and Alexandra on the other.

"Dear citizens, I don't talk to you today as a president but as an Egyptian. I [have] spent war and peace in this country, we overcame very hard times, we were united as people.... [We need] new steps for more democracy, for more freedoms for citizens, new steps to raise the economy and to stand by the poor and those with limited salaries. This is what is going to make our future and we can't do that unless we are open and we are hard working. We need to build...

"What happened in the last few days put fear in everybody's hearts and fear for the future and additional chaos. I take responsibility for the security of this country and our citizens, I will not let this happen. I will not let fear live in the hearts of the citizens."

Then Mubarak announced that he will force the government to resign and appoint a new one tomorrow. But Mubarak gave no sign whatsoever that he would be going with them, quite the opposite in fact.

Now let's see how that goes down on the streets of Cairo.

10.40pm GMT: Hi, Tim Hill here, taking over from Richard Adams. In his TV address, President Mubarak also made mention of the protests which continued into a fourth day across Egypt. He defended the actions of the security forces, and said he "regretted" the casualties, but described the protests as part of plot to destabilise Egypt and destroy the legitimacy of his regime.

10.52pm GMT: Reuters are reporting that Egyptian armed forces have taken control of Cairo's Tahrir Square, with protesters fleeing into sidestreets, according to eyewitnesses.

11.03pm GMT:
More reaction on President Mubarak's speech to the nation. Sky News producer Yael Livie, standing above Tahrir Square in Cairo, has reported:

"There are now about 22 tanks on the square. The demonstrators are disregarding the curfew that was imposed. They're not in the square any more but we can hear them. I think much was anticipated from that speech, but it's clear that Mubarak is not stepping down. Whatever he said did not seem to strike a chord.

It was a very ambivalent speech. It was almost as if he was taking some sort of responsibility off himself – asking the government to resign – but not saying anything about him doing anything different. It's very clear he's staying in power. It seems to be a bit of a deadlock."

11.12pm GMT: Some more news: Reuters say six Egyptians were killed in protests on Friday during protests in the northern city of Alexandria, according to medical sources.
The dead were four protesters, a policeman and a bystander hit by a bullet while she stood on her balcony, they said.
One of the protesters reportedly died from a bullet wound to the head.

11.16pm GMT: Glenn Beck, the Fox News host – follow him at @glennbeck – has tweeted:
Egypt may be a tipping point. Yemen and Jordan also have smaller uprisings. Iran is smiling, the Saudis and Israelis are not. Pray4peace.

11.21pm GMT: The White House has just said President Obama will be making a statement on the Egypt protests at 11.30pm GMT. We'll have more details when we get them.

11.24pm GMT: Earlier, US secretary of state Hillary Clinton spoke on Egypt. She described Egypt as an "important partner in the region", but said the US is "deeply concerned about the use of force" against protesters. See the details of her speech here.

11.32pm GMT: Barack Obama has just given a short briefing at the White House. Here's a selection of what the president said:

We have been closely monitoring the situation in Egypt. As the situation continues to unfold, our first concern is preventing injury and loss of life, so I call upon the Egyptian authorities to refrain from violence against the protesters. The US will stand up for human rights everywhere.

Those protesting in the streets have a resposibility to express themselves peacefully.

The US has a close partnership with Egypt. But we've also been clear that there must be reform - social, political and economic. In the absence of these [reforms], grievances have built up over time. I just spoke to President Mubarak, after his speech, and told him he has a responsilibilty to give meaning to his words.

Violence will not address the grievances of the Egyptian people.

What's needed is concrete steps that advance the rights of the people. Ultimately, the future of Egypt will be determined by its people, and we believe the people want the same things as we want. The Egyptian people want a future that befits the heirs to a great and ancient civiliaztions. The US is committed to working with the government and the people to achieve the goals.

When I was in Cairo, after I became president, I said that all governments must maintain power through consent, not coercion, and that is how they will achieve the future. The US will continue to stand up to the rights of the Egyptian people, and work with the government to ensure a future that is more hopeful.

11.52pm GMT: A summary of points from Obama's brief press conference, as the president:

• Told Hosni Mubarak he has a responsibility to deliver on promises of better democracy and greater economic opportunity.

• Emphasised the need for Mubarak to make reforms, saying: "This moment of volatility has to be turned into a moment of promise".

• Urged protesters in Egypt to express themselves peacefully.

• Said the US would stand up for the rights of the Egyptian people.

"What's needed now are concrete steps that advance the rights of the Egyptian people," Obama told reporters at the White House.

12.16am GMT: As we move into Saturday morning, we'll be bringing the live blog to a close shortly. We'll be continuing our coverage tomorrow, but there's much more on the Egypt protests at guardian.co.uk/world. Thanks for staying with us, and in the meantime, here's a summary of the main points today:

President Hosni Mubarak appeared on TV to tell Egyptians he has asked the government to resign. Mubarak will form a new government on Saturday, but there was no indication that the president himself would be stepping aside.

Barack Obama, the US president, said he had spoken to Mubarak following his televised address, and called on Egyptian authorities to refrain from using violence against peaceful protesters. "This moment of volatility has to be turned into a moment of promise," Obama said.

The White House said it was reviewing its $1.5bn in aid to Egypt, on a day which saw tanks move in after protesters defied a nationwide curfew ordered by President Mubarak. Reports said at least 20 people were killed and more than 1,000 injured on the fourth and most violent day of protests against Mubarak's 30-year rule.

In another significant development, Mohamed ElBaradei, the former UN weapons chief who may stand in presidential elections later this year, was placed under house arrest for "his own protection" after returning from abroad.


11-01-29 - Libération -- Se réveiller sans Moubarak

29/01/2011 à 00h00

«Se réveiller sans Moubarak»

Reportage

Après une première mobilisation mardi, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé vendredi dans tout le pays pour réclamer le départ du président égyptien.

Par LUC PEILLON Envoyé spécial au Caire , CLAUDE GUIBAL Le Caire, de notre correspondante

Au Caire, le 28 janvier. (Reuters)

C’est une vague qui emporte le pouvoir. Ce sont des slogans, des appels, des cris. Les plus entendus : «Le peuple ne veut plus du gouvernement.» Ou un simple «liberté», scandé et repris à l’unisson. C’est une révolution contre une tentative de black-out total, jamais vu (lire ci-contre) ; téléphones mobiles et appels internationaux coupés, Internet totalement inaccessible. Les chars sont dans la rue. La nuit est tombée. La place Talaat Harb, est encore noire de monde malgré le couvre-feu décrété à 18 heures. Des scènes de fraternisation s’esquissent. Des manifestants trônent sur des jeeps militaires. Des témoins assurent avoir vu des policiers commencer à rallier des manifestants. Des policiers ont jeté leurs brassards. Rien ne semble pouvoir arrêter une population bien déterminée à passer la nuit dans la rue. «Afin de pouvoir se réveiller demain sans Moubarak», ose un manifestant.

Les blindés ont pris position. Sur la corniche du Nil et dans plusieurs lieux stratégiques du Caire. La télévision et la radio nationale l’annoncent : l’armée a décrété le couvre-feu. Les Cairotes qui ne sont pas dans la rue se penchent incrédules au balcon des maisons, se vissent devant leur téléviseur, attendant qu’Hosni Moubarak, le président désormais honni, apparaisse sur les écrans. Sur la corniche, le bâtiment blanc qui abrite le siège du PND, le Parti national démocratique du chef de l’Etat, est en feu. Juste à côté, trois blindés ont pris position devant le bâtiment de la radio-télévision d’Etat. Il a été pris d’assaut par des manifestants. Les locaux de la chaîne Al-Jezira ont été fermés de force par la police. L’air est saturé par les nuages lacrymogènes et les nuages noirs des pneus brûlés. Des bombes sonores sont tirées en direction des manifestants. Le Caire vit des heures de feu, des heures de violence, des heures de liberté jamais vues depuis 1956.

Lacrymogènes. Le chaos a débuté à la mi-journée. 13 heures, quartier de Giza, mosquée Mogama halistik Ama : au milieu d’un cordon de supporteurs, l’opposant Mohamed el-Baradei se fraye un passage jusqu’à la mosquée pour la grande prière du vendredi. Dehors, la foule commence à se masser, le Prix Nobel de la paix disparaît dans un véhicule. Et la police, rassemblée en masse autour de la mosquée, commence à tirer ses premières grenades lacrymogènes. Se joint une foule populaire. Des jeunes en blouson, des quinquagénaires bedonnants, des mères de famille voilées. Une vieille femme, aussi. Qui lève les bras au ciel. En appelle à Dieu. Réclame de la nourriture. Du travail pour ses enfants. Un avenir. «Moubarak, va t’en», soupire-t-elle, alors que la foule se met à courir, fuyant les gaz irritants.

Dans les cages d’escalier, les manifestants se réfugient, les yeux en feu. Certains distribuent des oignons, destinés à dissiper l’effet des gaz, trempent leurs foulards dans du vinaigre avant de les plaquer sur leur visage et de ressortir affronter la police. «Nous ne pouvons plus nous arrêter maintenant, nous sommes trop prêts du but, les Tunisiens nous ont montré le chemin», dit un manifestant. Un autre enjoint la foule à se rendre à la place Tahir. Là où, la veille, ont eu lieu les plus grandes manifestations. Dans le métro du Caire, qui fonctionne encore, les visages sont sombres. Etonnés. Un employé interpelle : «Le peuple égyptien a retrouvé sa fierté.» Sur le pont qui relie l’opéra du Caire à la place Tahir, une foule immense tente de se frayer un passage pour traverser le fleuve. Elle se heurte à la police. Casque noir et bouclier, sur plusieurs rangées.

Courage. A l’heure de la prière, des rangées d’hommes se forment et se prosternent au milieu du pont. Le reste de la foule s’écarte, respectueuse. «Hosni Moubarak, écoute ton peuple !» crie un homme. Au bout du pont, un nuage de fumée blanche et brûlante, des jets de pierre. Des hommes, visages en sang, sont transportés à bout de bras. Sur l’autre rive du fleuve, près de la place Talaat Harb, des manifestants sortent du métro pour rejoindre la foule sur la corniche. Au carrefour du centre-ville, des émeutiers jettent des pierres sur la police. Les commerçants ont tiré leur rideau de fer. Les gens se pressent aux vitres. «Beaucoup sont capables de gérer le pays, lâche une étudiante. Des gens éduqués. Desgens prêts à être au service du peuple.» Elle dit aussi : «Nous voulons apprendre la démocratie, nous y avons droit.» A 26 ans, elle n’a connu qu’Hosni Moubarak comme président, comme les deux tiers de la population, âgée de moins 30 ans. Plus loin, Mustapha l’interpelle : «S’il vous plaît, écrivez que nous resterons dans cette rue jusqu’à ce qu’il parte. J’ai 39 ans, il est au gouvernement depuis que j’ai 9 ans. Ça suffit !». L’un brûle devant nous sa carte d’identité, un autre crie sa rage («On n’en peut plus»), un troisième jure qu’il n’a «plus rien à perdre». A 90 ans, Mohamed, lui, regarde de loin : «Je veux prendre part à la révolte, même si c’est la dernière chose que je fais dans ma vie.» Un médecin le coupe : «Même si 20 millions de personnes doivent mourir, tous les autres millions vivront dans la dignité. La liberté a un prix, elle n’est pas gratuite.»

Formidable colère, formidable révolution. Etonnante révolte, où, en raison de la coupure totale des réseaux, tout se transmet de bouche à oreille. Les vraies infos comme les plus folles rumeurs. Où nul ne semble mener plus que d’autres la contestation. Où des jeunes branchés côtoient des femmes voilées. Où un «Allah o Akbar !» est mollement repris par quelques-uns, et boudés par d’autres. Où chacun est étonné de son courage.

Dans la soirée, alors que les hélicoptères sillonnent le ciel, au mégaphone, on enjoint la foule de se disperser. «L’armée, le peuple, tous ensemble», crient les manifestants. Ils ont applaudi plus tôt l’arrivée des blindés, qui ont remplacé les camions des forces de police. Une longue nuit de veille s’esquissait. L’Egypte, hébétée, se trouve incrédule de se découvrir capable. Capable de vivre une telle colère trop longtemps contenue.

11-01-29 - Libération -- La journée où l'Egypte a vacillé

29/01/2011 à 00h00

La journée où l’Egypte a vacillé

Après d’imposantes manifestations vendredi, les Egyptiens ont bravé le couvre-feu. Moubarak a limogé le gouvernement dans la nuit et annoncé des «mesures» pour la démocratie.

Par JEAN-PIERRE PERRIN

Moubarak est-il encore le seul maître de l’Egypte ? La question se pose alors que l’armée a remplacé, vendredi soir, la police, chargée du maintien de l’ordre, dans les grandes villes du pays, que le chef d’état-major, Sami Anan, qui, à la tête d’une délégation, se trouvait aux Etats-Unis, en est revenu précipitamment, et que le président égyptien a finalement annoncé dans la nuit que, à la suite des manifestations, il limogeait l’actuel gouvernement par une nouvelle équipe, qu’il entendait désigner dès samedi.

Le président égyptien a eu beau annoncé qu’il ne quitterait pas le pouvoir, c’est de l’armée égyptienne dont il dépend désormais. Une armée qui s’est abstenue d’affronter les manifestants qui ont pris le contrôle de la rue, fraternisant même à l’occasion. Elle s’est notamment employée à sauvegarder le célèbre musée du Caire, menacé par les pillards.

sans précédent. Face à la montée des protestations contre son régime, le président égyptien avait employé la manière forte et imposé un couvre-feu au Caire, à Alexandrie et Suez. Les forces de l’ordre ont même tiré à balles réelles sur les manifestants, selon plusieurs témoignages. Un bilan était très difficile à établir vendredi soir alors qu’Internet et les réseaux mobiles avaient été coupés par le pouvoir. Des sources hospitalières faisaient état de 20 morts vendredi (5 au Caire et 15 en province) et au moins 1 000 blessés, dont certains très grièvement par balles.

Toutes les villes du pays ont connu vendredi, jour de congé en Egypte, des dizaines de manifestations durement réprimées par la police. Hosni Moubarak, dont les manifestants réclament le départ après presque trente ans au pouvoir, a ordonné, par décret, à l’armée de se déployer dans les villes au côté de la police, qui apparaît débordée par cette mobilisation populaire sans précédent. Des convois de véhicules blindés sont apparus dans les rues du Caire, d’Alexandrie et de Suez, siège d’incidents très violents depuis le début des manifestations.

Les Etats-Unis, alliés du président Moubarak, ont jugé la situation «profondément inquiétante», et demandé au régime de «respecter les droits fondamentaux, éviter la violence, et autoriser les communications». Washington pourrait revoir son aide au pays, notamment militaire, en fonction de la réponse des autorités égyptiennes aux manifestations. La France, elle, a appelé à «la retenue et au dialogue» et recommandé aux voyagistes de suspendre les départs, samedi.

Transition. Au Caire, au quatrième jour des plus importantes protestations depuis l’arrivée au pouvoir de Moubarak en 1981, les manifestants sont descendus dans la rue dès la fin des prières musulmanes, à l’appel du Mouvement du 6 avril, un groupe de jeunes pro-démocratie qui s’est inspiré de la révolution ayant chassé Ben Ali de Tunisie. A Suez, un manifestant a été tué, vendredi, d’une balle lors d’accrochages avec la police, portant à au moins treize le nombre de morts dans le pays depuis le début des troubles, selon des chiffres provisoires. Des centaines de manifestants ont été arrêtés, dont les principaux leaders des Frères musulmans.

Aux cris d’«A bas Hosni Moubarak» ou «Moubarak dégage» (en français, à la manière tunisienne), les manifestations se sont étendues à toute la capitale, et ont gagné les principales villes du pays, selon l’AFP.

L’opposant le plus en vue, Mohamed el-Baradei, l’ex-chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique, s’est dit prêt à mener une transition au pouvoir après le départ de Moubarak. Selon Al-Arabiya, les manifestants ont envahi le bâtiment de la télévision d’Etat. Les protestataires, auxquels se sont joints les Frères musulmans, se sont attaqués aux symboles du pouvoir, incendiant des commissariats ainsi que le siège du parti présidentiel au Caire ou le siège du gouvernorat à Alexandrie. A Mansourah, dans le delta du Nil, les imams ont appelé à «sortir et demander le changement». Les tensions en Egypte ont fait bondir les prix du pétrole : le baril gagne 3,70 dollars à 89,34 dollars à New York, tandis qu’à Londres le Brent s’est approché des 100 dollars.

Le régime de Hosni Moubarak, contesté par des centaines de milliers de manifestants vendredi, a fait appel à l'armée et décrété le couvre-feu dans plusieurs villes d'Egypte dont le Caire pour faire face à un mouvement de contestation qui ne cesse de s'amplifier.

M. Moubarak, dont les manifestants réclament le départ après 29 ans au pouvoir, a demandé à l'armée, épine dorsale de son régime, de faire respecter la sécurité avec la police qui a semblé débordée par la mobilisation populaire sans précédent qui a fait huit morts depuis mardi.

Le couvre-feu a été décrété au Caire, à Alexandrie (nord) et à Suez (est) à partir de ce jour de 16H00 à 05H00 GMT, et ce jusqu'à nouvel ordre, conformément à un décret présidentiel.

Les Etats-Unis, alliés de M. Moubarak, ont jugé la situation "profondément inquiétante", appelant à "respecter les droits fondamentaux, éviter la violence, et permettre les communications".

Au quatrième jour des plus importantes protestations depuis l'arrivée au pouvoir de M. Moubarak en 1981, les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes, des balles caoutchoutées en l'air et des canons à eau pour disperser les manifestants.

Dès la fin des prières musulmanes, les protestataires sont descendus dans la rue pour ce "vendredi de la colère", à l'appel du Mouvement du 6 avril, un groupe de jeunes pro-démocratie qui s'est inspiré de la "révolution du jasmin" ayant chassé le président Zine El Abidine Ben Ali de Tunisie.

Un manifestant a été tué d'une balle lors d'accrochages avec la police à Suez, portant à huit le nombre de morts -2 policiers et 6 manifestants depuis le début du mouvement. Des dizaines de personnes ont été blessées et un millier arrêtées.

Aux cris d'"A bas Hosni Moubarak" et "le peuple veut la chute du régime", les manifestations se sont étendues à tout le Caire, une métropole de 20 millions d'habitants, et on gagné les principales villes du pays, selon des journalistes de l'AFP sur place.

L'opposant le plus en vue, Mohamed ElBaradei l'ex-chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui s'est dit prêt à mener une transition au pouvoir après un éventuel départ de M. Moubarak, et les Frères musulmans (opposition), ont participé aux manifestations.

"Liberté! liberté! liberté", ont scandé les manifestants sous les regards ahuris de policiers déployés avec boucliers et casques à visière, près de la célèbre mosquée al-Azhar. Les protestataires ont mis le feu à deux commissariats.

"Moubarak est un dictateur, nous voulons sa chute. Ce n'est plus le temps des réformes. Les gens en ont marre. La situation économique devient intenable", souffle Ahmed, un manifestant.

Plus au nord, à Alexandrie, deuxième ville d'Egypte, la police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles caoutchoutées pour disperser des milliers de manifestants qui ont incendié le siège du gouvernorat.

A Mansoura, dans le delta du Nil, certains imams ont appelé à "sortir et demander le changement". Des affiches du parti au pouvoir ont été arrachées et des bâtiments officiels attaqués et endommagés.

Entretemps, l'internet et les services de téléphonie mobile, qui ont joué un rôle-clé dans la mobilisation populaire, étaient coupés dans le pays. Une première par son ampleur pour l'internet, selon des experts.

Face à l'escalade, le chef de la commission parlementaire des Affaires étrangères et membre du parti de M. Moubarak, Moustapha al-Fekki, a appelé à "des réformes sans précédent" pour éviter une "révolution".

M. Moubarak, 82 ans, qui s'est appuyé pendant près de 30 ans sur un redoutable appareil policier et un système dominé par un parti qui lui est entièrement dévoué, s'est illustré par son silence depuis le début de la contestation.

Les manifestants réclament de meilleures conditions de vie dans un pays où l'état d'urgence est imposé depuis près de 30 ans et où plus des 40% des 80 millions d'habitants vivent avec moins de 2 dollars par jour et par personne. Ils veulent aussi le départ du ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli.

Conséquence des troubles, les matchs du championnat de football prévus vendredi et samedi ont été reportés. Et l'agence de notation financière Fitch pourrait abaisser la note souveraine de l'Egypte, actuellement de BB+.

11-01-29 - The Washington Post -- Watching a new beginning in Egypt

Watching a new beginning in Egypt

By Peter Bouckaert
Saturday, January 29, 2011;

ALEXANDRIA, EGYPT

For much of Friday afternoon, this city teetered between hope and fear. We knew the army would come - the question was when. About 7:30 p.m., six armored personnel carriers with mounted machine guns arrived at the main square. Then something extraordinary happened: The soldiers were surrounded by hundreds of people - and after several minutes, welcomed. As I write this, ordinary citizens are walking up to the two vehicles stationed at Ramleh Square and photographing each other flashing victory signs. The mood, fearful for so much of the day, is turning festive.

When my interpreter and I arrived in Alexandria Friday morning, tension hung in the air. Overnight, many activists, lawyers and members of the Muslim Brotherhood had been detained. But the only visible sign of the anti-government protests that had roiled Egypt in recent days was the heavy security presence: truck after truck of riot police roamed the streets.

We headed to a mosque in eastern Alexandria to observe the Friday midday prayer, the week's main prayer. The imam gave a relatively neutral sermon, speaking about one's duty to God. During the service, three big trucks and an armored car full of riot police parked next to the mosque.

When the prayer ended, as people streamed out of the mosque, many unfurled banners and began shouting slogans: "The people want to end the regime." "Raise your slogans, raise them high, he who shouts will never die." "Gamal, tell your father that all the Egyptian people hate you." "Down with Hosni Mubarak." Most, however, raised their hands in the air and yelled again and again, "We are peaceful." Expecting trouble, we headed to the roof of an adjoining apartment building.

Almost immediately, the armored police van started shooting tear gas directly at the crowd, engulfing them in acrid smoke. Our eyes burned as we watched. Police viciously attacked the protesters, even though the overwhelming majority had clearly expressed the desire to rally peacefully.

For the next two hours, the streets below us became a struggle between the police and the protesters. Both sides threw rocks. The police never managed to advance a block, even as they fired shot after shot of rubber bullets and sprayed tear gas. Some of the protesters set tires on fire. Even families in apartments around the area threw water bottles out their windows at the police, outraged at the brutality with which the officers had attacked.

Remarkable scenes unfolded in front of us. Repeatedly, groups of unarmed protesters raised their hands and approached riot police officers only to be met with rubber bullets and tear gas.

Then the tide suddenly turned: A massive crowd, easily thousands of protesters, came down a second road. The police now faced two fronts and a rain of rocks.

And then the police ran out of bullets and tear gas. They began to beg over the sound system of an armored car, saying, "Stop, young men, let it be finished" and "we'll end it now." But the crowd didn't want to give up.

The tear gas canisters the police had fired were turned back against them, and the wind carried it around. Soon we were all retching, overwhelmed by thick clouds of tear gas.

When we regained our senses, a remarkable scene lay before us. The protesters had won. The police had given up, and protesters were now bringing the officers water and vinegar to deal with the tear gas. People were embracing, protesters and police.

Then the ordinary people who had watched the battle from their windows came down and joined the crowd. Suddenly people were everywhere. Time seemed frozen, and people walked around in a daze, not daring to believe that they had triumphed over the feared security forces.

The police simply left. Crowds of people began walking, quickly filling the massive road along the Mediterranean Sea. We joined them, eager to see what would happen next.

Every few minutes, we were met by new crowds, exhausted but victorious in other battles with the police. So many protesters had rallied on Friday that the massive security forces were eventually swamped. The crowds fought with their bodies and stones until the police gave up.

As we walked home with the sun setting, evidence of even more violent confrontations could be seen: Fires were everywhere. In front of the city's main mosque, a row of police trucks burned. The office of the provincial governorate and a ruling-party building were set on fire, as were many police stations and vehicles. Rumors about protesters having been killed abounded.

Egyptians in Alexandria did the unimaginable on Friday, fending off a police attack for the first time in their lives. They are walking around in shock, unable to digest the significance of what they have done. A few hours ago, everyone was saying: Now, the army will come. But it is no longer clear on whose side the army will intervene. Tomorrow is the first day of a new Egypt.

The writer directs the global emergencies program at Human Rights Watch.

11-01-29 - Cris d'Egypte -- Egypte Un grand, grand peuple

29/01/2011

Egypte: Un grand, grand peuple

Le Caire, vendredi 28 et samedi 29 au matin.

Je relate ci-dessous ce que j’ai vu de mes yeux, ce que des témoins oculaires fiables m’ont rapporté des autres quartiers et ce que j’ai pu voir dans les images tournées en direct par chacune des télévisions Al Jazeera et Al Arabiya.

Les heures indiquées sont approximatives, mais les événements sont classés dans le bon ordre .

Vendredi 28 janvier

10 h 00 : Après avoir bloqué l’accès à internet et l’envoi de SMS dans la capitale, les opérateurs téléphoniques Vodafone, Mobinil et Etisalat interrompent leurs services, sur ordre du gouvernement. Le téléphone fixe fonctionne toujours, mais on ne peut plus appeler l’étranger.

12 h 00 : Les rues sont encore vides et calmes. Mais déploiements policiers à tous les coins de rue, policiers en civil. Hommes de main en civil, armés de bâtons et de couteaux.

12 h 30 : Dans la ville silencieuse, les hauts parleurs des mosquées diffusent leurs prêches du vendredi. Des manifestants par groupes de 2 ou 3 commencent à affluer dans les grands axes.

13 h 00 : Fin de la prière. Nous arrivons de toutes parts, par petits groupes de 20 ou 30 et appelons les égyptiens aux fenêtres à nous rejoindre aux cris de « enzel ! enzel ! » (descend ! descend !) ; « wahed, etnen, lel shaab el masry feyni ! (et un et deux où est le peuple égyptien !) et aussi « entoh elly fel beyout, elly ha yenzel mesh hay mout (vous qui êtes dans vos maisons, descendez, vous ne mourrez pas). Aux fenêtres, on nous regarde avec stupeur et retenue.

13 h 30 : La foule s’épaissit et donne de la voix « ya Gamal oll' abouk, el shaab el masry by yekrahouk ! » ‘(Gamal, dis à ton père que le peuple égyptien vous hait tous les deux). Gamal est le fils de Hosni Moubarak et on le soupçonne de vouloir lui succéder.

Dans le grand boulevard de Gameet el Dowal el Arabeyya, les policiers laissent passer les manifestants et déploient leurs forces anti-émeute aux extrémités du boulevard et sur les ponts.

On apprend que Mohamed El Baradei est séquestré par les forces de l’ordre dans la mosquée où il s’était rendu pour prier, dans le gouvernorat de Guizèh.

13 h 45 : Sur les quais, dans le quartier de Agouza, nous essuyons des tirs nourris de grenades lacrymogènes. Ce sont des attaques Ad Hominem, tirées en direction des manifestants et non en l’air. La foule recule, mais des révoltés de première ligne s’approchent à quelques mètres des policiers et renvoient sur eux les grenades à peine lancées.

Jets de pierres nourris sur les policiers. Dans les rues adjacentes ou en se replie, on parlemente sur la meilleure direction à prendre. Tout le monde suffoque. On s’entraide. Une dame passe avec du vinaigre à mettre sur nos mouchoirs, pour respirer. Un homme hurle, la main sur le visage. « Je ne vois plus rien, je ne vois plus rien ! » ;  les manifestants en colère jettent des pierres sur les camions blindés qui passent à toute allure. D’autres les en empêchent en scandant « Salmeyya ! Salmeyya ! » Ce qui veut dire (Pacifique ! Pacifique !) Un homme souriant d’une cinquantaine d’année s’approche de mon groupe. Nous avons l’air de bourgeois. Il nous demande avec stupéfaction : « Vous faites partie de la manifestation, ou vous passiez là par hasard ? ». Nous lui répondons que nous ne sommes pas là par hasard. Ses yeux se remplissent de larmes. A quelques mètres, un retraité nous apostrophe. « Vous voulez quoi au juste, vous croyez que c’est bien ce que vous faites ? ». A notre tour d’être stupéfaits. Il poursuit :  « et qui allez vous mettre à la place de Moubarak ? » nous lui répondons : « celui que tu ne connais pas encore vaut bien mieux que celui que tu connais ». Il se tait et sourit. Un homme à moto est à l’arrêt : son fils de trois ans, assis sur le guidon scande : «A bas, à bas Hosni Moubarak ». Son père nous dit : « C’est un homme, il grandira en homme, il sera plus homme que moi. Moi, je ne suis pas un homme. »

14 h 00 : On apprend que Mohamed El Baradei est assigné à résidence.

15 h00 : Des fenêtres, des femmes nous jettent des oignons, du citron, des mouchoirs, pour nous guérir des effets du gaz lacrymogène. Aux fenêtres, il n’y a plus aucune retenue, mais des cris de joie et de solidarité.

15 h15 : Safwat el Sherif, un des hommes les plus infects du régime (c’est une information, pas une opinion personnelle), secrétaire général du Parti National Démocratique (PND) s’adresse à la presse : « …mais… Mesdames, Messieurs…, nous avons toujours été au seul service du peuple… les demandes du peuple ?… Ces demandes sont la prunelle de nos yeux !… » Un des spectateurs, devant le poste de télévision exprime le sentiment général : « enculé de sa race ! »

15 h 30 : Des policiers sans grade de l’hôpital  de la police dans le quartier de Agouza distribuent des masques de protection contre les grenades lacrymogènes.

16 h 30 : La transmission de la chaine Al Jazeera est brouillée. Al Jazeera annonce qu’elle diffusera désormais sur une autre fréquence que chacun s’empresse de noter.

Une population déchainée maîtrise la ville symbolique de Suez. Débordées et harassées par la population, les forces de l’ordre se retirent de Suez. Les camions blindés sont démontés par les manifestants, ivres de rage. La télévision nationale décrit qu’il n’y a que quelques centaines de manifestants ça et là et continue sa diffusion habituelle de clips, de feuilletons et de programmes.

On rapporte que dans les quartiers de Boulaq et de Abou el Ela, les moins gradés des forces de police (ceux qui portent casques, matraques et boucliers, se joignent aux manifestants).

17 h 00 : L’armée entre au Caire. On apprendra vers 21 heures que ce n’était peut-être pas l’armée mais la garde présidentielle. On se demande si l’armée à refusé d’apporter son soutien à Hosni Moubarak.

Un des premiers blindés à entrer au Caire tombe en panne. Les militaires à son bord, aidés de manifestants, le poussent ensemble. Eclats de rire des témoins. La scène est on ne peut plus égyptienne.

Les chars sont accueillis dans la joie par les manifestants. La joie est double. Premièrement l’arrivée des militaires signifie que la police à été battue. Deuxièmement, on continue de croire qu’ils sont plus dignes, responsables et fraternels –chose curieuse car le régime de Moubarak est historiquement militaire. Parole d’un manifestant : « l’armée, c’est des types comme ça ! » Il lève le pouce « ces mecs là ne carburent pas aux pots de vin ».

Les chars et véhicules blindés se déploient dans toute la ville pour protéger les zones sensibles : le musée du Caire, la télévision, les bâtiments administratifs.

On apprend la mort d’une manifestante tombée au Caire.

A proximité de la place Tahrir, on voit apparaitre des cocktails Molotov, lancés sur les camions de la police qui s’embrasent.

17 h 20 : Le Président Hosni Moubarak décrète un couvre-feu à partir de 18 heures, au Caire, à Alexandrie, et dans d’autres grandes villes. Toute personne dans la rue sera désormais en situation illégale et risquera sa vie.

17 h 50 : On annonce que le Président de la République va s’adresser au peuple. On s’en réjouit parce qu’il nous semble évident que la nature de ses déclarations va augmenter le nombre des manifestants et accroitre encore notre détermination, qui, depuis les premières heures de la manifestation, est totale.

18 h 00 : le siège du Parti National Démocratique au Caire est en flamme. Liesse et cris de joie. Sa proximité avec le Musée du Caire éveille les inquiétudes. La police abandonne le Musée. Leur retrait est immédiatement suivi par l’arrivée d’hommes de tous âges qui tentent de pénétrer à l’intérieur du Musée. Des manifestants, par dizaines, protègent le Musée et se battent violement avec eux. Ahmed Raouf, un jeune architecte de 30 ans est de ceux-là.

Des membres du gouvernent diffusent sur la chaine de télévision d’état que les manifestants sont des pilleurs, des casseurs et une bande de terroristes irresponsables.

19 h 00 : Déclaration de Hillary Clinton. « L’Amérique soutient les droits de l’Homme ».

19 h 30 : Al Jazeera diffuse : on ne sait pas si le Président Moubarak s’adressera au peuple ou non.

21 h 00 : La présence militaire calme les rues du Caire mais les manifestants restent attroupés. Le couvre-feu n’empêche pas la population de sortir de chez elle ou de rester dans la rue. Beaucoup cependant, rentrent chez eux. Des fumées épaisses apparaissent dans le ciel. Les flammes du Parti National Démocratique, une fumée étouffante de liberté.

Comme il est nous est impossible de communiquer avec les membres de nos famille qui se trouvent à l’étranger, un système D a été mis en place.

Dès qu’une personne vivant à l’étranger appelle l’un d’entre nous sur nos lignes fixes, nous lui donnons les numéros de téléphone et les e-mails de nos proches. Dans la nuit du 28 au 29, les membres de nos familles ont reçu des appels de gens inconnus qui leur transmettaient des messages rassurants. Inconnus du monde entier : merci.

22 h 00 : Dans tout le centre ville, les voitures de police brûlent. Les manifestants ne sont pas gênés par la présence de l’armée. Un homme s’approche d’un char et écrit au feutre noir : A bas Hosni Moubarak.

0 h 00 : le Président fait une allocution télévisée qui semble pré-enregistrée. Discours moralisateur insipide. « J’ai toujours soutenu la liberté de parole …détruire les biens publics n’est pas » etc. etc.

Puis il annonce qu’il demande la démission de son gouvernement. Les spectateurs présents autour du poste de télévision crient, non pas de joie, mais d’exaspération. Nous ne voulons ni de lui, ni de son gouvernement, ni de son parti, ni de sa politique, ni de ses hommes de main, ni…

Samedi 29 janvier

8 h 30 : Je prends la direction de la place Tahrir qui fut le théâtre, la veille, des affrontements les plus violents. Pont Kasr el Nil, gisent les carcasses brulées de 2 jeeps de police. Les blindés sont postés à l’entrée de toutes les avenues. Ils semblent vides, certains d’entre nous sont assis dessus. Des militaires passent parfois en courant, allant d’une avenue à l’autre. Les blindés sont plus nombreux aux abords du Musée du Caire. Quelques centaines de personnes occupent la place. L’atmosphère est tendue, dangereuse. Le vent tourne en une seconde à l’annonce d’un sniper juché sur le toi d’un immeuble. Le sniper n’est peut-être qu’un spectateur mais la foule se déplace à toute allure puis s’immobilise à nouveau. Après une nuit de combat, de nouveaux chants sont scandés : « le peuple souhaite que Moubarak soit jugé ! »  Sur le côté est de la place, un homme est assis sur une chaise. Il tient dans la main un grand drapeau national. Son visage hébété est recouvert de peinture noire.

9 h 00 : Toute la foule se déplace à cause de grenades lacrymogènes, puis reprend sa position.

Les chants continuent. 2 camions blancs siglés « United Trans » entrent sur la place et sont repoussés par les manifestants qui craignent un coup fourré de la police. Un groupe se forme à l’entrée de la rue Talaat Harb. Au milieu, un homme barbu en djellaba, façon Frères Musulmans, tient un mégaphone et exhorte les foules à ne pas détruire les voitures de police. Un jeune homme de vingt ans se jette sur lui et l’insulte. « Va te faire foutre, enculé de ta mère. . infiltré ! allez ! sors ta carte du Parti National Démocratique ! » Nous les séparons. L’homme barbu s’éclipse, comme par enchantement. J’insiste sur cette scène en particulier, pour faire réfléchir ceux qui songent encore que la jeunesse égyptienne, excédée, étouffée, désireuse de vivre, danser, chanter, aimer ait quelqu’envie de se voir gouverner par les barbus. Précisions également que 65 % de la population égyptienne a moins de 18 ans (source : Ministère des affaires sociales 2009).

10 h 00 : Fantastique nouvelle. Les téléphones portables marchent à nouveau. Il semble pour l’instant que ce soit Vodafone et pas encore Mobinil et Etisalat. Je rentre chez moi pour écrire ce billet et m’aperçois qu’internet n’est toujours pas rétabli. Mon beau-frère m’aide à trouver quelqu’un à qui je puisse dicter tout ceci. Je souhaite remercier Danièle Dompé du fond du cœur pour son extrême patience et gentillesse.

13 h 00 : On apprend à l’instant qu’une nouvelle manifestation est prévue à 15h00 place Tahrir.

La suite, bientôt, c’est certain.


11-01-29 - Le Monde -- Le jour où Le Caire a brûlé de colère

Le jour où Le Caire a brûlé de colère

| 29.01.11 | 14h18  •  Mis à jour le 29.01.11 | 14h41

Le Caire brûle-t-il ? La capitale égyptienne semblait comme engloutie, vendredi 28 janvier, sous d'épais nuages de fumée noire. Une foule d'Egyptiens galvanisés par la colère a pris d'assaut tous les symboles du régime pour y mettre le feu. Adossé au Musée national, le quartier général du Parti national démocrate (PND) du président Hosni Moubarak est en flammes, ainsi que des casernes de la police. Des blindés des forces de sécurité, confisqués par les manifestants, se consument avant, parfois, d'exploser dans un bruit assourdissant. Derrière les traînées blanches de gaz lacrymogène, des incendies se propagent, enflamment des panneaux publicitaires, des palmiers, des ordures qui jonchent les trottoirs.

Plusieurs heures après le début du couvre-feu, décrété à 18 heures dans l'ensemble du pays, la situation paraît hors de contrôle. Des milliers de protestataires sont encore dans la rue. Du jamais-vu de mémoire d'Egyptien : 60 % d'entre eux, âgés de 30 ans ou moins, ont vécu toute leur vie sous le régime du président Hosni Moubarak. L'arrivée des blindés dans le centre-ville n'a pas fait reculer ces jeunes, que plus rien ne semble pouvoir effrayer. C'est à peine si les militaires ont réussi à sécuriser les bâtiments du Musée national, pour bloquer d'éventuelles tentatives de pillage et, plus tard, les ambassades américaine et britannique.

La grande mobilisation populaire contre le régime égyptien avait pourtant commencé dans le calme. De longs cortèges de plusieurs milliers de personnes avaient pris comme point de départ les mosquées de la capitale. Ils ont commencé leur marche après la grande prière hebdomadaire, à la mi-journée.

A l'un de leurs points de départ, sur la rive ouest du Nil, la mosquée de la place Moustafa-Mahmoud, dans le quartier huppé de Mohandessine, l'imam a donné sa bénédiction, appelant les fidèles à "manifester pour la démocratie". Ils sont partis en scandant : "Nous sommes pacifiques !" et "Le peuple égyptien veut la chute du régime !". Parmi eux, surtout de jeunes hommes, mais aussi des vieux en gallabeya, la tunique traditionnelle, des hommes en costume-cravate, des femmes recouvertes du niqab ou les cheveux au vent. Ils brandissent des portraits de Gamal Abdel Nasser, de Che Guevara et des drapeaux égyptiens et palestiniens.

On a beaucoup crié et beaucoup pleuré, vendredi, dans les rues du Caire. Les forces de l'ordre, déployées en masse, sont intervenues presque immédiatement à coups de lance à eau et de bombes lacrymogènes lancées dans la foule. Certains s'évanouissent, vomissent leurs tripes sur les trottoirs. D'autres s'effondrent sous les tirs de balles en caoutchouc.

Les entrées d'immeubles sont dévastées, des blessés y ont été allongés à même le sol. Des petits groupes s'entassent dans l'obscurité, reprenant leur souffle, les yeux rougis, les visages parfois en sang. Ceux qui n'ont pas osé sortir de chez eux leur apportent des oignons et du vinaigre - remèdes de fortune contre les effets du gaz.

Les hôtels, y compris les plus chics, ont fini par ouvrir leurs portes. Dans les halls, transformés en base arrière, des touristes ahuris et affolés, cherchant par tous les moyens à partir, font connaissance avec une foule égarée. Une Egypte que certains ne soupçonnaient pas. Une Egypte qui choisit ses mots, en anglais ou en français, pour leur dire : "Voyez-vous nos souffrances ? Quand allez-vous vous décider à nous aider ?"

Empêcher à tout prix que ces cortèges partis d'un peu partout ne parviennent à établir une jonction, telle était la stratégie du gouvernement. Dans ce but, Internet a été coupé, puis les réseaux de téléphonie mobile ainsi qu'une partie des lignes téléphoniques terrestres. L'Egypte s'est retrouvé presque isolée du reste du monde. Dans la soirée, la compagnie aérienne Egypt Air a annoncé qu'elle suspendait l'ensemble de ses vols pour au moins douze heures.

Pendant les premières heures de contestation, la stratégie a semblé fonctionner. Privé de tous les moyens de communication, les cortèges sont longtemps restés isolés les uns des autres, parfois pris au piège entre les cordons policiers.

Sous la pression populaire, ces cordons ont cédé les uns après les autres, à l'issue de violentes confrontations. Le grand échangeur routier du 6-Octobre, en plein centre-ville, a été transformé en terrain d'affrontement tactique. Le chantier du futur palace Ritz-Carlton, situé non loin de là, sert de réserve de pierres et de blocs de ciment qui sont balancés sur les camions blindés. Puis c'est une pluie de chaises en plastique, de boîtes de conserve, de tout ce que les manifestants ont trouvé, qui s'abat sur les policiers.

A leur tour, encerclés par une foule de plus en plus enragée, beaucoup de policiers sont battus et désarmés. "Le régime a disparu !", s'époumone un jeune en brandissant des trophées : un bouclier et une matraque de la police. "Regardez !, hurle-t-il. Elle est où, cette autorité ? Où est-il, ce régime qui ne nous répond pas, qui ne nous écoute pas, qui n'ose même plus nous regarder en face ? Le peuple égyptien lave son honneur aujourd'hui." La foule, livrée à elle-même, court dans le plus grand désordre. Partout, le chaos et la violence. "Où est l'armée ? Nous voulons l'armée avec nous !" C'est l'autre grand slogan répété tel un mantra durant toute la journée. Au sein des mouvements d'opposition, voilà plusieurs semaines déjà qu'il se murmure qu'un "nouveau coup d'Etat militaire est la seule solution en l'absence de leader de la révolte".

Il est 20 heures dans les rues de la capitale : il ne reste plus un policier en vue. Des chars ont fait leur apparition, déclenchant d'abord des hourras, puis redoublant la colère quand il s'avère que c'est la garde républicaine, l'unité de l'armée la plus proche du président Moubarak, qui a été envoyée. Vers minuit, le président égyptien s'est adressé à la nation. "J'ai exigé la démission du gouvernement, a-t-il déclaré, les traits tirés mais le ton ferme. Demain, je formerai un nouveau gouvernement qui sera chargé de régler cette situation."

Cécile Hennion

11-01-29 - Al Jazeera -- Egyptian youth and new dawn hopes

Egyptian youth and new dawn hopes


For young Egyptians, long-dormant patriotism and pride have been finally awakened.

Firas Al-Atraqchi Last Modified: 29 Jan 2011 00:30 GMT


As police stations and ministry of interior installations continue to burn through the night in many of Egypt’s cities, the Arab World is waking up to a new dawn.

In more than 18 years of living in Cairo, I have never felt the sense of cautious hope that exists in Egypt now, particularly among young men and women who feel that for the first time in their lives they may actually be able to determine their own destinies.

Young Egyptians that say that despite the number of teargas canisters fired at protesters and the number of those who have been beaten and detained, long-dormant patriotism and pride have been finally awakened.

They feel emboldened by the positive changes in Tunisia and believe they share common cause and aspiration.

Many of the students I teach at the American University in Cairo have taken part in the protests, avoiding tear gas, seeking refuge in shops and alleyways. They have been reporting and participating in the protests. Some have been beaten only to return the next day and face off with riot police.

To them, they have known no other president, no other ruling party and no other political system. They have for years been groomed on the government’s realpolitik on the one hand, and the empty rhetoric of opposition groups on the other.

They have made it clear to me that these opposition parties, long defunct and impotent, have been replaced by grassroots social action. Their fears of detention and torture have been supplanted by the need for better living conditions and better wages.

The protests have drawn Egyptians from all walks of life, many of whom have never participated in demonstrations and feel that the time has come for them to voice their resentment.

What started with a few dozen protesters on January 25 quickly mushroomed as passers-by and ordinary citizens joined in.

This was the Arab Street – the silent majority which has finally found a voice to express palpable anger.

Listening to the protesters, one gets the feeling that they have not been deterred by the severity of the beatings; rather, their resolve has been hardened.

In an unprecedented show of civil disobedience and open revolt, young Egyptians have clearly and forcibly delivered a message that is still resonating in the Middle East and North Africa: Authoritarian rule in the region is over.

The common yet indigenous, denominators – political and economic disenfranchisement and disdain at rampant corruption – between the two countries were conveyed through social media networks, helping to create a momentum that seized popular anger and provided it with a dynamic that produced mass mobilisation on the streets of Tunis and Cairo.

By calling for the ouster of Hosni Mubarak, the Egyptian president, and persevering in the face of tear gas, water cannons and baton beatings, young Egyptian men and women have beat back decades of one-party rule, brutal repression against civil liberties, iron-clad control of the media, and corrupt economic policies.

The protesters have been dismantling archaic forms of governance in which the ruler is considered to be beyond reproach and economic policies are determined by his self-preserving business elite allies.

They are demanding equity in the distribution of wealth, an end to state corruption, greater employment opportunities and a curb to rampant inflation.

They want to be able to express themselves freely – both in mainstream media and online – without the specter of arrest, torture and imprisonment looming overhead.

Just three months ago, Egyptian authorities released Kareem Amer, a blogger jailed in 2007 for defaming Islam and the presidency. His release came just a few weeks after several stations were taken off the air by the national satellite carrier NileSat for allegedly failing to abide by their contracts and/or failure to pay licensing fees.

They are not interested in a change of government – as Mubarak promised on January 28 - and they will not be dissuaded by repeated promises of economic reform and prosperity. They believe that Egypt’s current socio-economic malaise is rooted in the political system itself, a system which has not evolved since the first revolution overthrew the King of Egypt in 1952.

When the ruling National Democratic Party swept Parliamentary elections amid allegations of widespread fraud last November, Egyptian youth said that they felt their votes had been stolen and the entire process of political reform hijacked.

Some observers at the time warned that the government would likely suffer a backlash. The young protesters that we now see on the streets of Cairo, Ismailiya, Suez, Alexandria and Mahala want a political process that safeguards their democratic participation.

Few in Egypt have a desire – or expectation – to see Gamal Mubarak, the president’s son, inherit the presidency in a contrived political gimmick to convince the public that there was a democratic transfer of power.

Among my students, Copts and Muslims alike, there is a call for social cohesion. In the aftermath of the bombing at the Two Saints Church in Alexandria, many Egyptians blamed the government for failing to adequately protect minorities and allowing sectarian strife to fester.

Now, the momentum – and history - is on the protesters’ side.

Firas Al-Atraqchi is an associate professor of practice at department of journalism and mass communication at the American University in Cairo.

11-01-31 - Libération -- A Suez, «la police a tiré sans prévenir»

31/01/2011 à 00h00

A Suez, «la police a tiré sans prévenir»

La ville a vécu six jours de troubles sanglants. Hier, l’armée a repris le contrôle.

Par LUC PEILLON Envoyé spécial à Suez

Vue de Suez, le 28 janvier. (Reuters)

Un air mélancolique s’échappe d’un rare commerce encore ouvert avant de s’évanouir sur l’avenue presque déserte. Un vieil homme boit son thé, un bâton sur les genoux. Quelques silhouettes filent sur le trottoir d’en face. Suez, fin d’après midi : la rue principale, grouillante de vie il y a encore deux heures, n’est plus traversée que par des convois militaires.

Le couvre-feu, imposé hier à l’ensemble du pays, est ici respecté. Renforcé par la présence de 300 soldats supplémentaires. Rares sont ceux qui se risquent à mettre un pied dehors, exceptés des commerçants et habitants du quartier, armés de gourdins de fortune et campant devant leur échoppe. «L’armée enfin arrive en nombre ! exulte Mohamed, un bâton dans la main. Depuis trois jours, nous sommes quasi seuls à devoir nous défendre nous-mêmes.» Son voisin acquiesce, un regret dans la voix : «Ils ont organisé un tel chaos que nous n’avons d’autre choix que de nous réjouir du retour des militaires. La seule chose dont ne voulons plus, c’est de la police.»

Dans cette ville de l’est du pays, porte d’entrée du canal de Suez pour qui vient de la mer Rouge, le renfort de l’armée est vécu comme un soulagement. Et vient clore une semaine particulièrement sanglante. Six jours vécus ici comme une tragédie alimentée par une succession d’événements, impliquant businessmen locaux, policiers, criminels et manifestants.

«Jour de colère». Tout a commencé le 25 janvier, comme partout en Egypte, par un rassemblement organisé sur Facebook. «C’était le "jour de colère", explique Nasser, commerçant bedonnant, propriétaire d’une agence de voyage, qu’il protège jour et nuit depuis soixante-douze heures. Les manifestants étaient plusieurs milliers dans la rue centrale de Suez, mais tout était calme.» En milieu d’après-midi, la situation dégénère. «La police s’est mise à tirer sans prévenir, poursuit-il, tout le monde était affolé.» Bilan, trois morts, dont deux jeunes de 20 et 32 ans. Cet événement va révulser les habitants.

Le lendemain, ils sont plusieurs centaines à se rassembler devant la morgue où sont entreposés les corps. Les proches ainsi qu’une partie des manifestants de la veille viennent pleurer les victimes avant de repartir vers le centre-ville. «La foule grossissait au fur et à mesure que nous revenions, dit Ahmed, qui tient un commerce de jouets sur l’avenue principale. Et quand nous sommes arrivés, de nouvelles émeutes ont éclaté avec les policiers.» Plus à l’ouest, dans le quartier Ar-Been, des jeunes s’en prennent aux pompiers qui tentent de les disperser avec des lances à incendies. Un camion est brûlé, le centre-ville est noyé sous les gaz lacrymogènes.

La violence va monter d’un cran le jour d’après. Les manifestants incendient un commissariat. La police fuit, laissant plusieurs armes qui commencent à circuler. La journée s’achève sur une dizaine de morts.

Délinquants en arme. Le lendemain, 28 janvier, la situation devient incontrôlable. «Ibrahim Farad, l’un des hommes d’affaires les plus importants de la ville, a fait venir des hommes armés du Sinaï, pour protéger ses concessions automobiles, raconte Nasser. Aidés par des policiers, ils ont tiré sur tous ceux qui approchaient, puis visaient ensuite les ambulances qui transportaient les blessés.» La scène rend la foule furieuse, qui détruit alors des commerces, des banques, des opérateurs téléphoniques et les concessions d’Ibrahim Farad, qui finit par fuir la ville. A 17 heures, la télévision évoque une déclaration de Hosni Moubarak, mais plusieurs heures s’écoulent avant qu’il ne parle, «durant lesquelles la police en a profité pour quitter Suez et relâcher plusieurs criminels armés», rapporte Ahmed. Pas de police, des délinquants en armes : la situation tourne au chaos. Il y aurait eu plusieurs morts ce jour-là. Aucun bilan fiable n’étant disponible pour l’instant.

La scène se répétera le lendemain, avec l’incendie de deux autres commissariats près de Suez. Le bilan, là encore, serait d’une dizaine de morts, dont plusieurs criminels tués par la population. «Ce qui s’est passé ces derniers jours ici n’est pas le fruit du hasard, analyse Nasser. Ils ont voulu faire paniquer les habitants, pour qu’ils réclament le retour de la police.» Mais à Suez, si l’armée était hier la bienvenue, les «hommes de Moubarak», comme disent les Egyptiens, semblaient plus que jamais indésirables. La ville a payé très cher ce qui pourrait finir en révolution. «Il est hors de question de revenir en arrière», conclut Nasser.

11-02-02 - ParisMatch -- Egypte embrasement au coeur de la révolte

actu-match | Mercredi 2 Février 2011

Egypte. L’embrasement. Au coeur de la révolte

Jets de pierre contre cocktail molotov. La jeunesse égyptienne veut chasser Hosni Moubarak du pouvoir. | Photo Goran Tomasevic/Reuters

Paru dans Match

Après la Tunisie, la plus grande nation arabe se soulève à son tour contre ses dirigeants.

De notre envoyé spécial au Caire Alfred de Montesquiou - Paris Match

Oussama a les yeux clairs des gens du delta du Nil. Il est officier, jeune, et se trouve face à un cauchemar. Une marée humaine qui brandit le symbole de sa fureur et de ses espoirs, le cadavre d’un homme à la chemise rouge de sang. On lui a pris ses chaussures, mais pas son bonnet ni le keffieh qui protégeait son visage pendant l’émeute. Il a été abattu par un sniper de la police, à quelques centaines de mètres, au centre du Caire. Les manifestants le soulèvent puis, comme un bélier, ils le propulsent vers les portes du ministère de l’Information, bâillon officiel du pouvoir de Hosni Moubarak. Symbole contre symbole. Un cri monte du cortège :« Shahid ! Shahid ! » « martyr ! » un même mot pour le compagnon mort et tout son peuple. Les martyrs ne craignent pas de mourir. Les blindés que commande Oussama font face.

Le jeune officier a disposé sur le balcon du ministère les servants des mitrailleuses lourdes. Si les manifestants pénètrent dans le ministère, l’antenne de télévision nationale sera à leur portée. Le cortège atteint les tanks couleur de sable, les entoure, semble les avaler. On scande : « L’armée avec nous, l’armée avec nous ! » Et Oussama se dresse sur un blindé. Il a le visage en sueur et la peur gravée sur ses traits. Il tend le bras vers un ­mégaphone. « Je ne ferai pas tirer. Et je suis certain qu’on ne m’en donnera jamais l’ordre. » Puis il embrasse le drapeau qui couvre en ­partie le cadavre. La foule l’acclame, mais elle n’entrera pas dans le ministère. Elle poursuit sa course dans les rues du Caire, emportant son martyr vers d’autres forteresses. Les soldats ont tenu leur serment de loyauté au ­président, mais ils ont laissé les émeutiers taguer leurs slogans jusque sur les flancs des chars.

Les blindés sont entrés dans la capitale vendredi 28 janvier dans la nuit. La police s’était retirée. Effondrée ? Peut-être pas. A Gizeh, derrière les pyramides face auxquelles Napoléon contemplait quarante ­siècles d’Histoire, des bataillons ­entiers sont encore en réserve. Longtemps Moubarak a été surnommé « le Pharaon ». A 82 ans, il est la ­momie. Roi sans couronne, il a verrouillé le système pour que son fils lui succède et emprisonné ou mis à l’asile ses opposants. Leader du monde arabe, partenaire d’Israël, Moubarak a su garder l’appui des Américains. Ils ont appris à détourner le regard de la répression des libertés. Tout mieux que l’islamisme. Aujourd’hui, c’est un autre spectre qui leur fait peur : celui de l’erreur politique. Washington évoque une « transition organisée ». La dissolution du gouvernement, la nomination d’un vice-président, les gages donnés aux militaires, rien n’a suffi. Les gradés emboîtent le pas du « frère américain » : ils jugent désormais « légitimes » les revendications du « grand peuple d’Egypte ».

Voilà plus d’une semaine que les Egyptiens sont dans la rue, entraînés par les milliers de jeunes des classes moyennes qui ont découvert, via Facebook et Twitter, le goût de la liberté. Mais le vrai soulèvement a commencé après la grande prière du vendredi. Ils étaient des milliers à la mosquée Moustapha Mahmoud, dans le quartier bourgeois de ­Mohandessine, pour défier l’interdiction de manifester. Musulmans laïques et Coptes chrétiens à leurs côtés. « Notre seule force, c’est le nombre », dit Hatem, 26 ans, ­employé dans une agence de marketing. Les cheveux en bataille et la mine fatiguée, il dit avoir reçu sur le Web « plein de bons conseils d’amis tunisiens ». C’était avant que le pouvoir ne ferme Internet, puis les téléphones portables et enfin certaines chaînes de télévision jugées hostiles.

Aux abords de la mosquée, ­Hatem reste debout avec sa panoplie de banderoles pliées. Il regarde les policiers antiémeute encercler la foule. Il y a tant de monde que les gens sont agenouillés dans la rue, sur les pelouses. Après la dernière prière jaillit une immense clameur. En un instant la multitude se relève. On scande : « Moubarak dégage ! trente ans ça suffit ! » Il y a, dans la masse, des enfants, des employés de bureau, des portiers en djellaba, des femmes en tailleur, des vieillards appuyés sur leur canne. L’Egypte est le berceau de l’humanité mais l’humanité ne veut plus être au berceau. Les Egyptiens ne marcheront plus à genoux.

Les barrages de police vont tomber les uns après les autres jusqu’à ce que les cortèges atteignent le fleuve pour passer la rive droite, siège du gouvernement. Des milliers de policiers antiémeute barrent alors le pont Kasr El-Nil, le château du Nil. Une pluie de grenades lacrymogènes s’abat sur la foule, si compacte que beaucoup sont piétinés en reculant. Une station-service manque s’enflammer, les sirènes hurlent, plusieurs appartements s’embrasent. Les jeunes renvoient des volées de caillasses, les trottoirs en granit se font projectiles. Les plus aguerris, lunettes de piscine sur les yeux, avancent. Dans les rues latérales où le gaz s’infiltre, on pleure, on vomit. On ramasse les oignons que les ­habitants ont jetés des fenêtres car ils protègent quand on les tient contre son nez. Meriem en inhale à travers son tchador. « C’est comme la Révolution française, rien ne nous arrêtera », dit-elle. Elle a 60 ans, elle a vécu à Paris, elle traverse le nuage de gaz pour passer un peu de ­vinaigre sur le visage des manifestants évanouis.

La foule frémit comme la houle d’une vague. Elle se nourrit de sa propre force, le mouvement épique qui la pousse. « Quand on aura pris le pont, Moubarak sera perdu », affirme Hatem, tandis qu’un premier camion de ­police part en fumée. Une camionnette blindée renverse des dizaines de personnes. Elle est finalement submergée par la marée humaine. Les blessés affluent. Un homme, le crâne fendu, se vide de son sang en faisant le V de la victoire. D’autres gisent, frappés par des balles en caoutchouc. Dans les mosquées du centre-ville, les Frères ont installé des dispensaires pour les blessés. Abdelwahab, un médecin, ­affirme avoir vu mourir plus de 50 personnes sur leurs tapis de prière. Il ­recoud, sans anesthésiant, les plaies ouvertes. Le gouvernement reconnaît au moins 100 morts à travers le pays. L’Onu trois fois plus. ­Abdelwahab est fier de ce que font « Al Ikhwane », les Frères. « Tous nos dispensaires fonctionnent, on remplace l’Etat qui nous abandonne. »« Il y a un moment où la mort ne fait plus peur », hurle Ahmed ­Zeineb, allongé sur le trottoir pendant que des jeunes femmes voilées lui extraient de l’épaule une volée de plombs. Le peuple d’Egypte ressemble aux crues du Nil, il déborde et brise ses digues.

Des scènes de pillage

Convergeant des quatre coins du Caire, les manifestants chantent victoire. « Midan Tahrir », la place de la Libération, est leur plus belle prise. Ils s’y sentent indétrônables. Jusqu’au crépuscule. Alors la peur monte du grand vide laissé par la police. Image d’un pouvoir dont on ne sait ce qu’il mijote. Avec la nuit vient le chaos. Les jeunes de Shoubra et des autres bidonvilles se sont emparés des arsenaux de nombreux commissariats. Pillards et mendiants entrent dans le lobby de l’hôtel Ramses Hilton où se sont ­réfugiés les touristes, des dizaines de boutiques sont saccagées. En face de la place Tahrir, les flammes dévorent le siège du Parti national démocratique de Moubarak (PND). L’immeuble d’une vingtaine d’étages menace de s’effondrer sur le Musée égyptien du Caire. Des ombres traversent le ­jardin, se faufilant entre les grandes statues des dieux égyptiens. Les voleurs des bas-fonds montent à l’assaut du trésor de l’Egypte. La révolution sent le danger.

Armées de gros couteaux de boucher, de bâtons et de fusils de chasse, des milices citoyennes se forment aux carrefours. Elles n’ont pas eu peur de la police, elles n’auront pas peur des voleurs. On accuse le ministère de l’Intérieur d’avoir ­libéré les prisonniers pour semer la panique. « C’est un complot du gouvernement pour affaiblir le mouvement », affirme Hussam el-Gabri, un guide touristique armé d’un club de golf. « Toutes les boîtes de nuit et certains hôtels du quartier ont brûlé. Ce n’est pas l’œuvre des islamistes, affirme-t-il. Au contraire, ce sont eux qui font régner l’ordre. » Il montre les groupes de Frères musulmans qui régulent la circulation et tentent de nettoyer les débris.

Des chaînes humaines se forment devant le musée. Quelques sculptures ont été abîmées, la boutique de souvenirs dévalisée. « Ce sont des ignorants, des imbéciles qui brisent une statue inestimable pour voler quelques grammes d’or », s’emporte Zahi Hawass, le ministre des Antiquités. En gardien du temple, Hawass inspecte les dégâts puis les mesures de protection. Il affirme que rien d’irrémédiable n’a été ­commis. Que les grandes momies et le masque de Toutankhamon sont saufs, à l’abri dans leur bunker. Une cinquantaine de snipers s’ajoutent aux soldats. On les voit déballer caisse après caisse des munitions pour leurs mitrailleuses. Près de la sortie et des boutiques, dix hommes sont allongés sur le sol, pieds nus. Les forces spéciales affirment que ce sont les voleurs capturés dans la nuit. Maintenant, c’est l’incendie qui fait peur au ministre. Le siège du PND n’en finit pas de brûler. « Le musée est notre symbole, déclare Hawass. S’il part en cendres, ça veut dire qu’on ne pourra plus ­rebâtir l’Egypte. » La moindre approche d’un camion de pompiers déclenche une émeute.

La fin de trente ans de corruption?

Alia el-Mahdi fréquentait l’immeuble du parti au pouvoir. Elle en est membre. « Manifester pour plus de démocratie, c’est bien, mais brûler des bâtiments, c’est absurde », déclare ce professeur d’économie, doyenne de sa ­faculté au Caire. Nommée sénatrice par Moubarak, elle dit pourtant comprendre la foule. « C’est un message clair, il va devoir se retirer, on doit d’urgence changer la Constitution pour permettre des élections libres. » Parce qu’elle vivait dans une zone réservée aux officiels, elle s’est réfugiée dans l’appartement de sa mère en centre-ville. Mais elle est convaincue que Moubarak n’abdiquera pas. « C’est un guerrier, il ne fuira pas comme Ben Ali. Je pense qu’il va organiser sa transition avec l’armée. » Elle déplore que le gouvernement se soit coupé du peuple, qu’il ait cru pouvoir troquer l’absence de liberté contre la prospérité. « Nous sommes 85 millions, la plupart des gens n’ont même pas bénéficié de la croissance. Ils sont aussi pauvres qu’avant, aussi frustrés, mais plus jeunes, plus dynamiques... Ça fait des années que je sens ­monter la fièvre. »

Comme beaucoup, pourtant, Alia el-Mahdi craint que la démocratie n’amène inexorablement les Frères musulmans au pouvoir. Ceux-ci s’en défendent. Sur la place Tahrir, au troisième jour de son occupation, un grand homme en complet trois pièces et à la barbe blanche est arrivé discrètement ­entouré de ses gardes du corps. Des jeunes s’agenouillaient devant lui en tentant de lui baiser la main, qu’il leur retirait nerveusement. Mounim Abou el-Fattouh Abdel, l’un des derniers leaders des Frères musulmans que le régime n’est pas parvenu à mettre au secret, nous dit qu’il ne veut pas de révolution islamique. « C’est ce que Moubarak essaie de faire croire à l’Occident. Mais c’est faux. On veut juste son départ, la fin de trente ans d’oppression et de corruption, et des élections libres. » Pour preuve, les Frères disent soutenir Mohamed el-Baradei, l’ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Mais le Prix Nobel de la paix semble hésiter. Un jour il manifeste, le lendemain il se terre dans sa villa au milieu des fleurs. Enfin, il improvise place Tahrir et dans un mégaphone qu’on lui tend : « Notre première demande, c’est que ce régime disparaisse », clame-t-il d’une voix pourtant faible. Il s’éclipse, le visage crispé d’angoisse pendant que son service d’ordre anémique empêche qu’il ne soit étouffé.

Et le siège du PND brûle toujours. Les pompiers n’ont pas réussi, ou bien n’ont pas mis l’énergie nécessaire à l’éteindre. L’incendie qui dévore les entrailles du ­bâtiment ravage aussi le cœur des tortionnaires. L’immeuble ne s’effondrera pas tout seul. Jusqu’où la rangée de dominos se renversera-t-elle ? Moubarak d’abord, puis son régime, mais peut-être bien davantage. Je me souviens de Houssam Hafez, ce père de famille aux yeux brûlés par les gaz lacrymogènes. au cœur des manifestations, il ­serrait dans ses bras sa fille terrifiée et nous criait : « L’Egypte est le symbole du monde arabe, si nous renversons le dictateur, tout basculera Nous sommes le peuple des pharaons ! C’est notre rendez-vous avec l’Histoire. »

11-04-27 - @3arabawy -- #Jan25 – The myth of ‘non-violence’

#Jan25 – The myth of ‘non-violence’

27 April 2011 | 05:14

Suez was dubbed as Egypt’s Sidi Bouzid during the 18 day uprising. The city witnessed some of the bloodiest crackdowns by the police, and also some of the fiercest resistance by the protesters. In the video above, shot on the Friday of Anger, January 28, the revolutionaries in Suez after storming the police stations and confiscating the rifles, are using them to fight back the police.

One of the biggest myths invented by the media, tied to this whole Gene Sharp business: the Egyptian revolution was “peaceful.” I’m afraid it wasn’t. The revolution (like any other revolution) witnessed violence by the security forces that led to the killing of at least 846 protesters.

But the people did not sit silent and take this violence with smiles and flowers. We fought back. We fought back the police and Mubarak’s thugs with rocks, Molotov cocktails, sticks, swords and knives. The police stations which were stormed almost in every single neighborhood on the Friday of Anger–that was not the work of “criminals” as the regime and some middle class activists are trying to propagate. Protesters, ordinary citizens, did that.

Egyptians understand well what a police station is for. Every family has a member who got abused, tortured or humiliated by the local police force in his/her neighborhood. And I’m not even talking here about the State Security Police torture factories. I’m talking about the “ordinary police.”

Other symbols of power and corruption were attacked by the protesters and torched down during the uprising. Revolutionary violence is never random. Those buildings torched down or looted largely belonged to Mubarak’s National Democratic Party.

In a number of provinces like in N Sinai and Suez, arms were seized by protesters who used them back against the police to defend themselves. State Security Police office in Rafah and Arish, for example, were blown up using RPGs, hand grenades and automatic rifles, while gas pipelines heading to Jordan and Israel were attacked.

Am I condemning this violence? Totally not. Every single revolution in history witnessed its share of violence. The violence always starts on the hands of the state, not the people. The people are forced to pick up arms or whatever they can put their hands on to protect themselves.

May all our martyrs rest in peace. Their blood will not go in vain. Revolution continues…

UPDATE: Minutes after I published this posting, the gas pipelines in N Sinai that exports to Israel have been reportedly come under new attack. I’m still looking up info.

UPDATE: Here is a report from the BBC, while Ash-Shrouq has posted a video of the explosion…


11-07-27 - Egypt Independent -- Police arrest businessman and son accused of killing Suez protesters

Police arrest businessman and son accused of killing Suez protesters

Wed, 27/07/2011 - 15:41

Egyptian authorities have arrested a businessman and his son in Suez for allegedly killing 18 protesters during the January uprising.

 Suez security chief Adel Refaat explained the details of the arrest in a statement aired Wednesday on state TV.

 Preliminary investigations showed that Ibrahim Farag and his son Adel Farag went up to the roof of their house, which is near the police station, and open fired randomly at protesters.

 Suez security forces arrested them after finding out they were hiding in a villa in Ain Sokhna, south of Suez.

 Refaat said he promised families of revolution victims last week that he would arrest Farag.

 Ibrahim Farag has said he meant only to scare protesters to defend his home and business and he didn't intend to kill them. But protesters allege father and son were trying to kill protesters in solidarity with police. Protesters burnt all of his stores in Suez.

 Translated from the Arabic Edition



12-01-25 - Le Figaro -- En Égypte, Suez attend toujours que la justice passe

En Égypte, Suez attend toujours que la justice passe

REPORTAGE - La ville portuaire, qui cumule les fragilités économiques et sociales, s'agasse de voir que les auteurs de violences ne sont pas condamnés.

Le temps a passé, mais l'odeur du sang, entêtante, continue de flotter sur les quartiers populaires de Suez. Un an après la mort de Mustafa Ragab, qui fut le premier «martyr» à tomber sous les balles de l'ancien régime, les familles de victimes menacent à mots à peine couverts de prendre les armes si justice ne leur est pas rapidement rendue.

Entre le 25 et 28 janvier 2011, 21 personnes ont trouvé la mort lors des violences qui ont ébranlé cette cité industrielle, perçue comme le berceau du soulèvement. «Si les responsables de ces tueries ne paient pas de leur vie, alors ce sera l'étincelle qui déclenchera une deuxième révolution, plus violente encore que la première parce qu'animée par la rage des familles», promet Kawsar Zaki, la mère de Mustafa Ragab.

Début décembre, la colère est montée d'un cran lorsque le procureur de Suez a annoncé son intention de libérer Ibrahim Farag sous caution, avant de renoncer sous la pression des familles de «martyrs». À leurs yeux, ce riche homme d'affaires versé dans l'immobilier et le commerce de voitures, ancien cadre du Parti national démocratique de Hosni Moubarak, symbolise toute la brutalité de l'ancien régime.

Tué d'une balle dans le cœur

Le 28 janvier, Farag est accusé d'avoir utilisé des armes fournies par la police pour tirer, depuis son domicile, sur les contestataires qui défilaient à proximité, tuant plusieurs d'entre eux. Selon l'accusation, il aurait aussi payé des baltaguias, ces hommes de mains dédiés aux basses œuvres, leur ordonnant d'attaquer les manifestants. «Il prétend avoir voulu défendre ses biens, mais la vérité est qu'il a pris les révolutionnaires au piège pour briser leur mouvement», s'indigne Tamer Sayed Radwane, frère d'un homme tombé ce jour-là et porte-parole du collectif des familles de «martyrs».

Recluse dans son modeste appartement d'al-Ganayen, une banlieue de Suez, Kawsar Zaki assure qu'elle ne trouvera pas la paix «tant que Moubarak et sa clique n'auront pas été pendus pour leurs crimes». Sur chaque mur, des photos de Mustafa Ragab rappellent le prix payé par ce garçon de 21 ans, alors employé comme agent de sécurité dans une société de construction. «Il n'avait aucune activité politique, mais voulait dénoncer la pauvreté, le chômage et la corruption», murmure Kawsar Zaki, drapée dans son abaya noire. Parti de chez lui en début de soirée, Mustafa a été tué d'une balle dans le cœur peu après son arrivée sur la place Arbeyn, épicentre des affrontements. «J'ai appris sa mort par la télévision, raconte sa mère. Au début, les médecins ont essayé de nous faire croire qu'il avait suffoqué à cause des gaz lacrymogènes. Puis un cheikh salafiste est intervenu pour obtenir le rapport d'autopsie et nous avons découvert l'horrible vérité.»

Volontiers frondeuse, la ville portuaire de Suez cumule les fragilités économiques et sociales, en dépit d'une riche activité industrielle et de la manne des droits de passage exigés pour la traversée du Canal. Ces derniers mois, les conflits sociaux se sont multipliés pour dénoncer la politique de recrutement de grandes sociétés qui, à entendre les syndicats, préfèrent importer de Haute Égypte une main-d'œuvre docile et bon marché plutôt que d'embaucher sur place. «Peu avant sa mort, mon fils avait postulé pour un emploi dans l'industrie, mais on lui avait préféré un candidat d'un autre gouvernorat», raconte Kawsar Zaki. «Le régime a compris trop tard que le peuple de Suez n'est pas du genre à se laisser piétiner», s'insurge Amal, sœur du «martyr» Farag Abdel Fattah.

« Impunité » de la police

Le 28 janvier 2011, ce père de trois enfants âgé de 44 ans, fonctionnaire sur le port de Suez le matin et chauffeur de taxi l'après-midi, a été tué d'une balle dans le cou alors qu'il venait de sortir de la mosquée. «Nous connaissons le nom du policier qui a tiré et nous avons réuni des témoins à charge, mais la justice ne fait rien», s'étrangle Amal. Comme les autres parents de «martyr», cette jeune femme, qui porte le niqab mais se dit politiquement «libérale», déplore les lenteurs de l'instruction et l'«impunité» dont bénéficierait la police.

Les uns après les autres, les fonctionnaires arrêtés pour leur rôle dans la répression ont été relâchés puis mutés au Caire, sans qu'aucune condamnation n'ait pour l'heure été prononcée. Un processus qui révolte les familles, même s'il est jugé «logique» par l'avocat de cinq policiers, Me Ahmad al-Adawi, selon qui «aucun élément matériel ne permet d'incriminer les suspects».

«En juillet, nous avons coupé l'autoroute de Suez pour protester contre ces remises en libertés. Mais il faut se rendre à l'évidence, déplore Amal: les militaires ne veulent pas voir ces policiers condamnés par les tribunaux.» Visiblement attentif à la colère des familles de «martyrs», le Conseil suprême des forces armées a promis dimanche de leur remettre à titre posthume la «Médaille du 25 janvier».

Un geste aussitôt rejeté par Tamer Sayed Radwane. «Ce n'est pas un morceau de métal qui va nous rendre justice, de même que nous n'accepterons jamais l'argent que nous propose la famille d'Ibrahim Farag pour apaiser notre colère», assure le porte-parole. Avec les autres familles, il manifestera cet après-midi dans les rues de Suez, drapé dans un linceul blanc et escortant un cercueil vide.