avenir d'une offensive

Dossier Djibouti 1

11-01-20 - Al Widda -- Djibouti Fusillade des manifestants au Sud et arrestations arbitraires au Nord


Djibouti : Fusillade des manifestants au Sud et arrestations arbitraires au Nord


Alwihda Info | Par Alwihda Info - 20 Janvier 2011


O. R. D. H. D, fait à Montreuil Sous Bois, R. AVIGNON.

Le régime de Djibouti continue de réprimer des manifestants pacifiques à Ali Sabieh et d’arrêter des civils innocents dans les Mablas.

 

Le 12 Janvier 2011 à Ali Sabieh, des manifestants contre le 3ème mandat d’Ismael Omar Guelleh, ont été pris à partie par la Police qui a  tiré, tuant une personne : Moustapha Mohamed Darar et blessant 3 autres.


Elle a procédé ensuite à l’arrestation de 3 personnes dont une femme.

 

Le 13 Janvier 2011, les Forces de l’ordre ont arrêté 14 personnes dont 3 femmes à SISMO (Mabla, dans le District de Tadjourah) accusées d’avoir fourni de la nourriture aux éléments du Front pour la Restauration de l’Unité et la Démocratie (FRUD). Ces personnes sont tous détenues dans les locaux de la Gendarmerie de la Capitale. Il s’agit de :

 

Youssouf Déberkaleh Mohamed et sa soeur Dabsiya Déberkaleh Mohamed

Abdallah Hassan Youssouf et son frère Moussa Hassan Youssouf


Ahmed Ali et son fils Hamid Ahmed Ali,

Abakari Abdallah

Ahmed Mohamed Abakari

Hamadou Mahamoda Ali

Youssouf Ali Nouho

Abdo Dini Ki ‘oïta

Hamadou Ahmad Hamadou

Fatouma Abdallah Hassan

Rahma Ali Youssouf


L’Observatoire pour le Respect des Droits Humains à Djibouti :


-  demande la libération immédiate des toutes les personnes détenues arbitrairement,

 

-          Exige l’arrêt de toutes les exactions contre les civils et le jugement des auteurs de la fusillade d’Ali Sabieh.



11-02-05 - ARDHD - Nouvelles violences à Djibouti ce samedi. Deux morts par balles (Info du GED _ Ali Iftin)


05/02/2011/dans GED, Manif_fev02 /par jlschaal

Je vous confirme que la manifestation des étudiants sur la place Mahmoud Harbi (ex place Rimbaud), a bien commencé ce matin, comme vous l’aviez signalé en milieu de matinée.

Les forces de l’ordre de la FNP étaient présentes sur place et elle ont ouvert le feu à balles rélles sur les manifestants. Selon des témoins, il y aurait eu de nombreux blessés et on déplore deux morts actuellement.

La garde républicaine a été depêchée sur place et la situation reste très tendue.

En mon nom (Ali Iftin) et en celui du GED, je tiens à dire que j’encourage les mouvements populaires de protestation et en particulier la jeunesse et les étudiants de notre pays qui refuse l’avenir “bouché” que lui propose IOG et son régime prévaricateur.

N’oublions pas
– que la chute du régime de Ben ALI a été largement conditionnée par les mouvements de la jeunesse tunisienne
– que la jeunesse égytptienne prend une part très active et peut-être déterminante dans la vague de protestation
qui secoue Hosni Moubarak.

La jeunesse est le maillon fort de nos pays. Il faut l’encourager dans ses revendications légitimes pour bénéficier d’un avenir meilleur et pour contribuer au rélèvement économique et politique de Djibouti.

Le départ d’IOG est la seule solution possible. Il peut encore le faire aujourd’hui, pour limiter les désordres et les risques d’affrontement. S’il s’accroche au pouvoir, il assumera les conséquences des violences, des affrontements et des dégradations inutiles, mais il devra en répondre par la suite.




La politique de la terre brûlée n’a jamais permis d’atteindre aucun objectif concret. C’est uniquement une basse méthode de vengeance. Mais de quoi, de qui, Guelleh aurait-il besoin de se venger ?

D’un peuple qui lui a tout donné, même son portefeuille, même la vie des pères, des mères, des enfants, qu’il a pris par la force … ????

N’inversons pas les rôles, car s’il on devait parler de vengeance, c’est dans l’autre sens qu’elle devra s’exprimer et nous criagnons, si IOG ne sait pas partir à temps, que le peuple ne soit sans pitié vis à vis de ses anciens tortionnaires et bourreaux et il sera légitime à le faire.



11-02-08 - observers -- Les étudiants de Djibouti se révoltent contre leurs mauvaises notes


Publié le : 08/02/2011 - 17:03Modifié le : 10/02/2011 - 17:37

A l’Université de Djibouti, l’affichage des résultats des partiels du premier semestre a plombé l’ambiance. Seuls deux étudiants de la filière de droit sur 180 ont réussi leurs examens. Les jeunes Djiboutiens, persuadés d'avoir été sous-notés, ont déclenché une véritable révolte.

 

Samedi dernier, les étudiants de Djibouti, petit Etat d’Afrique de l’Est qui compte près de 840 000 habitants, sont descendus dans la rue pour exprimer leur colère à la suite de l’annonce des résultats du premier semestre. La protestation contre des notes jugées arbitraires devait être pacifique, mais en fin de journée, lorsque les manifestations ont été rejointes par des lycéens et des casseurs, les choses ont dégénéré. Samedi soir, le centre-ville de Djibouti a été mis à sac, plusieurs commerces ont été pillés et des véhicules ont été retournés et brûlés.

 

L’adjoint du président de l’Université, joint par téléphone, a minimisé l’événement, qui selon lui est une "contestation habituelle" de "quelques" étudiants après des résultats. "Aujourd’hui avec leur téléphone portable, les jeunes filment tout. Mais il n’y a rien de grave, et les cours ont repris dès dimanche matin", a-t-il ajouté.

 

"Les étudiants en droit, même les meilleurs élèves, ont tous eu des notes comprises entre 2 et 4 sur 20"

Hadoch, étudiant en droit, a participé aux manifestations.

 

Les étudiants en droit, même les meilleurs élèves, ont tous eu des notes comprises entre 2 et 4 sur 20. La doyenne de la section juridique nous a dit que ces notes étaient justifiées par les grosses lacunes que nous avons tous. C’est une mascarade. [Selon le journal local, Djibouti24, les professeurs ont reçu l’ordre du ministre de l’Education de "saquer" les étudiants de la filière de droit.]

 

Des rumeurs persistantes disent que le gouvernement cherche à faire diminuer les chiffres du chômage : il tenterait par tous les moyens de retarder l’entrée des jeunes diplômés sur le marché de l’emploi. Il faut préciser que nous sommes en pleine période pré-électorale et que les chiffres du chômage ne sont pas au beau fixe. [Les élections présidentielles sont prévues le 8 avril 2011].

 

Le ministre de l’Education a bien sûr démenti ces rumeurs. Il est venu en personne à notre rencontre dimanche après-midi. Il a refusé de réévaluer les notes, mais il nous a assuré que le deuxième semestre se passera mieux. Pour l’instant, les cours ont repris, on attend que les autres filières obtiennent leurs résultats.

 

"Je reconnais que c'est allé trop loin"

 

La manifestation de samedi avait commencé pacifiquement. Nous étions allés chercher dans leur classe les élèves des autres filières et à la fin de la matinée, nous avions bloqué la circulation du boulevard de Gaulle, devant la faculté. On avait réussi un blocus dans le calme pour que notre colère soit enfin prise en compte par les autorités. Mais ensuite, quand les lycéens de l’établissement voisin ont rejoint notre cortège, la police est intervenue. Les lycéens se sont attaqués aux policiers à coups de pierres. Les forces de l’ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Le recteur de l’Université a même été pris à partie, puis transporté à l’hôpital. Je reconnais que c'est allé trop loin.

 

Le recteur de l'Université évacué


11-02-11 - Survie -- Djibouti répression tous azimuts avant la présidentielle


Djibouti : répression tous azimuts avant la présidentielle

Publié le 12 février 2011 - ACP, ARDHD, FIDH, LDDH, LDH, Survie


Paris, Djibouti, Nairobi, le 11 février 2011

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), ses organisations membres à Djibouti, la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH) et en France, la Ligue française des droits de l’Homme et du Citoyen (LDH), l’Association pour le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti (ARDHD), Survie et l’Association culture et progrès (ACP) appellent à la libération de toutes les personnes arbitrairement emprisonnées à Djibouti ces derniers jours : défenseurs des droits de l’Homme, membres de l’opposition, étudiants et lycéens.

Depuis plusieurs semaines et en particulier depuis le 5 février 2011, des manifestations pacifiques estudiantines et lycéennes agitent la République de Djibouti. La répression brutale, y compris par des tirs à balles réelles, de ces manifestations par les forces de sécurité, en particulier les 5 et 6 février, aurait fait au moins 4 morts dont une femme enceinte, et des dizaines de blessés. Des centaines d’étudiants et de lycéens auraient été arrêtés et seraient toujours détenus dans le centre de rétention de Nagad, les commissariats et les brigades de gendarmerie de Djibouti-ville et de Balbala.

Profitant de cette vague de répression, les autorités ont procédé à des arrestations d’opposants politiques et de défenseurs des droits de l’Homme qui ont été jugés en comparution immédiate et écroués à la prison de Gabode. Ainsi, 7 membres de l’Union pour l’alternance démocratique (UAD) et 2 militants des droits de l’Homme, MM. Farah Abadid Heldid et Jean-Paul Noël Abdi, respectivement membre et président de la LDDH, ont été arrêtés le 5 et le 9 février 2011. Les deux défenseurs des droits de l’Homme ont été inculpés abusivement de « participation à un mouvement insurrectionnel » en référence à leurs déclarations publiques en soutien aux manifestations étudiantes. [1] « Les autorités djiboutiennes doivent stopper immédiatement la répression et libérer les défenseurs des droits de l’Homme, les opposants et tous les jeunes emprisonnés » a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.

Nos organisations craignent une augmentation de la répression alors que les mouvements d’oppositions appellent à une manifestation « générale continue » contre le pouvoir à partir du 18 février 2011. Cette agitation politique et sociale intervient dans un contexte pré-électoral tendu en raison des manipulations constitutionnelles d’avril 2010 du régime pour permettre au président Ismaël Omar Guelleh de briguer un troisième mandat lors de l’élection présidentielle, le 8 avril prochain. « Le vent de liberté qui souffle en Tunisie et en Égypte porte le message fort que les pouvoirs autoritaires n’ont pas d’avenir. Djibouti doit organiser des élections libres, transparentes, crédibles et pluralistes » a déclaré Me Sidiki Kaba, président d’Honneur de la FIDH.

Nos organisations condamnent vivement la répression des manifestations pacifiques, les arrestations et détentions arbitraires des défenseurs des droits de l’Homme, des opposants politiques et des jeunes. La FIDH, la LDDH, la LDH, l’ARDHD, Survie et l’ACP exhortent les autorités djiboutiennes à :

Nos organisations appellent l’Union africaine, l’Union européenne et plus largement la communauté internationale à :





11-02-18 - Le Point -- DJIBOUTI - Manifestation de l'opposition contre le régime, heurts avec la police


DJIBOUTI - Manifestation de l'opposition contre le régime, heurts avec la police

L'ancienne colonie française compte moins de 900 000 habitants.


Publié le 18/02/2011 à 20h15

De violents affrontements ont éclaté vendredi soir à Djibouti à l'issue d'une manifestation sans précédent de l'opposition qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes dénonçant le régime du président Ismaël Omar Guelleh. Les affrontements ont commencé à la nuit tombée autour du stade Gouled, où étaient rassemblées depuis l'après-midi plusieurs milliers de personnes à l'appel de la principale coalition de l'opposition, l'Union pour l'alternance démocratique (UAD). Les forces de l'ordre tiraient des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui répondaient par des jets de pierres et harcelaient les forces de l'ordre par petits groupes.

De nombreuses détonations pouvaient être entendues dans ce secteur de la capitale, où des voitures étaient en flammes et les policiers, matraque en main, tentaient d'interpeller les émeutiers. Dans la soirée, toute la capitale djiboutienne était quadrillée par les forces de l'ordre, alors que les violences se poursuivaient encore vers 21 heures, heure locale. Les locaux d'une ONG présidée par Kadra Mahmoud Haïd, l'influente épouse du président Guelleh, ont été saccagés. Vendredi soir, la radio et la télévision publiques n'avaient fait aucune mention de la manifestation du jour ou des incidents en cours.

"Soulèvement populaire pacifique"

Le rassemblement s'est déroulé dans le calme toute la journée et a rassemblé plusieurs milliers de personnes faisant sans cesse référence aux révolutions tunisienne et égyptienne. "IOG (Ismaël Omar Guelleh) dehors !", proclamaient les banderoles des manifestants, composés essentiellement de jeunes et d'étudiants, entre les discours successifs des responsables de l'UAD appelant au "soulèvement populaire pacifique" pour faire tomber le régime.

En fin d'après-midi, les protestataires ont annoncé leur intention de poursuivre leur sit-in jusqu'à la chute du régime, précipitant l'intervention des forces de l'ordre. Un tel rassemblement de l'opposition est extrêmement rare à Djibouti, petit pays de la Corne de l'Afrique, où le président sortant brigue un troisième mandat à l'élection présidentielle prévue le 8 avril prochain. Des manifestations de lycéens et d'étudiants avaient eu lieu les 5 et 6 février à Djibouti, à l'origine pour protester contre un problème de notation à de récents examens des étudiants en droit.

Pièce maîtresse de la lutte antiterroriste

Les manifestants s'étaient alors violemment opposés aux forces de l'ordre, leur rassemblement tournant au fil des heures en une contestation plus globale du régime. Les autorités avaient procédé dans les jours suivants à plusieurs arrestations de militants de l'opposition, mais également de défenseurs des droits de l'homme, dont certains ont été inculpés, depuis lors, de "participation à un mouvement insurrectionnel". Ancien directeur de cabinet du premier président djiboutien Hassan Gouled Haptidon (1977-1999), Omar Guelleh lui avait succédé en 1999 à la tête du pays. Il a été le seul candidat à la présidentielle de 2005, l'opposition ayant appelé au boycott. En avril 2010, le Parlement a voté une réforme constitutionnelle lui permettant de se représenter pour un troisième mandat.

Ancienne colonie française, Djibouti compte moins de 900 000 habitants et est majoritairement peuplé d'Afars et d'Issas. Les pouvoirs sont répartis entre ces groupes par la Constitution. Petit État bénéficiant d'une position stratégique hors pair à l'entrée de la mer Rouge, le long d'une des voies maritimes les plus fréquentées au monde, Djibouti abrite la principale base militaire française à l'étranger, une importante base militaire américaine et, depuis 2010, une base japonaise. Le pays est devenu la pièce maîtresse de la lutte antiterroriste dans la Corne de l'Afrique depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.


11-02-19 - Le Figaro -- Flash Actu Reprise des heurts à Djibouti


Reprise des heurts à Djibouti

AFP
19/02/2011 | Mise à jour : 11:02 Réactions (3) Des affrontements ont repris ce matin dans une banlieue populaire de Djibouti entre partisans de l'opposition qui réclament la fin du régime du président Ismaël Omar Guelleh et forces de l'ordre.

Au lendemain d'un grand rassemblement de l'opposition dans la capitale qui avait dégénéré en violences dans la soirée, des heurts ont repris dans la banlieue de Balbala, en périphérie sud-est de la ville. Des petits groupes d'émeutiers harcelaient avec des jets de pierre les policiers qui répliquaient à coup de grenades lacrymogènes.

Ces affrontements se déroulaient en plusieurs carrefours de Balbala, en particulier près de l'hôpital italien où une vingtaine de policiers en tenue anti-émeute étaient déployés. Le nombre de manifestants ne cessaient d'augmenter au cours de la matinée dans ce quartier populaire, malgré l'action de la police.

La situation dans la capitale elle-même, quadrillée par les forces de l'ordre, restait cependant calme en fin de matinée.

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11-02-19 - Libération -- Nouvelle journée de révolte dans le monde arabe


Nouvelle journée de révolte dans le monde arabe

Le récit de la journée de samedi

84 morts depuis mardi en Libye, les manifestants algériens bloqués par la police, les opposants bahreïnis de retour place de la Perle, un étudiant tué au Yémen, Djibouti et la Mauritanie gagnés par les troubles... Le point ce samedi.

Un jeune manifestant blessé ce samedi à Sanaa, au Yémen. (Khaled Abdullah Ali Al Mahdi / Reuters)

Les émeutes sanglantes continuaient samedi de secouer des régimes autoritaires du monde arabe, avec des dizaines de morts dans la répression policière en Libye, l'occupation de milliers de Bahreïnis du centre de la capitale et des manifestations violentes au Yémen et à Djibouti. Le point ce samedi, pays par pays.


 

En Libye, 84 morts au moins depuis mardi

Au 5e jour de la contestation, le colonel Kadhafi, dont le départ est réclamé par les manifestants, n'a toujours pas fait de déclaration officielle. Il est aussi toujours impossible d'accéder à Twitter et Facebook, par lequel ont transité les appels à la mobilisation, et les connexions aux autres sites étaient très lentes ou impossibles.

La contestation semble se transformer en véritable insurrection dans l'est, surtout à Benghazi. L'organisation Human Rights Watch (HRW), se basant sur des sources médicales et des témoins, a fait état ce samedi d'un bilan global de 84 morts, dont 55 à Benghazi, bastion de l'opposition, où les affrontements ont été particulièrement violents hier vendredi (vidéo amateur commentée par Euronews) :


A Bahreïn, l'opposition exige la démission du gouvernement

Dans le Golfe, le régime sunnite du petit royaume de Bahreïn est confronté à des manifestations demandant une libéralisation du système politique, avec la majorité chiite de la population se disant exclue.

Le royaume est d'une importance stratégique pour Washington, servant de QG à sa Ve flotte, chargée de surveiller les routes maritimes pétrolières dans le Golfe, soutenir les opérations en Afghanistan et contrer une éventuelle menace iranienne.

Des milliers de manifestants antigouvernementaux sont revenus sur la place de la Perle à Manama ce samedi, épicentre de la contestation, où ils ont commencé à ériger des tentes, deux jours après la dispersion violente de leur sit-in.


Après le retrait des chars de l'armée de la capitale comme le demandait l'opposition, principalement chiite, les manifestants ont réoccupé la place. La police n'est pas intervenue, à l'exception d'un bref tir de grenades lacrymogènes sur l'un des axes conduisant à la place, faisant six blessés.

Le prince héritier, Salman ben Hamad Al-Khalifa, a ordonné à la police de rester à l'écart des rassemblements, mais a aussi demandé aux manifestants de se disperser «pour éviter un affrontement».

L'opposition, qui a rejeté une offre de dialogue du prince héritier vendredi, exige la démission du gouvernement.


En Algérie, les manifestants bloqués par la police

Un député du parti Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Tahar Besbes, a été grièvement blessé ce matin à Alger au cours d'un affrontement avec la police lors de la marche organisée par l'opposition algérienne contre le régime, a rapporté un membre du RCD.

D'importantes forces de sécurité et des dizaines de véhicules blindés ont repoussé les premiers manifestants venus exprimer, en plein centre d'Alger pour la seconde fois en huit jours, leur détermination à en finir avec le régime.

Aux cris de "Algérie libre et démocratique", "pouvoir assassin", "le peuple veut la chute du régime", quelque 200 personnes avaient néanmoins réussi à atteindre la place du 1er-mai à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), coalition de partis, de membres de la société civile et de syndicats autonomes créée le 21 janvier dans la foulée des émeutes meurtrières du début de l'année en Algérie.

Toutes les voies menant à la Place du 1er mai ont été bouclées et des barrières métalliques disposées sur le site lui-même empêchaient l'arrivée de manifestants.


Tout comme samedi dernier où une marche de la CNCD avait été bloquée, des cars avec des policiers casqués, munis de matraques et de boucliers, ainsi que des véhicules blindés ont quadrillé la capitale. Au-dessus tournoyait au moins un hélicoptère.

Les forces de l'ordre étaient postées quasiment à chaque mètre, un dispositif similaire à celui qui attendait la semaine dernière les manifestants ayant répondu à l'appel de la CNCD.


Au Yémen, un étudiant tué dans des heurts

Le bilan s'alourdit au Yémen: un étudiant a été tué par balle et cinq autres ont été blessés dans des violents affrontements ont éclaté alors que des partisans du régime ont tenté de prendre d'assaut le campus de l'Université de Sanaa, foyer de la contestation.

Vendredi, quatre personnes ont été tuées par balles à Aden, principale ville du sud, lorsque la police a dispersé des manifestants réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, ont indiqué des sources médicales.

A Sanaa, des centaines de partisans du régime ont attaqué un rassemblement de milliers de jeunes opposants ainsi que des journalistes avec des matraques, des haches et des bâtons, faisant au moins quatre blessés. A Taez, à 270 km au sud-ouest de Sanaa, une attaque à la grenade contre des manifestants dans le centre-ville a tué deux d'entre eux et fait 27 blessés, selon des sources médicales.


Le président Ali Abdallah Saleh Saleh, qui dirige ce pays pauvre et instable du sud de la péninsule arabique, a promis le 2 février de mener des réformes et de ne pas briguer un nouveau mandat en 2013, sans calmer la rue qui continue de réclamer son départ.

 

A Djibouti, les affrontements ont repris

Trois importantes figures de l'opposition ont été arrêtées ce samedi au lendemain d'une manifestation sans précédent contre le président Ismaël Omar Guelleh qui a dégénéré en de violents affrontements  ayant fait officiellement deux morts. Les affrontements ont repris ce matin dans entre partisans de l'opposition et forces de l'ordre.

 

En Mauritanie aussi

Des manifestations contre le manque d'eau et la hausse des prix dans la ville mauritanienne de Vassala (sud-est), frontalière avec le Mali, ont été sévèrement réprimées vendredi par les forces de l'ordre, a affirmé samedi un parti d'opposition, du Rassemblement des forces démocratiques (RFD). Le RFD a mis en garde le pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz contre «les solutions sécuritaires» «qui ne sauraient que compliquer la situation», exigeant la libération des manifestants arrêtés.


11-02-19 - ARDHD -- Demonstrators, police clash in Djibouti streets


19/02/2011/dans AFP, Manif_fev02 /par jlschaal

Djibouti police firing tear gas clashed Friday with demonstrators who turned out in their thousands in an unprecedented protest to demand the departure of President Ismael Omar Guelleh, an AFP reporter said.

The protest by opposition supporters had started peacefully at around 2:00 pm (1100 GMT) but the demonstrators then decided to set up camp outside a stadium, vowing to remain there until their demand is met.

After dusk, the standoff escalated into clashes, pitting demonstrators hurling stones against riot police firing tear gas grenades.

The area facing the interior ministry was blocked to traffic, with only police vehicles screeching past with their sirens wailing.

Two burned-out cars could be seen near the el-Hannan hospital; other vehicles were damaged and glass from broken car windows crunched underfoot.

The rare demonstration in the tiny Horn of Africa country was organised amid mounting opposition to the president, who last year had the constitution amended to allow him to seek a third mandate in upcoming April elections.

“IOG out”, read one banner, using the president’s initials, as most Djiboutians do. “No to a third mandate”, read another banner.

When the demonstration started opposition leaders addressed a peaceful crowd consisting mainly of students.

Colonel Abdillahi Abdi Farah, the national police chief, told AFP that the protestors were no more than 600 to 700.

But the crowd swelled as several thousand protestors set up camp at the entrance of a stadium facing the interior ministry, with the intention of staying there until their demand is met.

Later in the afternoon, the president of the Union for Democratic Change, an umbrella group of three opposition parties, Ismael Guedi Hared, put the number of demonstrators at 40,000.

“This peaceful popular uprising reflects the desire of the Djiboutian people to see the fall of the ruling regime,” he told AFP.

Demonstrators were determined to hunker down in front of the stadium for as long as necessary, mimicking the protracted protests on Cairo’s Tahrir square that got the better of Egyptian President Hosni Mubarak’s 30-year-old rule.

Asked if he hoped for an Egypt-like scenario, Hared said: “Yes, that’s it.”

“We came out here to stay. We will leave when the regime collapses,” said Habiba, a young student from Djibouti University.

“We don’t want you here anymore, IOG,” shouted Hassan, a young unemployed Djiboutian from the capital’s Balbala neighbourhood.

Security forces were deployed en masse but initially refrained from attempting to break up the protest.

Small groups of protesters could still be seen in the streets later in the night after police broke up the gathering and the clashes died down, an AFP correspondent said.

The national radio and television made no mention of the protests in their Friday evening broadcasts.

The 63-year-old Guelleh has been in power since 1999 and the new constitution allows him to stand for another six-year term in the April 8 elections.

Djibouti, a former French territory, sits in a strategic location commanding the strait between the Red Sea and the Gulf of Aden.

It has borders with Somalia’s breakaway state of Somaliland, Ethiopia, Eritrea and faces Yemen, where protests demanding long-time President Ali Abdullah Saleh’s ouster have left 10 people dead since Sunday.

Students had already held smaller protests and clashed with police earlier this month, although they were demonstrating mainly against the marking system in law exams.

The authorities had arrested several people in the aftermath of the protests, including opposition activists and a prominent human rights campaigner.



11-02-19 - RFI allAfrica_com -- Djibouti Opposition Clash With Police


Djibouti: Opposition Clash With Police

19 February 2011

Anti-regime protests in Djibouti broke out between police and opposition for a second day on Saturday as youths on the streets of the capital, Djibouti, threw stones at security forces. Witnesses say that police in full riot gear were deployed in some parts of Djibouti. The country's interior ministry called the clashes "violent acts and acts of vandalism."

A statement by the ministry indicated that the protest on Friday night went past the authorised timeframe.

"Members of the national police were forced to resort to tear gas grenades to protect themselves from a violent and over-excited crowd," the statement said. "Participants attacked the security forces who then attempted to disperse them."

The ministry said that several groups of demonstrators also damaged several police stations and set a number of vehicles alight.

Although demonstrations are rare in Djibouti, the indicate the mounting opposition against President Ismail Omar Guelleh, who revised the constitution to allow him to seek a third term in office.


11-02-20 - L'Express -- Au Yémen, l'opposition se joint aux étudiants


Le point sur la révolte arabe en Algérie, à Barheïn et dans les autres pays touchés par la contestation alors que le Maroc doit à son tour descendre dans le rue ce dimanche.

Les émeutes ont continué samedi de secouer des régimes autoritaires du monde arabe. 

En Libye, la contestation semble se transformer en insurrection dans l'est, alors que la communauté internationale commence à réagir. Le point sur ce pays en cliquant ici. 


Au Yémen, des heurts entre opposants et partisans du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans et allié des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, ont tourné à la bataille rangée samedi dans la capitale, Sanaa. 

Dimanche, l'opposition parlementaire au Yémen a annoncé dimanche sa décision de se joindre au mouvement de contestation du régime du président Ali Abdallah Saleh mené notamment par des étudiants, affirmant qu'elle ne reprendrait pas le dialogue avec le pouvoir sous les armes. 

Plus tôt dans la journée, une cinquantaine de militants favorables au régime ont attaqué un rassemblement d'un millier d'opposants qui scandaient "Dégage, Ali!" devant l'université de la capitale. L'un des partisans de Saleh a ouvert le feu avec un fusil d'assaut mais on ne fait pas état de victimes. 

Samedi déjà, les partisans du régime ont tentaient de prendre d'assaut le campus de l'université. "Le peuple veut la chute du régime", scandaient les étudiants. Un journaliste de l'AFP a vu un étudiant s'effondrer, atteint d'une balle au cou et noyé dans son sang, et ses compagnons criant: "il est mort". Selon le ministère de l'Intérieur, cependant, "un certain nombre de manifestants ont été blessés" mais "il n'y a pas eu de mort". 

A Aden, dans le sud, les protestations ont continué après une nuit d'émeutes. Un adolescent a été tué par une balle perdue, selon une source hospitalière. Trois personnes ont été blessées, dont deux filles de 9 et 11 ans, quand la police a ouvert le feu pour disperser un rassemblement de plusieurs centaines de personnes, selon des témoins et des sources médicales. Douze personnes ont été tuées au Yemen, dont 10 à Aden, depuis le début de la semaine. 


Dans le Golfe, le petit royaume de Bahreïn qui sert de quartier général à la Ve flotte des Etats-Unis, la situation semble se détendre. L'opposition bahreïnie abordait avec prudence le dialogue avec le prince héritier sur des réformes politiques et continue de poser comme préalable la démission du gouvernement. 

Sur le terrain, des milliers de manifestants sont revenus sur la place de la Perle à Manama, épicentre de la contestation, après le retrait des chars de l'armée, demandé par l'opposition principalement chiite. Le prince héritier, Salman ben Hamad Al-Khalifa, a ordonné à la police de "rester à l'écart des rassemblements" et a demandé aux manifestants de se disperser. Depuis lundi, six manifestants ont été tués à Bahreïn. La France a "vivement déconseillé" tout déplacement vers Bahreïn depuis vendredi. 


En Algérie, des centaines de personnes ont tenté de se rassembler dans la capitale aux cris de "Algérie libre et démocratique", "Pouvoir assassin", "Le peuple veut la chute du régime", et ont été repoussées par d'importantes forces de sécurité. Une dizaine de manifestants ont été blessés, dont deux grièvement, selon la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). 

S'il n'était pas clair, la position du gouvernement a été rendue public une fois de plus ce dimanche. "L'effet domino est une invention des médias y compris les médias algériens qui sont très libres. Je ne crois pas que cela s'applique à l'Algérie. L'Algérie n'est pas l'Egypte ou la Tunisie", a déclaré le ministre algérien dans cette interview à El Pais donnée vendredi. 

Un député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Tahar Besbas, a été grièvement blessé par la police, selon des membres de son parti. 


La direction de la protection civile d'Alger a cependant affirmé que le député n'avait "absolument rien". 

En Mauritanie, des manifestations contre le manque d'eau et la hausse des prix dans une ville du sud-est, Vassala, ont été sévèrement réprimées vendredi, a annoncé samedi l'opposition qui a fait état de blessés et d'arrestations. 

A Djibouti, un policier et un manifestant ont été tués vendredi lors de heurts après un rassemblement de l'opposition qui réclame la fin du régime du président Ismaël Omar Guelleh. Trois chefs de l'opposition ont été arrêtés samedi. Deux d'entre eux ont été libérés dans la soirée, selon la télévision d'Etat. 

Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, s'est dit "profondément inquiet" des informations "sur la violence inacceptable utilisée contre les manifestants en Libye, à Bahreïn et au Yémen" et a qualifié d'"effroyables" les violences en Libye. 

Au Maroc, plusieurs milliers de Marocains manifestaient dimanche à Casablanca et à Rabat pour réclamer des réformes politiques et une limitation des pouvoirs du roi, premier mouvement de ce type dans le pays depuis le début des révoltes qui secouent le monde arabe.  


11-02-20 - L'Orient-Le Jour -- Manifestations à Djibouti trois figures de l'opposition arrêtées, deux tués


Trois importantes figures de l'opposition ont été arrêtées samedi à Djibouti au lendemain d'une manifestation sans précédent contre le président Ismaël Omar Guelleh qui a dégénéré en de violents affrontements ayant fait officiellement deux morts.

OLJ / le 20 février 2011 à 00h10

"Aden Robleh Awaleh, Ismaël Guedi Hared et Mohamed Daoud Chehem ont été placés samedi en garde à vue suite aux violents heurts survenus vendredi soir entre forces de l’ordre et manifestants", a annoncé le procureur de la république Djama Souleiman.

Deux des trois opposants arrêtés ont cependant été libérés dans la soirée, a annoncé la télévision d'État.
La télévision a annoncé la libération de Robleh Awaleh et Ismaël Guedi Hared, mais sans préciser le sort du troisième, Mohamed Daoud Chehem.

Tous trois sont respectivement présidents du Parti national démocratique (PND), de l’Union pour la justice et la démocratie (UDJ) et du Parti démocratique djiboutien (PDD).
Ismaël Guedi Hared dirige également l’Union pour l'alternance démocratique (UAD), principale coalition de l'opposition à l'origine de la manifestation de vendredi qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes près du stade Gouled.
Les manifestants, se revendiquant des révolutions égyptienne et tunisienne, exigeaient le départ du président Guelleh, au pouvoir depuis 1999 et qui briguera un troisième mandat à la présidentielle du 8 avril prochain.
La manifestation s'est déroulée dans le calme tout l'après-midi jusqu'à ce que les protestataires annoncent leur intention de poursuivre leur sit-in pendant la nuit, alimentant la confusion tout en précipitant l'intervention des forces de l'ordre.
Les affrontements -grenades lacrymogènes contre jets de pierre- ont cessé vers 22h30 dans la capitale mais se sont poursuivis de façon sporadique dans la banlieue populaire de Balbala, d'où venaient de nombreux manifestants et où des détonations d'origine indéterminée ont été entendus de façon sporadique toute la nuit.
Les heurts ont repris de façon sporadique samedi matin à Balbala, continuant dans la journée, alors que la situation est restée calme dans le centre de Djibouti-ville, quadrillée par les forces de sécurité.
Selon le ministère de l'Intérieur, un policier et un manifestant ont été tués au cours de ces violences impliquant "des groupes surexcités de manifestants qui ont saccagé, détruit, pillé et brûlé de nombreux biens, (...) et attaqué les forces de l'ordre".
Le ministère n'a pas précisé les circonstances exactes de la mort du policier, tandis que la "seconde victime est un manifestant qui a été heurté par un véhicule de police".
"Neuf autres policiers ont été blessés, dont un se trouve dans un état critique", toujours selon le ministère.
Plusieurs véhicules ont été incendiés ainsi qu'une annexe du parti au pouvoir, le Rassemblement populaire pour le progrès (RPP), tandis que les locaux d'une ONG dirigée par l'influente épouse du chef de l'État ont été endommagés.
Le procureur de la république a déploré ces "dégâts d'une ampleur inadmissible", se disant "outré par l’attitude et l’inconscience d’hommes politiques qui prétendent diriger les partis légaux et osent s’attaquer à un commissariat de police".
Il faisait référence aux circonstances de l'arrestation de deux des trois dirigeants de l'opposition.
MM. Robleh Awaleh et Ismaël Guedi Hared "ont forcé samedi en fin de matinée au moyen de leur véhicule le barrage du port de Djibouti, puis le commissariat de police local (...) afin de libérer M. Daoud Chehem", retenu sur place depuis la veille, a affirmé le procureur.
"Ce ne sont pas des amis de la démocratie et c’est eux qui tuent la démocratie", a-t-il accusé, sans préciser les charges qui pèsent contre eux.
Plusieurs militants de l'opposition et défenseurs des droits de l'homme avaient été arrêtés dans les jours suivant de premières manifestations estudiantine les 5 et 6 février, dont certains ont été depuis inculpés pour "participation à un mouvement insurrectionnel".


11-02-25 - WSWS -- Le mouvement antigouvernemental se propage à Djibouti


Par Niall Green, Mondialisation.ca, WSWS

La vague de protestations populaires au Moyen Orient et en Afrique du Nord a atteint l’Etat de Djibouti. Situé stratégiquement dans le Corne de l’Afrique, au débouché du détroit de Bad-el-Mandeb qui le sépare du Yémen, Djibouti a sur son territoire des bases militaires américaines et françaises.

Environ 30.000 personnes se sont rassemblées vendredi dans la capitale, Djibouti ville, pour protester contre le régime du président Ismaël Omar Guelleh. La manifestation a dépassé de loin les rassemblements antigouvernementaux qui avaient eu lieu auparavant, le 28 janvier et le 5 février lorsqu’une foule estimée entre 2.000 et 3.000 personnes s’étaient regroupée après les prières du vendredi.

L’organisation Human Rights Watch a rapporté que la police avait assailli le rassemblement du 5 février avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Le président de la Ligue des droits de l’homme de Djibouti a été arrêté le 9 février après avoir parlé aux médias internationaux des interpellations de plusieurs étudiants activistes antigouvernementaux.

« Nous protestons contre la dictature, la mauvaise gouvernance, le manque de démocratie et une dynastie de succession, » a dit vendredi au Financial Times Ismaël Guedi Hared, un dirigeant oppositionnel. Selon le site d’information Al Jazeera, Hared et d’autres responsables de l’Union pour l’alternance démocratique (UAD), une organisation parapluie formée par trois partis d’opposition, s’étaient adressés à la foule pour réclamer la démission de Guelleh.

Hared avait été arrêté au cours de la manifestation, puis libéré samedi. Cependant, dimanche, les autorités de Djibouti ont arrêté 20 membres de l’Union pour l’alternance démocratique. L’on estime que 15 membres d’un autre groupe d’opposition, le Mouvement pour le Renouveau démocratique, ont été emprisonnés depuis le début des protestations.

Guelleh règne dans ce petit pays de 850.000 habitants depuis 1999 tandis que son clan d’ethnie somalienne Issa Dir dirige Djibouti depuis sa déclaration d’indépendance formelle de la France en 1977. Le président a changé la constitution l’année dernière pour lui permettre d’effectuer en avril prochain un troisième mandat de six ans. Guelleh avait été réélu sans opposition en 2005.

Durant la période coloniale française, les deux principaux groupes ethniques, les Somaliens et les Afars, avaient été montés les uns contre les autres ; les clans somaliens Issa Dir et Gadabuursi ont monopolisé le pouvoir politique durant des décennies. Le gouvernement et les rebelles Afars ont mené une guerre civile sanglante dans les années 1990 avant que Guelleh n’intègrent quelques dirigeants Afar dans un gouvernement basé sur le partage du pouvoir. Les protestations de masse qui ont lieu actuellement à Djibouti ont revêtu jusque-là un caractère plutôt antigouvernemental qu’ethnique.

Selon des rapport de l’AFP, des manifestants participant au rassemblement de masse à Djibouti ville brandissaient des pancartes disant : « IOG dehors » et « Non au 3ème mandat de IOG [les initiales du président] »

Le rassemblement de masse pacifique a été réprimé par une violence policière qui a fait au moins quatre morts et qui a blessé 50 manifestants. Le ministère de l’Intérieur a rapporté qu’un policier a aussi été tué.

Les manifestations se sont poursuivies samedi, et il a été fait état d’autres affrontements violents entre des manifestants majoritairement jeunes et la police. Un important groupe de manifestants a tenté d’ériger un campement permanent devant le stade Gouled dans la capitale, en imitant selon toute apparence le campement de masse sur la Place Tahrir au Caire en Egypte. Mais, la police a recouru aux gaz lacrymogènes et aux charges à la matraque pour faire évacuer la place.

L’agence d’information égyptienne Ahram a rapporté que les heurts les plus violents avaient eu lieu samedi devant l’hôpital lorsque des manifestants se sont heurtés en grand nombre à une police anti-émeute lourdement armée. Un communiqué du ministère de l’Intérieur envoyé à l’AFP a dit que « Des membres de la police nationale avaient été forcés de recourir aux grenades lacrymogènes pour se protéger d’une foule violente et surexcitée. »

Le quartier ouvrier et pauvre de Balbala, un bidonville de plus de 200.000 habitants dans la banlieue de la capitale, s’est révélé être un centre d’opposition au régime et plusieurs rapports ont fait état de combats entre les jeunes et la police. La moyenne d’âge à Djibouti est d’à peine 21 ans et le chômage et la pauvreté sont tout particulièrement élevés parmi les jeunes. La moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et la malnutrition afflige des milliers de familles.

L’espérance de vie à la naissance est évaluée à environ 50 ans. L’indice de développement humain (IDH) des Nations unies qui mesure l’espérance de vie, le taux d’alphabétisation, l’éducation et la santé, classe Djibouti au 148ème rang sur 169 ce qui en fait l’un des endroits les plus défavorisés sur terre.

Guelleh se trouve au sommet de cette poudrière sociale étant pleinement et activement soutenu par l’ancienne puissance coloniale, la France, et par les Etats-Unis – qui y disposent de leur unique base militaire africaine.

L’emplacement de Djibouti sur le détroit de Bab-el-Mandeb qui relie la Mer Rouge à la Mer d’Arabie, en fait un goulot d’étranglement vital pour la navigation. Plus de 3 millions de barils de pétrole en provenance du Golfe persique et à destination du Canal de Suez et des marchés d’Europe et au-delà transitent tous les jours par ce détroit.

Depuis le 19ème siècle, cet emplacement stratégique a fait de Djibouti et de l’ensemble de la Corne de l’Afrique un enjeu très prisé pour les puissances impérialistes. Paris a dirigé le pays sous l’appellation de Somalie française jusqu’à son accession à l’indépendance en 1977. La France a toutefois gardé un contrôle effectif sur la politique étrangère et de défense de Djibouti, grâce principalement à la présence dans le pays de près de 3.000 troupes de sa Légion étrangère et d’un détachement de fusiliers marins.

Depuis le lancement de la « guerre contre le terrorisme » en 2001, les Etats-Unis ont aussi joué un rôle majeur à Djibouti. Le Pentagone maintient une base militaire dans le pays, le Camp Lemonnier, à partir duquel il organise ses opérations dans la Somalie voisine où Washington soutient un régime qui lutte contre des rebelles islamistes. La base américaine à Djibouti fournit également une base stratégique pour ses opérations au-delà du détroit de Bab-el-Mandeb, dans la péninsule arabique où l’armée américaine collabore avec le régime du dictateur yéménite Ali Abdullah Saleh.

(Article original paru le 21 février 2011)


11-03-15 - L'Humanité -- Violente répression À djibouti


Violente répression À djibouti

Humanité Quotidien

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Not published in fil rouge

15 Mars, 2011

Manifestation

Depuis fin janvier, les autorités de Djibouti répriment violemment les manifestations contre le dictateur affairiste Ismail Omar Guelleh, dont la candidature à un troisième mandat est jugée «illégale» par l’opposition. Des dizaines de contestataires sont régulièrement arrêtés. Torturés et maltraités, deux opposants, Mohamed Ahmed dit Jabha, militant du Front pour la restauration de l’unité et la démocratie (Frud), et Mohamed Abdallah Satta, un berger, sont actuellement détenus à la prison centrale de Djibouti. Dans un état de santé critique, ils sont privés de soins médicaux.