avenir d'une offensive

Dossier Tunisie 1

10-12-17 – Début Sidi Bouzid

10-12-18 - Al-Oufok -- Tunisie accrochages entre manifestants et forces de l'ordre à Sidi Bouzid

Tunisie : accrochages entre manifestants et forces de l’ordre à Sidi Bouzid

samedi 18 décembre 2010

Des accrochages ont opposé samedi à Sidi Bouzid, à 265km de Tunis, dans le centre de la Tunisie, des forces de l’ordre et des manifestants mécontents qui tentaient de s’introduire au siège du gouvernorat (préfecture), ont rapporté un témoin et un parti d’opposition.
Ces heurts seraient intervenus après une tentative de suicide la veille d’un jeune commerçant ambulant de fruits et légumes auquel les autorités avaient saisi sa marchandise.
En désespoir de cause, le jeune homme, âgé d’une vingtaine d’année a tenté de s’immoler par le feu après s’être aspergé d’essence devant la préfecture. Atteint de brûlures graves, il a été transporté à l’hôpital où il est "entre la vie et la mort", selon un communiqué du Parti démocratique progressiste (PDP/opposition).
Selon un témoin oculaire, après un sit in "pacifique" observé la veille devant la préfecture par quelques dizaines de personnes, la manifestation a pris de l’ampleur samedi l’occasion du souk hebdomadaire, ce qui a engendré des accrochages entre les manifestants et les forces de l’ordre. Aux bombes lacrymogènes utilisées par les forces de l’ordre pour les empêcher d’entrer dans la préfecture, les manifestants répondaient par des jets de pierres sur le bâtiment et les voitures de police.
Selon la même source, les incidents qui se sont étendus à plusieurs zones de la ville, se poursuivaient samedi en fin de journée. Des devantures de magasins ont été endommagées par les manifestants qui ont mis le feu à une voiture, à des pneumatiques et aux poubelles.
Trois agents de l’ordre ont été blessés et transportés à l’hôpital de la ville, tandis que forces de l’ordre procédaient à une vague d’arrestations, selon cette source.
A l’instar du jeune commerçant, diplômé de l’université, et seul soutien de famille, la région de Sidi Bouzid compte un taux élevé de chômage parmi les promus de l’enseignement supérieur, indique-t-on de même source.

(Samedi, 18 décembre 2010 - Avec les agences de presse


10-12-19 - 20minutes -- Emeute dans une ville de Tunisie après une immolation par le feu

Emeute dans une ville de Tunisie après une immolation par le feu

Mis à jour le 19.12.10 à 16h57

La police d'une ville de province tunisienne a fait usage de gaz lacrymogène dimanche pour disperser des centaines de jeunes gens qui brisaient des vitrines de magasins et endommageaient des voitures, a-t-on appris auprès de témoins. Les autorités n'ont fait aucun commentaire sur ces incidents dans l'immédiat. Selon des témoins, plusieurs centaines de jeunes se sont rassemblés samedi soir dans la ville de Sidi Bouzid, située à 200 km au sud-ouest de Tunis.

Ce rassemblement survenait après la tentative d'immolation par le feu d'un jeune homme, Mohamed Bouazizi, qui dénonçait la confiscation par la police des fruits et légumes qu'il vendait, ont rapporté des témoins. Des photos diffusées sur Facebook montrent plusieurs centaines de manifestants devant les quartiers du gouvernement régional, faisant face à la police qui les empêche de s'approcher du bâtiment.

10-12-19 - JDD -- Tunisie Emeutes en province

19/12/2010 - 16:44

Tunisie: Emeutes en province

La police d'une ville de province tunisienne a fait usage de gaz lacrymogène dimanche pour disperser des centaines de jeunes gens qui brisaient des vitrines de magasins et endommageaient des voitures, a-t-on appris auprès de témoins. Les autorités n'ont fait aucun commentaire sur ces incidents dans l'immédiat. Les émeutes sont extrêmement rares dans ce pays d'Afrique du Nord de 10 millions d'habitants, l'un des plus prospère et stable de la région. Selon des témoins, plusieurs centaines de jeunes se sont rassemblés samedi soir dans la ville de Sidi Bouzid, située à 200 km au sud-ouest de Tunis. Ce rassemblement survenait après la tentative d'immolation par le feu d'un jeune homme, Mohamed Bouazizi, qui dénonçait la confiscation par la police des fruits et légumes qu'il vendait, ont rapporté des témoins. "Les affrontements violents ont pris fin avec l'arrestation de nombreuses personnes", a dit à Reuters un témoin qui a requis l'anonymat. "Il y a eu des bris de vitrines de magasins et des voitures détériorées alors que la police a fait usage de gaz lacrymogène."

10-12-20 - Al Jazeera -- Riots reported in Tunisian city

Riots reported in Tunisian city


Images posted on social-network sites show police intervening to halt disturbances ignored by national media.

Last Modified: 20 Dec 2010 08:08 GMT

Police in a provincial city in Tunisia have used tear gas to disperse hundreds of youths who smashed shop windows and damaged cars, according to witnesses.

There was no immediate comment from officials on Saturday's disturbances, and national media ignored the event.

Youtube video purportedly showing the protest in Sidi Bouzid, southwest of Tunis

Riots are extremely rare for Tunisia, a North African country of about 10 million people.

It is one of the most prosperous and stable in the region, but civil liberties are severely limited.

Witnesses said several hundred youths gathered in the city of Sidi Bouzid, about 200km southwest of the capital Tunis, late on Saturday.

They were angered by an incident where a young man, Mohamed Bouazizi, had set fire to himself in protest after police confiscated the fruit and vegetables he was selling from a street stall, the witnesses said.

"The violent clashes ended with the arrest of scores of people," a witness, who requested anonymity, told the Reuters news agency.

"[There was] breaking of shop windows and smashing of cars, while police fired tear gas."

Witnesses said Saturday's clashes ended with scores of arrests by authorities

Another witness, Mahdi Said Horchani, said rioting had continued into Sunday.

Horchani, who is a relative of the man who set fire to himself, said: "People are angry at the case of Mohamed and the deterioration of unemployment in the region.

"Regional authorities have promised to intervene."

Horchani said Bouazizi was in a critical condition and had been transferred to a hospital in Tunis.

Footage posted on the Facebook social network site and YouTube showed several hundred protesters outside the regional government headquarters, with lines of police blocking them from getting closer to the building.

Witnesses said hundreds of extra security forces had been brought into Sidi Bouzid on Sunday and had established a heavy presence on the streets.

Tunisian activists are some of the most outspoken in the region and there were many messages of support for Bouazizi and the protest posted on Twitter.

"Let's hope that this event in Sidi Bouzid isn't limited to Bouazizi's health ... this is only the begining!!!" a user going by the pseudonym of @youtor_KHAN wrote.  

Others condemned the lack of coverage of the rioting by Tunisian state media.

@C-Moii said she only learned about Saturday's events from an Algerian friend, and that her friends in Tunisia were unaware of what had happened in Sidi Bouzid.


Source:

Al Jazeera and agencies



10-12-21 - AP Yahoo! Actualités -- Tunis dénonce une manipulation des troubles de Sidi Bouzid

Tunis dénonce une "manipulation" des troubles de Sidi Bouzid

Mardi 21 décembre, 16h53

Bouazza ben Bouazza

Les autorités tunisiennes ont dénoncé mardi une "manipulation" et une "instrumentalisation à des desseins politiques malsains" des troubles de ces derniers jours dans la région de Sidi Bouzid (centre-ouest) à la suite d'une tentative de suicide d'un jeune vendeur ambulant qui s'est immolé par le feu devant le gouvernorat (préfecture).

Cet acte de "désespoir" a donné lieu à des accrochages entre la police et des habitants en colère, causant des dégâts matériels et plusieurs blessés parmi les forces de l'ordre. De nombreux manifestants ont été interpellés.

Un communiqué transmis à l'Associated Press en attribue la cause à la persistance du vendeur ambulant qui "exerçait son activité commerciale dans un lieu non autorisé", dans son "refus de se conformer aux règlements".

Diplômé de l'université, Mohamed Bouazizi, 26 ans, a tenté de mettre fin à ses jours en s'aspergeant d'essence et en y mettant le feu après la saisie de sa marchandise, des fruits et légumes, par des agents municipaux. Selon une source de l'opposition, c'était le seul moyen de subsistance du jeune homme et de sa famille; dont il était l'unique soutien.

Transféré au centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous, près de Tunis, il se trouve dans "un état critique".

Tout en "regrettant ce douloureux incident", les autorités "s'indignent des tentatives de certaines parties d'instrumentaliser" ce qu'elles qualifient d'"incident isolé", en allusion notamment au Parti démocratique progressiste (PDP).

Pour cette formation de l'opposition légale, la multiplication de tels incidents dans plusieurs régions du pays illustre un état "d'injustice sociale" et de "fort mécontentement" qui appelle une "révision des choix économiques et sociaux et l'ouverture des domaines de la libre expression pour tous les Tunisiens".

Le gouvernement les accuse de "dévier (l'incident) de son véritable contexte et de l'exploiter à des desseins politiques malsains". Il s'insurge contre la volonté d'en faire "dans un objectif de manipulation et de provocation, une affaire de droits de l'Homme et de libertés". AP

10-12-21 - Libération -- Face au gachis social, la Tunisie ose s'insurger

21/12/2010 à 00h00 (mise à jour à 08h33)

Face au gâchis social, la Tunisie ose s’insurger

A Sidi Bouzid, dans le centre du pays, la frustration des «diplômés chômeurs» a explosé en manifestations violentes.

Une nouvelle fois, la Tunisie a été secouée, ce week-end, par une émeute sociale, qui a pris un tour violent. Ces «jacqueries» à répétition sont, tout à la fois, le symptôme d’un profond malaise social dans un pays cité en exemple pour sa croissance économique et son modèle de développement, mais aussi celui d’une violence croissante envers les symboles du pouvoir.

Cette fois-ci, c’est Sidi Bouzid qui s’est enflammé. Tout a commencé, dans cette petite commune située à 265 km au sud de Tunis, par un banal contrôle dans la rue. Mohamed Bouazizi, un jeune marchand de rues âgé de 26 ans, se voit confisquer ses effets par la police municipale pour commerce illégal. Bouazizi est un «diplômé chômeur», l’incarnation d’un gâchis. Celui de toute une génération incitée à poursuivre des études supérieures mais qui ne trouve pas d’emploi sur le marché du travail et à qui les portes de l’émigration sont fermées.

Ne reste donc que la débrouille : chauffeur de taxi, plombier, petit trafiquant, marchand ambulant… Furieux de ne pas pouvoir récupérer ses fruits et légumes, Mohamed Bouazizi s’est rendu à la municipalité, où il a été renvoyé sans ménagement. A la préfecture, on a refusé d’enregistrer sa plainte. Désespéré, le jeune homme a alors tenté de s’immoler par le feu devant cette dernière. Grièvement brûlé, il a été transporté à l’hôpital de Sfax puis dans un service spécialisé à Tunis.

Sit-in. Dès la nouvelle connue, plusieurs dizaines de commerçants et de jeunes se sont rassemblés vendredi pour un sit-in pacifique devant la préfecture, siège du gouverneur local auquel ils ont demandé une entrevue. Le lendemain, jour de souk hebdomadaire, la protestation a pris de l’ampleur. La police a brutalement dispersé la manifestation spontanée à coup de gaz lacrymogènes et de matraques. Les affrontements ont duré jusque tard dans la nuit et ont repris dimanche, redoublant de violence. Les manifestants, qui s’en sont pris au siège du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir) ont jeté des pierres sur la police, blessant trois agents, et mis le feu à des pneus et des poubelles, ainsi qu’à une voiture garée devant la préfecture.

Pour empêcher toute contagion, Sidi Bouzid a été entouré d’un cordon policier et de nombreux agents en civils et en tenue quadrillaient la ville. Plusieurs dizaines de manifestants, surtout des jeunes qui n’ont visiblement pas peur de la police, auraient été arrêtés (cinq ont été relâchés hier), tandis que les manifestations spontanées se poursuivaient.

Comme à son habitude, la presse officielle n’a pas relaté ces incidents. Le journaliste Zouheir Makhlouf, correspondant du site assailonline.net, s’est fait voler sa caméra et a été tabassé en bas de chez lui, à Tunis, par des agents en civils, alors qu’il comptait se rendre sur place. Makhlouf, par ailleurs militant d’opposition, avait été arrêté et harcelé par les autorités il y a un an pour avoir réalisé clandestinement un documentaire sur l’envers du décor tunisien chez les sous-traitants de l’industrie textile, durement frappée par la crise.

Tout comme le journaliste Fahem Boukadous, condamné à quatre ans de prison ferme cette année pour avoir témoigné de l’agitation sociale dans le bassin minier de Gafsa, début 2008. A l’époque, les habitants de cette région défavorisée avaient violemment protesté contre l’embauche de fils de caciques locaux et de syndicalistes acquis au pouvoir par la mine d’Etat. A Tunis, la capitale, ce mouvement social a eu un écho dans la formation d’un mouvement de «diplômés chômeurs», rapidement réprimé.

Service militaire. Au mois de février à Skhira, dans le golfe de Gabès, même scénario qu’à Gafsa : des chômeurs demandant à être embauchés avaient «tout cassé», soutenus par la population locale. Une dizaine de jeunes hommes ont été condamnés à de la prison, d’autres envoyés au service militaire. En août, le village de Ben Gardane avait explosé pendant une semaine pour obtenir la réouverture du poste frontalier avec la Libye, source de trafics et de commerce. Désormais, le pouvoir tunisien, qui a laminé les structures syndicales et les partis d’opposition, ne peut compter sur personne pour canaliser cette rage sociale.

10-12-23 - Radio Kalima -- Poursuite et propagation des affrontements à Sidi Bouzid

Poursuite et propagation des affrontements à Sidi Bouzid

Les manifestations de colère se poursuivent à Sidi Bouzid pour le 6eme jour consécutif. Des affrontements ont également éclaté entre les habitants de Meknassi et les forces de l’ordre.
Une voiture de police a été incendiée et plusieurs manifestants ont été interpelés. Des jets de pierres et des cocktails Molotov ont ciblé les locaux du parti au pouvoir et ceux de la commune et de la délégation.
Les forces anti-émeute ont répliqué en intensifiant l’utilisation des bombes lacrymogènes. Des sources ont confirmé qu’à la Délégation de Menzel Bouziane, les manifestants ont mis le feu au siège de la délégation, puis ont assiégé le commissariat. A Kasserine, 15 avocats ont organisé un sit-in de protestation qui s’est transformé en marche vers le siège de l’Union régionale du travail, pour exprimer leur solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid. Le service de communication de l’Union générale du travail de Sidi Bouzid a déclaré que des négociations ont eu lieu, le 21 décembre, entre le gouverneur et deux membres de l’UGTT, Mohammed Saàd et Mouldi Jendoubi, qui se sont rendus à Sidi Bouzid le 20 décembre.
Elles se sont soldées par un accord concluant à la libération de tous les manifestants, au nombre de 34, à l’exception de 3 pour des raisons sécuritaires.
Les syndicalistes ont rendu visite à Mohammed Al Bouazizi, qui a tenté de se suicider, et qui reste hospitalisé au centre des brulures graves à Ben Arous.
Ils ont confirmé que ce dernier est en vie, contrairement aux informations relayées par les medias faisant état de sa mort.
Par ailleurs des sources ont signalé que l’ampleur des manifestations a diminué à sidi Bouzid, et qu’une cinquantaine de militants du parti au pouvoir ont agressé des manifestants sous l’œil complice des forces anti émeutes.
Par contre, d’après d’autres sources, les manifestations ont atteint la ville de Djelma qui se trouve à 26 kilomètres de chef-lieu du gouvernorat de Sidi Bouzid.

10-12-24 - AP Yahoo! Actualités -- Tunisie violents affrontements entre policiers et manifestants dans la région de Sidi Bouzid

Tunisie: violents affrontements entre policiers et manifestants dans la région de Sidi Bouzid

Vendredi 24 décembre, 18h22

De violents affrontements ont éclaté vendredi entre des policiers et des manifestants à Menzel Bouzayane, dans la région de Sidi Bouzi (centre-ouest de la Tunisie), théâtre de troubles sociaux depuis huit jours sur fond de chômage et de précarité des conditions de vie, a-t-on appris auprès d'un syndicaliste.

Joint au téléphone par l'Associated Press, Mohamed Fadhel, membre du syndicat de l'enseignement secondaire, a affirmé que les affrontements avaient fait un mort et une dizaine de blessés.

Les manifestants ont mis le feu à trois voitures de police qui ont explosé ainsi qu'à un train de marchandises, au local du parti au pouvoir et un poste de la garde nationale dont les agents se sont réfugiés dans une mosquée proche, a déclaré le syndicaliste.

D'après lui, environ 2.000 manifestants ont été impliqués dans ces accrochages qui se poursuivaient dans l'après-midi.

En fin d'après-midi, des renforts de sécurité ont été dépêchés de Sidi Bouzid à bord de quatre autobus, encerclant la ville et en fermant les accès. Des manifestations de moindre ampleur se déroulaient parallèlement à Meknassy, une autre ville de la région. Les forces de l'ordre ont aussitôt mené une vague d'arrestations après avoir procédé à des perquisitions dans des maisons et pourchassé les manifestants.

Sollicitées par l'AP, les autorités n'ont pas commenté ces informations dans l'immédiat.

Les troubles ont débuté vendredi dernier lorsqu'un jeune homme a tenté de se suicider en s'immolant par le feu après s'être aspergé d'essence devant la préfecture. Vendeur ambulant de fruits et légumes et seul soutien de famille, Mohamed Bouazizi, un diplômé de l'université âgé de 26 ans, a voulu mettre fin à ses jours après la saisie de sa marchandise par des agents municipaux.

Mercredi dernier, un autre jeune chômeur, Houcine Néji, s'est suicidé par électrocution en escaladant un pylône de haute tension.

La tension persistait malgré le déplacement à Sidi Bouzid jeudi du ministre du développement et de la coopération internationale, Nouri Jouini, qui a annoncé des mesures présidentielles pour la création d'emplois et le lancement de projets d'un montant de 15 millions de dinars (environ 7,8 millions d'euros). AP



10-12-24 - Reuters Yahoo! Actualités -- Incidents à Bouziane, la police tunisienne tire, un mort

Incidents à Bouziane, la police tunisienne tire, un mort

Vendredi 24 décembre, 22h39

Un civil a été tué et plusieurs personnes ont été blessées vendredi en Tunisie lorsque la police a ouvert le feu pour disperser des manifestants lors d'incidents dans une ville de province, ont rapporté un porte-parole du ministère de l'Intérieur et des sources syndicales.

Le porte-parole a déclaré que la police avait été contrainte d'ouvrir le feu en état de légitime défense après avoir en vain tiré en l'air pour disperser des dizaines de manifestants à Bouziane, à 240 km au sud de Tunis.

Les émeutiers se sont retranchés dans un commissariat de police et ont incendié le bâtiment et des voitures de police à l'aide ce cocktails molotov, a dit le porte-parole cité par l'agence tunisienne TAP.

Il a ajouté qu'un manifestant avait été tué et deux autres blessés, dans préciser la cause des affrontements.

"De nombreux membres de la garde (nationale) ont subi des brûlures, deux d'entre eux sont dans le coma", a-t-il dit.

Mohamed Fadel, dirigeant du syndicat de l'Enseignement secondaire, a donné le nom du défunt. "Mohamed Ammari a été tué d'une balle à la poitrine lorsque la police a ouvert le feu, et de nombreux autres manifestants ont été blessés", a-t-il dit.

"La police a maintenant pris le contrôle de la situation (...) Il y a un quasi couvre-feu dans la ville", a-t-il déclaré par téléphone depuis Bouziane.

Des incidents violents avaient éclaté la semaine dernière à Sidi Bouzid après le suicide d'un homme protestant contre le fait qu'il était sans emploi.

Le mouvement de protestation s'était étendu à plusieurs localités voisines.

Le gouvernement tunisien a accusé lundi ses opposants de manipuler les incidents du week-end dernier à Sidi Bouzid pour discréditer les autorités.

Deux témoins ont dit à Reuters qu'une émeute avait repris lundi soir à Sidi Bouzid, opposant des centaines de jeunes à la police qui avait utilisé des gaz lacrymogènes pour les disperser.

Les émeutes sont extrêmement rares en Tunisie où le gouvernement du président Zine al Abdine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, coopère étroitement avec les gouvernements occidentaux pour combattre les activistes d'al Qaïda.

Tarek Amara; Nicole Dupont pour le service français

10-12-25 - Kapitalis -- Tunisie. Le ministère de l’Intérieur communiqué sur les incidents de Menzel Bouzaïene

Tunisie. Le ministère de l’Intérieur communiqué sur les incidents de Menzel Bouzaïene


L’agence Tap, citant «une source officielle du ministère de l’Intérieur et du Développement local», revient sur les incidents survenus, hier après-midi, à Menzel Bouzaïene, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid.

Au cours de ces incidents, «des groupes d’individus ont incendié la locomotive d’un train et mis le feu à trois véhicules de la garde nationale, avant d’attaquer le poste de la garde nationale de la ville», rapporte Tap.
La source ajoute: «Les groupes impliqués dans les actes de violence et de trouble ont encerclé et attaqué le poste de la Garde nationale par le jet d’engins incendiaires et de pierres, après avoir installé des barricades dans les routes avoisinantes. Ils ont, également, mis le feu au bâtiment de la Garde nationale, alors que d’autres ont tenté d’y pénétrer par la force.»
Les agents en faction ayant essayé de dissuader les assaillants «en leur adressant des avertissements et en procédant à des tirs de sommation», ces derniers, ajoute la source, «ont, toutefois, poursuivi leurs tentatives pour pénétrer dans le poste de la garde nationale en lançant des cocktails molotov, ce qui a amené certains agents de la garde nationale à recourir aux armes dans le cadre de la légitime défense.»
L’incident «a fait un mort et deux blessés parmi les assaillants. Plusieurs agents de la garde nationale ont subi des brûlures dont deux sont dans le coma», précise encore la source du ministère de l’Intérieur et du Développement local.


10-12-25 - Al Jazeera -- Protester dies in Tunisia clash

Protester dies in Tunisia clash


Several wounded in Sidi Bouzid as demonstrations against unemployment turn violent.

Last Modified: 25 Dec 2010 02:52 GMT


One civilian has been killed and several others wounded in Tunisia following a clash with police who opened fire on protesters in a central Tunisian town.

An interior ministry spokesperson said police in Bouziane, 240km south of the capital Tunis, had been forced to "shoot in self-defence" after shots into the air failed to disperse scores of protesters who were setting police cars and buildings ablaze on Friday.

Mohamed Fadel, leader of the Secondary Education Union, identified the dead teenager.

"Mohamed Ammari was killed by a bullet in the chest when police opened fire, while many other protesters were wounded," Fadel told the Reuters news agency.

"Police have now taken control of the situation ... There is a quasi-curfew in the city."

Rioters had barricaded a police station during the unrest, and used Molotov cocktails to torch the building and some police cars, officials said in a statement carried by the official TAP news agency.

"Numerous members of the [national] guard suffered burn injuries, two of them are in a coma," the spokesperson said.

Unemployment woes

The cause of the latest violence was not immediately clear but similar clashes broke out on December 17 in the town of Sidi Bouzid after a man committed suicide in a protest over unemployment.

A 26-year-old university graduate, Mohammed Bouazizi, had eked out a living peddling fruit and vegetables because he could not find a job.

When police confiscated his produce because he did not have the necessary permit, he doused himself in petrol and set himself alight, the Tunisian League for the Defence of Human Rights said.

Bouazizi was transferred to a hospital in the capital Tunis with severe burns.

The incident prompted violent demonstrations in which protesters burned tyres and chanted slogans demanding jobs.

Tensions heightened on December 22 when another young man climbed up an electricity pylon and electrocuted himself on the cables, saying he was fed up with being unemployed.

The government would not confirm a suicide, but ordered a judicial investigation into the circumstances of his death.

Mohamed Nouri Jouini, the Tunisian development minister, travelled to Sidi Bouzid on Thursday to announce a new $10m employment programme.

Political dissent

The Tunisian government, which tolerates little dissent, has accused its opponents of manipulating the clashes between police and young people in Sidi Bouzid to discredit the authorities.

The opposition Democratic Progressive Party, which does not have a seat in parliament, called on the government to stop arresting young people and instead focus on dialogue and job creation.

Riots are rare in Tunisia, which has been run for 23 years by President Zine al-Abidine Ben Ali and works closely with Western governments to combat al-Qaeda operatives.

The North African country has become a regional focus for international financial institutions since announcing a plan to complete current account convertibility of its dinar currency over the 2010-2012 period.


Source:

Agencies


10-12-25 - Boston Globe -- Police clash with protesters in Tunisia

Police clash with protesters in Tunisia

By Bouazza Ben Bouazza

Associated Press / December 25, 2010


TUNIS, Tunisia—Police opened fire on rioting demonstrators who set police cars and buildings ablaze in a protest over unemployment in a central Tunisian town, killing one person and wounding others.

The Interior Ministry said in a statement Saturday that the police first fired warning shots then fired on the protesters "in legitimate defense" in the unrest Friday in the town of Menzel Bouzayane. The statement said one protester was killed and two wounded. It said law enforcement officers were also injured, with two in comas.

Local union leader Mohamed Fadhel told The Associated Press by telephone that 18-year-old protester Mohamed Ammari died after being shot in the chest, and that 10 people were injured when police opened fire.

Tunisia, a popular tourist destination, rarely sees such open clashes. The government generally keeps a firm grip on dissent and has often been accused of human rights abuses.

Tensions rooted in frustration at high unemployment, especially among young people, have been simmering and at times boiling over in the surrounding Sidi Bouzid region over the past week.

Fadhel said about 2,000 protesters gathered Friday, setting three police cars ablaze as well as the offices of the governing party and security services. Security officers took refuge in a nearby mosque.

Security forces were sent in from outside and blocked all access to the town, made a series of arrests and searched houses of protesters. The town remained cordoned off Saturday, Fadhel said.

The tensions began with a suicide attempt a week ago by a fruit and vegetable merchant whose merchandise had been seized by police in the town of Sidi Bouzid, about 165 miles (265 kilometers) south of the capital Tunis.

On Wednesday, a 24-year-old jobless protester was electrocuted after announcing he wanted to end his life and mounting a high-voltage electricity pole. On Thursday, a goverment minister came to the region to try to calm tensions, announcing presidential measures to create jobs.

The leading opposition party, the PDP, called for urgent talks between unemployed youths and officials. The party's general secretary, Maya Jribi, said in a news conference that the anger erupted because young people feel their "horizons are blocked, and because of a sense of injustice."

10-12-25 - Radio Kalima -- Emeutes de Sidi Bouzid 8e jour

Emeutes de Sidi Bouzid: 8e jour

Les émeutes qui ont éclaté le 17 décembre dans le Gouvernorat de Sidi Bouzid, suite à l'immolation par le feu d'un jeune diplômé chômeur, se poursuivent. Les violences entre manifestants et forces de sécurité dans la région de Sidi Bouzid ont pris une tournure préoccupante le vendredi 24 décembre. A Menzel Bouzayane, lors des affrontements, un manifestant a été tué par des tirs à balles réelles, et des dizaines de personnes ont été gravement blessées.
Une marche massive a eu lieu dans les rues de la ville de Menzel Bouzayane, rassemblant selon des témoignages des milliers de manifestants de couches sociales différentes. La police a violemment réprimé la manifestation par un usage disproportionné des bombes lacrymogènes et des tirs à balles réelles, tuant ainsi le jeune Mohammed Al Amari, un diplômé chômeur.
Ce décès a alimenté la colère des manifestants, qui ont lancé des pierres sur les forces de sécurité et mis le feu à trois voitures de la Garde nationale (gendarmerie) dont les agents lançaient des bombes lacrymogènes et tiraient à balles réelles. Certains ont également incendié le siège de la Garde nationale et celui du RCD, parti au pouvoir, selon des sources syndicales. Nous avons appris que les autorités avaient envoyé d’importants renforts de sécurité dans la ville de Menzel Bouziane, où des colonnes de fumée s’élevaient de toutes parts.
Selon des sources médicales, plus de trente blessés ont été admis dans les hôpitaux du Sned et Houssine-Bouziane de Gafsa. Un nombre similaire de blessés ont également été transportés vers les hôpitaux de la ville de Sfax. Selon nos sources à l’hôpital Habib Bourguiba de Sfax, deux jeunes hommes, Mohamed Lamine (19 ans) et Rami Ouled Nasr (20 ans), se trouvent dans état très critique, tandis que la police politique a encerclé l'hôpital pour empêcher toute visite.

Dans la soirée du vendredi, la police, avec l'aide d'un certain nombre de milices appartenant au parti RCD, a fait des ratissages. Elle a fouillé des logements à l'aide de chiens policiers et arrêté des dizaines de jeunes gens accusés d'avoir participé aux manifestations. D’autre part, des boutiques ont été pillées et dévastées par des policiers et des miliciens.
Dans la ville de Meknassi ; le professeur Issam Elghabri a été enlevé. Il a été soumis à de graves tortures par les forces de sécurité, puis jeté dans un fossé à l’extérieur de la ville. L’Union Régionale du Travail de Meknassi a organisé un sit-in, suivi d'une marche dans les rues de la ville, qui a été réprimée par les forces de sécurité à l’aide de gaz lacrymogènes. Selon des témoins oculaires, les forces de sécurité mènent une campagne de raids et d'arrestations dans la ville assiégée, et un couvre-feu a été imposé à partir de huit heures du soir.

A Bizerte également, en réaction aux événements de Sidi Bouzid, de nombreux habitants se sont rassemblés en face de l'Union Régionale du Travail en criant des slogans solidaires avec la population de Sidi Bouzid. Ils ont aussi déposé une pétition auprès du Bureau exécutif de l’Union Générale du Travail et ont exigé la formation d’une commission régionale pour activer et intensifier l’élan de solidarité avec la population de Sidi Bouzid.

Enfin, depuis vendredi des rassemblements syndicaux ont eu lieu suite à l’appel des Unions Régionale de Sfax, Kairouan et Sousse. D’autres personnes se sont rassemblées place Mohammed Ali, devant le siège de l’UGTT à Tunis pour exprimer leur soutien et leur solidarité avec la population de Sidi Bouzid.

Quant au ministère de l'Intérieur et du développement local, dans une communication publiée par l'Agence Tunis Afrique Presse (TAP), il a rejeté sur les manifestants la responsabilité des événements sanglants qui ont lieu à Menzel Bouzayane, en affirmant: "Les agents de la garde nationale ont essayé de les dissuader en leur adressant des avertissements et en procédant à des tirs de sommation. Ces groupes ont, toutefois, poursuivi leurs tentatives pour pénétrer dans le poste de la Garde Nationale en lançant des cocktails Molotov, ce qui a amené certains agents de la garde nationale à recourir aux armes dans le cadre de la légitime défense.

Cet incident a fait un mort et deux blessés parmi les assaillants. Plusieurs agents de la Garde Nationale ont subi des brûlures.Deux d'entre eux sont dans le coma."



10-12-26 - Al Jazeera -- Protests continue in Tunisia

Protests continue in Tunisia


Clashes erupt between security forces and residents in Sidi Bouzid amid wave of social unrest.

Bilal Randeree Last Modified: 26 Dec 2010 09:20 GMT


Tunisian trade-union sources say more confrontations have occurred between Tunisian security forces and residents in Sidi Bouzid governorate.

The clashes took place on Saturday night in the towns of al-Ragab and Maknasi in central Tunisia, the sources told Al Jazeera.

The skirmishes broke out when security forces staged overnight crackdown campaigns, after social protests against unemployment spread to Tunis, the Tunisian capital.

Hundreds of protesters had rallied in front of the Tunisian labour union headquarters. The demonstrators called on the authorities to provide jobs for those with university degrees.

They were also out in a show of solidarity with Sidi Bouzid residents who kept protesting for the ninth day, leaving one man dead and others injured.

Lina Ben Mhenni, a Tunisian blogger and university assistant, told Al Jazeera that people are discontented.

"We are unhappy with the policies in Tunisia, we are unhappy with everything - it is not just unemployment."

One dead

Mohamed Ammari, a teenager, was killed on Friday when police in Bouziane, 240km south of Tunis, opened fire on protesters.

An interior ministry spokesperson said police had been forced to "shoot in self-defence" after shots into the air failed to disperse scores of protesters who were setting police cars and buildings ablaze.

The cause of the latest violence was not immediately clear but similar clashes broke out on December 17 in the town of Sidi Bouzid after a man committed suicide in a protest over unemployment.

Protesters in Tunis take to the streets in a show of solidarity with Sidi Bouzid residents [Lina Ben Mhenni]

"A young man set fire to his body and people are reacting - people are organising protests everywhere and it is spreading across the country," Lina Ben Mhenni said.

"Last night there were clashes in an area called Souk Jedid. Today there are marches and protests in Gassa, in the south, and in Sfax, the capital of the south," she said.

"I just heard about another protest in Ben Guerdane, also in the South."

The incident prompted violent demonstrations in which protesters burned tyres and chanted slogans demanding jobs.

Mohamed Al Nouri Al Juwayni, the development and international co-operation minister, said in an interview with Al Jazeera that the Tunisian government is conceding the legality of the protesters' employment demands.

The government was seeking to address the issue, but only via dialogue, Al Juwayni added.

"The issue of unemployment is of concern to all parties in Tunisia. But what is not unacceptable is for those parties to resort to violence, which is not in anyone's interest." 

Political opposition

Tensions heightened on December 22 when another young man climbed up an electricity pylon and electrocuted himself on the cables, saying he was fed up with being unemployed.

Said Ferjani, a member of the outlawed opposition Nahda movement, told Al Jazeera that unemployment was a country-wide issue.

"We have a problem in the management of the country and it is not only in Sidi Bouzid, it is across the country," Ferjani said from London.

"These disturbances have never been violent - it is the government that incites violence. They are highly corrupted and there is a denial from them about how they treat people."

He said that joblessness was not a new problem and it was also not related to the financial crisis.

Government promises

Al Juwayni, the Tunisian development minister, travelled to Sidi Bouzid on Thursday to announce a new $10m employment programme.

But Ben Mhenni said that this was too late: "They [the government] are trying to solve the problem by making promises. They did the same thing in 2008, but these are not real solutions."

The Tunisian government, which tolerates little dissent, has accused its opponents of manipulating the clashes between police and young people in Sidi Bouzid to discredit the authorities.

Ben Mhenni said that she was harassed by police after speaking to Al Jazeera in the past: "They followed me for two days but I am not afraid."

"I am fed up with what is happening in Tunisia, I don't care - they can do whatever they want. Everyone is fed up now."

The opposition Democratic Progressive Party, which does not have a seat in parliament, called on the government to stop arresting young people and instead focus on dialogue and job creation.

Riots are rare in Tunisia, which has been run for 23 years by Zine al-Abidine Ben Ali and works closely with Western governments to combat al-Qaeda operatives.

The North African country has become a regional focus for international financial institutions since announcing a plan to complete current-account convertibility of its dinar currency over the 2010-2012 period.



Source:

Al Jazeera and agencies



10-12-26 - Rue89 -- Emeutes en Tunisie après l'immolation d'un jeune chômeur

Emeutes en Tunisie après l'immolation d'un jeune chômeur

By Lina Ben Mhenni

Created 12/26/2010 - 16:17


Un Tunisien au chômage a tenté de s'immoler par le feu la semaine dernière pour protester contre son impossibilité à trouver du travail, ce qui a déclenché une vague de violents affrontements [2] sur place [un manifestant a été tué [3] vendredi, ndlr] et un mouvement de solidarité sur les plateformes de réseaux sociaux. (Voir la vidéo d'une manifestation à Sidi Bouzid)

Un Tunisien au chômage a tenté de s'immoler par le feu la semaine dernière pour protester contre son impossibilité à trouver du travail, ce qui a déclenché une vague de violents affrontements [2] sur place [un manifestant a été tué [3] vendredi, ndlr] et un mouvement de solidarité sur les plateformes de réseaux sociaux. (Voir la vidéo d'une manifestation à Sidi Bouzid)




Tandis que le sort de Mohamed Bouazizi, 26 ans, de Sidi Bouzid, dans le sud tunisien, reste inconnu -grièvement brûlé, il a été hospitalisé-, les internautes de Tunisie se sont saisis de l'affaire pour déplorer le manque d'emplois, la corruption et la détérioration des droits humains dans leur pays.

Sur Facebook, Twitter et les blogs, les internautes ont exprimé leur solidarité avec Mohamed, diplômé de l'université de Mahdia il y a quelques années, mais dans l'incapacité de trouver un emploi.

Seul pour nourrir sa famille, il a décidé de chercher un gagne-pain et, avec l'appui familial, s'est lancé dans la vente de fruits et légumes sur un stand de rue. Son entreprise ne lui rapportait pas grand chose, juste assez pour sauvegarder la dignité de sa famille.

Mais les employés municipaux veillaient et lui ont confisqué plusieurs fois sa marchandise. Il a essayé de leur expliquer qu'il n'avait pas choisi de faire cela mais essayait seulement de survivre. A chaque fois, sa marchandise a été confisquée, et il s'est fait insulter et chasser des abords de la mairie.

La dernière fois que cela s'est produit, Mohamed a perdu tout espoir : il s'est arrosé d'essence et y a mis le feu.

« Nos médias dépravés exercent un black-out complet sur cet incident »

Sur Facebook, plusieurs groupes ont été créés pour dénoncer ces événements. « M. le Président, les Tunisiens s'immolent par le feu » [4] (en arabe) est l'un d'eux. En moins de 24 heures, le groupe comptait 2 500 membres, et a attiré à ce jour plus de 11 000 soutiens. Mais les autorités n'ont pas attendu 24 heures pour le censurer et bâillonner Internet de leur main de fer.

Des blogueurs ont commenté les événements, exprimant leur colère. Ecrivant en arabe dialectal tunisien, Boukachen a écrit [5] un billet intitulé « L'holocauste de Sidi Bouzid » :

« Ce qui s'est passé n'est pas nouveau. Cette situation misérable persiste depuis de nombreuses années dans les régions à l'écart. C'est le résultat d'une combinaison de conditions climatiques et de la marginalisation de ces régions, à quoi s'ajoute la totale indifférence [des autorités]. Mais l'histoire ne s'arrête pas là puisque nos médias dépravés exercent un black-out complet sur cet incident. »

Sur son blog, A Tunisian Girl [6] a quant a elle écrit :

« Le gouvernement n'a trouvé d'autre remède que de censurer les sites internet diffusant l'affaire et d'imposer un blocus à la ville de Sidi Bouzid, où les gens donnent libre cours à leur colère en manifestant dans les rues. »

Sur Twitter, la fureur continue aussi, avec le hashtag #sidibouzid [7] en tête chez les utilisateurs tunisiens.

En partenariat avec Global Voices

[1]

Tous nos articles sur la Tunisie [8]

L'article original sur GlobalVoicesOnline [9]

URL source: http://www.rue89.com/2010/12/26/emeutes-en-tunisie-apres-limmolation-dun-jeune-chomeur-182422-0

Links:
[1] http://fr.globalvoicesonline.org/
[2] http://af.reuters.com/article/topNews/idAFJOE6BI06U20101219
[3] http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20101224.REU7815/incidents-a-bouziane-la-police-tunisienne-tire-un-mort.html
[4] http://www.facebook.com/pages/shb-twns-yhrq-fy-rwhw-ya-syadt-alryys/137969316260836?v=wall
[5] http://boukachen.blogspot.com/2010/12/blog-post_18.html
[6] http://www.atunisiangirl.blogspot.com/2010/12/sidi-bouzid-brule.html
[7] https://twitter.com/#!/search?q=#sidibouzid
[8] http://www.rue89.com/tag/tunisie
[9]
http://fr.globalvoicesonline.org/2010/12/26/51898/

10-12-26 - Le Figaro -- Tunisie affrontements à Sidi Bouzid

Tunisie : affrontements à Sidi Bouzid

AFP Mis à jour le 26/12/2010 à 15:00 | publié le 26/12/2010 à 15:00


De nouveaux affrontements violents ont eu lieu dans la nuit dans la région de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest de la Tunisie, faisant un blessé par balle et des dégâts matériels importants, a-t-on appris dimanche de sources syndicales Des centaines de Tunisiens ont participé à une manifestation dans la ville de Souk Jedid, à 15 km au sud de Sidi Bouzid, en proie à des troubles sociaux depuis plus d'une semaine sur fond de chômage, a indiqué à l'AFP Mongi Rnimi, syndicaliste et témoin oculaire.

Des hommes de la garde nationale ont procédé à des tirs de sommation pour disperser les manifestants qui ont encerclé le poste de la garde et mis le feu à la sous-préfecture de cette ville de plus de 19.000 habitants, a-t-il ajouté. Un des gardes nationaux a été touché par erreur à la cuisse par balles, a affirmé M. Rnimi.

Parallèlement, des affrontements violents ont opposé environ 2.000 manifestants à la police durant plus de six heures, de 20H30 à 02H00 heures (19H30 à 01H00 GMT) dans la ville de Regueb à 37 km au sud-est de Sidi Bouzid, provoquant des dégâts matériels importants, a déclaré à l'AFP le syndicaliste Kamel Abidi.




10-12-27 - Al Jazeera -- The battle of Sidi Bouzid

Opinion


Tunisia: The battle of Sidi Bouzid


Poor economic policies have led to widespread distress as Tunisia's youth take their frustrations to the streets.

Larbi Sadiki Last Modified: 27 Dec 2010 15:27 GMT


What happened to the state? Where did civil society go? Why is there only silence from Development Minister Mohamed Nouri Jouini?

Before even attempting to answer each one of those questions, these seemingly dysfunctional institutions need to be inspected more closely in order to see the extent to which they share responsibility for the suicidal protests of despair by Tunisia’s youth.

This is a not time for scoring political points. What Wikileaks says or does not say about Tunisia’s ruling familiy serves no purpose here. This is a time for reflection on Tunisia’s own ‘wretched of the earth’ – the ‘khobz-istes’ of Sidi Bouzid and the country’s disenfranchised youth.
 
The Khobz-istes (the jobless) strike back

Putting Rousseau’s notion of a ‘social contract’ and Arab politics in the same phrase is to ask for an oxymoron. Tunisia’s politics is no exception. But there is another type of contract which has nothing to do with Rousseau: The ‘bread contract' - bread in parts of Tunisia and Egypt are called ‘eish, dear 'life' itself.

The tacit contract that has defined the North African country since its independence in 1956 is the ‘bread’ provision - mostly subsidies - in return for political deference. With modest resources, Tunisia has historically funded subsidies of strategic commodities - bread, sugar, tea, coffee, kerosene - and education, health, housing in some cases, and even recreational activities, such as sport.

The National Solidarity Fund and the National Employment Fund, still under centralised control, have had some successes. They have partly shifted the burden of providence from the state to society.

Tunisians dug into their pockets to volunteer what little of their non-disposable income they have to the cause of poverty alleviation, and improvements of the so-called ‘shadow zones’ (bidon-villes), the misery belt suffocating the rich towns and suburbs.

But even this system of quid pro quo bread and political deference has failed many Tunisians, leaving many hopeless and jobless.

Bou’azizi’s letter to President Bin Ali

It is a national tragedy when the youth - literally the future - commit suicide to make a point.

The despair must have been unimaginable when a university graduate, 26-year-old Mohamed Bou’azizi, was prevented from earning an honest living peddling fruits and vegetables. It is humiliating enough to do that.

He doused himself in petrol and set himself aflame on December 17. If he survives his horrific burns, he will now live with physical and emotional pain for the rest of his life.

Irrational as it might have been, it was a cry for help, and a message to his state and his president to act.

The police tend to intercept these cries for help, seemingly able to diagnose all the psychological damage done to tens of thousands of Bou'azizis with the prescription of a handy baton and a badge. But for the local authorities to confiscate his cart or stall is to add insult to injury.

Bou’azizi’s message was seconded by another suicidal signature of another young man in his mid-twenties, Lahseen Naji, who electrocuted himself in despair of ‘hunger and joblessness’. A third, Ramzi Al-Abboudi, under the burden of business debt, ironically made possible by the country’s micro-credit solidarity programme, killed himself.

Added to these signatures to Bou’azizi’s letter to Mr Bin Ali are the spontaneous riots of Sidi Bouzid and surrounding towns.

Tunisia's long winter of discontent

Like many developing states, Tunisia jumped onto the ‘Washington consensus’ bandwagon, which led to fiscal, political and social adjustments.

This led to a decrease in subsidies, privatization, poor convertibility of the dinar, vast land sales with foreign ownership of real estate, tourist resort leasing, nouveaux riches consumption patterns, big business commissions, business monopolies and corruption.

Inevitably, the clouds gathering over the skies of Tunisia’s winter of discontent have started  the tell-tale signs of a deluge of ills symptomatic of a quasi ‘banana republic’.  

The marginalization of the agrarian and arid central and southern areas will continue unabated. Some of this is due to nature (poor soil and low rainfall), and some to nurture (state neglect and weak entrepreneurship by Tunisia’s industrial and commercial elites).

The state is a control-freak to the point that it disallows the existence of any hint of an informal economy. There is one in Italy - even in America - but not in Tunisia. If the state is partly failing in its provision of jobs, then it is unwise to ban informal trade and work.

A youth empowered by education but disempowered by marginalization can be the spark that ignites social upheaval and social tension.

In Tunisia, marginalization is today being translated into irrational and tragic suicides. But tomorrow these can be the triggers of a different type of suicides.

Does Minister Jouini want to be held responsible for this?

'North' vs 'South'

A stroll in the boulevards, leisure and sports centres, rich esplanades and shopping malls of the green coastal areas reveals a Tunisia that looks and feels like a land of geniality, of delight - in official propaganda parlance, a ‘model’ of development worthy of emulation.

The models of development and distribution applied to the country’s coastal and northern cities, towns and suburbs are nowhere to be seen in the centre or the south. The riots of Sidi Bouzid and surrounding towns call into question years of uneven development and mis-distribution.

They challenge policy-makers to rethink redistributive justice and regional development urgently.

But today the notion of ‘total state’ and ‘total politics’ may not be apt for successful social engineering and re-distribution. Total control can translate into loss of control. The signs are there.

From the central phosphates Basin towns via Sidi Bouzid to Ben Guerdane, the cracks on the current developmental model are showing.

The puzzle of Tunisia is that it insists upon belt-fastening whilst, for a while, cruising at a high altitude (i.e. stability, development). It is time to unfasten belts and let society, NGOS, entrepreneurs, the informal economy, political parties, local initiatives, and autonomous charities share the burden of development with the state.

The State: What to do?

If Mr Ben Ali is not sacking his Development Minister, then he needs to demand a new course of action from his foreign, development, employment and education ministers, along with new, implementable policies.

Alternatively, he can face the gale of a long winter of discontent, because a paltry eight million Euros will not satisify the needs of Sidi Bouzid and surrounding towns.

Sidi Bouzid has been kind to Tunisia by producing high quality agricultural produce, like milk. The Tunisian government can pay back this debt in the form of just economic and civic redistribution to the region’s youth.

Perhaps Tunisia has to rethink their heavy and sole reliance on the European Union. With the Union of the Mediterranean nearly defunct, and the EU openly favouring eastern European labour, Libya and the Arab Gulf may be able to relieve the long queues of the jobless. This works for the other Arab nations, so why not Tunisia? Tunisia can adjust too.

The President must at once lift the siege on Sidi Bouzid, and show courage by visiting these marginalized towns himself. It is high time Mr Bin Ali revamped his government with new blood.

Maybe non-ruling party independents and other competent figures can pluralize the pool of ideas available to him.

Finally, the president is strongly advised to recall a simple truth and a time-hardened adage: a fight against those who have nothing to lose is unwinnable!

Civil society and the opposition

The return of the Khobz-istes must not be turned into political football. Both the opposition and the state have failed Sidi Bouzid and Tunisia’s jobless youth. The path forward is not through propaganda and hollow lectures.

Rather, youth calls of despair for civic engagement should be heeded in Tunisia, not punished with political absence or exile. They need practical solutions, not slogans.

This should be a moment for all the Bou’azizis of Tunisia. If need be, pay the price of peaceful democratic struggle. Indefinite absence and exile do not earn democracy but animosity. 

It is not a moment about Moncef Marzouki, Nahdah or the ruling party. From the comfortable distance of Paris and London, the exiled opposition is as remote from Tunisia’s people as the incompetent ministries who seem to have missed socio-economic problems right under their noses.

Together with the state, and entrepreneurs they can think of specific solidarity funds for these regions, specific investment, job searches in the Arab Gulf, or even bursaries for those willing to continue with higher education.

Able expatriates and local civil society can be part of the solution. Only thus they will also learn how to reformulate the political equation inside Tunisia.

The Battle of Sidi Bouzid redux

In 1943 Sidi Bouzid was the theatre of another battle: a battle for freedom by the Allied forces against the Nazis.

Today it is the theatre of another battle. A battle for freedom from hunger.

Bou’azizi comes to mind when reading the words from Tunisia’s national anthem: ‘We die, we die, so that the homeland lives.’

Minister Jouini must contemplate the real and intended meaning of these words for the remainder of his tenure in the Ministry of Development (of under-development) in the areas he, his aides, and their predecessors have for so long neglected.

Lest graduate Bou’azizi and other marginals are forgotten, state and society must hold up a mirror to see whether the face of mis-distribution and uneven development today reflects an alien value of moral decay; 'We live, we live, so that the homeland dies...'

Dr Larbi Sadiki is a Senior Lecturer in Middle East Politics at the University of Exeter, and author of Arab Democratisation: Elections without Democracy (Oxford University Press, 2009) and The Search for Arab Democracy: Discourses and Counter-Discourses (Columbia University Press, 2004), forthcoming Hamas and the Political Process (2011).

The views expressed in this article are the author's own and do not necessarily reflect Al Jazeera's editorial policy.


Source:

Al Jazeera


10-12-27 - Ahram Online -- Tunisia strikes to cover more cities

Tunisia strikes to cover more cities

For the tenth day, Tunisian youth and activists continue striking against unemployment in several cities


Ahram Online, Monday 27 Dec 2010


Peaceful strikes over unemployment and other social demands spread in Tunisia on Monday to cover new cities including Safakes, Kairouan, Sousse and Mednin.

The new wave of strikes first erupted on December 17 in Sidi Bou Zid city, and came after the labour unions in the capital Tunis City announced that they will organize a peaceful march on Monday to urge the government to improve its performance in the fields of development and employment.

Al-Jazeera reported that hundreds of people participated in demonstrations in Safakes and Kairouan in solidarity with the youth in Sidi Bou Zid that were attacked by security forces.

Other labour union demonstrations also took place in front of the local authority for employment at Mednin, with hundreds of protesters carrying banners reading "We need work" and "Shame on the government".  

Activists have been networking with each other over Internet social networks like Facebook and Twitter to expand the strike to cover new cities.

Government officials, however, confronted the mass demonstrations in the cities on Friday when security forces opened fire on protesters leaving one person dead.

In Kairouan city, 150 km south of Tunis City, riot police clashed with protesters on Sunday night leaving an unknown number of protesters injured and transferred to hospitals. 

Tensions rose in Sidi Bou Zid city, in west-central Tunisia, since the December 17 attempted suicide of 26-year-old university graduate Mohammed Bouazizion, who was forced to scratch out a living peddling fruit and vegetables because he could not find a job. When police confiscated his products because he did not have the necessary permit he doused himself in petrol and set himself ablaze.

The incident prompted violent riots in which protestors burned tires and chanted slogans demanding jobs.

The government claimed that the violence was contained, adding that it had been exploited by the opposition.

But tensions were heightened on December 22 when another young man from Sidi Bou Zid, climbed up an electricity pylon and electrocuted himself on the cables, saying he was fed up with being unemployed.

On Friday, Mohamed Ammari, a teenager, was killed when police in Sidi Bouzid opened fire on protesters.

An interior ministry spokesperson said police had been forced to "shoot in self-defense" after shots fired into the air failed to disperse scores of protesters who were setting police cars and buildings ablaze.

The Tunisian government has been trying to manage the crisis politically before using force and the Tunisian development minister travelled to Sidi Bou Zid on Thursday to announce a new $10m employment program.

Unemployment in Tunisia, especially among university graduates, has been a persistent problem. Official figures show that 14% of Tunisia's workforce is idle. But analysts say the real figure is much higher.


10-12-27 - Yahoo! News -- Protesters and Police Clash in Tunisia Following Self-Immolation

Protesters and Police Clash in Tunisia Following Self-Immolation

Max Fisher Max Fisher – Mon Dec 27, 11:01 am ET

WASHINGTON, DC – Week-long protests in Tunisia over the government's poor handling of the economy are escalating after security forces fired into a crowd of protesters, killing at least one. The protest movement began in the city of Sidi Bouzid, where a young man named Mohamed Bouazizi set himself on fire in protest after police confiscated the fruits and vegetables he sold from a street stall. Bouzazi reportedly climbed a high-voltage electricity tower and shouted "no for misery, no for unemployment," before touching the wire. Another man, Nagi Felhi, later followed his example.

Though Tunisia's relative prosperity has made it one of North Africa's more peaceful states, the autocratic government is notorious for restricting political freedoms. The ongoing protests have come to incorporate long-held complaints in Tunisia over free speech restrictions, especially in the media and online, and over the 2009 election, which was marred with international observer allegations of government abuse. Here's what's happening in Tunisia and what Tunisia-watchers say it means.

Being the only breadwinner in his family, he decided to earn a living and with his family’s help, he started selling fruit and vegetable from a street stall. His venture gave him very little, enough to guarantee the dignity of his family. But city hall officials were on the look out, and have seized his goods several times. He tried to explain to them that what he was doing was not his choice that he was just trying to survive. Each time, his goods were confiscated, he was also insulted and asked to leave the city hall premises. The last time this happened, Mohamed lost all hope in this life and decided to leave it forever. He poured gasoline on himself and set himself on fire.

many local homes and shops ... have reportedly been looted by security agents. ... In a statement, Tunisia’s Democratic Progressive Party said that party member Wessam al-Saghir had been assaulted by plainclothes police officers for taking part in a peaceful demonstration in Muhammad Ali al-Hami Square. The statement went on to allege that police had raided the home of another party member in Safaqis before beating him and disabling his Internet connection.

It deserves mention that Tunisia, often cited as one of the most prosperous and "open" economies and societies in Africa and the Arab world, is also one of the most efficiently run police states on the Mediterranean basin (Issandr el-Amrani once described it as a country run by the police and for the police, or something like that). But Tunisians are generally well educated, industrious if relatively mild mannered; they suffer the same stereotype that is often applied to Egyptians in regard to political passivity. Tunisia’s government mixes clientelism with swift repression and the finest Euro-American public relations consultancies.


10-12-27 - Radio Kalima --Tunisie - Emeutes de Sidi Bouzid, 10ème jour

Emeutes de Sidi Bouzid, 10ème jour

Après dix jours d’émeute consécutifs, les manifestations des habitants de la région de Sidi Bouzid se poursuivent, et ce malgré l’état d’urgence décrété dans plusieurs villes, et le siège imposé par un important dispositif de forces de sécurité et de troupes de l’armée. Les manifestants exigent une meilleure répartition des retombées du développement économique, notamment des postes d’emplois pour résorber le chômage, et ils condamnent la corruption et la tyrannie.
Kalima a appris qu’une marche de femmes a eu lieu le dimanche 26 décembre, dans la ville de Mezouna, à l’initiative d’une association locale. Des centaines de femmes ont pris part à cette marche pour protester contre les raids et les fouilles dans les maisons qu’a connu la ville dans la nuit de samedi, et pour demander la levée de l'état de siège et la libération des manifestants arrêtés.
Toujours dans la ville de Mezouna, des centaines de manifestants sont sortis dans les rues dimanche soir, défiant le couvre-feu. Ils ont mis le feu à des pneus et dressé des barricades sur les routes, ce qui a poussé la police à lancer des bombes lacrymogènes et à tirer sur la foule à balles réelles. Les manifestants auraient jeté des pierres sur les forces de sécurité, tout en clamant des slogans contre la corruption et la tyrannie.
Des affrontements entres des manifestants et les forces antiémeutes ont également eu lieu au village Al Itizaz, mais aucune information n’a pu filtrer à cause du siège qui frappe le village.
D'autre part, les habitants de la délégation de Djelma ont organisé une marche pacifique encadrée par l’Union Générale du Travail. La police s’est contentée d’observer la marche sans intervenir pour l’empêcher.
Au siège de l’Union Régionale du Travail à Sebala, des chômeurs ont organisé un sit–in. Ils étaient venus se joindre au mouvement de solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid. Des sources ont confirmé que des renforts importants sont arrivés à Sidi Bouzid, tandis que des informations circulent sur un mouvement de grève générale dans la région dans les prochains jours.
Signalons que les opérations de pillages et de fouille des maisons et des commerces sont comis par des milices du parti au pouvoir et des policiers. Ainsi, le citoyen Salah Ayoune, propriétaire d’une cafétéria, a déclaré que des policiers avaient saccagé son établissement. Un autre citoyen, Mohammed Salah Mahfoudhi, s’est plaint d’avoir été agressé par des policiers à l’intérieur de sa maison, ainsi que ses filles. Les agents ont aussi saccagé sa voiture.

Selon des sources médicales à l’hôpital Houcine Bouziane, le cadavre d’un jeune homme, Lotfi Kadiri, âgé de 34 ans et originaire de Touila, a été admis à la morgue. Nos sources ont confirmé que ce jeune a mis fin à ses jours, ce qui porte le nombre des suicides depuis le début des événements à quatre.
Des marches et des sit-in de solidarité ont eu lieu dans différentes régions du pays, comme Sfax, Kairouane, Siliana, Sousse, Tunis, Gafsa, kasserine…
 A l’étranger aussi, un élan de solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid est en train de se constituer. A Paris, un rassemblement a eu lieu devant l’ambassade de Tunisie.


10-12-27 - TSA -- La colère des Tunisiens se propage

Dix jours consécutifs d’affrontements à Sidi Bouzid

La colère des Tunisiens se propage


S'acheminant vers leur dixième jour, les émeutes et les manifestations se poursuivaient, lundi 27 décembre, en Tunisie. Des syndicats affiliés à l’Union générale tunisienne du travail ont appelé à des marches à travers tout le pays, avec comme slogan « halte à la hogra », a indiqué à TSA, Rabah Kheraifi, avocat et membre du bureau politique du Parti démocrate progressiste.

La vague de protestation qui a éclaté il y a dix jours après la mort d’un jeune homme à Sidi Bouzid a gagné d’autres régions du pays, y compris la capitale Tunis. Cette dernière a été, samedi 25 décembre, le théâtre d’une manifestation visant à dénoncer le chômage et la dégradation des conditions de vie de la population. Dimanche, en signe de solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid, ce sont des jeunes de Ben Guerdane, près de la frontière libyenne, qui sont sortis dans la rue pour crier leur colère et dénoncer le chômage. Après avoir tenté d’empêcher la manifestation, les forces de l’ordre ont fini par l’autoriser, sans doute par crainte de violences.

 

A Sidi Bouzid, les hostilités ont repris dimanche, acheminant les affrontements vers leur dixième jour. Au moins un élément des forces de l’ordre a été blessé par balle. A Regab, située à 37 km au sud de Sidi Bouzid, de violents affrontements ont opposé environ 2000 manifestants aux forces de l’ordre. Des édifices publics ont été incendiés.

 

A l’origine de ces émeutes, les premières de cette ampleur en Tunisie depuis de nombreuses années, un grand malaise social et économique. Le suicide d’un jeune homme de 26 ans, Mohammed Bouazizi, le 17 décembre, a été la goutte qui a fait déborder le vase. Vendeur ambulant de fruits et légumes, ce jeune Tunisien s’est fait confisquer sa marchandise par la police municipale, car n'ayant pas les autorisations nécessaires. Le jeune homme s'asperge alors d'essence pour s'immoler par le feu. Cet incident avait déclenché un vif émoi parmi la population.

 

Selon M. Kheraifi, cette situation est le résultat de la pauvreté, de l’exclusion et d’un partage illégal des richesses. La croissance profite, d’après lui, aux villes du littoral du Nord. Les autres régions du pays sont en proie à une extrême pauvreté. Il estime que le gouvernement traite la question des manifestations qui secouent le pays comme un dossier purement sécuritaire au lieu de tenter de dialoguer. Mais, a-t-il noté, pour la première fois, le pouvoir a utilisé les médias pour s’adresser à la population en colère. Les responsables tunisiens se sont notamment exprimés sur la chaîne Al Jazeera. Une première dans l’histoire du pays.


 

11-02-05 - Libération -- Sidi Bouzid, l’étincelle

05/02/2011 à 00h00

Sidi Bouzid, l’étincelle

Tunisie, la révolution en trois actes

ACTE I. Le 17 décembre, Mohamed Bouazizi, un jeune vendeur de légumes de cette petite ville du centre du pays, s’immole face au palais du gouverneur. Un geste désespéré qui va emporter le régime de Ben Ali.

Par CHRISTOPHE AYAD Envoyé spécial à Sidi Bouzid

Des manifestatants blessés lors d'affrontements avec la police le 9 janvier 2011, près de Sidi Bouzid. (© AFP Str)

C’est donc là que tout a commencé. Devant les grilles d’un élégant bâtiment orientalisant blanc et bleu aux décorations de stuc qui lui donnent l’allure d’une pâtisserie. Le gouverneur venait d’ailleurs de faire repeindre son palais, repaver le trottoir et installer des réverbères dorés. Il était autour de midi quand Mohamed Bouazizi a garé son chariot à bras devant le gouvernorat sous les yeux des «taxistes» garés sous les arbres. Sans dire un mot, il s’est aspergé du bidon d’essence de térébenthine qu’il venait d’acheter au kiosque du coin, puis a craqué une allumette. Les badauds, interdits, ont mis un peu de temps à intervenir. Une femme a prêté son caftan pour l’envelopper, mais déjà les jambes, les mains et le visage du jeune homme étaient calcinés.

Giflé par une femme

Kamel Kouka était là : «Il ne pouvait plus parler, il a pointé son index vers le ciel tandis que les gens récitaient la fatiha [la profession de foi musulmane, ndlr]. Bouazizi, c’était un fameux. Il avait toujours le mot pour rire. Toujours de bonne humeur. Pourtant, sa vie, c’était boulot-dodo. Parfois, il jouait aux cartes au café. Rarement, un verre de vin, c’est tout. Ici, les gens ne disent rien, ils emmagasinent, et puis ils éclatent un jour. Notre religion interdit de se tuer. Pour faire ce qu’il a fait, il fallait être bien désespéré.»

Vendredi 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, 26 ans, a déclenché sans le savoir ce qui allait devenir la «révolution de jasmin».

La famille Bouazizi vit dans le quartier el-Nour, un lotissement miséreux aux allées non goudronnées. Sa maison est la plus pauvre de la ruelle. Une étroite porte en métal donne sur la cour cimentée, traversée par les cordes à linge. On débouche sur un corridor aux murs blanc et bleu clair. Une sourate du Coran pour toute décoration. Trois canaris dans des cages égaient ce dénuement. Au bout du couloir, un frigo sur un tréteau en bois et une bouteille de gaz. A gauche, le salon, qui fait office de chambre des filles la nuit : quelques matelas en mousse et une télévision. A droite, deux chambres, celle des garçons puis celle des parents. L’ameublement se résume à des lits et des matelas, rien d’autre. La mère est une robuste paysanne aux yeux bleus étincelants, en robe traditionnelle et fichu noir. Son premier mari, le père de Mohamed, est mort. Elle a épousé son beau-frère, Ammar, alité depuis les événements. En tout, elle a eu sept enfants, quatre garçons et trois filles. Mohamed était le deuxième. «C’était un garçon serviable, toujours gai et de bonne humeur. On le surnommait Basbous. Après le bac, il avait renoncé à faire des études pour faire vivre sa famille en vendant des fruits et légumes. Il gagnait 10, 20 dinars [5 à 10 euros] par jour, jamais plus. Le jour de sa mort, il a été arrêté par les agents municipaux, qui ont saisi sa marchandise et sa balance : quatre hommes et deux femmes, il a protesté, une agente l’a giflé et insulté. Il est allé se plaindre à la mairie, personne n’a voulu le recevoir. Puis il a essayé chez le gouverneur. Trois fois. On l’a renvoyé. Ce n’était pas la première fois qu’on saisissait sa marchandise, mais se faire gifler par une femme, en pleine rue, ça l’a brûlé à l’intérieur. Chez nous, les Hamama [sa tribu], ce n’est pas acceptable.» Bouazizi, juste un macho qui n’a pas supporté d’être giflé par une femme ?

Ce serait caricatural. La sœur de Mohamed, Samia, 19 ans, voilée de noir, détaille les humiliations quotidiennes et la situation familiale : «Ma mère gagne 4 dinars par jour en travaillant dans les champs, mon père fait des chantiers quand il en trouve. Mohamed était le pilier de la famille. Mais il n’en pouvait plus d’être racketté par les policiers municipaux.» Elle a les larmes aux yeux en racontant l’agonie de son frère, qui est mort au bout de dix-neuf jours, le 5 janvier à l’hôpital de Ben Arous de Tunis. Le 28 décembre, le président Ben Ali lui avait rendu visite : terrible image du dictateur devant le lit d’un corps supplicié, recouvert de bandelettes des pieds à la tête, tel une momie. «Je ne lui pardonnerai jamais», enrage Samia.

Dès que la famille de Mohamed Bouazizi a appris la nouvelle, elle s’est précipitée devant le siège du gouverneur pour demander des comptes : une cinquantaine de personnes rejointes par les marchands ambulants et des badauds. En vain. Le soir, la foule se disperse. Samedi 18, jour de marché, un nouveau rassemblement se forme. Il est rejoint par des syndicalistes et opposants locaux. «Bouazizi a été l’étincelle, raconte Abdallah Amri, voisin de la famille et secrétaire général adjoint de la branche locale de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). La situation est ici très mauvaise. Le chômage dépasse les 20%, surtout chez les jeunes qui ont étudié. Il n’y a pas d’emplois, l’agriculture va mal. Le seul secteur qui embauche, c’est l’administration. Mais pour y entrer, il faut un piston au RCD [Rassemblement constitutionnel démocratique, le parti de Ben Ali].» «Tout le monde s’est identifié à Bouazizi, complète Moncef Salhi, syndicaliste enseignant et membre du Forum démocratique pour le travail et les libertés de l’opposant Moustafa ben Jaafar. Ce n’était pas une grève, mais bien plus une explosion de colère.»

Mouvement spontané

Ce samedi-là, la police charge en début d’après-midi. Elle use massivement de gaz lacrymogènes, poursuivant les manifestants dans les quartiers populaires jusqu’au milieu de la nuit. «C’était une guérilla urbaine, résume Moncef Salhi. Les jeunes jetaient des cailloux et brûlaient des pneus. La police tirait des lacrymogènes jusque dans les maisons.» Le scénario se répète dimanche, lundi, mardi. Chez les syndicalistes et opposants, le bouche-à-oreille fonctionne rapidement. Tout le monde a en tête la révolte du bassin minier de Gafsa, début 2008. Les habitants de Redeyef s’étaient soulevés contre l’embauche de proches du pouvoir dans les mines de phosphate, mais la mobilisation, qui a duré plusieurs mois, ne s’était jamais étendue à d’autres régions.

Cette fois-ci, un comité de coordination se forme rapidement : «Ce mouvement était spontané, assure Attia Atmouni, lui aussi enseignant, syndicaliste et militant d’opposition (au sein du Parti démocratique progressiste de Néjib Chebbi). Mais nous avons décidé de l’accompagner très tôt.» «Les grèves se sont multipliées ces dernières années, renchérit Moncef Salhi. A chaque fois, il y avait plus de policiers que de grévistes. C’était devenu insupportable, mais la peur, elle, commençait à disparaître.» Atmouni active ses contacts dans toute la région, à Regueb, Menzel Bouzaiane, jusqu’à Sfax et Bizerte, «pour alléger la pression».

Au milieu de la semaine suivante, les villes alentours se soulèvent. La ligne de chemin de fer est attaquée, la Garde nationale tire et fait deux morts à Menzel Bouzaiane. Ce qui ne s’était pas produit à Gafsa en 2008 est en train de se passer, notamment grâce à Facebook. Les jeunes filment les affrontements avec leurs téléphones portables et les mettent en ligne sur le réseau social. Rapidement, la chaîne Al-Jezira relaie les images qui circulent sur le Net…

Ce sont eux qui ont fait la révolution, ces «chebabs» gominés en pantalon de survêtement et «espadrilles» - en fait des baskets- qui tournent en mobylette du matin au soir, ou descendent et remontent l’avenue Bourguiba, les mains enfoncées dans les poches de leur blouson similicuir. Ils ont le bac, mais aucun espoir.

Dans les rues, un drôle d’air de liberté

Les chebabs sont les rois de la rue. Il flotte aujourd’hui une drôle de liberté, dont personne ne sait quoi faire. «La ville est seule, sans police, sans gouverneur ni maire», rigole un syndicaliste. Et ça se passe très bien. Malgré trois semaines de manifestations, il n’y a eu aucun mort, très peu de casse et pas de vengeance. Même les réverbères devant le gouvernorat sont intacts.

Le maire, Osmane al-Tifi, erre comme un fantôme dans son bureau, où la photo de Ben Ali, décrochée, a laissé place à une tache claire sur les murs. Il sursaute quand on frappe à sa porte, bredouille quelques mots : non, il n’est au courant de rien, ni pour Bouazizi, ni au sujet de l’agente municipale qui l’a giflé. Cette dernière, une célibataire d’une quarantaine d’années, Faïda Hamdi, est en prison à Gafsa. Disculpée par le procureur dans les premiers jours, elle a été arrêtée quand les manifestations se sont étendues : «J’ai rien fait, lui a-t-elle dit. - Tu rigoles, tu as mis le feu à la Tunisie», lui aurait-il répondu. Ses collègues jurent qu’elle n’a jamais frappé Bouazizi. «Elle a appliqué la loi, c’est tout, assure l’un d’eux, préférant rester anonyme. Il est interdit de vendre à la sauvette. Nous ne prenons pas de pots-de-vin, nous sommes honnêtes. La marchandise saisie a été donnée à une association de handicapés. Voici le récépissé.» Il tend un formulaire : deux cagettes de poires, trois de pommes, sept kilos de bananes.

Peu importe, le vent de l’histoire a tout emporté.