avenir d'une offensive

 

Chronologie Libye

Jeudi 13 janvier

Début des protestations contre le retard dans l’attribution de logements

Vendredi 14 janvier

Poursuite des protestations contre le retard dans l’attribution de logements, El Beïda (rares sources parlent d’affrontements et de possibles attaques de bâtiments gouvernementaux) et Benghazi possiblement touchées

Samedi 15 janvier

Bani Walid (sud de Misrata): manifestation de centaines contre les retards dans l’attribution de logements subventionnés, pénètrent de force dans les logements vides ou en construction, pas d’intervention de la police qui obéit aux consignes données par le régime, protestations similaires les jours précédents

Benghazi : envahissement et squat de 600 appartements

Derna : protestation de centaines au même motif, mention de pillages, tabassage de journalistes ; possibles attaques de sites de constructions sud-coréens

El Beïda : même type de faits

Sebha : même type de faits

Dimanche 16 janvier

Derna : nouvelle manifestation

Mardi 15 février

Benghazi (Cyrénaïque, 1 million d’hab avec agglomération) : rassemblement de protestation contre l’arrestation d’un avocat (« activiste » qui défend les familles des victimes du massacre de la prison d’Abou Salim en 1996) se change en protestation restreinte contre le régime, l’avocat est relâché mais la manifestation continue et donne lieu à des affrontements avec les flics, possibles incendies de voitures et possibles blocages de routes, 38 blessés

La télévision d’État diffuse les images de manifestations de centaines de pro-régime à Benghazi, Sebha et Tripoli

Mercredi 16 février

El Beïda (250 000 hab, à l’est de Benghazi) : rassemblement réprimé, affrontements entre centaine de manifestants et forces de sécurité appuyées par les miliciens des « comités révolutionnaires », tirs à balles réelles, 2 à 4 morts parmi les protestataires (peut-être 13 tués par des snipers selon autre source unique) ; centaines (ou bien davantage, « toute la ville » dans la rue) de manifestants brûleraient des postes de police

Benghazi : marche de centaines (un blogueur sur place parle de 2 000), notamment sur le siège de la sécurité pour demander la libération d’autres détenus (« activistes »), répression : canon à eau, balles en caoutchouc et réelles ; « affrontements », pierres et cocktails Molotov, 6 morts, 38 blessés ; par ailleurs, rassemblement d’avocats réclamant une nouvelle constitution devant le tribunal de la ville

Zintan (sud-ouest de Tripoli) : manifestations « violentes » de centaines, incendie de bâtiments officiels, postes de police et local des « comités révolutionnaires » (ceci ce jour ou la veille) ; installation d’un campement sur une place du centre-ville

Zaouia : le régime ferait libérer des prisonniers (ou évasion opportune ?)

Mesures préventives du régime, doubler les salaires des fonctionnaires et relâcher des militants islamistes : libération de 110 militants d’une organisation islamiste armée (GICL) de la prison d’Abou Salim

Premiers signes de retournement des forces de sécurité au moins réticentes au recours à la force armée

Jeudi 17 février

Appel national lancé sur les réseaux sociaux au début du mois pour manifester ce jour, « jour de colère » (revendications et motif : nouvelle constitution, réformes économiques et politiques, commémoration des tués du 17 février 2006 à Benghazi)

Benghazi : plusieurs rassemblements de milliers de personnes (7 000 à 8 000 au total, rassemblement devant le tribunal pour une nouvelle constitution et marche dans la rue qui porte les morts de la veille), heurts, forte répression à balles réelles par soldats et mercenaires (« tirs nourris »), 14 à 35 tués (source hospitalière), 75 selon autre source (médecin français), présence d’hélicoptères et de snipers sur les toits, présence de dits « mercenaires africains »

El Beïda : rassemblement à l’issue des funérailles de 2 tués de la veille, slogans pour la « chute du régime », affrontements entre manifestants et pro-Kadhafi, répression à balles réelles par les « forces spéciales », peut-être 14 tués, 70 blessés, arrivée d’importants renforts militaires ; limogeage du chef local des services de sécurité

Derna : échauffourées, grèves, 200 envahissent le chantier d’une entreprise sud-coréenne ; d’après une source unique, possibles prise et destruction de bâtiments gouvernementaux

Ajdabiya : possible répression d’une manifestation qui causerait plusieurs tués, incendies possibles de plusieurs bâtiments gouvernementaux

Shahat (Cyrénaïque) : manifestations

Misrata : échauffourées, grèves

Tripoli : rassemblement de centaines de pro-régime, sortie de Kadhafi au petit matin, tentative d’évasion dans une prison, 3 tués (ce jour ou le lendemain)

Vendredi 18 février

El Beïda : possible incendie d’un bâtiment municipal et saccage d’une statue du livre vert de Kadhafi, possibles prises des bâtiments des forces de sécurité ; 14 à 16 tués dans cette ville depuis le début, ville sous siège après que les manifestants en auraient pris le contrôle

Benghazi : des milliers manifestent dans plusieurs quartiers, incendie du siège de la radio locale par les manifestants après le départ des flics qui en assuraient la sécurité ; répression, tirs à balles réelles à partir d’hélicoptères, 6 à 20 morts (journal pro-régime pour ce deuxième bilan), 200 morts selon médecin français, 200 blessés ; mutinerie dans une prison (al-Kuifya), les évadés brûleraient le bureau du procureur, une banque et un poste de police, 100 détenus seraient de nouveau emprisonnés ; les proches des victimes brûleraient six voitures de flics devant l’hôpital de la ville ; dans la soirée, de plus en plus de monde sur une place de la ville, début d’un campement, absence de la police, seuls trois tanks présents, une partie de l’armée aurait rejoint les insurgés

Derna (proximité d’El Beïda) : manifestation, évacuation de plusieurs commissariats (postes des services de sécurité et des comités révolutionnaires), pendaison de deux flics, 7 morts parmi les insurgés ; incendie d’un bâtiment servant de dortoirs aux travailleurs sud-coréens

Ajdabiya : manifestation

Zaouia : manifestation

Autres villes probablement atteintes : Al Marj et Tobrouk

Des soldats changent de camp et rejoignent les manifestants

Bilan à ce jour : 28 à 84 morts dont 16 (ou 23) à El Beïda

Samedi 19 février

Benghazi : funérailles des tués de la veille, en chemin la foule prend d’assaut la caserne militaire, affrontements avec les soldats, cocktails Molotov contre balles réelles, tirs à l’arme lourde (mortier et roquettes), au moins 15 morts (certainement beaucoup plus ; en effet : 70 donné plus tard), 500 morts selon médecin français ; mention de mercenaires « africains », snipers ; en parallèle campement devant le tribunal (juges et avocats surtout) qui pourrait être évacué ce jour à coups de lacrymos

El Beïda : ville contrôlée par ses habitants, coupure de l’eau, de l’électricité et d’Internet

Tobrouk (est, 140 000 hab) : la ville serait tombée ce jour

Misrata : affrontements meurtriers (pas de détails)

84 tués à ce jour (bilan officieux)

Dimanche 20 février

Benghazi : poursuite de l’assaut contre la garnison de la ville tandis que des milliers manifestent devant le tribunal ; tirs répressifs à l’arme lourde, sabres et bâtons côté insurgés ; un chauffeur de taxi jette sa voiture remplie de bonbonnes de gaz contre la caserne militaire (QG des services de sécurité) créant une brèche décisive dans l’enceinte du bâtiment contre lequel s’échinaient jusqu’alors sans succès les insurgés, ces derniers prennent le relais avec des tractopelles ; 52 à 60 morts ; prise de la ville par les insurgés ; « fraternisation » d’une partie de l’armée et des insurgés ; incendie de bâtiments gouvernementaux et de « police stations »

Zaouia (ouest de Tripoli, 200 000 hab): manifestation pro-régime puis contre-manifestation d’opposants, attaque contre les flics qui fuient la ville, destruction et incendie de bâtiments publics, incendie de propriétés de Kadhafi, vols de voitures de police, fusillades, incendies de maisons (les « Africains » et Tunisiens seraient particulièrement visés) ; ces faits proviennent des témoignages de tunisiens en fuite, 3 morts au moins

Tripoli : dans la soirée et la nuit, « émeutes », milliers de protestataires, tirs nourris, saccage du siège de la télévision-radio d’État, incendie d’un bâtiment officiel au centre-ville (le « congrès du peuple » équivalent du parlement) ainsi que de postes de police et de locaux des « comités révolutionnaires » en périphérie, affrontements entre « pro » et « anti » sur la Place Verte dans la nuit après une brève occupation, possible attaque d’un camp où résiderait Kadhafi ; dizaines voire centaines de tués (présence de snipers) ; nombreux bâtiments publics pillés et incendiés selon Al Jazira

Misrata : dans la nuit, possibles incendies de bâtiments gouvernementaux et de postes de police (source locale, pas de journalistes sur place, des vidéos) ; « heurts sanglants »

Zouara (proche frontière avec la Tunisie) : possible défection dans l’armée

Coupure (partielle) des réseaux sociaux Twitter et Facebook, évacuation des ressortissants étrangers (occidentaux)

Dans la soirée, intervention télévisée d’un fils de Kadhafi qui parle d’un complot de l’étranger et d’extrémistes islamistes, promet des réformes, et menace de la guerre civile

Démission du représentant de la Libye à la Ligue Arabe, ainsi que de plusieurs diplomates à l’étranger

Bilan à ce jour (Human Right Watch) : 173 à 233 morts, d’autres sources parlent de 500 tués

Lundi 21 février

Tripoli : siège de la TV et maison du peuple toujours en feu, manifestations (« 40 000 à 50 000 » participants) contre le régime dans plusieurs quartiers (banlieues de Tajoura et Fachloum notamment) réprimées (possiblement avec des avions de chasse qui bombardent et des hélicoptères de l’armée), mention de mercenaires africains héliportés qui assurent la répression meurtrière au sol, rassemblement sur la Place Verte d’« anti » puis de « pro » ; bilan à ce jour pour la capitale 61 morts, une autre source donne 160 tués (tirs d’avions de chasse selon Al Jazira, confirmation avec la fuite à Malte d’un pilote libyen ayant refusé de bombarder, qui sera rejoint par un de ses collègues), possibles pillages de banques et de postes de police, possible rassemblement de protestataires devant une résidence de Kadhafi, incendie d’un bâtiment des services de renseignement

Benghazi : tombée aux mains des insurgés (la veille vraisemblablement, alors partiellement), prise de la Katiba « Fadil Bouaamar » - mentionnée dans la soirée - par manifestants et soldats ralliés, derniers affrontements qui auraient lieu avec des « mercenaires africains » ; « camps militaires ouverts et pillés », postes de police incendiés

Tobrouk : dix égyptiens tués (pas de détails), ville aux mains des insurgés, arrivée des journalistes occidentaux

Derna  : 200 à 500 insurgés attaquent un site de construction sud-coréen où travaillent 1 600 Bangladais, saccage et pillage, des employés blessés ; d’autres attaques du même genre auraient déjà eu lieu avant l’insurrection ainsi que la semaine précédente (la veille déjà ?)

Syrte : serait tombée aux mains des insurgés ; information démentie quelques heures plus tard ; un quartier de la ville pourrait être bombardé par l’aviation

Tarhouna (Tripolitaine) : la ville serait contrôlée par les insurgés

Ras Lanouf (port pétrolier de la Cyrénaïque) : « secouée par des protestations »

Autres villes possiblement tombées : Khoms, Zouara

Bilan à ce jour : entre 230 et 400 morts (bilan officiel : 300 morts dont 58 militaires)

Rapatriement des employés des compagnies occidentales (pétrolières surtout)

Coupure du téléphone à l’échelle du pays (fixe et GSM) ; concentration de la répression à Tripoli ; les vieux opposants y forment un « comité de salut public » ; dans les villes aux mains des insurgés l’armée régulière se serait ralliée à l’insurrection ; l’armée loyaliste bombarde des dépôts d’armes (source : régime)

Démission du ministre de la justice opposé à « l’usage excessif de la force » (Moustafa Abdeljelil qui deviendra le chef du CNT par la suite)

Dans une apparition à la télévision nationale, un des dirigeants de la tribu des Warfallah (Cyrénaïque) se désolidarise de Kadhafi (ce jour ?)

Dans la soirée, nouveau discours télévisé de Saïf al-Islam : ouverture d’une commission d’enquête

Dans la nuit, brève apparition télévisée de Kadhafi pour démentir l’information qui le donnait en partance pour le Venezuela

Mardi 22 février

Tripoli : possibles bombardements, d’un hôpital notamment (ce jour ou la veille), et continuation de la répression dans plusieurs lieux ; Place Verte aux mains des pro-régime ; possible libération de prisonniers de droit commun pour soutenir le régime ; dans la nuit, poursuite probable des combats de rue, ville calme et déserte durant le jour

Sabratha (Tripolitaine) : ce jour ou la veille, troupes kadhafistes envoyées pour tenter de restaurer l’ordre après des destructions de bâtiments gouvernementaux

Tobrouk : les flics ont rejoint les manifestants, ville tenue par les « comités locaux », présence des envoyés spéciaux de la presse internationale

Fuite de 10 000 travailleurs égyptiens ainsi que de milliers de travailleurs tunisiens ; démissions en série de diplomates libyens à l’étranger

Le régime bombarde les dépôts d’armes pour empêcher leur prise par les insurgés (Cyrénaïque surtout)

Longue intervention télévisée de Kadhafi en fin de journée, délires, menaces d’une guerre civile voire appel à ce qu’elle ait lieu (« nous n’avons pas encore utilisé la force ») ; appel à une réunion des chefs de tribus

Abdel Fattah Younes, l’un des principaux dirigeants de l’armée et « ministre de l’intérieur », démissionne et dit rejoindre les insurgés

Manifestations dans plusieurs autres villes dont Taëz et Aden apparemment

Mercredi 23 février

Misrata : possible prise de la ville par les insurgés (probablement durant les jours précédents), destruction des symboles du pouvoir (une vidéo de la ville « libérée » est mise en ligne le lendemain)

Zliten : idem

Zouara : affrontements armés dans la soirée, fusillades

Tripoli : la ville de Tajoura en banlieue pourrait être tombée

Toutes les villes de la Cyrénaïque seraient tombées, au moins jusqu’à Ajdabiya

Kadhafi aurait fait sauter les dépôts de munition situés en Cyrénaïque

Jeudi 24 février

Zaouia (50 Km à l’ouest de Tripoli, ville abritant un terminal pétrolier) : attaquée dans la matinée par les forces du régime, longs affrontements armés, tirs à l’arme lourde côté répression, quelques fusils de chasse côté « manifestants », « scènes de chaos », peut-être 100 morts, 400 blessés, ville sous siège

Zouara : ville prise par ses habitants, fuite de la police et des militaires

Les terminaux pétroliers de Ras Lanouf et Marsa El Brega possiblement pris par les insurgés

Discours de Kadhafi à la mi-journée (par téléphone) : décrit les insurgés comme des jeunes drogués manipulés par Al Qaeda, parle de farce au sujet du soulèvement, mentionne les événements de Zaouia (la télévision annonce d’ailleurs son discours comme une adresse aux habitants de Zaouia), annonce l’ouverture de la capitale aux journalistes pour le lendemain

Tripoli : possibles descentes punitives des forces répressives sur les hôpitaux, « exécutions sommaires » (source : FIDH)

Benghazi : manifestations « joyeuses », liesse, nombreux mercenaires étrangers arrêtés

Désertions et démissions en série de dirigeants de la police et de l’armée

Vendredi 25 février

Réunion du conseil général de l’ONU pour décider de sanctions contre Kadhafi ; mobilisation de navires de guerres d’États européens au large de la Libye, sans décision d’intervention pour l’instant

Evacuation de 12 000 Chinois

Adjabiya : l’armée et la police se rallient à l’insurrection

Ras Lasnouf et Brega contrôlées par les insurgés, parmi les grandes villes du pays seules Tripoli et Syrte encore tenues par le régime

Tripoli : rassemblements devant les mosquées après la prière dans plusieurs quartiers (Fachloum, Ben Achour, Ghoul Achaal), tentatives de marcher sur la Place verte, affrontements, tirs des forces de sécurité (quartier de Janzour notamment), plusieurs morts (de 6 à des dizaines), présence de tireurs embusqués, certains quartiers seraient tenus par les insurgés (ceux autour de Bab Al Aziza)

Apparition de Kadhafi sur la Place Verte à Tripoli, discours, harangue, devant une foule de « dizaines de milliers de personnes »

Interview du fils accordée à une chaîne turque, parle d’une « poignée de terroristes » en désignant les insurgés

Misrata : ville « libérée », derniers affrontements armés sur une base aérienne où 500 militaires sont retranchés, les combats « très meurtriers » ont eu lieu toute la semaine contre des partisans du régime et des mercenaires étrangers (trentaine de morts)

Zaouia : poursuite des combats, 35 à 50 morts depuis la veille, les mercenaires et miliciens forcés de fuir au cours de la journée sous l’assaut des « manifestants » qui contrôlent alors la ville

Samedi 26 février

Tripoli : les tirs durent jusqu’à l’aube, électricité coupée dans certains quartiers

Zouara : « Dans la ville de Zouara, à 120 km à l'ouest de Tripoli, la situation est toujours tendue, les forces pro-Kadhafi encerclant toujours la cité après avoir disparu des rues, selon un témoin. "La situation est calme mais la ville reste sous contrôle du régime dont les hommes assiègent la cité". Des témoins arrivés jeudi en Tunisie par la route avaient indiqué que Zouara avait été "désertée par la police et les militaires" et que le peuple tenait la ville. »

Misrata : « Plus à l'Est, des "mercenaires" à la solde du régime ont été héliportés à Misrata, la 3e ville du pays, et ont ouvert le feu sur le bâtiment abritant la radio locale et sur des manifestants qui se rendaient aux funérailles de victimes des jours de combats de ces derniers jours. "Les mercenaires sont descendus de deux hélicoptères qui ont atterri dans la cité sportive en construction, dans le quartier de Merbat", a constaté un habitant, partisan de l'opposition, joint par téléphone. »

Benghazi : apparition d’une « Coalition révolutionnaire du 17 févier »

Des milliers d’étrangers tentent toujours de fuir le pays (100 000 en une semaine), 10 000 (en majorité des Égyptiens) passent la frontière avec la Tunisie ce jour

Dimanche 27 février

Résolution de l’ONU pour des sanctions contre Kadhafi (debut mars : mention d’une possible zone d’exclusion aérienne)

« La plupart des pays d’Amérique latine ont condamné la répression des troupes du colonel Mouammar Kadhafi. Trois exceptions : Cuba, Venezuela et Nicaragua. »

Zaouia : « Des milliers d'habitants de la ville de Zawiyah, près de Tripoli, ont manifesté ce dimanche contre le régime de Mouammar Kadhafi lors d'une visite de presse organisée par les autorités libyennes, ont indiqué des témoins. »

« 16 heures. Les dirigeants de la contestation ont mis en place un «Conseil national» de transition représentant les villes tombées aux mains de l'insurrection en Libye, a annoncé son porte-parole Abdelhafez Ghoqa lors d'une conférence de presse à Benghazi, deuxième ville du pays et fief de la contestation. »

Lundi 28 février

Zaouia : liesse consécutive à la prise de la ville par les insurgés

Libération du 26 : « Le régime de Mouammar Kadhafi ne contrôle plus les principaux champs de pétrole de Libye, désormais entre les mains de l'insurrection, a indiqué lundi le commissaire européen à l'Energie Gunther Oettinger. »

Tripoli : « A Tripoli, encerclé par des check-points de forces loyales à Kadhafi et parcourue par des miliciens en 4 x 4, des manifestations ont été dispersées, notamment dans le quartier de Souk Jomaa, par des tirs. »

Raid aériens des forces loyalistes contre des dépôts de munition, notamment à Adjabiya 

Mardi 1er mars

L’insurrection se serait emparée de Guerien ces derniers jours

Zintan (ouest) : « ville en état de guerre »

 

Mercredi 2 mars

Tripoli : explosion d’un camion-citerne près de la résidence de Kadhafi

Brega : attaque par les forces de Kadhafi de cette ville (port pétrolier) tenue jusqu’alors par les insurgés, ces derniers parviennent à la repousser

Ajdabiya : nouveaux raids aériens des kadhafistes sur cette ville (base militaire et dépôt de munition) tenue par les insurgés

A la mi-journée, discours télévisé de Kadhafi (rien de neuf)

Bilan à ce jour : « A Paris, le porte-parole de la Ligue libyenne des droits de l'homme (en exil depuis des années), Ali Zeidan, fait état de 6000 morts, dont dont 3000 à Tripoli, 2000 à Benghazi, 1000 dans d'autres villes comme Zawiyah ou Zintan. Il y aurait entre 25.000 et 30.000 blessés, estime-t-il. Ce bilan pourrait être selon lui plus élevé encore. »

Jeudi 3 mars

Appel sur Facebook pour une marche d’un million (ou « Friday of fury ») de personnes à travers le pays

Brega : bombardements aériens

Ajdabiya : bombardements aériens, des renforts d’insurgés partent de cette ville pour défendre Brega

Misrata : offensive lourde des kadhafistes dans la soirée et la nuit

Dans la soirée, coupure d’internet à l’échelle du pays

 

Vendredi 4 mars

Brega : poursuite des bombardements, renforts d’insurgés venant d’Ajdabiya

Ajdabiya : frappe aérienne sur la base militaire

Misrata : offensive kadhafiste (appuyée par des tirs d’artillerie lourde et des frappes aériennes) ; sources divergentes (pas de journalistes)

Ras Lanouf : les insurgés, qui continuent de progresser vers l’ouest, disent avoir pris cette ville (terminal pétrolier) après de violents affrontements (« nombreux morts et blessés », source insurgée, pour les journalistes : « au moins 8 morts » !)

Zaouia : offensive des kadhafistes pour reprendre la ville, situation de siège

Benghazi : manifestation de 5 000, et dans la soirée explosions dans plusieurs dépôts d’armes (origine incertaine), 27 morts

Tripoli : « L'opposition affronte la police à Tripoli. Profitant de la prière du vendredi, les opposants ont tenté de se soulever dans plusieurs quartiers. A Tajoura, dans l'est de la capitale, des affrontements ont opposé une centaine de manifestants scandant des slogans contre le régime aux forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires. Sur la place Verte, dans le centre de la ville, une centaine de pro-Kadhafi ont manifesté leur soutien au "Guide de la révolution". Peu après, des heurts ont éclaté entre des petits groupes de manifestants pro et anti-Kadhafi. Des habitants de Tripoli décrivent à la BBC la situation dans la capitale : "Beaucoup de personnes ont été arrêtées ; nous ne savons pas où elles sont emmenées. C'est très effrayant. La place du centre est remplie d'étrangers, enrôlés par Kadhafi. Ils contrôlent la situation en ce moment." »

Situation générale : « Depuis plusieurs jours, le dictateur libyen ne perd plus de terrain et est même reparti à l'attaque. Brega et Ajdabiya, des villes contrôlées par l'insurrection, sont bombardées quotidiennement. On est passé d'un soulèvement intérieur des villes libyennes à une guerre de position. »

Remarque d’un journaliste de Libération : « En fait, l’attaque des forces de Kadhafi apparaît sans grande envergure. Et sans les télévisions étrangères, à commencer par la chaîne qatarie Al-Jezira qui l’exagère à outrance, elle mériterait beaucoup moins d’attention. Elle semble avant tout être une manœuvre de diversion destinée à attirer les regards sur ce front. A l’image des avions qui sont venus hier et avant-hier larguer quelques bombes sur des cibles non déterminées. »

Samedi 5 mars

Ras Lanouf : confirmation de la prise (partielle ?) de la ville par les « insurgés » ; les « rebelles » abattent un avion kadhafiste

Zaouia : nouvelle offensive kadhafiste, « rebelles » repoussés au centre de la ville (des témoins parlent d’un « massacre », mais pas de nombre de morts correspondant (30 à 60 donné le lendemain), accès à la ville impossible pour les journalistes), entrée des chars dans la ville, présence de nombreux mercenaires

Syrte : « 14h07 : al-Jezira révèle que des affrontements entre tribus ont eu lieu à Syrte, un des fiefs des pro-Kadhafi et ville natale du Guide. Une des tribus aurait refusé de soutenir les forces loyalistes se battant à Ras Lanouf. »

Ben Jawad : prise par les rebelles

Dimanche 6 mars

Le pouvoir affirme avoir repris Ras Lanouf, Misrata et Tobrouk (info démentie par les rebelles) ; ses forces armées se dirigeraient maintenant vers Benghazi

Tripoli : tirs au petit matin dans le centre historique (liesse selon le régime à l’annonce de la reprise de certaines villes)

Ras Lanouf : 2 raids aériens kadhafistes

Ben Jawad : affrontements entre « rebelles » et partisans du régime (plusieurs blessés) ; les « rebelles » finissent par se retirer de la ville

Misrata : offensive kadhafiste, tirs des chars, 21 morts, 90 blessés

Zaouia : les « rebelles » semblent parvenir à repousser les forces du régime

Zintan : les « rebelles » attaqueraient les positions kadhafistes dans cette ville (source Al Jazira)

Lundi 7 mars

D’après Al-Jazira, Kadhafi propose aux « rebelles » un départ négocié, offre rejetée

Ras Lanouf : rais aériens, les habitants fuient la ville

Zaouia : nouvelle offensive kadhafiste (peu d’infos, pas de journalistes sur place et pas de contacts directs avec les habitants)

 

Mardi 8 mars

Ras Lanouf : nouveaux raids aériens

Mercredi 9 mars

Ras Lanouf : raids aériens

Zaouia : poursuite du siège de la ville par les forces du régime

Jeudi 10 mars

Ras Lanouf : offensive de l’armée du régime (arrivée par bateaux et chars), tirs nourris des kadhafistes (roquettes, obus) qui reprennent la ville dans la journée, au moins 4 morts et 35 blessés, rapide déroute des « rebelles » qui se replient sur Brega

Brega : frappes aériennes

Zaouia (où se trouve la principale raffinerie de pétrole alimentant la capitale et l’ouest) : combats dans la ville

Misrata : les « rebelles » tiennent toujours la ville de 300 à 500 000 habitants

Région de Jabal Al-Gharbi : plusieurs villes de cette zone montagneuse du nord-ouest aux mains des « rebelles »

Message du fils de Kadhafi : « nous marchons sur Benghazi » ; « nous arrivons »

Le chef du CNT en appelle à l’aide internationale

Vendredi 11 mars

Ras Lanouf : ville toujours en proie à des combats, l’armée de Kadhafi occupe le centre, les « rebelles » partis de Benghazi pour reprendre la ville sont pilonnés par l’aviation

Zaouia : reprise de la ville, « en grande partie détruite par les bombardements », par l’armée

Benghazi : manifestation de 10 000 pour le départ de Kadhafi, déploiement d’un grand drapeau français

Tripoli : répression préventive à la lacrymo d’un rassemblement à Tajoura à l’occasion de la prière du vendredi

Dimanche 13 mars

Reprise de plusieurs petites villes côtières par les forces loyalistes progressant vers l’Est

Brega : sous les bombardements d’artillerie, les « rebelles » se replient sur Ajdabiya, poursuite de la déroute ; de nombreux habitants fuient la ville

Lundi 14 mars

Ajdabiya : bombardements aériens

Zouara : affrontements au cours d’un assaut de l’armée loyaliste contre cette ville

Misrata : toujours sous le contrôle des « rebelles »

Nouveau bilan des tués : centaines « seulement »

Tripoli : « A Tripoli, les forces gouvernementales répriment toute opposition "avec brutalité", à coups d'arrestations arbitraires, de disparitions forcées, voire de tortures, selon l'organisation Human Rights Watch. Des dizaines de manifestants anti-Kadhafi, de personnes soupçonnées d'avoir critiqué le régime ou fourni des informations à l'étranger ont été arrêtés, et le sort de beaucoup d'entre eux reste un mystère, a déploré HRW, citant des témoignages. »

Mardi 15 mars

Ajdabiya : bombardements (artillerie lourde surtout), les « rebelles » quittent la ville et se replient sur Benghazi, au moins 3 morts et une quinzaine de blessés ; démenti des « rebelles » dans la journée, situation confuse, reprise partielle, poursuite des combats avec les « rebelles » restés sur place ; les kadhafistes coupent la route menant à Benghazi

Benghazi : de nombreux journalistes étrangers quitteraient la ville

Mercredi 16 mars

Misrata : tirs d’artillerie kadhafiste, 5 morts

Ajdabiya : poursuite des combats, bombardements, 26 morts sur les deux jours

Zintan : attaque des forces loyalistes, tirs des chars et de missiles De nombreux civils fuient vers la frontière égyptienne

Tripoli : « Le site Libya Alyoum rapporte également des violences contre les civils dans la capitale, Tripoli. Dans la nuit de jeudi à vendredi, des manifestants seraient descendus dans la rue pour célébrer le vote de la résolution de l’ONU, dans les quartiers de Fachloum, Al-Dahra, Souk al-Joumoua, avant d’être dispersés par des tirs à balles réelles des forces de la sûreté générale. »

Jeudi 17 mars

Benghazi : bombardement aérien aux alentours de la ville (aéroport), liesse consécutive à l’imminence du vote d’une résolution de l’ONU (effectif le soir-même)

Vendredi 18 mars

Misrata : pilonnage de la ville, tirs de snipers, 4 à 25 morts, 70 blessés

Zintan : poursuite des combats

A la suite de la résolution à l’ONU, le régime annonce qu’il met fin à ses opérations militaires : cessez-le feu, non respecté donc

Ajdabiya : combats, contrôle partiel des rebelles

Tripoli : plusieurs explosions ( ?)

Benghazi : changement d’ambiance, poursuite des bombardements aux alentours de l’aéroport, panique à l’approche des forces du régime, les habitants commencent à fuir

Samedi 19 mars

Benghazi : raids aériens de l’armée libyenne, tirs à l’arme lourde contre des quartiers résidentiels, la panique se poursuit, combats à l’ouest (Al-Margun) à quelques dizaines de km de la ville

« 18h15 Première frappe aérienne française en Libye visant un véhicule libyen «clairement identifié comme appartenant aux forces pro-Kadhafi». »

 

 

 

 

Hiver 2011, le commencement d'une époque