avenir d'une offensive

 

Chronologie Yémen

Dimanche 16 janvier

Sanaa : manifestation de 1 000 étudiants, de l’université à l’ambassade de Tunisie et surtout probablement des rassemblements dès après la chute de Ben Ali d’après Al Arabya

Mardi 18 janvier

Aden : manifestation dans plusieurs quartiers jusque tard dans la nuit suite à un appel à « a day of rage » lancé par les dirigeants d’Al Hirak, « slogans sécessionnistes », affrontements

Mercredi 19 janvier

Sanaa : manifestation de centaines confinée dans l’enceinte de l’université par la police, tirs de semonces, quelques étudiants arrêtés puis relâchés peu de temps après

Aden : dans la nuit et dans plusieurs quartiers, manifestations à l’appel de groupes sécessionnistes, blocages de rues, jets de pierres, échanges de tirs, 7 blessés dont 3 soldats, dizaines d’arrestations

Dans la région du Hadramout, un homme s’immole par le feu et meurt le lendemain

Jeudi 20 janvier

Aden : nouveaux rassemblements

Vendredi 21 janvier

Province de Lahij (sud) : protestations/manifestations dans quatre villes, réprimées par l’armée, 1 tué

Samedi 22 janvier

Rassemblement de 2 500 à l’université de Sanaa pour exiger le départ du président Saleh, tirs de lacrymos, 30 arrestations

A Aden, manifestation, affrontements, tirs des flics, 4 blessés, 22 arrestations

Dimanche 23 janvier

Aden : tirs policiers contre des manifestants, 1 tué

Sanaa : plusieurs arrestations (19) suite à la mobilisation de la veille (dont Tawakkol Karman), plusieurs centaines, décrits comme des étudiants, manifestent en réaction mais sont stoppés par les flics

Lawdar : un soldat tué par un supposé membre d’Al Qaeda

Apparition télévisée de Saleh : proposition de dialogue et annonce d’une augmentation des salaires (des militaires notamment et surtout, fonctionnaires aussi), une baisse des impôts (?) et le contrôle des prix, récuse le projet de voir son fils lui succéder

Lundi 24 janvier

Sanaa: manifestation 

Jeudi 27 janvier 

Sanaa : plusieurs milliers (16 000 d’après Libération dont 10 000 à l’université et 6 000 dans les rues) manifestent à l’appel de l’opposition (4 manifs distinctes) pour exiger le départ de Saleh, le pouvoir organise des contre-manifestations moins fournies (centaines voire milliers)

Manifestations de milliers dans plusieurs villes du sud à l’appel d’une dite organisation séparatiste, dispersion à la matraque dans certaines villes (Ad Dali, Shabwa)

Manifestation de milliers à Hodeïda

Aden : un jeune chômeur s’immole par le feu

Samedi 29 janvier

Sanaa : heurts durant une manif en direction de l’ambassade d’Égypte jamais atteinte de « dizaines de journalistes et militants » opposés à des contre-manifestants armés de couteaux et de bâtons qui obligent les premiers à fuir

Mercredi 2 février

Saleh annonce qu’il ne briguera pas un nouveau mandat (promesse déjà exprimée avant sa dernière réélection en 2006)

Jeudi 3 février

Sanaa : manifestation de dizaines de milliers (peut-être plus de 20 000) à l’appel de l’opposition ; dont dizaines de milliers de loyalistes pro-Saleh qui s’installent sur la place Tahrir empêchant les anti-gouvernements de manifester, ces derniers se replient sur l’université

Manifestations dans plusieurs autres villes dont Taëz et Aden apparemment

Jeudi 10 février

Sanaa : rassemblement d’une centaine d’étudiants et de militants des droits de l’homme devant l’université

Vendredi 11 février

Sanaa : manifestation sur la place Tahrir pour fêter l’éviction de Moubarak et appeler au départ de Saleh, tirs des flics, des blessés, des arrestations, notamment à l’hôpital

Taëz : « troubles », peu d’infos sinon par Twitter : possible rassemblement de 15 000 devant gouvernorat

Aden : liesse, manifestations dans plusieurs quartiers, sous bannière séparatiste selon médias, possibles tirs policiers

Zinjibar (province d’Abyan dans le sud) : manifestation de 1 000

Possiblement d’autres mobilisations dans le sud, notamment du fait de la chute de Moubarak

Samedi 12 février

Sanaa : marche de milliers vers l’ambassade d’Égypte, sont stoppés et matraqués par forces de sécurité, 5 000 soutiens du gouvernement et agents de sécurité mettent en place un campement sur la place Tahrir

Taëz : « protests »

Dimanche 13 février

Sanaa : manifestation de 1 000, cette fois-ci suite à un appel lancé via internet et non plus par la coalition des opposants (voire malgré leur réprobation, puisqu’ils se disent prêts ce même jour à renouer les négociations avec le pouvoir, appuyés en cela par Clinton qui s’est rendue dans le pays au cours du mois), mobilisation différente des précédentes, plus spontanée, davantage les « jeunes » et sans les signes d’appartenance à l’encadrement des militants ; un « petit groupe » tentent de marcher sur le palais présidentiel mais est repoussé (plusieurs blessés) ; effet de la chute de Moubarak ; des contre-manifestants armés attaqueraient les protestataires

Taëz : « protests », 120 arrestations sur les deux jours

Lundi 14 février

Sanaa : manifestation de 3 000 de l’université à la place Tahrir, affrontements avec les flics aux abords de la place, puis intervention de contre-manifestants, armés de bâtons, qui campent tout près depuis la semaine précédente, jets de pierres, plusieurs blessés

Taëz : manifestation de milliers, affrontements avec les flics, 8 blessés

Aden : les employés du gouvernement, en grève depuis 2 jours, virent leur directeur ; ceux de la compagnie portuaire font de même avec des « officiels » et saccagent les bureaux de la compagnie

Confirmation : l’opposition parlementaire a suspendu sa participation aux manifestations et a entamé des négociations avec le pouvoir

Mardi 15 février

Sanaa : 1 000 à 3 000 manifestants (dont beaucoup d’étudiants), qui marchent vers le palais présidentiel, s’affrontent avec des pro-régimes (soit des membres du parti au pouvoir soit de simples « thugs ») après avoir été dispersés par les flics, jets de pierres, 3 à 4 blessés

Taëz : même type d’affrontements

Mercredi 16 février

Sanaa : tentative de marche de centaines d’étudiants bloquée par les flics (garde centrale), attaque des contre-manifestants, plusieurs blessés

Taëz : les protestataires qui ont occupé une place dans la nuit du 11 se heurtent aux flics et à des pro-régime, 30 blessés, 100 arrestations (ce jour ou depuis le 11)

Aden : des centaines dans les rues de plusieurs quartiers, blocages des rues, affrontements avec les flics, 2 morts (possiblement d’autres dans cette ville lors de ces journées), 20 blessés

Jeudi 17 février

Sanaa : 500 manifestants (la plupart étudiants ; seule Al Jazira parle de 6 000 manifestants !) s’affrontent aux pro-régimes aux abords de l’université (lieu de ralliement des protestataires), 15 blessés, les flics tentent d’arrêter les affrontements, l’un d’eux est grièvement blessé

Des centaines de manifestants dans les rues d’Al-Bayda, Al-Hodayda, Taëz, Abyan avec des affrontements parfois (peu de détails)

Aden : déploiement de l’armée suite aux affrontements de la veille ; dans la soirée et la nuit, attaques de commerces, blocages de rues ; certains manifestants seraient armés ; tirs des flics, au moins 3 morts ; 19 blessés par balles ; plusieurs quartiers s’émeuvent : attaques et incendies de bâtiments municipaux

« Le chef de l'Etat avait annoncé la formation d'une commission d'enquête jeudi dans les troubles d'Aden et dépêché dans la ville le vice-président, Abed Rabbo Mansour Hadi. » 

Le clergé musulman appelle à un gouvernement d’unité nationale

Vendredi 18 février

Appel sur Facebook pour une marche d’un million (ou « Friday of fury ») de personnes à travers le pays

Aden : manifestation dispersée violemment dans la soirée, au moins 4 manifestants sont tués, 40 blessés, les protestataires qui se comptent par milliers (7 000) continuent à défiler dans la nuit s’attaquant aux « symboles du pouvoir », saccage et incendie du siège du conseil provincial, tentative de prendre d’assaut le QG de la police ; saccage et incendie de deux bâtiments gouvernementaux et d’un poste de police (banlieue de Shaikh Othman) ; affrontements avec les flics et militaires dans plusieurs quartiers

« Les manifestants brandissaient des portraits des habitants de la ville tués ces derniers jours. "Ni Nord ni Sud, notre révolution est celle des jeunes", scandaient-ils également, semblant se démarquer du Mouvement sudiste qui anime la contestation séparatiste dans le sud du Yémen qui fut un Etat indépendant jusqu'en 1990. »

Sanaa : rassemblement de milliers (2 000), marche en direction du palais présidentiel, réprimée par les forces de sécurité et centaines de contre-manifestants armés de bâtons et de haches

« Dans le centre de Sanaa, des centaines de partisans du président Saleh campent depuis une semaine sur la place Tahrir. D’après différentes sources, ils recevraient 2 000 riyals yéménites (environ 7 euros) par jour pour rester sur place, en plus des repas fournis gratuitement. Chaque matin, des chants patriotiques à la gloire du Président sont diffusés par microphone tandis que des drapeaux et des photos d’Ali Saleh sont distribués. «On m’a ordonné de venir manifester ici pour soutenir le régime, plutôt que d’aller travailler», confie un fonctionnaire. »

Taëz : rassemblement de milliers peut-être 10 000, attaqués à la grenade, au moins 2 tués, 27 blessés

Moukalla (sud) : dispersion d’une manifestation, 3 blessés par balles

L’opposition parlementaire ne participe plus aux manifs de puis le 3 du mois

« Vendredi, d’après le journal en ligne Mareb Press, le chef d’une des plus importantes confédérations a annoncé que les tribus viendraient à Sanaa aider les manifestants si la violence ne cessait pas. »

Samedi 19 février

Sanaa : rassemblement d’un millier devant l’université, centaines de partisans du régime (« dont des membres armés de tribus loyalistes ») attaquent le campus universitaire où se trouvent les protestataires, « bataille rangée », 1 « étudiant » tué, jets de pierres côté « étudiants », gourdins et tirs à balles réelles côté « loyalistes » (usage d’armes à feu mentionné pour la première fois côté contestataires)  ; autre version ou plus tôt dans la journée : des milliers marchent du campus vers le ministère de la justice, tirs des flics, 1 mort

Aden : sit-in de 400, tirs des flics, au moins 1 tué, plusieurs blessés par balles, peut-être 4 nouveaux morts

Taëz : poursuite de l’occupation par des milliers d’une place de la ville rebaptisée Tahrir, 1 « étudiant » tué

Karish (Sud) : des dizaines de protestataires bloquent la route principale entre Aden et Taëz

Bilan disponible à ce jour depuis le 13 : 11 morts dont 9 à Aden

50 membres du CPG présentent leur démission pour dénoncer la répression

Dimanche 20 février

Sanaa : rassemblement d’un millier devant l’université attaqué par une cinquantaine de pro-régime, possibles tirs, pas de victimes

Taëz : sit-in de milliers

Ibb : sit-in de milliers, installation d’un campement sur la place « Tahrir » pour exiger la chute du régime

Aden : renforcement sécuritaire, présence de tanks

Malla (est) : rassemblement, affrontements avec les forces de sécurité, 18 blessés

L’opposition parlementaire dit se joindre au mouvement de contestation et ne pas reprendre le dialogue avec le pouvoir « sous les armes »

Lundi 21 février

Sanaa : rassemblement de 3 000 anti-gouvernement (ou dizaines de milliers suivant d’autres sources), cinquantaine de « pro » sont empêchés de les attaquer par la police, début de campement « Place du changement »

Aden : affrontements entre milliers de manifestants (jets de pierres) et forces de sécurité et militaires qui répriment à balles réelles, 1 tué

Taëz : rassemblement de milliers, poursuite du campement sur la place

Ibb (et sa province) : rassemblement de milliers

Hodeïda : manifestants contre partisans du régime, « heurts », 3 blessés

Houta (province de Lahj) : manifestation anti-régime, tirs policiers, 3 blessés, les manifestants saccagent le siège de l’administration locale

Rassemblements de centaines dans les provinces de Lahj et Thale

Saada (nord) : manifestation de dizaines de milliers pour la « chute du régime » présentés comme des « chiites » voire « rebelles houtis », parce que la rébellion houthiste a rejoint publiquement la contestation le 19

Discours de Saleh qui déclare qu’il ne partira que par les urnes

Mardi 22 février

Nouveau bilan de 12 à 14 morts depuis le 17

Sanaa : occupation près de l’université, attaquée dans la nuit de ce jour au lendemain par des partisans du régime qui tirent, 2 tués, 11 blessés par balles (avant cela jets de pierres par-dessus la ligne de flics qui les séparent) ; plus tôt dans la journée, les protestataires découvrent une voiture de « loyalistes » chargée d’armes, font fuir les occupants et incendient le véhicule

« Protests » à Aden, Taëz et dans les provinces de Lahj, Shabwa, Hadramout et Ibb

Le ministre de l’Intérieur affirme que 3 membres des forces de sécurité auraient été tués dans des affrontements à ce jour

En signe de protestation contre la répression, 20 parlementaires démissionnent (ce jour ou lendemain)

Mercredi 23 février

Saleh demande aux forces de sécurité de protéger les manifestants, appelle à l’arrêt des protestations et supporte l’idée de la création d’un gouvernement d’union nationale pour superviser les futures élections législatives

Sanaa : rassemblement devant l’université, les flics tiendraient à distance les « thugs » « pro-régime »

Mukallah : manifestation de plusieurs centaines « d’étudiants », tirs des flics, 4 arrestations

Démission de 7 députés du CPG

Jeudi 24 février

Sanaa, Aden, Hodeïda : « protests »

Lawder (sud) : une mine placée sur le passage d’une manifestation anti-gouvernementale explose et tue 1 personne

Démission de 11 membres du CPG

Vendredi 25 février

Dizaines de milliers de manifestants dans tout le pays, 180 000 d’après LA Times (plus grande mobilisation dans l’histoire du pays)

Sanaa : manifestation de dizaines de milliers (30 000 à 100 000, la plus grande depuis le début de la protestation selon la presse, plusieurs rassemblements) ; contre-manifestation de 10 000 au départ de la place « Tahrir »

Taëz : grande manifestation de 100 000 personnes (!), grande prière, avec ces mots du religieux qui la mène :

This is not a revolution against a person, a family or a tribe,” he said over a loudspeaker to the gathering, which stretched over blocks and blocks of the city’s streets. “This is a revolution against oppression and corruption.

Aden : grande manifestation, 1 tué par des snipers ; suite à ce premier mort, les manifestations dans plusieurs quartiers prennent de l’ampleur dans la soirée et la nuit, barricades, attaques de postes de police, forte répression (apparemment par la Garde républicaine), au moins 4 morts et 40 blessés (la plupart par balles réelles), officieusement entre 15 et 22 morts, plus de 100 blessés par armes à feu

Ibb : rassemblement (milliers ?)

Dizaines de milliers de manifestants dans les provinces d’Abyan, Saada et probablement Shabwa

Samedi 26 février

Sanaa : rassemblement de 10 000 aux abords de la capitale, une partie des deux principales tribus du pays (dont celle de Saleh) se rallie à la contestation, un des principaux sheikh annonce sa démission du CPG

Prise de parole de Saleh pour menacer les contestataires, il réunit les chefs militaires et dénonce un complot contre l’unité du pays

Dimanche 27 février

Sanaa : manifestation « antigouvernementale »

Aden : 15 tués du 25 février sont enterrés dans une fosse commune

Des chefs tribaux confirment leur allégeance à Saleh

La coalition de l’opposition appelle à une manifestation pour le mardi 1er mars

Bilan médiatique à ce jour : 27 morts

Lundi 28 février

Sanaa : « manifestation »

A l’issue d’une rencontre avec Saleh, la coalition de l’opposition refuse sa proposition concernant la création d’un gouvernement d’unité nationale, affirmant que son objectif est la « chute du régime »

Mardi 1er mars

Sanaa : « day of rage », rassemblement à l’appel du Forum Commun de plusieurs dizaines de milliers de protestataires aux abords de l’université (peut-être la plus importante manifestation depuis le début) ; un chef religieux (Zindani) prend la parole devant les protestataires ; grand rassemblement au campement des pro-gouvernement

Seyoun (Hadramout) : dispersion à balles réelles d’une manifestation de lycéens, 3 blessés

Saleh dénonce la main d’Israël et de Washington derrière la contestation, appelle l’opposition au dialogue, renouvelle sa volonté de protéger les manifestants, et limoge 5 gouverneurs dont 4 du sud (Hadramout, Abyan, Lahaj, Aden) et un de l’ouest (Hodeïda)

Mercredi 2 mars

Sanaa : manifestation de plusieurs milliers

Sadr (sud) : répression policière des centaines de manifestants, ces derniers brûlent des véhicules de flics, 1 à 2 tués

Hodeida : affrontements entre protestataires et soutiens armés du régime, 30 blessés

Jeudi 3 mars

La coalition de l’opposition propose un « plan de sortie » à Saleh

Vendredi 4 mars

Harf Sufyan (Amran) : dans cette ville du nord où jusqu’ici les manifestations sont restées pacifiques, possible répression à balles réelles d’une manifestation ce jour dénoncée par un groupe rebelle de la région (zaïdites), possiblement du fait d’une tentative d’attaque armée d’une garnison ou de l’armement de certains manifestants parmi des milliers ; 4 tués au moins

Sanaa : poursuite de l'occupation devant l’université, peut-être des dizaines de milliers encore ; poursuite également du rassemblement des contre-manifestants

Aden : des dizaines de milliers participent aux funérailles de certains des tués du 25 février

Ce jour : « L’opposition yéménite, qui continue à manifester, et des chefs religieux ont proposé au président Ali Abdallah Saleh un plan de sortie de crise prévoyant son départ avant fin 2011. Mais la rue est déjà plus radicalisée que les politiciens. Les étudiants, qui ont dressé des tentes à Sanaa, la capitale, réclament la démission immédiate du Président. Le régime d’Ali Abdallah Saleh est contesté depuis la mi-janvier à Sanaa et dans le reste du pays. Selon Amnesty International, au moins 27 personnes ont été tuées au cours de ce mouvement de protestation. »

Samedi 5 mars

Saleh refuse le « plan de sortie » de la coalition

Dimanche 6 mars

Sanaa : protestataires attaqués par contre-manifestants, jets de pierres, 25 blessés

Ibb : des contre-manifestants attaquent le campement de protestataires, 1 mort, 53 blessés

Près de Marib, attaque contre soldats (4 tués) attribuée à Al Qaeda (plutôt tribus d’après nous), attaque similaire dans le sud (2 colonels de l’armée tués)

Lundi 7 mars

Aden : Manifestation, tirs des flics, au moins un blessé par balle

Sanaa : début de la mutinerie à la prison centrale, en solidarité avec la révolte, incendie des bureaux, fuite de tous les gardiens, peut-être 3 morts

Mardi 8 mars

Sanaa : poursuite de la mutinerie de milliers (2 000) de détenus à la prison, prise de gardes en otages (ceci dès la veille), appel à la chute de Saleh, affrontements avec les gardiens, renforts militaires, tirs et explosions, 1 à 3 morts et 80 blessés (dont 20 parmi les flics et les gardiens)

Raid de l’armée contre le campement près de l’université, lacrymos et balles en caoutchouc, mais aussi balles réelles, 98 blessés

Aden : manifestation de nombreuses femmes qui rejoignent la protestation suite à la répression de la veille

Ibb : manifestation de dizaines de milliers contre la répression du 6 mars

« Dans la province de Dhamar (sud-est), des milliers de protestataires ont réclamé mardi le départ du président Saleh. D'importantes manifestations avaient également lieu dans la province montagneuse de Shabwa et dans les provinces d'Hadramawt et Taez. »

Mercredi 9 mars

Sanaa : mort d’un des blessés de la veille lors de l’assaut contre la place

Jeudi 10 mars

Proposition de Saleh d’abandonner ses pouvoirs exécutifs avant la fin de l’année et de procéder à des réformes constitutionnelles (il s’engage également à continuer à « protéger les manifestants »), à mettre en place un référendum pour de nouvelles lois sur les élections ; proposition rejetée par « l’opposition »

Vendredi 11 mars

Manifestations d’ampleur dans de nombreuses villes, avec contre-manifestations quasi équivalentes

Sanaa : 100 000 personnes devant l’université (peut-être le plus grand rassemblement depuis le début)

Aden : manifestation de milliers contre Saleh, répression à balles réelles, 14 blessés

Taëz : rassemblement de milliers

Région de Moukalla (sud-est ; Hadramout) : 4 flics tués par des hommes armés (attribué à Al Qaeda) ; d’autres attaques du même type ont eu lieu les jours précédents, meurtrières elles aussi (voir le 6)

Samedi 12 mars

Sanaa : au petit matin, répression par les forces de sécurité du campement de milliers devant l’université avec canons à eau et lacrymos, contre-attaque côté protestataires à coups de morceaux de bétons et de trottoirs, affrontements durant trois heures, contre loyalistes également, tirs à balles réelles des flics, possiblement des snipers placés sur les toits ; 3 à 5 morts, centaines de blessés (peut-être des gaz toxiques, aux effets paralysants)

Aden : dispersion violente de la manifestation dans la nuit, « clashes », 4 morts

Dar Saad (province d’Aden ou quartier de la ville) : rassemblement de milliers, répression policière dans la nuit de ce jour au lendemain, 1 tué

Moukalla : « clashes »

Taëz : « clashes », saccage du principal bâtiment gouvernemental

Bilan pour la journée : au moins 7 morts, probablement davantage

Dimanche 13 mars

Aden (Dar Saad) : en réponse à la répression de la veille, attaque d’un poste de police par des manifestants, incendie du bâtiment et de véhicules policiers, vols de 10 Kalachnikovs, 1 des assaillants est tué

Sanaa : le camp des protestataires est attaqué par des partisans du régime, jets de pierres, dagues traditionnelles et tirs à l’arme automatique ; il y aurait également des affrontements entre protestataires et flics (peut-être 140 flics blessés par des jets de pierres, source gouvernementale) aux abords de l’université, cette répression ferait un à deux tués et 19 blessés ; les répresseurs seraient en fait un mélange de flics et de civils armés, pour certains tirant des toits ou des immeubles voisins ; « escarmouches » encore jusque dans la soirée

Al Ma’afir (province de Taëz) : affrontements entre manifestants et flics, 5 blessés par balles

Manifestations à Abyan, Hodeida, Ibb, Lahj, Hadramout

Marib : sabotage d’un oléoduc dans la nuit de ce jour au lendemain

Saleh remplace le ministre en charge des négociations avec l’opposition

Lundi 14 mars

Marib : dès la matinée, manifestation d’un millier devant le gouvernorat, attaque du convoi du gouverneur qui est poignardé, les protestataires armés dispersent les gardes de sécurité et prennent d’assaut le bâtiment, tirs policiers, 17 blessés ; dans la nuit de ce jour au lendemain, sabotage d’un oléoduc

Aden : attaque et incendie d’un poste de police (événement de la veille ? probablement)

Affrontements signalés dans les provinces du sud (Hadramout, Taëz, Hodeïda)

Taëz : déploiement militaire, affrontements, tirs

Dalea (sud) : manifestation de milliers

Al Haouta (sud) : manifestation de milliers

Jawf (nord-est) : manifestants tentent d’occuper le siège de la province, tirs policiers, 20 blessés

Sanaa : l’armée tente d’encercler le campement aux abords de l’université

« Dans le Sud, des milliers de manifestants ont défilé dans la province de Dalea et à Al Haouta, où l’opposition appelait à une grève générale. Au nord-est de la capitale, une vingtaine de manifestants ont été blessés par les tirs de la police alors qu’ils tentaient d’occuper le siège de la province de Jouf. À Marib, à l’est de Sanaa, la police a également fait feu sur des manifestants qui tentaient de converger vers le siège du gouverneur. Dix-sept personnes auraient été blessées. »

Mardi 15 mars

Jawf : manifestants parviennent à occuper le siège de la province, affrontements avec partisans du régime, 1 tué, vingtaine de blessés

Marib : renforts militaires, notamment pour réparer l’oléoduc

Dhahyane (nord) : ce jour ou le lendemain, milliers de manifestants

Le chef de la sécurité de la ville d’Aden est limogé par le ministère de l’intérieur (confusion sur la date)

Mercredi 16 mars

Hodeïda : sit-in antigouvernemental réprimé par flics et partisans du régime, tirs à balles réelles, dizaines de blessés

Jawf (ou Jouf) : « troisième jour consécutif » de combats de rue, partisans du régime tentent de déloger les anti-gouv

Jeudi 17 mars

Sanaa : « heurts » près du campement de la fac et au sud de la capitale, attaque des partisans du régime à l’aube, armes à feu, bâtons, dagues, 5 blessés

Taëz : attaque de partisans de régime et des flics contre des milliers de protestataires, 15 blessés, tirs de lacrymos des flics

Vendredi 18 mars (« vendredi de l’avertissement » selon l’appel national lancé)

Sanaa : violente répression à balles réelles du rassemblement de dizaines de milliers sur la place de l’université quand il se change en manifestation et s’en prend aux barrages policiers, lacrymos et balles réelles de la part des flics et tirs durant plus d’une heure de pro-régime à partir des toits du voisinage (certains snipers seront attrapés et battus par les protestataires), les pro-gouv brûlent des tentes du campement ; journée la plus meurtrière depuis le début : 52 morts, 200 blessés

« Les heurts ont éclaté après la prière hebdomadaire, lorsque le sit-in de la place de l’Université (rebaptisée «place de la Liberté»), s’est transformé en manifestation. Des dizaines de milliers d’opposants sont sortis de la place en scandant «le peuple veut la chute du régime». Un grand nombre d’entre eux brandissaient également des cartons jaunes, à la manière des arbitres de football. C’est au moment où les opposants ont voulu démanteler une barricade bloquant l’une des rues voisines que la police est intervenue. Les forces de l’ordre ont lancé des grenades lacrymogènes et ont tiré à balles réelles sur les manifestants, pris également pour cibles par des partisans du Président postés sur des toits. Selon un correspondant de l’AFP, la fusillade aurait duré plus d’une heure et demie. »

Manifestation dans la plupart des grandes villes d’Aden à Hodeïda

Condamnation occidentale de la répression, double discours de Saleh qui dit regretter les morts, dément les tirs policiers et demande l’évacuation de la place, instauration de l’état d’urgence

Samedi 19 mars

Sanaa : renforts de flics aux abords de l’université

Aden : répression par flics et militaires, 4 blessés

Dimanche 20 mars

Aden : démission du gouverneur « alors que les défections se multiplient »

Sanaa : manifestation d’une « foule de protestataires », déploiement de chars dans la capitale aux abords des lieux du pouvoir ; l’un des principaux officiers de l’armée annonce rejoindre la contestation

« Des dizaines d'officiers ont également rejoint la contestation, emboîtant le pas à des ministres, des ambassadeurs – les derniers en date étant les ambassadeurs du Yémen au Caire et auprès de la Ligue arabe – et des députés du parti au pouvoir. Ils se sont succédé à la tribune pour annoncer leur décision devant les manifestants qui tiennent un sit-in permanent depuis un mois devant l'université. La veille, les tribus et les religieux, deux assises du pouvoir, avaient demandé au président, en poste depuis trente-deux ans, de "respecter la volonté du peuple", qui réclame, à travers tout le pays, sa démission.

LE GOUVERNEMENT LIMOGÉ

Le chef de l'Etat a ainsi perdu l'appui de la majorité des tribus qu'il contrôlait grâce à une politique soigneusement dosée mêlant clientélisme, népotisme et corruption, selon ses opposants. L'opposition est pour la première fois soudée : les Sudistes ont mis en sourdine leurs velléités séparatistes et les rebelles nordistes se sont ralliés à la contestation à Sanaa, alors que l'opposition parlementaire fait corps avec les jeunes protestataires à la pointe de la contestation. Résultat : le président a limogé dimanche soir son gouvernement, après la démission de trois ministres. Parmi les dernières défections annoncées, celle du gouverneur de la province d'Aden, dont la capitale, homonyme, est la deuxième ville du pays. D'autres responsables provinciaux et des dirigeants du parti présidentiel, le Congrès populaire général (CPG), ont également annoncé des défections ainsi que des diplomates. »

Les États européens demandent la démission de Saleh

Déclaration de Saleh contre les protestataires qui ne serait « qu’une minorité »

Mardi 22 mars

Saleh propose de quitter le pouvoir début 2012

 

 

 

Hiver 2011, le commencement d'une époque